À 9h20, l'actrice Emilie Dequenne est l'invitée de Léa Salamé. Elle est l'affiche du long-métrage "Survivre", réalisé par Frédéric Jardin, en salles mercredi prochain. Elle revient aussi sur son cancer, découvert l'été dernier. Elle est aujourd'hui en rémission.
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-jeudi-13-juin-2024-5766440
Plus de 9h20 : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20
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00:00Léa, ce matin, c'est une actrice qui est à votre micro.
00:03Bonjour, Émilie Dequenne.
00:04Bonjour, Léa.
00:05Merci d'être avec nous ce matin.
00:06Si vous étiez un personnage historique, un paysage et une émotion, vous seriez qui ?
00:11Vous seriez quoi ?
00:12Alors, un personnage historique, je serais Nelson Mandela.
00:15C'est la première idée.
00:17Tout simplement.
00:18Tout simplement, avec tranquillité et force, évidemment.
00:23Et si vous étiez un paysage ?
00:24Je serais l'altarroque en Corse.
00:27Les aiguilles de Bavé, l'altarroque.
00:31Et une émotion ?
00:32La joie.
00:33C'est la plus belle.
00:34Parce que la joie, ça se partage.
00:38C'est fort, c'est porteur.
00:42La joie, je trouve que c'est merveilleux.
00:44Survivre, définition du Larousse du mot survivre.
00:48C'est continuer à vivre, à exister après un événement,
00:51après la fin d'une époque ou après la disparition de quelqu'un.
00:55Survivre, c'est le titre de votre nouveau film,
00:58mais c'est aussi un mot qui résonne très fortement en vous, Émilie Dequelle.
01:02Pourquoi ?
01:03Oui, ça résonne.
01:04Alors, c'est très étrange de faire la promotion d'un film aujourd'hui qui s'appelle Survivre,
01:08dans lequel je combat des crabes quand même.
01:11Parce que voilà, j'ai tourné Survivre en novembre.
01:15J'ai terminé Survivre en novembre 2022.
01:17Je pris une petite pause.
01:19J'ai commencé à tourner à nouveau en juillet 2023.
01:22Et puis, j'ai dû m'interrompre en août 2023,
01:24parce que j'ai découvert que j'étais atteinte d'un cancer ultra rare.
01:29On en parle.
01:30Et donc, forcément, ça résonne énormément pour moi.
01:33Mais Survivre, c'est vivre, c'est continuer à vivre et continuer à exister malgré la fin d'une époque ou un événement.
01:39Évidemment.
01:40Et oui.
01:41Et vous êtes donc à l'affiche, je vais commencer par le film de Survivre,
01:44donc de Frédéric Jardin, qui sort mercredi prochain sur les écrans.
01:46Un thriller dystopique où vous êtes Julia, une médecin, mère de famille, heureuse,
01:51qui part en mer avec son mari et ses enfants.
01:53Et alors qu'ils sont sur le bateau, une catastrophe bouleverse la planète.
01:57Les pôles magnétiques de la Terre se sont inversés.
02:00Les océans ont anéanti les continents.
02:03Il ne reste plus qu'un vaste désert.
02:06Et dans ce monde ravagé, vous devez lutter pour la survie de votre famille.
02:09Et d'ailleurs, vous n'avez pas le temps pour lutter pour ça,
02:13parce que quand les pôles vont s'inverser à nouveau, il sera trop tard.
02:17Donc, c'est haletant.
02:18On va savoir si vous allez réussir à vous sauver ou pas avant que les pôles ne s'inversent à nouveau.
02:23Lorsque vous avez lu le scénario, Emily Ducken, vous avez dit c'est pas fait pour moi.
02:26Je ne me voyais pas du tout en héroïne blonde qui manie les armes façon Lara Croft.
02:30Et pourtant, vous y êtes allée.
02:32J'y suis allée parce que je me suis reconnue dans ce personnage de femme,
02:37dans ce personnage de mère aussi.
02:39Je ne dis pas que c'est forcément lié.
02:43Mais oui, en tout cas, moi, en tant que femme et ayant une fille,
02:49et ayant même des enfants, parce que mon mari a deux garçons,
02:51c'est à ça que je me suis raccrochée.
02:53Je sais que je serais capable de tout pour sauver mes enfants.
02:57Mais c'est vrai que vous êtes aussi une fan des films qui font peur,
02:59de Freddy, de Scream, de L'Exorciste.
03:01Ça fait du bien d'avoir peur, c'est cathartique.
03:06Ça l'est.
03:07Et puis, je pense que c'est lié au fait que j'ai vu Les griffes de la nuit très jeune, à 8 ans.
03:14Et bon, j'ai eu une petite pause, heureusement.
03:18Puis j'ai découvert L'Exorciste vers 12 ans.
03:20Et puis après, je suis devenue complètement accro.
03:23Il m'en fallait toujours plus.
03:26Oui, carrément, c'était presque une addiction.
03:29Oui, une forme d'addiction et puis une forme de tradition.
03:32Comment on dit ? Parce que mon cerveau fonctionne un peu au ralenti.
03:35Je suis désolée.
03:36Je cherche beaucoup mes mots.
03:39Et c'est quoi le mot de ce matin-là ?
03:41Le mot, justement, c'est une coutume, une habitude.
03:45Un rituel.
03:46C'est un rituel qu'on avait avec mon oncle qui nous louait des cassettes vidéo.
03:50Et on allait chez lui pour avoir peur et manger plein de chips et de conneries
03:55pendant qu'on regardait des films de genre.
03:56Vous avez aussi rarement vécu un tournage aussi physique.
03:59Vous avez suivi une préparation physique hors normes pour être capable de vous battre, de courir.
04:04C'est un film physique.
04:05Vous alliez nager tous les jours.
04:06On avait Bérénice Bégeau à votre place il y a une semaine pour Sous la scène, le gros carton Netflix.
04:12Je ne l'ai pas vu encore, mais je vais le voir.
04:13Vous allez avoir peur.
04:14Je veux le voir, je veux le voir.
04:16Elle disait aussi qu'elle avait envie de repousser ses limites.
04:19C'était un tournage aussi très physique et qu'elle avait besoin dans cette période de sa vie
04:22de quelque chose d'un tournage qui ne soit pas un tournage intimiste.
04:24Elle avait besoin de se forcer à aller quelque part.
04:26Est-ce que vous aussi, vous avez ressenti ça ?
04:28J'ai toujours ce besoin.
04:30C'est-à-dire que pour moi, chaque film, c'est une aventure.
04:32J'ai envie, je rêve de ça.
04:34On peut y arriver avec les films intimistes.
04:36Par exemple, avec Lucas Donte, c'est ce qu'il a réussi à faire.
04:38Il nous a emmenés dans une aventure en tournant Close.
04:41Mais c'est vrai que ça ne se passe pas à chaque fois.
04:43Et évidemment, avec Survivre, c'est ce qui s'est passé.
04:45D'autant qu'on avait le budget de Survivre.
04:48Il fait cinq fois moins le budget de Sous la scène, par exemple.
04:51Donc voilà, on a fait ce film vraiment.
04:54Et je pense qu'en termes de jour de tournage, cinq fois moins aussi.
04:57On l'a tourné en six semaines.
05:00Oui, c'est ça, 25 jours.
05:03Même pas, 20 jours.
05:04Donc il fallait tout donner.
05:05Il fallait y aller.
05:06Vraiment, c'était intense.
05:07Et j'adore quand le physique est vraiment impliqué.
05:09Je trouve que c'est une grande partie du travail.
05:12Et de repousser ses limites sur tous les films.
05:15J'adore ça.
05:16Il y a une dimension écologique, évidemment, dans ce film.
05:18La première phrase du film est
05:20« La Terre, depuis sa formation, a connu cinq extinctions massives.
05:23La sixième commence. »
05:26Oui, rien que de réentendre cette citation, ça me met des frissons.
05:31L'inversion des pôles magnétiques, c'est quelque chose qui existe.
05:36Ce qu'on décrit dans le film ne se produit pas réellement.
05:40Il ne se passe rien.
05:42Cependant, la montée des eaux,
05:46les turbulences en avion qui s'accentuent, etc.
05:50à cause du réchauffement climatique.
05:53Il se passe réellement des choses à cause du réchauffement climatique.
05:55Il y a vraiment des choses à faire en matière d'écologie.
05:58C'est très léger.
06:00Ce n'est pas un film engagé.
06:02Ce n'est pas un thriller dystopique.
06:05C'est pour ça que j'adore la dystopie.
06:08C'est un film de genre réaliste.
06:10C'est vraiment ce qui me plaît.
06:12Mais oui, il y a un léger sous-texte.
06:17Et oui, évidemment, il y a une urgence.
06:20C'est aussi un film sur l'amour maternel.
06:22Vous en parliez au début de l'interview.
06:24Cette mère de famille heureuse, amoureuse, qui devient une guerrière,
06:26une loue, une tueuse pour sauver ses enfants.
06:29J'ai toujours entendu dire qu'une mère pouvait soulever une voiture
06:32pour sauver ses enfants s'ils étaient coincés en dessous.
06:36Oui, j'ai l'impression que je pourrais.
06:38J'ai l'impression que si un de mes enfants,
06:40pardon Manon, je sais que c'est la mère des enfants de mon mari,
06:44je sais que ce sont tes enfants, mais je les aime comme les miens.
06:47Si votre fille ou vos deux beaux-fils,
06:50si Mila ou Enzo ou Maëlle étaient coincés sous une voiture,
06:53je pense que je pourrais avoir la force de relever la voiture.
06:57Je pense qu'ils seraient capables de le faire eux-mêmes.
07:01Il y a cette intime conviction que pour ces enfants,
07:05on est capable de vraiment beaucoup.
07:08Et puis il y a le hasard.
07:10Est-ce qu'il y a un hasard dans la vie ?
07:12Il y a effectivement dans ce film une invasion de crabes.
07:15Bien faite d'ailleurs.
07:17On a très peur de l'invasion de crabes.
07:19Il y a le côté piranha avec les sons, les pinces.
07:22Je dis crabes, ce ne sont pas des petits crabes.
07:24Ce sont des crabes qui font un mètre.
07:26Puis en 2018, vous aviez tourné le rôle d'une mère atteinte d'un cancer du sein
07:30dans le téléfilm « Ma mère, le crabe et moi ».
07:32Est-ce que vous pensez que le hasard existe ?
07:35Pas vraiment.
07:36Et en même temps, alors qu'il y a un nombre de personnes atteintes de cancer
07:40qui est monstrueux et qui est croissant,
07:43heureusement la recherche progresse.
07:46À l'instant où on parle, à la seconde où je suis en train de formuler mes mots
07:51et les chercher, il y a des découvertes qui se font, heureusement.
07:54C'est vrai qu'il y a tellement d'argent mis sur la recherche contre le cancer
07:58qu'il y a des découvertes tous les jours.
08:00Heureusement, c'est très important.
08:03La proportion de gens qui en guérissent augmente sans cesse.
08:08Forcément, on est marqué par les gens qui ont perdu le cancer.
08:11Mais fort heureusement, il y en a beaucoup qui en guérissent.
08:15C'est en août 2023, l'été dernier, alors que vous êtes en plein tournage d'un autre film
08:20qui diagnostique cette forme très rare de cancer.
08:22C'est un cancer du foie, c'est ça ?
08:24Non, pas du tout, de la glande surrénale.
08:26C'est un cortico-surrénalome.
08:28Oui, alors je vous avoue que je ne suis pas experte.
08:30Moi non plus, mais j'ai l'impression d'avoir une formation accélérée en oncologie
08:34d'un coup depuis août 2023.
08:37La glande surrénale, c'est une petite glande qui est derrière le rein.
08:40Il y a deux types de cancers de la glande surrénale.
08:42Il y a le phéochromocytome qui atteint l'intérieur de la glande
08:45et le cortico-surrénalome qui atteint le cortex surrénalien, c'est-à-dire le contour.
08:49Et ça, c'est le mien.
08:50Et ça touche une à deux personnes sur un million par an dans le monde.
08:54Donc c'est extrêmement rare.
08:55Fort heureusement, avec Gustave Roussy,
08:57il y a un vrai pôle dédié à ce cancer
08:59et je suis suivie par le docteur qui est le président de la Comète.
09:03Je suis vraiment très bien prise en charge.
09:05C'est vrai, quand vous avez annoncé ça sur Instagram,
09:08ça nous a tous bouleversés.
09:09On a été aussi bouleversés de vous voir il y a un mois.
09:11C'est aussi pour ça que je suis très heureuse de vous recevoir ce matin,
09:14de vous voir monter les marches à Cannes
09:16avec votre robe hyper belle et vos cheveux courts
09:19parce que vous vouliez aussi montrer
09:21que vous l'avez dit comme ça,
09:23on peut monter les marches de Cannes
09:25dans une belle robe avec son cathéter.
09:27Tout le monde ne peut pas le faire malheureusement.
09:29Mais en tout cas, c'était une façon de dire...
09:32Parce que d'un coup, quand je me suis relue,
09:34je me suis dit, oh là là, les gens...
09:36Forcément, tout le monde ne peut pas monter les marches de Cannes
09:38mais on peut avoir des moments forts,
09:40on peut se sentir belle,
09:42on peut se sentir beau,
09:44on peut avoir des moments magiques.
09:46On peut vivre des moments
09:48beaux, forts, magiques
09:50en dépit de la maladie.
09:52C'est possible.
09:54Et c'est ça aussi que vous aviez envie de montrer.
09:56Vraiment, c'était important.
09:58Et en en parlant,
10:00parce que vous auriez pu prendre le choix
10:02de ne pas communiquer.
10:04J'en aurais été doublement malade.
10:06Pourquoi ?
10:08Le cancer, ce n'est pas une maladie honteuse,
10:10premièrement.
10:12C'est déjà tellement dur,
10:14j'ai quand même,
10:16à cause de ce cancer,
10:18j'ai mis un film en sinistre
10:20parce que je venais de commencer
10:22de tourner le film d'Olivier May.
10:24J'ai tourné une semaine avec lui et on a été obligés d'arrêter.
10:26Ça parle dans ce métier.
10:28Il était hors de question que des choses se disent,
10:30que n'importe quoi se dise.
10:32J'avais envie de prendre le contrôle
10:34de ce qui se dit et de dire la vérité
10:36puisque c'est comme ça que je fonctionne.
10:38Je suis un quelqu'un d'entier.
10:40Pour toutes ces raisons
10:42et puis aussi
10:44parce que
10:46bien que j'étais très entourée,
10:48vraiment, je suis extrêmement entourée,
10:50en dépit de ce fait,
10:52j'avais besoin
10:54de partager
10:56avec d'autres personnes
10:58proches, moins proches
11:00et aussi de faire savoir
11:02aux personnes malades qu'elles ne sont pas seules.
11:04Ensuite, j'ai donné le détail
11:06sur le type de cancer que j'avais
11:08et je me suis rendue compte que les personnes atteintes de ce cancer
11:10se sentaient très seules aussi.
11:12Pour toutes ces raisons, il fallait que je parle.
11:14Et vous avez reçu des messages,
11:16j'imagine, des milliers de messages.
11:18Beaucoup, oui.
11:20Je n'ai pas réussi à tous les lire.
11:22Ma fille m'a aidée un peu.
11:24Mais oui, j'ai reçu beaucoup de messages.
11:26Beaucoup de gens que j'ai interviewés
11:28disent qu'ils ne savent pas
11:30comment réagir face à quelqu'un
11:32qui est malade. Ils ne savent pas
11:34s'ils doivent déranger,
11:37s'il faut y aller, s'il faut appeler,
11:39s'il faut laisser les gens. Qu'est-ce qu'il faut faire ?
11:41Il faut faire ce qu'on sent.
11:43Je pense que si on ne se sent pas capable d'y aller,
11:45il ne faut pas y aller. Si on a envie d'y aller,
11:47il faut y aller. Il n'y a pas de règle.
11:49Il n'y a vraiment pas de règle.
11:51C'est tellement difficile.
11:53Franchement, c'est très très difficile.
11:55Moi, avant d'être malade,
11:57du coup, après coup, je me rends compte
11:59qu'il y a peut-être des personnes
12:01qui disent « Tiens, j'aurais peut-être dû être plus présente
12:03pour l'un, pour l'autre. » Non, c'est comme ça.
12:05On fait ce qu'on peut, en fait.
12:07La chanson que vous écoutez, je vous ai demandé
12:09quelle est la chanson que vous écoutiez
12:11pendant que vous luttiez contre la maladie
12:13pour vous donner du courage ? C'est ça.
12:15Elle défile
12:17On voit nos vies défiler
12:23Sur le fil
12:27On voit les années filer
12:31On essaye de filer droit
12:35Et on ne peut pas rembobiner
12:41Tous ces nœuds dans nos vies
12:43Si on pouvait les dénouer
12:49Alors dites-moi comment ça marche
12:57Dites-moi comment ça marche
12:59Comment ça marche
13:03Dites-nous, Émilie Dequenne, comment ça marche ?
13:05Pourquoi Stromae ?
13:07Non, mais ce n'est pas que pendant la maladie.
13:09Moi, Stromae, je l'écoute tout le temps.
13:11C'est vrai que cette chanson, j'écoute beaucoup en marchant.
13:13Avant d'être malade, je marchais énormément.
13:15Je recommence un peu, doucement,
13:17parce que physiquement, je ne suis pas encore
13:19complètement au top.
13:21Stromae,
13:23il me transperce.
13:25Voilà.
13:27Pour moi, la musique,
13:29elle a quelque chose qui nous connecte,
13:31un peu comme la danse.
13:33Il y a une forme de connexion à quelque chose d'un peu plus grand que nous.
13:35Et Stromae, il y arrive
13:37par ses textes,
13:39par ses rythmiques,
13:41par ses interprétations aussi.
13:45Il a quelque chose de vraiment très très fort.
13:47Je peux l'écouter en boucle
13:49sans problème.
13:51Qui vous fait du bien.
13:53On vous a annoncé que vous étiez malade.
13:55Vous aviez 41 ans.
13:57C'était d'une telle violence,
13:59j'ai cru qu'il ne me restait que 6 mois à vivre.
14:01Jamais je ne reverrai
14:03un studio
14:05de tournage.
14:07Aujourd'hui,
14:09vous retournez.
14:11Vous avez annoncé, le 4 avril dernier,
14:13sur votre compte Instagram
14:15que vous étiez en rémission.
14:17C'est là où on en est, aujourd'hui ?
14:19Oui, sous haute surveillance.
14:21C'est une rémission alternative,
14:24je dirais, avec ce genre de maladie.
14:26Il y a toujours des hauts et des bas.
14:28Je suis suivie tous les deux mois.
14:30Tous les deux mois, je vois le médecin.
14:32Il a plein de plans d'action
14:34en cas de récidive,
14:36en cas de problème.
14:38Je fais en sorte de pouvoir travailler.
14:40Ça devient une forme de handicap.
14:42C'est comme ça.
14:44Mais
14:46ça ne m'empêchera pas de faire ce que j'aime.
14:48Je ferai en sorte
14:50de prendre soin de moi,
14:52de faire ce qu'il y a à faire médicalement
14:54pour ne pas mettre en péril
14:56les tournages.
14:58Mais je tournerai quand même.
15:00Je viens de tourner
15:02un épisode de Capitaine Marleau.
15:04Je me suis régalée.
15:06Avec José Daïan.
15:08Incroyable, iconique José Daïan.
15:10Génial, Corine Masiero.
15:12J'ai pris énormément de plaisir.
15:14Je n'enchaîne pas les tournages.
15:16J'ai juste fait un Marleau.
15:18Mais c'était merveilleux.
15:20Les impromptus pour terminer.
15:22Vous répondez sans trop réfléchir.
15:24C'est vrai que vous adorez jouer au poker ?
15:26J'adorerais, mais je ne joue plus.
15:28Mais j'adore toujours, mais je ne joue plus.
15:30Pourquoi ?
15:32Ça a changé.
15:34J'aimais aller jouer en cercle de jeu
15:36de manière très sérieuse.
15:38Et le cercle où j'allais n'existe plus.
15:40Et les trucs privés,
15:42les gens ne savent pas jouer, ça m'énerve.
15:44Ok.
15:46C'est vrai que vous ne ratez pas
15:48C'est vrai.
15:50En 1999, vous confiez à Libération,
15:52au moment de Rosetta, des frères Darden,
15:54que votre actrice préférée est Emmanuelle Béard
15:56et que vous vouliez ressembler à Cameron Diaz.
15:5825 ans plus tard, c'est toujours le cas ?
16:00Je ne serais pas contre.
16:02Je ne serais pas contre.
16:04C'est toujours le cas.
16:06Il y en a plein d'autres.
16:08Il y a Meryl Streep.
16:10Un César ou un prix d'interprétation à Cannes ?
16:12Vous avez eu les deux.
16:14Un prix d'interprétation à Cannes ?
16:17Al Pacino ou De Niro ?
16:19De Niro, j'ai tourné avec lui.
16:21Isabelle Adjani ou Isabelle Huppert ?
16:23Oh mince, c'est pas possible.
16:27Isabelle.
16:29Jean-Pierre ou Luc Dardenne ?
16:31Merde, c'est pas possible non plus.
16:33Mais c'est dégueulasse de faire ça.
16:35C'est pour vous faire sourire.
16:37Bon alors, ça marche. Jean-Luc Dardenne.
16:40Liberté, égalité, fraternité, vous choisissez quoi ?
16:42Liberté.
16:44Et Dieu dans tout ça.
16:46Qui se bouge un peu.
16:48Survivre, le film de Frédéric Jardin.
16:50Sort en salle mercredi prochain.
16:52Si vous aimez avoir peur, allez-y.
16:54Merci beaucoup Emilie de Cannes d'avoir été avec nous.
16:56Merci infiniment. Belle journée.