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Jordan Bardella, président du Rassemblement National et député européen est l'invité du Grand Entretien ce mercredi. Il confirme que les députés RN voteront la motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mercredi-04-decembre-2024-3010019

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00:00Et avec Léa Salamé, nous recevons ce matin le Président du Rassemblement National, également
00:09Eurodéputé et auteur de « Ce que je cherche » publié il y a quelques semaines aux éditions
00:15Fayard, vos questions et réactions au 01.45.24.7000 et sur l'application de Radio France.
00:22Jordan Bardella, bonjour.
00:23Bonjour, merci de votre invitation.
00:25« Soyez le bienvenu » sur Inter, une page de l'histoire politique du pays est en train
00:29de s'écrire cette semaine avec la probable chute du gouvernement Barnier.
00:34Sous la Ve République, ce serait la première fois depuis 1962 qu'une motion de censure
00:40serait adoptée.
00:41Et on rappelle le contexte de l'époque, 1962, la France en pleine crise sur fond de
00:46guerre d'Algérie et d'attentats du Petit Clamart contre le général de Gaulle.
00:51Vous assumez d'ouvrir avec les députés RN une nouvelle phase d'incertitude, de
00:57crise voire de chaos politique en 2024 ?
01:00La question n'est pas du tout caricaturale, si vous me le permettez.
01:05Michel Barnier a été désigné au début du mois de septembre comme étant un premier
01:10ministre sur fond d'absence de majorité parlementaire et d'absence totale de légitimité
01:15démocratique puisqu'il est issu d'un mouvement politique et est arrivé peu ou prou dernier
01:19des élections européennes et dans les dernières positions des élections législatives.
01:24Moi j'ai fait le choix avec le RN de ne pas censurer a priori Michel Barnier parce
01:29qu'il fallait un premier ministre au pays et que le pays devait avancer dans des temps
01:32qui sont des temps difficiles pour le pouvoir d'achat, la sécurité de nos compatriotes
01:36ou l'image de la France sur la scène internationale.
01:38On peut même dire que c'est un choix que vous avez validé puisque Marine Le Pen, on
01:41se rappelle il y a trois mois, disait à la tribune, ces mots-là, le Président de la
01:45République a tenu compte des critères posés par le RN dans son choix de Michel Barnier.
01:49Après avoir retoqué plusieurs autres noms.
01:52Donc vous avez validé ce choix.
01:53Nous avons été responsables et nous avons fait le choix d'être constructifs.
01:57Nous avons indiqué très tôt à Michel Barnier quelles seraient nos lignes rouges, la défense
02:01du pouvoir d'achat, le soutien à la croissance et notamment dans le cadre de la discussion
02:05budgétaire, la lutte contre la mauvaise dépense publique, la lutte contre les gaspillages
02:10et nous avons ajouté à cela également un tournant nécessaire sur la politique migratoire,
02:13la politique sécuritaire et pénale et aussi l'instauration du scrutin proportionnel parce
02:17qu'on sait très bien que cette situation ne vivra pas très longtemps et que nous serons
02:20très probablement amenés d'ici à 2027 à retourner aux urnes devant le peuple français.
02:25Donc nous avons été constructifs et nous avons été constructifs jusqu'au bout, mais
02:31il y a eu une élection, il y a eu une nouvelle donne politique et quand le Premier ministre
02:36nous présente un budget qui est un budget de récession, qui est un budget de punition,
02:41qui va pénaliser la croissance, qui va pénaliser le pouvoir d'achat de nos compatriotes les
02:45plus précaires, les plus modestes et qui n'engage aucune réforme structurelle dans
02:48le fonctionnement de l'État, alors il est de mon devoir que de rejeter ce budget parce
02:54que je ne peux pas ensuite retourner devant mes électeurs et leur dire que j'ai laissé
02:57passer un budget qui prévoit le déremboursement des médicaments, la désindexation partielle
03:02des pensions de retraite, qui prévoit d'alourdir le malus automobile, qui prévoit d'alourdir
03:10la fiscalité de 40 milliards d'euros supplémentaires cette année, ce n'est pas possible.
03:15J'ai pris des engagements, je dois les faire respecter et j'ajoute à cela que le fait
03:20que Michel Barnier ait très tôt reçu l'intégralité des groupes politiques, à l'exception du
03:24Rassemblement National, qu'il ait rejeté toutes les propositions qui ont été faites
03:27depuis trois mois par le Rassemblement National à l'Assemblée, démontre qu'il n'a pas
03:31intégré la nouvelle donne politique.
03:32Il vous a appelé et Matignon dit qu'ils ont appelé pour l'inviter Marine Le Pen et que
03:35vous n'étiez pas disponible car il y avait un problème d'agenda manifestement, mais
03:38juste on va revenir point par point sur ce que vous dites.
03:40Mais quand même, Michel Barnier hier soir à la télévision veut encore croire que la
03:44motion de censure ne sera pas adoptée, Emmanuel Macron hier aussi a déclaré « je ne peux
03:48pas croire au vote d'une censure ». Qu'est-ce que vous leur répondez ce matin ? Qu'ils
03:51sont dans le déni que vous la voterez tout à l'heure à 16h cette censure ? Que vous
03:55voterez les deux textes ?
03:56Cela démontre qu'ils sont totalement déconnectés de ce qui se passe dans le pays et qu'ils
04:00sont totalement sourds aux souffrances des Français.
04:02Ce budget, encore une fois, et c'est ça la question de fond qu'on doit se poser, résorbe-t-il
04:07les déficits ? Résorbe-t-il la dette publique ? Je pense que ce budget, c'est un budget
04:12qui est dangereux pour la croissance économique, qui est dangereux pour le pouvoir d'achat
04:16de nos compatriotes les plus précaires.
04:18Comment on peut assumer un choix budgétaire qui vise à maintenir, voire à augmenter
04:22l'aide médicale d'État ? C'est-à-dire la gratuité des soins aux étrangers en
04:26situation irrégulière d'un côté, et de l'autre, accélérer les déremboursements
04:30de médicaments.
04:31Moi, depuis le départ, nous avons dit qu'il y a des tabous dans ce budget.
04:34Arrêtez de le dire, parce qu'il est revenu sur ça.
04:35Sur le déremboursement des médicaments.
04:36C'est ce qu'il a dit hier matin, vous le savez mieux que moi, il a dit « je ne ferai
04:41pas le déremboursement des médicaments ». Il l'a dit.
04:43Mais il n'y a pas que cela, il y a un problème d'équilibre général dans ce budget.
04:46Donc, nous, nous sommes parfaitement disposés, vous me posez la question de l'incertitude,
04:50à accueillir un nouveau gouvernement, à être reçus très tôt par ce nouveau gouvernement,
04:55à exposer nos lignes rouges, mais ils ne peuvent pas faire comme si les 11 millions
04:59de gens qui ont voté pour nos candidats aux élections législatives, qui ont voté à
05:02plus d'un tiers pour le Rassemblement National aux élections européennes, n'existaient
05:07pas.
05:08Ce n'est pas possible.
05:09Donc c'est fini, vous la voterez tout à l'heure.
05:10Ils reprendront la motion de censure et il faut maintenant un gouvernement qui aille
05:12vers plus d'écoute, plus de considération, plus de démocratie et à partir du moment
05:17où un nouveau gouvernement sera nommé, eh bien la discussion budgétaire va reprendre
05:21parce qu'encore une fois, ce budget, il est dangereux pour les Français et dangereux
05:24pour nos pays.
05:25Oui, mais Michel Barnier a prévenu hier soir et je vais le citer, il faudra que les députés
05:28qui vont voter la censure aillent s'expliquer avec les Français, que chaque député aille
05:33dire aux agriculteurs de sa région pourquoi les retraites agricoles n'augmenteront pas
05:38le 1er janvier, car cette mesure aura été supprimée.
05:41Il faudra que chaque député aille expliquer pourquoi 18 millions de Français vont devoir
05:46payer plus d'impôts qu'ils ne devraient.
05:47Il faudra expliquer aux infirmiers dans les hôpitaux pourquoi les crédits que j'ai
05:52prévus dans le budget pour la santé mentale, les soins palliatifs, les personnes âgées
05:56ne sont plus là, car ils auront été supprimés.
06:00Fin de citation.
06:01Vous irez les voir, ces Français, et vous assumerez devant eux, Jordan Bardella ?
06:06Les agriculteurs, les infirmiers, les infirmières...
06:08Les agriculteurs, ils sont dans les rues du pays, comme ils l'ont été en début d'année
06:122024, parce qu'ils sont menacés aujourd'hui par une concurrence internationale déloyale,
06:16à laquelle Michel Barnier ne s'attaque pas, par le traité du Mercosur qui est en ce moment-même
06:20en train d'être négocié dans les couloirs de la Commission européenne, et par une incapacité
06:24à vivre de leur salaire.
06:25Donc, moi je veux bien qu'on joue, si vous voulez, sur les peurs, mais ce qui est irresponsable
06:28c'est d'aller raconter n'importe quoi aux Français, pour essayer de leur faire peur,
06:33pour essayer d'effrayer les Français, en racontant objectivement n'importe quoi.
06:36Quand on dit qu'il y a 400 000 personnes en plus qui vont payer l'impôt sur le revenu,
06:41alors qu'il y a une loi spéciale qui sera votée le lendemain même du rejet de ce budget,
06:45et qui peut parfaitement prévoir, ça a été le cas la dernière fois que ça s'est produit,
06:48alors pardon, ça remonte à quelques années, en 1979, et qui réindexe le barème de l'impôt
06:53sur le revenu, c'est totalement faux.
06:56La discussion budgétaire va reprendre, le budget, il y aura un budget pour notre pays,
07:01évidemment dans les prochains mois, mais moi je ne veux pas d'un budget qui augmente les impôts,
07:06je ne veux pas d'un budget qui dérembourse des médicaments, et je ne veux pas d'un budget
07:10qui demande toujours des efforts au même.
07:13On entend ce que vous dites, mais vous assumez votre responsabilité,
07:16parce qu'on a l'impression qu'avec vous c'est jamais votre faute.
07:18Là, vous avez dit pendant trois mois, à juste titre, que vous aviez un quart des députés,
07:23que vous aviez les cartes en main, que c'était vous désormais, le Rassemblement National était traité.
07:27Vous l'avez dit, vous l'avez répété, on a entendu Marine Le Pen dire
07:30qu'on est traité pour la première fois et c'est nous qui décidons.
07:32Et bien là, c'est vous qui décidez de baisser le pouce et de censurer ce gouvernement.
07:36Est-ce qu'à un moment vous dites, oui, j'assume, je prends mes responsabilités,
07:40de créer un chaos, de créer quand même un chaos,
07:43mais on est reparti sur une France sans Premier Ministre, sans gouvernement, sans budget.
07:48– Mais pardon madame. – Je ne vais pas vous rappeler le spread, mais il a augmenté.
07:51– Madame, ce n'est pas Emmanuel Macron que vous avez en face de vous.
07:54Donc moi je veux bien, si vous voulez, qu'on rende responsable
07:57de la situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui.
07:59Le seul parti politique qui en 50 ans n'a jamais été au pouvoir.
08:02Mais à un moment donné, je ne peux plus de cette démocratie
08:06où personne n'est responsable de rien.
08:07Celui qui est responsable de la situation dans laquelle nous sommes,
08:10avec le record de déficit public, le record de dettes,
08:13le record de déficit commercial qui a fait n'importe quoi avec les comptes de l'État,
08:17qui fait qu'il a dissout dans des conditions qui sont particulièrement contestables
08:21dans la mesure où les alliances de second tour entre la France insoumise,
08:23l'extrême gauche et la Macronie a provoqué une absence de majorité claire pendant un minimum d'un an.
08:28Je ne suis pas responsable de cette situation.
08:30Donc j'ai pris mes responsabilités.
08:32J'estime que ce gouvernement est dangereux pour mon pays.
08:34Et moi, la seule question que je me pose, ce n'est pas est-ce que c'est bon ou pas bon pour l'ORN ?
08:38C'est est-ce que c'est bon ou pas bon pour les Français ?
08:41Or ce budget, il est mauvais pour le pouvoir d'achat.
08:43Il est mauvais pour la croissance et il est mauvais pour la dépense publique.
08:46Donc en responsabilité, comme ils disent,
08:48je ne peux pas laisser passer un budget qui serait dangereux pour mon pays.
08:52Si ce gouvernement tombe, un nouveau gouvernement sera constitué.
08:55Et évidemment que ce gouvernement devra prendre en compte les demandes du Parlement.
08:59C'est parfaitement simple.
09:01Vous avez une parole ?
09:03Vous avez une parole ? On doit vous croire.
09:05Mais allez-y madame.
09:07Quand Marine Le Pen a brandi dimanche dernier, il y a deux jours,
09:10ce qu'elle dit dans la tribune dimanche, que Michel Barnier,
09:13elle dit je ne censurerai pas si, je la cite,
09:16si le gouvernement nous donne quitus sur la désindexation des pensions
09:20ou sur le non-remboursement des médicaments,
09:23cela ne me poserait pas de problème de ne pas voter la censure s'il nous donne ça ou ça.
09:27Eh bien, il vous a donné l'un des deux.
09:30C'est-à-dire le déremboursement des médicaments.
09:33Deux heures après, vous disiez non, non, non, en fait c'est ça et ça.
09:36En fait, on a l'impression que c'est toujours plus.
09:38Madame, ça n'est pas vrai.
09:40Parce que vous faites référence à une interview de dimanche
09:44dans laquelle une heure après, le ministre Saint-Martin
09:47a indiqué que le gouvernement n'entendait plus bouger sur le budget.
09:51Et donc, moi je considère que c'est précisément le gouvernement,
09:54par l'intermédiaire du ministre du budget, qui est quand même bien renseigné,
09:57dont l'interview a manifestement été relue par Matignon,
09:59qui a clos le cycle de négociations.
10:01Et lundi matin, Michel Barnier vous a dit
10:04« je reviens sur le déremboursement des médicaments ».
10:06On ne peut pas nous ignorer pendant trois mois
10:09et venir à deux heures de la censure en disant
10:12« s'il vous plaît, s'il vous plaît, ne censurez pas, je vais vous donner ce que vous avez envie de faire ».
10:15Ça ne marche pas comme ça.
10:16Donc, ce type de considération, il fallait l'avoir au début.
10:21Et moi, je souhaite que le nouveau gouvernement,
10:23s'il doit y avoir un nouveau gouvernement,
10:24si la censure, encore une fois, est votée cet après-midi, ce soir,
10:27puisse prendre en considération les lignes rouges du Rassemblement National.
10:30Pas parce que ce sont nos lignes rouges,
10:32mais parce que ce sont des lignes rouges pour lesquelles les Français ont très largement voté
10:34lors des dernières élections législatives.
10:37Il y a une nouvelle donne politique.
10:38Et c'est une affaire d'orgueil. Vous ne cessez de dire « on n'a pas été pris en considération »
10:41alors que jamais, jamais, un Premier ministre, un gouvernement
10:44ne vous a autant pris en considération.
10:45Et pour le coup, d'une certaine manière, ça se défend à partir du moment
10:49où vous êtes plus du quart des députés de l'Assemblée Nationale.
10:52Mais il a fait des bougées.
10:54Sur la hausse de l'électricité, il a fait des bougées.
10:57Sur les médicaments, il a fait des bougées.
10:58Et à un moment, vous ne cessez de dire « on manque de considération ».
11:01Il aurait dû faire quoi de plus, en fait ?
11:03Qu'est-ce que vous attendez de plus ?
11:05Qu'ils reprennent, mot pour mot, votre programme et là, on est bon ?
11:08Madame, on ne réduit pas un budget à deux mesures.
11:11Donc moi, je suis très fier et très heureux
11:13de m'être battu pour que l'électricité n'augmente pas.
11:15C'est une victoire du Rassemblement National.
11:17Et accessoirement, pour que le gouvernement s'engage à quelques heures de la censure,
11:20à ne pas dérembourser des médicaments.
11:22Parce que je pense que dans un contexte où un Français sur trois
11:25renonce à se soigner parce que le reste à charge est trop important,
11:28cela aurait des conséquences très lourdes
11:30pour des millions de nos compatriotes et notamment pour des retraités.
11:33Mais ce n'est pas que cela.
11:35Et donc, si demain, on redémarre la discussion avec un nouveau gouvernement,
11:38évidemment que ces lignes rouges et que ces quelques victoires que nous avons obtenues,
11:41elles doivent demeurer.
11:42Mais à partir du moment, encore une fois, où on a le premier groupe à l'Assemblée,
11:46moi je souhaite que nos lignes rouges soient respectées,
11:48qu'elles soient entendues en intégralité.
11:50Parce que Michel Barnier, encore une fois,
11:52il n'a aucune légitimité démocratique,
11:54il n'a pas de majorité parlementaire.
11:57Et je vais vous dire, le seul chantage qui a été exercé dans cette affaire,
12:00c'est le chantage de Gabriel Attal et de l'ensemble de ses amis macronistes
12:03pour faire pression sur Michel Barnier pour qu'il ne reprenne pas
12:07les demandes du Rassemblement National. C'est ça la réalité.
12:09Et qu'après avoir fait alliance au second tour avec l'extrême gauche,
12:13après avoir positionné l'extrême gauche aux portes du pouvoir
12:15il y a trois mois, Gabriel Attal et ses amis ont fait pression
12:18sur Michel Barnier pour que l'ensemble des amendements
12:20que nous avons déposés ne soient jamais adoptés.
12:23– Justement, puisqu'on parle de l'extrême gauche comme vous dites.
12:24– En tout cas, vous allez voter cet après-midi un texte déposé par le NFP
12:29et qui vous attaque pourtant violemment.
12:32Michel Barnier en a parlé hier soir de ce texte qui vous incrimine.
12:36Je vais le citer, alors qu'une large majorité de nos concitoyennes et concitoyens
12:41a fait le choix du barrage à l'extrême droite lors des élections législatives.
12:45Le premier ministre a cédé à leurs plus viles obsessions
12:49avec une nouvelle loi immigration qui poursuivra la faillite morale
12:52et politique de l'année dernière.
12:54Jordan Bardella, vous assumez de voter un texte qui parle de vos viles obsessions,
12:59de votre faillite morale ?
13:02– Monsieur Demorand, la motion de censure,
13:06c'est l'expression d'une défiance à l'égard du gouvernement.
13:09Le Rassemblement National a déposé sa motion de censure.
13:13Le Nouveau Front Populaire a déposé sa motion de censure.
13:15Il se trouve que c'est celle du Nouveau Front Populaire
13:17qui a recueilli le plus de signatures et donc par définition,
13:19c'est celle du Nouveau Front Populaire qui va être mise au voie.
13:23En 1962, lorsque il y a eu la censure,
13:25vous l'avez mentionné il y a quelques instants de Pompidou,
13:29le centre et la gauche ont voté cette motion de censure ensemble.
13:33Il ne s'agissait pas d'un accord sur le fond,
13:34il ne s'agissait pas de se dire politiquement on va mener la même politique,
13:37il s'agissait de dire il y a un rejet,
13:39une motion de rejet à l'égard de défiance à l'égard du gouvernement,
13:43nous la votons en 1990.
13:45Vous avez raison, mais le texte était neutre.
13:47Les textes en général, il faut le dire aux auditeurs,
13:49les textes des motions de censure sont neutres pour avoir...
13:51Exactement, le fait de la motiver est une option en plus.
13:53Pour avoir un maximum de voix.
13:55Mais là, ce n'est pas un texte qui est neutre,
13:57c'est un texte qui est politique et qui est contre vous que vous allez voter.
13:59Mais voyez bien que notre intérêt ne nous importe pas.
14:03Ce qui nous importe, c'est l'intérêt du pays.
14:05Et donc, lorsqu'en 1990, la motion de censure contre Rocard
14:08reçoit les voix du Parti communiste et de la droite,
14:10ça ne veut pas dire que le Parti communiste et la droite vont conduire la même politique
14:14si demain ils sont, je ne sais pas, amenés à discuter d'un texte ou autre.
14:17Ce n'est pas le sujet.
14:19La motion de censure, c'est une défiance à l'égard du gouvernement.
14:21Ils ne vont pas vous le reprocher, vos électeurs ?
14:23Mais nos électeurs, regardez les sondages.
14:25Ils ne vont pas vous reprocher de voter les textes des Insoumis
14:29qui vous accusent de viles obsessions ?
14:31Madame, mon intérêt personnel,
14:33les mots que peut avoir le Nouveau Front Populaire à notre égard,
14:36franchement ne nous importent pas.
14:38Ce qui compte, c'est l'intérêt du pays,
14:40c'est l'intérêt des Français et c'est que désormais
14:42on intègre la nouvelle donne politique
14:44et qu'on puisse évidemment intégrer nos lignes rouges
14:46dans le cadre d'une discussion budgétaire qui va reprendre.
14:48Encore une fois, tout ça, c'est de la com'
14:50et probablement que cette motivation, elle est faite pour nous empêcher
14:52et pour nous contraindre à ne pas voter ce texte
14:54mais encore une fois, nous voterons la censure
14:56peu importe le parti politique qui en est à l'origine
15:00parce que l'intérêt du pays et le fait d'empêcher ce budget de récession d'être adopté
15:04est pour moi un impératif au regard de la situation
15:06de millions de Français aujourd'hui dans le pays
15:08et au regard de la situation économique de la France.
15:10Au standard inter, bonjour.
15:12Oui bonjour, je voulais un peu tirer l'oreille
15:14Bonjour monsieur.
15:16au Rassemblement National.
15:18Dommage le soutien de ce parti
15:20mais je ne comprends pas pourquoi aller soutenir
15:22une motion de censure qui a été
15:24posée par la gauche.
15:26On va leur faire leur travail
15:28et sincèrement, avoir un monsieur Barnier
15:30aujourd'hui ou demain
15:32peut-être, un monsieur Cazeneuve ou un monsieur
15:34Bayrou, ça me
15:36dérange beaucoup.
15:38Restez à votre place, attendez
15:402027. Monsieur Barnier
15:42son budget
15:44n'est pas pire qu'un autre.
15:46Alain, vous êtes électeur
15:48du Rassemblement National ?
15:50Oui.
15:52Alors je vais vous dire monsieur d'abord
15:54Merci pour votre franchise
15:56Moi j'ai été
15:58et nous avons été élus tous
16:00députés européens, députés cet été
16:02en ayant pris des engagements. Et l'engagement
16:04qu'on a pris c'était pas d'attendre 2027
16:06c'était de défendre les français, notamment de défendre
16:08leur pouvoir d'achat. Et je me sentirais
16:10extrêmement mal à l'aise que de laisser passer
16:12l'alourdissement du malus sur les automobilistes
16:14que de laisser passer l'augmentation
16:16de l'aide médicale d'Etat
16:18que de laisser passer des augmentations d'impôts
16:20de 40 milliards d'euros
16:22une augmentation du coût du travail
16:24une augmentation des taxes sur l'énergie par exemple
16:26Je serais extrêmement mal à l'aise
16:28que de retourner devant mes électeurs
16:30et de les regarder dans les yeux en leur disant
16:32j'ai laissé passer un affaiblissement de votre pouvoir d'achat
16:34Encore une fois, je dis la vérité
16:36et je vous demande
16:38de nous faire confiance
16:40Si on vous dit que ce budget, il est mauvais
16:42pour les français, c'est parce que précisément
16:44nous savons qu'il est mauvais
16:46pour les français et qu'il est mauvais pour le pays
16:48et encore une fois, ce n'est pas une alliance
16:50avec la gauche. On a déposé notre
16:52motion de censure, la censure c'est l'expression
16:54d'un rejet du gouvernement. Jean-Luc Mélenchon
16:56ne sera pas Premier ministre
16:58à un moment donné, il faut dire la vérité
17:00Vous êtes convaincu Alain ?
17:02Oui, je suis convaincu
17:04parce que je les soutiens
17:06mais c'est sûr que M. Mélenchon ne sera jamais
17:08Premier ministre, mais je veux dire
17:10à la limite, on attendait notre place tranquillement
17:12assis dans un fauteuil
17:14et je veux dire, on n'achète pas des voitures tous les jours
17:16ça c'est pour le malus
17:18ça c'est vrai
17:20Je veux dire, l'électricité
17:22d'un côté ça baisse, mais de l'autre côté
17:24ça va augmenter
17:26et puis c'est dommage
17:28de re-rentrer encore
17:30on n'a pas d'attente comme en septembre
17:32les français, dommage
17:34on a autre chose à faire, à part les gens peut-être de gauche
17:36Vous voyez, c'est vos électeurs ça
17:38Merci Alain
17:40Si vous êtes d'accord pour payer plus d'impôts
17:42pour voir la facture d'électricité augmenter
17:44et voir les soins des remboursés
17:46je pense que je vais me faire tirer les oreilles par beaucoup de mes électeurs
17:48si je laisse passer ça, encore une fois
17:50évidemment les sondages
17:52ne sont jamais des votes
17:54et ne sont jamais des réalités pures et parfaites
17:56mais aujourd'hui il y a 2 tiers des électeurs
17:58du Rassemblement National qui sont favorables
18:00à un vote de cette motion de censure
18:02pour qu'on puisse se remettre autour de la table dans le cadre d'une discussion
18:04budgétaire et continuer à avoir des avancées
18:06et l'idée, si vous voulez, c'est aussi de montrer
18:08que oui, le Rassemblement National peut
18:10voter une censure et que donc il faut
18:12aussi écouter nos lignes rouges
18:14et je pense que dans le cadre d'une nouvelle discussion budgétaire
18:16on peut obtenir davantage
18:18il n'y a jamais le choix parfait dans une démocratie
18:20la seule chose que je demande
18:22à mes électeurs, c'est de me faire confiance
18:24Laurent Austandard
18:26Bonjour, vous êtes chef d'entreprise
18:28Yes, bonjour, je suis chef d'entreprise
18:30J'habite à Rochefort
18:32Allez-y
18:34Bonjour à toute l'équipe d'abord
18:36C'est sympa, allez-y, on vous écoute
18:38Je dis souvent que l'économie
18:40c'est la confiance, or
18:42en plongeant la France dans le chaos
18:44par le vote que vous allez
18:46mettre en oeuvre, vous mettrez
18:48sans doute davantage les entreprises en difficulté
18:50alors je sais que ce monde de l'entreprise
18:52vous êtes étranger
18:54puisque vous n'y avez jamais travaillé
18:56mais avez-vous conscience
18:58des conséquences
19:00du vote que vous vous apprêtez à faire ?
19:02Merci Laurent pour cette question
19:04Jordan Bardella
19:06Je préside un mouvement politique qui a plusieurs dizaines
19:08de salariés
19:10qui a pas loin de
19:12200 parlementaires à l'Assemblée nationale
19:14au Sénat et au Parlement européen
19:16donc on est confronté tous les jours
19:18à la réalité de la gestion
19:20d'un collectif humain qui doit obtenir
19:22des résultats
19:24d'où ça sort le chaos ?
19:28D'où ça vient l'idée
19:30que si demain
19:32Michel Barnier n'est plus Premier ministre
19:34et qu'après-demain on a
19:36M. Bayrou ou M. Lecornu
19:38qui va revenir devant la représentation nationale
19:40pour reprendre des discussions budgétaires plus respectueuses
19:42du pouvoir d'achat et des intérêts économiques du pays
19:44en quoi c'est le chaos ?
19:46Avoir la vacance du pouvoir, ne pas avoir de Premier ministre
19:48ne pas avoir de budget voté
19:50vous comprenez que quand on est chef d'entreprise
19:52ça déstabilise
19:54Mais qui nous a mis dans cette situation Madame ?
19:56C'est moi qui ai organisé la dissolution
19:58en 15 jours, qui ai fait des accords de second tour
20:00avec le nouveau Front populaire pour empêcher
20:02la France délibérément
20:04de voir le Rassemblement national obtenir une majorité
20:06avoir 289 sièges
20:08et priver le pays d'une majorité
20:10C'est aussi la conséquence
20:12des choix politiques cyniques
20:14qui ont été faits pendant le second tour et qui ont empêché
20:16le pays d'avoir une majorité
20:18Je serais si vous voulez dans la position qui est la mienne aujourd'hui
20:20à la tête d'un parti qui n'a aucune
20:22responsabilité dans la situation du pays
20:24de défendre l'intérêt de mes compatriotes, leur pouvoir d'achat
20:26et aussi de nos chefs d'entreprise
20:28Mais moi je ne crois pas que les chefs d'entreprise soient d'accord pour une rallonge
20:30supplémentaire de la fiscalité
20:32qu'ils soient d'accord pour une augmentation du coût du travail
20:34ou qu'ils soient d'accord pour une augmentation des taxes sur l'électricité
20:36Les auditeurs ont entendu
20:38vous avez cité deux noms ce matin
20:40François Bayrou et Sébastien Lecornu
20:42Vous semble acceptable
20:44ou vous allez les censurer à nouveau
20:46deux mois après ?
20:48Ils sont acceptables à partir du moment où
20:50ils vont revenir devant nous
20:52en disant on se remet autour de la table
20:54on rediscute du budget
20:56et on fait attention
20:58on ne dérembourse pas les médicaments dans une période
21:00où les gens n'arrivent plus à se payer des médicaments
21:02on ne va pas augmenter
21:04les taxes sur l'électricité quand l'électricité
21:06a doublé depuis 2017
21:08et que c'est aujourd'hui un poids négatif
21:10dans la compétitivité de la France
21:12et dans la capacité de milliers
21:14d'entrepreneurs à payer leur facture à la fin du mois
21:16Il y a presque plus de temps, est-ce que vous demandez ce matin
21:18comme Jean-Luc Mélenchon la démission d'Emmanuel Macron ?
21:20Non, je ne demande pas la démission
21:22du Président de la République
21:24je suis respectueux des institutions, Emmanuel Macron a été élu
21:26pour une durée évidemment
21:28de deux fois cinq ans
21:30et rien ne justifie au moment où on se parle
21:32que le Président de la République s'en aille
21:34ce que je demande si vous voulez
21:36c'est qu'on revienne autour de la table
21:38avec un gouvernement qui prenne
21:40en compte la nouvelle donne parlementaire
21:42et qui soit capable d'intégrer les lignes rouges
21:44qui sont posées par les uns et les autres
21:46dans un contexte où il n'y a pas de majorité parlementaire
21:48Et puis il y a un autre calendrier à prendre en compte
21:50pour vous et votre partie, c'est le calendrier
21:52judiciaire, le 31 mars
21:54le tribunal rendra son jugement
21:56dans l'affaire de vos assistants
21:58parlementaires présumés fictifs
22:00le parquet a requis
22:02contre Marine Le Pen cinq ans de prison
22:04dont deux ans fermes aménageables
22:06300 000 euros d'amende
22:08et une peine d'inéligibilité
22:10assortie d'une exécution provisoire
22:12si les juges
22:14confirmaient qu'elle est
22:16inéligible, comment vous ferez
22:18Jordan Bardella, c'est vous qui irez ?
22:20Marine Le Pen ne sera pas
22:22condamnée puisque Marine Le Pen
22:24est innocente et donc
22:26nous espérons que le jugement vienne rendre
22:28à Marine Le Pen et au Rassemblement National
22:30son innocence, on parle d'un désaccord administratif
22:32sur le travail des
22:34assistants parlementaires au sein du Parlement européen
22:36et donc évidemment que j'ai
22:38toute confiance dans la défense qui a été faite
22:40par nos avocats. Vous ne cessez de dire que vous êtes un
22:42parti de gouvernement, que vous êtes prêt à gouverner
22:44vous-même vous avez fait campagne pour être
22:46Premier Ministre, vous êtes prêt à gouverner
22:48un parti de gouvernement, gouverner c'est
22:50prévoir Jordan Bardella, vous n'avez pas de plan B
22:52si jamais elle est déclarée inéligible dans trois mois
22:54Mais elle ne sera pas déclarée inéligible
22:56C'est pas vous qui décidez, c'est les juges
22:58Je vous donne ma conviction, il serait bien
23:00malvenu
23:02il serait bien malvenu de ma part
23:04que de songer à ce genre de choses dans la période actuelle
23:06et dans la période qu'on a pu traverser ces dernières semaines
23:08Donc il n'y a pas de plan B pour 2027 ?
23:10Non, il n'y a pas de plan B, juste j'ajoute une petite
23:12chose, on parle du chaos
23:14toutes les quarts d'heure
23:16le CAC 40 était dans le vert hier matin
23:18et la Bourse de Paris a grimpé suite à
23:20l'annonce de l'ascension, donc il y a un effet d'anticipation
23:22des marchés et donc je redis bien ce matin
23:24à l'ensemble de nos électeurs que
23:26tout ce qui relève des arguments du chaos
23:28sont une stratégie de la peur pour en réalité
23:30venir au soutien d'un gouvernement
23:32qui n'a pas de majorité ni de légitimité
23:34Merci Jordan Bardella
23:36Ce que je cherche, votre livre
23:38publié aux éditions Fayard
23:40Merci d'avoir été à notre micro ce matin
23:42il est 8h47

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