Laure Lavalette, députée RN de la 2ème circonscription du Var, est également porte-parole du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale. Elle confirme que le RN votera les deux motions de censure, et appelle les députés Les Républicains à les voter également. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-du-week-end/l-invite-du-week-end-du-samedi-18-mars-2023-6405678
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00:00 France Inter, Christelle Rebière, Eric Delvaux, le 6/9 du week-end.
00:07 Bonjour Laure Lavalette, députée RN du Var, porte-parole du groupe Rassemblement National
00:13 à l'Assemblée, le RN qui a déposé sa propre motion de censure alors qu'une autre avait
00:19 été déposée un peu plus tôt par le petit groupe hétéroclite et transpartisan Liott.
00:23 A quoi va donc servir la motion Rassemblement National ?
00:27 Cette motion, vous avez vu, ce n'est pas la première que nous déposons.
00:31 Nous avions dit aux Français que nous utiliserions tous les outils qui sont à notre disposition.
00:37 Donc voilà, nous déposons une motion mais nous avons dit que nous signerons toutes les
00:40 motions comme nous l'avons toujours fait.
00:42 Mais pourquoi ne pas se contenter justement de la motion du groupe Liott qui semble d'ailleurs
00:47 fédérée plus largement que le RN ?
00:50 C'est le jeu politique, vous savez, ce qui compte ce n'est pas qui signe, qui dépose.
00:54 La vraie question sur une motion de censure c'est qui va la voter.
00:57 Qui va vouloir renverser ce gouvernement ?
01:00 Nous aurons la réponse lundi et nous espérons évidemment que cette motion remporte, que
01:05 les deux motions remportent le plus largement la majorité.
01:08 Mais sur la vôtre, vous êtes tellement isolée qu'à part les voix du RN…
01:13 Très bien, donc t'as que…
01:15 Vous espérez combien de voix ?
01:16 Mais nous votons évidemment le trois, il y aura déjà les nôtres.
01:17 Peut-être certains républicains, vous avez vu, ne s'interdisent pas, j'ai vu, de
01:21 voter la nôtre.
01:22 Mais ce qui compte encore une fois c'est qu'on renverse ce gouvernement et que cette
01:24 réforme ne passe pas, si c'est l'autre qui est voté en majorité, on sera très
01:28 content.
01:29 Vous l'avez vu depuis le début, vous qui êtes observateur de la vie politique, quand
01:31 un amendement, quand une motion arrive sur la table et qu'on sait qu'elle va servir
01:35 l'intérêt des Français d'où qu'elle vienne, nous votons cet amendement ou nous
01:38 voterons cette motion.
01:39 Maintenant, voilà, il faut arriver à faire la majorité autour de cette motion pour justement
01:45 arriver à faire tomber le gouvernement et avec lui, évidemment, en premier lieu, cette
01:49 réforme des retraites.
01:50 L'objectif c'est de fédérer la majorité, vous êtes lucide tout de même que vous aurez
01:53 sûrement 87 députés et 88-89, guerre plus.
01:56 Oui mais sur l'autre, on pense évidemment qu'on va faire tomber le gouvernement, bien
01:59 sûr.
02:00 Avec Elisabeth Borne dans le rôle de fusible.
02:03 Et pourquoi pas à l'avenir, une coalition entre la droite et la majorité, c'est l'hypothèse
02:09 qu'avance Rachida Datid et LR.
02:11 Comment regardez-vous ça ?
02:13 En fait, déjà, les LR, de quels LR parle-t-on ? Parce que là, pour les voir de près, quand
02:18 même, depuis un petit moment, après 50 nuances de l'HT, c'est maintenant 50 nuances, on
02:22 ne sait plus trop bien quoi.
02:23 Vous aviez bien vu, il y a Ciotti, Prahlier, Retailleau, ils sont très près de moi dans
02:28 l'hémicycle et depuis le début, ils votent de façon très disparate tout ce qui arrive.
02:33 Non, je pense que tous les LR qui étaient Macron-compatibles sont là, sortis du bois,
02:38 on l'a bien vu, ils font maintenant, je pense évidemment, partie de la Macronie, ils font
02:42 partie de la majorité.
02:43 Et il reste des LR encore courageux, vous avez vu, que nous appelons, que nous poussons
02:48 au courage.
02:49 Vous avez certainement entendu aussi l'annonce de Jordane Bardella hier qui disait qu'en
02:52 cas de dissolution, le Rassemblement National ne mettrait pas de candidats devant les LR
02:58 courageux qui auraient voté cette motion de censure parce qu'on pense à l'intérêt
03:02 suprême des Français, à l'intérêt suprême de la nation.
03:05 Il ne faut pas que cette réforme des retraites se passe.
03:09 Je pense que c'est la patrie avant les partis.
03:11 Alors, vous parliez de dissolution.
03:12 Effectivement, le Président n'exclut pas Dissous de l'Assemblée si jamais une motion
03:16 de censure est adoptée.
03:17 Pour l'instant, il manque à peu près 25 à 30 voix dans le dernier comptage pour que
03:22 cette motion de censure soit adoptée.
03:23 Mais si c'était le cas, imaginons une dissolution.
03:26 Si le groupe Rassemblement National devenait encore plus puissant à l'arrivée.
03:29 Marine Le Pen pourrait donc se retrouver en situation de former un gouvernement.
03:33 Lors des dernières élections législatives, elle avait écarté cette hypothèse.
03:38 Et maintenant, est-ce que Marine Le Pen serait prête à devenir Première Ministre ?
03:43 Alors, je pense qu'effectivement, ce ne sera pas Marine Le Pen qui sera Première
03:45 Ministre et on vous dira au moment venu qui sera le Premier Ministre.
03:49 Pourquoi ce ne sera pas Marine Le Pen ?
03:51 Parce que je pense qu'elle a d'autres ambitions, bien sûr.
03:55 Mais vous savez, ce que vous dites, je pense que moi, je reviens de ma circonscription
03:59 le week-end dernier.
04:01 Effectivement, les gens appellent presque à la dissolution et appellent presque à
04:05 ce qu'on revienne avec des équilibres différents.
04:07 Et je pense que si cette motion pouvait être votée, et effectivement faire tomber le gouvernement
04:12 et que le Président de la République, du coup, envisagerait une dissolution, il n'est
04:16 pas évidemment impossible que le groupe Rassemblement National revienne en force et donne cette
04:20 majorité à Marine Le Pen.
04:21 En tout cas, ce qui est certain, c'est qu'il faut qu'Elisabeth Borne maintenant démissionne.
04:24 Vous savez, il y a un certain cynisme, vous avez suivi ces 15 jours de débat qui étaient
04:29 contraints déjà par le véhicule législatif.
04:32 Nous n'avons pas pu nous exprimer comme nous l'aurions voulu, ni dans le temps, ni dans
04:36 la forme, puisque nous ne pouvions pas créer de charges.
04:38 Et qu'en plus, le débat était très embolisé par la nuppes.
04:40 Mais il n'empêche que quand vous avez un gouvernement qui commence à mentir avec,
04:44 souvenez-vous, les 1200 euros qui devaient être la retraite minimale.
04:47 Mention, mensonge dites-vous, d'autres peuvent argumenter.
04:49 Ah bah 2 millions, souvenez-vous, c'était quand même au départ, ça devait concerner
04:52 2 millions de gens.
04:53 La majorité dit que c'était simplement une erreur et pas un mensonge.
04:55 Oui, sacrée erreur pour quelqu'un qui a préparé quand même et qui pose un projet
04:58 de réforme sur la table.
04:59 Ça devait concerner 2 millions de personnes.
05:02 On finit par extorquer le chiffre, moins de 20 000.
05:05 Quand vous avez Olivier Dussopt qui dit à l'Assemblée Nationale ne pas avoir de compte
05:09 à rendre à la représentation nationale.
05:11 Quand vous avez deux ministres le dernier jour qui ne veulent pas répondre sur les carrières
05:15 longues, ni sur le coût, ni sur le nombre d'annuités.
05:19 Vous imaginez bien que ce gouvernement ne peut pas rester en place.
05:22 Marine Le Pen, dès hier, a appelé à la démission d'Elisabeth Borne.
05:26 Comme elle le fait régulièrement à chaque crise, contre des responsables politiques.
05:31 A quoi ça sert au fond ?
05:32 Je pense que là, c'est une sacrée crise politique quand même.
05:35 Quand vous avez des LR qui viennent à vos micros vous dire qu'ils sont appelés par
05:40 des ministres pour, j'allais dire, coller la pression pour voter cette réforme avec...
05:46 Ce n'est pas la première fois ni la dernière fois que des ministres s'appelleront des députés
05:50 pour faire passer une loi.
05:51 Est-ce que ça peut convaincre ?
05:52 Enfin, je veux dire, dans une démocratie mature, je vais vous dire, quand vous avez
05:54 autant de gens dans la rue qui s'opposent à un projet et quand vous n'avez pas la
05:58 majorité pour faire voter ce projet, on prend ce projet, on le met à la poubelle.
06:02 On respecte en fait le peuple.
06:04 Et je pense qu'Emmanuel Macron, en voulant passer en force comme il le fait au BI, on
06:08 le sait bien, à une injonction bruxelloise qui lui a demandé de faire passer ce texte
06:12 de réforme avant l'été 2023 pour avoir l'argent du plan de relance, c'est une déconnexion.
06:18 Et c'était effectivement la seule, d'ailleurs, je pense que c'est aussi ça, je pense que
06:22 ce gouvernement a un égo dont le seul égal est la contestation qu'il y a dans la rue.
06:29 C'était sa seule proposition de campagne.
06:31 On voit bien qu'elle est complètement déconnectée, on voit bien qu'elle n'est pas nécessaire,
06:34 on voit bien qu'elle est injuste.
06:36 Les Français finalement vont être la variable d'ajustement des mauvais choix politiques
06:39 de cette famille politique.
06:40 - Laure Lavalette, porte-parole du groupe Assemblée Nationale à l'Assemblée, je reviens
06:44 sur la dissolution.
06:45 Aujourd'hui vous avez 87, 88 avec la parenté, vous avez 88 députés dans votre groupe à
06:51 l'Assemblée Nationale, c'est du jamais vu.
06:53 N'avez-vous pas plus à perdre qu'à gagner en cas de dissolution ?
06:56 - Mais non, mais c'est sûr que non.
06:57 Venez avec nous sur le terrain.
06:59 Encore une fois j'ai été suivie par vos confrères ce week-end, ils étaient même
07:03 étonnés.
07:04 Les gens viennent chercher nos tracts.
07:05 Les gens ont bien vu, si vous voulez, après cette séquence, que les seuls qui travaillaient
07:08 de façon correcte…
07:09 Je veux dire, nous on n'a pas joué au foot avec un ballon avec la tête à effigie
07:14 du ministre du Travail, on n'a pas traité le ministre d'Assassin, on a fait exactement
07:19 ce qu'on avait dit aux Français.
07:20 - Elisabeth Bande vous a même dénoncé votre mutisme, le mutisme des députés de l'Assemblée
07:26 Nationale.
07:27 L'extrême droite était tapie dans l'ombre tout au long des débats à tel jour jeudi
07:32 devant la représentation nationale.
07:34 Est-ce qu'elle n'avait pas un peu raison ?
07:35 Vous avez été très discrète.
07:36 - Elle a même dit le même jour qu'elle était très attachée à notre modèle social,
07:39 ce qui est quand même assez marrant vu qu'elle veut repousser l'âge.
07:41 - Mais c'est vrai que vous avez été discrète, pardon, vous avez déposé 200 amendements,
07:45 c'est moins que la majorité présidentielle.
07:48 - 215 amendements ? En fait, si vous voulez, on était très contraints.
07:51 - Bien sûr, vous êtes vaches, parce que moi j'ai beaucoup parlé déjà.
07:54 Je vous remercie.
07:55 En fait, je vais vous dire, même il en aurait suffi d'un, nous aurions simplement voté
07:59 la suppression de l'article 7 et il n'y avait plus besoin de parler de cette réforme de
08:03 retraite.
08:04 Je vais vous dire, nous avions des arguments de fond.
08:05 Quand vous voyez que la NUPES à la fin sortait mille par mille dans les amendements, on peut
08:09 quand même se demander quelle était l'utilité.
08:11 - L'utilité c'est connu, c'était d'obstruer le débat.
08:13 - C'était d'obstruer le débat.
08:14 - Revendiquer et assumer.
08:16 - Oui, mais alors du coup, ça veut dire que nous étions contraints à la fois par le
08:18 véhicule législatif par le gouvernement, nous étions contraints par la NUPES de subir
08:23 leur incontinence législative, donc vous avouez que c'est quand même très dommage
08:27 dans un projet de réforme de retraite qui va faire travailler les gens deux ans de plus.
08:32 Les Français vont se retrouver avec des retraites décotées, sans surcôte.
08:35 Je veux dire, les femmes sont encore les premières victimes.
08:38 On n'a pas pu débattre et maintenant ils veulent passer en force avec un 49-3 pour
08:42 reprendre la NUPES.
08:43 Je vais vous dire, nous, nous avions quand même depuis le début posé une motion référendaire
08:47 qui n'a pas été votée.
08:48 Ils n'ont pas voté la suppression de l'article liminaire qui aurait pu mettre fin à ce projet
08:52 de retraite et ils n'ont pas non plus voté la motion de censure à la fin.
08:56 Alors moi je veux bien manifester, c'est bien, faire du bruit c'est bien, mais utilisons
09:00 les outils qui auraient pu véritablement nous faire poser ce projet de retraite aux
09:06 oubliettes.
09:07 Laurent Berger de la CFDT a prévenu dès hier, il a dit "le Rassemblement National et Madame
09:11 Le Pen sont en embuscade, ce n'est pas la question sociale qui anime le RN, mais la
09:16 question identitaire, la question nationale au sens repli sur soi".
09:21 Qu'est-ce que vous lui répondez ?
09:22 Moi je pense que c'est très bien quand il s'occupe de ses salariés, des salariés,
09:25 parce qu'en syndicalisme ça sert à ça, pas qu'il vienne faire de la politique, depuis
09:29 le début c'est d'un ridicule affligeant, quand il ne voulait pas que nous y allions.
09:33 Ces cortèges sont nourris des lecteurs du RN et vous le savez aussi bien que moi.
09:39 Il parle de la question identitaire, de la question nationale.
09:42 L'une des principales mesures que vous avez portées dans cette réforme, portait sur
09:46 la natalité, une part fiscale dès le deuxième enfant.
09:49 Sébastien Chenu avait eu cette phrase "moi je préfère qu'on fabrique des travailleurs
09:53 français plutôt qu'on les importe".
09:55 Ça c'est quand même assez clair.
09:57 En fait, ce qui est très simple, je suis ravie que vous en parliez parce que typiquement
10:00 la natalité et la productivité étaient les deux grandes absentes de ce projet de
10:04 réforme des retraites.
10:05 Oui mais quand on parle de travailleurs français, on est sur une question identitaire.
10:09 Vous allez voir, je vais vous expliquer.
10:11 Nous on a un projet, et ça n'est pas qu'un projet comptable, un projet de réforme des
10:16 retraites, on le sait bien.
10:17 L'extrême gauche voulait taxer, trouver des recettes en taxant et en faisant de l'impôt.
10:22 La majorité, tout à fait relative, voulait faire travailler les gens plus longtemps.
10:25 Nous, nous avons un autre projet.
10:28 Nous on veut relever la France.
10:29 Nous on pense que si on réindustrialise le pays, si on crée des emplois à haute valeur
10:33 ajoutée, et bien déjà ça règle une grande partie du problème.
10:36 Et la majorité aussi.
10:37 Ils en ont pas du tout parlé, ça a été complètement absent la productivité.
10:41 Alors ils se targuent d'avoir créé des emplois, mais si on prend exactement les
10:45 emplois qui ont été créés les cinq dernières années, c'est des emplois ubérisés.
10:48 Je ne peux pas vous refaire ici le discours sur la Startup Nation, c'est fait partie
10:54 de son projet.
10:55 D'accord, mais ce sont des...
10:56 On crée de l'emploi qui n'a pas de valeur ajoutée.
10:59 Votre livreur Deliveroo, il ne pédalera jamais à 200 km/h.
11:03 Donc si vous voulez, 62% des entreprises qui ont été créées l'année dernière
11:06 sont des micro-entreprises, type Uber.
11:08 Nous on veut pas cette ubérisation de la société, on veut réindustrialiser le pays.
11:12 Il n'y a que 17 000 emplois qui ont été créés depuis cinq ans dans l'industrie
11:16 manufacturière, on pense que c'est pas assez.
11:17 Et la deuxième lamelle, c'est la natalité.
11:20 Mais ça, aucune ambition sociale dans notre pays, ce système par répartition, n'aurait
11:26 jamais pu voir le jour si nous n'avions pas eu une natalité florissante.
11:29 C'est même pas moi qui le dis, c'est Bayrou.
11:31 Vous voyez bien qu'il n'a pas sa carte au Rassemblement National.
11:34 Donc oui, bien sûr, nous avons la natalité la plus basse depuis la Seconde Guerre Mondiale.
11:38 Et nous nous sommes aperçus que les femmes avaient un désir d'enfant, les couples avaient
11:42 un désir d'enfant.
11:43 Vous en faites aussi une question nationale.
11:44 Mais parce que la natalité est une question nationale, bien évidemment.
11:48 Un grand nombre d'enfants sur un pays, c'est le signe de la vitalité d'un pays.
11:52 C'est le signe de la vitalité d'une nation.
11:54 Personne n'a pas envie de ne pas voir les générations…
11:56 Des enfants français plutôt que des travailleurs immigrés.
11:59 Mais je veux dire ça, dans n'importe qui qui a un raisonnement normal attaché à la
12:02 souveraineté de son pays, va vous dire la même chose.
12:05 Le gouvernement a une autre hypothèse à vous avancer.
12:08 Je termine simplement qu'on a simplement envie de permettre aux couples qui ont ce
12:12 désir d'enfant qui est plus grand, les femmes font 1,7 enfants, il y a un désir
12:15 à peu près à 2,5, mais aident ces familles-là à avoir des enfants.
12:19 Et vous allez voir qu'entre la réindustrialisation et la natalité, il n'y a pas de problème
12:23 de retraite parce que les bébés de maintenant sont les cotisants dans 20 ans.
12:26 A propos de travail, à la fin du mois, le Sénat va se pencher sur la loi Immigration
12:31 et Asile, un projet de loi qui prévoit un titre de séjour justement en échange d'un
12:36 emploi dans les métiers dits en tension.
12:40 Est-ce que vous croyez à l'intégration par le travail ?
12:43 Non, je pense surtout que ce titre de séjour, ça va être une nouvelle filière d'immigration,
12:49 ça va être une façon de régulariser ces sans-papiers.
12:52 Et pourquoi pas s'ils ont un travail ?
12:53 Et je vais vous dire, ça me pose même moi, je suis assez attachée à la justice sociale,
12:58 ça me pose un problème même par rapport à un immigré qui viendrait sur notre sol
13:02 demander ses papiers, faire tout dans les règles de l'art pour devenir français,
13:06 qui du coup va voir le clandestin qui travaillait lui passer devant.
13:10 Ça pose une vraie question.
13:11 La question pourquoi ces métiers sont en tension ?
13:13 Parce qu'ils ne sont pas assez payés ces métiers.
13:14 Donc il faut évidemment qu'on relève les salaires, d'où la proposition de Marine
13:18 Le Pen, d'augmenter tous les salaires de 10%, vous le savez, jusqu'à 3 fois le SMIC
13:22 dans une entreprise avec une exonération sur les charges.
13:24 Parce que le problème il est là.
13:26 Il y a revalorisons, il faut que le travail paye en France et vous allez voir que ça
13:30 ne sera plus des métiers en tension.
13:31 Dans vos démonstrations, vous assimilez réfugiés à clandestins, ce qui n'est pas
13:35 la vocation du projet de loi qui sera débattu à la fin du mois.
13:37 Non, ce sera des sans-papiers quand même qui du coup d'un coup seront régularisés.
13:41 Donc c'est une nouvelle filière d'immigration.
13:42 Et vous savez bien qu'en matière d'immigration, nous avons évidemment une idée très différente
13:46 de celle du gouvernement.
13:47 Avec les LR considérés parfois par la majorité comme des traîtres, est-ce que ce projet
13:51 de loi délicat, immigration, asile, intégration, est promis au clash ? Au crash même ?
13:58 J'en sais rien, mais c'est marrant ce que vous dites quand vous dites les LR considérés
14:02 comme des traîtres.
14:03 Par la majorité.
14:04 Oui, mais ça c'est fou.
14:05 J'étais hier sur un plateau où en fait le représentant de Renaissance nous expliquait
14:08 que franchement leur truc n'était pas passé parce qu'ils avaient été trahis par les
14:12 LR.
14:13 Enfin, je rappelle que les LR sont quand même l'opposition.
14:14 Non mais vous voyez quand même dans quel paradis qu'on est.
14:16 Oui, mais il y a eu des tractations depuis et des paroles données qui n'ont pas été
14:19 tenues.
14:20 C'est la majorité qui fait passer ces textes.
14:22 Effectivement, nous on est sur le pied, on est prêt.
14:26 Voilà, et argument contre argument va montrer à quel point cette loi, je vous dis, va créer
14:33 une nouvelle filière d'immigration.
14:34 Ils nous opposeront évidemment.
14:35 Revenons-en à la réforme des retraites.
14:37 Marine Le Pen se projette déjà sur 2027.
14:40 « Quand je serai présidente, dit-elle désormais, parce qu'elle l'a dit deux fois, donc
14:44 une fois à ce micro sur France Inter, la réforme sera défaite.
14:47 Donc, Marine Le Pen est candidate.
14:49 Je pense, oui, quand on entend ça, on se dit qu'elle est candidate et ce sera une
14:53 bonne chose.
14:54 Mais c'est officiel, elle est officiellement candidate.
14:55 Je pense qu'elle l'a dit hier encore.
14:57 Donc oui, c'est une bonne nouvelle pour les Français, parce qu'une fois qu'elle
15:00 aura gagné, on détricotera et on pourra dérouler le programme de Marine Le Pen.
15:04 Et vous le savez, si vous avez commencé à travailler entre 17 et 20 ans, vous pouvez
15:07 partir à la retraite à 60 ans avec 40 annuités et après, progressivement après 20 ans,
15:12 jusqu'à 62 ans et 42 annuités.
15:14 Ça, c'est votre projet au Rassemblement National, un projet qui coûterait, d'après
15:18 Marine Le Pen, 13 milliards d'euros.
15:20 Vous les trouvez où ? »
15:21 Oui, mais alors, vous savez que quand même, c'est la majorité qui nous pose ce genre
15:25 de questions, qu'ils ont laissé 600 milliards de dettes au dernier quinquennat.
15:28 Je veux dire très simple, typiquement l'immigration, vous voyez, de réserver les aides aux Français,
15:33 c'est 16 milliards.
15:34 Taxer les super-profits, c'est 10 milliards.
15:36 La fraude sociale et fiscale, là, vous avez vu, on a un rapport de la Cour des comptes
15:39 qui nous dit 80 milliards.
15:41 L'argent, il y en a.
15:42 La question, c'est la volonté politique et, encore une fois, ça n'est pas qu'un
15:45 choix comptable.
15:46 C'est ça qui est assez intéressant de dire.
15:48 C'est que c'est aussi un choix de société.
15:49 C'est un peu « dis-moi, quelle est la réforme des retraites que tu veux mettre en place
15:52 et je te dirai dans quelle société tu as envie de faire vivre les gens ».
15:55 Nous, on pense au Rassemblement National, que quand on a travaillé toute sa vie, on
15:58 peut partir sans incapacité, parce que ça, c'est une vraie question.
16:01 L'âge en bonne santé stagne en France et donc, de repousser l'âge de départ
16:07 à la retraite, ça veut dire qu'on va partir en étant à l'assurance chômage,
16:10 à l'assurance maladie et en incapacité.
16:13 Nous, on ne veut pas de ça.
16:14 Sans la colère dans la rue, vous reprochez au gouvernement de rester sourd à cette colère
16:18 des Français.
16:19 Est-ce que le RN souhaite un blocage général du pays ?
16:22 Non mais c'est le blocage, on ne l'a jamais appelé au blocage.
16:25 Je veux dire, c'est bien sûr que non.
16:27 Mais par contre, il faut bien dire que toutes les images qu'on a vues hier, le responsable,
16:31 c'est Emmanuel Macron.
16:32 Celui qui a mis le feu aux poudres, le responsable du chaos, c'est évidemment Emmanuel Macron.
16:36 On ne peut pas gouverner à la fois contre le peuple et à la fois contre les députés.
16:39 Ça ne fonctionne pas.
16:40 On le voit bien.
16:41 C'est la fin du « en même temps » dans la dévision du RN.
16:44 Je vais vous dire, quand vous avez du mal à remplir votre frigidaire, quand ça fait
16:48 un an que votre essence est à 2 euros, vous n'arrivez pas à faire votre plein d'essence,
16:55 bien sûr que les gens vont dans la rue défendre leurs droits.
16:57 Avec aussi une grande incertitude pour certaines épreuves du Bac qui commenceront lundi, mardi
17:02 et mercredi.
17:03 Y aura-t-il suffisamment de professeurs pour surveiller les épreuves ? Êtes-vous favorable
17:07 à une perturbation des épreuves ?
17:08 Ou est-ce que vous préférez sanctuariser le bon déroulement de ce Bac des élèves
17:13 qui sont souvent chahutés depuis le Covid et qui ont du mal à passer les épreuves ?
17:17 Bien sûr, et merci encore une fois de parler de ça.
17:19 Moi, je suis maman de 5 enfants, donc des Bacs, j'en ai passé et j'en ai qui vont
17:23 le passer.
17:24 Donc je peux vous dire que non, laissons nos enfants tranquilles.
17:26 Je vous invite à regarder un dossier du Point de la semaine dernière sur la santé mentale
17:30 de nos adolescents en post-Covid.
17:32 C'est la catastrophe.
17:34 Donc foutons leur la paix et laissons-leur aller passer leurs examens.
17:38 Le premier gros stress qui est le Bac, de façon sereine.
17:41 Il va falloir quand même se pencher aussi sur la santé mentale de nos ados.
17:44 C'est un des dossiers que j'ai envie de porter à l'Assemblée nationale.
17:46 Revenons sur la mobilisation syndicale.
17:49 Vous avez toujours dit que vous ne souhaitiez pas le blocage de l'économie.
17:51 Ça, c'est la position du Rassemblement national.
17:54 Mais là, est-ce que maintenant, c'est différent ?
17:55 Écoutez, moi, je pense que nous, on a été élus.
17:58 Vous dites que de toute façon, il faut que cette réforme…
18:00 Il faut qu'elle tombe.
18:01 Voilà.
18:02 Et est-ce qu'à ce moment-là, vous ne seriez pas rejoint au mouvement ?
18:05 Je pense qu'il y a des moyens légaux, tous les moyens qu'on met sur la table pour
18:10 faire tomber cette réforme.
18:11 Et la motion de lundi est évidemment la meilleure arme que nous avons pour que cette motion
18:16 tombe et qu'il n'y ait plus…
18:18 Voilà, je veux dire, si lundi, la motion est votée, et j'en appelle encore au courage
18:22 des Républicains, à ce moment-là, le gouvernement tombe et évidemment…
18:25 On ne va pas faire le débat, mais vous avez conscience que c'est plutôt la motion d'Elliott
18:28 qui va fédérer plutôt que celle du Rassemblement national ?
18:29 Mais bien sûr, mais qu'on va voter.
18:31 Et je n'ai aucun problème là-dessus.
18:33 Et bien merci d'être venue le dire ici ce matin, Laure Lavalette, députée RN du Var
18:38 et porte-parole du groupe Rassemblement national à l'Assemblée.
18:41 Bon week-end à vous.