L'Education Sentimentale - 1973 ( Episode 5 )

  • l’année dernière
DB - 09-11-2023
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01:29 Il paraît que monsieur est très mal. Oui, monsieur Frédéric, très mal.
01:34 [Musique]
01:43 Entrez !
01:46 [Musique]
01:51 Eh bien ? Il est oppressé. Il ne respire plus. On lui a mis des sangsues.
02:01 Peux-tu le voir ? Oui.
02:05 [Musique]
02:08 [Musique]
02:11 [Musique]
02:14 [Musique]
02:17 (Bruits de pas)
02:24 (Bruits de pas)
02:42 Ah, mon cher Frédéric,
02:48 je crois que j'ai failli faire le grand voyage.
02:58 Je vais vous dire à pocher.
03:05 Les princes de la science qui nous soignent ne valent pas mieux que les princes qui nous
03:23 gouvernent.
03:24 Mais vous, je crois que vous avez emmené ma femme à l'opéra hier soir.
03:43 Mais c'est très bien, j'ai toujours aimé l'opéra.
03:58 J'ai recommandé qu'on mette de la paille dans la cour pour qu'on n'entende pas les
04:11 sabots des chevaux et les roues des voitures.
04:14 C'est fait, madame.
04:15 Pas assez.
04:16 On entend encore.
04:17 Mettez-en d'autres.
04:18 Mettez beaucoup de paille.
04:19 Je veux que le malade n'entende rien.
04:20 Bien, madame.
04:21 (Bruits de pas)
04:22 Je vais vous dire à pocher.
04:48 (Bruit de pas)
05:14 (Bruit de pas)
05:38 (Bruit de pas)
06:04 (Bruit de pas)
06:15 (Bruit de pas)
06:25 (Bruit de pas)
06:45 (Bruit de pas)
07:11 Tu souffres? Moi? Pas du tout. Fume si tu veux. Tu es chez moi.
07:39 (Bruit de pas)
07:44 Oh, Sainte Vierge, quel débarras!
07:55 Mais pourtant nous étions libres.
08:00 Tu ne sais pas. Tu ne sauras jamais tout ce que j'ai souffert près de lui. C'était
08:12 l'homme le plus faux, le plus impitoyable, le plus dur, un caillou.
08:21 Il a acclamé Napoléon, les Cossacks, Louis XVIII, 1830, les ouvriers, tous les régimes.
08:30 Et il est mort monarchiste. Il chérissait le pouvoir d'un tel amour qu'il aurait
08:41 payé pour se vendre.
08:42 Ah, si tu connaissais nos affaires, tout ce que j'ai fait pour lui, et comme il a
08:53 fallu me battre pour qu'il consente au testament.
08:56 Mais maintenant, j'ai pour moi seul tout ce qu'il laisse. Le domaine de la Fortel,
09:13 la manufacture de Picardie, les fermes d'Orléans, des forêts dans Lyon.
09:21 Oh, Frédéric, c'est une fortune qui dépasse tout ce qu'on peut imaginer.
09:29 Oui, bien sûr, mais il n'a jamais été dur, comme tu dis, avec moi.
09:35 Oh, toi, toi seule, tu es bon. Il n'y a que toi que j'aime.
09:53 Frédéric, veux-tu m'épouser ? Tu en doutes ?
10:08 Mais il faudrait peut-être descendre. Veux-tu que je prenne la première veille ?
10:21 Ce serait plus convenable. Oui, peut-être bien, à cause des domestiques.
10:29 (Soupir)
10:31 (Bourdonnement)
10:33 (Bourdonnement)
11:03 Et que pourrait-on trouver à redire
11:05 Cette fortune qui dépasse tout ce qu'on peut imaginer
11:10 Je ferai un cadeau à ma mère
11:14 Je changerai la livreté domestique
11:17 Je prendrai le grand salon comme cabinet de travail
11:20 Je ne mets pas le bureau de d'Ambreuse
11:24 Confiné, trop étroit
11:27 Au second étage
11:30 J'espère qu'on peut abattre trois murs et faire une
11:32 Galerie de tableau
11:34 Et on va à près de l'orangerie
11:36 Si je pouvais avoir une salle de bain turque
11:38 Après tout
11:48 Ce n'est pas moi qui l'ai tué
11:50 Allons
11:53 (Musique)
11:55 Mais qu'est-ce qui se passe ici ?
12:16 Je suis ruiné
12:19 Ruiné, ruiné, entends-tu ?
12:21 Mais comment ?
12:23 Le misérable
12:25 Moi qui l'ai soigné avec tant de dévouement
12:27 Mais ce n'est pas possible
12:29 Leur loi
12:31 Le notaire m'a fait venir cet après-midi
12:33 D'Ambreuse
12:35 L'ex-tout
12:37 A une fille qu'il a eue d'un premier mariage
12:39 Ses signes, ni rien
12:41 Tu m'avais dit qu'il avait fait un autre testament en ta faveur
12:43 Oui
12:45 Mais c'est celui-là qu'on ne retrouvera jamais
12:47 Il l'a détruit
12:49 Il l'a brûlé, j'en suis sûre
12:51 Je sais même quand, il y a un mois
12:53 Mais
12:55 Calme-toi
12:57 Tu as toujours tes rentes
12:59 Ah oui
13:01 J'ai 30 000 livres
13:03 J'ai cette maison qui en vaut peut-être 20
13:05 Mais c'est la misère
13:07 Puisque je ne peux pas t'offrir l'opportunité
13:09 qui était là pour toi
13:11 Frédéric
13:13 Mais c'est toi seule
13:17 Que je voulais
13:19 Je n'ai jamais douté de toi
13:27 J'y comptais
13:31 Oh
13:33 Le misérable
13:53 Oh
13:55 Tu sais Frédéric
14:07 J'aurai toujours de quoi t'aider
14:09 à devenir député
14:11 Ce n'est pas difficile
14:13 si on le veut vraiment
14:15 Pour l'économie politique
14:19 Il te suffira de deux ou trois phrases
14:21 Toujours les mêmes
14:23 Je m'occuperai de te faire avoir
14:25 une réserve de bureaux de tabac
14:27 qui te permettront de rendre de petits services
14:29 Je sais tout ce qu'il faut faire
14:33 J'ai été à bonne école
14:37 Une fois d'Ambreuse
14:41 était allée chez un saftier
14:43 de sa circonscription
14:45 et il avait acheté pour des paysans
14:47 je ne sais pas combien de paires de bottes
14:49 mais des bottes épouvantables
14:51 et il avait même eu l'héroïsme
14:53 d'emporter une paire
14:55 pendant quinze jours
14:57 Tu comprends
14:59 C'est cela qu'il faut que tu fasses
15:03 Le peuple
15:05 aime qu'on l'aime
15:07 Mais il te faut de la patience
15:11 Sans doute
15:13 Mais je ne sais pas si je saurais
15:15 Mais oui, mais oui
15:17 Quelle nouvelle de Neugent ?
15:19 Eh bien
15:21 des lauriers travaillent pour moi
15:23 mais ils me reprochent de ne pas avoir assisté
15:25 aux commisses agricoles
15:27 J'aurais dû y être
15:29 Les commisses ? Et tu n'y es pas ?
15:31 Pars tout de suite
15:33 Ah tout de suite ?
15:35 Mais non, demain peut-être
15:37 Et puis
15:45 Et
15:47 Tu m'aimes
15:53 N'est-ce pas ?
15:55 Éternellement
16:01 *Chant d'oiseaux*
16:03 *Chant d'oiseaux*
16:31 Il en a mis du temps, il est très malade
16:33 Mais où es-tu ?
16:35 J'ai envoyé chercher le médecin
16:37 Il va venir
16:39 Mon petit
16:41 Ma petite chèvre
16:43 Mon bébé
16:45 Mon bébé
16:47 Frédéric
16:51 Frédéric, il ne remue plus du tout
16:55 Prends sa main
16:57 Oui
16:59 Oui
17:09 Il a froid
17:11 Il faut l'approcher du feu
17:13 Oui
17:15 Il va mourir, n'est-ce pas ?
17:21 Mais non Rosanette
17:23 Mais non
17:25 Je vais le chercher au médecin, va voir
17:27 *Chant d'oiseaux*
17:29 *Chant d'oiseaux*
17:31 *Chant d'oiseaux*
17:33 *Chant d'oiseaux*
17:35 *Chant d'oiseaux*
17:37 *Chant d'oiseaux*
17:39 *Chant d'oiseaux*
17:41 *Chant d'oiseaux*
17:43 *Chant d'oiseaux*
17:45 *Chant d'oiseaux*
17:47 *Chant d'oiseaux*
17:49 *Chant d'oiseaux*
17:51 *Chant d'oiseaux*
17:53 *Chant d'oiseaux*
17:55 *Chant d'oiseaux*
17:57 *Chant d'oiseaux*
17:59 *Chant d'oiseaux*
18:01 *Chant d'oiseaux*
18:03 *Chant d'oiseaux*
18:05 *Chant d'oiseaux*
18:07 *Chant d'oiseaux*
18:09 *Chant d'oiseaux*
18:11 *Chant d'oiseaux*
18:13 *Chant d'oiseaux*
18:15 *Chant d'oiseaux*
18:17 *Chant d'oiseaux*
18:19 *Chant d'oiseaux*
18:21 *Chant d'oiseaux*
18:23 *Chant d'oiseaux*
18:25 *Chant d'oiseaux*
18:27 Cette mort
18:29 On dirait que c'est un commencement
18:31 Nous n'aurons plus rien
18:35 Oh Frédéric
18:39 Nous ne pourrions pas avoir un portrait de lui
18:43 Si tu veux
18:47 Pellerin pourrait, peut-être
18:51 Oui Frédéric
18:53 Va chercher Pellerin
18:55 Qu'il vienne tout de suite
18:57 Elle est là
18:59 Pauvre petit ange
19:19 Mon dieu, quel malheur
19:21 Ah
19:23 Pas commode
19:25 Pas commode du tout
19:27 Ressayez mon ami
19:29 Pourvu que ce soit ressemblant
19:31 Oh je me moque de la ressemblance, ça va le réalisme
19:33 C'est l'esprit qu'on peint
19:35 Laissez-moi
19:37 Je vais tâcher de me figurer
19:39 Ce que ça devrait être
19:41 Ah
19:43 Une idée
19:45 Un pastel
19:47 Avec des demi-teintes colorées pas assez
19:49 Presque à plat, on peut obtenir
19:51 Un très beau modelé
19:53 Sur les bords seulement
19:55 Oh d'ailleurs
19:57 Peut-on trouver rien
19:59 De plus charmant que ces petits crapauds là
20:01 Le type du sublime
20:03 C'est peut-être une mère
20:05 Avec son enfant
20:07 Alors
20:19 Arnaud, hein, qu'est-ce que vous en dites
20:21 Hum, bon
20:23 Ça devait finir comme ça
20:25 Quoi donc
20:27 Il est peut-être même maintenant
20:29 Pardon
20:35 Vous disiez
20:43 Hum, ah je disais du sûrement coffré
20:45 A l'heure actuelle
20:47 Quoi
20:49 Hum
20:51 Regardez un peu, c'est ça, non
20:53 Oui, oui, très bien
20:55 Mais Arnaud
20:57 Oh, j'ai pas compris
20:59 Grand chose
21:01 Ah, il a perdu procès sur procès
21:03 Dans son affaire de faillance
21:05 Et au soir
21:07 Il avait besoin de douze mille francs
21:09 Sinon il était perdu
21:11 Mais qui vous l'a dit
21:13 Lui
21:15 Je l'ai rencontré
21:17 Un voyageur au coin de la rue Jacob
21:19 Hum, hum
21:21 Il avait même son passeport
21:23 Par précaution
21:25 Il parlait de s'embarquer au Havre
21:27 Lui et sa smala
21:29 Avec sa femme
21:31 C'est un très bon père de famille, vous savez
21:45 Où vas-tu
21:47 Bonjour
21:49 Bonjour
22:17 Avez-vous douze mille francs à me prêter
22:19 Pourquoi
22:21 Je ne peux pas vous le dire, il s'agit d'un ami
22:23 Mais qui donc
22:25 Je ne peux pas, j'ai juré
22:27 Il s'agit d'une somme qui a été dérobée
22:29 Et qui doit être rendue aujourd'hui même
22:31 Enfin, j'ai bien le droit de savoir
22:33 Non
22:35 Eh bien, en ce cas
22:37 Du sardier
22:45 Mais je vous supplie de ne rien dire
22:47 Mais quelle idée as-tu de moi
22:49 Bon
22:51 Ce n'est pas la peine de prendre ces airs tragiques
22:53 On croirait que tu es coupable
22:59 Tiens, les voilà
23:09 Et grand bien lui fasse
23:11 Merci
23:13 Merci
23:15 Puisque je vous dis qu'ils sont partis ce matin
23:25 Ils sont dans le train à présent
23:27 Mais où sont-ils allés
23:29 Il a parlé de l'étranger
23:31 L'Angleterre ou l'Amérique
23:33 Pour moi, il allait prendre le bateau au Havre
23:35 Le bateau
23:37 Le bateau
23:45 Le bateau
23:47 Le bateau
23:49 Le bateau
23:51 Le bateau
23:53 Le bateau
23:55 Le bateau
23:57 Le bateau
23:59 Le bateau
24:01 Le bateau
24:03 Le bateau
24:05 Le bateau
24:07 Le bateau
24:33 Pour moi, il allait prendre le bateau au Havre
24:35 Le bateau
24:39 Le bateau
24:41 Le bateau
24:45 Je vous remercie, monsieur
24:47 Le bateau
24:55 Le bateau
24:57 Tu pleures comme moi
25:07 Tu es du chagrin
25:09 Oui
25:11 Oui
25:13 Jamais
25:15 Vous savez, madame la comtesse
25:23 Ce n'est pas à nous que je plains
25:25 C'est sa pauvre femme
25:27 Elle a dû joliment souffrir
25:29 Par leur concierge, j'ai su que les derniers temps
25:31 C'était abominable
25:33 Sûrement
25:35 Cet homme-là, il brûlait la chandelle par les deux bouts
25:37 Enfin
25:39 Et voilà peut-être en Angleterre
25:41 Alors qu'il est
25:43 Notez qu'il s'en est fallu de peu
25:45 Quand le bon monsieur Frédéric Moreau est arrivé
25:47 Avec ses douze mille francs pour les sauver
25:49 Le concierge m'a dit qu'à quelques minutes
25:51 Eh bien que monsieur Moreau a manqué
25:53 Monsieur Arnoux de quelques minutes à peine
25:55 Il lui donnait les douze mille francs
25:57 Et Arnoux s'en sortait encore une fois
25:59 Eh oui
26:03 Il s'en sortait
26:05 Je crois que je vais vous la laisser
26:15 Comme ça, madame la comtesse
26:17 Je vous rapporte cet argent
26:19 Que vous avez eu l'amabilité de me prêter
26:21 Mais mon ami n'en a pas eu besoin
26:23 Tant mieux pour lui
26:45 Mais Frédéric
26:47 Si vous gardiez cet argent pour votre ami
26:49 Il peut en avoir l'usage
26:51 Dans une autre circonstance
26:53 Il peut recommencer
26:57 Pour une femme sans doute
26:59 Les femmes, mon cher, entraînent les hommes
27:03 À des situations dont ils ne peuvent plus se sortir
27:05 N'est-ce pas
27:07 Frédéric
27:09 Je vous laisse
27:11 Je vous laisse
27:13 Frédéric
27:15 J'insiste
27:17 Gardez cet argent pour votre ami
27:19 Du...
27:21 Du Sardier
27:23 C'est cela, je comprends toujours
27:25 Avec votre autre ami, Deslauriers
27:27 L'ancien commissaire de la république
27:29 Que devient-il
27:31 Eh bien, il plaide
27:33 Il est intelligent
27:35 Il est...
27:37 Enfin, c'est un avocat en qui on peut avoir confiance
27:39 Absolument
27:41 Eh bien
27:43 Je serais heureuse de le voir
27:45 Un de ces matins
27:47 J'ai à le consulter
27:49 Somme toute, la succession de monsieur le comte d'Ambreuse
27:53 Ne vous appartient pas, madame
27:55 Non, en effet
27:57 Mais il me reste un certain nombre de paperas
27:59 Qui sont tout à fait utilisables
28:01 Par vous-même, madame ?
28:03 Bien sûr
28:09 Prenez ces billets signés par Arnaud et par sa femme
28:11 Ils sont en règle
28:17 Certes
28:19 Ce sont là des créances que l'on appelle désespérées
28:21 Mais qui dépendent de la succession
28:23 À moins...
28:25 À moins ?
28:31 Je pense que nous avons la même idée
28:33 On peut vendre ces créances aux enchères
28:35 Les faire acheter par un homme à nous
28:37 Qui exercera les poursuites et les recouvrements
28:39 Frédéric Moreau vous a bien jugé
28:43 Maître, je vous confie cette affaire
28:47 Je pense que nous aurons une belle vente aux enchères
28:51 Mais pourquoi ?
28:55 Bah, c'est tous ces procès qu'il avait
28:57 Il y a les créanciers maintenant
28:59 Les créanciers ?
29:01 Eh oui, mon pauvre monsieur
29:03 Mais
29:05 Mais il faut que je leur ai aidé
29:07 Trop tard
29:09 Et puis il paraît qu'il y en avait très lourd
29:11 Il y avait cette affaire de Caolin pour ses faillances
29:13 Puis je ne sais quelles actions qu'il avait donné à je ne sais qui
29:15 Et puis ça ne valait plus rien
29:17 Enfin, les créanciers, quoi
29:19 Dis-donc ça
29:27 Quoi ?
29:31 C'est toi qui fais vendre madame Arnaud
29:33 Frédéric, je te jure que tu te trompes
29:35 On t'a mal informé
29:37 Misérable
29:39 Tu cherches encore à nier et à me tromper
29:41 Quand on rencontre une femme comme toi
29:43 On devrait s'écarter
29:45 Et ce serait même dégradant de la punir
29:47 Mon Dieu, Frédéric
29:49 Comme tu as changé
29:51 Et tout ça pour madame Arnaud
29:53 Je n'ai jamais aimé qu'elle
29:57 Vraiment
30:01 Cette femme avec ses grands yeux vides
30:03 Puisque ça te plaît, va la rejoindre
30:07 C'est ce que j'attendais, merci
30:09 Adieu pour toujours
30:11 Frédéric, écoute-moi
30:13 Au nom de notre petit enfant
30:15 Mais avoue que c'est toi qui fais vendre ce mobilier
30:17 Non, non, je te le jure
30:19 Frédéric, tu m'en reviendras
30:23 Jamais
30:25 Frédéric
30:53 C'est le jour de vente aux enchères
30:55 Si nous entrions
30:57 Pourquoi pas
30:59 Mais non, il y aura du bruit, du monde, de la poussière
31:01 Je vous en prie
31:03 Voulez-vous que nous passions chez Tortoni ?
31:05 Chez Tortoni, mais nous y étions déjà hier
31:07 Oh mon cher
31:09 Si comme je l'espère
31:11 Nous sommes mariés dans quelques semaines
31:13 Il y a beaucoup de choses qui vous sembleront monotones
31:15 Peut-être
31:17 Allons
31:19 Venez
31:21 Allons
31:23 Personne ne dit mieux
31:25 800 francs, ça vaut plus que ça
31:27 Adons en j'adjuge cette pièce magnifique
31:29 Avec 800 francs
31:31 850
31:33 850 à ma droite
31:35 850
31:37 900
31:39 Monsieur le monsieur au Japon marron à ma gauche
31:41 900
31:43 C'est une très belle pièce
31:45 950
31:47 Au fond à ma droite
31:49 950
31:51 Au fond à ma droite
31:53 Adjugé à 950
31:55 Un peu de silence je vous prie
31:57 Merci
31:59 Nous vendons maintenant ce grand tapis
32:01 Semé de fleurs
32:03 Une pièce rare
32:05 Un très très beau tapis
32:07 Commençons à 500 francs
32:09 500 francs qui dit mieux
32:11 550
32:13 Merci monsieur
32:15 575
32:17 Le monsieur au Japon gris
32:19 600 à ma droite
32:21 600 qui dit mieux
32:23 600 une fois
32:25 650 à ma gauche
32:27 650 pour monsieur
32:29 650
32:31 650 pas de regret c'est un très beau tapis
32:33 650
32:35 650 une fois
32:37 652 fois
32:39 653 fois
32:41 Monsieur à ma gauche
32:43 Et nous vendons maintenant
32:45 Un coffret d'époque renaissance
32:47 En vermelle
32:49 Incrusté d'un camé
32:51 Une pièce rare
32:53 Un véritable bijou
32:55 Une très très belle pièce
32:57 En frottant un peu ça brillera
32:59 Une pièce rare
33:01 Oui c'est bien celui là
33:03 Commençons à 600
33:05 600 francs
33:07 Montrez le à madame
33:09 700
33:11 750
33:13 800
33:15 800
33:17 800
33:19 800
33:21 800
33:23 800
33:25 800
33:27 800
33:29 800
33:31 800
33:33 850
33:35 850
33:37 850
33:39 850
33:41 880
33:43 S'il vous plaît, je vous demande d'y renoncer.
33:45 Vous m'ennuyez.
33:47 Vous savez que vous ne serez pas un mari très aimable.
33:50 Personne ne dit mieux.
33:52 Prouvez-moi que tu es ma femme irraisonnable.
33:54 Je vais attuger 900 francs.
33:57 C'est bien vu.
33:59 Une fois.
34:00 1000.
34:02 1000 francs.
34:04 C'est bien vu.
34:05 Pas de regret.
34:06 1 000 francs une fois.
34:07 1 000 francs deux fois.
34:09 1 000 francs trois fois.
34:12 Attugé.
34:13 Madame au vent.
34:15 Nous vendons maintenant ces très beaux vases en porcelaine de Paris.
34:36 Il y a preneur à 200 francs.
34:38 Ils sont très beaux de qualité.
34:40 200 francs. Qui dit mieux?
34:42 220.
34:43 220 francs pour ces très beaux vases.
34:45 Allons, messieurs, allons, mesdames.
34:47 220 francs.
34:48 250.
34:49 250 au premier rang.
34:52 J'attuge à 250.
34:54 250 une fois.
34:56 Vous ne montez pas?
35:21 Non, madame.
35:23 Je vous en prie.
35:51 Vous n'avez pas l'espoir de quitter Paris?
35:54 On disait tout à l'heure que l'assemblée était dissoute.
35:57 Vous l'avez entendu dire, vous aussi?
35:59 Oui.
36:00 L'état de siège est proclamé, en tout cas.
36:03 Les canailles de socialistes.
36:06 J'espère bien que cette fois, on va les exterminer tous.
36:09 Et que la France débarrassée de la racaille va connaître enfin l'ordre.
36:16 Louise.
36:30 Elle m'aimait, celle-là.
36:33 Elle m'aurait donné sa vie.
36:36 J'ai eu tort de ne pas saisir ce bonheur.
36:40 Qui sait?
36:42 Peut-être aujourd'hui.
37:11 C'est la fin.
37:37 Il voyagea.
37:39 Il accueillit des paquebots, les froids réveils sous la tente,
37:42 l'étourdissement des paysages et des ruines,
37:45 l'amertume des sympathies interrompues.
37:48 Il revint.
37:50 Il fréquenta le monde et il eut d'autres amours encore.
37:53 Mais le souvenir continuel du premier les lui rendait insipides.
37:58 Vers la fin de mars 1867, à la nuit tombante,
38:02 comme il était seul dans son cabinet, une femme entra.
38:10 Madame Arnaud.
38:36 C'est Arnaud.
38:39 C'est lui.
38:43 C'est donc lui.
38:57 Je vous revois, je suis heureuse.
39:00 Marie.
39:03 C'est le jour même où j'avais appris votre départ.
39:06 J'étais venu chez vous.
39:08 J'avais l'argent qu'il vous fallait et vous veniez de partir.
39:12 Je sais.
39:14 Je vous ai vu.
39:16 Je m'étais cachée.
39:18 Mais pourquoi? Pourquoi?
39:21 Vous étiez donc là?
39:24 J'avais peur.
39:29 Peur de moi, peur de vous.
39:34 Excusez-moi de ne pas être venu plus tôt.
39:37 Tenez.
39:39 Je l'ai brodé à votre intention.
39:43 Il contient la somme que nous vous devons depuis si longtemps.
39:47 Les terrains de Belleville.
39:49 Les terrains de Belleville, mais ce n'était pas...
39:51 Oh, ce n'est pas pour ça que je suis venue.
39:55 Je tenais à cette visite.
39:58 Et puis je m'en retournerai là-bas.
40:01 Là-bas?
40:03 Nous habitons le fond de la Bretagne.
40:06 La vie est moins chère.
40:09 Arnaud est presque toujours malade.
40:12 Nous avons une maison basse avec une avenue de Châtaigniers
40:16 qui monte jusqu'à la colline d'où l'on peut voir la mer.
40:20 Il y a un banc où je vais m'asseoir.
40:23 Je l'ai appelé le banc Frédéric.
40:28 Quelquefois vos paroles me reviennent
40:33 comme un écho lointain,
40:36 comme le son d'une cloche apportée par le vent.
40:40 Il me semble que vous êtes là quand je lis des passages d'amour dans les livres.
40:50 N'importe.
40:53 Nous nous ferons bien aimer.
40:56 Sans nous appartenir pourtant.
40:59 Cela vaut peut-être mieux.
41:01 Oh non.
41:04 Quel bonheur nous aurions eu.
41:07 Je sais.
41:10 Votre personne, vos moindres mouvements
41:15 me semblaient avoir dans le monde une importance extraordinaire.
41:20 J'avais toujours au fond de moi-même
41:23 la splendeur de vos yeux
41:25 et la musique de votre voix.
41:28 Et moi je me souvenais toujours
41:31 du soir où vous avez baisé mon poignet
41:33 entre le gant et la manchette.
41:36 Je m'étais dit
41:39 mais il m'aime.
41:42 Il m'aime.
41:45 Votre pudeur était si charmante
41:49 que j'en jouissais comme d'un hommage involontaire.
41:53 Et continue.
41:56 Alors je ne regrette rien.
41:59 Toutes mes souffrances d'autrefois sont payées.
42:05 [Musique]
42:09 [Musique]
42:12 [Musique]
42:23 [Musique]
42:30 [Musique]
42:38 [Musique]
42:41 Marie.
42:46 Marie.
42:49 [Musique]
42:52 La vue de votre pied me trouble.
43:16 Vous.
43:19 Aucune n'a jamais été aimée comme moi.
43:22 Non, non, à quoi sert d'être jeune ?
43:26 Je me moque bien de toutes celles qui viennent d'ici.
43:29 Oh non, Yaguer.
43:32 C'est bien vrai.
43:34 Je vous le jure.
43:36 Mais vous vous marierez ?
43:38 Je vous jure que non.
43:40 Pourquoi ?
43:42 Vous me le demandez.
43:45 Pourquoi ?
43:48 Et pourquoi ?
43:51 J'aurais voulu vous rendre heureux.
43:54 Comme vous êtes délicat.
44:12 Il n'y a que vous.
44:15 Il n'y a que vous.
44:18 [Cloches]
44:23 Déjà ?
44:34 Adieu, mon ami.
44:39 Mon cher ami.
44:42 Je ne vous reverrai jamais.
44:45 C'était...
44:48 ma dernière démarche de femme.
44:51 Mon âme ne vous quittera pas.
45:01 Je vous le promets.
45:04 Gardez-les.
45:28 Gardez-les.
45:31 Gardez-les.
45:34 Gardez-les.
45:37 Gardez-les.
45:40 Gardez-les.
45:43 Gardez-les.
45:46 Gardez-les.
45:50 Gardez-les.
45:53 Gardez-les.
45:56 Gardez-les.
45:59 Gardez-les.
46:02 Gardez-les.
46:06 [Applaudissements]
46:09 [Applaudissements]
46:19 [Musique]
46:32 [Musique]
46:35 [Musique]
46:41 [Musique]
46:47 [Musique]
46:54 [Musique]
47:01 [Musique]
47:04 Hé Louise, tu me dis qu'elle...
47:10 Oui, elle m'a quitté.
47:12 Mon cher, tu me croiras si tu veux, elle est partie avec un chanteur.
47:15 Et toi ?
47:18 Ta grande passion, Madame Arnoux ?
47:21 Eh bien, elle vit à Rome, avec son fils.
47:24 Il est lieutenant de chasseurs.
47:28 Arnoux est mort.
47:31 Je te confirme que Rosanette, qui avait la taille s'il m'a, c'est bien...
47:34 Oui, oui, je sais. Elle est devenue énorme.
47:37 Et toi ?
47:41 Tu me disais que tu étais bien calmé sur la politique.
47:44 C'est l'âge.
47:46 Nous avons bien manqué nos vies.
47:49 Celui qui rêvait l'amour,
47:52 celui qui rêvait le pouvoir.
47:57 Tu te rappelles quand nous étions au collège à Sfence
48:00 et que tu rêvais d'écrire une histoire critique de la philosophie
48:05 et moi un grand roman Jean Moyen-Âge sur nos gens.
48:08 Tu te rappelles ?
48:10 Tu te rappelles la salle d'armes en bas de l'escalier ?
48:12 Et tu te rappelles ce pion qu'on avait qui s'appelait...
48:15 Angèle Marre ?
48:18 Angèle Marre, il était de Versailles.
48:21 Et les deux professeurs de dessin linéaire,
48:24 Varro ?
48:25 Varro.
48:27 Varro et Suriret.
48:30 Et le Polonais,
48:32 l'astronome ambulant avec son système planétaire en carton.
48:35 Tu te rappelles la Turque, pendant les vacances ?
48:40 Ah oui.
48:45 La Turque.
48:48 La Turque.
48:53 Même en plein été,
48:55 il y avait de l'ombre autour de sa maison.
48:58 Le soir,
49:02 les filles étaient en camisole blanche sur le pas de la porte.
49:05 Elles chantonnaient,
49:08 doucement.
49:10 On ne disait jamais la Turque.
49:12 On disait l'endroit que vous savez,
49:15 ou bien dans une certaine rue.
49:18 Tu te rappelles le jour où nous y sommes allés ensemble ?
49:21 C'était dimanche.
49:24 Tout le monde était au vepre.
49:27 Nous avions cueilli des fleurs dans le jardin.
49:29 On avait fait un détour par les vignes.
49:32 On avait chacun un bouquin à la main.
49:35 J'ai présenté le mien.
49:38 Il faisait chaud.
49:42 Et puis tout à coup, toutes ces filles à notre disposition.
49:45 Je ne sais pas ce que j'ai eu, j'ai eu peur.
49:51 Je n'ai pas pu faire un pas.
49:54 Elles ont ri.
49:56 Elles se sont moquées de nous.
49:59 Et je suis parti en courant.
50:01 Et j'ai été obligé de te suivre ?
50:03 C'est toi qui avais l'argent ?
50:05 Les gens qui sortaient sur leur porte nous ont vus d'ailleurs.
50:08 Tu crois ?
50:09 Ah oui, ça c'est sûr.
50:11 Oh, quelle histoire !
50:19 Ça fait bien longtemps.
50:22 C'est bien là ce que nous avons eu de meilleur.
50:32 Oui, peut-être bien.
50:35 C'est là ce que nous avons eu de meilleur.
50:38 [Musique]
50:42 [Musique]
50:45 [Musique]
50:48 [Musique]
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52:15 [Musique]
52:18 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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