Les Nuits Révolutionnaires - 1989 - Episode 05

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DB - 20-06-2024
Transcript
00:00Diable, l'humain ne vous reconnaitrait pas. Tenez, sauvez-vous vite avant qu'il ne crie.
00:24Je comprends la confusion. C'est de ma faute. J'étais en retard. Regardez-moi, monsieur,
00:51vous êtes obligé. Vous êtes le père ? Non, mais j'ai juré de sauver l'enfant. Et cette
00:58naissance va rester secrète ? Garçon, fille ? Garçon. Était-il en danger ? Savez-vous
01:06qu'on annonce une pétition armée des faubourgs ? Que se passera-t-il demain au palais ? J'en
01:11ai trop dit. Adieu, monsieur.
01:23Décret contre les émulés. Décret contre les prêtres réfractaires. Véto du roi annulant
01:51les deux décrets.
02:21Comme il me ressemble, quand j'étais à Pompéi,
02:51j'étais à Auxerre. Il y en a combien ? 35 ans ? 37 ? Et non. 38 ? Vous n'avez pas aussi
03:02jolie figure. Pourtant, mon amour fou pour la femme du patron. C'est que je nous ai appelé
03:10que madame Parangon, par-ci, madame Parangon, par-là. Certaines blessures ne s'effacent pas.
03:18La vieillesse, c'est la somme des blessures. Voilà, c'est prêt. Parfait, Marion, parfait.
03:34C'est soigné. Il le fallait pour une librairie comme Merigot. Dépêchez-vous, vous allez être en
03:46retard. Vous le mettez à l'envers. Comme vous voilà émus. On dirait un débutant. Chaque nouveau
04:05livre est un début. Demandez une avance ? Comme tu veux. Merigot est un grand libraire. Grand ou petit,
04:19notre échéance est pour demain. Et les huissiers sont sans grandeur.
04:35Tu es en retard. Dire que j'ai aimé à six ans. Ah, pour ça, je n'étais pas en retard.
04:54C'est Agathe, la toute première. On peut être aimé à six ans. Avec Marie, j'en avais
05:09un. Jeanette Rousseau, c'est plus tard. Douze. Oui, douze. Treize. Douze, treize et quatorze.
05:23Madelon. Madelon Baron m'a tout appris. Quand il arrivait le doux moment, je m'évanouissais
05:31dans ses bras. J'oubliais Roselande, là. Sarah. Je les classais toutes. Par ordre alphabétique.
05:43Non. Non, chronologique. Au fond, mon malheur aurait été d'épouser l'horrible Lebegue.
05:52Enfin, elle m'a laissé les petites. Ici, un quadratin. Un intervalle entre je t'aime et le
06:12point d'exclamation. Je t'aime. Quadratin. Et point d'exclamation. Ici, également.
06:31Attention, il revient. Voyez le petit capot. Je voulais dire point d'exclamation. Après,
06:40attention et non après revient. On ne sait pas dans ta campagne que pendant le jour,
06:48le hibou ne fait pas même peur à un souriceau. Un apprenti ne vaut pas même un souriceau.
06:53Est-ce que je vois ma parole ? Ciel ! Pour le coup, que d'audace dans la campagne. Que d'audace,
07:13avec trois points d'exclamation, comme dans les récits de papa. Quelques intervalles,
07:36s'il vous plaît. Oh, voilà. C'est merveilleux. Toute l'encyclopédie des sens des arts et des
07:45métiers. Vous avez vu ce qui s'est passé hier ? C'était insupportable. Toute cette populace à la
07:51cour de France. Mais quel scandale. Et pour nous, quelle honte. Marquis, vous permettez que je vous
08:02présente un de nos meilleurs écrivains, un Nicolas Rétif de la Bretonne. De la Bretonne ? Quel
08:09titre est-ce donc, là ? Ce n'est pas un titre. Je me disais aussi. C'est le nom de la ferme de
08:15mon père. Tout s'explique. Mon bon monsieur, je sais reconnaître la littérature roturière,
08:22mais la vôtre n'est pas seulement roturière, elle est aussi cambrousarde. Si l'on peut qualifier
08:29de littérature votre ingénu de sac sans cou. Sac sans cou. Il n'y a pas de deux. Tant mieux. Cela
08:36faisait fausse noblesse. J'aimerais votre avis. Est-ce une littérature assez noble pour vos truies,
08:44puisque vous n'apprenez toujours pas à lire à vos gens ? Monsieur est un citoyen, pour vous servir.
08:48Vous savez, le marquis est comme beaucoup de vos lecteurs, un réprobateur. Mais il ne manque
08:55aucun de vos livres. Hypocrisie. Depuis dix siècles, ces gens-là mènent les actions les
09:03plus viles et aujourd'hui qu'on les dénonce, la vérité les offense, ou plutôt, elle leur fait
09:08peur. Monsieur, il n'y a de vérité qu'à travers la bienséance et le bon goût. Bienséance, bon goût,
09:16mensonge. Mensonge, votre façon de relater la députation d'hier. Vous osez parler de vérité ?
09:21Ils t'ont mal. Je tiens le récit de la bouche même de mon perruquier. Il aura parlé à sa perruque.
09:27Il demeure face au manège, monsieur. Et moi, j'étais dans l'étuilerie, citoyen. Comment ?
09:33On m'a traité de citoyen. Vous l'ayez tué. Je savais que les faubourgs préparaient une
09:42pétition armée et je savais qu'on le savait au palais. La délégation était nombreuse,
09:48mais on admit à l'intérieur du palais qu'une députation réduite et désarmée. Et là,
09:53vous êtes rejeté dehors. Si vous permettez. Ils ne me quittent jamais. Il faut toujours prévoir
10:03les mauvaises rencontres. C'est eux que j'ai dû laisser dehors. Mais moi, on m'a laissé entouré.
10:11Faisons serment de faire connaître au roi le vœu du peuple contre ces vétos. Jurons-le.
10:29Si le roi ne souscrit pas à votre vœu,
10:36le peuple se retirera et portera son vœu à l'assemblée.
10:44Citoyens, notre force réside dans notre calme et notre calme fait notre détermination.
11:01Ne l'oubliez pas. Et vous avez le frondomètre qu'ils ont défoncé la porte des appartements.
11:22J'y viens. Au contraire. La multitude charrie toujours en son sein des têtes brûlées et des
11:29brigands déguisés. Et j'en connais monsieur qui ne dédaigne pas se servir de ces gens-là,
11:34quand ils espèrent le pire.
11:59Pour le reste, du peuple. Rien que du peuple.
12:29C'est trop fort. On insulte le roi sous silence. On le tourne en dérision sous silence.
12:46Royaux, du Rojois, Fontenay sont formels. Ils rapportent l'agression.
12:56Faux témoin. Faux témoignage.
13:00S'ils avaient été là, je les aurais vus. Ils n'y étaient pas. Moi, si.
13:16Ces gens du peuple, qui paraissaient grossiers, se familiarisèrent peu à peu avec le roi,
13:22et le roi avec eux. On sentait monter de l'affection, et non de la dérision.
13:38Louis pouvait alors, sans se compromettre, lever ses deux veteaux. C'était le moment.
13:44Il n'en fit rien. Pourtant, les deux décrets étaient politiquement justes.
13:50Jolie manière de dire le droit.
13:53Émigrés et réfractaires trahissent. Les deux décrets garantissaient l'ordre et la sécurité publique.
14:00Que fit le peuple alors ?
14:01Ce qu'il avait promis. Il se retirera.
14:14Aucune injure. Certains avaient même oublié leur vœu.
14:36Comme s'ils avaient simplement vu le roi les avait payés de leur peine, et désormais de leur rancœur.
14:43Tout paraissait lisse.
14:45Cependant, tout était terrible. Un lourd mutisme.
14:51On aurait dit qu'un lien venait de se briser.
15:00Ces gens-là ne changeront jamais.
15:03Nos enfants, nos petits-enfants, toutes les générations futures les connaîtront.
15:09Ils n'ont qu'une idée en tête. La reconquête des privilèges.
15:14Ils ne tiennent de compte quels sont leurs bénéfices, tout ce qu'ils prennent au peuple.
15:19Perte irréparable.
15:22Le peu que le peuple a repris.
15:30Merci.
15:33Allez.
15:36Qu'est-ce que c'est ?
15:38Vous ne voulez pas me donner ce que vous avez dans la main ?
15:45C'est que je suis impatient de dévorer ça.
15:48Moi aussi.
16:07Le patron de l'empereur !
16:38Il était un bonhomme qui rendait des navets.
16:43Et des navets si beaux, si longs et si bien faits.
16:50Sans des navets, sans des navets, sans des navets en sucre.
16:56Sans des navets, sans des navets, sans des navets parfaits.
17:03Il avait un passé qui les lui marchandait.
17:09Et le prix le plus beau le mit dans son coffret.
17:16Sans des navets, sans des navets, sans des navets en sucre.
17:22Sans des navets, sans des navets, sans des navets parfaits.
17:29Quand il fut entré, dame comme il allait.
17:35De chambre en anti-chambre, partout il fourgonnait.
17:42Sans des navets, sans des navets, sans des navets en sucre.
17:48Sans des navets, sans des navets, sans des navets parfaits.
17:59Il boit de l'eau.
18:03Tu n'aimes pas ma chanson, citoyen ?
18:06Ce citoyen n'aime pas ça.
18:10Ce citoyen est délicat.
18:14Un fuveur d'eau.
18:18Laissez-le.
18:21Il est délicat.
18:24Il est délicat.
18:28Ce hibou est un poète.
18:32Ma cousine a raison. Gardez vos esprits.
18:35Et vous, dites-nous un poème à votre façon.
18:38À la façon de Nicolas, répite de la bretonne.
18:41Un poème ! Un poème ! Un poème ! Un poème ! Un poème ! Un poème ! Un poème ! Un poème !
18:50Alors ? Bon.
18:54À Edmé.
19:01Quand un cœur bel Edmé n'a pas encore aimé,
19:06qu'il n'a jamais senti l'effet de la tendresse,
19:10il n'est pas, j'en conviens, prêt, dispo,
19:14ni charmé, mais aussitôt qu'il aime,
19:18que de délicatesse dans le feu qu'il brûle,
19:22que de délicatesse dans le feu qu'il partage,
19:24et dans les sentiments, les pensées, les désirs,
19:28et tous les mouvements, ce cœur n'a d'autre but que l'objet qu'il adore
19:32et les mille transports qu'une innocente ignore.
19:36Tel est ma belle Edmé, tel est l'amour ardent
19:40dont pour vous, aujourd'hui, s'est brûlé votre amant,
19:44qui préfère obéir à d'aussi douces lois
19:49qu'imposent encore les rois.
19:51C'est un pari, je t'abats comme un chien.
20:18Allez, relâche-moi, vite.
20:20Allez, vite.
20:24Je m'attends au district.
20:26Oui, avance.
20:29Je n'ai pas mangé depuis trois jours.
20:33Alors demande, mais ne dévalise pas.
20:36Vous qui parlez toujours de la fraternité.
20:39Justement, ce n'est pas le vol.
20:43La faim était le fraternel.
20:46Les temps changent.
20:48La musique ne nourrit plus son homme qu'en jetant la main.
20:51On me lance.
20:52Désormais, on ne veut plus de mendiant.
20:55On est tous égaux.
20:59Sont égaux ceux qui ont, mais ceux qui n'ont rien,
21:03ni toit, ni nourriture, où sont leurs droits ?
21:08Un seul les rend égaux.
21:10Le droit de mourir.
21:19Oh, ma canne.
21:21Ma chère canne, comment ai-je pu ?
21:23Dame, dans votre précipitation.
21:25Un tel service mérite une récompense.
21:27Non.
21:31C'est un poème pour moi toute seule.
21:33C'est ce que je préfère.
21:54J'en ai assez d'y aller tous les soirs.
21:56Pourquoi à la fin ?
21:57Ne pose pas de questions.
22:00Pendant ce temps-là, elle se prélâche chez nous, bien attiffée,
22:03et elle me prend jusqu'à mon nom.
22:05C'est pour ton bien.
22:07Tu me remercieras quand tu seras grande.
22:09Tu comprendras.
22:49L'oxyde a fait des progrès.
22:53A laissé son heure, il devrait rentrer.
23:07Dépêche-toi.
23:09Il pourrait arriver d'un moment à l'autre.
23:11Je veux être seule pour lui parler.
23:41Oui ?
23:52On arrive, on arrive.
24:00Nicolas ?
24:04J'ai vu de la lumière, là.
24:06Je me suis permis.
24:07Oui, vous avez bien fait.
24:11Vous voulez boire quelque chose ?
24:14Non, rien.
24:16Merci.
24:23Ça va pas ?
24:24Vous, vous allez bien.
24:25Oui, oui.
24:29Non.
24:33Je suis passé aux nouvelles.
24:38D'habitude, les nouvelles, c'est le Hicbo qui les apporte.
24:44Moi, je me dis que ce que tout le monde sait,
24:51la garde nationale serait divisée en deux,
24:55pour le roi, moitié contre,
24:57et puis il y a les Marseillais.
24:59Les Marseillais, alors ?
25:00Qu'est-ce que vous pensez de leur arrivée à Paris ?
25:04Qui les attendait, ceux-là, et en si grand nombre ?
25:13Qu'est-ce qui vous arrive ?
25:29Vous êtes mon chevalier, et lui, mon chérubin.
25:40C'est comme dans l'opéra de M. Mozart.
25:59Il est rentré.
26:12Il passe encore.
26:18Que fais-tu là ?
26:23Enfin, Marion, qu'est-ce que tu as ?
26:29Je veux me marier.
26:34Tu lui as dit ?
26:35Non.
26:37Justement.
26:39Je l'attends.
26:43Qui est-ce ?
26:46François.
26:56Il est si jeune !
27:01Mais tu as raison.
27:06Moi aussi, je voudrais en sortir.
27:09Tu as bien fait de penser.
27:12Merci de ces nouvelles.
27:18De quoi occuper ma nuit.
27:23Toutes ces nuits dehors, à nos âges, moi, je ne pourrais pas.
27:32Vous vendez des livres, Mérigaud.
27:34Moi, je les écris.
27:35Il faut bien des idées à mettre dedans.
27:40Bonne nuit.
27:44Bonne nuit à vous.
27:52Les sorties secrètes.
27:59Il dit qu'il m'aime.
28:02Au bout du compte, je l'aimerai, sûrement.
28:08Il me donne le plaisir.
28:12Mais je refuse l'entretien.
28:15Il finirait par m'abaisser, ce serait vite la fin.
28:19Entretenu, nous le sommes.
28:20Non.
28:22Il y a l'imprimerie, le travail.
28:26Et père, n'est-ce pas ?
28:38Ne vous méprenez pas sur mon compte, mais ce soir, vous nous avez suivis, ma fille et
28:50moi.
28:51Je vous ai croisé tout à l'heure et je me suis dit, celui-là, je l'ai déjà vu quelque
28:55part.
28:56N'est-ce pas lui qu'on nomme le hibou ?
28:59C'est moi, en effet.
29:02J'aime mieux ça.
29:05J'avais peur que ce soit mon mari.
29:08Il est capable de nous faire suivre.
29:12Vous avez froid, pourquoi ne rentrez-vous pas ?
29:15Je ne peux pas avant une certaine heure.
29:18Pourquoi ça ?
29:20Je ne peux rien dire.
29:24Ainsi vous errez, comme moi.
29:27En effet.
29:30J'y vais presque toutes les nuits.
29:37Ecoutez-moi non plus, je ne suis pas dans mon assiette.
29:40Déboire à l'échaud.
29:42Je suis une mère et vous me traitez comme une marcheuse.
29:45Comment ? Vous allez seule dans la nuit, exposée à tout, à n'importe qui.
29:50Vous me refusez un léchaud, vous voulez m'en faire un croire.
29:53Vous ne m'auriez pas vue si je n'avais voulu savoir.
29:57Je suis devenue l'ombre d'une ombre.
30:01Dans votre taverne, tous les regards seront sur moi.
30:05Et contre toutes des sens.
30:13Après tout, considérez votre âge.
30:16On croira que vous sortez votre fille.
30:19Allons-y.
30:28Ce soir, je suis si lasse.
30:37Mon secret pèse si lourd.
30:43Je ne sais pas pourquoi.
30:46Je ne sais pas pourquoi.
30:49Je ne sais pas pourquoi.
30:52Je ne sais pas pourquoi.
30:56J'ai un mari terrible.
30:59Il ne vit plus avec nous. Il est vivandier à l'armée.
31:03Laquelle ?
31:06L'armée du Nord.
31:08On l'a dit, il prête à battre en retraite.
31:10Je ne suis guère au courant.
31:13Ce n'est pas mon chien-pain de mari qui va l'en empêcher.
31:16C'est un lâche.
31:19Quand ma fille est née...
31:22Celle que j'ai vue tout à l'heure ?
31:24Elle-même.
31:26Il me dit, si tu es bonne laitière, nourris-la.
31:30Sinon, je la prends et la fais nourrir par une autre.
31:34Car je sens qu'elle sera jolie et qu'elle pourra servir.
31:41Vous l'avez trouvée horrible ?
31:44Dites-le d'eux.
31:47La petite Vérole n'arrange aucun visage.
31:53Quand ma fille fut allaitée,
31:56le chien-pain me fit deux autres garçons.
32:01Malheur.
32:03Non seulement il ne me laissa pas les nourrir,
32:06mais il les porta aux enfants trouvés.
32:09Je suis indigne.
32:11Attendez. J'ose l'espérer.
32:14Car en réalité, il n'a jamais ouvert la bouche sur ce qu'il en avait fait.
32:20Ma fille grandissait.
32:23Comment s'appelle-t-elle ?
32:26Émilie.
32:28Donc, Émilie grandissait.
32:31Et je connaissais trop mon mari
32:34pour ne pas craindre qu'il en fût très vite un mauvais usage.
32:38Si vous voyez ce que je veux dire...
32:42Sachez que mes parents m'avaient donné
32:46le plus affreux et le plus fort des hommes.
32:51Tout le monde le croyait riche.
32:54Ils le faisaient croire. En vérité, ils n'avaient rien.
32:57Je vous fais confidence parce que j'ai le cœur gros.
33:00Mais je ne révélerai aucun nom.
33:03Je n'ai rien demandé.
33:07Ça réchauffe.
33:14De son premier mariage,
33:17il avait une fille très jolie.
33:21Il prétendait pour cette raison qu'elle n'était pas de lui.
33:25Quand elle eut quinze ans,
33:28il s'est rendu compte qu'elle n'était pas de lui.
33:33Quand elle eut quinze ans,
33:36il la fit sortir du couvent.
33:41Cela me brûle à dire.
33:44Il en fit sa cata.
33:49Un jour que je rentrais de faire les commissions,
33:52j'entendis à travers la porte mon mari lui dire
33:55« Ma seconde femme, ta belle-mère,
33:58me déteste tout autant que le faisait ta mère.
34:01La justice veut d'eau
34:03que ta jeune soeur subisse le même sort que toi. »
34:06Je fus effrayée pour elle.
34:10Astruite, je cherchais comment écarter ce crime.
34:15Et quel moyen avez-vous trouvé ?
34:19Achever.
34:32Je me donnais
34:35comme jamais je ne l'avais fait auparavant.
34:39Et comment le prit-il ?
34:41Très content.
34:43Il me le témoigna.
34:48Il m'assura
34:51qu'il n'avait jamais connu une femme qui me valait.
34:56J'en fis plus encore
34:58et tentais si bien qu'il finit par se moquer
35:01de ceux qui préfèrent les toutes jeunes,
35:04disant qu'il n'y avait que les dépravés
35:07pour préférer les fruits verts à ceux en maturité.
35:11Citoyens !
35:13Les chevaliers du Poignard occupent le château !
35:16Il est dispendu d'armée de Suisse !
35:18Le Marseillais a raison.
35:20Qu'on en finisse avec la trahison !
35:22Un tour de voie, c'est pas la porte à côté !
35:26Nous sommes venus depuis Marseille
35:29avec les armes et les munitions.
35:31La trahison rampe au pied du trône.
35:34Finissons-en.
35:36Finissons-en !
35:38La nation est d'abord fille du roi !
35:41Quand le père est indigne, laissons souiller la fille.
35:44Et quand le roi est indigne, laissons souiller la nation !
35:47Vive le roi et les gardes nationales avec lui !
35:50Vive la nation et les gardes nationales avec elle !
35:53Vive le roi et les gardes nationales avec nous !
35:56Avant les chapelles !
36:03Citoyens !
36:05Allons !
36:07Citoyens !
36:09Allons !
36:24Section poissonnière !
36:29Section laine en bas !
36:33Section pop-à-coup !
36:39Section gravier !
36:43Section gravier !
36:54Section gravier !
36:56« Aux armes ! Libérons la patrie ! »
37:23Écoutez le toxin de Saint-Méry ! Et même l'autre, celui de Saint-Germain !
37:43Et voilà le toxin de Saint-Germain, toxin des rois !
37:47Celui des gardes royaux !
37:49Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
38:19Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
38:23Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
38:27Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
38:31Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
38:35Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
38:39Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
38:43Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
38:47Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
38:51Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
38:55Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
38:59Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
39:03Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
39:07Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
39:11Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
39:15Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
39:19Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
39:23Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
39:27Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
39:31Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
39:35Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
39:39Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
39:43Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
39:47Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
39:51Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
39:55Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
39:59Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
40:03Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
40:07Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
40:11Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
40:15Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
40:19Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
40:23Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
40:27Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
40:31Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
40:35Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
40:39Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
40:43Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
40:47Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
40:51Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
40:55Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
40:59Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
41:03Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
41:07Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
41:11Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
41:15Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
41:19Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
41:23Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
41:27Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
41:31Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
41:35Écoutez les gardes royaux ! C'est le garde national ! Ils sont avec nous !
41:39Frango !
41:53Le roi est enfui !
41:55Sont réfugiés à l'Assemblée !
42:23Vive la République !
42:31Vive la République !
42:37Vive la République !
43:07Les enfants de la patrie, le jour de gloire est arrivé !
43:34Contre nous de la tyrannie, les tontards sont dans des levées !
43:42Les tontards sont dans des levées !
43:45Écoutez les nouvelles ! J'en ai d'grandes à vous donner !
43:49Belle dame ma parole !
44:01En colère nous aussi, nous rejoignons le peuple à plus tard. Agnès Marion
44:31Ils vous ont tiré dessus. Vous êtes blessé.
44:47Attendez, laissez-moi faire.
44:50Oh, mon pauvre ami. Attendez.
44:53Où êtes-vous blessé ?
44:55À la tête.
44:59Le sang me fait toujours frissonner.
45:04Je ne vois rien.
45:07Vous étiez seulement éclaboussé.
45:10Vous avez eu de la chance.
45:15Vous n'êtes pas...
45:18Vous n'êtes pas l'un de ces chevaliers du poignard ?
45:22L'un de ces criminels ?
45:26Mais malheureusement.
45:28Mais vous avez fait tirer sur le peuple.
45:30Sur des femmes qui promenaient leurs enfants.
45:32Ceux des faubourgs ne sont arrivés qu'après votre carnage.
45:34Misérable.
45:36Vous que je m'obstinais à regarder en amie.
45:39L'amitié, l'amitié demande un rapport entre les pensées et les sensations.
45:44Je suis l'ami de l'ordre, de la décence, de l'autorité légitime et de la foi d'abord.
45:50Périssage jamais aux exécrables philosophes dont les écrits ont mené à ces excès.
45:56Maudits soient les athées et les hérétiques.
45:59Ils brûleront dans ce monde ou dans l'autre.
46:02Et j'allumerai d'un cœur vif le bûcher qui les consommera.
46:06Vous paierez cher l'infâme triomphe de ce jour.
46:11Je vous prédis des siècles et des siècles de sang versé.
46:17Quant à moi, du haut du ciel, d'où je le verrai couler, j'y tremperai les mains,
46:23touchant enfin à une fluide et indissible joie.
46:29Ah ah ah !
46:45Et vous ?
46:46On ne va pas.
46:48Nous ne restons pas ici.
46:50Il n'est pas bien.
46:52Vous nous avez encore retrouvés.
46:54Bien sûr, au hasard.
46:56Il n'est pas déçu, au moins, avec cette tuerie.
47:12Asseyez-vous.
47:19De toute façon, je vous dois l'achat.
47:27Et la fin de mon histoire ?
47:35Emilie, ma fille dont je vous ai parlé,
47:38défais-toi.
47:43Vous ne me trahirez pas.
47:46L'autre soir, j'ai eu peur de vous confier mon secret.
47:49C'est pourquoi je me suis enfuie.
47:52Mes découvertes se les réservent à la postérité. Vous pouvez avoir confiance.
47:59Tant pis.
48:01Maintenant, j'ai trop parlé.
48:10Quel âge a cet enfant ?
48:12Treize ans.
48:14Pourquoi cachez-vous autant de beauté ?
48:17Vous auriez pu rentrer plus tard.
48:20Lui, c'est qui ?
48:23Va-t-il y en avoir d'autres, maintenant ?
48:32Il est tard.
48:34Allez dormir.
48:41Putain !
48:43C'est quoi, cette histoire ?
48:47Putain !
48:51Je dois parler avec ce citoyen.
49:03Le diable m'a poussée à me confier à vous.
49:08Vous avez deux filles ?
49:11Non.
49:13Roxane, Lénie, n'est pas à moi.
49:16Cela tient en deux mots.
49:18Avant de partir pour l'armée, le père a vendu sa fille.
49:23Que dites-vous ?
49:25À un vieillard riche et affreux.
49:28Plus âgé qu'elle de cinquante ans.
49:32Il avait aperçu Émilie, elle n'avait que douze ans.
49:35Et bien qu'étant mariée, il en a offert à mon mari
49:38mille francs par an pendant cinq ans.
49:41Le dépravé n'aime que les jeunesses au seuil d'être nubile.
49:47Et vous lui conduisez votre fille chaque soir ?
49:52Avant de partir, mon mari a menacé de me tuer
49:56pour reprendre la petite s'il ne recevait pas ses mille francs.
50:01Alors...
50:04Alors ?
50:07Alors ?
50:11Les enfants trouvés me revarent en mémoire.
50:14Vous pouvez mettre Émilie ?
50:16Non.
50:18Cet hôpital est un gouffre.
50:20Il ne rend pas le dixième de l'espèce qu'on lui confie.
50:25J'y fus guérir Roxane.
50:28Trop heureuse d'échapper à son sort et d'être accueillie dans une famille.
50:34Et c'est elle que vous prostituez,
50:37à la place de votre fille ?
50:44Au vilain monde...
50:48où une mère se doit de devenir criminelle
50:52pour sauver son enfant.
50:59Il y a de l'enfer ici-bas.
51:02Ce sont les hommes qui le font.
51:05Mais parfois aussi ce sont eux qui le défont.
51:08Ils sont si imprévisibles.
51:12Je ne vous oublierai pas.
51:27Il faut aux hommes une communauté simple.
51:31Proche de la nature.
51:33Limitée par le nombre.
51:36Où leur âme serait remplie de beauté.
51:39Où chacun éprouverait une vraie chaleur.
51:45Où l'on partagera également le pain.
51:48Comme une nourriture bénie.
51:52Hors de ce foyer protecteur,
51:54les hommes continueront à souffrir
51:57dans un royaume de terreur.
52:00Entre les mains de maîtres
52:02toujours plus sanguinaires
52:05et toujours plus rusés.
52:08Attentifs et méditatifs,
52:11ainsi le hibou part le seul à la nuit.
52:17Ces maisons, la nuit, on dirait des arbres.
52:20La cité ressemble à la forêt.
52:23Par le mystère.
52:24Mais pas par les parfums.
52:26Ici, c'est l'égout qui domine.
52:29En fait, l'égout, vois-tu,
52:32c'est trop de monde en un seul point.
52:35Rentre écrire tout ça,
52:37moi, j'ai encore du travail.
52:45Ce soir, je vais dormir.
52:47Fais de beaux rêves.
52:52Ne part pas, viens.
52:55Vite, vite.
53:00On va le descendre.
53:01Peut-être est-il pas tout à fait mort.
53:25Je le connais.
53:26Qui est-ce ?
53:28Un ami.
53:29Peut-être drôle d'ami.
53:32D'habitude, on les décroche avant la nuit.
53:41C'est un oublié.
53:45Un égaré.
53:48Un perdu.
53:55Au fond, on fait le même métier.
53:57Tu te moques ?
53:58Non, pas du tout.
54:01Tu éclaires la réalité.
54:03Elle est belle, la réalité.
54:05Tu la montres, moi aussi je la montre.
54:09Chacun à sa façon.
54:12Tu vas le mettre dans ton livre.
54:15Pauvre Aristot.
54:17Il passe à la postérité au moment où il se décompose.
54:21C'est souvent le cas.
54:24Toi aussi, je te mettrai dans mon livre.
54:26Attends, je suis pas encore mort.
54:30Un sacré punitive.
54:34Nous, on veut la république et lui, il fait de la nuit un royaume.
54:52Pas vrai ?
54:54Toi qui t'y connais.
55:21Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
55:51La vérité, c'est qu'elle n'est pas la mienne.
56:21La vérité, c'est qu'elle n'est pas la mienne.
56:51La vérité, c'est qu'elle n'est pas la mienne.
57:21Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org

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