Léa Salamé reçoit Laura Felpin, actrice et humoriste, pour son Seul en scène "Ça passe" (à l’Olympia jusqu’au 19 janvier). Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-mercredi-17-janvier-2024-5149533
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00:00 Et Léa, ce matin vous recevez une actrice humoriste.
00:03 Bonjour Laura Felpin !
00:04 Bonjour !
00:04 Merci d'être avec nous ce matin !
00:06 Merci de m'accueillir !
00:07 Si vous étiez une langue, une couleur et une héroïne de fiction, vous seriez quoi ?
00:12 Oh waouh !
00:13 Une langue !
00:14 Je crois que si j'étais une langue, je serais la langue française.
00:16 Moi j'adore la langue française.
00:17 Mais j'aimerais toutes les langues en fait.
00:18 Je crois que j'aimerais toutes les langues pour tout comprendre.
00:20 Mais là, ça me va d'être de la langue française.
00:22 Le français, une couleur ?
00:23 Très dur à choisir.
00:25 Tout sauf le beige.
00:26 Un peu qui ne prend pas la position.
00:28 J'adore ça.
00:30 Une héroïne de fiction ?
00:32 N'importe quel personnage dans la série Girls.
00:35 D'une trentenaire un peu nulle-os et en même temps un peu stylée.
00:38 Moi ça me va bien ça.
00:39 Ça vous ressemble ?
00:40 Ça me parle !
00:41 Une trentenaire un peu nulle-os et est stylée ?
00:43 Je ne sais pas si je suis stylée mais je suis un peu nulle-os.
00:45 Vous dites, Laura Felpin, chacun fait ce qu'il peut pour négocier la trajectoire de sa vie.
00:49 Vous, vous avez fait quoi pour négocier la trajectoire de votre vie ?
00:52 Qu'est-ce que j'ai fait ?
00:54 Je crois que j'ai beaucoup embrassé tout ce que je ressentais.
00:57 Et ça c'est vrai que ça a été plutôt à mon avantage.
01:00 Parce que je n'ai pas essayé de...
01:02 Je crois que je vis un peu tout et que je l'accepte.
01:04 C'est un truc...
01:06 C'est comme ça que je le négocie.
01:07 Comment je le négocie d'autres ?
01:08 Par le rire, vraiment.
01:09 C'est ça, c'est par le rire.
01:11 Vous avez 33 ans.
01:12 Vous avez reçu le Molière de l'Humoriste 2023.
01:14 On vous appelle la nouvelle Florence Foresti.
01:17 Vous devriez en avoir marre d'ailleurs qu'on dise la nouvelle Florence Foresti.
01:19 On n'est tellement pas pareilles en plus.
01:21 Vous vous êtes fait connaître avec vos vidéos de personnages loufoques sur Instagram.
01:25 Puis il y a eu la télé, "Quotidien".
01:27 Et puis votre personnage culte, Danik, que les jeunes adorent dans la série "Le Flambeau".
01:32 Et maintenant la scène, votre premier spectacle qui cartonne depuis des mois.
01:38 Que vous achevez cette semaine à l'Olympia.
01:40 Hier soir, après deux ans de tournée, vous avez donc fait votre première Olympia.
01:45 Laura Felpin.
01:46 Vous avez donc séché la conférence de presse, Emmanuel Macron.
01:49 J'en suis désolée.
01:50 C'est très mal.
01:51 Vous enverrez un mot d'excuse de ma part.
01:52 La petite fille à lunettes qu'on voit sur la fiche du spectacle, la petite Laura de 6-7 ans,
01:57 elle aurait imaginé faire l'Olympia un jour devant 2000 personnes ?
02:00 Non, je ne crois pas.
02:02 Mais surtout, elle n'aurait pas pas imaginé non plus.
02:05 En fait, c'est ça qui était super.
02:06 On ne m'a jamais dit "C'est pas possible, c'est possible".
02:09 Moi, je me disais "Oh, ça va le faire, à un moment je vais y arriver".
02:11 Mais sans prétention.
02:13 Je me disais juste, mes parents, moi en tout cas, m'ont permis.
02:15 Et je trouve ça trop chouette de le dire aux jeunes aussi.
02:18 En fait, ce n'est pas impossible.
02:20 Je n'étais pas dans le milieu social incroyable.
02:22 Mais on m'a juste dit "On verra, on va voir comment ça se passe".
02:25 Et c'est passé, ça s'est passé.
02:27 Et Yaya, il y avait quand même de la fierté ?
02:29 Oui, je suis trop contente.
02:30 Je suis très joyeuse là.
02:31 Ça y est.
02:32 Je suis un peu libérée.
02:33 J'ai fait tout ce que je devais faire.
02:34 C'est dans la boîte.
02:35 Et maintenant, je suis juste joyeuse.
02:36 Et vos grands-mères à qui vous rendez hommage sur scène, dans votre spectacle,
02:40 qui vous ont donné ce sens, dites-vous, de la tragédie ?
02:42 Elles étaient un peu drama queen.
02:44 Elles auraient imaginé leur petite fille à l'Olympia ?
02:47 Alors, elles auraient été...
02:48 Il y en a une qui aurait été très fière, ça c'est sûr.
02:50 Elle aurait été là tout le temps.
02:51 C'est ma grand-mère vietnamienne.
02:53 Elle était très très contente.
02:54 Elle aurait été très contente.
02:55 Je ne sais pas si elle l'aurait imaginée.
02:57 Mais en tout cas, elles incarnaient bien cette tragédie.
02:59 Et c'était déjà des comédiennes.
03:01 Mais je crois qu'à l'époque, elles ne pouvaient pas vraiment se projeter là-dessus.
03:04 Parce que j'étais petite.
03:05 Elles sont parties quand j'étais quand même jeune.
03:07 Mais en effet, elles auraient été très fières.
03:09 Vous avez co-écrit le spectacle avec votre complice Cédric Salin.
03:14 Qui dit sur scène, on le voit sur scène,
03:17 "Laura Felpin est à l'humour française que Pépé Déa est aux femmes.
03:21 Redoutable et dangereuse."
03:23 Elle est très délicieuse cette blague.
03:24 On l'adore.
03:26 "Vous êtes donc à l'humour française que Pépé Déa est aux femmes."
03:29 C'est vraiment pour les fées.
03:31 Et elle marche très bien cette blague.
03:32 Parce que les gens font "Oh non !"
03:34 C'est une folie.
03:36 Mais oui, oui.
03:37 Ah, ils nous ont bien aidés les mecs cette année-là.
03:39 On a pas mal de petites blagues géniales.
03:41 Il y a Depardieu aussi ?
03:43 Oui, avant je disais juste, je faisais une danse.
03:45 Avant, je disais j'ai le cardio de Gérard Depardieu.
03:47 Visiblement, parce que j'étais très essoufflée.
03:49 Maintenant, je dis j'ai le cardio de Gérard Depardieu, mais pas les viols.
03:52 C'est savoureux aussi.
03:54 Vous dites au début du spectacle qu'un des symptômes du stress chez vous, c'est l'arrogance.
03:59 Oui, c'est vrai.
04:00 Figurez-vous que j'ai fait le casting de La Nouvelle Star il y a des années.
04:03 Mais il y a vraiment très très longtemps.
04:05 Et j'étais devant Philippe Manoeuvre, Manoukian, tout ça.
04:08 Et je me rappelle très bien que Manoukian m'a dit,
04:11 "Tu fais un peu, on dirait un peu Renaud.
04:13 C'est-à-dire que t'es un peu arrogante, artiste.
04:15 Je m'en bats les couilles, je vous casse tous les couilles."
04:17 Je me rappelle très bien qu'il m'a dit ça.
04:18 Et je me disais, "Ouh là, je suis en train de renvoyer un truc
04:20 qui n'est pas du tout l'état intérieur dans lequel je suis."
04:22 Ça vous a blessé quand on vous a dit ça ?
04:23 Pas du tout, mais je me suis rendue compte qu'en effet,
04:26 mon mécanisme de défense, c'était vraiment plus ou moins l'attaque.
04:29 Et donc, c'est pas tellement l'empathie.
04:31 Donc au début, quand j'ai commencé à jouer,
04:33 quand j'avais peur, je n'étais pas très sympathique.
04:35 Et maintenant, j'avoue que c'est une partie un peu moins valable
04:38 parce que j'arrive en disant ça et je dois le jouer
04:40 parce que je suis quand même très contente d'être là et plus à l'aise.
04:42 Mais du coup, vous dites, "J'ai essayé de m'arrondir."
04:45 J'ai envie de vous dire comme une animatrice télé
04:47 à qui on dit, "Tu clives un peu, il va falloir arrondir tout ça."
04:50 C'est un peu ça, mais on ne s'en rend pas tellement compte.
04:52 Je trouve que c'est quand on fait un petit pas de côté qu'on s'observe,
04:54 qu'on s'entend, qu'on se voit aussi.
04:56 Je crois que ça, ça permet d'avoir un peu de recul.
04:57 - Alors ce spectacle, c'est un défilé de personnages loufoques, je le disais,
05:00 sorti des années 2000, la décennie de votre adolescence.
05:02 Et depuis l'indu d'internet, il y a par exemple un prof de canyoning
05:05 pas très rassurant, une passagère en train âgée, dépassée par la technologie,
05:10 un maire qui ne sait pas allumer un micro.
05:12 Il y a évidemment une influenceuse, mais aussi la vendeuse Skyra.
05:16 Alors celle-là, je l'aime beaucoup, la vendeuse Skyra d'un magasin Sephora de Créteil Soleil.
05:19 Maquillée, vous dites, comme la princesse à la parade de Disney.
05:22 Son credo, il ne faut jamais se fier à la beauté du cœur,
05:25 car la vraie beauté vient toujours de l'apparence.
05:28 - Ça vous indigeait sur ma position dans le monde aujourd'hui ?
05:32 - La vraie beauté, c'est pas l'intérieur.
05:36 - Moi j'ai une petite obsession, je suis une humoriste.
05:38 Donc je pense que comme toutes les humoristes, à la fois je suis un peu "the girl next door".
05:42 Donc j'aime bien faire rire et je rêverais d'être un rat d'opéra
05:44 avec les épaules saillantes et un physique hors normes.
05:47 - Vous pensez que c'est ça, l'humour c'est ça ?
05:50 C'est d'aller guérir les complexes de la petite fille ?
05:54 - En tout cas, moi, de toutes les humoristes amies que j'aise,
05:57 c'est sûr que c'est un peu une particularité commune.
06:00 Après, avec le temps ça évolue et on a d'autres trucs à raconter quand même.
06:03 Je sais ce que je nous espère.
06:05 - Et surtout avec le temps, on s'accepte, non ?
06:07 - Ouais, aussi, beaucoup.
06:08 - Vous avez beaucoup parlé de votre strabisme.
06:10 Aujourd'hui c'est quelque chose qui...
06:11 - Je m'en fous un peu, ouais, maintenant.
06:13 Mais j'ai conscience qu'il a complètement fait mon rapport aux autres.
06:16 Ça c'est évident.
06:18 Mais c'est grâce à lui que je suis un peu rigolote.
06:20 - Et puis, dans vos personnages, moi j'en ai choisi une,
06:23 extrait sur Instagram, la conseillère conjugale.
06:26 - Qu'est-ce que ça veut dire Sylvie en réalité, Marc ?
06:28 Et vous le faites grâce à la communauté non-violente.
06:30 Bravo pour cela, Sylvie.
06:32 C'est très courageux.
06:33 C'est qu'en réalité, la prise de décision d'un sol type vinyle,
06:36 imitation marbre noir, pour une chambre à coucher,
06:38 dans laquelle vous avez déjà effectué pas mal de prises de décision.
06:42 Je vous rappelle les aplats de moquettes, imitation velours,
06:44 que vous avez mis sur les deux versants, ainsi que cette skyline de Besançon,
06:47 votre ville natale, qui jonche la tête de lui elle-même, la quai Noir.
06:51 Vous m'arrêtez si je me trompe,
06:52 c'est en réalité ce qu'on appellerait une décision de merde.
06:55 Voilà, pardon, je sors un petit peu de mes fonctions.
06:57 Excusez-moi, je bouscule un petit peu.
06:59 Je préfère le dire directement.
07:00 Alors, Sylvie, vous m'arrêtez si je me trompe,
07:01 mais peut-être qu'aujourd'hui en séance, on pourrait convenir du fait
07:03 que toutes les décisions sur la décoration intérieure
07:05 pourraient être remises en main propre à Sylvie,
07:08 qu'on pourrait la laisser totalement gérer ça.
07:09 De toute façon, elle gère déjà tout.
07:10 Elle chufoque clairement sous le poids de la charge mentale.
07:13 Donc peut-être que la maison de poupée dans laquelle elle a l'impression
07:15 de vivre sa vie de merde, et je vous invite à lire les travaux d'Ibsen pour cela,
07:18 pouvait être décorée par elle.
07:20 Eh bien, ce serait peut-être un peu plus vivable.
07:22 Voilà, je ne sais pas.
07:23 Je suggère, Marc, excusez-moi, je sors un petit peu de mes fonctions.
07:26 Je l'aime beaucoup votre haussière orange égale.
07:29 Je viens de me rappeler la peine que j'ai eue à la faire cette vidéo.
07:32 La skyline de Besançon sur le dessus du mouche.
07:34 Qui est quand même une décision de merde.
07:36 Qui jonge.
07:37 Toutes les skylines sont une décision de merde.
07:39 Je n'aime jamais mettre une skyline dans sa chambre.
07:43 Vous vous moquez du mariage dans le spectacle.
07:46 On fait l'effort dans les mariages.
07:48 C'est quand même pour moi la plus belle tentative de réconciliation qui existe.
07:51 Les mariages, on est là, on est poli, on est sympathique, on est bien habillé.
07:54 On fait l'effort au nom de l'amour de Chloé et Vivian.
07:57 Chloé et Vivian, eux-mêmes, font l'effort,
08:00 conscients d'être la représentation d'un couple hétéronormé
08:03 dont la flamme devra perdurer éternellement.
08:06 On fait tous un effort dans les mariages.
08:09 Oui, je trouve ça écœurentissant.
08:11 Les positions qu'on prend, les petits vêtements qu'on met,
08:13 tout ce qu'on se raconte ce jour-là.
08:15 En général, ça termine très mal.
08:17 Mais en tout cas, moi j'aime bien ce petit effort collectif.
08:20 Vraiment.
08:21 Je le trouve vraiment touchant.
08:23 La débâcle.
08:24 La débâcle.
08:26 En l'attendant.
08:28 Nicolas parle de perso.
08:32 Vous pointez des questions politiques, sociétales,
08:37 vous interrogez certaines institutions comme le mariage,
08:39 vous mettez en scène la télé-réalité,
08:41 vous flinguez le poids des apparences,
08:42 vous questionnez la représentation des femmes, le sexisme.
08:45 L'époque.
08:46 Vous l'aimez, l'époque, le Raphaël Pain du haut de vos 33 ans.
08:49 Ou c'était mieux avant, dans les années 2000 ?
08:51 Moi j'aime trop.
08:53 De toute façon, je ne me pose même pas la question
08:55 parce qu'on n'a pas le choix de la vivre.
08:57 Donc je me dis, autant y mettre beaucoup de joie.
08:59 Et aussi, surtout, c'est difficile pour nous,
09:02 de cette génération-là, d'entendre en permanence
09:04 que c'était mieux avant, que le monde brûle.
09:07 Et c'est vrai, c'est la vérité.
09:08 Nous on va faire ce qu'on peut,
09:10 mais on est un peu cette génération nullos,
09:12 parce qu'on a eu internet un peu tard,
09:14 mais on est quand même vachement dedans.
09:16 Donc on a du mal à trouver notre position.
09:18 Et les vieux nous aident pas.
09:19 Et je dis toujours à mon père,
09:21 mais arrêtez en fait, nous on est là,
09:23 et maintenant que vous nous avez fabriqués,
09:25 il va falloir qu'on...
09:26 Vous en avez marre en fait de ce petit bruit ?
09:28 C'est pas vrai pour nous quoi !
09:29 On se dit, oui c'était mieux avant,
09:30 c'est sûr que dans les années 70,
09:31 on pouvait cloper dans les avions.
09:32 Bon allez, on passe à autre chose et on avance.
09:34 Parce que là, c'est vraiment...
09:35 Voilà.
09:36 Un petit coup de gueule, décidément.
09:38 Pas beaucoup dormi là, Lolo.
09:39 Votre spectacle, vous avez lu le Molière de l'Humour
09:42 en avril dernier.
09:43 Vous rendez hommage sur scène
09:44 à celle qui vous a donné envie de faire le métier.
09:47 Et enfin, je voudrais juste dire que
09:49 la personne qui m'a donné envie de faire ce métier,
09:51 ce soir, elle est dans la salle.
09:52 Elle s'appelle Florence Foresti.
09:54 Et...
09:56 Et je voudrais dire que
09:58 ce Molière, il est un peu à nous.
10:01 Merci !
10:03 Pourquoi ?
10:04 Pourquoi Florence Foresti ?
10:06 Pourquoi elle ?
10:07 Qu'est-ce qu'elle a de plus pour vous ?
10:09 C'est celle que j'ai le plus observée et vue
10:12 quand j'étais jeune déjà.
10:13 C'était vraiment ma référence.
10:15 "Tante Laurent Requier" sur France 2,
10:18 quand vous étiez gamine à Mulhouse.
10:20 J'étais folle d'ailleurs.
10:21 Et ensuite, je suis devenue très amie avec elle
10:23 parce que j'ai aussi vu sa manière d'observer les choses,
10:25 ses angoisses à elle,
10:27 et puis son rapport aux autres.
10:29 Au fait aussi qu'elle est toujours...
10:31 Elle ne va pas essayer de faire des nouveaux personnages
10:33 pour faire des nouveaux personnages.
10:34 Elle parle de ce qu'elle connaît.
10:35 Moi, j'adore son dernier spectacle là.
10:37 Elle parle de plus en plus d'elle, justement.
10:39 Elle se cache de moins en moins derrière ses personnages.
10:42 Je trouve ça savoureux, elle est brillante.
10:44 Et vous, tiens ?
10:45 Et moi ?
10:46 Est-ce qu'à un moment, vous vous cacherez moins
10:48 derrière vos personnages
10:49 et vous parlerez de vous aussi ?
10:51 Moi, je trouve qu'on parle déjà assez de moi là, franchement.
10:53 Même moi, je ferais bien une pause.
10:55 Parce qu'en fait, à travers les personnages,
10:56 on parle quand même toujours un peu de soi.
10:58 Elle est forestille juste pour se faire plaisir.
11:00 En Catherine Barma, en productrice de télévision,
11:03 juste pour le plaisir.
11:04 Laurent, coupe deux minutes, Serge !
11:06 On entend Ruy Nielsen !
11:08 La productrice de l'émission.
11:09 Mais les gens s'en foutent, Laurent !
11:11 Non, on est obligés de couper, c'est trop long !
11:14 Mais c'est long, Laurent, on s'ennuie !
11:16 Les gens vont zapper le sujet, c'est sympa !
11:18 C'est pas vous, hein ?
11:19 C'est pas vous, hein ? Très bien, il est chiant, Laurent !
11:22 On avait prévu de faire ce sujet !
11:29 Laurent, je sais, mais il fallait mettre Forestille là-dessus !
11:32 Elle est où ?
11:33 Pourquoi vous avez pas appelé Forestille ?
11:34 Charles !
11:35 Tu manques !
11:36 Appelle Forestille, qu'elle mette une perruque, là !
11:39 Et qu'elle vienne faire une blague !
11:41 Non, écoute !
11:42 Et on embrasse Catherine Barma.
11:44 Dans l'Obs, vous dites, bien sûr qu'il y a la concurrence,
11:47 pardon, le néprite, bien sûr qu'il y a de la concurrence entre femmes,
11:50 il faut arrêter de se raconter qu'on n'est pas jalouse.
11:52 Il y a toujours eu ce truc de compétition entre filles
11:54 qui a été imposé par le patriarcat.
11:56 Si on déconstruit ça, après, on est forte.
11:58 Ouais, c'est vrai.
11:59 Moi, ça m'est arrivé pendant le confinement,
12:00 quand il y avait cette espèce de course aux abonnés,
12:02 d'un coup, on se mettait à faire des trucs,
12:03 et puis les gens disaient « on l'a découvert pendant le confinement,
12:05 il y avait une espèce d'enjeu ».
12:06 Et ensuite, je me rappelle très bien d'avoir dit à mes copines,
12:10 disons Daniel, qui était là juste avant,
12:12 de dire « mais vous n'êtes pas jalouse, vous ? »
12:14 Parce que moi, des fois, ça me rend jalouse.
12:16 Et je me rappelle avoir regardé une conférence de Charlie D'Angers sur ça,
12:19 et je me suis dit « ok, en fait, c'est vrai,
12:21 il fallait déjà, ça vient de très loin,
12:23 il fallait faire le meilleur mariage,
12:24 il fallait être la plus jolie, la plus drôle, etc.
12:26 Et puis, plus on file...
12:28 Par exemple, moi, maintenant, je fais un truc systématique,
12:30 quand je ne peux pas faire un taf,
12:31 je le file à une copine,
12:32 et en fait, c'est un cercle vertueux.
12:34 On finit par avoir un système pyramidal
12:36 qui fonctionne bien aussi.
12:38 Donc ça, c'est trop chouette à déconstruire, je trouve.
12:40 - Sur le rapport entre le comique et le tragique,
12:42 Vincent De Dienne parle des clowns ainsi.
12:44 Je pense qu'en fond, soit on a très peur des clowns,
12:46 soit on en est très attiré.
12:48 Moi, il parle de lui, j'ai été très attiré,
12:50 tout en étant un peu intimidé et effrayé,
12:52 parce que je sentais qu'il avait, le clown,
12:54 ce grand pouvoir extraordinairement comique,
12:57 et en même temps, une grande douleur.
12:59 Votre maman, et c'est rare,
13:01 je ne le rappelle pas,
13:02 elle était clown de profession.
13:04 Qu'est-ce que vous avez gardé de ça ?
13:06 - Alors moi, je n'aimais pas la voir en clown.
13:08 Ce n'était pas un truc qui me plaisait beaucoup.
13:10 Mais j'en ai gardé tout.
13:12 C'est-à-dire que c'était la grande possibilité,
13:14 quand même, pour moi, d'aller voir plein de spectacles,
13:17 d'être dans un milieu de babos très jeune,
13:19 donc d'intermittent.
13:21 Je savais à quelle sauce j'allais être mangée.
13:23 Et donc, l'amour de la culture,
13:25 ça vient vraiment d'elle, ça.
13:27 - Pour terminer, les questions impromptues,
13:29 vous répondez sans trop réfléchir.
13:31 Florence Foresti ou Vincent De Dienne ?
13:33 - Oh, trop dur ! Vous êtes horribles !
13:35 Je vous ai dit le 2 hier soir, je ne peux pas !
13:37 - C'est vrai qu'ils étaient tous les deux à votre spectacle ?
13:39 - Mais oui, mais je ne peux pas choisir.
13:41 - Ils vous ont dit quoi ?
13:43 - Là, on s'est vus plusieurs fois, donc on ne se renifle plus.
13:45 On se dit "Ah, c'est super", et voilà, on passe à autre chose.
13:47 - Vous vivez toujours chez Vincent De Dienne ?
13:49 - Oui, toujours ! - Vous vivez chez lui ?
13:51 - Je vis chez lui, alors je lui paye un loyer quand même !
13:53 - Vincent De Dienne ou Panayotti Spasco ?
13:55 - Oh, c'est Vincent, parce que je le connais mieux.
13:58 - Vietnam ou Italie, vos deux origines ?
14:00 - L'Italie, parce qu'il y a des pâtes.
14:03 - McDo ou Buffalo Grill ?
14:05 - McDo, pardon, incontestablement.
14:08 - Vous n'êtes donc pas végétarienne ?
14:10 - Oh, écoutez, j'y arrive, tout doucement !
14:12 - La petite sirène ou la belle au bois dormant ?
14:15 - Oh, waouh, je crois que je connais très mal les deux.
14:17 Peut-être que je dirais la petite sirène.
14:19 - Vous dites, vous avez dit aux Parisiens, "Doubler un Disney, ce serait mon rêve".
14:22 - Ah, j'ai dit ça ?
14:24 - Si vous étiez un personnage Disney, vous seriez qui ?
14:26 - Mulan, je crois. Elle se coupe les cheveux, elle devient un mec, c'est génial.
14:29 - Jonathan Cohen ou Jamel Debbouze ?
14:31 - Jonathan Cohen, parce que je le connais mieux.
14:34 - Qu'est-ce qui vous émeut, Laura Felpin ?
14:36 - Tout ! En ce moment, j'ai un truc avec les vieux qui marchent,
14:41 les vieux très courbés qu'on se demande comment ils sortent de chez eux.
14:44 Ça, ça me bute, c'est terrible.
14:46 Et les petites mains d'enfants qui ressemblent à des raviolis chinois.
14:49 Ça me met dans tous mes états.
14:51 - Liberté, égalité, fraternité, vous choisissez quoi ?
14:53 - L'égalité, c'est pas mal, quand même.
14:58 - Et l'amour, dans tout ça ?
15:00 - Oh !
15:02 - Bah, c'est le sujet !
15:06 Mais j'en suis pétri !
15:08 - Merci beaucoup, Laura Felpin d'avoir été avec nous.
15:10 Et bonne fin de l'Empire !
15:12 - Merci beaucoup !