• il y a 9 mois
DB - 02-01-2024

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00:58 ...
01:00 -Pour les larmes de Claire,
01:02 c'est grâce à l'attaque des rocaires qu'on a eu l'explication.
01:05 -Voilà.
01:08 Il faut que je te dise.
01:11 J'attends un enfant.
01:14 -J'ai pensé qu'Antoine avait le droit de savoir.
01:17 Quand même.
01:18 -Claire est enceinte.
01:20 -Non !
01:22 -D'un Américain, Jérémie.
01:27 ...
01:31 -La Bourgogne, grand-mère,
01:33 cela paraissait tout indiqué pour se changer les idées.
01:36 -Charles,
01:38 que diriez-vous de devenir grand-père ?
01:41 ...
01:45 -Aujourd'hui, j'ai rencontré un homme.
01:47 Je crains bien de ne pas m'être montrée très à droite.
01:50 -Eh bien,
01:51 si pour parler de ce qui est beau, il ne reste que les jeunes filles,
01:55 eh bien...
01:56 Je regrette que vous n'en soyez pas une.
01:58 -Je crois que,
02:02 quelque soit l'époque, le paysage est superbe.
02:05 Regardez, là, c'est cette arme.
02:06 C'est énormément d'allure, non ?
02:08 -C'est pas très beau.
02:09 -C'est ici que Saint-Bernard a fait la 2nde croisade.
02:13 Et partout, la foule, la foule, la foule.
02:16 ...
02:24 -Bien sûr, cette basilique a subi beaucoup de transformations
02:27 au cours des siècles.
02:28 Au départ, le roman, puis la gothique, et puis...
02:31 Elle est splendide.
02:32 C'est quand même splendide, oui.
02:34 Et puis alors, là,
02:36 paraît-il,
02:37 il y avait une fontaine miraculeuse
02:40 qui guérissait de la faigne.
02:41 -Hum.
02:42 -Dommage qu'elle soit tarée, la fontaine.
02:45 Tu vois qui on aurait plongé ?
02:47 Rires
02:48 -Tu craches pas aussi loin que moi ?
02:50 -On crache toujours plus loin que les filles.
02:52 -300 grammes de bonbons au cassis, ce que non ?
02:54 -Un tuneau aussi.
02:55 -Ouh.
02:57 -Ouh.
02:58 -Vous remarquerez, là, sur la gauche du tympan...
03:00 -Je remarquerai, mon cher Charles,
03:02 que votre fille a une influence détestable sur mon fils.
03:06 Gaston !
03:07 -Oui, j'ai gagné !
03:08 -Non, non, non. -Si !
03:10 Mais vous n'avez pas honte !
03:12 -Si c'était une canne épée,
03:14 il y aurait pas une seule personne de vivante
03:16 à 10 lieues à la ronde.
03:18 ...
03:38 ...
03:39 -Hum.
03:40 ...
03:41 -Hum.
03:42 ...
03:43 ...
03:45 ...
03:46 ...
03:47 ...
03:48 -Passe-moi celle-là, là. La dorée.
03:50 ...
03:52 ...
03:53 -Quand est-ce qu'on mettra les cadeaux ?
03:55 -Avant d'aller à la messe de minuit, je suppose.
03:57 Et demain, tu m'accompagneras à la fête ?
04:00 -Bah, je connais personne.
04:01 -Eh ben, je te présenterai.
04:03 Et puis, tu pourras te faire signer un livre par des mochettes.
04:06 C'est un bon écrivain, tu sais.
04:08 -J'ai jamais rien lu de lui.
04:11 Il est comment ?
04:12 -Ouf ! Premier contact, très ours, mal léché.
04:15 Mais quand on le connaît, ça s'arrange.
04:17 Passe-moi l'étoile, là.
04:20 ...
04:30 Qu'est-ce qu'elle a, Claire ?
04:32 -Je sais pas. Elle est fatiguée.
04:36 ...
04:39 Je me demande où elle est, d'ailleurs.
04:41 -Ca fait une heure qu'elle complote là-haut avec ta mère et la mienne.
04:44 Et figure-toi qu'on m'a fermé la porte au nez.
04:46 ...
04:48 Qu'est-ce qui te prend ? Où vas-tu ?
04:50 -Je vais prendre l'air, j'étouffe.
04:52 ...
04:55 -Adrien.
04:56 ...
04:57 Soyez un peu à ce que vous faites pour une fois.
05:00 ...
05:08 -Vous êtes en retard.
05:10 Oui, je veux dire par rapport à hier.
05:12 Ce serait dommage que vous partiez.
05:15 C'est presque le bon moment.
05:17 -Le bon moment ?
05:20 -Celui de compter les lumières.
05:23 -Ah, vous faites ça, vous aussi ?
05:27 -Tous les enfants de Noyer l'ont fait un jour ou l'autre.
05:29 Et cette colline a poussé là pour ça.
05:31 Je crois que...
05:34 ...ceci vous appartient.
05:36 ...
05:42 Je l'ai trouvé hier après votre départ.
05:44 ...
05:46 Moi, j'ai rien lu, promis.
05:48 ...
05:50 Alors, place pour le spectacle ?
05:52 ...
05:57 ...
06:01 -Vous êtes de la région ?
06:03 -Pas moi.
06:04 Grand-mère.
06:05 ...
06:07 La grande maison, là-bas. Vous voyez ?
06:09 -Je vois, oui.
06:10 ...
06:12 -Et vous ?
06:14 -Mes parents sont d'ici.
06:15 Moi, j'étais pas revenu depuis bien longtemps.
06:18 ...
06:20 Oh, regardez !
06:21 La première.
06:22 ...
06:23 C'est celle d'une chambre d'enfants.
06:25 Et là, on perçoit une toute petite fille
06:27 qui met ses souliers devant la cheminée.
06:30 -Pas ses souliers, ses bottes.
06:32 Faut avoir plus de cadeaux.
06:34 ...
06:35 -Enfin, vous vous y connaissez.
06:37 ...
06:41 -Et là, c'est la lumière d'une cuisine.
06:44 Il y a une bûche de Noël posée sur la table.
06:47 Un mètre de long,
06:49 avec une procession d'escargots en meringue.
06:51 ...
06:55 Et là, trois à la fois.
06:57 ...
06:58 -Un grand salon.
06:59 -Une grande famille, au moins 12 personnes pour le réveillon.
07:03 Comme chez vous, peut-être.
07:05 -Peut-être.
07:06 -Vous les voyez ?
07:07 -Je vois une de ces personnes.
07:09 Une qui en a marre.
07:12 Elles viennent claquer la porte.
07:14 ...
07:18 Oui, besoin d'air frais, quoi.
07:20 Ça arrive.
07:21 ...
07:23 -Vous savez, Noël, c'est pas forcément la fête pour tout le monde.
07:26 ...
07:27 Il y a peut-être des gens qui souffrent.
07:29 De mauvaises nouvelles à annoncer.
07:32 -C'est vrai.
07:34 Et dans ce cas-là, vous savez ce que c'est ?
07:36 Un Noël sans tréma sur le E.
07:38 Et un Noël sans tréma sur le E, ça devient un jour comme les autres.
07:41 Vous n'avez pas remarqué ? -Si.
07:44 ...
07:46 -Mais attendez. Je la vois revenir, cette personne qui en avait marre.
07:49 Elle a les joues toutes rouges de froid.
07:51 ...
07:53 Ça va mieux.
07:56 Elle a souri.
07:58 La voilà qui rit maintenant.
08:00 Promis.
08:02 ...
08:04 -Bon, il faut que j'y aille.
08:07 ...
08:09 Ce soir, messe de minuit et réveillon.
08:11 Et demain, il y aura fête à Noyer.
08:13 Vous êtes au courant ? -Oui, on m'en a parlé.
08:15 -Il y aura un type qui signera ses livres.
08:18 Une espèce d'ours mal léché, paraît-il.
08:20 Paul Desmaugé.
08:22 ...
08:36 -Il y a 12 ans, lors d'un Noël sans tréma,
08:38 ma carrière de champion de natation s'est terminée quelque part par là.
08:42 Je faisais partie de l'équipe de France de natation.
08:45 Enfin, les journaux ont parlé d'un stupide accident de la nature.
08:48 Les journaux ont parlé d'un stupide accident de chasse.
08:51 Ils ont dit aussi que j'avais eu de la chance de conserver la vie.
08:54 Si je vous disais que depuis ce jour-là,
08:57 j'avais pas remis les pieds à Noyer, c'était la première fois hier.
09:00 ...
09:02 ...
09:30 -Et voici que, suivant l'étoile,
09:34 trois grands rois vinrent s'agenouiller devant l'enfant Jésus,
09:39 nouvellement né des chastes entrailles de Marie.
09:44 ...
10:13 ...
10:17 Voici le roi Melchior,
10:20 venu de Palmy, avec un coffret d'or.
10:24 ...
10:30 Voici Balthazar, portant la mine,
10:34 plante de l'éternité,
10:37 et qui, pour adorer le Fils de Dieu, a marché plus de 100 jours.
10:41 ...
10:43 Voici enfin Gaspard,
10:46 portant de l'encens, venu des sables du désert.
10:50 ...
10:54 ...
11:14 ...
11:16 ...
11:28 -Et si nous parlions de la joie ?
11:31 ...
11:32 -Dommage que Père Benedette ne soit pas là.
11:35 -Au-delà de la Sainte-Émonce, c'est sacré.
11:37 -Et ici, alors ? C'est pas sacré ?
11:39 -Tu n'as pas froid, ma chérie ? -Ça va, maman.
11:42 -Louton aussi a dit son chapelet.
11:45 -Et la Vierge Marie ? Vous avez vu de quoi elle avait l'air ?
11:47 -C'est une sacrée mode vivante.
11:49 -Vous avez une pioche ? La poignée ?
11:51 ...
11:59 -Vous vous sentez bien ?
12:01 -Ca ira mieux dans une minute.
12:03 ...
12:09 Mon Dieu bénissez ce repas.
12:12 Donnez du pain aux gens qui n'en ont pas.
12:15 Acceptez, comme nous allons le faire, dans la joie et dans la paix,
12:20 l'enfant de Claire.
12:22 ...
12:40 -Alexis, que t'attends-tu pour nous faire goûter ce vin ?
12:43 ...
12:46 Non, pas celui-là.
12:48 C'est pour le cuisson sanglier.
12:50 ...
12:54 As-tu pensé à un nom, ma chérie ?
12:56 -Un nom ?
12:58 Non, grand-mère, pas encore.
13:01 -On pourrait l'appeler Alexis. Y en a pas dans ma classe.
13:04 Tu permets qu'on utilise ton nom ou c'est comme tes organes ?
13:07 -Je permets.
13:09 Puisque l'emprunt aura lieu de mon vivant.
13:12 Du moins, je l'espère.
13:14 -Serait-il possible de savoir ?
13:16 -Si à l'occasion de cette nouvelle, vous ne buvez pas de ce vin,
13:20 vous me ferez beaucoup de peine.
13:22 ...
13:24 -Une larme. -De joie, bien entendu.
13:27 -Cela va sans dire.
13:29 -A toi, Claire. -Elle est pas mariée.
13:32 -On ne parle pas la bouche pleine.
13:34 -Le mariage, c'est périmé. Un vieux truc hors d'usage.
13:37 -Non.
13:39 -Réagissez, Adrien.
13:42 -Ce vieux truc hors d'usage est le meilleur moyen
13:45 de rendre les enfants heureux.
13:47 -Ah !
13:49 -Je voudrais bien savoir... -Il y a du nouveau dans ta sauce.
13:53 -Oui, mais pas que dans la sauce.
13:56 Pour le "du nouveau", y en a du nouveau.
13:59 -Pourrait-on savoir qui est le père ?
14:02 -Le père ? C'est pourtant un élément de la famille
14:05 que vous n'accordez pas une grande importance.
14:08 -Je ne me permettrai pas... -Philippe, vous nous emmerdez.
14:12 -Eh bien, en attendant que Claire trouve un père à cet enfant,
14:16 je vous propose que nous le soyons tous.
14:19 Voilà. Et maintenant, joyeux Noël.
14:22 -Joyeux Noël.
14:24 -Joyeux Noël.
14:27 ...
14:35 ...
14:45 ...
14:49 -Claire ! Viens, ma chérie.
14:51 Tiens, voilà. J'espère que tu seras contente.
14:54 ...
14:57 Pauline ! Pauline, viens, ma chérie.
14:59 Tiens, ta petite enveloppe.
15:02 ...
15:12 -Si tu veux, tu peux me couper l'enveloppe de Bernard d'Or.
15:16 -Oh, les gars !
15:18 ...
15:23 -C'est madame qui m'a gâtée comme ça.
15:26 -Vous êtes une...
15:29 -Ah, c'est superbe. -Merci, monsieur.
15:31 ...
15:33 -Gaston !
15:36 Allez, viens, mon petit bonhomme. Voilà.
15:39 -Merci, grand Maya.
15:41 -Allez, mon chéri. Adrien !
15:43 ...
15:45 -Merci, maman. -Tu devines ?
15:48 -Oui, je crois.
15:50 ...
15:56 -Alors, ma petite chérie ? Bon Noël ?
15:59 ...
16:01 -Avec un tréma sur le E.
16:04 ...
16:06 -Regarde.
16:08 -Mais qui m'a offert ça ?
16:10 ...
16:19 -Tu vois ? La cloche à orages.
16:23 On dirait qu'elle fonctionne toujours.
16:26 ...
16:28 -Je t'en supplie. J'ai besoin de cet argent.
16:31 Il faut que tu me le donnes. Je te rembourserai.
16:34 -Mais toi aussi, tu as eu de l'argent de grand-mère.
16:38 Qu'est-ce que tu vas faire de tout ça ?
16:40 ...
16:42 -Je peux pas te le dire.
16:44 Je te verserai des intérêts. 14 %.
16:47 C'est...
16:50 C'est vital.
16:52 ...
16:56 -Ça pourrait aller avec 12 %. -Oh, merci !
16:59 ...
17:03 -Vital...
17:06 ...
17:08 ...
17:24 ...
17:42 -C'est pour Coldet-Moget, tout ça ?
17:44 -Tu n'as pas l'air de te rendre compte. C'est un écrivain important.
17:48 Je lui ai parlé de toi. Il a très envie de te connaître.
17:51 -Moi ?
17:53 ...
17:57 ...
18:09 -Je te offre un exemplaire de son dernier bouquin.
18:13 ...
18:36 -Bonjour, Pauline.
18:38 ...
18:40 -On dirait que vous êtes encore en retard.
18:43 ...
18:45 C'est pour vous.
18:47 -Non, merci.
18:49 -Mais, Pauline !
18:51 ...
19:03 -Tiens.
19:04 Ça vous tiendra toujours au corps pour la route.
19:09 -Habitant du cru ? -Non.
19:11 C'est M. Adrien qui me les a rapportés.
19:14 Il a ses coins.
19:16 -Ah ! Et peut-on savoir ?
19:19 -Le cimetière. Il paraît que ça pue l'huile.
19:22 Il voulait que je les fasse pour le jour de Noël.
19:25 -Pourquoi ça en rillette ?
19:27 -Parce qu'on ne mange pas son prochain le jour de la naissance de Jésus.
19:31 ...
19:38 ...
19:43 -En plus, toi, tu pars.
19:45 -Et mes malades qui les soigneraient ?
19:48 Et en plus de quoi ?
19:50 -De rien.
19:52 De tout.
19:54 ...
20:01 ...
20:08 ...
20:19 -Tiens plus fort ! Tu me laisses tout le temps !
20:22 ...
20:30 -Quelque chose ne va pas ? -Non.
20:33 ...
20:35 -Ah ! Tire pas !
20:37 ...
20:42 ...
20:51 -Ah ! -Attends !
20:54 -Ah ! -Ah !
20:56 -C'est pas un jeu ! J'ai la poirette qui colle.
20:59 -Toujours la poirette qui colle. -Le petit, un peu tenu.
21:03 -On va en amener le jour de la symplacide.
21:06 ...
21:13 -Un peu de calme, on ne peut pas lire.
21:16 -Attendez. -Attention, tonton.
21:18 -Non, non. -Monsieur ou madame ?
21:21 -Quel monsieur ? Vous voyez bien que nous sommes occupés.
21:25 -Je veux continuer. -Maman !
21:28 -Non, non ! Attends !
21:30 ...
21:34 -Je commence à me demander si vous viendriez.
21:37 -Bonjour.
21:39 -Maman, c'est Antoine Delonnet. -En effet, monsieur.
21:43 -Il paraît que vous faites des choses remarquables.
21:46 -Docteur Delonnet, mon oncle. -Bonsoir, monsieur.
21:50 ...
21:56 ...
21:59 -Claire, comment ça va ?
22:02 ...
22:07 -Il se porte bien. Et moi aussi.
22:10 ...
22:12 -J'en suis très heureux. Sachez-le.
22:15 Je suis vraiment très, très heureux.
22:18 ...
22:23 -Voyez-vous, monsieur, dans la vie, j'ai pu constater une chose.
22:27 Un arbre planté dans le bonheur tient le coup beaucoup mieux que les autres.
22:31 On n'a jamais su pourquoi.
22:34 -Monsieur, je voudrais bien savoir quelle chambre je dois préparer.
22:37 -Une salle des fêtes, bien sûr.
22:40 ...
22:45 ...
22:49 ...
22:54 ...
22:59 ...
23:04 ...
23:09 ...
23:14 ...
23:19 ...
23:25 ...
23:30 ...
23:35 -Monsieur Moreau, Dijon-Marseille, 31 décembre, 16h30.
23:42 Demain. C'est pas possible.
23:45 Dijon-Marseille.
23:48 ...
23:54 ...
23:58 -Qu'est-ce que tu fous ? -Rien.
24:01 ...
24:04 -Papa revient bien demain passer le réveillon avec nous.
24:07 -Bien sûr. Pourquoi tu me demandes ça ?
24:11 -Pour rien. Pour savoir.
24:13 ...
24:17 -Andine, tu viens ?
24:19 ...
24:25 ...
24:30 ...
24:35 ...
24:40 ...
24:47 ...
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25:03 ...
25:08 ...
25:13 ...
25:19 ...
25:24 ...
25:29 ...
25:34 ...
25:39 ...
25:44 -Non !
25:46 ...
25:47 -Qu'est-ce que tu fais là ?
25:49 ...
25:54 ...
25:59 ...
26:05 -Qui est-ce ?
26:06 ...
26:11 ...
26:18 -N'aie pas peur. C'est l'uniforme de l'oncle Marcel.
26:21 Je l'ai trouvé au grenier. Il avait tellement froid.
26:26 Quand on l'a trouvé, il avait qu'un pyjama.
26:30 Il n'y en a pas un. -Quand vous l'avez trouvé ?
26:33 -Gaston et moi.
26:34 ...
26:36 Gabriel, je t'ai apporté un peu de bouillon bien chaud.
26:41 ...
26:48 ...
26:50 ...
26:54 -Mais il foie absolument. Tu bois.
26:56 Comment veux-tu aller à Marseille si tu ne bois pas ?
26:59 -Il ne peut pas. Il étouffe.
27:02 -Mais hier, il a mangé. Il allait mieux, je t'assure.
27:06 Il avait presque plus de fièvre.
27:08 -Ce soir, il y en a. Il faut prévenir quelqu'un.
27:11 -Non, surtout pas.
27:13 Si on avertit, ils vont le reprendre.
27:16 ...
27:22 -Je vais t'aider, je te promets.
27:24 Mais qui est-ce ?
27:26 -C'est Gabriel. Il se cachait dans un tunnel.
27:29 Il s'est échappé d'un centre de rééducation.
27:33 Et après, quand on les reprend,
27:35 il faut un mois de cellule, tout seul, dans le noir.
27:38 -Combien de temps tu le caches ?
27:40 -Depuis la veille de Noël.
27:42 On a acheté un chauffage.
27:45 ...
27:53 -Cécile, va vite réveiller Alexis.
27:55 Qu'il amène sa voiture le plus près possible d'ici.
27:58 Il faut qu'on l'emmène à l'hôpital.
28:00 -Mais on ne peut pas...
28:03 On ne peut pas le soigner à la maison ?
28:05 -Non, il est pas malade.
28:08 Allez, dépêche-toi, Cécile.
28:10 Pauline, tu veux m'aider ?
28:12 ...
28:19 -Vous en faites pas, mon vieux. On va vous tirer de là.
28:22 On serait bientôt au chaud dans un lit.
28:25 L'hôpital est loin d'ici ?
28:27 -Je connais un raccourci.
28:29 Pauline, je pense que tu devrais avertir ta mère.
28:33 ...
28:38 -Il n'y en a plus que pour Claire.
28:41 Les autres peuvent en baver, mais tout le monde s'en fout.
28:44 Cécile, ça fait une semaine qu'elle bouffe rien.
28:47 Qu'elle rigole plus, qu'elle a des yeux comme ça.
28:50 Mais Claire et Antoine, Antoine et Claire, on regarde rien d'autre.
28:53 ...
28:56 -Quel âge a-t-il ?
28:58 -En tout cas, pas celui de crever.
29:00 ...
29:03 -On fera tout pour l'en sortir.
29:05 Tout.
29:08 Je te le promets.
29:10 ...
29:13 -Quand je pense qu'on ne m'a rien dit...
29:15 Une potiche, voilà ce que je suis.
29:17 Non, non, non, Adrien, n'essaie pas de me démentir.
29:21 Je suis une potiche, voilà tout.
29:23 Personne, aujourd'hui, ne m'empêchera de prendre du café.
29:26 -Mais enfin, vous savez...
29:28 -Surtout qu'on ne me parle pas de mon coeur.
29:31 ...
29:35 ...
29:38 ...
29:41 ...
29:44 ...
29:46 -Alors ? -Très brillant.
29:49 On parle de pleurésie.
29:51 Antoine va nous rappeler.
29:53 ...
29:55 -Peut-on savoir de qui vous parlez ?
29:57 -Un jeune homme qu'on a dû envoyer d'urgence à l'hôpital.
30:01 -Un jeune ? -Quel jeune ?
30:03 -Un gentil.
30:05 -Comment le sais-tu ? -Cecil et moi l'avons trouvé sous le tunnel.
30:08 -Le regard de Dieu, ce café !
30:10 On l'a attendu assez longtemps pour pouvoir le déguster en paix.
30:14 ...
30:19 -Donc, si je comprends bien, vous avez trouvé un jeune homme sous un tunnel.
30:23 -Et vu la saison, comme il avait plutôt froid, on l'a ramené ici.
30:26 -Ici ? À la maison ?
30:28 -Enfin...
30:30 Presque.
30:32 -Avec l'aide de Gaston, évidemment.
30:34 Et je suppose sans prendre l'avis de personne.
30:38 -J'avais trop peur de vous. C'est moi qui faisais le lien.
30:41 -Tu n'as jamais entendu parler de délinquants ?
30:44 Ou de drogués, non ?
30:46 -Philippa, si vous appreniez à juger avec votre coeur plutôt qu'avec vos oreilles,
30:51 si Cécile avait eu la bonne idée de me présenter ce jeune homme,
30:54 c'est avec joie que je l'aurai accueillie à cette table.
30:57 -Avec nos enfants ?
30:59 -Vos enfants. Enfin, le nôtre.
31:01 Ne vivra pas toute sa vie sous votre jupe.
31:03 ...
31:08 -D'abord, Claire, enceinte dans de ses kits.
31:11 Mais tout le monde a l'air de trouver ça parfait.
31:14 Et maintenant, c'est que le char.
31:16 Heureusement que tu ne m'as rien dit.
31:19 Sinon, j'aurais averti la police.
31:21 -Ma chère Philippa, si je me souviens bien,
31:24 l'ancêtre dont vous êtes si fière, Antim de Vordorin,
31:27 considérait le droit d'asile
31:29 comme le premier devoir à exercer dans sa famille.
31:32 L'auriez-vous oublié ?
31:35 -Je ne me laisserai pas insulter davantage.
31:38 Venez.
31:40 Eh bien, vous ne m'avez pas entendue ?
31:45 -Vous avez raison.
31:48 Et vous ?
31:50 Vous vous laissez faire, comme d'habitude.
31:52 -Comme d'habitude.
31:54 Je vous conseille vivement de rentrer chez votre mère à Dijon.
31:58 Je crois que vous regrettiez de ne pas passer le réveillon du 1er de l'an avec elle.
32:02 ...
32:12 -En tout cas, il y a une chose que je voudrais bien savoir.
32:15 -Le docteur Moreau doit porter soin, c'est pour le réveillon ou le déjeuner de demain ?
32:19 -Attendons déjà d'être sûres que le docteur Moreau ne l'oubliera pas,
32:23 comme l'année dernière.
32:25 ...
32:46 -Il va crever, hein ? C'est ça ?
32:49 -On fait tout ce qu'on peut pour lui. -Je connais.
32:53 -Il est comme c'est foutu.
32:56 ...
33:05 -Rester 5 jours dans cette cabane pourrie, ça n'a pas dû arranger les choses.
33:09 -Il était déjà très malade quand il a trouvé dans ce tunnel.
33:13 Au moins, il aura trouvé quelqu'un pour s'occuper de lui.
33:16 -Toi, dans ton camp, quand t'étais prisonnier, tu m'as bien dit qu'il y avait des tuberculeux.
33:21 -Ouais.
33:23 -Il n'y avait pas de chauffage, bien sûr.
33:26 Puis les Allemands, ça m'étonnerait qu'ils les aient soignés.
33:29 Pourtant, ça arrivait qu'ils s'en tirent. -Ca arrivait, mais pas souvent.
33:32 -Il arrive à quelle heure, papa ? -Ben, dans l'après-midi, je crois.
33:37 -Eh ben, il a un terrasse grouillé. Je suis sûre qu'il sortra.
33:40 -Eh ! Eh ben, où vas-tu ? -Attendre mon père.
33:43 ...
33:46 -Toi, j'ai pris une femelle.
33:50 C'est plus tendre.
33:52 Tu vois, tu vas me découper ma truffe.
33:55 Mais fais attention, pas de gâchis, parce que j'en ai pas de rechange.
33:59 ...
34:02 ...
34:05 ...
34:09 ...
34:12 -La cuisine, c'est important. -Hum hum. Qu'est-ce que tu crois ?
34:15 C'est d'abord avec ce qu'on leur met dans l'estomac qu'on soigne les gens.
34:19 Mais il y a aussi la façon d'y mettre, hein ? Faut pas croire.
34:23 ...
34:25 -Ca y est. -Tu vois, ma truffe,
34:28 si tu l'avais coupée n'importe comment, sans y penser,
34:31 eh ben, tu volais toute l'âme au plat.
34:34 C'est pas difficile de faire des enfants, mais il faudrait peut-être y penser après.
34:38 Hein ? Au jour d'aujourd'hui, qu'est-ce qu'on leur offre ?
34:42 Plastique ? Surgelé et compagnie ?
34:45 Puis la maison. Ca veut plus rien dire.
34:48 Plus de présence, plus de chaleur. Allez donc, chacun pour soi.
34:51 Ces pauvres gamins. Comment veux-tu qu'ils s'en tirent ?
34:54 ...
34:58 -Tu sais, en ce moment à Dijon,
35:01 enfin, à l'aéroport de Dijon,
35:04 il y a un passager qui manque dans l'avion pour Marseille.
35:07 Dans ces cas-là, on l'appelle dans les haut-parleurs.
35:10 C'est certainement le dernier appel.
35:14 -J'ai oublié ma crème pour ma sauce. Tu peux pas aller me la chercher ?
35:18 ...
35:21 Tu me la prendras dans le bas du village.
35:24 ...
35:27 -Je te presse pas pour rentrer. Tu lèches un peu les vitrines pour moi ?
35:31 ...
35:34 ...
35:37 ...
35:40 ...
35:43 ...
35:47 ...
35:50 ...
35:53 ...
35:56 ...
35:59 ...
36:03 -Pauline !
36:06 ...
36:09 Vous venez ?
36:12 ...
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36:19 ...
36:22 ...
36:25 ...
36:28 ...
36:31 ...
36:35 ...
36:38 ...
36:41 -Alors voilà.
36:44 Je suis revenu tous les jours ici.
36:47 Mais plus personne pour compter les lumières avec moi.
36:51 Non, vous aviez raison.
36:54 Je me suis conduit stupidement.
36:57 Vous saviez ce que disait mon père ?
37:00 "Avant d'entamer la nouvelle année, fais la paix avec tes ennemis,
37:03 "comme ça, l'année qui vient sera plus légère."
37:07 Alors tout à l'heure, j'ai appelé chez vous. -Vous avez appelé ?
37:10 -Vous venez de partir. Mais Noyer n'est pas si grand, je vous cherchais.
37:13 -Oui, j'avais besoin de marcher.
37:16 De voir un peu la fête.
37:19 ...
37:23 ...
37:26 ...
37:29 ...
37:32 ...
37:33 -Malheur.
37:36 Chanson pour un enfant défunt.
37:39 C'est fou.
37:43 ...
37:46 -Pauline, qu'est-ce qui se passe ?
37:49 Qu'est-ce qui est fou ?
37:52 -Finalement,
37:55 ça aura été un Noël sans tréma.
37:58 Sans tréma du tout.
38:02 ...
38:05 -Mais ce sera peut-être un bon 1er janvier.
38:08 ...
38:11 -Est-ce que l'ours mal léché a le droit de faire un vœu ?
38:14 ...
38:17 Ne changez pas, Pauline. Restez comme vous êtes.
38:20 Si vous saviez,
38:22 ça faisait si longtemps que je n'avais pas rencontré quelqu'un de vrai.
38:25 ...
38:28 Vœu annexe, quand vous serez rentré,
38:32 appelez mon Allah.
38:35 ...
38:38 ...
38:41 ...
38:44 -C'était à moi de partir, pas à lui.
38:47 Avec une vieille carcasse comme la mienne.
38:51 -J'avais cru comprendre que vous croyez en Dieu.
38:54 Je pensais que pour vous, il était évident
38:57 qu'après une vie de chien, on avait une chance de se rattraper un peu là-haut.
39:00 -Il y a intérêt ?
39:03 -Moi, je peux vous affirmer une chose.
39:07 Quand tout a été fini, il souriait.
39:10 ...
39:13 ...
39:16 ...
39:19 -Et toi, écoute-moi bien.
39:23 Plusieurs fois, il a dit ton nom. Tu l'as aidé vraiment.
39:26 ...
39:29 -Je sais pas ce que j'ai foutu avec cette putain de fermeture
39:32 qui arrête pas de se coincer.
39:35 Tu peux me la ranger ?
39:39 -Viens, on va étudier ça.
39:42 ...
39:45 ...
39:48 ...
39:51 -Ah !
39:55 Et voilà !
39:58 -Qu'est-ce que tu dirais d'un bon vin avant l'année prochaine ?
40:01 ...
40:04 -Dépêche-toi, on va rater le premier bout !
40:08 ...
40:11 ...
40:14 -Bonne année, tout le monde !
40:17 ...
40:20 -Oh ! Pas tous à la fois !
40:23 Ne gâchez pas le plaisir, mes enfants !
40:27 ...
40:30 ...
40:33 ...
40:36 ...
40:39 ...
40:43 -Je peux te souhaiter d'être une écrivaine célèbre, comme Paul Desmoges.
40:46 -Et tu parleras de quoi dans tes livres ? -De tendresse.
40:49 -Ah ! Alors de nous, j'espère. -Et n'oublie pas ta sœur préférée.
40:52 -Et ton cher cousin Gaston. -Et les escargots de Bourgogne.
40:55 ...
40:59 -Et Gabriel, débrouille-toi pour qu'ils vivent toujours.
41:02 ...
41:05 ...
41:08 ...
41:11 ...
41:15 ...
41:18 -La fuite, c'est dégueulasse, j'ai trouvé. Garde-moi ces flammes.
41:21 -Dégueulasse !
41:24 ...
41:27 -Antoine veut m'épouser et reconnaître l'enfant.
41:31 -Que demande le peuple ?
41:34 -Je croyais que tu l'aimais.
41:37 -Justement.
41:40 Le mariage, c'est long. Pas envie qu'on se déchire un peu.
41:43 -Mais alors, qu'est-ce que tu voudrais ?
41:47 ...
41:50 -Vivre un peu avec lui, comme ça, pour voir.
41:53 ...
41:56 ...
41:59 -Mais Antoine, c'est la bague au doigt ou rien.
42:03 ...
42:06 -Et lui, qu'est-ce qu'il en pense ?
42:09 -Lui, il est chiant, il veut un père.
42:12 ...
42:15 ...
42:19 -A un moment, j'ai cru que tu étais un peu amoureuse d'Antoine.
42:22 -Antoine ?
42:25 Mais t'es folle. Il est bien trop sérieux pour moi.
42:28 Et puis, n'oublie pas que tu es d'une autre génération, ma vieille.
42:32 ...
42:35 -Mais qu'est-ce que vous faites ? Vous êtes folle.
42:38 -J'avais dit que je me chargerais de ça.
42:41 ...
42:44 -C'est qui ?
42:47 Personne.
42:51 Tu me raconteras ?
42:54 ...
42:57 ...
43:00 -Le soir, nous repartons pour la maraite.
43:03 Je ne peux pas croire que les jours rallongent déjà.
43:07 Presque cinq minutes par jour, c'est énorme.
43:10 ...
43:12 L'enfant de Claire naîtra en avril.
43:15 En avril, comme par hasard, Gabriel aurait eu 20 ans.
43:18 Parfois, j'ai envie de crier, de toutes mes forces.
43:21 Je ne sais même pas si ce serait de souffrance...
43:24 ...
43:26 ... ou de bonheur.
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46:09 - C'est chouette ! Un paque de nouveau pour encacher des oeufs dans le jardin.
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