DB - 18-06-2024
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00:00:30Musique douce
00:01:01Musique douce
00:01:13Rien au courrier, ce matin !
00:01:16Si Farouk n'a pas écrit hier soir, avant de se coucher,
00:01:19c'est qu'ils ont répété toute la nuit.
00:01:21Vous croyez ?
00:01:23Sûr. Le rôle logiste en femme n'est pas une pièce difficile à mettre en scène.
00:01:26Mais la petite Asselin ne l'est pas du tout la femme qu'il faut pour jouer Suzanne.
00:01:28jolie pourtant.
00:01:29Ben pauvre Jeanne, à quoi ça lui sert d'être jolie ? On n'a jamais eu besoin d'une jolie
00:01:32femme pour jouer Suzanne.
00:01:33Non, il fallait, je sais pas moi, une cendrillon, une dorysse, vous n'avez pas vu la pièce
00:01:42à la création ?
00:01:43Non.
00:01:44C'est vrai, je suis bête.
00:01:45Je trouve qu'elle n'a pas vieilli.
00:01:46Mais si ma chère, comme toutes les pièces, même celle de Farou, il n'y a que Farou
00:01:50qui ne vieillit pas.
00:01:51Tant mieux pour vous, pour la petite Asselin en ce moment.
00:01:53Vous comprenez, Asselin a eu le rôle parce que tout de même, il va y avoir Deauville,
00:02:02les plages, les casinos, c'est-à-dire s'agissant de la petite Asselin, des amants, des autos,
00:02:07des robes, la publicité, enfin tout ce qui empêche une tournée d'été d'être une
00:02:12simple catastrophe.
00:02:13Vous me suivez ? Vous avez encore une mine de déterré, vous, ce matin.
00:02:17Je comprends, j'ai horriblement mal dormi.
00:02:19Je crois bien qu'il y avait une souris dans la boiserie.
00:02:23Et puis une persienne qui était détachée, sans parler de la chouette dans le platan.
00:02:27La fenêtre de la cuisine qui cogne, vous allez le dire.
00:02:31On n'a rien oublié ? Ma pauvre Jeanne.
00:02:34Mettez-vous bien dans la tête que vous avez droit à l'insomnie comme à la léthargie.
00:02:39Il fait chaud, on se laisse vivre et pendant ce temps, Farou transpire, jure et tempête.
00:02:45C'est la petite Asselin qui prend, c'est parfait.
00:02:48J'admire. Petit Farou, passez-moi du vin, please.
00:03:00Et encore celui de 4 heures.
00:03:02Le quoi de 4 heures ? Le courrier.
00:03:05Oh, il n'amène presque jamais rien.
00:03:07Le pari, celui-là. Café ? Non, merci.
00:03:10Petit Farou ? Moi, non plus.
00:03:14J'ai trop mangé. Faut changer.
00:03:27Oh, ce fromage à la crème. Oh, mes enfants.
00:03:44Et elle n'engraisse pas. Pourquoi elle n'engraisse pas ?
00:03:48Donnez-moi une seule bonne raison.
00:03:51Parce que ?
00:03:53C'est ça la bonne raison ? Oui.
00:04:44Il y a un entrainement.
00:05:10Courrier.
00:05:11C'est déjà 4 heures.
00:05:15Mais où est Jeanne ?
00:05:17Ici, sur l'échelle.
00:05:20Qu'est-ce que t'as à rire, toi ?
00:05:22Donne, défile.
00:05:24Ah, puis non, reste.
00:05:26C'est une lettre de notre pharoah à tous, mes enfants.
00:05:32D'après la répétition d'hier et d'avant-hier,
00:05:35j'ai toute raison de penser que la troupe de tournée sera excellente
00:05:39si le logis sans femme mieux jouit qu'à la création.
00:05:42La petite Asselin et Jeanne.
00:05:45La petite Asselin étonne tout le monde, et même moi.
00:05:50Nous travaillons comme un amour.
00:05:53Nous avons mis fin à nos scènes, crises de nerfs et autres fariboles,
00:05:57et ce n'est pas trop tôt.
00:06:00Ah, ma pauvre Fanny !
00:06:02Si les femmes savaient ce qu'un homme peut les trouver embêtantes
00:06:05ils n'auraient pas envie d'être la cause ni de leurs larmes,
00:06:08ni de leur félicité.
00:06:12Dites donc, dites donc,
00:06:14ça m'a tout l'air que ce pauvre Farouz s'est, si j'ose dire, dévoué.
00:06:21Comme vous voilà faites !
00:06:26En plus, j'en ai assez de ce robe.
00:06:28Demain, je vous rapporte de la ville un beau coupon jaune.
00:06:31Ou peut-être fuchia.
00:06:33Autour de Farouz, vous avez une robe neuve.
00:06:35Ah oui ? C'est bien utile ?
00:06:38Je vous trouve extraordinaire.
00:06:40Mais non, ça se saurait.
00:06:42Pourquoi, au fait ?
00:06:44Eh bien, vous admettez, sans dépit, sans ressentiment,
00:06:47et même sans aucun snobisme, que Farouz se soit dévoué ?
00:06:50Faux bien.
00:06:52Si je ne l'admettais pas, il se passerait quoi ?
00:06:54Exactement les mêmes choses.
00:06:56Ah oui ?
00:06:58Oui, mais tout de même, j'avoue que...
00:06:59Qu'à ma place, vous ne vous sentiriez pas à la noce.
00:07:01Ah non, ce n'est pas ce que je voulais dire.
00:07:17Non.
00:07:19Simplement, il me semble que...
00:07:22qu'un homme qui serait à moi,
00:07:24qui aurait fait de moi sa femme,
00:07:26eh bien, apprendre que cet homme, en ce moment même,
00:07:28s'applique n'importe quel gru de théâtre,
00:07:30et en conclure philosophiquement qu'il s'est dévoué,
00:07:33je ne pourrais pas.
00:07:35C'est parfait, Jeanne.
00:07:37Heureusement, personne ne vous le demande.
00:07:43Quoi ?
00:07:45Oh, je suis désolée. Je suis mauvaise aujourd'hui.
00:07:47Je suis mauvaise.
00:07:51Vous avez de si beaux cheveux, ma petite Jeanne.
00:07:57Vous me dites ça comme si ça pouvait me servir d'excuse.
00:08:00Dans une certaine mesure, Jeanne.
00:08:02Dans une certaine mesure.
00:08:04Je ne peux pas en vouloir à une Jeanne qui a d'aussi beaux cheveux.
00:08:06Je n'ai rien d'beau.
00:08:08Je n'ai vraiment rien.
00:08:13Allez, une crise de plus.
00:08:17Allez, c'est rien.
00:08:20C'est qui aujourd'hui ?
00:08:22L'anglais, Davidson ?
00:08:24Ou Merovitz ?
00:08:26Ou le cavalier...
00:08:29Keméré ?
00:08:33En tout cas, tant de violence par une chaleur pareille,
00:08:35c'est extravagant.
00:08:41Qu'est-ce qu'on fait avant le dîner ?
00:08:52On va au village.
00:08:55Prendre le thé chez le boulanger.
00:08:57Trop loin.
00:08:59On vous lave la tête.
00:09:01Trop long.
00:09:03On presse les groseilles à le cassis.
00:09:05Et ce soir,
00:09:07sur le gâteau de Savoie d'avant-hier,
00:09:09avec un pot de crème fraîche à part,
00:09:11on aura un dessert tout neuf,
00:09:13pour rien.
00:09:15Ça fait pension de famille.
00:09:20Je vais écrire à Farou.
00:09:23Fanny ?
00:09:25Quand vous déciderez-vous à mettre une ceinture ?
00:09:28Affaire de température, ma chère.
00:09:30À 15 au-dessus de zéro, plus de ceinture.
00:09:32Consultez le thermomètre.
00:09:35Et empêchez la crème fraîche de tourner pour ce soir.
00:09:42Cher grand Farou,
00:09:45laissant à une ou deux petites Asselins
00:09:47le soin d'agiter ta vie,
00:09:49je peux résumer en trois mots
00:09:51notre existence.
00:09:53Rien de nouveau.
00:09:55On t'attend.
00:09:57On attend que tu reviennes ici
00:09:59travailler à ton troisième acte.
00:10:01Notre amie Jeanne...
00:10:03Mais peut-on appeler amie
00:10:05quelqu'un de si utile ?
00:10:07Médite des nourritures de choix.
00:10:09Le petit Farou est toujours prisonnier
00:10:11de l'inconfort de son âge.
00:10:13Et ta paresseuse Fanny...
00:10:22Vous avez redormi, je parie ?
00:10:24Même pas.
00:10:29Ce pays me dégoûte.
00:10:31Ah bon ? Depuis quand ? C'est vrai ?
00:10:33Vous l'avez dit à Farou, vous ne pouviez pas...
00:10:35Oh mais, mais Jeanne !
00:10:37Calmez-vous, mon dieu.
00:10:39Parce que je ne peux pas exprimer une opinion aussi simple
00:10:41sans que vous partiez en vrille.
00:10:43Mais c'est vrai.
00:10:45C'est vrai.
00:10:47C'est vrai.
00:10:49Mais je ne peux pas exprimer une opinion aussi simple
00:10:51sans que vous partiez en vrille immédiatement.
00:10:53Non, elle ne peut pas.
00:10:55Un voilain qui s'annonce comme son père.
00:10:57Il n'a pas la voix du grand Farou.
00:11:01Essayez un peu de dire comme lui quand il rentre.
00:11:03Ah, toutes ces femmes...
00:11:05Hein ?
00:11:07J'en ai des femmes dans ma maison.
00:11:11Pas cher.
00:11:13Il m'a jeté un oeil.
00:11:15Monsieur n'aime pas la plaisanterie.
00:11:17âge, on ne l'aime pas. On ne cesse de le torturer, cet enfant, sans le vouloir.
00:11:23C'est curieux comme la fin du jour est ingrate, ici. Le soleil se couche pour d'autres, là-bas,
00:11:38derrière les montagnes. C'est bien qu'il se couche quelque part. En voilà une remarque
00:11:42intelligente. Il devient impossible. Vous êtes trop durs avec lui. Il est amoureux
00:11:54de vous et votre négligence le blesse. Fanny, soyez gentille, ne dites pas à Farouk que
00:12:04j'ai été si impossible en son absence. Jean-Farouk ? Oui ? Une partie de carte ? Oui, d'accord.
00:12:20Vous entendez ? J'entends.
00:12:44C'est toujours la scène des lettres volées ?
00:12:49Toujours. Hier matin, il me donne quinze pages à taper. Cinq minutes après, il me les reprend,
00:12:55d'une façon, mais d'une façon. Comme si vous lui aviez pris l'eau, ce qu'il rangeait,
00:13:00je sais. Qu'est-ce que vous voulez ? Notre Farouk n'accouche que dans les éclairs et le tonnerre.
00:13:06Qu'est-ce que vous pensez des deux premiers actes ? Superbes. Oui, c'est inquiétant.
00:13:15C'est peut-être la pire des solutions, mais c'est celle que j'ai... Eh oui, c'est toujours
00:13:20Branhurcin pincé en train de forcer le tiroir. Quand on aura deux Farouks écrivant et ronronnant
00:13:27des pièces, où est-ce qu'on ira ? J'écrirai jamais de pièces. C'est plus facile de renoncer
00:13:30que d'essayer. Renoncer, c'est pas toujours ce qu'il y a de plus facile. Laissez-le donc tranquille.
00:13:36Ce n'est pas rien, j'adore le taquiner. Ça lui va si bien d'être furieux. L'autre jour,
00:13:43il était superbe, avec une larme entre les cils. Ah bon, lui aussi ? Lui aussi ? Expliquez,
00:13:49Jérémy, expliquez. L'autre jour, c'était un jour de lettres de Farouk. Et nous ne savions pas,
00:13:55lui non plus, qu'il pourrait revenir si vite. Mercredi. Je crois bien. Je m'étais endormi
00:14:00après le déjeuner. Je me suis réveillée, puis je vous ai vus, là. Vous étiez assises et puis
00:14:06il y avait une larme qui a coulé sur votre joue. Vous avez écrasé. Fanny, respectez mes petits
00:14:14secrets et mes mouvements d'humeur. Surtout demain. Mais qu'est-ce qu'il a ? Vous avez vu,
00:14:29on aurait dit Hamlet devant le fantôme de son père. Mais il m'a fait peur. Mais non,
00:14:34ce sont les bizarreries de son âge, inexplicables et sans gravité. Vous croyez ? Petit Farouk ? Il est
00:14:46sorti. Non mais c'est quoi ces manières de grand premier rôle ? Attends un peu. Ah, ça y est,
00:14:52il a fini. Pour aujourd'hui. Regardez-le. Il est encore dans le luxueux boudoir où Branvursine,
00:15:05l'avocat général, est allé jusqu'à forcer un secrétaire pour dérober les lettres de la
00:15:09belle madame Oukard, sa maîtresse qu'il n'aime plus. Grand Farouk ? Grand Farouk ? Ah, toutes ces
00:15:21femmes. J'en ai des femmes dans ma maison. Laquelle m'a appelé la première ? Fini, Farouk ? Fini,
00:15:29t'en as de bonnes, toi. Non mais tout de même, t'as avancé. Oui, avancé, naturellement j'ai avancé.
00:15:33J'ai foutu en l'air toute ma scène. Non. Non, puisque Jeanne, vous devez vous tenir prête à
00:15:39taper la version définitive. C'était très mauvais jusqu'à aujourd'hui, mais là ça vient. Comment
00:15:45s'est comporté M. Branvursine aujourd'hui ? A-t-il mis les lettres en lieu sûr ? J'aimerais que
00:15:50Jeanne ajoutât à ses connaissances, déjà diverses et variées, celles de la graphologie. Je peux
00:15:57apprendre ? Il y a des manuels ? Pourquoi ? Parce qu'on m'a assuré que le graphologue attaché qu'il
00:16:02ait aux boucles des L, aux barres des T, aux autres points sur les I, est incapable de lire, je veux
00:16:07dire de comprendre, les textes qu'on lui confie. C'est une réprimande ? Oui, mais enfin pour rire.
00:16:12Mais dont je tiendrai compte. Jeanne, cessez de faire votre tête de couturière en journée,
00:16:20ça ne m'impressionne pas du tout. Ça suffit. Mais alors dis-moi, Farod, l'affreux Branvursine,
00:16:28il vole toujours les lettres dans le tiroir. Et qu'est-ce que tu veux qu'il fasse d'autre ? Tu
00:16:35crois pas que ça fasse un peu, un peu mélo ? Mélo ? Mais voyez-vous ça ? Oui, il me semble. Qu'est-ce
00:16:43que tu ferais, toi, si sachant qu'il y a dans un tiroir des lettres d'un homme qui a été l'amant de
00:16:48Jeanne ? Mouchez-vous un bon coup et donnez-nous votre avis. Qu'est-ce que tu ferais, toi, Fanny ?
00:16:54Rien. Rien ? Mais pauvre petite, vous dites ça parce que vous êtes... Rien. Mais d'où il sort,
00:17:08celui-là ? À ton âge... J'avais déjà tué et engendré un homme. C'est du joli. C'est qu'une citation.
00:17:19Où allez-vous, Jeanne ? Je vous promenais.
00:17:25En Bretagne, on aurait eu moins chaud. En Bretagne ? Pourquoi en Bretagne ? On n'est pas bien ici.
00:17:52On travaille bien ici. Tu veux qu'on s'en aille ? Non. Mais non. Non, mais je disais ça pour l'année
00:18:05prochaine, je sais pas. On vient pas ici l'année prochaine. Il y a des choses pas très pratiques.
00:18:13On a très chaud, mais on n'a pas beaucoup de soleil. Et le petit, il est pas bien dans sa chambre.
00:18:21C'est vraiment un four. On doit le changer. Certainement. T'es drôle, il y a pas d'autre
00:18:27chambre pour lui. Il y a toujours une autre chambre. Oui, la chambre de l'Est. De quel Est ? La chambre
00:18:37de Jeanne. Ah, bon, si Jeanne y habite, elle est pas libre, en effet. Mais sera-t-elle encore avec
00:18:44nous l'année prochaine ? Comment veux-tu que je le sache ? Ah, bon. Mes enfants, je tombe de
00:18:54soleil. Ça veut dire qu'il faudrait tout au moins se coucher. Exactement. Mais vous, Jeanne,
00:18:59où est votre chambre de l'Est ? J'ai une chambre de l'Est, moi ? Parfaitement. Et plus fraîche que
00:19:03les autres, je viens de l'apprendre. Ah bon ? À quel propos ? Oh, pardon, je suis indiscrète.
00:19:10Quelquefois. Allez, petit, file. Bonne sommeil. Ça viendra.
00:19:15Bonsoir, Jeanne.
00:19:40Jeanne, je t'ai manqué, je t'ai manqué, je t'ai manqué, je t'ai manqué, je t'ai manqué,
00:20:08je t'ai manqué. Ah, toi aussi. C'est trop chaud.
00:20:26Je voulais te dire de pas trop en vouloir à Jeanne. En vouloir de quoi ? Elle ne peut pas faire autrement,
00:20:31je crois.
00:20:38J'avais 10 ans, tu ne te souviens de rien ?
00:21:04Non, pas grand chose.
00:21:06Tu étais malade.
00:21:09Tout allait mal.
00:21:11Pas d'argent, ton père qui ne trouvait pas son quatrième acte.
00:21:15C'était... à Talente, je crois.
00:21:17Et Madame Delvaille, sa secrétaire, partit accoucher.
00:21:21Entre ton père et son quatrième acte et tes accès de fièvre,
00:21:24j'ai failli le planter là avec sa pièce et son fils.
00:21:27Et puis, on a sonné à la porte.
00:21:30Et c'était Mademoiselle Jeanne, au barret, qui proposait ses services intérimaires.
00:21:34On a rien de tant été guéris. Farou avait désembourbé son quatrième acte,
00:21:38passé au Vaudville, soudéné de chez Pierre-Wolfe, et touché une belle avanche chez Bloch.
00:21:43Ce qui me valut une fourrure et à Jeanne, un cadeau d'adieu.
00:21:47Un bracelet-montre, naturellement.
00:21:52Alors ?
00:21:56Elle n'a pas voulu partir.
00:21:58Elle s'est mise à pleurer. Moi aussi.
00:22:02Farou a levé les bras au ciel.
00:22:05Puis elle nous a raconté sa fortune personnelle, ses amants catastrophiques.
00:22:10Puis elle est restée.
00:22:20Ce qui est curieux chez Jeanne, c'est que personne ne remarque sa présence,
00:22:23mais tout le monde remarque son absence.
00:22:27La phrase la plus prononcée dans cette maison doit être « Où est Jeanne ? »
00:22:31T'as remarqué ça ?
00:22:38De la même façon, ton père maintient ne pas savoir s'il m'aime,
00:22:42mais il affirme que s'il cessait de m'aimer, il serait très malheureux.
00:22:48Bonne nuit, petit Farou.
00:22:50Bonne nuit.
00:22:56Bonne nuit.
00:23:27Où êtes-vous ?
00:23:34Où êtes-vous ?
00:23:41Il n'y a personne ?
00:23:53Farou ?
00:23:56Présent pour lui.
00:23:58Oh, tu es là ? Comment tu es là ?
00:24:01Pourquoi tu ris ? T'étais en haut ?
00:24:03Mais arrête de rire ! Pourquoi tu m'as pas répondu ?
00:24:06Oh, puis t'as le nez long. J'ai jamais vu que t'avais le nez si long.
00:24:09Pourquoi tu me fais des blagues ?
00:24:11Mais arrête de rire ! Tu m'entends ? Dis quelque chose !
00:24:14T'as fini.
00:24:15Naturellement, j'ai fini. Tu ne vaux pas plus.
00:24:18Couleur de vieille ambre.
00:24:20Couleur d'or en colère.
00:24:22De Topaz qui brûle.
00:24:28Oh, Farou.
00:24:30Qu'est-ce que c'est que cette tenue ?
00:24:33Les gens mécanos portent beaucoup en ce moment.
00:24:35Ah, il était là, lui ?
00:24:37Cette maison était déserte.
00:24:39Où est Jeanne ?
00:24:41Je sais pas.
00:24:43Avoue qu'il devient un très joli garçon, hein ?
00:24:45Oui, très.
00:24:47Mais il a une façon de s'habiller.
00:24:49Bien justement. Les fonds sont bas.
00:24:51J'attendais la fin de l'été pour remonter son trousseau,
00:24:54mais si ça continue, il va être sans chemise à la fin des vacances.
00:24:57Eh bien, n'attends plus, ma Fanny.
00:24:59J'ai cuit des chemises et tout le reste.
00:25:02À ta lente ? C'est vendu ?
00:25:04Vendu.
00:25:06C'est un peu trop tard.
00:25:08C'est un peu trop tard.
00:25:10C'est un peu trop tard.
00:25:13Anglais ?
00:25:15Américain, madame. 50.
00:25:171000 ?
00:25:19Yes, madame.
00:25:21Et pour le raisin volé, ça émine. Alors touche du bois.
00:25:23Touche du bois.
00:25:25Jean !
00:25:27J'ai entendu. Bravo, papa. Merci, papa.
00:25:29C'est de ce matin, mon farouf.
00:25:31Avant que j'étais dans les prés.
00:25:35Ah, toi, tu étais chez Jeanne.
00:25:37Tu t'es fait traduire la lettre.
00:25:39Je reconnais l'encre de la machine qu'elle a dans sa chambre.
00:25:41Ça, par exemple.
00:25:43Je te le donne pour ta prochaine pièce.
00:25:45Tiens.
00:25:47Tu le donneras à mon roi Ursine.
00:25:55Jeanne ?
00:25:57Qu'est-ce que tu lui veux, Jeanne ?
00:25:59Qu'elle vienne avec moi au village.
00:26:01Je passe à la sucursale King, je prends du champagne d'épicier,
00:26:03de la pellette tiède, une rhodzia.
00:26:05Jeanne ?
00:26:07Vous êtes sensible à l'argent, Fanny.
00:26:10Le boucher va vous entendre.
00:26:12Je l'enquiquine, le boucher.
00:26:14Je lui jetterai ses 1800 francs.
00:26:16Mes enfants, ça fait du bien.
00:26:20Jeanne ?
00:26:22De quoi avez-vous envie ?
00:26:24De rien.
00:26:26Tu l'entends ? Force-la.
00:26:28Allez, force-la à vouloir quelque chose.
00:26:30Quoi ?
00:26:36Allez-y, revenez vite. J'ai déjà une de ces feux.
00:26:40Ma petite Jeanne,
00:26:42je vais vous montrer
00:26:44ce dont je suis capable dans une épicerie de village
00:26:46quand j'ai de l'argent frais.
00:26:54Tu ne vas pas avec elle ?
00:26:56Non.
00:26:58Si tu permets.
00:27:02Qu'est-ce que tu vas faire ?
00:27:04Je vais les attendre.
00:27:06Ils n'ont pas pris longtemps.
00:27:08Je ne peux pas te dire...
00:27:10Tu serais d'accord
00:27:12avant que je parte ?
00:27:14Tu pourrais me trouver quelque chose
00:27:16chez tes amis secrétaires d'Amérique ?
00:27:18Ça dépend.
00:27:22Ça dépend des conditions
00:27:24avec lesquelles je pourrais...
00:27:26On pourrait organiser ça ?
00:27:28Bien sûr.
00:27:30D'ailleurs, c'est bien resté.
00:27:32Je prendrai un rendez-vous et on verra.
00:27:34De toute façon, il faudra régler
00:27:36un peu là-bas.
00:27:42On va aller en rencontre ?
00:27:44Si tu veux.
00:27:54Tu sais, l'autre jour,
00:27:56le jour du chèque,
00:27:58j'ai pensé que tu étais impossible.
00:28:02Tu avais eu un regard ou un geste...
00:28:05Je me suis dit ça.
00:28:07J'ai eu tort.
00:28:09Réflexion faite,
00:28:11c'est pas impossible.
00:28:13Tu es très gentil.
00:28:15Tu m'entends ?
00:28:17Tu es très gentil.
00:28:19Qu'est-ce que tu regardes ?
00:28:21Tu veux pas ?
00:28:23C'est pas possible.
00:28:51Allez.
00:28:53Allez.
00:28:55En place.
00:28:59Touchant tableau de famille.
00:29:01N'est-ce pas ?
00:29:03C'est stupide, Fanny.
00:29:05Ce que je viens de dire,
00:29:07ne paye pas attention.
00:29:11Ah, vous voilà !
00:29:13Quoi, me voilà ?
00:29:15Vous m'attendiez ?
00:29:17J'étais pas bien loin.
00:29:20Ça va très bien.
00:29:22Mes enfants,
00:29:24que la fin de l'été vienne vite.
00:29:26Jean, tu serais un amour de me retrouver mon chandail
00:29:28que j'ai laissé...
00:29:30Je sais où il est.
00:29:40Il est bien, ce bouquin ?
00:29:42Comme ça.
00:29:50Le dîner va être prêt.
00:30:00Bon, ben...
00:30:04Je vais me laver les mains.
00:30:16Oh !
00:30:18Je devine dans la glaciaire.
00:30:20Elles seront trop froides.
00:30:48Sous-titrage MFP.
00:31:18Jean ?
00:31:20Qu'est-ce que tu as ?
00:31:22Tu es malade ?
00:31:24Mais je t'interdis de me faire peur !
00:31:28Jean ?
00:31:30Tu es tombé ?
00:31:32Tombé, oui.
00:31:34Je pouvais le dire.
00:31:36T'as mal quelque part ?
00:31:38Nulle part.
00:31:40C'est très simple.
00:31:42Je suis tombé.
00:31:44Je suis tombé.
00:31:46Nulle part.
00:31:48Tu es restée longtemps au village ?
00:31:50T'en as de bonnes.
00:31:52J'avais des choses à acheter.
00:31:54Comment tu sais que je suis restée longtemps ?
00:31:56Et puis, il y a du nouveau. Tiens.
00:31:58Écoute la dépêche du Vaudville.
00:32:00Tu feras comme si tu ne savais rien.
00:32:02Mon cher maître, revenez vite.
00:32:04Urgence. Maître en répétition. L'impossible. L'innocence.
00:32:06Il est impossible, ce titre.
00:32:08Passons 1er novembre.
00:32:10Affectueuse admiration. Sylvestre.
00:32:13Avec mon cher maître au début
00:32:15et affectueuse admiration à la fin,
00:32:17le contrat de Barol et Manet doit être cuit.
00:32:19Ils ne doivent pas être prêts.
00:32:21Non. Il doit y avoir un coup de torchon.
00:32:23T'as raison.
00:32:27Alors, on part ?
00:32:29Oui.
00:32:31Tu iras voir si ton père travaille.
00:32:33S'il ne travaille pas, tu lui demanderas de descendre.
00:32:35Et s'il travaille...
00:32:37Qu'est-ce que tu dis ?
00:32:39Je dis qu'il ne travaille pas.
00:32:43Très bien, ma famille.
00:32:45On se demandait...
00:32:47Il n'est pas souffrant, toi.
00:32:53Moi, je ne travaille pas aujourd'hui.
00:32:55Je vais à l'école.
00:32:57Je vais à l'école.
00:32:59Je vais à l'école.
00:33:01Je vais à l'école.
00:33:03Je vais à l'école.
00:33:05Je vais à l'école.
00:33:07Je vais à l'école.
00:33:09Je vais à l'école.
00:33:11Je ne travaille pas aujourd'hui.
00:33:13Il y a des choses qu'on ne doit pas écrire.
00:33:15Ça se termine tout seul, sur le tas.
00:33:17Sur le plateau.
00:33:19Pour une fois, il faut que tu les écrives quand même.
00:33:21Tiens.
00:33:27Oh !
00:33:29Oh, non !
00:33:33Je n'aurai pas boyé.
00:33:35Bernstein ne le lâchera pas.
00:33:37Bernstein est si gentil.
00:33:40On parle comme si c'était un bouvreuil ou un petit chat.
00:33:42Gentil.
00:33:44Bernstein.
00:33:46Jeanne !
00:33:48Qu'est-ce que tu lui veux, à Jeanne ?
00:33:50Je lui veux qu'on rentre à Paris, naturellement.
00:33:52Une dépêche à Blanchard.
00:33:54Une dépêche à Marcent.
00:33:56Tiens, le petit carrette pour le rôle du barman.
00:33:58On a son adresse, là, chez...
00:34:00Jeanne !
00:34:02Mais qu'est-ce qu'elle fout ?
00:34:04C'est toujours quand on a besoin d'elle.
00:34:06Encore en train de se recoiffer, dans ses confitures.
00:34:08Jeanne !
00:34:14N'est-ce pas, ma chérie ?
00:34:16Tu n'as pas l'air de comprendre
00:34:18que c'est notre année qui se joue, là.
00:34:22Manet, Barolet, reculez !
00:34:24Dieu existe, ma parole !
00:34:28On va prendre le train cette nuit.
00:34:30Jeanne !
00:34:32Nous ne prendrons pas le train de 3 heures du matin,
00:34:34grand Farouk.
00:34:36C'est la vie de Suisse.
00:34:38À la rigueur, vous pourrez le prendre seul.
00:34:40Mais quoi, seul ?
00:34:42Depuis quand est-ce que je voyage seul,
00:34:44quand ça n'est pas nécessaire ?
00:34:46Puis là-bas, à Paris, la maison fermée,
00:34:48le gaz à rouvrir, tous ces trucs.
00:34:50Vous rêvez ?
00:34:52Laissez-le.
00:34:54Je vais retenir les places
00:34:56pour le train de jour, demain.
00:34:58À 8 heures, nous serons à la maison.
00:35:00De 9 heures à minuit, il cotera avec Sylvestre.
00:35:02Qu'est-ce qu'il ferait toute la journée, à Paris ?
00:35:05Il va toujours faire son bonheur malgré lui.
00:35:07Il est comme les autres.
00:35:11Oh, Fanny, pour la générale,
00:35:13je veux que vous ayez une robe superbe.
00:35:15Allez, venez.
00:35:21Oh là là, nous avons chacune une malle à faire,
00:35:23plus celle de Farouk.
00:35:25Et puis après, le temps de taper les dépêches,
00:35:27de passer à la blanchisserie,
00:35:29de retrouver l'inventaire.
00:35:31C'est curieux.
00:35:33Je croyais en avoir assez de ce pays
00:35:35et maintenant que je sais que je ne reviendrai plus,
00:35:37il commence à me manquer.
00:35:41C'est sans doute que je vais y laisser quelque chose.
00:35:43Ah oui, quoi ?
00:35:47Je sais pas encore.
00:35:57Si je vous demande de tout vivre,
00:35:59mes enfants,
00:36:02de qui se moque-t-on ?
00:36:04J'aimerais savoir
00:36:06à qui nous avons affaire.
00:36:18Peux-tu me dire, primo,
00:36:20pourquoi il a attendu 11 heures du soir
00:36:22pour reprendre une scène du 4 ?
00:36:24Et secondo,
00:36:26pourquoi il est venu absolument à travailler dans l'entrée ?
00:36:28Il me semble que ça relève
00:36:30de l'exémissionnisme.
00:36:46Quoi ?
00:36:48Qu'est-ce que tu veux ?
00:36:50Rien.
00:36:56Tu souffres ?
00:37:00C'est bien fait.
00:37:02Est-ce que je me plains ?
00:37:06Tu n'es qu'un petit malfaiteur.
00:37:08Vous n'avez aucune solidarité.
00:37:10Non.
00:37:12Il ne s'agit pas de moi.
00:37:14Tu n'obtiendras pas qu'il s'agisse de moi.
00:37:20Tu as 17 ans, tu es amoureux, tu es malheureux,
00:37:22tout est en règle. Débrouille-toi.
00:37:24Je peux dire ce que je fais.
00:37:30Asseyez-vous.
00:37:36Pourquoi me laissez-vous dire ça, Jeanne ?
00:37:38Quoi, ça ?
00:37:40Reprends-toi, je t'en conjure.
00:37:44Tu n'as plus jamais appelé quelqu'un, mon bon Didier.
00:37:46Eh bien, vous !
00:37:48Qu'est-ce que vous êtes capable ?
00:37:52Dites-moi, mon bon Fabre,
00:37:54si vous êtes capable de voir.
00:37:56Je n'ai aucune envie
00:37:58de m'appeler mon bon Fabre.
00:38:00Aucune.
00:38:02Vous !
00:38:06Reprends-toi.
00:38:10Je t'en conjure.
00:38:12Reprends-toi, je t'en conjure, etc.
00:38:14La suite, conforme au manuscrit.
00:38:18Bonsoir.
00:38:20Annie, je monte.
00:38:26Vous montez, Fanny ?
00:38:28Oh, oui.
00:38:30J'en ai déjà assez de la journée de demain.
00:38:32C'est figure de pari qu'on va retrouver.
00:38:44Farouh vous a retenu bien tard.
00:38:46Oui.
00:38:50Ce petit bonheur,
00:38:52c'est un bonheur.
00:38:55Ce petit bout de scène le tracasse tellement
00:38:57qu'on devient ridicule.
00:38:59Fanny,
00:39:01pourquoi est-ce toujours moi qui prends votre bras
00:39:03et jamais vous le mien ?
00:39:05Je me le demande.
00:39:25Il a déjeuné ?
00:39:27Je suis sûre qu'il n'a pas déjeuné.
00:39:29Oh, mais si.
00:39:31Il s'est sans doute fait apporter quelque chose au théâtre.
00:39:33Farouh n'a pas l'habitude de se laisser mourir.
00:39:35Il faudra tout de même qu'il rentre dîner.
00:39:37Ça n'a rien d'évident.
00:39:39Que vous êtes dure,
00:39:41spartiate.
00:39:43Farouh a écrit une nouvelle pièce.
00:39:45S'il était ébéniste ou s'il avait inventé
00:39:47un sérum ou un thumouch,
00:39:49est-ce que vous seriez penchée sur lui comme sur une nativité ?
00:39:51Est-ce une oeuvre de la même veine catalante ?
00:39:53Et le logis sans femme ?
00:39:55Ce sera reculé, n'est-ce pas ?
00:39:57Mademoiselle Aubarin me disait hier que...
00:39:59Ah oui ? Et que disiez-vous hier, Jeanne ?
00:40:01Qui ne sait rien ne dit rien, Fanny.
00:40:03Le maître me laisse comme vous
00:40:05dans une totale ignorance.
00:40:07Mais madame Scellerier,
00:40:09qui sait tant de choses...
00:40:11Non, c'est pas plus que vous.
00:40:13Vous serez petite, je vous le promets.
00:40:15Ce que c'est que cette fièvre
00:40:17des dernières répétitions ?
00:40:19Oh, madame, j'aimerais tellement le savoir.
00:40:22À la moindre occasion de m'employer ?
00:40:32Dites-le bien, surtout.
00:40:34Je lui dirai.
00:40:48La vraie poule.
00:40:50Et quand je pense qu'il est question
00:40:52qu'elle reprenne peau neuve...
00:40:54Elle fait recette.
00:40:56Rien n'est signé.
00:41:06Allez, mettez la veste, petite.
00:41:08Je vous emmène.
00:41:14Ma chère Fanny,
00:41:16qu'avez-vous donc fait de votre nonchalance ?
00:41:20Nonchalance ?
00:41:22Oui. Comment dire ?
00:41:24Votre détachement.
00:41:28Mon Dieu, dans quel état !
00:41:30Versez-lui un porteau.
00:41:34Ça n'a pas l'air de l'amuser
00:41:36beaucoup, ce qu'elle fait là,
00:41:38mademoiselle Aubarray.
00:41:40Bonjour à tous. Pardon, Clara,
00:41:42je suis mort.
00:41:44Mais qui est cet enfant-là ?
00:41:46Voyons, je ne connais qu'elle.
00:41:48C'est la petite...
00:41:50Irigoyenne.
00:41:52Inès Irigoyenne.
00:41:54Jolie nom pour une blonde.
00:41:56Oui, c'est le mien.
00:41:58Bon, on vous pardonne.
00:42:00Qu'est-ce que vous faites toutes là,
00:42:02debout ?
00:42:04Nous partons, nous partons,
00:42:06dans un moment pareil. Où sont mes gants ?
00:42:08Où sont mes gants ?
00:42:10Nous partons, nous sommes parties.
00:42:12Vraiment, j'ai honte.
00:42:14Alors, ça a marché ?
00:42:17Admirable, d'ailleurs.
00:42:19Surtout...
00:42:21Surtout qui ?
00:42:23Surtout tous, tous admirables.
00:42:25Qu'ils doivent être heureux.
00:42:27Quelle chance.
00:42:29Trois lignes dans une pièce de vous,
00:42:31maître. C'est un grand rôle.
00:42:33Trois lignes. Voulez-vous les ?
00:42:35Pardon ?
00:42:37Trois lignes, un zéro à côté du trois.
00:42:39Le petit rôle de la dactylo.
00:42:41Qu'est-ce que c'est que cette horreur ?
00:42:43C'est encore votre truc aux oeufs crus ?
00:42:45Surtout...
00:42:49Mademoiselle Inès,
00:42:51la répétition est à 13 heures précises.
00:42:53Favier a le rôle, il vous le remettra.
00:42:55Mlle Bizet l'a rendue cet après-midi.
00:42:59Rendue ?
00:43:01Quelle époque.
00:43:03Rendue ? Bizet,
00:43:05rendue un rôle.
00:43:07Je veux les remercier, si vous aimez mieux.
00:43:09Ça, j'aime mieux. Pour votre honneur,
00:43:11et pour celui de notre métier.
00:43:14La générale va être reculée, Farouk ?
00:43:16Non.
00:43:18Vous passerez le jour-dit ?
00:43:20Vous êtes inouïe.
00:43:22Venez, petit.
00:43:26Que vous la rendez heureuse.
00:43:30Mon cher maître.
00:43:36Pas mal.
00:43:38Pas mal.
00:43:40Elle a le manque de naturel qu'il faut pour le rôle.
00:43:42Il y a aussi la fille de la concierge.
00:43:48Jeanne, dites à la femme de chambre
00:43:50d'aller me faire couler un bain
00:43:52et de me sortir des chaussures et une chemise.
00:43:54Et bordez assez soin de vos compétences théâtrales.
00:44:04Comme tu lui parles.
00:44:12Tu repars ?
00:44:14Mais bien sûr, je repars.
00:44:16Tu dînes ?
00:44:18Non, non.
00:44:20Je serais trop fatigué si je mangeais pendant quelque chose là-bas.
00:44:28Tu es content ?
00:44:30Assez.
00:44:32Tu es jolie en ce moment.
00:44:36Je croyais que tu dormais.
00:44:38Tu es jolie,
00:44:40mais tu as l'air triste.
00:44:42Est-ce que tu es triste ?
00:44:46Quel drôle de moment tu choisis, Farouk.
00:44:48Je ne suis pas triste.
00:44:50Je ne suis pas triste.
00:44:52Je ne suis pas triste.
00:44:55Est-ce que tu es triste ?
00:45:01Quel drôle de moment tu choisis, Farouk.
00:45:03En famille.
00:45:05Ma famille.
00:45:09Où pourrais-tu qu'on choisisse ?
00:45:17Je sors d'un désert où il y en a un qui ne peut jouer sa scène capitale
00:45:19qu'en présentant son profil droit
00:45:21et l'autre qui n'est audible que de face
00:45:23et un troisième qui...
00:45:25Alors je te regarde
00:45:31et je te trouve un très joli visage d'être humain.
00:45:37Je suis heureux de constater, Jeanne,
00:45:39que vous pouvez parfois fermer la porte doucement.
00:45:45Vous me semblez plus calme, Jeanne.
00:45:49Il est apparu que peut-être vous n'aimiez pas les actrices blondes.
00:45:52Hein, Jeanne ?
00:45:54Tais-toi, Farouk.
00:45:56Je vais me gêner.
00:45:58Jeanne !
00:46:02Va-t'en.
00:46:04Oui, parfaitement, va-t'en.
00:46:06Tu as des choses à faire dehors.
00:46:08Et puis la prochaine fois, t'es prié de passer tes nerfs sur moi,
00:46:10pas sur d'autres.
00:46:12Du moins devant moi.
00:46:14Mais t'es impossible avant une pièce.
00:46:16Tu es...
00:46:18Un fouet, oui, une brute, vraiment.
00:46:20Je ne lui demande rien, pas ce soir, demain.
00:46:24Allez, va, va, va en répétition.
00:46:26Va te faire les dents sur Pierre, Paul, Sylvestre,
00:46:28sur le vendeur de programmes, si tu veux,
00:46:30mais laisse-nous.
00:46:32Il n'y a pas de vendeur de programmes à la répétition.
00:46:34Farouk, s'il te plaît, va.
00:46:42Mais vraiment, vraiment, ce métier !
00:46:44Vous savez, dans l'état où il est,
00:46:46le peu de porto qu'il n'a pas bu...
00:46:48Il ne fait pas peur, vous savez.
00:46:50Et je n'aurais pas été embarrassée
00:46:52pour lui répondre, tout grand Farouk qu'il est.
00:46:54Et d'ailleurs, Jeanne...
00:46:56Si nous dignons.
00:46:58J'ai horreur de ce genre d'éclat imbécile.
00:47:02Jean est à sa réunion des jeunesses agissantes.
00:47:04On va dîner toutes les deux.
00:47:06Sous-titrage ST' 501
00:47:36Sous-titrage ST' 501
00:48:07Alors, tu as bien hurlé ?
00:48:09Tu as bu des saletés ?
00:48:11Tu as jeté des bases ?
00:48:13T'en as renversé d'autres ?
00:48:15Qu'est-ce qu'elle a ?
00:48:37Mon père est au Vaudville ?
00:48:39Naturellement.
00:48:41Ça marche, là-bas ?
00:48:43Il paraît.
00:48:45Il ne t'y a pas encore emmenée ?
00:48:47Pas plus que vous.
00:48:49Et vous, Jeanne ?
00:48:51Aucun traitement de faveur pour moi.
00:48:53Depuis le début de répétition,
00:48:55je n'ai eu droit qu'à...
00:48:57qu'à des bouts de lecture,
00:48:59à des grincements de dents,
00:49:01à des discussions à n'en plus finir
00:49:03entre Sylvestre et le décorateur.
00:49:05Farouh cache son travail sur scène,
00:49:07vraiment, comme...
00:49:09Comme un chat cache ses petites affaires dans le sable.
00:49:13Au fond, je me demande bien pourquoi.
00:49:15Par timidité.
00:49:19Vous n'allez pas me dire que vous n'aviez jamais remarqué
00:49:21que mon père était timide.
00:49:23J'avoue que cette caractéristique
00:49:27m'avait échappée jusque-là.
00:49:29Et vous ?
00:49:35Alors ?
00:49:37Vous restez là, toutes les deux ?
00:49:39Farouh en a pour sa nuit.
00:49:41Sylvestre maintient ses dates.
00:49:43Vendredi après-midi, couturière,
00:49:45et vendredi soir, général.
00:49:50Qui est venu aujourd'hui ?
00:49:52Des gens.
00:49:54Clara,
00:49:56ma cousine Farouh,
00:49:58Berthollet,
00:50:00et moi.
00:50:03Ma cousine Farouh,
00:50:05Berthollet,
00:50:07une petite...
00:50:11Enfin, des gens.
00:50:13Bon, bah sur ce, mes petits enfants,
00:50:15moi, je vais me coucher.
00:50:17Moi aussi.
00:50:19Frappant de solidarité.
00:50:21Eh oui, monsieur le petit Farouh.
00:50:23Eh oui, frappant de solidarité.
00:50:25Vous trouvez à y redire, monsieur le tout petit Farouh ?
00:50:29Ouais, non. Pas du tout.
00:50:33...
00:50:35...
00:50:37...
00:50:39...
00:50:41...
00:50:43...
00:50:45...
00:50:47...
00:50:49À part ça, Merlier a attrapé un refroidissement.
00:50:51Comme pour Atalante.
00:50:53Marceau s'est fouli la cheville.
00:50:55Comme Marat pendant le raisin volé.
00:50:57Eh, on a changé le décor,
00:50:59pour la troisième fois.
00:51:01C'est la première fois que j'ai vu une vie sans femme.
00:51:03Non, mais où a-t-on vu un gâchis pareil ?
00:51:05Une incurie comme celle-ci.
00:51:07Une bagarre.
00:51:09Il n'y a non, ni à Berlin, en tout cas.
00:51:11...
00:51:13...
00:51:15...
00:51:17Et ta petite...
00:51:19Irigoyenne.
00:51:21Qu'est-ce qu'elle devient dans tout ça ?
00:51:23Qui ça ?
00:51:25Ah, oui. Elle ne fait rien, Dieu merci.
00:51:27Bizet a repris son rôle.
00:51:29Ah, tiens.
00:51:31Bon, Fanny.
00:51:33C'est d'après-demain que tu assistes à la dernière répétition.
00:51:35Si tu vois mon fils, tu seras aimable de lui dire
00:51:37qu'il peut t'accompagner.
00:51:39...
00:51:41...
00:51:43...
00:51:45Et Jeanne ?
00:51:47Elle est prévenue.
00:51:49Tu seras contente de constater
00:51:51que j'ai atténué la scène
00:51:53du coffre-fort.
00:51:55Et Brand-Hirsine vole toujours les lettres,
00:51:58en coulisses.
00:52:00Ah, oui ?
00:52:02Il me semble que le public est assez informé
00:52:04en le voyant avec l'alias dans les mains.
00:52:06Et le jeu
00:52:08de scène peut porter
00:52:10davantage que le cri.
00:52:12D'ailleurs, je baisse le rideau juste là-dessus, tu vois.
00:52:14Très bien.
00:52:16Bien meilleur, moins...
00:52:18Je sais.
00:52:20...
00:52:22Où vas-tu ?
00:52:24Essayage.
00:52:26Dernier essayage.
00:52:28...
00:52:30Tu seras belle ?
00:52:32Fatale.
00:52:34Discrète, mais fatale.
00:52:36Dentelle, peau sous dentelle
00:52:38et tarte en corail rouge au milieu du corsage.
00:52:40Tout à fait ta grand-mère.
00:52:42Parfait.
00:52:44Je ferai l'amour avec ma grand-mère.
00:52:46...
00:52:48...
00:52:50...
00:52:52...
00:52:55...
00:52:57...
00:52:59Ah.
00:53:01Épuisé, mon Farouh, hein ?
00:53:03Non, ça va bien.
00:53:05Tu retournes cet après-midi ?
00:53:07Non.
00:53:09Ce soir, oui.
00:53:11Il répète mieux sans moi.
00:53:13...
00:53:15Je lui gêne plutôt.
00:53:17Oui, je lui gêne.
00:53:19C'est drôle,
00:53:21je n'ai jamais pu leur être utile jusqu'à la fin.
00:53:23...
00:53:25Repose-toi, alors.
00:53:27...
00:53:29Jeanne ?
00:53:31Vous venez à mon essayage fini ?
00:53:33Vous délirez, Fanny.
00:53:35Et la nouvelle fan de Chambre ?
00:53:37Elle ne sait même pas mettre un couvert.
00:53:39A croire que dans son ancienne place, on ne mangeait pas.
00:53:41J'ai décidé de me repasser des combinaisons.
00:53:43...
00:53:45...
00:53:47...
00:53:49...
00:53:51...
00:53:53...
00:53:55...
00:53:57...
00:53:59...
00:54:01...
00:54:03...
00:54:05...
00:54:07...
00:54:09...
00:54:11...
00:54:13...
00:54:15...
00:54:17Elle n'est pas jolie, ma chanson ?
00:54:20Elle est complètement stupide.
00:54:22Mais ça, c'est stupide.
00:54:24...
00:54:26...
00:54:28...
00:54:30C'est pire que stupide.
00:54:32...
00:54:34C'est pas clair.
00:54:36...
00:54:38...
00:54:40...
00:54:42...
00:54:44...
00:54:46...
00:54:48...
00:54:50...
00:54:52...
00:54:54De l'eau avant le repas, vous devenez raisonnable, Fanny ?
00:54:56Où est la robe ?
00:54:58Je la ramène, c'est plus sûr.
00:55:00Mais buvez pas si vite !
00:55:02J'ai un peu froid.
00:55:04Regardez-moi.
00:55:06...
00:55:08Oh, mais pas de plaisanterie.
00:55:10Mais...
00:55:12Pas de grippe avant la première, hein ?
00:55:14C'est que je n'aime pas du tout la figure que vous me ramenez.
00:55:17La gorge, naturellement.
00:55:19Farouh !
00:55:21Non ! Comment non ? Farouh !
00:55:23Elle est malade.
00:55:25Non.
00:55:27Elle est malade !
00:55:29Farouh, vous allez là-bas ?
00:55:31Vous passerez à la pharmacie qui ne ferme jamais.
00:55:33Et vous me rapporterez de l'aspirine anglaise,
00:55:35de l'autoplasme, du bleu...
00:55:37Attendez, je vous écris tout ça.
00:55:39Et bien, ma famille...
00:55:41...
00:55:43...
00:55:45...
00:55:47...
00:55:49...
00:55:51Je téléphonerai du théâtre.
00:55:53C'est ça.
00:55:55Mon impression est que c'est un malaise très passager.
00:55:57Elle n'a pas l'habitude des malaises.
00:55:59Ce qui lui retire le droit d'en avoir jamais.
00:56:01Allez, allez, ne vous inquiétez pas.
00:56:03...
00:56:05...
00:56:07Oh !
00:56:09Ah, vous voilà !
00:56:11Oh !
00:56:13Eh bien...
00:56:15Eh bien, vous nous avez fait une de ces peurs !
00:56:17Maman Fanny...
00:56:19...
00:56:21Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:56:23...
00:56:25...
00:56:27Vous ne seriez pas enceinte, au moins ?
00:56:29...
00:56:31Mais...
00:56:33Qu'est-ce qu'il y a de si drôle ?
00:56:35Vous vous croyez à l'abri de toute espèce de petit Farouh ou Faroute ?
00:56:37...
00:56:39...
00:56:42Ne seriez pas...
00:56:44...
00:56:46Vous n'auriez pas...
00:56:48...
00:56:50Tant de nuit si je mettais au monde un petit Farouh ?
00:56:52...
00:56:54Non ? Pourquoi ?
00:56:56...
00:56:58...
00:57:00Je crois que je vais dormir.
00:57:02...
00:57:04...
00:57:06Non, je préfère pas vous la fatiguer.
00:57:08Mais non, non, entre !
00:57:10...
00:57:12...
00:57:14Viens donc, j'ai rien, tu sais.
00:57:16Rien ?
00:57:18Elle est tombée raide.
00:57:20Elle rentrait de son essayage.
00:57:22Je l'avais même pas entendu.
00:57:24Et on trouvait d'ailleurs qu'elle rentrait tard, hein,
00:57:26qui...
00:57:28Votre père et moi, il est pas allé à sa répétition.
00:57:30Et...
00:57:32On s'est fait du soucis, quoi.
00:57:34Bon, je reviens.
00:57:36...
00:57:38...
00:57:50Alors ?
00:57:53Quoi, alors ?
00:57:56Alors, rien.
00:57:58Vous êtes rentrés, ils étaient là, c'est ça ?
00:58:03Et puis,
00:58:05vous vous êtes trouvés mal ?
00:58:07Comment ?
00:58:09Ils étaient où ? Ici ?
00:58:15Ah, si j'étais vous...
00:58:16Tu ne seras jamais moi, petit.
00:58:19Ne l'espère pas.
00:58:22Et quant à ta douleur...
00:58:24Tu n'as pitié de rien, même pas de la femme que tu aimes.
00:58:29Va te coucher.
00:58:35Qu'est-ce que tu vas faire ?
00:58:36Leur parler ?
00:58:40À qui ? À elle ou à lui ?
00:58:47Va te coucher.
00:59:06Tu dors ?
00:59:36...
01:00:06...
01:00:30Tu peux commencer ?
01:00:37C'est qui, celui-là ?
01:00:40Décorateur.
01:00:42Et l'autre ?
01:00:43Chef machiniste.
01:00:45Ils ont l'air de se disputer.
01:00:47C'est ce qu'ils font.
01:00:53Monsieur Sylvestre est-il dans la salle ?
01:00:56Pas arrivé encore !
01:01:02Qu'est-ce qu'on fait ?
01:01:04On attend.
01:01:06...
01:01:09Ah, voilà Farou.
01:01:30En effet, ça change tout.
01:01:31...
01:01:33Vous verrez qu'ils vont oublier la cire à cacher dans le tiroir.
01:01:40C'est Léryé qui vous fait signe qu'elle est là.
01:01:49Elle a amené tout ce monde.
01:01:51Il semble.
01:01:53C'est qui, l'autre ?
01:01:55Ah, voilà Méria.
01:01:57Ah, voilà Méria.
01:02:01La voilà rousse.
01:02:03Bon maquillage.
01:02:05Elle a perdu dix ans.
01:02:07Non mais regardez.
01:02:08Regardez Marçan.
01:02:10Vous aimez sa jaquette ?
01:02:13Est-ce qu'on aime une jaquette ?
01:02:16Qui lui a mis ça ?
01:02:18Les Tordons.
01:02:20Vous vous souvenez de votre fourrure à la couturière d'Atalante ?
01:02:24Mon fourrure ?
01:02:26Oui.
01:02:27À cause du veston de Valenay.
01:02:30Son veston de séducteur.
01:02:32En notamment, Anne Tonf, vous ne pouvez plus vous arrêter.
01:02:37Ah, oui.
01:02:40Vous irez après le 1 ?
01:02:41Pour faire marier un Saloche.
01:02:43Je pourrais venir avec vous.
01:02:45Non, non, je n'irai pas.
01:02:46Tu iras avec ton père.
01:02:50Farou est vert.
01:02:53Par contraste,
01:02:54Marçan a mis un fond de teint colonial.
01:02:56Quelle idée.
01:02:57Ça fait viril.
01:02:59Ah, oui ?
01:03:05Ça n'était pas la voix de Sylvestre ?
01:03:08Oui.
01:03:25Cessez ce va-et-vient.
01:03:26Vous me donnez le tournis.
01:03:27Il lui sera arrivé quelque chose.
01:03:29Certainement.
01:03:30Il lui est arrivé qu'elle soit en retard, comme d'habitude.
01:03:33Très amusant.
01:03:34Modérément amusant.
01:03:36Je n'ai d'esprit qu'au début d'une liaison.
01:03:39Après.
01:03:41Après ?
01:03:43Après, je deviens mon sade et la monique.
01:03:46Après quoi ils ont été soupés ?
01:03:48Oui, monsieur.
01:03:49Maître.
01:03:50Je vous demande pardon.
01:03:51Où ?
01:03:52A la façon de répulsion.
01:03:54Maître.
01:03:56Si vous mentez, je ferai en sorte que vous ne retrouviez un emploi nulle part.
01:03:59Et à jamais.
01:04:01Est-ce la vérité ?
01:04:03Personne.
01:04:05Ni dans le lit, ni dans la salle de bain.
01:04:07Et le téléphone qui sonnait et Madame qui appelait.
01:04:13N'ayant plus que l'espoir d'échapper au représailles,
01:04:16que sa jalousie ne pouvait manquer de susciter.
01:04:19C'est inadmissible.
01:04:20Vous trouvez toujours inadmissible les éclairs et moi aux sombres sons.
01:04:24Trouble votre inquiétude.
01:04:27Aucune femme n'est à vos yeux plus importante que votre inquiétude.
01:04:32Si.
01:04:37Vous.
01:04:39Je m'en suis plus sûre.
01:04:44Vous m'avez dit d'espérer.
01:04:46Vous m'avez dit d'espérer.
01:04:48C'est fait, j'espère.
01:04:51Vous m'avez dit de vous aimer. Voilà que j'aime.
01:04:54Mon enfer est complet.
01:04:56Et vous en êtes l'unique et considérable partie.
01:04:59Je vous supplie.
01:05:00Trop tard.
01:05:01Je veux donner.
01:05:02Et prendre.
01:05:04Je ne veux plus.
01:05:05Je ne peux plus attendre.
01:05:17Oh !
01:05:19Oh là là !
01:05:20Elle a complètement raté son cri.
01:05:23Farouh va être dans un état.
01:05:32Aucune importance, mes enfants.
01:05:36Mais qu'elle fasse attention.
01:05:38Demain.
01:05:40Cela dit, je sais d'où ça vient ce genre d'accident vocal.
01:05:43Du chauffage des loges.
01:05:46Enfin, ouf.
01:05:48C'est passé.
01:05:50Parlons plutôt de la pièce.
01:05:53Quelle œuvre.
01:05:56Cette manière directe d'entrer dans le sujet.
01:06:00Un sanglier, notre Farouh.
01:06:05Cela dit, entre nous.
01:06:07Quand Mairie a dit.
01:06:08Tant de femmes sont entrées dans ce bureau.
01:06:12Pour vous supplier de les sauver.
01:06:14Mais moi, je n'en sortirai pas.
01:06:16Sans avoir perdu l'un de nous deux.
01:06:19J'ai l'impression que ça vend la méchante vite.
01:06:26Pas vous.
01:06:29Mais madame.
01:06:31Une femme comme la belle Madame Oukard.
01:06:33Ne peut pas parler autrement.
01:06:35Elle ne s'abaisse pas à jouer au plus fin.
01:06:37Avec un type comme Brand Yursine.
01:06:40Complètement d'accord.
01:06:41Et vous ?
01:06:44Bonjour, Clara.
01:06:45Ça ne s'est pas trop mal passé.
01:06:47À part le Vox Fossibus de Merriam.
01:06:49C'est sans importance.
01:06:50Magnifique, Farouh.
01:06:52Du pur granit, Farouh.
01:06:56Superbe.
01:06:57Attendons la suite.
01:06:59Et toi, Fanny, mon petit juge.
01:07:01Que penses-tu ?
01:07:03Que tu manques d'arrogance.
01:07:08Plus tard.
01:07:11Et toi, tu ne dis rien.
01:07:12On ne pouvait pas le tenir tout à l'heure.
01:07:14C'était très bien.
01:07:16Oui.
01:07:19Attendons la fin.
01:07:21Bon, mes enfants, je retourne à mes fourneaux.
01:07:23Si, Marcent, vous entendez.
01:07:25Romance.
01:07:27Si nous allions fumer une cigarette.
01:07:30Boire un grog.
01:07:31Allez-y sans moi.
01:07:32Je n'ai pas envie de bouger.
01:07:45J'ai laissé Jean avec un des fils Sylvestre.
01:07:47Comme ils sont jumeaux, je ne peux pas vous dire lequel.
01:07:50Ils disent, au café d'un côté,
01:07:52que ça s'annonce comme une oeuvre très forte.
01:07:55Pour changer ?
01:07:56Pour changer.
01:07:58Ça a toujours été comme ça.
01:08:00Une oeuvre forte.
01:08:01Un truc fort.
01:08:03C'est ça.
01:08:05C'est ça.
01:08:06C'est ça.
01:08:07C'est ça.
01:08:08C'est ça.
01:08:09C'est ça.
01:08:10C'est ça.
01:08:11C'est ça.
01:08:12C'est ça.
01:08:13Une oeuvre forte.
01:08:14Un troisième acte bâti en force.
01:08:16Une poigne irrésistible mène le personnage.
01:08:19On les a assez lus ces clichés-là.
01:08:21Et vous, encore plus que moi, c'est vous qui collez les coupures.
01:08:26La force de Farouk.
01:08:29C'est Farouk, en chair et en os.
01:08:32C'est lui, physiquement.
01:08:35S'il avait été un gringalet à pince-nez,
01:08:37les gens, à la presse, auraient parlé de sa finesse aigüe.
01:08:40Son acuité.
01:08:43Croyez pas ? Vous en avez parlé à Farouk ? On ne parle pas facilement à Farouk.
01:08:50Vous ne vous en êtes pas aperçue ? Si.
01:09:02Cet entretien est pénible pour moi et il est probablement tout autant pour vous.
01:09:08Alors allons droit au but.
01:09:11C'est-il que vous êtes ici ?
01:09:15J'ai autant de raisons que vous de souhaiter qu'il ne le sache jamais.
01:09:19Vous en convenez ? Oui.
01:09:23Mais il le saura. Dans quelques minutes, il le saura.
01:09:30Pourquoi ?
01:09:32Vous ne savez pas. Ou en tout cas, vous ne savez plus, madame, ce que c'est la force d'une jeune fille.
01:09:37Toute ma force aveugle, toute mon ignorance, tout ce que je peux commettre de pire,
01:09:41je le lance contre vous, je le jette dans le combat pour lui.
01:09:58C'est curieux. Ils ne peuvent jamais taper les chiffres en face des noms imprimés.
01:10:02Regardez. On croirait que c'est nous qui avons fait 2440 avant-hier.
01:10:06Et puis les maturins de 22 000.
01:10:10Et les feuilles de la semaine, vous les avez ? Oui.
01:10:12Tenez.
01:10:1716 004.
01:10:2017 006.
01:10:2319 002.
01:10:2620 000.
01:10:28C'est bon, n'est-ce pas ?
01:10:29C'est bon, n'est-ce pas ?
01:10:30Comment c'est bon ? C'est un triomphe. Pas fortune, Fanny.
01:10:33C'est les fêtes qui approchent.
01:10:35Les fêtes ?
01:10:37Ben...
01:10:39Noël, voyons.
01:10:41Deux réveillons, trois matinées, plus la reprise du logis Antoine,
01:10:45la tournée du raisin volé dans la périphérie, c'est...
01:10:48C'est au fait où on ne peut déjà plus lui parler.
01:10:50Donc c'est vraiment un succès.
01:10:53On en est sûr, maintenant.
01:10:56Sûr et certain. Pourquoi vous me demandez ça ?
01:11:00Alors...
01:11:03Allons-y.
01:11:05Allons-y ?
01:11:09Voilà.
01:11:10Ma pauvre Jeanne, j'ai appris que vous...
01:11:14Enfin, vous et Farou...
01:11:16Attendez.
01:11:19Attendez, s'il vous plaît.
01:11:26Si vous permettez, je vais m'asseoir un peu.
01:11:29Je me sens pas très bien de vous.
01:11:36Vous en avez parlé à Farou ?
01:11:39Non. Vous le sauriez.
01:11:43Pas forcément.
01:11:47Je vous remercie de m'en avoir parlé la première.
01:11:50La première ?
01:11:51Vous alliez m'en parler.
01:11:53Oh, non, non, grand Dieu, non, non.
01:11:55C'est...
01:11:56De m'en avoir parlé à moi, premièrement.
01:12:00Ça n'a pas de sens.
01:12:08Alors, nous décidons quoi ?
01:12:11Il me semble que ça tombe sous le sens.
01:12:14Oui.
01:12:16Oui, je comprends, oui.
01:12:21Mais ce sera votre décision à vous, Fanny.
01:12:25À vous seule.
01:12:26Je... Prenez le temps de comprendre.
01:12:31Mon Dieu, que c'est difficile.
01:12:33Vous avez peur ?
01:12:37Peut-être, oui.
01:12:38De quoi ?
01:12:41Mais de tout ce qui va arriver, de...
01:12:47De ce qui va transformer notre vie.
01:12:50De ce qui fera que...
01:12:52que rien ne sera plus jamais comme avant.
01:12:57Vous pouvez toujours la voir en dehors.
01:13:00Voir qui ?
01:13:02Ah, Farouh ! Oh non, je pensais pas à lui.
01:13:04C'est bien de la gratitude.
01:13:05Je ne dois pas de gratitude à Farouh. Allez-vous le laisser en dehors ?
01:13:08Non, voyons, c'est impossible.
01:13:09Vous y avez réfléchi ?
01:13:13Tout à fait.
01:13:17Je crains que vous n'y ayez moins réfléchi que moi.
01:13:21Depuis moins longtemps que vous, c'est probable.
01:13:24Trois ans et demi.
01:13:26Quatre.
01:13:28Presque quatre ans.
01:13:31Je vous dispense des statistiques et également des détails.
01:13:37Mais qu'est-ce que vous imaginez ?
01:13:40Que depuis quatre ans, je...
01:13:42Que Farouh...
01:13:43N'ayant pas peur des mots, oui.
01:13:45Et quant au temps,
01:13:47vous savez très bien, n'est-ce pas, qu'il ne fait rien à l'affaire.
01:13:50Oh, mais si, quand il sait ce qu'il va faire,
01:13:52oh, mais si, quand il s'agit de Farouh...
01:13:56Fanny...
01:14:01Fanny, vous avez devant vous un bien ordinaire caprice de Farouh.
01:14:05Rien de plus.
01:14:06Ce n'est pas vrai.
01:14:07Ayez le coeur de ne pas mentir.
01:14:09Est-ce que je vous menace ? Est-ce que je me plains ?
01:14:12Finissons au moins convenablement ce que nous avons commencé, voulez-vous ?
01:14:15Comment on commence ? C'est pas vrai.
01:14:17Mais qu'est-ce que je serais, alors ? La femme qu'il aime, peut-être ?
01:14:20La femme qu'il aime, peut-être ?
01:14:24Vous croyez que je me fais petite pour vous attendrir ?
01:14:27Oh, mais Fanny...
01:14:29Fanny, vous m'avez dispensé des statistiques,
01:14:31sans quoi je ne vous ferais pas mystère du nombre de jours, de semaines
01:14:34pendant lesquelles Farouh ne m'a pas traité autrement que comme...
01:14:42Ça ne peut pas être lui, non.
01:14:44Si c'était lui, on aurait entendu la porte du palier.
01:14:50Il est où, Farouh ?
01:15:20Non, vraiment, c'est...
01:15:23Si je pouvais me faire comprendre...
01:15:27Vous ne savez pas, vous ne savez pas.
01:15:29Oh, mais je vais savoir.
01:15:31Je ne vois pas comment je vous empêcherais maintenant de me faire savoir.
01:15:36S'il vous plaît, nous ne laissons pas entraîner à échanger des choses
01:15:38comme des femmes s'en disent à propos de leurs amants
01:15:40ou leur maladie de femme, ça me dégoûte.
01:15:44D'ailleurs, j'en sais assez.
01:15:47Je vous ai vues.
01:15:49Je vous ai vues un jour, qu'il vous embrassait dans ma salle de bain.
01:15:53Un jour, vous aviez un tablier.
01:15:55Dans la salle de bain ?
01:15:59Ah, parfaitement !
01:16:01Dans la salle de bain ! Ah bah, vous tombez bien !
01:16:03Ah oui, ce jour-là, ce jour-là, il m'a embrassée
01:16:06comme il aurait embrassé la bonne.
01:16:08Et quand je dis comme la bonne, je suis moins qu'une bonne, à ses yeux,
01:16:10je suis moins que toutes les Irigoyennes et toutes les Asselins du monde.
01:16:15Mais enfin, Fanny, vous connaissez Farouh,
01:16:17vous connaissez Farouh et ses habitudes, vous...
01:16:21Vous m'en avez assez parlé, vous m'avez assez montré votre indulgence,
01:16:24votre complaisance.
01:16:27On croit que vous ne savez pas ce que c'est que Farouh.
01:16:32C'est mon mari.
01:16:33Dieu merci, Fanny !
01:16:36Enfin, je veux dire...
01:16:39Dieu merci, vous étiez là aussi.
01:16:42En même temps que lui.
01:16:45On se sent tellement seules avec Farouh.
01:16:50Je ne dois pas de gratitude à Farouh, c'est exact.
01:16:55Mais je dois ici de la reconnaissance à quelqu'un.
01:16:58Charmante façon de me la manifester.
01:17:01Je voulais manifester, Fanny.
01:17:04Comme j'ai pu, et c'était pas commode.
01:17:09Depuis quatre ans, j'ai pensé tellement plus à vous qu'à Farouh.
01:17:12Écoutez, vraiment...
01:17:14Mais si, pourquoi aurais-je pensé tant que ça à Farouh ?
01:17:18Mais oui, ce que vous ne comprenez pas tout de suite,
01:17:20vous le traitez de mensonge, vous êtes...
01:17:23Vous êtes si naïve, si...
01:17:26Si ignorante, si différente de moi.
01:17:30Pour vous...
01:17:32Pour vous, il y a Farouh, et seulement Farouh, et encore Farouh,
01:17:35et rien d'autre, c'est très beau.
01:17:37Quoi que j'en sois pas si sûre, mais...
01:17:39Mais moi, j'ai jamais vu Farouh des mêmes yeux,
01:17:41disons, du même cœur que vous.
01:17:44Il m'a pas fallu longtemps pour faire la différence entre vous deux, Fanny.
01:17:48Et à partir du moment où je l'ai fait, alors, croyez-moi...
01:17:53Croyez-moi quoi ?
01:17:57Ça me gêne à dire...
01:18:02Farouh n'est jamais qu'un homme.
01:18:05Farouh n'est jamais qu'un homme.
01:18:09Un homme séduisant, qui a du talent, qui est connu.
01:18:14Et il n'en faut pas plus pour séduire une fille comme moi,
01:18:16qui n'a aucune raison de rester sérieuse, chaste, solitaire.
01:18:24C'est pour cette raison que je suis devenue si facilement amoureuse.
01:18:29Mécontente, jalouse, enfin, tout ce que vous avez connu de moi.
01:18:32Mais, à part que Farouh est Farouh,
01:18:37il n'a rien de tellement extraordinaire comme homme.
01:18:40Tandis que vous, Fanny, vous êtes...
01:18:44Vous êtes beaucoup mieux comme femme
01:18:47que Farouh comme homme.
01:18:49De très loin.
01:18:53Faut-il que vous le connaissiez mal ?
01:18:55La preuve ?
01:18:56Vous avez bien failli me le faire croire, qu'il était incomparable.
01:19:00Ça y est, ça va être ma faute.
01:19:03Oui et non. Dans un certain sens.
01:19:07Enfin, je parle des premiers temps, naturellement, parce que, après...
01:19:12Après, vous êtes devenue mon amie.
01:19:14Non.
01:19:16Je l'étais bien avant.
01:19:19Je pouvais pas cesser de l'être.
01:19:21Pour si peu.
01:19:22Mais j'avais contre moi, contre vous,
01:19:25votre indulgence, votre saleté d'indulgence,
01:19:27votre supériorité qui consistait à mettre Farouh à la disposition de toutes les femmes.
01:19:33Vous trouvez ça honorable, Fanny ?
01:19:34Moi, pas.
01:19:36Je trouve ça indigne de l'idée que je me faisais de vous.
01:19:40Vous, c'était moi en plus beau.
01:19:54Et vous me demandiez tout à l'heure si j'avais peur.
01:19:56Mais je meurs de peur.
01:19:59Vous ne pensez qu'à vous débarrasser de moi.
01:20:01Vous pensez que les petites affaires physiques de l'amour sont un crime si j'y suis mêlée.
01:20:07Mais c'est extraordinaire de penser à l'amour tant que ça.
01:20:11Un homme, c'est pas si grave, c'est pas éternel, c'est...
01:20:16C'est pas plus qu'un homme.
01:20:19Oh, pardon, je meurs de soif.
01:20:22Oui, merci, moi aussi.
01:20:27Je vous dois de connaître l'envie de servir.
01:20:33Ah, toutes ces femmes.
01:20:35J'en ai des femmes dans ma maison.
01:20:38Je viens de voir Pierre-Volphe, je dois avoir une membre de mine,
01:20:40car elle m'a menacé d'artéries oscleroses, de paralysies agitantes et de...
01:20:45Je me suis dit que j'allais m'occuper d'elle.
01:20:47Je me suis dit que j'allais m'occuper d'elle.
01:20:49Je me suis dit que j'allais m'occuper d'elle.
01:20:51Je me suis dit que j'allais m'occuper d'elle.
01:20:53Je me suis dit que j'allais m'occuper d'elle.
01:20:55Paroles agitantes et de...
01:21:00Qu'est-ce qu'il y a ?
01:21:04Farouh...
01:21:05Fanny, je vous assure.
01:21:07Qu'est-ce qu'il y a ?
01:21:10Des querelles de femmes, des histoires avec les domestiques ?
01:21:13Farouh, nous venons de nous expliquer Jeanne et moi.
01:21:16Nous sommes très calmes, tu vois, et nous tenons à le rester.
01:21:21Jeanne est ta maîtresse, je suis ta femme.
01:21:24Aucune décision ne peut être prise sans toi.
01:21:33À quelle niveau tu en as parlé ?
01:21:35Moi, naturellement.
01:21:37Tu le savais depuis longtemps ?
01:21:40Très longtemps.
01:21:41Mais tu l'as si bien cachée.
01:21:44Je t'en félicite.
01:21:49Mais dis-moi, puisque tu l'as si bien cachée depuis si longtemps,
01:21:51ce qui m'étonne...
01:21:54Pourquoi ne continues-tu pas ?
01:21:58Tu crois qu'on peut garder pour soi une chose pareille ?
01:22:01Qu'on peut se taire indéfiniment ?
01:22:03J'en suis persuadé.
01:22:05Oh, ça, par exemple !
01:22:07Ça me...
01:22:09Surtout toi.
01:22:12L'habitude, n'est-ce pas ?
01:22:14L'habitude, oui, si le mot te convient.
01:22:18Tu n'as jamais retiré quoi que j'ai fait,
01:22:20la moindre part de ma tendresse, depuis 12 ans.
01:22:24Je sens bien, Jeanne,
01:22:26que cette scène peut avoir de pénible pour vous,
01:22:28mais toutes vos paroles n'y changeront rien.
01:22:32Je vous supplie de ne pas l'oublier.
01:22:34Je ne dis rien.
01:22:35Du reste...
01:22:37Je suis tout prêt à prendre mes responsabilités.
01:22:40Quoi, responsabilités ?
01:22:42Quelles responsabilités ?
01:22:44Qui te demande d'être responsable ?
01:22:46Pas nous, en tout cas !
01:22:48Mais fais quelque chose !
01:22:49Occupe-toi de nous !
01:22:50Dis ce que tu veux !
01:22:51Décide ! Prends ! Choisis ! Mais vite !
01:22:53Dieu que tu es lent !
01:22:54Sommes-nous de ces vieilles gens pour que tu sois si froid ?
01:22:57Mais nous ne sommes pas des fous, je ne suis qu'un homme.
01:23:00Un homme décidé à garder un maximum d'équilibre
01:23:03dans des circonstances où beaucoup d'hommes et de femmes perdent l'honneur.
01:23:06Si j'étais envers Jeanne...
01:23:08Je ne suis pas en question.
01:23:17Je ne réclame rien, il me semble.
01:23:21Je ne suis en question que si Fanny veut que je m'éloigne.
01:23:25Ce qui est assez naturel.
01:23:27Fanny sait très bien...
01:23:31Tu sais très bien, Fanny, que...
01:23:33Tu es ma chère Fanny.
01:23:35J'ai bénéficié de ta tendresse à travers tout depuis...
01:23:39dix ans.
01:23:40Et ce sont ces années-là qui me garantissent que tu seras ménagée.
01:23:44Celle qu'il mérite.
01:23:47Qu'est-ce que ça veut dire, Farouk ?
01:23:51Qu'est-ce que ça veut dire ?
01:23:56Farouk...
01:23:57Mais oui, ma Fanny, je suis là.
01:23:59Je t'écoute.
01:24:03Veux-tu que nous parlions seuls ?
01:24:06Non.
01:24:07Non, non, laisse.
01:24:09Faut simplement que Jeanne et moi nous prenions quelques dispositions pratiques.
01:24:13Et ça se fera sans élever la voix.
01:24:16N'est-ce pas, Jeanne ?
01:24:17Naturellement.
01:24:21Bon.
01:24:22Bien.
01:24:24Je n'y vois pas d'inconvénients.
01:24:33Alors...
01:24:35Va-t'en, s'il te plaît.
01:24:37Oui.
01:24:39Très bien.
01:24:47Et voilà.
01:24:54Oui, voilà.
01:24:57Il sort.
01:25:06Jeanne, je vois que tu as raison.
01:25:08Oui.
01:25:10Je ne peux pas, Farouk.
01:25:17Je m'en vais.
01:25:20Mais je ne peux pas.
01:25:23Je ne peux pas, je ne peux pas.
01:25:25Ne dites rien, s'il vous plaît. On parlera ce soir, après le dîner.
01:25:31Vous voulez que je dîne ici ?
01:25:33Ça va s'en dire, et on ne compliquons pas.
01:25:36Bonsoir.
01:25:37Bonsoir.
01:25:42C'est toi qui sens la cocotte comme ça ?
01:25:44Et alors ?
01:25:51Va te changer, tu nous rends malade.
01:25:55C'est de l'eau.
01:26:00Croyez-vous que c'est vilain, un petit garçon qui devient un homme ?
01:26:03Pour un peu, il nous l'amènerait.
01:26:06Tellement fier d'avoir une maîtresse pour lui.
01:26:09Pour lui, et contre moi.
01:26:11Oui.
01:26:14Il fait ce qu'il peut pour ne plus vous aimer.
01:26:17M'aimer ?
01:26:20Peut-être assez pour me vouloir du mal.
01:26:23Peut-être m'en a-t-il fait ?
01:26:27Je ne vous demande rien.
01:26:39Je vais dans ma chambre, ranger des affaires.
01:26:43Si vous avez besoin de moi...
01:26:46Oui, entendu.
01:26:53Mon père ne digne pas ?
01:26:55Non.
01:27:23Demain matin, de bonheur, je joindrai Delvalle par téléphone.
01:27:28Il sera sûrement enchanté de reprendre son poste.
01:27:32Je ne sais pas.
01:27:34Je ne sais pas.
01:27:36Je ne sais pas.
01:27:38Je ne sais pas.
01:27:40Je ne sais pas.
01:27:42Je ne sais pas.
01:27:44Je ne sais pas.
01:27:46Je ne sais pas.
01:27:48Je ne sais pas.
01:27:50Je ne sais pas.
01:27:53Je ne sais pas.
01:27:55Déjà ?
01:28:03Vous ne pouvez pas me dire...
01:28:06Je ne comprends pas ce que je ne pourrais dire.
01:28:10Directement de Faroult...
01:28:15C'était au-dessous de tout...
01:28:19Qu'allez-vous faire ?
01:28:20Comme dans cette situation-là, il n'y en a pas un sur cent qui s'en tire à son avantage,
01:28:25sinon à son honneur.
01:28:28C'est trop difficile pour eux.
01:28:31Et puis ils sont ainsi faits que, lorsque nous appelons une scène ou une dispute,
01:28:36ils entrevoient tout de suite la possibilité de se débarrasser de nous pour toujours.
01:28:45Pourquoi me parlez-vous mal de Farouk ?
01:28:47Comment ?
01:28:48Dites-moi pourquoi.
01:28:52Je ne sais pas.
01:28:55Par rancune.
01:29:15Où allez-vous ?
01:29:17C'est seulement Farouk qui rentre.
01:29:30Qu'est-ce que je disais ?
01:29:34Vous devriez peut-être aller le trouver.
01:29:37Rien de presse. Nous n'avons que trop mêlé Farouk à tout ce qui nous regarde.
01:29:41Nous avons tout le temps.
01:29:43Est-il très tard ?
01:29:46Non, il est à peine dix heures et quart.
01:29:58Il fait si bon ici.
01:30:01Demain...
01:30:02Taisez-vous, Jeanne.
01:30:05Qui vous demande de songer à demain ?
01:30:08Demain est un jour comme les autres.
01:30:12Il fait bon.
01:30:15Demain...
01:30:45Demain...
01:31:15Demain...
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