Les Nuits Révolutionnaires - 1989 - Episode 04
DB - 20-06-2024
Transcript
00:00:30Présentez armes. Marche !
00:00:34Présentez armes.
00:01:011.
00:01:12Moi qui comptais partir demain et le roi qu'on ramène.
00:01:14Il fallait t'émigrer plutôt.
00:01:16Émigrer, émigrer. C'est aussi laisser la place.
00:01:19On ne transige pas avec son devoir.
00:01:21Mais c'est le roi à nos ennemis, son devoir.
00:01:23Mais notre pire ennemi est ce faible monarque.
00:01:26Que sa tête tombe, puisqu'il est repris.
00:01:28Madame.
00:01:29Quoi ?
00:01:30Tant qu'il existera, les puissances de l'Europe agiront faiblement.
00:01:34On ne souhaite pas la mort de son roi.
00:01:37Mais qu'on le décapite, au contraire.
00:01:39Alors, on verra tous les royaumes se soulever,
00:01:42pour nous venger et rétablir nos biens.
00:01:44Vous connaissez bien mal les puissances dont vous parlez.
00:01:46Elles se jetteront sur nous pour mieux nous dévorer.
00:01:49Nobles éroturiers, pas de différence.
00:01:52À ce compte-là, je préfère encore ne révolutionner.
00:01:55Plus un mot.
00:01:58Je préférerais vous voir mort.
00:02:02Adieu, monsieur.
00:02:04Plus jamais je ne vous reverrai.
00:02:08Taisez-vous. On vient.
00:02:13Du propos d'une aussi grande traîtrise, d'autres vous dénonceraient.
00:02:18Mais je préfère vous dire, par n'importe quel moyen devenez patriote,
00:02:21il vous suffit de réfléchir.
00:02:24C'est chimère que de vouloir tuer les idées.
00:02:27Car il vous faudrait tuer aussi tous les hommes.
00:02:35Citoyens, réfléchissons d'abord.
00:02:40L'Assemblée ne peut juger le roi,
00:02:43car son crime va contre la nation.
00:02:47Or, l'Assemblée est la nation.
00:02:50Elle ne peut donc être juge et partie.
00:02:58Citoyens, soyons logiques.
00:03:02Le roi a souvent dit, la Constitution est inexécutable.
00:03:08Mais nous l'avons souvent dit, nous aussi.
00:03:11Donc l'Assemblée a contribué à l'erreur du roi.
00:03:18Moi, je ne parlerai pas pour le roi.
00:03:22Je parlerai pour la révolution.
00:03:25Allons-nous la terminer ou la recommencer ?
00:03:29Le peuple est fatigué. Le peuple en est là.
00:03:34Citoyens, je vous l'affirme.
00:03:40Encore un pas vers la liberté et c'est la fin de la royauté.
00:03:47Encore un pas vers l'égalité et c'est la fin de la propriété.
00:03:55Ainsi, Louis se retrouve n'ayant plus de honte
00:04:07qu'une fausse démarche.
00:04:15Et l'Assemblée pourra l'affectionner en lui laissant une considération qu'il a justement perdue.
00:04:21Français, ne vous endormez point.
00:04:25Ne nourrissons ni le loup ni la hyène, moins encore le serpent.
00:04:31Engraissons plutôt l'âne, le bœuf et la brebis.
00:04:36Ils sont utiles et qui nous aiment.
00:04:41Je dirais aussi le singe.
00:04:45À cause de la ressemblance.
00:04:55Ah, ma liberté.
00:04:57Vous ? Dans nos murs ?
00:05:00Venez nous rejoindre, nous, les Jacobins, pour observer ou pour agir ?
00:05:05Ne plaisantez pas. Je viens aux nouvelles. Vous êtes mieux placés que moi.
00:05:09Les nuages s'accumulent.
00:05:11Et si l'orage éclate ?
00:05:13Ce serait bien possible. L'Assemblée s'apprête à innocenter le roi.
00:05:16Ça ne passera pas. Il faudra bien quelqu'un sur qui faire tomber la foudre.
00:05:21Vous en connaissez d'autres que le peuple dans ces cas-là.
00:05:24Excusez-moi, je suis en retard. Je vous promets de vous tenir au courant.
00:05:29Sans ça, vous n'allez tout de même pas me faire répéter ce que je vous ai déjà dit.
00:05:34Ne me dites pas que c'est complet. Je suis invité.
00:05:37C'est fermé pour tout le monde ?
00:05:38Fermé.
00:05:39Pourquoi ?
00:05:40Signe de deuil.
00:05:41Un acteur est mort ?
00:05:43Mais alors, pourquoi fermez-vous ?
00:05:45Nous portons le deuil de la Constituante.
00:05:47Elle a innocenté le roi pour son départ à l'étranger.
00:05:50Ah, dites-leur. C'est la grève.
00:05:52Eh oui, c'est la grève.
00:05:55L'innocence est un comble.
00:05:57On ne joue pas non plus à l'opéra.
00:05:58Ah bon ? Ni aux Français.
00:06:00Ni aux Français.
00:06:01Mais tous les acteurs sont en grève.
00:06:02J'ai raison.
00:06:03Ce sont des femmes qui grattent.
00:06:15Mon nom est du Hameau-Neuf.
00:06:17Compliment. Le grand bien vous fasse.
00:06:19Le vôtre est de la Bretagne.
00:06:21Dis-le-lui, vous.
00:06:22Avec ça, que croyez-vous m'apprendre ?
00:06:25Autrefois, nous avons dîné ensemble.
00:06:27J'étais un ami commun.
00:06:28Oh, un accident est par principe imprévisible.
00:06:35Cet ami commun, j'ai juré de ne plus prononcer son nom.
00:06:38Vous savez par les temps qui courent.
00:06:40Grand vieux, ne devenez pas parjure.
00:06:42Vous avez tort de ne pas me croire.
00:06:44Mais je vous crois.
00:06:45Si nous en restons là.
00:06:49Je veux que quelqu'un vous admire.
00:06:51Et vous déteste.
00:06:53Tout autant que moi.
00:06:54Parfait.
00:06:55Me voilà soulagé.
00:06:56D'autant que...
00:06:57Quand je n'ai pas envie de parler, je n'en ai pas envie.
00:06:58À votre aise.
00:07:00Chantons.
00:07:01Il faut faire l'amour.
00:07:03Sans curer ni noter.
00:07:05Et vous, vous allez nous faire prendre un saut.
00:07:07Au contraire.
00:07:08C'est quand on ne chante pas qu'on en reçoit.
00:07:11Viser les tyrannies.
00:07:13Viser à l'ouvre, en l'ouvre, en l'ouvre.
00:07:16Ne viser qu'au cœur.
00:07:19Assez.
00:07:21Je suis rendu.
00:07:23Merci de votre civilité.
00:07:28Vous êtes de nature plutôt délirante.
00:07:31Je vous laisse juge.
00:07:33Vous m'avez pris pour un important.
00:07:36Je suis un messager.
00:07:41À propos de délire,
00:07:43attendez un ou deux jours, et à mon avis,
00:07:45vous serez servi.
00:07:48D'ici là,
00:07:50je le vois.
00:08:09Vous l'avez bien dit.
00:08:10Ici, il faut chanter.
00:08:11Il faut chanter.
00:08:19Viser la tyrannie,
00:08:21viser la tour, en l'ouvre, en l'ouvre.
00:08:23Ne viser qu'au cœur.
00:08:25La romance, la belle étoile,
00:08:27il ne te manque plus que la mandoline.
00:08:29À ton âge, tu n'as pas honte.
00:08:31Un saut d'eau.
00:08:33De loin peut-être, mais de près,
00:08:35elle s'appelle Zéphée au bouton de rose.
00:08:37On bat dans ses culs,
00:08:38et il balance tout par les fenêtres.
00:08:40C'est gravé là.
00:08:42On m'a remis un pli.
00:08:46Tu veux lire, peut-être ?
00:08:48Je ne sais pas.
00:08:50Mais j'aime bien voir l'écriture.
00:08:52C'est gracieux, tous ces signes.
00:08:54Gracieux et mystérieux.
00:08:58Je vous attends dans l'île.
00:09:01J'ai signé la mise de passage.
00:09:03Chancer.
00:09:05Rendez-vous galant.
00:09:06Un conseil,
00:09:07ne galante pas trop près.
00:09:10Tu parles déjà, tant pis.
00:09:12Tu vois bien que je suis pressé.
00:09:14Je ne te dirai pas ce que je sais.
00:09:16Qu'est-ce que tu sais ?
00:09:17Je ne veux pas te mettre en retard.
00:09:18Dis vite.
00:09:19Il ne faut pas que tu fasses attendre.
00:09:20Tu fais exprès ?
00:09:23On parle d'une pétition.
00:09:26On ferait signer tout le monde
00:09:27pour la déchéance du roi.
00:09:29Est-ce possible ?
00:09:30Qu'est-ce que tu en penses ?
00:09:32Je ne sais pas.
00:09:33Il faut y réfléchir.
00:09:36Nous en reparlerons demain.
00:09:37Ce soir, je suis déjà en retard.
00:09:40Quel séducteur !
00:09:43Galanter avec une odeur pareille !
00:10:10Je connais votre voix, mais...
00:10:11C'est moi, Laurent.
00:10:16Laurent !
00:10:19Renaud de la Grignère !
00:10:22Assurez-vous qu'il n'y a personne.
00:10:24À cette heure-ci, sur l'île ?
00:10:26Exceptez-vous.
00:10:28C'est pas possible.
00:10:30C'est pas possible.
00:10:32C'est pas possible.
00:10:34C'est pas possible.
00:10:36C'est pas possible.
00:10:37C'est pas possible.
00:10:39Je sais.
00:10:41Mon ami,
00:10:45depuis si longtemps,
00:10:47de retour, enfin,
00:10:49pas si vite.
00:10:52Nicolas,
00:10:53cette cité...
00:10:55pue.
00:10:56Non, Laurent, c'est moi.
00:10:59Figurez-vous, au moment même
00:11:00où l'on m'a remis votre pli,
00:11:02j'ai reçu un vilain saut.
00:11:05Vous avez pris l'odeur même de la ville, Nicolas.
00:11:08Tout à fait l'odeur que j'ai ressentie
00:11:09en lisant votre Semaine Nocturne
00:11:10quand vous me l'avez envoyée.
00:11:12Vous aimiez tant mes Nuits de Paris.
00:11:14Celle d'avant.
00:11:15Depuis deux ans, vous vous complaissez
00:11:16à décrire les pires erreurs.
00:11:18Indigne d'une plume comme la vôtre, Nicolas.
00:11:20Indigne de la lecture d'un gentilhomme.
00:11:22Ça n'est pas la maladie gourmande, je vous l'accorde,
00:11:24puisque c'est vous, cher Laurent,
00:11:26qui en êtes l'impérissable auteur.
00:11:28Vous étiez moins moqueur
00:11:29quand vous faisiez bonne chaire à ma table.
00:11:31Je ne me moque pas.
00:11:32Votre almana est admirable
00:11:33et votre table était la meilleure de Paris.
00:11:35Et quand il vous arrivait d'y débattre,
00:11:36ce n'était pas pour parler avec ce sang-froid atroce
00:11:38que vous affichez désormais dans vos écrits
00:11:40pour les actions les plus exécrables.
00:11:43Donc, croyez-moi, je pars pour les provinces
00:11:46et vous ne recueillez plus que mépris
00:11:48auprès de ceux qui vous couvraient de louanges.
00:11:52Bien entendu, je parle des années de Jean.
00:11:56Avec un grand H.
00:11:59Avec un grand H et un grand G, sans doute.
00:12:02Les belles âmes, si vous préférez.
00:12:04Vous ne parlez plus qu'en majuscule.
00:12:06Si je dis Jean de qualité,
00:12:08cette expression a-t-elle encore un sens pour vous?
00:12:10N'en doutez pas.
00:12:12Du bon sens, c'est autre chose.
00:12:14Désormais, moi, je préfère parler en minuscule.
00:12:17Pour les âmes simples, les simples gens.
00:12:20Vous voilà donc tel que vous êtes devenu,
00:12:23l'allié de l'exécrable Mercier,
00:12:25de l'infâme Desmoulins,
00:12:27du répugnant Marat,
00:12:29tous abominables scélérats,
00:12:31qui prônent le meurtre, l'incendie, le pillage.
00:12:34C'est pour me dire tout cela que vous êtes venu.
00:12:36Et je décompte à rendre sur mes déplacements.
00:12:38Vous en faites beaucoup, à ce qu'on dit.
00:12:40J'en fais comme bon me semble.
00:12:41Mais je choisis mes rencontres.
00:12:43D'où vous craignez les mauvaises.
00:12:44J'ai cru comprendre cela tout à l'heure.
00:12:46Insinuation ou menace?
00:12:48Vous viendrez-t-il une démangeaison de dénoncer?
00:12:51Parce qu'il y aurait cause à dénoncer?
00:12:55Je vous laisse juge.
00:12:57Soyez tranquille.
00:12:58Mes découvertes, je les réserve à la postérité, pas à la police.
00:13:01Sachez seulement que je ne renie pas mes amis,
00:13:03ni ceux que vous m'avez prêtés tout à l'heure,
00:13:05ni celui à qui je reste attaché comme au premier jour,
00:13:07quand il n'avait pas abjuré ce sentiment philosophique.
00:13:09Ne me parlez plus jamais de cela.
00:13:10De quoi, alors, souhaitiez-vous que nous parlions,
00:13:12en me faisant venir?
00:13:15Inutile.
00:13:17J'y renonce.
00:13:19Vous êtes définitivement perdu.
00:13:21Amis,
00:13:23toi, patriote,
00:13:25démocrate, fervent,
00:13:26quand personne ne l'était que les grands hommes,
00:13:28reviens-nous.
00:13:29Ton exil est l'ouvrage de la morgue et de l'égoïsme.
00:13:33Écartez-vous,
00:13:35et laissez ce tutoiement.
00:13:39Venez du cœur.
00:13:41C'est un mode vulgaire.
00:13:43Vulgaire?
00:13:44La fraternité?
00:13:46Épargnez-moi ces songes creux.
00:13:49Je vous plains.
00:13:51À votre service.
00:13:55Sachez seulement
00:13:57que si je demeure ici,
00:13:59c'est que le courant des événements
00:14:01aura été remboursé.
00:14:04Ainsi, nous ne nous verrons plus.
00:14:07À votre place,
00:14:09je n'en serai pas si sûr.
00:14:11Adieu, peut-être.
00:14:18Adieu, peut-être.
00:15:18Adieu, peut-être.
00:15:48Adieu, peut-être.
00:15:50Adieu, peut-être.
00:15:52Adieu, peut-être.
00:15:54Adieu, peut-être.
00:15:56Adieu, peut-être.
00:15:58Adieu, peut-être.
00:16:00Adieu, peut-être.
00:16:02Adieu, peut-être.
00:16:04Adieu, peut-être.
00:16:06Adieu, peut-être.
00:16:08Adieu, peut-être.
00:16:10Adieu, peut-être.
00:16:12Adieu, peut-être.
00:16:14Adieu, peut-être.
00:16:16Adieu, peut-être.
00:16:18Adieu, peut-être.
00:16:24Bon.
00:16:26On dit que l'argent n'a pas d'odeur.
00:16:28Quelle erreur !
00:16:30Oui, j'ai reçu un vilain saule.
00:16:34Beaucoup de choses d'intrigues ce soir.
00:16:36Dis-moi, toi qui ne vois rien,
00:16:38un musicien qui joue et qui ne mendie pas.
00:16:40Curieux, non ?
00:16:42Crois-tu que je les laisserais mendier ici ?
00:16:44Chacun son coin dans la nuit de Paris.
00:16:46Alors, pourquoi joue-t-il ?
00:16:48Regarde, en face.
00:16:50Où, en face ?
00:16:52Premier étage.
00:16:58Ah, joli.
00:17:14...
00:17:44Remplacement du roi par des moyens constitutionnels.
00:17:53Appuyez là.
00:18:14C'est la fin de l'ouïe.
00:18:16Idiot, c'est notre chance. Au contraire, où sont nos hommes ?
00:18:19En bas, attendant les ordres de Votre Excellence.
00:18:22Je veux qu'on me chauffe la rue à blanc.
00:18:25Dès cette nuit, il me faut des débordements. Après cela, nous opérerons.
00:18:32Reconte, reconte.
00:18:36L'abbé Beaucen ?
00:18:38Oui.
00:18:43...
00:18:47Il est plutôt petit ou plutôt gros ?
00:18:50Il a moyen, mais il se tienne.
00:18:53Ah !
00:18:59Et le cul ? Comment il est, le cul ?
00:19:02Pas beau. Pas beau. Rond.
00:19:07Tu ne veux rien décrire, pauvre aveugle.
00:19:10Vous êtes tous pareils, ceux qui voient. Tu me l'opéreras.
00:19:14Une pièce de plus, je n'explique plus rien.
00:19:21Alors, parle maintenant.
00:19:23C'est une abaisse. Une mackerelle, si tu préfères.
00:19:26Tu paies des musiciens pour montrer une de ces débutantes.
00:19:29Tous les amateurs savent ça.
00:19:31Pourtant, amateur, toi, à ce qu'on dit.
00:19:34Bonhomme, tu me traites mal. Je n'aime pas le ton que tu prends.
00:19:36Et voilà. Pas prêtant à écrire et tout savoir.
00:19:39Le hibou spectateur nocturne.
00:19:42Laisse-moi rire. Gros de curieux.
00:19:45Qui ne voit que quand on t'y regarde.
00:19:47Qui ne comprend que quand on a tout d'expliqué.
00:19:50Rien d'hier de plus, puisque tu vas écrire et vendre ce que tu as pris, moi.
00:20:10Alors, ça vient ?
00:20:12Qu'est-ce qui se passe ?
00:20:14Tu te radoucis, quand tu as besoin de moi.
00:20:17Vas-y, c'est parce que t'as honte d'entendre ça.
00:20:19C'est que ça repart.
00:20:22Reviens me raconter.
00:20:25Tu me le dois.
00:20:40Qu'est-ce qui se passe ?
00:20:42Un concitoyen a tenté de nous chanter Louis XVI. Trahison.
00:20:45Dites double trahison.
00:20:47Double trahison. Le roi d'abord, la concitoyenne ensuite.
00:20:57C'est bien parti. Où allez-vous ?
00:20:59A l'Assemblée.
00:21:01Non, il ne sèche pas à cette heure-ci. Marchez sur les Jacobins.
00:21:09Où est-il ?
00:21:11Voici la pétition. C'est Laclos qui l'a rédigée.
00:21:14Je le sais. En Cordeliers, nous l'avons déjà signée.
00:21:17C'est pour ça que tu nous as fait venir ?
00:21:19Non, mais j'ai promis au hibou qu'on le tiendrait informé. Je suis retenu ici.
00:21:22Justement, nous le cherchons.
00:21:24A cette heure-ci, ses habitudes sont...
00:21:26Au Café Manoury. Allons-y. A plus tard.
00:21:30Le pétition me prend rendez-vous.
00:21:32Le pétition me prend rendez-vous.
00:21:34Le pétition me prend rendez-vous.
00:21:37... qui comme grand son soldat dans l'âme
00:21:40Açaïra, açaïra, açaïra
00:21:43Pendant la guerre, on t'aimera
00:21:45Avec tout bon sens et goût, maintenant
00:21:48S'il voit du loup, ça rapidement parlera
00:21:51Açaïra, açaïra, açaïra
00:21:54Açaïra, açaïra, açaïra
00:21:57Les aristocrates à la lanterne
00:22:00Açaïra, açaïra, açaïra
00:22:03... qui comme grand son soldat dans l'âme
00:22:06Açaïra, açaïra, açaïra
00:22:09Pendant la guerre, on t'aimera
00:22:12Avec tout bon sens et goût, maintenant
00:22:15S'il voit du loup, ça rapidement parlera
00:22:18Açaïra, açaïra, açaïra
00:22:21Pendant la guerre, on t'aimera
00:22:24Avec tout bon sens et goût, maintenant
00:22:27S'il voit du loup, ça rapidement parlera
00:22:30...
00:22:47Tu as rencontré Malibert.
00:22:49Une pinte ?
00:22:50Non, non, de l'eau, de l'eau.
00:22:51De l'eau pour le citoyen !
00:22:53Malibert ne vous a rien dit ?
00:22:55Que vous m'attendiez ici, c'est tout.
00:22:57Jacobin et Cordelier lancent une pétition
00:22:59qui demande la déchéance du roi.
00:23:01On l'ouvrira dimanche.
00:23:03Au champ de mars.
00:23:04Toujours le champ de mars ?
00:23:05La promenade amènera du monde.
00:23:06On la signera sur l'autel de la patrie.
00:23:08Encore des cérémonies religieuses ?
00:23:10Qu'y a-t-il à redire à l'autel de la patrie ?
00:23:12Faut-il toujours traiter le peuple par la superstition ?
00:23:15La patrie, une superstition ?
00:23:17La patrie, non.
00:23:18Toutes ces célébrations, ces messes, ces cibagrets
00:23:22ne forgent pas de vrais sentiments.
00:23:24Écoutez, cher vieux Hibou,
00:23:26nous avons besoin de signatures pour en appeler au peuple.
00:23:28De belles et bonnes signatures qui l'honorent.
00:23:30La vôtre, par exemple.
00:23:33Moi, une belle et bonne signature, vous voulez rire.
00:23:36Ma signature n'intéresse personne.
00:23:42Vous vous sous-estimez ou vous n'êtes plus patriote ?
00:23:45Je suis. Au contraire.
00:23:54Écoutez, tout cela sent la manœuvre.
00:23:57Vous me faites injure ?
00:24:06Vous ne voyez pas juste. Vous ne prenez pas mal.
00:24:09Alors, voilà assez !
00:24:11Je suis aussi patriote que vous.
00:24:13Laissez-moi rire. Vous venez de dire « vive le roi ».
00:24:16Je peux crier aussi bien « vive la nation » et « vive le roi ».
00:24:19Et je n'ai de leçons à recevoir de personne, monsieur.
00:24:22Alors, criez « vive les prêtres » et « vive les émigrés »
00:24:24puisqu'ils pourraient les rejoindre.
00:24:26Pourquoi pas « vive les envahisseurs » ? Nous ne voulons plus de Louis.
00:24:29Bravo, citoyen. Ni Louis, ni aucun autre.
00:24:32Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit.
00:24:34Vous venez de le dire à l'instant.
00:24:35Jamais je n'ai jamais dit « ni aucun autre ».
00:24:37Vous retardez. Au fond, tout le monde pense « vive la République ».
00:24:40Vive la République !
00:24:56Ne nous déçivons pas. Nous travaillons pour les ennemis de la liberté.
00:24:59Unissons-nous et crions ensemble.
00:25:02Vive la nation ! Vive la patrie !
00:25:11Vive la nation !
00:25:14Voilà ce que je vous reproche.
00:25:16Vous voulez faire la République, mais vous n'avez pas les moyens de la faire déclarer.
00:25:19Jamais. Lisez le texte.
00:25:22Où est la République ?
00:25:24Le remplacement du roi par tous les moyens constitutionnels.
00:25:27Pas question de République.
00:25:29Tout de suite un régent ?
00:25:31C'est pas n'importe lequel ? Philippe d'Orléans ?
00:25:34Quelle farce ! Le dauphin ? Un enfant ?
00:25:37Aux mains du plus grand Macro,
00:25:39encaisseur de bordel, rançonneur de putains,
00:25:41et de chaque enfant prostitué en son palais royal.
00:25:44Et qu'il en se fasse rappeler Philippe d'Egalité.
00:25:46Moi, je n'ai ça jamais.
00:25:48Non, rien du tout. C'est du Laclos, votre texte.
00:25:51Il est devenu son homme de main,
00:25:53et il s'allie au Jacobin pour en faire le régent.
00:25:55Ça pue !
00:25:57Vous êtes un ami cher,
00:25:59mais je ne peux pas vous laisser calomnier un vrai patriote.
00:26:01Mais qui plus est un grand écrivain.
00:26:03Les liaisons dangereuses.
00:26:05Vous avez lu ?
00:26:07Le Hibou a tout lu.
00:26:09Mais... mais il a tout lu.
00:26:11Mais...
00:26:13Jalousie d'auteur.
00:26:15Allez-y.
00:26:17Vous brûlez, de dire.
00:26:19En un seul livre,
00:26:21il s'est fait le plus grand auteur vivant.
00:26:23Mais...
00:26:25cet officier d'artillerie
00:26:27est fou d'ambition.
00:26:29Je sais cela. Mieux que vous.
00:26:31Et plus encore,
00:26:33même si les actions de cet homme sont celles d'un coquin,
00:26:35au fond,
00:26:37je n'en doute pas, son dessin est élevé.
00:26:39Alors, si vous pensez ça,
00:26:41on ne vous comprend plus.
00:26:43Il y a d'autres acteurs,
00:26:45souterrains, tireurs de ficelles.
00:26:47Laclos lui-même, entre leurs mains,
00:26:49sera une marionnette.
00:26:51Dites-le tout de suite.
00:26:53Robespierre ?
00:26:55Et pourquoi pas Danton ?
00:26:57Lui aussi a mis la main à ce texte.
00:26:59Oubliez ceux qui sont sur le théâtre.
00:27:01Regardez dans la coulisse vers ceux qui se taisent,
00:27:03dont ils ont peur que le pouvoir leur échappe.
00:27:05Savez-vous jusqu'où ils sont capables d'aller
00:27:07pour le conserver ?
00:27:09Lafayette,
00:27:11Bailly, Lamette, Barnaby se dévorent entre eux.
00:27:13Et sa coquine ronde
00:27:15sur le dos du peuple.
00:27:17Aussitôt qu'on l'en fout, on ira prétexte.
00:27:19Les nobles et eux, c'est tout un.
00:27:21Jamais ne déposeront les armes.
00:27:23Je vous aime bien, tous les deux.
00:27:25Enfin, je veux dire, tous les trois.
00:27:27Il est bon d'être sincère
00:27:29et de croire au monde meilleur,
00:27:31mais à une condition préservée d'abord,
00:27:33ce qu'on a si chèrement payé.
00:27:37Agir, parfois, c'est attendre.
00:27:41Bonsoir.
00:27:53Tu crois me charmer ? Tu te trompes.
00:27:55Je ne t'aime pas.
00:27:59Bonsoir.
00:28:19Citoyens,
00:28:23abandonnons ces vautiers lasses
00:28:25et proclamons nos volontés.
00:28:29Le peuple veut qu'on parle clair.
00:28:33Supprimons de notre pétition
00:28:35les moyens constitutionnels
00:28:37et remplaçons-les
00:28:39par vieille Louis XVI,
00:28:41ni aucun autre.
00:28:53Ce bon vieux hibou,
00:28:55il ne reconnaît pas ses vieilles connaissances.
00:28:57Pauvre Joséphine, j'ai su que c'était toi ce qu'a tué.
00:28:59Mais tu n'as rien dit.
00:29:01Pourquoi ? Est-on fier de te connaître ?
00:29:03Il m'a suffi de la protéger.
00:29:07Parce qu'il appelle ça protéger.
00:29:09Eh bien, protège-toi bien
00:29:11et protège bien ton Agnès.
00:29:13Parce que moi, je ne vous lâcherai jamais.
00:29:17Je n'en doute pas. Tu tiens autant en manigance.
00:29:19Est-ce que j'ai pu voir la révolution ne t'a pas changé ?
00:29:21Il faut bien vivre
00:29:23et puis faire des horreurs
00:29:25pour m'écrire où est la différence.
00:29:27On dit même que tu fais de pire en pire.
00:29:29Tu te déplumes
00:29:33et je sens que tu renfermes en toi
00:29:35mes pires secrets.
00:29:37Laisse-la tranquille jusqu'à ce jour-là.
00:29:39C'est son père qui te le dit.
00:29:41Ce père. Ce père indigne.
00:29:45Hors nature.
00:29:47Cet affreux père.
00:29:49Il ose.
00:29:55Tu ne le vivras pas.
00:29:57Tu n'y toucheras plus. Jamais.
00:29:59Ou je te tue.
00:30:25Mais qu'est-ce qui vous prend ?
00:30:33J'ai failli me faire coincer.
00:30:35He, he.
00:30:37Heureusement que je les avais.
00:30:39Celui qui t'a fait tant de mal, ton mari,
00:30:41il ne désarme pas. Il nous menace.
00:30:43Le monstre.
00:30:45Tant qu'il y soit, je l'ai dit.
00:30:47Si tu l'approches, je suis ton aide.
00:30:49Je ne suis pas toujours un.
00:30:51J'ai tout prévu.
00:30:53Plus jamais je ne subirai cet homme.
00:30:55Ni lui, ni ses pareils.
00:31:01Si je ne parvenais pas à le tuer,
00:31:03c'est moi que je tuerai.
00:31:09Agnès.
00:31:23Agnès.
00:31:53Agnès.
00:32:11Tu devrais y dormir.
00:32:15Tu n'as pas toutes ces émotions.
00:32:17Juste quelques notes.
00:32:19Une idée m'est venue.
00:32:23Une idée m'est venue.
00:32:47C'est un gars.
00:32:49Vous vous souvenez ?
00:32:55Agnès Senghor.
00:32:57On m'appelait Senghor.
00:33:01Tu m'appelais Fister.
00:33:07Restille.
00:33:09Fister.
00:33:13Terrible secret.
00:33:19Un jour, il faudra que je m'en aille.
00:33:23Non.
00:33:27Les gens parlent.
00:33:29Parlent trop, vous le savez bien.
00:33:35Attention, je fais la morte.
00:33:37Comme quand j'étais petite.
00:33:49Je rêve à toi quand je sommeille.
00:34:09Ton nom m'agite.
00:34:11Ton nom m'agite.
00:34:13Ton nom m'agite.
00:34:17Ton nom m'agite.
00:34:19Il m'agisit.
00:34:25J'y pense encore quand je m'éveille.
00:34:29Tout à mon âme le rappel.
00:34:31Je jouis même de mon erreur.
00:34:39Dis-moi comment on appelle
00:34:41ce qui se passe dans mon coeur.
00:34:45Senga a-t-elle été sage ?
00:34:49Que mon papa soit juge.
00:34:53Senga a fait le ménage.
00:34:55La cuisine.
00:34:57Elle a rangé toute la maison.
00:35:01Et le linge ?
00:35:05Senga l'a porté chez la planchisseuse.
00:35:07Depuis que maman est partie,
00:35:09Senga devient une vraie petite femme d'intérieur.
00:35:13La jolie maîtresse
00:35:15du lieu de ma vie.
00:35:19De notre vie.
00:35:37Depuis son nom.
00:35:49Je ne suis pas habillée.
00:35:51Vous me laisserez comme je suis.
00:35:57Pour le soir.
00:35:59Excessif.
00:36:01Pour l'heure, la cour reçoit peu.
00:36:03Promenade embarque.
00:36:05Volume réduit.
00:36:07Nous ne sommes plus à Versailles.
00:36:09Vous ne voyez qu'un hôtel sur la Seine.
00:36:15Et celle-là,
00:36:17vous la proposez pour ?
00:36:19Tout aller, promenade, champ de marche.
00:36:21Je ne me fais pas coiffer pour les démocrates.
00:36:23Faudrait-il signer la pétition
00:36:25pour se choisir une perruque ?
00:36:27Oubliez-vous
00:36:29que vous êtes les perruquiers de la cour.
00:36:31Ah, j'aime le climateur.
00:36:39Et puis, ça, au moins,
00:36:41ce n'est pas gonflé par le vent.
00:36:55Un jour, j'écrirai
00:36:57sur mes deux tourterelles
00:36:59ces dansantes.
00:37:05Je commencerai
00:37:07de cousines que j'aimais,
00:37:09d'amour tendre,
00:37:11également décentes,
00:37:13patientes,
00:37:15charmantes.
00:37:29C'est vrai que vous feriez ça ?
00:37:31Je le jure, sur mes dieux
00:37:33les plus secrets.
00:37:35Vous me devez six sous.
00:38:05Des gestes déplacés,
00:38:07des grossièretés proférées
00:38:09par des bouches grossières,
00:38:11tout est bien.
00:38:13Cela fait filer les petites.
00:38:15L'ouvrage ne s'emporte pas plus mal.
00:38:17Des compliments
00:38:19sur la bouche encore,
00:38:21même par un vieux.
00:38:23Je ne souffre pas.
00:38:25Ça finirait par les troubler.
00:38:29Nous sommes ainsi, nous,
00:38:31les femmes.
00:38:33Les femmes.
00:38:49Nos actions remontent.
00:38:51Le peuple est là de temps d'excès.
00:38:55L'assemblée elle-même
00:38:57revient manger dans la main du roi.
00:38:59Nos loups
00:39:01se font moutons.
00:39:03Il est temps de les croquer.
00:39:05Mettez-la de côté.
00:39:09Une pétition pour la déchéance.
00:39:13Équipe lusée sur l'hôtel du Champ de Mars.
00:39:15Démodée.
00:39:17Ils auront vingt palefreniers
00:39:19et dix blanchisseuses.
00:39:21D'autant que les femmes restent fidèles à la royauté.
00:39:25Vous savez, je ne pourrai pas rester très tard.
00:39:27Puisque nous allons nous marier.
00:39:29Je n'ai pu m'échapper qu'en prétextant un enterrement.
00:39:31Mais c'est bon, un enterrement,
00:39:33surtout la nuit.
00:39:35Allez, jusqu'ici, il me sera l'hiver des torches.
00:39:37Vous croyez ?
00:39:39Je crois.
00:39:41Tu veux t'amuser ? Connais-tu l'hôtel de la Patrie ?
00:39:43Non, ce n'est pas dans les idées de mes parents.
00:39:45Raison de plus.
00:39:47Quelque chose me dit que, d'ici peu,
00:39:49cet hôtel-là ...
00:39:55Viens.
00:39:57Nous parlerons en chambre.
00:40:07Place aux citoyens.
00:40:27Où en est-on ?
00:40:29Tout est prêt.
00:40:33Qui vous accompagne ?
00:40:37Un ambitieux,
00:40:39qui côtoie les rangs.
00:40:41De nos idées.
00:40:47C'est bien.
00:40:49C'est bien.
00:40:51C'est bien.
00:40:53C'est bien.
00:40:55C'est bien.
00:41:03Ces gens-là, en effet, sont restés royalistes.
00:41:19À propos de femmes et de blanchisseuses,
00:41:21savez-vous
00:41:23qu'un joli trophée, le duc de la Salle,
00:41:25a su se procurer avant d'émigrer en Allemagne ?
00:41:27D'ailleurs, dites.
00:41:29La Salle
00:41:31s'est cachée la nuit
00:41:33sous le plancher de leur hôtel sacrilège.
00:41:35Alors ?
00:41:37Eh bien, des femmes, justement, des blanchisseuses,
00:41:39sont arrivées tôt.
00:41:41Elles sont montées à l'hôtel pour la messe.
00:41:43Il a collé son œil
00:41:45à l'interstice des planches
00:41:47et a pu contempler
00:41:49leurs bijoux.
00:41:51Leurs bijoux ?
00:41:53Par-dessous la jupe ?
00:41:55Oui, qu'elles doivent soulever pour monter à l'hôtel.
00:41:57Ce n'est pas vrai.
00:41:59Je vous le jure.
00:42:01Vous me moquez.
00:42:03Je peux me permettre, Madame.
00:42:05J'ai déjà entendu la même histoire
00:42:07chez la marquise de la Sablière,
00:42:09aussi à mon ami et à moi.
00:42:11C'est un ancien de la royale.
00:42:13Ça nous a donné une idée.
00:42:15Non.
00:42:17Si.
00:42:21Crache.
00:42:23Crache !
00:42:51Crache !
00:44:51la belle journée qui ne se passe pas. Qu'est-ce que tu fais? Laisse-moi faire. Quand je pense
00:45:13que je n'ai encore jamais vu de ces bijoux-là, ça va peut-être être affreux. Regarde plutôt
00:45:17ça. J'ai fait croire aux aristos qu'on allait faire sauter l'hôtel de la patrie.
00:45:20Si, si, ça, c'est la soi-disant poudre. Attention, garde! À vos ordres! Pas au miroir!
00:45:49Venez voir! Tu as vu ce qu'ils ont fait? C'est infâme.
00:46:18C'est une profanation. L'infamie. Des fordals. Des papiers blancs. Des petits films. C'est
00:46:35ça. Et voilà! Les blanchisseuses, toujours les premières. Mais allez-y, citoyens, je
00:46:50vous en prie, prenez votre temps. Tu vois bien que les citoyens n'ont pas fini leur
00:46:55ménage.
00:47:18Le ménage est terminé. La signature est ouverte.
00:47:48Ici-même, citoyenne. Tenez, signez là, citoyenne.
00:48:03A côté de Danton? Moi, je voudrais signer à côté de Marin.
00:48:10Marin. Tenez, ici. Moi, j'aimerais signer à côté de Robespierre.
00:48:19Ce n'est que justice, vous êtes les premières. Robespierre.
00:48:24Citoyens, les blanchisseuses sont fières d'avoir été les premières.
00:48:28Je te le dis, j'en ai vu un.
00:48:32Vous avez entendu? Elle a raison. Moi aussi, j'ai entendu. Il y a quelqu'un là-dessous.
00:48:39Ils ne restent pas ici, il y a du danger. Ils descendent.
00:48:57Ce sont des espions. Ils nous regardent par des trous.
00:49:00Ils sont à Paris, sûrement de la poudre. Ils allaient nous faire chanter.
00:49:04Ils sont à Paris, sûrement de la poudre. Ils allaient nous faire chanter.
00:49:17Ils sont à Paris, sûrement de la poudre. Ils allaient nous faire chanter.
00:49:35Ils sont à Paris, sûrement de la poudre. Ils allaient nous faire chanter.
00:49:43Madame Gaétan avait promis. Madame Gaétan avait promis.
00:49:49De faire émorger tout Paris. De faire émorger tout Paris.
00:49:54Mais ils se sont voués à mentir, grâce à nos pannemiers.
00:49:59Dansons la gare Magnole, vive le son et le son. Dansons la gare Magnole, vive le son et le son.
00:50:07Monsieur Fédot avait promis. Monsieur Fédot avait promis.
00:50:12D'être fidèle à son pays. D'être fidèle à son pays.
00:50:17Mais il a menti.
00:50:19Tout cela est bel et bon.
00:50:21Votre Excellence, ce spectacle affreux.
00:50:25Qui va dans notre sens?
00:50:29Idiot.
00:50:31Avec ça, la majorité est faite.
00:50:35Je l'aurai, ma loi martiale.
00:50:42Notre heure s'avance au bout des pics.
00:50:46C'est joli.
00:50:50Ça suffit pour aujourd'hui.
00:50:53Quand bien même toute cette violence donnera prétexte à exécuter la loi martiale,
00:51:15quand bien même toute cette violence donnera prétexte à exécuter la loi martiale,
00:51:24il ne faudra jamais oublier qu'elle était préméditée et que les plus basses intrigues ont permis son adoption.
00:51:42La loi martiale contre les attroupements.
00:51:46L'Assemblée nationale, considérant que la liberté a fermi les empires, mais que la licence les détruit, décrète.
00:51:56Article premier. Dans le cas où la tranquillité publique sera en péril,
00:52:03les officiers municipaux des lieux seront tenus, en vertu du pouvoir qu'ils ont reçu de la Commune,
00:52:10de déclarer que la force militaire doit être employée à l'instant pour rétablir l'ordre public.
00:52:22De là jusqu'où iront-ils ?
00:52:30La Brune.
00:52:38Tu sais écrire ?
00:52:39Non.
00:52:40Tu sais écrire ?
00:52:42Oui.
00:52:43Ton nom ?
00:52:44Brisson.
00:52:45Profession ?
00:52:47Berbentier.
00:52:48Mercière.
00:52:49Tu sais écrire ?
00:52:52Oui.
00:52:53Ton nom ?
00:52:54Larocque.
00:52:55Profession ?
00:52:57Charpentier.
00:52:59Ton nom de citoyenne ?
00:53:02Guibert.
00:53:03Tu sais écrire ?
00:53:04Oui.
00:53:05Tu sais écrire ?
00:53:06Non.
00:53:07Ta profession ?
00:53:08Aubergiste.
00:53:10Profession ?
00:53:13Servante.
00:53:14Ce sont mes nièces.
00:53:15Voilà.
00:53:16Julie.
00:53:17Tu sais écrire ?
00:53:19Non.
00:53:26Thérèse.
00:53:27Profession ?
00:53:28Aubergiste.
00:53:29Profession ?
00:53:30Serveuse.
00:53:31Chez Madame Guibert.
00:53:32Une croix, là.
00:53:36Suivant.
00:53:39Tu sais écrire ?
00:53:40Oui.
00:53:58Tu sais écrire ?
00:53:59Non.
00:54:00Tu sais écrire ?
00:54:01Non.
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