Geoffroy Lejeune : «Nicolas Sarkozy a toujours un recul et une façon de voir les choses qui est différente»
Le journaliste, Geoffroy Lejeune, revient sur l’interview de Nicolas Sarkozy dans le JDD : «Nicolas Sarkozy a toujours un recul et une façon de voir les choses qui est différente».
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00:00C'était hier matin, vendredi matin, j'étais avec mon collègue Antonin André et on avait décroché, entre guillemets, cet entretien avec Nicolas Sarkozy,
00:08qui en effet n'avait pas parlé, on était nombreux à le vouloir, donc on était assez contents de pouvoir l'écouter parce que
00:14c'est quelqu'un qui a un regard très différent sur la vie politique des acteurs politiques classiques qui sont la tête dans le guidon, etc.
00:22Donc il a toujours un recul, une façon de voir les choses un peu différente, et moi j'en tire beaucoup de leçons.
00:27Je sais que vous avez prévu qu'on dissèque thème par thème, mais la première chose qui m'a frappé, c'est sa colère contre Emmanuel Macron,
00:35qui est disséminé à plusieurs endroits de l'entretien, mais il est très en colère contre cette décision qu'il juge aberrante de la dissolution,
00:43contre cette manière de gouverner, contre cette psychologie d'Emmanuel Macron qui l'empêche de prendre les bonnes décisions.
00:50Ensuite, la deuxième chose qui m'a frappé, c'est l'inquiétude par rapport à la France Insoumise, à son discours, au fait qu'il estime beaucoup Mélenchon,
00:59et il sait que Mélenchon ne fait rien par hasard, et l'inquiétude que représente le risque du front populaire avec Mélenchon à sa tête.
01:05La troisième chose qui m'a frappé, c'est le fait que la, comment dire, je ne dirais pas la bienveillance, mais je dirais la neutralité avec laquelle il parle de Jordan Bardella.
01:19Sarkozy, c'est un adversaire du RN depuis très longtemps, il a affronté Jean-Marie Le Pen en débat avant la présidentielle de 2007,
01:26il a affronté Marine Le Pen qui l'a fait battre en 2012, il le répète souvent, et Jordan Bardella est quelqu'un qui ne lui donne aucun sentiment d'animosité.
01:36Et il en parle en louant des qualités, en soulignant des divergences, mais par contre, vous sentez que voilà,
01:43s'il doit gagner, ce ne sera pas un problème pour Nicolas Sarkozy, il ne va pas prendre les armes, voilà.
01:48Il ne sera pas à côté de Mélenchon pour manifester en cas de victoire du RN.
01:52Et je termine juste d'un point sur les Républicains.
01:55Tout le monde s'attendait à ce que Nicolas Sarkozy saute à pieds joints comme tous les responsables des Républicains sur Éric Chottier,
02:03ce n'est pas exactement son discours. Il dit qu'il a fait une faute, deux fautes même.
02:07La première, c'est qu'il aurait dû consulter les militants.
02:10En fait, il explique que s'allier avec le RN est une option comme une autre, mais qu'il aurait mieux fait de consulter les militants.