Mathieu Bock-Côté propose un décryptage de l’actualité des deux côtés de l’Atlantique dans #FaceABockCote
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00:00Quasiment 19h sur CNews, merci d'être avec nous pour face à Mathieu Bocoté, cher Mathieu, bonsoir.
00:06Bonsoir.
00:07Bonsoir Arthur de Vatrigan.
00:09Bonsoir Eliott.
00:10Bonsoir Sandra Ciombo.
00:11Le point sur l'information c'est avec vous.
00:13A la une, ce samedi, François Hollande fait son retour surprise en politique pour les élections législatives.
00:19L'ancien président a confirmé sa candidature dans son fief en Corrèze.
00:23Il a été investi par la fédération départementale du PS dans le cadre du nouveau front populaire.
00:28Il évoque une décision inédite car la situation est grave, selon lui, face à la perspective d'une victoire du Rassemblement national.
00:35Sur le terrain, 75 000 opposants à l'extrême droite ont défilé ce samedi à Paris.
00:39Ce sont les chiffres de la préfecture de police.
00:41Ils ont répondu à l'appel du syndicat d'association et du nouveau front populaire.
00:46Quelques incidents ont été signalés au fil du parcours.
00:48Au moins sept personnes ont été interpellées.
00:51Et puis à l'international, l'armée israélienne poursuit son opération dans la bande de Gaza ce samedi.
00:55Des bombardements et combats au sol ont eu lieu, notamment à Rafat.
00:58Ça a annoncé la mort de huit soldats.
01:00La guerre entre Israël et le Hamas a ravivé ces derniers jours.
01:03Des tensions à la frontière libanaise et au Yémen.
01:08A la une de face à Mathieu Bocoté sur les vestiges de la Nupes, un nouveau front populaire se construit et toutes les digues sautent.
01:15Un candidat condamné pour violence conjugale, ça passe.
01:18Un parti politique dont l'un des responsables est visé par une enquête pour apologie du terrorisme, ça passe.
01:24Un fichier parachuté à Avignon, ça passe aussi.
01:27Car le mal, le grand danger, c'est l'extrême droite.
01:30Lutter contre la peste brune permet toutes les compromissions.
01:33Et on en parle dans un instant.
01:35Au programme également, et cela rejoint notre premier thème,
01:38ces livres sont parfois tristement prophétiques.
01:40Michel Houellebecq a-t-il encore une fois frappé.
01:42Pourquoi soumission de l'auteur correspond dans les grandes lignes à ce que nous vivons aujourd'hui ?
01:47L'extrême centre, la tendance gauche caviar,
01:50est prêt à tout pour éviter que le RN arrive au pouvoir.
01:53Décryptage dans cette émission.
01:55Enfin, cher Mathieu, vous recevez ce samedi soir Charles Gave, économiste.
01:59On parlera du programme économique du front populaire.
02:01On rase, gratiste.
02:03Et à l'heure où la dette se creuse, les finances du pays sont en berne,
02:06à l'instabilité politique doit-on craindre ?
02:08L'instabilité économique, une explosion des taux d'intérêt.
02:11Voilà le programme de face à Mathieu Bocoté.
02:14Face à Mathieu Bocoté, c'est parti !
02:21Mathieu Bocoté, c'est un extrait qui a beaucoup fait parler de passages sur BFM.
02:33Nicolas Meyer-Rossignol, le maire de Rouen, a voulu mettre en garde contre l'arrivée du camp national
02:39qu'il appelle l'extrême droite au pouvoir.
02:42Mais il l'a fait de manière bien étrange et c'est sur cette histoire que vous souhaitez revenir d'abord.
02:47Alors vous avez peut-être l'impression, moi je l'ai très souvent,
02:50l'impression que dans l'espace public, non seulement on présente les faits de manière biaisée,
02:55non seulement quelques fois on omet de présenter certains faits,
02:59mais de temps en temps on se dit mais ce type devant nous ment ouvertement.
03:03Mais j'essaie de me convaincre, non il ne ment pas dans les faits,
03:07il tordait la réalité mais il n'allait pas jusqu'aux mensonges purs.
03:11Franchement aujourd'hui, je suis obligé de constater que des gens en politique,
03:15très fréquemment, mentent de la manière la plus sordide.
03:18Je raconte les événements.
03:20Nicolas dit maire-Rossignol, dis-je, maire-socialiste de Rouen,
03:24qui explique sur BFM, c'est sur BFM je crois,
03:27il explique qu'il redoute l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir,
03:32il redoute l'arrivée de cette force au pouvoir
03:35et il donne comme exemple de ce qu'il redoute le fait que dans sa ville, lui,
03:39une synagogue a été brûlée récemment, attaquée récemment.
03:44Alors là, le journaliste répond parce qu'il se dit qu'il y a quand même un Guy Souroche.
03:48Il dit, mais qui a attaqué la synagogue? Il était à l'extrême droite?
03:52Et là, maire-Rossignol dit, non, non, non, c'est un monsieur, un monsieur.
03:56Oui, mais quel monsieur?
03:58Alors le journaliste insiste, un monsieur. Il refuse de répondre.
04:02Et finalement, ce qu'on comprend, c'est que celui qui a attaqué,
04:05c'était un migrant clandestin qui avait attaqué la synagogue.
04:11On comprend les motifs qui le commandaient, c'est le signe de l'antisémitisme.
04:14Or, ce que nous explique alors le maire socialiste de Rouen,
04:18il dit, oui, mais moi, ce qui m'inquiète, c'est la récupération.
04:21C'est la récupération. Donc là, on cherche à comprendre le raisonnement.
04:25Ce que nous dit finalement le maire socialiste de Rouen,
04:28c'est si l'extrême droite arrive au pouvoir,
04:32il y aura des agressions de migrants contre les synagogues possiblement
04:37et ça fera le jeu de l'extrême droite.
04:39Si j'ai bien compris, c'est le raisonnement qui nous est proposé.
04:42Mais autrement dit, soyons sérieux.
04:44Pour parler, pour donner un exemple concret de ce qu'il redoute
04:50si le RN prenait le pouvoir, ce maire socialiste,
04:53Nicolas-Émile Rossignol, inverse la réalité.
04:56Il ment ouvertement. Il dit globalement, s'il y a eu cette agression,
05:01ce n'est pas à cause de l'agresseur, mais globalement,
05:03ça sert finalement l'extrême droite, comme il nous dit.
05:06C'est quand même fascinant.
05:07Est-ce que c'est la première fois qu'on voit quelque chose de semblable?
05:10Non. Oui, c'est en passant.
05:12Lorsqu'on le fait remarquer, vous savez, dans l'Alliance,
05:14le Nouveau Front Populaire, il y a quand même un enjeu d'antisémitisme.
05:17Il dit non, non, non, à l'échelle de l'histoire,
05:19l'antisémitisme, ça ne touche l'extrême droite,
05:21ça ne nous concerne d'aucune manière.
05:23Donc c'est purement déclaratif.
05:25Ça m'a fait penser à quelque chose en 2022,
05:27au moment de la présidentielle, une scène assez atroce.
05:30Jérémie Cohen, on s'en souvient, ce jeune garçon,
05:33ce jeune juif qui avait été tué.
05:37Et Carole Delga, la grande figure du socialisme mondain,
05:41est invitée à commenter.
05:43Et que dit Carole Delga? C'était sur Sud Radio.
05:46Elle dit, à propos, je précise que ceux qui l'avaient agressée,
05:49c'était du profil, appelons ça profil des quartiers,
05:52parce qu'on en comprenait.
05:53Ce qu'elle nous dit, car on ne peut pas avoir
05:56la moindre complaisance envers les idées d'extrême droite,
06:00et elle ajoutait, quand on veut avoir une république
06:02où chacun a sa place, où chacun peut croire
06:05ou ne pas croire, on doit être contre l'extrême droite.
06:08On trouvait là aucune trace de l'antisémitisme des banlieues
06:11qui venait de frapper ce jeune Jérémie Cohen.
06:15Encore une fois, agression contre un jeune juif
06:18sous le signe de l'antisémitisme islamiste,
06:20c'est la faute à l'extrême droite, encore une fois.
06:23Ça commence à être assez agaçant.
06:25Jeudi, soit dit en passant, sur le même registre,
06:27Manuel Bompard, figure centrale de La France Insoumise,
06:31qui, pour expliquer qu'il n'a rien à voir
06:33avec l'islamisme dans son camp, pardonnez-moi,
06:36avec l'antisémitisme, il dit, en fait, c'est Emmanuel Macron
06:39qui, en commémorant Charles Maurras,
06:41alors que dans les filles, c'est normal,
06:43le nom de Maurras est apparu dans son livre de commémorations,
06:45ça a été réglé en l'espace de quelques jours,
06:47il dit, ça, c'est le véritable antisémitisme,
06:49nous, on n'a rien à faire avec cela.
06:51Donc, encore une fois, une inversion de la réalité.
06:54Et une scène, ensuite, plus importante que les autres,
06:57je crois, parce qu'elle nous montre bien
06:59les méthodes d'enquête d'une certaine gauche médiatique,
07:01c'était sur une autre chaîne d'info, hier, cette fois,
07:04et on nous parle de Pierre-Romain Tionnet,
07:06qui est le conseiller proche de Bardella,
07:08qui est aujourd'hui député européen,
07:10et on nous montre une scène où on le présente apparemment
07:12comme le représentant d'une jeune droite violente,
07:15une droite qui agresse, une droite qui décide
07:18de frapper ses adversaires.
07:21La scène qu'on nous présente, pour peu qu'on soit sérieux,
07:23on voit dans les films que c'est une équipe
07:25de la cocarde étudiante, le syndicat étudiant de droite,
07:28qui allait passer des tracts,
07:30qui se fait attaquer par des antifas,
07:32ils se font attaquer, ils se défendent.
07:34Comment cela nous est raconté sur cette chaîne d'info?
07:38Eh bien, c'est celui qui se défend,
07:40qui est accusé d'être un agresseur.
07:42C'est quand même exceptionnel.
07:44Donc, celui qui se défend, agresse,
07:46et on en arrive à la conclusion, voilà le signe
07:48que c'est cette fameuse extrême droite
07:50qui verserait dans la violence physique,
07:53la violence politique.
07:55Ce qu'on voit, systématiquement,
07:57systématiquement, le récit est inversé.
08:00Il y a un mensonge qui devient,
08:02qui s'institutionnalise dans le récit médiatique,
08:05et le commun est mortel sans qu'on lui ment,
08:07mais pour la plupart du temps,
08:09il y a assez peu de décryptage, comme tu dirais,
08:11donc il est véritablement noyé sous une pluie de mensonges.
08:14Mathieu Bocoté, mais qu'est-ce que nous dit
08:17une telle narration dans notre rapport à l'actualité?
08:21Eh bien, j'y reviens, qu'une forme d'institutionnalisation
08:23du mensonge au service du régime.
08:25Je donne un autre exemple, de Gabriel Attal.
08:27C'est plus surprenant de sa part, c'est un homme
08:29qui n'a pas les travers de la gauche radicale,
08:31normalement, qui nous dit, il citait un tweet
08:33ou un fou furieux d'une mouvance groupusculaire
08:37fascisante qui dit, si le RN prend le pouvoir
08:39dans trois semaines, on va pouvoir se déchaîner
08:41sur les PD, dit-il, quelque chose comme ça,
08:43un propos évidemment scandaleux, atroce.
08:45Mais soyons sérieux, les agressions contre les homosexuels
08:47en France aujourd'hui, les agressions
08:49contre les LGBT au sens large,
08:51ça vient vraiment de la jeunesse
08:53d'extrême droite fascisante radicalisée?
08:55Il n'y a pas une dimension autre
08:57qui apparaît dans ces violences aujourd'hui
08:59contre, c'est ce qu'a dit Laurent Berton.
09:01Laurent Berton a dit, est-ce que je pourrais avoir
09:03les chiffres? Est-ce que je pourrais avoir
09:05les chiffres pour avoir le profil
09:07des agresseurs, des homosexuels
09:09en France aujourd'hui?
09:11Il se pourrait qu'ils ne viennent pas de Versailles.
09:13Ensuite, qu'est-ce qu'il y a là-dedans?
09:15Deux choses.
09:17Il y a le récit de la diversité heureuse
09:19qui est le récit médiatique obligatoire
09:21auquel on doit tous souscrire,
09:23qui s'accompagne de notre récit.
09:25La seule véritable menace, quel que soit
09:27l'enjeu, c'est l'extrême droite.
09:29Peu importe ce qui arrive, c'est l'extrême droite
09:31le danger. Et si les événements
09:33surviennent, surgissent
09:35et peuvent favoriser la montée
09:37de l'extrême droite, entre guillemets,
09:39eh bien, ces événements, on doit les taire
09:41parce qu'ils seront sinon récupérés
09:43par cette extrême droite pour justifier
09:45pour alimenter
09:47sa progression.
09:49De ce point de vue, on comprend pourquoi le contrôle
09:51de l'information est aussi important
09:53à gauche pour empêcher
09:55l'expression publique de ces faits,
09:57pour empêcher le dévoilement public
09:59des faits qui viennent nous troubler, pour dévoiler
10:01les mensonges atroces du maire
10:03de Rouen dont je vous parlais tout récemment.
10:05Eh bien, qu'est-ce qu'on doit faire?
10:07On doit, dans ces circonstances, faire taire
10:09les sources d'informations qui pourraient
10:11fragiliser les récits médiatiques dominants.
10:13Et ça, franchement, c'est...
10:15On comprend pourquoi certains veulent
10:17fermer des chaînes télé, pourquoi certains veulent
10:19contrôler le discours public.
10:21Il n'en demeure pas moins, Mathieu Bocoté,
10:23que cette gauche se présente unie à ces élections
10:25législatives. Comment parvient-elle
10:27à surmonter ces désaccords?
10:29Parce que la gauche n'est pas
10:31un camp politique. La gauche est une religion.
10:33C'est-à-dire, la gauche...
10:35Je parle pas ici, on s'entend, des politiques sociales
10:37démocrates, de partage de la richesse.
10:39Je parle de la gauche idéologique.
10:41La gauche idéologique, c'est être de gauche
10:43en condition pour participer à une humanité meilleure.
10:45Ceux qui ne sont pas de gauche
10:47sont des humains moralement dégradés.
10:49Ceux qui ne sont pas de...
10:51Et la droite, inversement, c'est la figure
10:53du mal en tant que telle, politiquement.
10:55Ce qui fait qu'on voit, aujourd'hui,
10:57ces derniers jours, je vais vous donner quelques exemples
10:59de ces gens qui font des déclarations
11:01qui tiennent compte des questions morales,
11:03comme on dit, mais qui les laissent de côté
11:05complètement parce que ce qui est le plus important,
11:07c'est l'avenir de la gauche et l'unité de la gauche
11:09ou de la même de son programme.
11:11Un autre exemple de gauche comme référence d'opprimé.
11:13François Calfon, du Parti socialiste,
11:15nous explique, c'est à propos
11:17d'Adrien Quatennens, qui a eu l'histoire
11:19que l'on sait avec son épouse,
11:21qui est une histoire assez violente.
11:23Calfon dit, on a décidé
11:25de ne pas le soutenir.
11:27Le journaliste dit, d'accord,
11:29ce n'est pas un candidat du Front populaire.
11:31Il dit, oui, il va être Front populaire,
11:33mais nous, on refuse
11:35de placer le logo du Parti socialiste
11:37avec lui.
11:39C'est exceptionnel.
11:41Raphaël Arnault, le militien
11:43antifa d'extrême gauche,
11:45violent. Alors ça,
11:47ça ne dérange plus. C'est l'équivalent,
11:49il faut comprendre, c'est l'équivalent
11:51s'il y avait un militant du GUD,
11:53militant, actif, ouvertement,
11:55sur une liste du Rassemblement national.
11:57Ça ferait scandale, avec raison.
11:59Mais là, ça ne dérange pas.
12:01Poutou, du NPA. On le sait,
12:03je ne reviens pas sur la fameuse déclaration
12:05sur le 7 octobre, parce qu'on l'a bien entendu,
12:07ça ne dérange plus. Tous ceux qui considèrent
12:09que l'antisémitisme est atroce ne jugent pas
12:11que le NPA contribue
12:13de manière... participe
12:15à cet antisémitisme nouveau en France.
12:17Glucksmann, Glucksmann,
12:19qui ne dit plus jamais d'accord avec ces gens,
12:21dans les faits, au nom de l'union de la gauche,
12:23eh bien, il laisse de côté tout ce qu'il présentait
12:25comme ses principes. Et François Hollande,
12:27le socialisme débonnaire
12:29gouvernemental, qui va se rallier
12:31à l'extrême gauche, la gauche la plus radicale,
12:33la gauche la plus violente,
12:35elle se rallie dans l'espoir d'avoir une progression,
12:37d'être promu comme premier ministre un jour,
12:39de revenir dans le jeu. Chaque fois, il y a cette idée
12:41que si vous êtes de gauche, tout peut vous être pardonné,
12:43pour peu que vous vous soumettiez à l'alliance,
12:45pour peu que vous vous soumettiez à ce camp.
12:47Et ça nous ramène à une chose importante.
12:49Quand la gauche
12:51gagne les élections, elle dit que c'est les peuples
12:53triomphants qui doivent accéder
12:55au pouvoir pour enfin faire les grands changements
12:57de société, et là, c'est une rupture irréversible.
12:59Quand la droite, entre guillemets,
13:01gagne les élections, il faut faire descendre
13:03la troupe dans la rue, il faut faire descendre
13:05les éléments violents dans la rue, il faut faire descendre
13:07les manifestants dans la rue, pour faire en sorte
13:09que la foule manifeste contre le peuple.
13:11Ce qu'on a devant nous, il faut bien le dire,
13:13c'est une gauche où la social-démocratie a capitulé
13:15pour s'inscrire dans une alliance plus large
13:17d'une gauche, version 1793.
13:19Arthur de Vatrigan,
13:21sur cette séquence historique et ce rapport
13:23de force déséquilibré médiatico-politique,
13:25où la gauche
13:27est présentée comme les sauveurs,
13:29et la droite comme le grand danger.
13:31Nos chers
13:33téléspectateurs ne le savent peut-être pas,
13:35alors on va leur rappeler,
13:37nous autres journalistes et journalistes politiques,
13:39comme vous, on ne fait pas un métier facile,
13:41parce qu'à peine allons-nous nous laver les mains
13:43qu'il y a deux tronçons d'âge de tête et un mort qui ressuscite.
13:45La dernière exemple,
13:47c'est François Hollande, alors on nous annonce
13:49qu'il est candidat à la députation,
13:51un poste qui sait mieux ses dimensions,
13:53ça, il faut le reconnaître, puis finalement,
13:55le parti socialiste dit non, on ne l'a pas investi,
13:57et puis finalement, on a appris qu'il s'y investit,
13:59par la fédération de Corrèze du Parti Socialiste.
14:01Donc, ça va tellement vite,
14:03qu'à l'instant même où on parle, imaginons peut-être,
14:05J.B.Bertrand a fait une alliance avec les communistes
14:07pour faire don de sa personne contre le fascisme,
14:09ou Bruno Le Maire est en train de négocier
14:11avec Ciotti, en Lousdé, pour se faire parachuter
14:13dans la Creuse,
14:15sous l'étiquette bloc national, en laissant évidemment
14:17son ardoise de 1000 milliards de dettes à Paris.
14:19Mais dans cette grande clarification,
14:21qui est intéressante et qui n'est pas encore terminée,
14:23certaines choses
14:25ont changé, pas beaucoup,
14:27et d'autres n'ont pas changé,
14:29comme la gauche. Alors, on va commencer par ce qui est nouveau,
14:31c'est l'excellent
14:33Richard de Cesse, que Mathieu avait invité
14:35il n'y a pas si longtemps, a fait remarquer
14:37qu'en temps normal, nos artistes
14:39annoncent à chaque veille d'élection
14:41que si l'extrême droite
14:43arrive au pouvoir, ils quittent la France.
14:45Cette fois-ci, ils n'ont pas bandit la menace.
14:47Alors, vous avez trois options.
14:49Soit, ils ont compris qu'à force de jouer
14:51devant des chaises vides, leur avis compte autant
14:53que celui de Moncaveli et King Charles,
14:55soit ils pensent sincèrement que l'extrême droite
14:57va gagner, mais bon, la résistance
14:59c'est facile en temps de paix, quand on a une manette,
15:01quand le pouvoir est contre nous,
15:03c'est un peu plus difficile, on ne va pas prendre de risques,
15:05ça demande trop de sacrifices.
15:07Soit, troisième option, ils ont regardé
15:09la manifestation contre l'antisémitisme
15:11il y a quelques mois, ils ont vu qu'était présent
15:13le rassemblement national,
15:15que Macron discutait avec Bélatar,
15:17et que la gauche avait à quoi ponner, et donc ils ont
15:19conclu que finalement, le Bloc national n'était peut-être
15:21pas d'extrême droite. Mais si on revient
15:23à la gauche, ils le font depuis un siècle,
15:25et pourtant, on n'est toujours pas fascinés
15:27par cette capacité à rassembler.
15:29En fait, ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'eux
15:31font de la politique. Et la politique, c'est quoi ?
15:33C'est d'abord les postes,
15:35et ensuite, on verra.
15:37Les idées, le bien commun,
15:39c'est juste de l'habillage de la déventure,
15:41et la France, c'est
15:43une punaise sur une carte. Et encore, quand ils
15:45savent lire une carte, parce qu'on a vu il y a quelques semaines
15:47Mathilde Panot, qui était à deux doigts le placé
15:49le jour d'un à la place de l'océan Indien.
15:51Comme vous me diriez, c'est peut-être un détail, sauf que
15:53s'ils sont au gouvernement et qu'une troisième guerre mondiale éclate,
15:55ce serait quand même dommage de préparer
15:57un plan de bataille en mettant nos armées en papouasie.
15:59Bref, la gauche,
16:01si vous voulez, à chaque élection, c'est le grand reset.
16:03On oublie le passé, on efface
16:05les traces, et on fait un nouveau récit,
16:07ce que fait une partie des médias. C'est le ripollinage
16:09de façade pour cacher
16:11les immondices dans l'arrière-boutique.
16:13Sauf qu'il y a une petite différence, une grande différence,
16:15c'est qu'avec Internet et les réseaux sociaux,
16:17en deux clics, on ressort les dossiers
16:19du placard. Et il faut reconnaître que
16:21certains pédigrés sont
16:23de personnes investies, sont quand même
16:25très chargés. Mathieu en a parlé, celui qui arrive
16:27en tête sur la première match du podium,
16:29c'est Raphaël Arnault,
16:31leader antifa, fiché S,
16:33comme vous l'avez rappelé, que l'incorrect avait révélé,
16:35spécialiste des lynchages,
16:37et qui avait déclaré publiquement,
16:39je le rappelle, qu'Alice Cordier,
16:41patronne des Némésis, il allait lui mettre
16:43une balle dans la tête si
16:45elle venait à Lyon. Alors, on attend toujours
16:47la réaction de Madame Rousseau,
16:49on comprend son hésitation, parce que soit
16:51elle torpille la sororité
16:53si elle reste silencieuse, soit
16:55elle s'indigne, et là elle fondille un peu
16:57le bloc populaire, le front populaire.
16:59Mais on a quand même une petite idée de ce qui va se passer,
17:01puisqu'on a appris que dans les négociations
17:03qui ont traîné plus que d'habitude
17:05dans le front de gauche,
17:07ce qui a fait traîner, c'est le qualificatif
17:09de l'attaque terroriste du 7 octobre.
17:11C'est vrai que torturer des grands-mères,
17:13violer des femmes, tuer des enfants, on ne sait pas
17:15trop comment le qualifier, c'est assez évident.
17:17François Hollande a déclaré qu'il fallait
17:19aller au-delà des divergences,
17:21et Madame Rousseau, qu'il y avait
17:23des progrès à faire sur les impensés
17:25de l'antisémitisme. Donc tout va bien,
17:27et puisqu'en plus on a vu Madame Braune-Pivet,
17:29qui a subi des attaques immondes de Jean-Luc Mélenchon,
17:31a annoncé qu'en cas
17:33de duel au second tour, Rassemblement
17:35National ou Bloc National
17:37contre le front populaire, c'est-à-dire
17:39les alliés ou M. Mélenchon,
17:41elle voterait pour M. Mélenchon et ses alliés.
17:43On continue de parler
17:45de politique pour le deuxième édito,
17:47mais également littérature.
17:49Le Bloc central
17:51commence déjà à donner ses consignes de vote pour le second
17:53tour des législatives, c'est le cas par exemple
17:55de l'ancien ministre Clément Beaune,
17:57qui a soutenu sans hésiter
17:59qu'il voterait pour un candidat à la
18:01France insoumise plutôt qu'un candidat RN.
18:03Et cela, étrangement
18:05ou pas, vous a fait penser
18:07à un certain Michel Houellebecq.
18:09Oui, vous avez raison d'évoquer Clément Beaune, on pourrait aussi dire,
18:11Arthur l'a rappelé, Mme Brune-Pivet,
18:13qui a dit qu'elle voterait pour communiste,
18:15socialiste, ouvert. Elle n'a pas
18:17dit LFI, je précise, contre un candidat
18:19du RN, mais on pourrait lui dire
18:21donc des gens qui se sont alliés avec
18:23LFI, ça ne vous dérange pas tant que ça,
18:25Mme Brune-Pivet, et l'héritage du communisme,
18:27ça ne vous dérange pas tant que ça non plus, enfin.
18:29C'est aussi le cas
18:31du porte-parole du MoDem,
18:33François Bayrou n'a pas encore parlé,
18:35qui en appellera à voter front populaire
18:37contre le Rassemblement National, si c'est le cas, de Bruno
18:39Milienne, il s'appelle. Et qu'est-ce qu'on voit
18:41de plus en plus, en fait,
18:43c'est une bonne partie
18:45du bloc central, comme on l'appelle,
18:47qui, lorsqu'on lui demande RN ou
18:49LFI, RN ou front populaire,
18:51que choisirez-vous, plusieurs disent
18:53naturellement, nous voterons
18:55pour le front populaire,
18:57nous ferons le choix de ce parti.
18:59Alors là, la question que je me suis posée,
19:01ça me fait penser à quoi ? Mais ça me fait
19:03penser à Houellebecq, dans Soumission.
19:05Quel est le récit de Soumission ?
19:07C'est un deuxième tour de présidentiel
19:09de mémoire 2022-2027,
19:11deuxième tour de présidentiel où il y a d'un côté
19:13Marine Le Pen et de l'autre un candidat
19:15qui est des Frères musulmans, globalement.
19:17Et que se passe-t-il ?
19:19Au deuxième tour, la société
19:21constituée, les notables,
19:23la droite modérée, respectable,
19:25tous ces gens, mais la gauche aussi,
19:27évidemment, décident de se rallier
19:29au candidat des Frères musulmans.
19:31Et qui l'emporte ?
19:33Qui s'entraîne la soumission et l'islamisation
19:35de la France ? Alors, on se comprend,
19:37ce n'est pas exactement la même chose
19:39en ce moment. Mais le Bloc central
19:41nous dit clairement et sans gêne
19:43que son véritable
19:45souci, c'est de bloquer à tout prix
19:47cette force satanisée
19:49sortie des enfers, porteuse
19:51de la marque la plus atroce,
19:53l'extrême droite, comme il l'appelle, et ils sont prêts
19:55à toutes les alliances pour cela.
19:57Et dès lors, tous les propos
19:59qu'on pourra comptabiliser, Arthur en parlait,
20:01qui viennent des gens de LFI,
20:03mais pas que de LFI, soit dit en passant,
20:05ne comptent plus.
20:07Ce qui est fascinant à travers cela, il y a quelque chose
20:09qui se joue, c'est que ça révèle
20:11la puissance de l'imaginaire antifasciste
20:13dans notre société.
20:15L'antifascisme demeure
20:17le mythe fondateur
20:19de la vie politique. Et qui parvient
20:21à activer ce mythe fondateur
20:23en redéfinissant toujours
20:25le fascisme en fonction
20:27des besoins du jour ?
20:29Le fascisme, aujourd'hui, globalement, c'est
20:31être favorable à la souveraineté nationale,
20:33c'est être contre l'immigration massive,
20:35c'est s'opposer à la déconstruction des identités
20:37sexuelles. Apparemment, ça, c'est
20:39le fascisme, aujourd'hui.
20:41Mais celui qui maîtrise l'imaginaire antifasciste
20:43est capable de lancer toutes
20:45les frappes nécessaires. De ce point de vue,
20:47les centristes, enfin, cette
20:49part du Bloc central, se montrent
20:51déjà complices au nom
20:53d'une hallucination antifasciste
20:55de la gauche la plus radicale, qui, elle,
20:57pactise avec les islamistes.
20:59Nous sommes moins devant
21:01trois blocs que devant deux blocs
21:03qui s'affrontent sur les ruines d'un autre.
21:05Exactement, exactement. Il y a un
21:07Bloc national, d'un côté, auquel s'est
21:09rallié Éric Ciotti, auquel s'est rallié
21:11Marion Maréchal, auquel s'est rallié Stéphane
21:13Ravier, centré autour
21:15du Rassemblement national. On comprend ça, c'est le Bloc
21:17national tel qu'il émerge aujourd'hui.
21:19Alexandre Devecchio a écrit une très bonne chronique sur ça dans
21:21le Figaro, aujourd'hui. Et, de l'autre côté,
21:23il y a le Bloc de gauche radical,
21:25islamo-gauchiste, woke,
21:27comme vous le souhaitez, qui, de gauche
21:29radicale, disons, la gauche 1793,
21:31qui est dans
21:33une logique d'affrontement véritable
21:35de purge, de purge.
21:37Jean-Luc Mélenchon, cette semaine, dit, si on
21:39prend le pouvoir, on va leur mettre dur.
21:41Autrement dit, on va les frapper fort, on va mater
21:43ceux qui se seront opposés à nous et qui
21:45l'appellent l'extrême droite. Jean-Luc Mélenchon,
21:47qui a dit, soit dit en passant, il y a quelques...
21:49C'était hier. Lorsque je suis né,
21:51un Français sur dix avait un grand-parent étranger.
21:53Dorénavant, c'est un sur quatre.
21:55Il nous dit ensuite, ceux qui s'appellent
21:57Français de souche posent un sérieux
21:59problème à la cohésion de la société.
22:01On comprend ce qu'il veut dire. Il veut mater
22:03cette vieille France qui s'entête
22:05à être française et qui ne veut pas
22:07nécessairement se convertir
22:09à l'idéal diversitaire.
22:11On comprend qu'il y a une tentation de la
22:13violence très forte. Et le Bloc
22:15central, dans les circonstances,
22:17évidemment, c'est un... En fait, c'est un compromis
22:19qui risque de se dissoudre devant
22:21nous, mais je le redis avec
22:23tristesse, ou non pas tristesse,
22:25c'est pas le bon terme. Je le redis avec inquiétude.
22:27Il ne se contente pas de s'opposer aux
22:29extrêmes, entre guillemets, comme ils disent.
22:31Dans les faits, il est prêt à pactiser
22:33avec le Bloc islamo-gauchiste,
22:35woke, décroissance,
22:37loi liberticide,
22:39persécution fiscale, étouffement
22:41bureaucratique, pour être capable,
22:43pour se soumettre au mythe antifasciste.
22:45Est-ce que vous partagez,
22:47Arthur de Vatrigan, le constat
22:49et l'analyse faite par Mathieu Bocoté?
22:51Bien évidemment, le problème
22:53de Michel Houellebecq, c'est qu'il annonce toujours ce qui va
22:55se passer. Dans son mission,
22:57le Premier ministre du Parti islamique
22:59s'appelle François Bayrou.
23:01Il est étonnamment silencieux depuis quelques jours,
23:03même si, vous l'avez rappelé, Mathieu,
23:05le porte-parole de son parti, de Modem, a annoncé
23:07le choix qu'il fera au second tour, à savoir le Front Populaire.
23:09J'attends toujours
23:11avec impatience le prochain roman de Michel Houellebecq,
23:13mais là, je vous avoue, s'il pouvait traîner,
23:15ça m'arrangerait un peu, sauf
23:17s'il dessine un avenir plus radieux,
23:19mais je n'y crois guère, malheureusement.
23:21Eh bien, écoutez, la publicité,
23:23on revient dans un instant.
23:25Notre invité ce samedi soir,
23:27Charles Gave. On va parler
23:29économie. Il y a une toute dernière information
23:31qui vient de tomber, et ça va
23:33concerner les Français et le pouvoir d'achat.
23:35Gabriel Attal qui veut augmenter jusqu'à 10 000 euros
23:37la prime Macron pour les salariés.
23:39Elle était de 6 000 euros, désormais c'est 10 000.
23:41Peut-être que ça sera 15 000 en fonction
23:43des sondages la semaine prochaine. Je plaisante,
23:45bien sûr. La pub.
23:4919h30, quasiment,
23:51sur CNews, la deuxième partie de Face
23:53à Mathieu Bocoté, toujours avec Mathieu, bien sûr,
23:55et Arthur de Vatrigan. Charles Gave,
23:57merci d'être avec nous. – Merci de m'avoir invité.
23:59– On vous retrouve sur ce plateau.
24:01Pourquoi avoir invité Mathieu Bocoté,
24:03Charles Gave, ce soir ?
24:05– Alors, je crois comprendre qu'on nous annonce,
24:07peut-être avec raison, peut-être à tort, nous le saurons,
24:09des secousses économiques, des troubles,
24:11des turbulences économiques, et pas seulement
24:13si les différents partis prenaient le pouvoir
24:15d'une manière ou d'autre. En ce moment, ça va plus ou moins
24:17bien, d'ailleurs, avec le présent gouvernement,
24:19mais avec les alternatives, ça pourrait aussi être compliqué,
24:21ce que je comprends. Donc, pour avoir quelques lumières
24:23sur ces questions, nous recevons Charles Gave.
24:25Charles Gave, bonsoir. – Merci beaucoup.
24:27– Mais une première question, tout simplement, plus large.
24:29Que vous inspire le contexte politique actuel ?
24:31Vous êtes un observateur de la chose,
24:33vous êtes économiste, vous êtes financier, vous êtes écrivain.
24:35Que vous inspire, et vous n'avez pas une estime immense
24:37pour nos élites. Que vous inspire ce contexte ?
24:39– Alors, écoutez, il m'inspire quelque chose.
24:41Je crois que c'était en 2015 ou en 2016,
24:43j'avais sorti toute une série de papiers
24:45pour mes clients. On a à peu près 1 200 clients
24:47dans 65 pays, donc il y en a quelques-uns,
24:49quand même, et on est élu par 23 000 personnes
24:51chaque jour, tous dans les marchés financiers,
24:53donc des gens qui ont un certain pouvoir.
24:55Et j'avais écrit, la gauche et la droite,
24:57c'est fini, il va y avoir maintenant
24:59l'opposition des hommes des arbres
25:01et des hommes des bateaux. Alors, c'est quelque chose
25:03qui vient de la Polynésie française.
25:05Vous avez les hommes des arbres, ce sont ceux qui restent
25:07sous l'arbre, qui attendent que l'eau de votre coco tombe,
25:09et qui sont très contents, qui ne demandent rien à personne.
25:11Et les hommes des bateaux, ils coupent l'arbre,
25:13ils en font une pirogue, ils vont aller voir
25:15si l'île d'à côté n'est pas mieux.
25:17Donc, c'était l'opposition
25:19entre les globalistes
25:21et les locaux, si j'ose dire.
25:23Un anglais, après ça, qui avait appelé
25:25les somewhere et les nowhere.
25:27David Goddard. Oui, je connais,
25:29qui est très sympa, d'ailleurs. Donc, ce qui est en train
25:31de se passer, c'est que
25:33le problème en France, c'est que cette
25:35position est très réelle, on la voit très bien.
25:37Par exemple, monsieur
25:39Macron est tout à fait un homme des bateaux,
25:41et le Le Pen représente
25:43les hommes des arbres français.
25:45Mais en France, on a une espèce d'excroissance un peu
25:47cancéreuse,
25:49qui s'appelle l'extrême-gauche,
25:51et qui continue à vouloir se battre
25:53sur les anciens thèmes.
25:55Et donc, c'est quelque chose qui arrive directement,
25:57si j'ose dire, de la Commune.
25:59Et d'ailleurs, la Commune
26:01aussi pensait que la révolte
26:03contre le pouvoir légal
26:05était légitime.
26:07Le grand drame de la France, c'est qu'on ne peut pas gouverner
26:09la France si la personne
26:11qui gouverne n'est pas légitime.
26:13La légalité, on n'en a rien à foutre.
26:15Il faut qu'il soit légitime.
26:17Et comme les seuls qui s'autorisent à dire qu'il est légitime
26:19et qu'il ne l'est pas, c'est les gens de gauche,
26:21ils vont automatiquement dire
26:23que quiconque est de droite est illégitime,
26:25et donc est incapable de gouverner. Et c'est comme ça
26:27qu'on crée des guerres civiles.
26:29Alors, imaginons différents scénarios. Scénario 1,
26:31le RN l'emporte avec ses alliés
26:33dans quelques semaines.
26:35À quoi peut-on s'attendre ?
26:37On imagine qu'on peut s'attendre à la rue,
26:39les éléments violents de la gauche radicale qui descendent
26:41à la rue, mais à l'au-delà de ça,
26:43à quoi vous attendez-vous dans un tel scénario ?
26:45Alors, j'en ai beaucoup parlé
26:47depuis une semaine avec tous les gens
26:49qui m'ont interrogé.
26:51Et ce que je dis à la chose suivante, c'est que ne vous imaginez pas
26:53une seconde que ceux qui sont
26:57dans ce monde du gouvernement mondial,
26:59qui cherchent un gouvernement mondial, etc.,
27:01qui sont bien organisés, et ils ont un avantage
27:03énorme sur les autres, c'est qu'ils contrôlent
27:05une grosse partie des médias,
27:07ça on le sait depuis longtemps, mais ils contrôlent aussi
27:09la quasi-totalité de la finance.
27:11Et en France, on a
27:13un point extraordinairement
27:15faible, c'est l'état de notre budget
27:17et de notre dette. Donc, si vous
27:19voulez faire plier la France,
27:21la chose la plus simple, c'est simplement
27:23d'attaquer le marché obligataire français,
27:25de demander à ce que...
27:27présenter les titres aux remboursements,
27:29ne pas souscrire
27:31au renouvellement,
27:33comme 50% du budget
27:35est financé par l'extérieur,
27:37si d'un seul coup,
27:39il n'y a plus d'argent qui arrive de l'extérieur,
27:41il va falloir que ce soit
27:43la population française
27:45qui trouve les 50% qui manquent.
27:47Et ce n'est pas possible.
27:49Donc, à ce moment-là, il faudrait que ce soit la Banque de France
27:51qui achète
27:53ses obligations, et donc
27:55qui crée du papier-monnaie en quelque sorte, qui crée de l'inflation,
27:57mais ça lui sera interdit
27:59par l'ABCE.
28:01Et donc, s'ils vont
28:03attaquer le marché obligataire,
28:05vent du bas, et déjà depuis
28:07que ces résultats ont eu lieu,
28:09les banques françaises, les trois grandes banques françaises
28:11sont en baisse de 25% en bourse.
28:13C'est-à-dire qu'on a un krach dans le marché,
28:15dans le marché des banques françaises.
28:17Donc, n'imaginez pas
28:19une seconde que ces gens-là
28:21vont rester, vont laisser la France,
28:23qui représente la civilisation alternative au monde anglo-saxon,
28:25qu'ils avaient réussi à museler,
28:27ils ne vont pas une seconde
28:29hésiter
28:31à nous attaquer de façon inouïe.
28:33Alors ça, c'est le scénario
28:35si le RN prend le pouvoir.
28:37Il y a l'autre scénario qu'on doit prendre au sérieux,
28:39quoi qu'on en dise, c'est la possibilité que le nouveau Front Populaire
28:41réussisse à s'emparer
28:43du pouvoir dans quelques semaines.
28:45Vous avez regardé leur programme économique,
28:47que vous espérez-vous ?
28:49Si, par exemple,
28:51la gauche l'emporte, ils n'auront pas
28:53besoin d'organiser quoi que ce soit contre le marché obligataire français.
28:55Tous les investisseurs
28:57du monde se retireront à peu près
28:59aussi rapidement que des obligations
29:01védésiliennes ou cubaines.
29:03Vous voyez ce que je veux dire ? C'est qu'à ce moment-là,
29:05vous n'aurez pas besoin de donner les instructions,
29:07ça se fera à toute allure.
29:09Je crois que c'était Blum
29:11qui parlait, mon gouvernement s'est heurté
29:13au mur de l'argent, et je me tue
29:15à dire à tous ces braves gens,
29:17l'argent ce n'est pas un mur, c'est liquide,
29:19ça passe par les portes, ça passe par les fenêtres,
29:21ça passe dans les poches,
29:23ça glisse partout et ça va se barrer partout.
29:25Ils vont immédiatement, dès qu'ils sont élus,
29:27avoir un krach.
29:29Et à ce moment-là,
29:31la question c'est, est-ce qu'ils restent dans l'euro ou pas ?
29:33Ils ne pourront pas. Ou alors c'est l'FMI qui prend le pouvoir.
29:35Donc il n'a pas une seconde,
29:37j'ai lu leur programme qui est un tissu
29:39d'indrigue, comme j'en ai rarement vu,
29:41mais on peut en parler si vous voulez,
29:43mais ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est que pas une seconde
29:45dans le monde actuel, ce programme ne peut
29:47être mis en place. Mais pas une.
29:49Donc c'est immédiatement
29:51le krach et le clash.
29:53Et la perte de souveraineté de la France.
29:55Mais ça sera en 15 jours.
29:57– Arthaud de Matrigan. – Je reviens sur la partie économique,
29:59parce qu'on entend beaucoup de choses.
30:01Alors, dès qu'il y a une élection,
30:03il y a beaucoup de rumeurs et puis il y a beaucoup d'alertes.
30:05Est-ce qu'il y a un risque concret
30:07que les Français
30:09voient leur épargne
30:11disparaître ? Type l'ivraie,
30:13l'ivraie d'épargne populaire.
30:15Est-ce que c'est possible ?
30:17– C'est tout à fait possible.
30:19Il y a beaucoup de cas dans l'histoire.
30:21Je ne sais pas si vous vous souvenez,
30:23vous êtes trop jeune, mais M. Barr,
30:25quand il avait été Premier ministre, il y avait eu une grosse sécheresse.
30:27Il avait émis
30:29une obligation obligatoire.
30:31Tous les comptes devaient souscrire à partir
30:33de votre compte personnel.
30:35Donc ils prendront votre pognon dans votre compte bancaire
30:37et ils vous donneront
30:39un bout de papier colorié. On vous disait, on vous remboursera
30:41dès que le paradis sera revenu sur terre.
30:43Mais bien sûr qu'ils le feront.
30:45C'est évident. – Donc là vous dites, ils le feront.
30:47Si le Rassemblement National arrive au pouvoir
30:49ou la Gouvernement, il faut 400 milliards
30:51à peu près par an pour
30:53financer le déficit budgétaire français,
30:55son renouvellement, son service, etc.
30:57400 milliards. 50%, 200 milliards
30:59viennent de l'étranger. S'ils ne viennent plus,
31:01il va falloir trouver 200 milliards.
31:03– Alors vous avez évoqué, vous avez utilisé
31:05un mot important, le mot « souveraineté ».
31:07Est-ce qu'on peut dire que la France est à ce point
31:09endettée aujourd'hui ? – Elle a perdu toute souveraineté.
31:11– Autrement dit, la condition
31:13d'une reconquête partielle
31:15de la souveraineté, ce serait une politique de désendettement ?
31:17– La seule chose
31:19à faire, c'est…
31:21c'est assez simple.
31:23C'est que vous dites simplement
31:25à la Banque de France, cher ami, je vous rappelle
31:27que dans votre nom, il y a Banque
31:29de France.
31:31Donc ce qu'on va faire, c'est que vous allez
31:33racheter tout ça et mettre du papier
31:35et qu'on essaiera de geler pour que ce n'est pas d'influence.
31:37Et vous fermez le marché obligataire.
31:39Et vous dites, en attendant que je nettoie,
31:41que j'ai fait un audit
31:43de toutes les saloperies qui sont passées partout,
31:45je vais fermer le marché obligataire
31:47pendant trois mois, je paierai
31:49les coupons, et c'est tout
31:51ce que je ferai. Parce que vous ne
31:53pouvez pas
31:55réformer l'État français
31:57s'il y a une attaque qui se passe sur le marché
31:59obligataire et qu'on coupe 200 milliards.
32:01Donc vous coupez 200 milliards
32:03et vous les coupez où ? Vous pouvez devenir
32:05Charles Pratt, qui en coupe déjà 70
32:07dans la frontière sociale.
32:09Vous en coupez une trentaine
32:11en supprimant toutes les hautes autorités,
32:13les grands conseils et tous ces trucs qui ne servent à rien.
32:15Vous savez,
32:17quand j'étais dans les affaires, je le suis encore,
32:19quand on me présentait une affaire,
32:21par exemple, il m'arrivait de racheter,
32:23ce que je faisais, c'est que je demandais au comptable
32:25de la maison de me donner
32:27les dix plus grosses factures
32:29de la maison dans les douze mois précédents.
32:31Et je disais, à quoi ça sert ça ?
32:33À rien.
32:35On ne sait pas pourquoi on le paye, mais on le supprime.
32:37Et ça, à quoi ça sert ?
32:39Vous arrivez au pouvoir en France,
32:41je suis ministre du budget, je dis,
32:43montrez-moi les dix plus grosses lignes de dépense
32:45et je peux en supprimer les deux tiers.
32:47En France,
32:49il y a un tel gâchis, il y a une telle corruption,
32:51pour réussir à avoir son nom,
32:53qu'on pourrait faire retourner
32:55à l'équilibre budgétaire, simplement
32:57en arrêtant de distribuer du pognon.
32:59Celui qui a été chargé de réformer la retraite,
33:01vous savez, le grand double maître, je ne sais plus comment il s'appelait,
33:03il avait 14 retraites.
33:05Lui,
33:07il touchait 14 retraites.
33:09Si on touche 5,
33:11on pourrait faire passer une loi en disant
33:13qu'un homme du service public ne peut être payé
33:15que par une retraite du service public.
33:17Il ne peut pas en avoir 5.
33:19Des réformes sont nécessaires, vous le dites,
33:21mais revenons sur les programmes qui se présentent à nous,
33:23parce que chacun cherche à se faire une tête
33:25dans les circonstances en ce moment.
33:27Le programme de la nouvelle NUPES,
33:29du Front Populaire.
33:31Mais c'est que des dépenses.
33:33Mettons-nous dans leur esprit un instant.
33:35Je devine que dans leur esprit,
33:37c'est un programme réaliste.
33:39Je suppose que dans leur esprit,
33:41ils ne présentent pas ces mesures-là sans raison.
33:43Quel est le raisonnement qui leur permet de dire
33:45que c'est un programme réalisable ?
33:47Vous savez, ça s'est passé au Venezuela,
33:49ça s'est passé à Cuba.
33:51Vous êtes en train de faire l'hypothèse.
33:53Deux hypothèses qui sont absolument fausses,
33:55si je peux me permettre.
33:57La première, c'est que ces gens-là comprennent quelque chose,
33:59qui serait vaguement intelligent.
34:01Et la deuxième, c'est qu'ils cherchent le bien commun.
34:03Les deux sont fausses.
34:05Ils n'ont pas le pouvoir, c'est tout.
34:07Comme l'a fait Castro,
34:09comme l'avait fait le colonel imbécile au Venezuela.
34:11Chavez.
34:13Deux pays qui étaient extraordinairement prospères
34:15et qui ont été ruinés en cinq minutes.
34:17Sans parler de Perón en Argentine.
34:19Donc, faire l'hypothèse que les gens vont être...
34:21Donc, pour vous, il n'y a que cynisme là-dedans ?
34:23Il n'y a pas de cynisme,
34:25il y a de l'incompétence inouïe.
34:27Les compétences économiques, les compétences comptables,
34:29les compétences politiques ?
34:31Il n'y a pas un de ces gars qui n'a jamais
34:33tenu une baraque à frites.
34:35Ils ont tous été dans le service public.
34:37Ils n'ont jamais gagné d'argent.
34:39Ils n'ont jamais fait une fin de mois.
34:41Ce sont des doux rêveurs.
34:43Je me rappelle, on vous avait reçu il y a quelques mois.
34:45Vous nous disiez, un des problèmes de la France,
34:47c'est que l'essentiel des élites françaises
34:49est formé par le service public,
34:51vient de l'État d'une manière ou de l'autre.
34:53Est-ce qu'on arrive au terme de ce modèle ?
34:55On y arrive tout à fait, parce que vous regardez
34:57la carte des élections qui m'a sidéré.
34:59La carte de France.
35:01Tout est bleu.
35:03Tout le monde a voté dans tous les départements.
35:05Il y a un petit point rouge au milieu.
35:07C'est Paris.
35:09Ce qui est extraordinaire,
35:11c'est que la crétinerie totale
35:13est concentrée aujourd'hui à Paris.
35:15Tous les gens sont raisonnables partout en France.
35:17Il y a tous les imbéciles
35:19qui se sont mis à Paris.
35:21Je trouve ça stupéfiant.
35:23La réponse de nos amis à gauche,
35:25c'est que les très riches
35:27ne font pas leur part.
35:29Globalement,
35:31les grandes fortunes ne sont pas suffisamment
35:33mises à contribution.
35:35Il faudrait les taxer davantage.
35:37Plusieurs paliers d'imposition supplémentaires.
35:39Est-ce qu'il n'y a pas des milliards
35:41qui dorment quelque part au sommet de la société ?
35:43La plupart de ces gens ont eu
35:45comme formation économique
35:47le journal de Mickey,
35:49où l'oncle Picsou nageait dans des tas d'or.
35:51Ils sont persuadés
35:53que la richesse,
35:55c'est quelque chose comme un gros tas d'or qui dort.
35:57Ils vont pouvoir le prendre et le distribuer aux autres.
35:59Mais la richesse, ce n'est pas ça du tout.
36:01Aujourd'hui, la richesse, c'est des flux.
36:03Des flux qui se baladent
36:05dans des ordinateurs de 0 à 1.
36:07Si les gens qui contrôlent la richesse dans le monde
36:09décident de
36:11fermer l'ordinateur français
36:13pour qu'il n'y ait plus aucun 1 qui arrive et qu'il n'y ait que des 0,
36:15on est ruiné en 5 minutes.
36:17Ils ne comprennent pas la notion de création de valeur.
36:19Ce qu'il y a d'extraordinaire,
36:21c'est que vous voulez arrêter le chômage.
36:23Moi, le premier.
36:25Qui crée des emplois ?
36:29Il y a un être tout à fait extraordinaire
36:31qui s'appelle l'entrepreneur.
36:33C'est le seul qui crée des emplois. Personne d'autre ne crée des emplois.
36:35Quand vous embauchez un fonctionnaire,
36:37je peux vous montrer avec le calcul statistique
36:39que vous créez 3 chômeurs.
36:41Il va falloir augmenter les impôts pour payer les 3.
36:43Pour payer le truc.
36:45Le seul qui crée des emplois solvables,
36:47c'est l'entrepreneur. Dans un pays normal
36:49comme la Suisse,
36:51ils font tout pour aider les entrepreneurs.
36:53Nous, on fait tout pour tout leur piquer.
36:55Et pour le donner à des crétins
36:57qui vont les distribuer aux autres.
36:59Vous êtes sévère avec le terme crétin.
37:01Mais non. Regardez l'état de la France.
37:03On avait un niveau de vie très supérieur à celui de la Suisse
37:05au début du général de Gaulle.
37:07Et aujourd'hui, on a un niveau de vie
37:09qui est à la moitié.
37:11Arthur de Vatrigan.
37:13On vit une séquence politique surprenante,
37:15passionnante par un endroit.
37:19Mais comment analysez-vous
37:21ce choix d'Emmanuel Macron
37:23de dissoudre l'Assemblée ?
37:25Parce qu'il y a plein d'interprétations différentes.
37:27La dernière, c'est ce papier dans Le Monde
37:29qui explique qu'il a voulu lancer
37:31une grenade des goupillets pour voir ce qu'ils allaient faire.
37:33Comment vous interpréteriez-vous ce choix politique ?
37:37Vous savez, moi,
37:41j'ai un de mes amis, un associé,
37:43qui lit toute la presse de gauche, etc.
37:45Et je lui dis toujours,
37:47pourquoi tu lis tout ça ?
37:49C'est ce que pensent nos ennemis.
37:51Mais j'ai déjà du mal à savoir ce que je pense moi-même.
37:53Je ne vais pas, en plus, me faire embrouiller par ces corniaux.
37:55Donc, ce que j'essaie de dire,
37:57c'est pourquoi voulez-vous que je me fatigue
37:59à savoir ce que pense M. Macron ?
38:01M. Macron, il n'a fait que des conneries depuis qu'il est là.
38:03Ça fait 7 ans, la France est dans un état lamentable.
38:05On est en quasi-faillite.
38:07La moitié de la population le hait.
38:09Il le hait dans la rue, d'une façon ou d'une autre.
38:11Donc, je ne vois aucun intérêt
38:13à essayer de comprendre ce que pense ce gars-là.
38:15Aucun.
38:17Vous êtes le président de la République.
38:19Vous plaisiez, il y a un instant ou l'égalité compte.
38:21Je respecte le président de la République.
38:23Il a déçu. Pour moi, je trouve que c'est une très bonne chose.
38:25Parce que c'est rendre la parole aux souverains.
38:27Mais je reviens sur Emmanuel Macron.
38:29Pour moi, personnellement,
38:31pour une fois, il a fait quelque chose de bien.
38:33Mais je peux me tromper.
38:35Mais je reprends la question d'Arthur de Matrigan.
38:37Emmanuel Macron, dans les circonstances,
38:39s'est présenté, depuis plusieurs années,
38:41comme l'homme le plus compétent
38:43et le plus qualifié pour gérer l'économie française.
38:45Et même le pays plus largement.
38:47Il reste trois ans à son mandat.
38:49Est-ce qu'on peut croire qu'il a voulu se redonner
38:51les moyens nécessaires pour mener sa politique ?
38:53Ou pour vous, tout simplement, c'est une question secondaire ?
38:55Je voudrais vous répondre de la façon suivante.
38:57Il a été qualifié parce qu'il a passé les bons diplômes.
38:59Quels ont été les trois meilleurs ministres
39:01des Finances français de ma vie, pendant toute ma vie,
39:03qui commençaient à être longues ?
39:05Ça a été Antoine Pinet,
39:07ça a été Monori et ça a été Béret-Grevois.
39:09Ils avaient le certificat d'études.
39:11Le dernier qui était socialiste ?
39:13Il a fait du très bon boulot.
39:15Ils avaient tous les trois le certificat d'études.
39:17D'ailleurs, il n'y a pas un gars qui défile dans la rue
39:19qui pourrait le repasser aujourd'hui le certificat d'études,
39:21parce que c'était beaucoup plus dur il y a 40 ans.
39:23Donc je veux dire, s'imaginer que pour être au pouvoir,
39:25il faut avoir fait l'inspection des finances
39:27et être sorti de l'ENA,
39:29le pouvoir, ça n'a rien à voir avec l'intelligence
39:31ni la capacité à passer diplôme.
39:33Vous avez passé des diplômes, ça prouve que vous avez
39:35une mémoire de cheval et aucun caractère.
39:37Mais ça prouve rien d'autre.
39:39Quand la France s'est écroulée en 1940,
39:41celui qui était président de la République,
39:43Le Brun, était sorti premier de Polytechnique
39:45et celui qui était le chef de l'armée,
39:47le général Gallemin, était sorti premier de Saint-Cyr.
39:49Et on a appris la plus grande branlée
39:51de notre histoire.
39:53Donc arrêtons de penser qu'un type qui a fait des études
39:55est capable de prendre des décisions.
39:57Ça n'a rien à voir.
39:59– Vous voyez aujourd'hui dans la rue
40:01des centaines de milliers de personnes
40:03qui manifestent contre le racisme.
40:05– Mais ils ont manifesté.
40:07– Est-ce que vous redoutez,
40:09est-ce que vous redoutez des violences, tout simplement ?
40:11Pas seulement un débat politique polarisé,
40:13mais des violences. Et quelles seraient les conséquences
40:15pour la France, pour l'économie française,
40:17de telles violences ?
40:19– Je crois qu'il y a des tas de gens en dehors de France
40:21qui ont intérêt à ce qui est des violences en France.
40:23Ceux dont je parlais tout à l'heure.
40:25Par exemple, ils pourraient essayer
40:27de nous organiser, comme ils l'ont fait avec beaucoup de talent,
40:29une espèce de printemps arabe en France.
40:31– Vous croyez que ça serait comment ?
40:33Vous ne pensez pas que ce sont des dynamiques
40:35propres à la société française, ces violences ?
40:37– Quand j'étais étudiant à Toulouse,
40:39il y avait des démonstrations tout le temps.
40:41C'était la fin de la guerre d'Algérie,
40:43on se mettait sur la gueule avec beaucoup d'entrain.
40:45Mais ce n'était pas violent.
40:47Il n'y avait pas de mort, il n'y avait pas de crime.
40:49Et ce qu'il y a de nouveau,
40:51c'est la criminalité dans la violence,
40:53dans la démonstration.
40:55Défiler, ça ne va jamais gêner.
40:57Mais vérifier s'il n'y a pas un gars
40:59avec un couteau derrière moi, c'est nouveau.
41:01Et donc c'est ça la nouveauté.
41:03– Arthur de Matrigan.
41:05Comment voyez-vous la suite ?
41:07Là, on est dans un espèce de grand éclaircissement
41:09avec deux blocs importants.
41:11Un bloc central qui est un peu faibli
41:13mais qui reste important.
41:15Est-ce que vous êtes optimiste ?
41:17Est-ce que pour vous cet éclaircissement annonce des bonnes choses ?
41:19Ou au contraire ?
41:21– Vous savez, dans mon livre que vous avez eu la gentillesse
41:23de présenter ici dans cette émission,
41:25j'avais expliqué qu'on était en train
41:27d'arriver à la fin du mensonge.
41:29Il y avait eu l'Empire du Mal,
41:31puis l'Empire du Mal avait été remplacé
41:33par l'Empire du Mensonge, mais c'était toujours le même maître.
41:35Et l'Empire du Mensonge a laissé crouler
41:37parce que tout le monde se rendait compte
41:39qu'il mentait.
41:41Tout le monde savait qu'il mentait.
41:43C'est pour ça que je me hasardais à une prédiction,
41:45mais je me trompe peut-être complètement,
41:47c'est que l'extrême gauche
41:49va être très déçue par son score.
41:51Parce que tout le monde sait
41:53que ces gens la mentent.
41:55Regardez ce que fait Mélenchon
41:57aux quatre ou cinq qui avaient osé
41:59ne pas être d'accord avec lui,
42:01ils ne mentent pas.
42:03Tout le monde sait qu'ils sont des méchants.
42:05Tout le monde sait qu'ils puent la haine.
42:07C'est extraordinaire, quand vous les voyez,
42:09ils puent la haine. Ils vous détestent.
42:11Mélenchon est de mauvaise humeur tout le temps.
42:13Je me demande quand ils rigolent, ces gars-là.
42:15Est-ce qu'il n'y aurait pas la nécessité,
42:17cela dit, à droite, plusieurs disent
42:19qu'il faut avoir le souci du respect de son adversaire.
42:21Respectons-le.
42:23De l'autre côté, lorsqu'on dit qu'il pue la haine,
42:25n'y a-t-il pas la tentation, quelquefois,
42:27d'exclure du périmètre de la rationalité
42:29l'autre passe d'adversaire à ennemi ?
42:31Mais par contre,
42:33j'avais un ami en rugby
42:35qui était deuxième ligne,
42:37qui s'appelait...
42:39Il mesurait deux mètres de haut,
42:41il était prêtre. Il jouait deuxième ligne.
42:43Alors on lui disait toujours
42:45quand tu es sur un terrain de rugby
42:47et qu'il y a un type qui te met une claque, qu'est-ce que tu fais ?
42:49Est-ce que tu tends l'autre joue ?
42:51Il disait je tends l'autre joue
42:53et s'il me remet une claque,
42:55après, le Christ, il ne m'a rien dit.
42:57Je règle le problème,
42:59je n'ai plus d'instructions.
43:01Donc ce qu'il essaie de dire,
43:03c'est que je respecterai les autres
43:05le jour où ils me respecteront.
43:07Est-ce qu'il y a pour vous une issue positive à la situation présente ?
43:09Et on y arrive.
43:11Et quelle est cette issue positive ?
43:13L'issue positive, c'est qu'on redonne la parole aux Français
43:15et que petit à petit,
43:17les Français vont reprendre le goût à la politique
43:19et que par exemple,
43:21si j'étais dans les chaussures
43:23du Rassemblement National,
43:25dans aucun cas, je n'accepterais de gouverner
43:27si je n'avais pas une proposition
43:29du Président
43:31de donner le référendum d'initiative populaire aux Français
43:33pour qu'ils deviennent maîtres
43:35de l'ordre du jour,
43:37que ça sorte de cette classe de sur-diplômés
43:39ce que Nassim Taleb appelle
43:41« Educated yet idiots »
43:43et que sortent des AY
43:45pour redevenir la politique.
43:47En Suisse, le paysan
43:49contrôle
43:51la politique.
43:53Finalement,
43:55la constante dans vos analyses politiques,
43:57c'est cette idée qu'il faut sortir le pouvoir
43:59des mains de la présente élite et le remettre au peuple
44:01sans savoir quel sera le résultat par ailleurs.
44:03C'est au peuple de se démerder.
44:05Le problème dans la politique,
44:07c'est que dans le monde dans lequel on est,
44:09pour avoir un impact, il faut être aux extrêmes.
44:11C'est ce que dit encore une fois Nassim Taleb.
44:13Et donc, l'élection se fait toujours
44:15et le pays est géré ensuite
44:17par des extrêmes, dans la courbe de Gauss,
44:19la population.
44:21La majorité de la population qui prend les décisions,
44:23on est au milieu.
44:25On est toujours dans la rationalité.
44:27Les seuls qui ne sont pas dans la rationalité,
44:29c'est les gars aux extrêmes.
44:31La démocratie représentative sur-représente les extrêmes
44:33par rapport au milieu.
44:35Merci à tous les trois.
44:37C'est toujours un plaisir de vous recevoir, Charles Gave,
44:39avec parfois des paroles
44:41subversives,
44:43des paroles qui vous engagent.
44:45C'est toujours intéressant.
44:47J'imagine bien que ça vous a jamais...
44:49On va dire que ça va peut-être monter, ça va peut-être baisser.
44:51Merci à tous les trois. Rendez-vous la semaine prochaine
44:53pour un nouveau numéro de Face à Mathieu Bocoté.
44:55Mais en attendant cela, c'est l'heure
44:57des pro 2. A tout de suite pour l'heure des pro 2.