• il y a 5 mois
À 7h50, Sonia Devillers reçoit Laure Lavalette, porte-parole de Jordan Bardella et du Rassemblement National pour les élections Européennes 2024, ancienne députée de la 2ème circonscription du Var. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-du-lundi-10-juin-2024-6835699

Category

🗞
News
Transcription
00:00 7h47 Sonia Deviller, oui, votre invitée ce matin est députée Rassemblement National du Var !
00:07 Alors, était, exactement, c'est ce que j'allais dire, depuis hier soir 21h, n'est plus députée de la deuxième circonscription du Var.
00:15 Bonjour Laura Lavallette !
00:16 Bonjour !
00:17 Hier soir, donc, à la surprise générale, Emmanuel Macron annonce la dissolution de l'Assemblée Nationale dans la foulée de la victoire de votre parti aux européennes.
00:24 C'est une double victoire pour le Rassemblement National ?
00:27 Oui, bien sûr, cette dissolution, nous l'appelions de nos voeux. Permettez-moi déjà de remercier tous les gens qui ont voté pour Jordan Bardella.
00:33 C'est millions de gens qui ont voté pour cette liste, c'est millions de gens qui ont voté pour la première fois.
00:37 Et votre collègue le disait, Jordan Bardella est arrivé premier dans toutes les catégories socio-professionnelles, ce qui est quand même quelque chose qui est vraiment remarquable.
00:46 Il est arrivé en tête dans 94% des villes, c'est un score inégalé depuis 40 ans.
00:53 Et couronné par la dissolution.
00:54 Et couronné par la dissolution, et avec une forte légitimité, puisque quand même la participation était là aussi la plus forte depuis 30 ans.
01:01 Est-ce que vous vous attendiez à cette annonce ? Est-ce que vous vous attendiez à ce que le président de la République dissolve l'Assemblée Nationale, lui qui s'y était refusé du début à la fin de la campagne ?
01:12 Oui, d'autant plus que je me dis qu'il est passé à côté d'un débat aussi avec Marine Le Pen, puisque quand il avait proposé le débat, Marine Le Pen lui avait dit
01:18 "Vous savez, comme vous mettez tout votre poids présidentiel dans cette campagne, moi je veux bien débattre avec vous, à condition que si vous perdez, soit vous entamez une dissolution ou une démission".
01:27 Et là je me dis que c'est dommage finalement, il dissout sans avoir débattu.
01:30 Donc surprise totale pour vous ? Surprise totale à l'état-major du RN ?
01:33 Surprise totale, mais après effectivement je ne vois pas comment il pouvait faire autrement.
01:36 Vous savez quand vous avez plus de 30% des gens qui plébiscitent Jordan Bardella, qui plébiscitent l'identité, la souveraineté, la sécurité, l'arrêt de cette politique migratoire folle,
01:45 qui veulent une concurrence loyale, il ne pouvait pas faire comme si rien ne s'était passé.
01:50 C'est difficile pour lui, vous voyez bien, vous qui êtes observateur de la vie politique, d'arriver à faire passer des lois.
01:55 Regardez, on a eu 23h49-3 je crois.
01:57 À 22h30, vous vous êtes réunis, les cadres du parti se sont réunis. Qu'est-ce qu'il s'est dit à cette réunion ?
02:03 Il y avait une certaine gravité aussi de se dire que voilà, on dissout.
02:08 Nous, là on travaille pour revenir avec évidemment la majorité.
02:13 C'était le lancement de la campagne hier soir ?
02:15 C'était le lancement de la campagne, évidemment.
02:16 La campagne des législatives ?
02:17 Bien sûr.
02:18 Si vous gagnez ces législatives, lors de la valette, quel sera votre candidat pour Matignon ?
02:23 On l'a dit, c'est évidemment Jordan Bardella.
02:26 Et pourquoi Jordan Bardella ? Et pourquoi pas Marine Le Pen ?
02:29 Parce que c'est le candidat naturel, Marine Le Pen l'a toujours dit.
02:32 On a énormément de chance dans cette famille politique, ce qui est assez inédit sous la 5ème République, c'est d'avoir un ticket gagnant avec Marine Le Pen,
02:38 que nous voyons évidemment bien en présidente de la République, et Jordan Bardella en premier ministre.
02:42 En fait, pour Matignon, ce serait abîmer Marine Le Pen ?
02:44 Ce serait l'affaiblir ?
02:46 Ce serait risquer de la griller avant les présidentielles de 2027 ?
02:48 Non, c'est qu'on a un candidat tout à fait naturel qui est là, qui est Jordan Bardella, qui encore une fois a été plébiscité,
02:53 et que ça nous paraît tout à fait cohérent.
02:55 Vous savez bien, lors de la valette, qu'il y a un scénario parmi d'autres qui est, si le RN a le pouvoir, le RN va s'affaiblir,
03:02 le RN va se griller, le RN va faire montre de son incapacité à gouverner, et donc on pourra revenir en 2027.
03:09 Oui, alors vous savez, entendre ce scénario de la part de gens qui ont fait 900 milliards de dettes en 7 ans,
03:14 il faut dire quand même que les macronistes ont fait autant de dettes en 7 ans que l'ensemble de la dette de la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'aux années 2000.
03:20 La balance commerciale et déficitaire de 100 milliards d'euros, enfin, voyez-moi, les leçons de bonne conduite, de bonne gestion du pays, je leur laisse.
03:29 Nous, on arrive avec beaucoup d'humilité, parce que justement, il faut dire aux Français que les caisses sont vides,
03:33 donc ça n'est pas complètement simple non plus, il y a beaucoup d'humilité, une gravité,
03:38 mais on pense effectivement, et nous l'avions dit, que la liste qui arriverait en premier dans ces élections serait la liste de l'alternance.
03:44 Les Français ont envoyé un message très fort, un message d'espoir sur Jordan Bardella, et effectivement, il ne se dérobera pas.
03:50 Alors, alternance, vous n'y arriverez probablement pas tout seul.
03:53 Hier soir, votre liste remportait 31,5% des voix.
03:56 Celle des LR, 7,3%, celle de Reconquête portée par Marion Maréchal, 5,5%.
04:00 Éric Zemmour a immédiatement appelé à former avec son parti la plus vaste union des droites, c'est son expression.
04:06 Est-ce que vous allez lui répondre ?
04:08 C'est un peu déjà étonnant de la part d'Éric Zemmour qui a passé sa campagne à nous taper dessus,
04:12 en disant que voter Jordan Bardella, ça n'avait pas de sens, c'était un vote idiot,
04:16 c'était un vote qui ne servait à rien, la preuve que non, c'est un vote qui écrit l'histoire quelque part.
04:21 Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ce que vous dites, moi je pense qu'on peut y arriver.
04:24 Oui, je pense qu'on peut y arriver seul, mais ça n'est pas évidemment l'enjeu,
04:28 puisque là on est en capacité, j'allais dire, d'accueillir tous les patriotes.
04:33 Même Marine Le Pen a utilisé l'expression de gouvernement d'union nationale il y a quelques mois dans la presse.
04:39 Mais bien sûr, et nous l'avons toujours dit, et vous savez bien pour ça que nous ne sommes pas pour l'union des droites,
04:43 parce que nous pensons que ces petits bras, on a évidemment envie de rassembler tous les souverainistes de l'entièreté de l'échiquier politique.
04:50 Mais hier soir, vous vous êtes parlé avec Éric Zemmour ? Le parti a parlé avec Éric Zemmour ?
04:54 Alors, moi je n'ai pas parlé avec Éric Zemmour, il y a sûrement des contacts avec Reconquête,
04:59 comme il y en aura avec les LR, comme il y en aura avec des souverainistes de gauche,
05:02 ce qui est certain c'est qu'il y a une opportunité majeure là de mettre en échec.
05:06 Et avec Marion Maréchal qui, elle, ne vous a pas tapé dessus pendant toute la campagne,
05:10 qui, elle, n'a pas attaqué Jordan Bardella.
05:12 Je pense que c'est d'ailleurs ce qui a fait les dissensions absolument terribles à Reconquête,
05:16 qui va à mon avis capoter aujourd'hui, si ce n'est déjà fait.
05:20 Marion a toujours dit qu'elle avait des adversaires et pas des ennemis politiques.
05:24 Donc écoutez, voilà, je pense qu'effectivement, il y a 24 heures, 48 heures de discussion
05:30 où tout le monde va bien frapper à la porte.
05:32 Ce qui est sûr c'est que ce leadership, c'est nous qui l'avons.
05:35 On a un RN qui est très très haut.
05:37 Mais encore une fois, voilà.
05:38 Donc si Marion Maréchal frappe à la porte, on lui ouvrira ?
05:41 Je ne suis pas à la tête de ce parti, et je ne sais pas à ma porte qu'elle va aller frapper.
05:47 Mais ce qui est sûr c'est qu'on aura besoin de tout le monde.
05:48 Vous savez, moi je suis élue du Var, où il y a une grande, grande porosité, évidemment,
05:51 entre le vote LR, le vote Reconquête et le vote du RN.
05:55 Rien que nous, nous faisons 45%, alors que si on additionne effectivement toutes ces forces-là,
06:00 on passe largement au premier tour.
06:02 Justement, est-ce qu'il pourrait y avoir au cas par cas des accords avec la droite, avec les LR ?
06:08 Je pense que tout s'entend, et vous avez raison de dire que c'est au cas par cas.
06:11 Mais là vous dites avec la droite, mais pourquoi pas encore une fois avec des souverainistes de gauche.
06:15 Donc encore une fois, voilà, il y a les 24h là, les 48h de discussion.
06:22 Marine Le Pen et Jordane Bardella ont sûrement leur téléphone qui sonne.
06:27 Non mais je peux penser à Montebourg par exemple, qui était quelqu'un dans ce sillage de cette famille politique,
06:33 où il y a des souverainistes à gauche.
06:34 Donc vous n'excluez pas des accords avec Arnaud Montebourg, ancien socialiste ?
06:40 Non mais on n'exclue rien.
06:41 Marine Le Pen l'avait déjà dit au moment de sa présidentielle.
06:44 Vous savez, ce qui compte c'est l'amour de la souveraineté, l'amour de la nation.
06:48 Et on a envie de remettre le pays en ordre, que ce soit en matière fin du laxisme judiciaire, en matière migratoire.
06:55 Et tous ceux qui sont sur notre ligne sont évidemment les bienvenus.
06:57 Stéphane Séjourné, secrétaire général de Renaissance, qui sera notre invité tout à l'heure à 8h20,
07:01 a assuré hier soir que la majorité ne présenterait pas de candidats contre des députés sortant,
07:05 ils sont issus du champ républicain.
07:07 Comment vous avez entendu cette déclaration ? Qu'est-ce que vous avez compris ?
07:11 Je ne sais pas trop, je ne sais pas trop si c'est semaine A ou semaine B, vous savez, avec le gouvernement.
07:15 Qu'est-ce qui est dans l'acte républicain ? Qu'est-ce qui n'est plus dans l'arc républicain ?
07:18 Même nous, une semaine nous l'étions, pour eux, une autre semaine nous ne le sommes pas.
07:21 Je n'en sais rien, j'ai quand même du mal à croire que...
07:23 Ça pourrait être le retour du Front républicain ?
07:25 En tout cas, c'est un très très mauvais concept et je ne pense franchement pas que ça fonctionne.
07:31 Non, non, ça ne peut pas être ça, je n'en sais rien, je pense qu'ils sont perdus.
07:33 Vous savez, il y a une certaine fébrilité.
07:35 Hier, j'étais sur les plateaux avec les représentants du gouvernement
07:38 et tous étaient quand même dans un état, effectivement, de grande fébrilité.
07:42 Ils ont un bilan qui est absolument indéfendable, qui a mis les Français à genoux.
07:46 Et effectivement, là, ils sentent qu'ils sont balayés et il y a péril en la demain.
07:50 Actuellement, vous avez 89 députés, vous êtes isolé à l'Assemblée nationale,
07:54 vous n'avez jamais exercé le pouvoir, à part localement.
07:57 Au Parlement européen, vous êtes un groupe minoritaire et vous allez le rester, on va en reparler.
08:02 Bref, le RN n'a jamais été un parti de gouvernement, vous pouvez le devenir d'ici le 31.
08:07 Alors, on n'est pas du tout isolé à l'Assemblée nationale.
08:09 Je peux vous dire que ce qui passe, ça passe parce que nous le votons.
08:12 Et quand ça ne passe pas, souvent, c'est parce que nous ne le votons pas.
08:15 Nous avons été cette première force d'opposition il y a deux ans, en juin.
08:19 Donc, on n'est pas du tout isolé.
08:22 Et excusez-moi de vous dire que là, je pense qu'une soirée comme hier
08:26 recentre évidemment au milieu du jeu le RN.
08:30 Et nous sommes ceux qui allons envoyer à l'Europe la plus grosse délégation.
08:35 Il y a déjà 30 députés.
08:37 Vous avez commencé à composer un gouvernement ?
08:39 Je pensais que vous parliez de l'Europe.
08:41 Encore une fois, je ne suis que porte-parole de campagne.
08:44 Ce sont des questions qu'il faut poser à Marine Le Pen et Jordane Bardella.
08:47 Mais nous n'avons aucune inquiétude sur le fait d'avoir les talents et les capacités pour faire un gouvernement.
08:52 Poussé de l'extrême droite, certes, mais pas rademarré au niveau européen. Vous êtes déçue ?
08:56 Déjà, je ne me considère pas d'extrême droite.
08:58 On ne va pas en reparler pendant 10 heures, mais ce n'est pas l'extrême droite.
09:02 Ce qui est sûr, c'est qu'il y a un réveil des peuples.
09:06 L'extrême droite, vous savez, quand vous êtes d'extrême droite, quand vous contestez tous les résultats électoraux,
09:12 globalement, je ne suis pas sûre qu'il y ait des partis politiques qui les contestent.
09:16 Il n'empêche, ce qui est sûr, c'est que...
09:18 Parce que hier soir, vous étiez sur des plateaux télé, je vous ai regardé,
09:21 et absolument tous vos interlocuteurs qualifiaient le score de votre parti de score de l'extrême droite.
09:27 Tous vos interlocuteurs s'adressaient à vous comme une représentante de l'extrême droite.
09:30 Ce que je peux vous dire, moi, et je l'ai toujours dit, c'est que ça blesse les gens.
09:36 Vous voyez, les gens qui ont voté pour nous, et les millions de Français qui ont voté pour le Rassemblement National
09:39 et pour Marine Le Pen ne se sentent surtout pas d'extrême droite.
09:42 C'est un vieux pensif que les médias continuent d'employer, mais je promets que ça n'est pas le cas.
09:45 À l'échelle européenne, la majorité ne va pas changer.
09:47 L'alliance droite, libéraux et sociodémocrates va de nouveau dominer l'hémicycle pour les 5 prochaines années.
09:53 Il vous faut faire une alliance avec d'autres groupes d'extrême droite, comme ceux de Georgia Melloni.
09:58 Je vous trouve assez audacieuse. On ne sait pas encore exactement quels vont être les équilibres.
10:02 C'est pas vrai. Vous savez, c'est Tetris. Très compliqué à l'Europe de savoir exactement comment constituer ses groupes.
10:08 Je pense que rien n'est encore joué. Il faut attendre d'avoir tous les résultats et voir les tractations, voir comment ça se passe.
10:14 Ce qui est certain, c'est qu'encore une fois, il y a en Europe un réveil des peuples, des peuples libres et souverains.
10:20 Je pense que l'Europe telle qu'Emmanuel Macron, l'Europe de Bruxelles qui nous est vendue, est en échec.
10:26 On l'a bien vu avec le score faramineux de Jordane Bardella.
10:29 la valette.
10:30 Merci à vous, bonne journée.
10:31 Nicolas Demorand : et merci Sonia De Villers.

Recommandations