Les Nuits Révolutionnaires - 1989 - Episode 07

  • il y a 3 mois
DB - 20-06-2024
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00:00Musique d'ambiance
00:30Musique d'ambiance
01:00Tout ce qu'il me reste de la campagne.
01:10Après 30 ans, rien de tel.
01:14L'eau froide.
01:16Ah, ça m'en met un homme sur pied.
01:20Oh, mais pourtant, si tu savais où j'étais quand tu as frappé,
01:28c'était le carnaval, je poursuivais une horrible vieille.
01:36Elle soulevait son masque et alors...
01:39Surprise, un jeune et ravissant visage.
01:42Eh oui, en effet.
01:45En effet, j'étais même...
01:47Divine. Et ensuite, vous l'avez rechaussée.
01:49Oui, tout à fait, tout à fait.
01:52Et comment le sais-tu ?
01:54Et comment ne serais-je pas ?
01:58Ah, tu me démasques.
02:01On ne m'accroche pas.
02:03Non, vous ne me faites pas peur.
02:05Vous ne m'attrapez pas.
02:07C'est mon masque.
02:12Vous pouvez abuser la vie entière, mais moi, Bernic,
02:15je la connais, votre petite comédie.
02:19Vous faites semblant de dormir,
02:21vous poussez flotter entre deux os
02:23pour raconter vos petites histoires
02:25et j'en avance à celle-ci, j'en avance à celle-là.
02:41Vous avez déjà vu Carnaval à fin mai.
02:44Nous sommes le 31.
02:49On arrange une nouvelle insurrection.
02:51On va rater le lieu.
02:53Un chat, un faux de paille.
02:56Votre robe espière a manqué son coup.
02:58Ah, d'abord, je n'ai pas mon robe espière.
03:00Ensuite, le crocodile ne marche pas si facilement
03:02à temps dans la faim.
03:03Ce matin, les soeurs culottes sont descendues des coubours.
03:07Tu vois bien. Et alors, les modérés ?
03:10C'est de la butte des moulins, retranchée au palais royal.
03:13Ils s'exposent à un assaut.
03:15En effet, on a braqué le canon des deux côtés.
03:18Comment ? Mais ça m'aurait réveillé.
03:20Pas de danger. Personne n'a mis à feu.
03:23C'est surprenant. On était sûrs hier soir
03:25que les soeurs culottes allaient en découdre.
03:27Ceux de Marat ont parcouru les faubourgs
03:29en disant que ceux de la butte des moulins
03:31portaient la cocarde blanche des royalistes.
03:32Pas seulement Marat. Tout le monde l'a dit.
03:34Eh bien, ça fait une calomnie.
03:36Du côté soeurs culottes, quelqu'un a crié
03:37« Voyons d'abord ! » avant de tirer.
03:39Et le parti soeurs culottes ?
03:40A envoyé une délégation pour voir.
03:42Naturellement, ceux de la butte portaient la cocarde tricolore
03:46et criaient « Vive la République ! » comme les autres.
03:48Je ne vois pas ton amant crier « Vive la République ! »
03:51Il est bien avec eux.
03:52Vous le détestez, cela vous aveugle.
03:54Il y a moins d'un an, il conspirait avec le château.
03:57Il a sauvé un enfant du Louvre. Est-ce une trahison ?
04:01S'il ne l'avait pas sauté de vos bras,
04:02vous-même ce soir-là sauviez cet enfant.
04:04Soyez-vous aujourd'hui un traître pour cela ?
04:06Père, vous m'exaspérez. Sachez-le.
04:08On voulait qu'il s'égorgasse.
04:10Et à cinq heures, tout le monde s'embrassait.
04:12Ton amant embrassait un soeurs culottes.
04:14J'aurais voulu voir ça.
04:16Mon amant ! Mon amant ! Je partage sa vie !
04:19Dites-moi, Marie !
04:20Tu n'es pas divorcée.
04:22Qu'est-ce que cela change ?
04:24Appelez-le comme vous voudrez, je serai mariée dans un mois.
04:30Enfin !
04:31Tout le monde est reparti, bras dessus, bras dessous.
04:34Ah oui ? Et où ça ?
04:35À la Convention.
04:37Modéré et sans culottes ?
04:39Union sacrée pour la patrie et pour la République.
04:47Père, profitons de ce jour de réconciliation.
04:52Venez dîner ce soir, enfin.
04:57Cette union-là ne durera pas.
05:00L'artisan serrurier et le commis maçon dans les bras de la banque et de la joaillerie,
05:04c'est pour mieux t'étouffer, mon enfant.
05:08Père, répondez, je vous le demande.
05:10Venez ce soir.
05:12Faites-moi cette grâce.
05:14J'ai besoin de vous.
05:16Promis.
05:24Tu as entendu, Robespierre ?
05:25Oui, oui.
05:26Quand il s'est retourné sur Verneau,
05:28oui, je vais conclure.
05:29Et je vais conclure contre vous.
05:31La montagne a gagné du terrain, c'est ce qui compte.
05:33Et la Gironde en a perdu, c'est ce qui compte également.
05:35Unis aux Girondins, jamais.
05:37Autant s'unir aux traîtres.
05:39Modération, trahison.
05:41Pense à ceux qui se battent sous les ordres de généraux,
05:43prêts à les livrer à l'ennemi et que les Girondins protègent.
05:45Donc, tu as bien écrit, pour faire la révolution,
05:47vous avez un peuple immense de sans-culottes,
05:50bien vifs, bien vigoureux.
05:53Appuyez-vous sur eux.
05:56Et s'ils ne peuvent quitter leurs travaux,
06:00faites-les payer par les riches.
06:02Unis Robespierre.
06:04Quel homme, n'est-ce pas ?
06:06C'est le discours du 8 mai.
06:07Ma soeur et moi, nous étions dans les tribunes.
06:09C'était inoubliable.
06:12Vous y étiez aussi ?
06:14Le 8 mai ? Attendez, le 8 mai, non.
06:17Le 8 mai, je crois bien que je dormais.
06:20Vous dormez quand Robespierre parle ?
06:22Mais rassurez-vous, on l'aime.
06:24On l'aime.
06:26On l'aime.
06:40Section, halte !
06:43Où es-tu à cette heure, citoyen ?
06:46Où mon pas me guide, citoyen.
06:49Pour tout dire à ma guise.
06:51Qui es-tu, citoyen ?
06:52Et toi, citoyen ?
06:53Je répète, qui es-tu ?
06:55Qui je suis réellement ?
06:57Ben, dire vrai, j'en sais rien.
06:59Toi-même, sais-tu qui tu es ?
07:01Il est si difficile de se connaître.
07:03Je ne sais pas.
07:05Je ne sais pas.
07:07Toi-même, sais-tu qui tu es ? Il est si difficile de se connaître.
07:09La question m'embarrasse.
07:11Je ne sais quoi répondre.
07:13Je n'aime pas qu'on se moque, citoyen.
07:15Moi non plus.
07:17Mais à dire vrai, chef, qui aime ça ?
07:19Ton sauf-conduit.
07:21Je n'en ai pas. Il en faut un.
07:23Première nouvelle. En ordre de qui ?
07:25La Commune.
07:27Que la Commune m'en envoie.
07:29Elle sait qui je suis et que je sors la nuit.
07:31À tantôt.
07:33Garde !
07:37Qu'est-ce qu'il y a ?
07:41Excusez-moi, je ne vous reconnaissais pas.
07:43Les ordres sont les ordres.
07:45Bon, ça va pour cette fois.
07:47Le hibou, ça change tout.
07:49Mettez-vous en règle.
07:53Section ! En avant !
07:55Marche !
07:57Marche ! Marche !
07:59Gauche ! Gauche !
08:01Gauche ! Gauche !
08:03Gauche ! Gauche !
08:05Qu'est-ce qu'il s'est passé hier ?
08:07Ce n'est pas clair.
08:09Je crois que les choses vont être plus claires dans les jours qui viennent.
08:11Patience.
08:13Et c'est ce qu'il s'est passé ?
08:15Une interprétation ?
08:17Il ne faut pas trop en parler.
08:19Le cachetier.
08:23J'ai connu des chiens qui fument,
08:25mais des hiboux.
08:27Au vieil homme abandonné,
08:29il reste les vices solitaires.
08:33Vous connaissez Ville-Neuve ?
08:37Bonsoir, Nicolas Rétif.
08:39Nous nous sommes rencontrés au Cordelier.
08:41Non.
08:43C'est vrai, vous êtes jacobin,
08:45ou avais-je la tête ?
08:47Non plus.
08:49Vous ne me dites pas que c'était au feuillant ?
08:51Pas davantage.
08:53Vous êtes bien d'un club.
08:55D'aucun.
08:57Une liberté toute neuve.
08:59Cela ne s'alliane pas citoyen.
09:03Et pourtant, nous nous sommes rencontrés,
09:05j'en mettrais ma tête à couper.
09:07La vôtre ou celle des autres ?
09:09Que voulez-vous dire ?
09:11Que vous teniez des propos tranchants,
09:13ces jours derniers au comité insurrectionnel de l'Évêché.
09:15Une mauvaise plaisanterie.
09:17Je vous ai entendu.
09:19Vos mots tombaient de la tribune,
09:21comme autant de coups près de ce bon docteur Guillotin.
09:23Le peuple voulait s'insurger,
09:25il fallait lui en donner l'occasion.
09:27S'il ne voulait tant que ça,
09:29pourquoi a-t-il changé votre insurrection en embrassade ?
09:31Mais, citoyen...
09:33Je constate.
09:35Et ce constat ?
09:37Et que le peuple
09:39a plus de jugement que ceux qu'il dirige.
09:41Qu'on ne lui fait dire ni faire ce qu'il ne veut point,
09:43qu'il répond par le bon sens
09:45quand on ne pousse à la folie.
09:47Et par là qu'il se montre digne de la liberté,
09:49qu'il la conquise, mais qu'en revanche,
09:51certains cherchent à exploiter.
09:53Vous voulez-vous en venir ?
09:55Vous et les vôtres.
09:57Vous voulez un coup de force.
09:59Mais à défaut, on le fera arriver autrement.
10:03Ça pourrait expliquer ce déploiement ce soir dans nos rues.
10:07Et à propos, où est Dorival ?
10:09L'un de vous l'a-t-il aperçu ?
10:11Pas moi.
10:13Et vous, Nicolas ?
10:15Poserai-je la question ?
10:17Moi non plus.
10:21Et vous, Villeneuve ?
10:23Je le connais à peine.
10:25Un modéré de la tendance cordelier, c'est cela ?
10:27D'habitude, il retrouve ses amis.
10:29Après de tels événements,
10:31je vais à sa recherche.
10:35J'ai hâte d'avoir son avis sur tout ce qui se passe.
10:39Ne vous en priez, ne faites pas ces têtes-là.
10:41Jouez aux cartes, ça vous déridera.
10:45À trois, vous avez les quartets.
10:47Ah, les Anglais ont un très beau jeu,
10:49mais faut être quatre.
10:51En fait, il n'y en a que trois qui jouent
10:53et le quatrième fait
10:55ce qu'on appelle le mot.
10:57Bonne soirée.
11:01Bonne soirée.
11:15Qu'est-ce que c'est ?
11:21Je cherche le citoyen Dorival.
11:23C'est bien ici qu'il habite ?
11:25Qu'il habitait.
11:27Et savez-vous où je peux le trouver ?
11:29J'en sais rien. Et qu'il aille au diable.
11:53Pour terrasser nos ennemis,
11:55les Français, mes bons amis,
11:57sont de chauves-culottes.
11:59Mais pour eux,
12:01c'est de la fiche.
12:03En arrière,
12:05maint'en amour,
12:07vive les sans-culottes,
12:09vive les sans-culottes.
12:11Vive les sans-culottes,
12:13vive les sans-culottes.
12:15Si j'en avais un,
12:17j'en aurais deux.
12:19Vive les sans-culottes,
12:21vive les sans-culottes.
12:23Et si je prends un amant diminuant,
12:25je veux avoir un franc luron
12:27qui soit bon patriote.
12:29La vie,
12:31la lure, ne me font rien.
12:33Mais pour son bien,
12:35comme pour le mien,
12:37je préfère sans-culottes,
12:39je préfère sans-culottes.
12:41Je préfère sans-culottes,
12:43je préfère sans-culottes.
12:45J'aimais déjà le bon Denis,
12:47pour avoir si joliment mis
12:49tes bons patriotes.
12:51Mais combien ça crut mon ardeur,
12:55qu'en le trouvant à la hauteur,
12:59je le vis sans-culottes.
13:03Je le vis sans-culottes,
13:05je le vis sans-culottes,
13:07je le vis sans-culottes.
13:09C'est le petit qui pouvait parler.
13:19Te voilà.
13:23Eh bien, petit, dépêche-toi.
13:29Tu vois la misère
13:31et tu la vois.
13:33Moi, je la touche.
13:35Tu vois la misère
13:37et tu la vois.
13:39Moi, je la touche.
13:41Et pire, le hibou,
13:43tu l'entends,
13:45la tinte, la misère.
13:49Tu entends ça ?
13:51Ce bruit-là,
13:53il parle, il dit que les mauvais croirent.
13:55Le privilège d'aveugle,
13:59lui, il raconte mieux que la vue.
14:01Lui, il voit l'avenir.
14:03Je te le prédis, oiseau.
14:07Pour toi, désormais, le temps est compté.
14:11Fini l'époque où tu pouvais promener ton insouciance.
14:15Fin ?
14:17Sois fort.
14:19Non, merci, je suis attendu.
14:23Bonne nuit, Pinelé.
14:25Salut. Fraternité.
14:33Salut.
14:39Je vous expliquerai.
15:03Je ne vous présente pas.
15:05Tout le monde se connaît.
15:09Vous êtes l'homme du Louvre.
15:11Et vous, celui à qui j'ai repris l'enfant.
15:13Le père d'Agnès, aussi.
15:15Mais je vous ai béni.
15:17J'ai toujours été très embarrassé avec les nourrissons.
15:23Dorival ?
15:25Mais je vous cherche partout.
15:27Que faites-vous ici ?
15:29Je ne connais pas.
15:31Que faites-vous ici ?
15:33Je me cache.
15:35Et vous voyez,
15:37on me cache.
15:39Que reproche-t-on ?
15:41Vos amis Girondins.
15:43Ma conduite modérée.
15:45Voyons quoi encore.
15:47Mes déclarations contre le sang versé
15:49et contre celui qu'on versera encore.
15:51Certains, du succès de l'insurrection,
15:53ils ont lancé des arrestations dès l'aube.
15:55Qui ? Qui ?
15:57La Commune.
15:59Mais...
16:01Pourquoi ne m'as-tu rien dit ?
16:03J'avais mission de ne rien dévoiler.
16:05À qui que ce soit.
16:09Agnès, qu'est-ce que tu as ?
16:11Moi aussi j'ai peur.
16:13Qu'allons-nous devenir ?
16:15Mais pas si vite.
16:17Les Girondins siègent encore à la Convention.
16:19Qu'on le veuille ou non, l'insurrection a échoué.
16:21Aujourd'hui Robespierre n'a fait qu'un pas,
16:23mais demain il fera l'autre.
16:25Il a gagné sa majorité contre les Girondins.
16:27Il est patient, ce crocodile.
16:29Sournois et obstiné.
16:33Si les choses tournent ainsi,
16:35c'est la mort pour les Girondins.
16:37Et pour beaucoup d'autres.
16:39Pour moi, peut-être.
16:41Voilà pourquoi on arrête.
16:43Et pourquoi on ne lâchera pas ce qu'on tient.
16:47Venez chez moi.
16:51Il y sera plus en sûreté.
16:53Tout est prêt. Partez vite.
17:03Mes compliments, tu es bien installée.
17:23Ne vous inquiétez pas, c'est un homme sûr.
17:53Il vous a pris un nièce ?
17:55Vous ne l'aimez pas ?
17:57On me l'aurait prise de toute façon.
18:01Non, ce citoyen-là n'est pas des miens.
18:03Voilà tout.
18:07On le sent comme un...
18:11comme un grouillement tout autour.
18:17J'ai peur.
18:19Moi aussi, j'ai peur.
18:21Ce grouillement-là...
18:23il a toujours de la même odeur.
18:25Celle du sang versé, n'est-ce pas ?
18:29Je vais m'occuper de vous.
18:31En attendant, tenez-vous à l'abri.
18:49C'est bon, c'est bon.
19:19Nicolas, le huppet ?
19:21Depuis le temps.
19:23Reviens plus tard, j'ai quelqu'un.
19:25C'est pas ce que tu crois. Il faut que je te parle.
19:27Juste un recettement, mon chou.
19:29J'arrive et on recommence.
19:31Tu t'en mâles, c'est incompliqué.
19:33Donne-moi vite le nom d'un bordel huppé.
19:35Pour le jour du monde.
19:37Tu plaisantes, Nicolas.
19:39Tu connais pas le Chabanet ?
19:41Le Chabanet, oui.
19:43Tu es au fond.
19:45Je suis bête.
19:47Je t'en faudrai ça.
19:49Faut être accompagné.
19:51Tu rentreras pas seul.
19:53Fais ça pour moi.
19:55C'est pas de la rancune.
19:57Pas libre, pas libre.
20:01Je ne vois que la murenne.
20:03C'est pas l'amour.
20:07La murenne.
20:09Bon, merci.
20:11T'es devenu riche ?
20:13Oui.
20:15Tu viens plus chez des filles comme nous.
20:19Allez, on y va.
20:21On y va, mon chou.
20:23On y va. J'arrive.
20:41Hé, l'allumeur !
20:45Ma parole, mais...
20:47ce voilà est le représentant du peuple.
20:51J'ai besoin de toi, l'allumeur.
20:53Ah oui ?
20:55Installe tes outils derrière et monte.
20:57Tiens, viens m'aider.
20:59Allez, on met ça là-dedans.
21:11Alors, comment te sens-tu ?
21:13Comme un prince, mon prince.
21:15Où est la murenne ?
21:17Pas vue ce soir.
21:19Tu sais où elle habite ?
21:21Je le sais et tu le sais, mais tu devineras jamais.
21:23Tu veux y aller ?
21:25Oui, allons-y.
21:27Première à gauche et en avant.
21:41Tous les fauchés connaissent,
21:43donc tu connais.
21:51Les usuriers,
21:53l'infru vilain.
21:55Et la murenne
21:57et sa vilaine.
21:59Elle a dix ans de plus que lui.
22:01Ils font l'amour à toi.
22:03Elles lui fournissent des petites ?
22:05Non, à toi,
22:07avec l'or,
22:09à toi, avec l'or.
22:11Allez, vas-y.
22:13Je t'attends,
22:15citoyen.
22:29Garde communale !
22:31Au nom de la République,
22:33ouvrez !
22:35Garde
22:37à vos postes !
22:45Garde-vous !
22:53Au nom de la République,
22:55ouvrez ou je fais donner mes hommes !
22:57À mon ordre,
22:59enfoncez cette porte !
23:01Mais qu'est-ce que vous voulez ?
23:07Qu'est-ce que vous voulez ?
23:13Ma canne est en plomb.
23:17Pas un geste et je ne te fais aucun mal.
23:23C'est la murenne que je veux.
23:31Plus on est libre, plus on dépouille.
23:33Au fond, sont égaux ceux qui sont nus.
23:35Fraternel, papa vilain.
23:37Moi, je te prête et toi, tu me donnes.
23:39Et il faut t'aider sous tous les régimes.
23:41Ah, ben, voyons.
23:43C'est comme ça qu'en est-on, ces clientèles ?
23:45Qu'est-ce que vous voulez dire ?
23:47Finis les petits fouchés de rien du tout.
23:51Les pauvres, les écrivains sans public.
23:55À nous, les exilés, les traqués, les condamnés.
23:59Et que feraient-ils de leur petite richesse ?
24:01Qu'ils les placent chez le papa vilain
24:03pour adoucir leur séjour en prison.
24:07Même leur mort.
24:09Juste avant que le couperet tombe.
24:11Notre ami, lui, boue plaisante.
24:13Se souvient-il ?
24:15Je l'ai beaucoup aidé autrefois.
24:17À 100 % par mois.
24:19Tu m'en dois des intérêts.
24:21Et même le principal.
24:23Et le principal, c'est la murenne.
24:27L'argent ne m'intéresse pas.
24:31Allez.
24:55Ne vous faites pas le coup de la fièvre.
24:57Ça ne marche pas.
24:59Allez.
25:29Centre-là, pour réduire.
25:31Fais relais, larve.
25:33Et trompe.
25:35Chure.
25:37Allez.
25:39Allez.
25:41Ah.
25:43Grand crâne.
25:45Perdons pas de temps.
25:49Je vous ferai arrêter.
25:51Regardez-moi cette jolie chère fesse.
25:53Alors ce soir,
25:55tu sais la louer.
25:57Cadeau.
25:59Vieillard salasse.
26:01Rachetez-moi cette pauvreté.
26:03Elle comblera tout désir.
26:05Demandez-les pieds d'amande.
26:07Demandez-les pieds d'amande.
26:11Je n'ai que moi-même.
26:13Vous comptez le printemps.
26:15Plus de manger que l'on vous donne.
26:17Je n'ai que moi-même.
26:19Je n'ai que moi-même.
26:27Je n'ai que moi-même.
26:43La murenne et un client.
26:45Ouvre.
26:49Attention, il y a une canne à blanc.
26:51Il m'a forcé à le conduire ici.
26:53Je ne veux rien.
26:55Lui, il bouffe.
26:57Lui, il bouffe.
26:59Si je m'attendais, tu ne me reconnais pas.
27:01J'avote.
27:03Je me trompe.
27:05Nicolas, tu ne te trompes pas.
27:11Flanc dehors cette carcasse.
27:13Je ne paie que les prises nouvelles.
27:15Et l'argent.
27:17Mon argent.
27:19Mon linge.
27:21Mon client.
27:23Ma crème.
27:29Si il m'a connue,
27:31j'étais encore servante.
27:33Vous vous rendez compte ?
27:35C'est un vendeur de chandeuves.
27:37Du palais royal.
27:39Oui, du palais royal.
27:41C'est ce qu'il a sauvé de son état.
27:43Dis-moi, tu as fait ton chemin.
27:45Tu te rends compte ?
27:47C'est ça, moi.
27:49Une domestique.
27:51Sans fil d'assure de fesses.
27:55Elle, c'est framboisine.
27:57Pied d'alouette.
27:59Angélique.
28:01Zahir.
28:03Rosette.
28:05Loulou.
28:07Et enfin, barbe rose.
28:09Une ou plusieurs.
28:11Tu choisis.
28:13C'est moi qui offre.
28:15Pour qui ?
28:17Pour moi.
28:25Je vous aime toutes également,
28:27mais je ne veux pas faire de jaloux.
28:33À ce compte-là,
28:35l'âge est de beaucoup dépassé.
28:37Je suis venu pour parler à Javod.
28:39Sérieusement.
28:45Dommage.
28:51Tu vas peut-être viser juste.
28:53Quel jour sommes-nous ?
28:55Vendredi.
28:57Non, samedi déjà.
28:59Possible. Probablement.
29:01Reviens ce soir. J'arrangerai cela.
29:03Quelle heure ?
29:05Après dix heures. Mais attention, secret absolu.
29:07Je connais.
29:15Qu'est-ce qu'il y a ?
29:45Tour de Rival. J'en saurais plus ce soir.
29:47Voilà, je rentre.
29:49Attendez, je vous accompagne.
30:15Alors, vous m'avez trouvée trop bien installée.
30:17C'est quoi ?
30:19C'est le différent de l'imprimerie, non ?
30:21Tu ne trouves pas ?
30:23La misère me fait peur.
30:27Toutes ces folies me font peur.
30:29La peur n'évite rien.
30:31C'est la misère.
30:33C'est la misère.
30:35C'est la misère.
30:37C'est la misère.
30:39C'est la misère.
30:41C'est la misère.
30:43La peur n'évite pas le danger.
30:45Toutes ces horreurs qui se préparent.
30:47On dirait que vous y consentez.
30:49Non, je n'y consente pas.
30:51Je cherche à comprendre.
30:53Quelques ambitieux sanguinaires,
30:55est-ce que tu l'as compris ?
30:57Simpliste, comme les idées de ton mari.
30:59Comme les miennes.
31:01Je veux des enfants.
31:03Simpliste, n'est-ce pas ?
31:07Que sont les enfants pour vous ?
31:09J'ai vu mes deux filles.
31:11J'ai vu mes deux filles. Seules.
31:13Oui.
31:15Y compris pour ce que vous savez.
31:17Tais-toi.
31:19Quand avez-vous vu Marion pour la dernière fois ?
31:21Connaissez-vous votre petit-fils ?
31:23Non.
31:25Seulement vos femmes et vos livres.
31:27Combien l'avez-vous eu ?
31:29Combien l'avez-vous écrit ?
31:31250 ? 300 ?
31:33Autant des unes que des autres ?
31:35Autant des unes que des autres ?
31:39Avec moi aussi.
32:05Je vous attendais.
32:31C'est à moi que vous parlez ?
32:33Parfait.
32:37Vous avez peut-être déjà frappé ?
32:41Sébastien Mercier m'envoie.
32:43Je vis seul. Permettez un instant.
32:45Je dois remettre un peu d'ordre.
33:03Excusez-moi. Je n'ai que ce mauvais siège.
33:31Bonjour.
33:41Je m'appelle Marie Soulanges du Péré, de La Rochelle.
33:45Où je suis devenue l'épouse du citoyen Chauderlot.
33:48Laclos, votre confrère, si vous préférez.
33:53J'ignorais que son épouse était aussi jeune.
33:57Mon mari a été arrêté en avril, puis relâché.
34:01Depuis hier, une lourde menace pèse sur les Girondins.
34:06J'ai de nouveau peur pour lui.
34:10Votre mari n'est pas Girondin, il est oréaniste.
34:13Cela ne vous gare mieux. Les taux se resserrent.
34:15La montagne fait de plus en plus pression sur la Convention.
34:20Le comité insurrectionnel de l'Évêché et la Commune tiennent la rue.
34:24Les Jacobins sont avec eux.
34:26Moralement, du mot même de Robespierre,
34:29Tartufferie. Il amoncèle l'orage sur les indulgents.
34:32Si Sébastien Mercier le députait à la Convention, pas moi,
34:35à lui d'agir.
34:37Il le ferait s'il n'était si exposé.
34:39Il croit nécessaire de rester en réserve.
34:42Et d'agir au bon moment.
34:46Et en attendant...
34:48Il m'adresse à vous.
34:51Pour faire quoi ?
34:55Vous randonnez nocturne.
34:58Une supposition que nous avons faite.
35:00Vous amène dans...
35:02Certaines maisons.
35:04Certains lieux, vous voyez ce que je veux dire.
35:07Où vous pouvez y rencontrer...
35:09Certaines figures.
35:11Qui seront d'un grand poids dans les jours à venir.
35:16Vous y avez été vu ce soir même.
35:19Vous êtes bien renseigné.
35:22Et alors ?
35:28Je ne sais pas.
35:30La nuit...
35:32Ne s'aborde-t-on pas différemment du jour ?
35:36Un mot judicieusement placé auprès de qui il faut,
35:39quand il le faut, n'est-il pas mieux entendu ?
35:46C'est trop fort.
35:50Mercier, représentant du peuple, intrigue pour l'Institut.
35:53Laclos, votre marié général,
35:55Philippe d'Orléans, le protège.
35:57Et c'est moi, pauvre plumitif couleur de muraille,
36:00immensément ignoré par tout ce qu'on vient trouver.
36:04Regardez, citoyen, regardez.
36:08Dix années de nuit blanche sont à vos pieds.
36:13Les randonnées d'un chef Gouthière,
36:15qui traîne maintenant du côté de la soixantaine.
36:18Écrivain, citoyen, écrivain.
36:20Pas agent double.
36:22Pierre-François vous considère comme notre meilleur écrivain vivant.
36:27Vous me maquez.
36:30Il n'y a que vous pour en douter.
36:37La citoyenne a pourtant bien recommandé...
36:39J'ouvre.
36:53Ces nuits, je les ai commencées en 85,
36:56puis arrêtées, puis reprises en 87.
37:04Ah, je vois.
37:06Vous n'étiez pas loin.
37:08Tout de même.
37:10Vous ne me méprisez pas au point de croire que j'enverrai ma femme seule chez vous.
37:14Trop mauvaise réputation.
37:16Chez un autre ?
37:17Ne cachez pas votre jeu, je vous connais.
37:19Vous n'êtes pas cynique, mais poète.
37:21Vous n'êtes pas pervers.
37:23Vous êtes moraliste.
37:25Vous croyez aux idées.
37:27Et vous, aux moyens ?
37:29Entre nous, c'est toute la différence.
37:33Eh ben, vous dites fort bien.
37:36Des choses agréables, encore.
37:39Et en revanche...
37:42Moi, je pense aux enfants prostitués du Palais-Royal,
37:44dont Philippe égalitait le protecteur.
37:46Ça ne sont pas des idées, ça.
37:47Je les rencontre chaque nuit, moi.
37:49Alors, à bien vous entendre, ces enfants-là sont...
37:51vos moyens.
37:53Car c'est leur argent que vous dispensez largement
37:55pour acheter chaque jour des partisans à la Régence.
37:57Vous avez des enfants ?
37:58Deux.
37:59Et comment faites-vous ?
38:01Ça, c'est mon affaire.
38:02Admirable.
38:03Vous n'êtes pas assez naïf pour croire qu'un simple changement de régime
38:06suffit à effacer l'état d'une société millénaire.
38:09Ne touchons à rien. Parons plus pressés, je connais l'entière.
38:11Parons à l'essentiel.
38:13La Révolution n'a pas quatre ans.
38:15Votre République, un à peine.
38:17Et à l'aîné du vote, de quinze citoyens sur cent.
38:20Mais l'aîné...
38:22grandira-t-elle...
38:24avec ce taux de mortalité infantile dans le peuple ?
38:28Et à l'aîné du peuple, n'est-ce pas ?
38:31Assez plaisanté.
38:33Un régime, pour durer,
38:35doit être légitime.
38:38Pas fameux Orléans-Philippe égalité, je vous l'accorde.
38:40Mais il y en avait-il d'autres ?
38:43Le César l'épompait, piaf, à l'entrée de votre République,
38:46ouverte aux quatre vents comme un lupinard.
38:48Quand ils la forceront, ils violeront et égorgeront tout le monde,
38:51et vont conqu'être avec.
38:54Regardez l'aube.
38:58Et le point.
39:01Et avec quel point la joie qui faiblit.
39:05L'élan d'un peuple qui retombe.
39:08Au peuple, il faut une étape.
39:10Au peuple, il faut une étape nouvelle, Nicolas Rétif.
39:13Porter la liberté hors des frontières,
39:15des guerres victorieuses, le sentiment d'une nation forte,
39:18et forte, le dire, légitime.
39:28Permettez, mon ami.
39:36Adieu, peut-être.
39:40Adieu, peut-être.
39:50Il ne partage pas ses idées.
39:52Il emporte la conviction.
39:54Un artilleur, il vous démonte le monde comme un affût de canon.
39:59C'est un grand ambitieux.
40:01Fortune faite, il ne montrera plus que cynisme.
40:04Je vois déjà le premier ministre, le régent.
40:06Ils déchirent tous.
40:08Et tous déchirent la révolution.
40:10Les politiques.
40:13Mais les autres.
40:15On ne revient jamais en arrière.
40:18Regardez-vous.
40:20Moi ?
40:21Vous en êtes l'image.
40:22L'image ?
40:24De ce flot
40:26qu'aucun régime ici et nulle part ne pourra jamais plus contenir.
40:29L'utopie.
40:33C'est vrai.
40:37Rien ne sera jamais plus comme avant.
40:42Mais moi, je ne possède pas votre sagesse.
40:50Et je porte en moi
40:52quelque chose qui m'épuise peu à peu.
40:55Quoi ?
40:57Je ne sais pas.
40:59Que le bien ne peut sortir du mal.
41:02Le bonheur du crime ni du sang versé.
41:05Comme la vie ne peut sortir de la mort.
41:09La chambre de mes filles.
41:12Enfin, c'était.
41:14Installez-vous.
41:16Soyez-y comme un fils.
41:22Je n'en ai jamais eu.
41:25Moi, je m'endormirai au doux nom de Marie Soulange.
41:29Marie Soulange.
41:32C'est joli, Marie Soulange.
41:40Elle était belle, Marie Soulange.
42:02C'est l'ami que je me suis permise de recommander aux citoyens.
42:06C'est l'ami que je me suis permise de recommander aux citoyens.
42:37Que veux-tu ?
42:40Je me présente.
42:42Pas de nom ici.
42:44Tu es le hibou, moi je suis le taureau.
42:46Ça suffit.
42:48Et elle, c'est la sardine.
42:51Elle a ma confiance, va au but.
42:53Eh bien, disons que le hibou vient demander une faveur au taureau.
42:57Tu tournes autour du pot.
42:59A qui crois-tu t'adresser ? Au défunt tyran ?
43:01Parle à un représentant du peuple, nom de Dieu.
43:04Depuis hier, on pourchasse des patriotes.
43:07C'est toi qu'on pourchasse ?
43:09Non, un ami.
43:11Dévoué à la Révolution dès la première heure.
43:13Une fiance s'est tuée à la fusillade du Champ de Mars.
43:17Et moi, qui réponds de sa fidélité.
43:20Est-ce suffisant ?
43:22Quel est son état ?
43:23Fonctionnaire, public.
43:24Je l'ai dit.
43:25Tout fonctionnaire qui n'aime pas la Révolution est un traître.
43:28Comment ne l'aimerait-il pas ? Il est de ceux qui l'ont faite.
43:30J'en suis témoin.
43:32Ceux qui l'ont fait naître et ceux qui la font durer
43:35ne sont pas nécessairement les mêmes.
43:38Tu es Gironda.
43:40Ton protégé l'est-il ?
43:42C'est un crime ?
43:43Pire, une faiblesse.
43:45Qui peut prétendre changer le sort de tous,
43:47emménageant celui de chacun ?
43:49Va-t-on désormais accuser de faiblesse
43:51tous ceux qui se veulent juste et gardent une âme sensible ?
43:53On n'a que foutre des âmes sensibles.
43:56À la Révolution, il faut des âmes fortes.
43:59Comme la tienne, par exemple.
44:01Comme un vieil oiseau.
44:03Ma gueule, tu la vois ?
44:04Et mes mains, regarde-les.
44:06Pleines de merde et de sang.
44:09La nature m'a donné tout ça en partage.
44:11J'en ai fait les massacres de septembre.
44:13Ils me ressemblent, tu ne trouves pas ?
44:15Vous ? Les ordres ?
44:17C'est vous qui les avez donnés ?
44:18Oui, et je ne crains pas de le crier.
44:21Il fallait au peuple ces bouillonnements de sang
44:24qui mènent au délire patriotique.
44:26Et il faut que le délire dure.
44:28S'il retombe, tout s'arrête.
44:30Si ce délire t'échappe...
44:32Plutôt risquer que manquer.
44:34Si tu n'es plus maître de rien dans une révolution,
44:36l'important n'est pas de prévoir, c'est d'avancer.
44:40Voilà pourquoi demain, le taureau votera...
44:42Avec le crocodile, oui.
44:45Et que périssent les innocents.
44:47Même parmi les tiens.
44:49Si c'est le prix à payer pour faire périr les coupables...
44:53Tu me fais peur.
44:55Et moi, tu crois que je n'ai pas peur ?
44:58Rien à toi et fais le compte.
45:00Marraine, fusillade du champ de Mars, chevalier du poignard,
45:04émigrés envahisseurs, généraux traîtres,
45:06trop passants ennemis, révolte payée par l'étranger,
45:09Lyon, Marseille, la Vendée...
45:11Moi, je ne connais qu'une chose, l'ennemi.
45:13Battons l'ennemi d'abord, ensuite...
45:15Si c'est justement la pente où l'ennemi veut nous entraîner...
45:18Cette république doit vivre.
45:20Et pour qu'elle vive, il faut créer une autorité terrible.
45:25Regarde-moi cette puissance.
45:27Ça rappelle-t-il que j'existe ?
45:29Que j'attends ?
45:31Que demain, la journée sera rude ?
45:33Et que moi, je veux ma nuit.
45:35Allez, viens, maintenant, ça suffit.
45:38C'est ma déesse mère.
45:40Tu sais, elle pose pour David.
45:43Allez, attends-moi. Et toi, viens.
45:49Tu ne repartiras pas les mains vides.
45:51Prends ça.
45:54Un sauf conduit pour toi, on ne sait jamais.
45:57Un pour ton protégé...
46:00et un pour l'un des tiens.
46:03Choisis toi-même le nom.
46:08Mais ne tarde pas à en user.
46:14Pour combien de temps encore...
46:16ce sceau et cette signature sont là ?
46:19Je ne sais pas.
46:21Ce sceau et cette signature sont-ils valables ?
46:24T'as confiance, Monod ?
46:26Non.
46:27Ce sont tes œuvres qui t'honorent.
46:29Je les connais.
46:39On parle de ton remariage, Isaac ?
46:43Ma fiancée est une petite fille dévote.
46:46Moi, il me faut des femmes.
46:48Le crocodile lui prétend qu'il n'en a pas besoin.
46:51Il nous bassine avec sa vertu.
46:53Mais faites-le.
46:55Les solitaires sont toujours les plus dangereux.
47:05Plus les raisons paraissent bonnes...
47:08plus les actions s'annoncent mauvaises.
47:11À part en postérité des mœurs républicaines.
47:16La femme et l'amour physique s'offrent à des hommes...
47:19qui déjà sentent la mort.
47:23Ils se réfugient dans les bras de ces roses sanglantes...
47:26comme des mères qui les sortiraient d'un ventre...
47:30où ils n'aspirent déjà plus qu'à retourner.
47:38Quant à ceux-ci...
47:40depuis Fleurus et Vétigny...
47:42ce sont leurs fils...
47:44leurs frères, leurs maris...
47:46qui chassent les envahisseurs...
47:48dont plus un seul aujourd'hui...
47:50ne foule le sol de France.
47:57J'ai tant aimé Joséphine et je ne peux la voir vivre.
48:01J'ai tant aimé la Révolution et je ne veux la voir vieillir.
48:05Adieu, mon ami.
48:07Ne m'en veuillez pas.
48:15Si je les retrouve toutes deux dans l'autre monde...
48:18c'est à vous...
48:20cher Hibou, que nous penserons toujours.
48:44Adieu, mon ami.
49:14Adieu, mon ami.
49:44Adieu, mon ami.
50:14Adieu, mon ami.
50:16Adieu, mon ami.
50:46Je me suis fait enduire...
50:49par les temps qui courent.
50:52L'une de vous pourrait en avoir besoin...
50:56seule ou accompagnée.
51:00Il y en avait pour Dorival.
51:05Il est dorénavant inutile.
51:08Il s'est donné la mort pour garder Joséphine et la Révolution intactes dans son cœur.
51:16Mais Hibou disparaît avec lui.
51:20Tous deux meurent.
51:24Tous deux meurent...
51:26de cette nouvelle maladie que les temps actuels propagent...
51:30la lucidité.
51:33Nul ne les résiste...
51:36dès lors qu'on l'attrape.
51:43Les nuits de Paris s'arrêtent...
51:46dans cette aube du Sextidivant des Mers en deux...
51:49où 22 députés traîtres ont été condamnés à mort...
51:52et exécutés.
51:57Ça s'épaissit de plus en plus.
52:05Tu te sens perdu.
52:08C'est Adéton.
52:11Toi qui voulais tout voir et tout comprendre.
52:17Tes chères idées font même couler pas mal de sang...
52:20ces temps-ci.
52:21Tais-toi.
52:22C'est pas beau à voir.
52:24Et toi, tu t'es vu ?
52:26Moi, je me sens à merveille.
52:29Toujours dans mon élément.
52:32De tous les régimes, de tous les temps, le vice...
52:36est le seul vrai survivant...
52:39de l'histoire.
52:41Va-t'en, je n'ai plus rien à faire avec toi.
52:43Tu as raison.
52:46Comme homme...
52:48tu n'es plus présentable...
52:51et comme oiseau...
52:53pauvre hibou...
52:58tu m'as l'air tout à fait mort.
53:17Encore une place à l'intérieur, citoyen.
53:24Non.
53:25On paie l'étape au terminus.
53:46Je te jure.
54:13Est-ce que vous ne le connaissez ?
54:16Est-ce que ça vous fait plaisir ?
54:19Oui.
54:23Plus on avance en âge...
54:26plus on se rapproche de ses morts...
54:31plus on les porte en soi.
54:38Mon père...
54:41ma mère...
54:44je ne voyais plus leur visage...
54:46depuis si longtemps.
54:52Mon frère, le curé...
54:55il voulait faire de moi un séminariste.
55:00De moi.
55:02Vous vous rendez compte ?
55:08Et moi ? Tu te souviens de moi ?
55:14La neige rousseau...
55:18la salle restée pure...
55:21Oui, je t'avais reconnue.
55:29Et cependant, rien n'est simple...
55:31même...
55:33même la terreur...
55:36qui peut nier que la montagne...
55:38ne soit la vraie représentante du peuple...
55:41qui peut dénier au jacobin d'avoir sauvé la patrie...
55:44et la liberté...
55:49comment y voir clair ?
55:54Les idées naissent libres...
55:57comme les hommes.
55:59Et fragiles...
56:02comme les oiseaux.
56:10En chantant...
56:13nous ouvre la barrière...
56:18la liberté guide nos pas.
56:24Et du nord au milieu...
56:29la trompette guerrière...
56:34a sonné l'heure des combats.
56:40Et comme les ennemis de la France...
56:44doivent vivre de sang et d'orgueil...
56:48le peuple souverain s'avance.
56:52Tirons des cendrilles au cercueil...
56:56la république nous appelle...
57:00sachons vaincre, sachons périr...
57:04un français doit vivre pour elle...
57:06un français doit mourir.
57:10En chantant...
57:14nous ouvre la barrière...
57:18la liberté guide nos pas.
57:22Et du nord au milieu...
57:26la trompette guerrière...
57:30a sonné l'heure des combats.
57:32Et comme les ennemis de la France...
57:36doivent vivre de sang et d'orgueil...
57:40le peuple souverain s'avance.
57:44Tirons des cendrilles au cercueil...
57:48la république nous appelle...
57:52sachons vaincre, sachons périr...
57:56un français doit vivre pour elle...
57:58un français doit mourir.
58:28Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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