• il y a 5 mois
Annie Genevard, députée Droite Républicaine du Doubs, secrétaire générale du parti Les Républicains est l'invitée du Grand Entretien. Elle est candidate pour prendre la présidence de l'Assemblée nationale, malgré le faible nombre de députés obtenus par son camp. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mercredi-17-juillet-2024-6279640

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00:00Un gouvernement démissionné, une assemblée nationale fracturée qui va devoir voter demain pour les postes-clés.
00:06Nous sommes au cœur d'une semaine inédite pour la politique française.
00:10Chacun tente de tirer les épingles d'un jeu qui a rarement été aussi complexe.
00:15Et la droite rêve de jouer les arbitres. Bonjour Annie Gennevard.
00:18Bonjour.
00:19Merci d'avoir accepté notre invitation ce matin.
00:21Vous êtes députée du Doubs, députée réélue, secrétaire générale du parti Les Républicains
00:26qui a connu quelques semaines très agitées avec l'exclusion de votre président Éric Ciotti,
00:30parti faire alliance avec l'ERN. On en reparlera sans doute tout à l'heure.
00:34Et je précise aux auditeurs et aux auditrices qu'ils peuvent vous interroger 0145 24 7000.
00:40Et puis il y a aussi, vous le savez, l'appli France Inter.
00:43Alors vous êtes officiellement, Annie Gennevard, officiellement candidate au perchoir
00:47qui est le poste très convoité de président de l'Assemblée Nationale.
00:51Le vote, je l'ai dit, aura lieu demain. Et pourtant, si on regarde le résultat des législatives,
00:56Les Républicains sont arrivés bien derrière. Le Nouveau Front Populaire, Renaissance,
01:00le Rassemblement National. En quoi votre candidature est-elle légitime ?
01:04Alors d'abord une précision. Il faut que mon groupe me désigne.
01:07Donc ce sera l'objet d'une réunion cet après-midi.
01:10Alors moi, je pense que ma candidature a une forme de légitimité.
01:14D'abord parce que le jeu est complètement ouvert. Personne n'a la majorité.
01:18Donc la logique qui veut que ce soit un représentant de la majorité présidentielle
01:23qui soit au perchoir ne joue plus, puisque plus personne n'a la majorité.
01:27Mais vous peut-être encore moins que les autres ?
01:29Mais écoutez, je ne le crois pas. Et je vais tenter de vous expliquer pourquoi.
01:34D'abord, on élit une personne et pas un parti politique, ni un groupe.
01:41Une fois qu'on est au perchoir, évidemment, il y a un devoir de respecter
01:46l'ensemble des formations politiques qui composent l'hémicycle.
01:50C'est la raison pour laquelle, d'ailleurs, je ne suis pas du tout favorable
01:53à ce qu'on exclue certaines formations politiques.
01:55Je pense que ça n'est ni l'esprit, ni la lettre de notre institution.
01:58Moi, j'ai une expérience en la matière, puisque j'ai été première vice-présidente
02:02entre 2017 et 2022. J'ai présidé des milliers d'heures cette assemblée,
02:08que je connais bien. Je pense que dans les temps qui s'annoncent,
02:11qui risquent d'être un peu turbulents, une personne d'expérience,
02:14qui a, je crois, été reconnue dans sa gestion des débats,
02:18à la fois respectueuse des parlementaires. Et puis, il faut savoir faire.
02:25Il n'y a rien à faire. C'est quelque chose qui ne s'improvise pas.
02:29Et je pense que je peux être la troisième voie, une voie que j'espère pouvoir être apaisante.
02:38Quand on parle de légitimité, on ne parle évidemment pas de votre profil et de votre expérience, Annie Gennevard.
02:42Plutôt de la représentativité qui est la vôtre.
02:45Parce que cette élection, elle est encore plus importante que d'habitude.
02:48Parce que ça va donner la tonalité de la future assemblée,
02:51avec un président socialiste renaissance, ou les Républicains.
02:55Ça ne va pas être la même orientation.
02:57Or, les électeurs ne vous ont pas donné mandat pour ça.
02:59Sinon, ils vous auraient placé plus en tête de ces élections législatives.
03:03Je crois que, pardonnez-moi, mais vous vous méprenez un peu sur la logique qui prévaut en la matière.
03:09D'abord, le président de l'Assemblée nationale n'est pas décisionnaire dans les orientations politiques.
03:15Le raisonnement que vous tenez vaut pour le gouvernement, pour Matignon, pour...
03:20Mais vous savez qu'Emmanuel Macron a dit que le choix du Premier ministre allait découler aussi des équilibres qui allaient être ceux de l'Assemblée nationale.
03:27C'est son analyse. Évidemment, le choix du président sera chargé de sens.
03:32Je n'en dis ce qu'on ne vient pas.
03:34Mais une fois élu, le président de l'Assemblée nationale s'extrait en quelque sorte d'une position partisane.
03:41C'est son rôle, c'est son devoir.
03:43Par conséquent, et j'observe du reste, que beaucoup de candidats émanent de petits groupes, de plus petits groupes encore.
03:49Les Républicains sont la quatrième force politique de l'Assemblée nationale.
03:54Avec les sénateurs, nous constituons une part significative des parlementaires.
04:01Donc ça n'est pas rien, ça n'est pas mince.
04:05On sait aussi que la droite est recherchée pour son expertise.
04:11Les propositions que nous mettons sur la table avec le pacte législatif font l'objet d'un intérêt non dissimulé.
04:18Les Républicains sont pleinement dans le jeu politique.
04:21Il n'y a pas de raison que cette échéance, nous en soyons absents.
04:25Du reste, nous avons toujours présenté un candidat à cette élection.
04:29Vous espérez qu'avec le jeu des plus, il y a plusieurs tours,
04:33les candidatures des trois grands blocs se neutralisent et favorisent l'émergence de votre nom ?
04:40Écoutez, nous verrons bien. Je pense, comme je le disais, être une troisième voie possible.
04:47Si on prend les mêmes et qu'on recommence, alors c'est comme si les élections n'avaient pas eu lieu.
04:53Donc il y a une légitimité aussi à permettre à une autre formation politique
04:58que celle qui a présidé l'Assemblée nationale jusqu'alors de prendre cette responsabilité.
05:06Yael Broun-Pivet est une femme de qualité.
05:09Mais est-ce qu'on prend les mêmes en dépit des élections qui se sont passées ?
05:15Certains disent non, il ne le faut pas.
05:18L'ancien Premier ministre Gabriel Attal plaide pour un signe d'ouverture.
05:24Ce serait finalement un signe d'ouverture, mais nous verrons bien.
05:28Il va falloir voter demain pour le poste de président de l'Assemblée nationale.
05:32Mais pas seulement, il y a aussi à pourvoir des postes dans le bureau exécutif, dans les commissions.
05:37Et le Rassemblement national qui comptabilise avec ses alliés 143 sièges de députés
05:42revendique un certain nombre de postes importants.
05:44Vous disiez tout à l'heure qu'aucun groupe ne doit être exclu.
05:47Cela vaut aussi pour l'ERN ?
05:49Moi je considère, en effet, je n'ai pas l'analyse qu'en font certains,
05:53qu'on n'a pas de légitimité à exclure des formations politiques,
05:58ni à gauche, ni de l'autre côté de l'arc politique.
06:03Tout simplement parce que l'esprit de l'institution,
06:07c'est une représentation à du proportion, ou du moins y tendre,
06:13de chacun des groupes qui la constituent.
06:18Voilà, ça fonctionnait comme ça sous la précédente législature.
06:22Je n'ai pas observé que Caroline Fiat de la France insoumise
06:27ou M. Chenu du RN aient failli à leur tâche.
06:33Vous mettez ça sur le même plan ?
06:35Je les mets sur le même plan.
06:37Ce sont les deux formations dont certains considèrent
06:39qu'elles ne doivent pas avoir accès aux responsabilités
06:42dans le bureau de l'Assemblée nationale.
06:44Moi je pense que ce serait une erreur.
06:46Et ça contreviendrait vraiment à l'esprit du règlement de notre institution.
06:51Parce que le Parlement européen a décidé de mettre en place un cordon sanitaire.
06:55Hier, le groupe Patriote pour l'Europe,
06:57qui est dirigé par Jordan Bardella, n'a pas obtenu de vice-présidence.
07:00C'est une stratégie d'ailleurs qui a été mise en place,
07:02y compris par le PPE auquel appartiennent les Républicains,
07:07la droite européenne.
07:08Ça veut dire que c'est une stratégie qui s'applique à Strasbourg,
07:10qui ne s'applique pas forcément à Paris ?
07:12Les Parlements sont indépendants.
07:14C'est heureux.
07:15Je pense qu'en la matière, je vous ai donné mon opinion.
07:19Je pense qu'elle n'est pas unique.
07:22Cette opinion, beaucoup la partage.
07:24Ça me semble légitime que des formations poétiques
07:31qui ont obtenu tant de parlementaires
07:35soient représentées dans l'exécutif de l'Assemblée nationale.
07:40Parce que les électeurs qui les ont élus
07:42pourraient y voir une forme d'ostracisme.
07:45Et ça pourrait augmenter leur colère
07:48et finalement avoir l'effet inverse que ceux que certains escomptent.
07:53Mais de l'autre côté, on peut se dire que les électeurs
07:55qui ont participé au barrage républicain,
07:57alors vous, vous n'aviez pas appelé au barrage républicain,
07:59mais vous avez bénéficié dans certaines circonscriptions de ce barrage,
08:01pourrait dire qu'il y a une forme de paradoxe
08:03à ce que ce cordon sanitaire n'existe pas au Parlement.
08:06Sauf que les parlementaires ont été élus.
08:08Et ça fait toute la différence.
08:10L'élection, c'est la légitimité.
08:12C'est l'onction du suffrage universel.
08:14Il y a deux lignes qui s'affrontent au sein de votre parti.
08:17Celle de Laurent Wauquiez,
08:19qui a pris la tête des députés de votre formation politique,
08:21qui exclut toute participation à un gouvernement.
08:24Et celle d'un Aurélien Pradié, par exemple,
08:26qui plaide plutôt pour une cohabitation.
08:28Quel est le bon choix selon vous, Annie Gennevard ?
08:30Vous dites qu'il y a deux lignes.
08:31Ça voudrait dire qu'il y a un débat qui s'est ouvert
08:33au sein de notre formation politique.
08:36Moi, j'ai découvert la proposition d'Aurélien Pradié
08:39dans la presse comme tout le monde.
08:40Ce n'est pas une question qui a été débattue au sein de notre groupe.
08:43Faut-il qu'elle soit débattue ?
08:45En tout cas, elle ne l'a pas été.
08:47La ligne à laquelle nous avons tous souscrit
08:50au sein de notre groupe,
08:51et je n'ai pas entendu de voix divergente en la matière,
08:54c'est d'être une force de proposition,
08:59d'où le pacte législatif,
09:02et de ne pas entrer dans une coalition gouvernementale,
09:05mais de conserver une forme d'indépendance
09:08qui, tout de même compte tenu de la situation politique,
09:12nous oblige à une forme d'innovation
09:15en matière de pratiques politiques.
09:18On ne veut pas être les agents bloquants des institutions.
09:22On voit bien aujourd'hui qu'on a une situation inédite.
09:25Aucun groupe, la majorité, ni de près ni de loin.
09:28Il faut pourtant que la France continue d'avancer,
09:30d'être dirigée,
09:31de pouvoir réformer ce qui doit l'être,
09:33et surtout, le plus important,
09:36d'entendre ce que veut dire la colère des Français.
09:39Parce que cette colère, moi je l'interprète de la façon suivante,
09:43je pense qu'elle vient de problèmes qui n'ont pas été résolus.
09:46Et les Français l'ont dit avec beaucoup de fermeté.
09:49Mettez-vous d'accord sur les grandes orientations,
09:54les grandes réformes qu'il convient de mener
09:56pour résoudre les problèmes.
09:58Parce qu'il y en a.
10:00Notre tissu social est complètement disloqué,
10:02il y a une inéquité de traitement entre la ruralité et la ville,
10:06les services publics, santé, école, ne sont plus convenablement assurés,
10:10la sécurité, n'en parlons pas,
10:13le travail ne rémunère pas assez.
10:15Voilà, ce sont les choses simples que nous ont dites les Français pendant cette campagne.
10:18Et que vous avez mis en oeuvre en musique,
10:20en tout cas dans ce pacte législatif dont on va parler tout à l'heure.
10:22Je voudrais d'abord qu'on aille au Standard de France Inter.
10:24Bonjour Pierre.
10:25Bonjour.
10:26Et bienvenue.
10:27Je vous laisse poser votre question à Annie Gennevard.
10:29Merci beaucoup.
10:30Alors je voulais savoir concrètement
10:33qu'est-ce qu'il vous sépare du parti d'Emmanuel Macron,
10:37enfin du parti présidentiel ?
10:39Quelles mesures, concrètement, souhaitées par les Républicains,
10:42votre parti ne serait pas compatible avec le parti présidentiel ?
10:46En fait, je ne comprends pas.
10:48Je ne comprends pas qu'il y ait deux entités en fait.
10:50Merci Pierre pour votre question.
10:51Merci Pierre.
10:52Je vais vous donner un exemple tiré de la précédente législature
10:55pour vous montrer la différence qu'il peut y avoir
10:58entre notre formation politique et le macronisme.
11:02En même temps, c'est une posture qui n'arbitre pas des choix clairs.
11:09Je vais vous donner un exemple.
11:11La loi immigration que nous avons travaillée avec les sénateurs,
11:15j'en étais l'oratrice et François-Noël Buffet au Sénat également,
11:20nous avons travaillé sur des mesures précises
11:23visant à reprendre la maîtrise des flux migratoires
11:27Cette loi, Gérald Darmanin et Elisabeth Borne,
11:32une victoire, voulaient qu'elle soit adoptée.
11:35Ils ont validé toutes les mesures que nous avons proposées.
11:38Mais au moment de son application,
11:40le président de la République a souhaité que le texte
11:44soit déféré devant le Conseil constitutionnel
11:46et il a été censuré pour une partie très conséquente du texte.
11:51Voilà un exemple qui nous sépare fondamentalement
11:54de la pratique macroniste du pouvoir,
11:58en tout cas sous la précédente législature.
12:00En même temps, en politique, ça ne peut aboutir
12:04qu'à de la tièdeur, de la confusion
12:07et certainement pas à la résolution des problèmes.
12:09Aujourd'hui, je pense qu'Emmanuel Macron a compris
12:13que la donne a profondément changé,
12:15que les Français attendent des réformes,
12:17attendent des choix clairs.
12:18Je veux croire que nous puissions être les aiguillons
12:23qui permettent de changer de pratiques politiques.
12:26Maintenant, sur le fond, lorsque les mesures
12:31qui ont été proposées par la majorité précédente
12:34étaient, de notre point de vue, utiles aux Français,
12:37nous les avons adoptées.
12:38Et chaque fois que nous avons jugé utiles de les combattre,
12:40nous l'avons fait aussi.
12:41Donc je pense qu'on a joué.
12:43Alors évidemment, c'est moins lisible politiquement,
12:45mais ça a toujours été marqué du saut de la responsabilité.
12:50Je crois aujourd'hui vraiment que,
12:52compte tenu de la situation politique,
12:54c'est notre sens des responsabilités à tous
12:56qui est convoqué.
12:57Parce que les Français, finalement,
12:59sont assez éloignés des petites approches politiciennes.
13:04Ils veulent des réponses en matière de pouvoir d'achat.
13:07Il faut que le travail rémunère mieux.
13:09Moi, je ne peux pas m'accommoder,
13:11lorsque je fais des visites de terrain,
13:13à ce qu'on me dit « je travaille 70 heures par semaine
13:15et je ne me sors même pas un SMIC ».
13:17C'est une injustice profonde.
13:19J'entends aussi les Français qui nous disent
13:22« je travaille beaucoup, d'autres ne travaillent pas,
13:24nous avons le même niveau de revenu,
13:26ça n'est pas normal ».
13:28C'est une revendication qui est parfaitement légitime.
13:33Mais que ces revendications, vous les ayez entendues,
13:35Annie Gennevard.
13:36Évidemment, je ne le conteste pas.
13:38Mais est-ce que les réponses,
13:39elles sont à chercher chez vous, encore une fois ?
13:41Le Nouveau Front Populaire, par exemple,
13:43qui avait proposé aussi des réponses
13:45à la question du pouvoir d'achat, du salaire,
13:47est arrivé bien devant vous,
13:49au terme de ces élections législatives ?
13:51Écoutez, sur cette question de la revalorisation du travail,
13:55ça fait partie des fondamentaux de la droite.
13:57Vous le savez, il y a la liberté,
13:59la liberté notamment en matière économique,
14:01la sécurité, l'autorité.
14:03Ce sont deux des piliers fondamentaux
14:06de notre famille politique.
14:08Et je pense que cette question du pouvoir d'achat,
14:11toutes les formations politiques ont décidé de s'en emparer,
14:14tout simplement parce que les Français l'ont dit
14:16à leurs représentants politiques.
14:18Les réponses apportées ne sont pas du tout les mêmes.
14:21Nous, nous pensons que la revalorisation,
14:23elle se fait par le travail
14:25et pas par des décisions prises d'en haut
14:28au mépris des considérations économiques.
14:31Ce sont des choix radicalement différents,
14:34avec des conséquences qui peuvent être
14:36extrêmement lourdes
14:38pour ce qui est des propositions de la France insoumise.
14:44Nous nous proposons un panel de mesures.
14:47Il faut défiscaliser, désocialiser les heures supplémentaires.
14:51Il faut payer les RTT.
14:53Il faut rapprocher le brut du net.
14:55Il n'est pas normal qu'il y ait une telle différence entre les deux.
14:58Tout simplement parce que le poids du social
15:00pèse considérablement sur le travail.
15:04Toutes ces mesures qui sont au cœur de ce pacte législatif
15:06que vous avez dévoilé,
15:08est-ce que ce n'est pas une manière de monnayer votre soutien ?
15:11Non, il n'y a absolument pas de marchandage à avoir.
15:16Vous savez, une élection législative,
15:20une élection en général,
15:22c'est un moment où on prend le pouls du pays.
15:24C'est un moment où les Français parlent
15:26et interpellent.
15:28Et même parfois de façon assez virulente.
15:31Que disent-ils ?
15:32Ils disent des choses assez simples au fond.
15:34Ils disent qu'on travaille mais qu'on n'est pas suffisamment récompensé
15:37par rapport à ceux qui ne travaillent pas.
15:39Ça interroge la question de l'équité sociale.
15:42Ils disent qu'on n'est pas en sécurité
15:45en certains endroits du territoire.
15:47Et la sécurité, c'est fondamental
15:50pour qu'un citoyen se sente à l'aise,
15:53se sente bien dans la société qui est la sienne.
15:56C'est aussi une des raisons pour lesquelles
15:58il y a une vague de protestations dans la ruralité.
16:01Parce que c'est un des derniers endroits
16:03où il y a une sorte de paix sociale,
16:05de tranquillité publique.
16:07Et les gens, ils sont très attachés, ne veulent pas le perdre.
16:10On va aller au standard.
16:11Bonjour Hélène.
16:12Oui bonjour.
16:13Et bienvenue.
16:14Merci.
16:15Alors, en ce qui me concerne,
16:17j'ai une vraie frustration et une vraie interrogation
16:19concernant les LR, sans parler du problème FIOTI.
16:22Comment votre parti n'a pas réussi
16:25à faire monter des jeunes cadres,
16:27à se renouveler ?
16:29Et donc, s'il se renouvelle
16:31au niveau des représentants, des personnes actives,
16:34il se renouvellera au niveau de son programme,
16:37il se renouvellera au niveau de sa visibilité.
16:39Et moi, j'ai été très frustrée pour les élections
16:42parce que j'avais l'impression de ne pas vraiment avoir le choix.
16:45Votre parti, moi j'ai l'impression qu'il stagne,
16:47qu'il ne fait pas monter des gens, des nouveautés.
16:49Et qu'on est toujours avec les mêmes.
16:51Et que donc, vous énumérez beaucoup de choses.
16:53Mais qu'en fait, rien ne change.
16:55Merci Hélène pour votre question,
16:57votre témoignage.
16:58Annie Gennevard vous répond.
16:59Écoutez, je ne suis pas très favorable
17:03à une approche agiste des questions.
17:06D'abord, nous avons de jeunes parlementaires parmi nous.
17:09Regardez l'âge des parlementaires,
17:12y compris de ceux qui sont arrivés récemment.
17:14Je pense à Vincent Jeanbrun.
17:16On ne peut pas dire que ce soit un cacique de la politique,
17:18d'une part.
17:20D'autre part, la politique n'est pas affaire d'inégalité.
17:26Alors, il faut à la fois de la jeunesse,
17:29pour revivifier nos formations politiques,
17:32il faut aussi de l'expérience.
17:34On voit finalement qu'avec Emmanuel Macron,
17:36on a eu un très jeune président
17:39qui n'avait jamais exercé de mandat loco.
17:43Est-ce que c'est une garantie absolue de réussite ?
17:47Je crois que ça n'a pas été le cas.
17:53Et ça n'est pas automatique.
17:54Mais au-delà de l'âge, je crois que...
17:56Sans pouvoir paraphraser Hélène,
17:57je crois que la question c'était la représentativité du parti.
18:00Son éloignement, en tout cas regretté par cette auditrice,
18:03avec les Français.
18:05Je rejoins votre auditrice sur le fait
18:08qu'un parti politique doit en permanence se revivifier,
18:12y compris dans ses façons de faire.
18:14C'est la raison pour laquelle,
18:16compte tenu de la situation politique,
18:18on a décidé d'approcher les choses de façon radicalement différente.
18:22Il y a à la fois les acteurs politiques,
18:25et il y a aussi les façons de faire.
18:28Et je pense qu'il faut des jeunes, il faut des femmes.
18:31Je pense que notre parti politique a encore des progrès à faire
18:34en matière de représentation féminine.
18:36Je le dis depuis longtemps.
18:38C'est le cas de l'ensemble de la classe politique.
18:42Vous savez, une approche encore trop souvent masculine
18:45des pratiques politiques.
18:47Donc ça, je pense que les femmes
18:49doivent être plus nombreuses en politique.
18:51Elles ont une autre façon de faire,
18:52une autre façon d'aborder les questions.
18:54C'est aussi un facteur puissant de renouvellement.
18:57Est-ce que vous avez tourné la page de l'épisode Éric Ciotti ?
19:00Ou est-ce que ça va laisser des traces ?
19:02Des traces, ça en laissera forcément,
19:04parce que c'est une déflagration qu'a connue notre formation politique.
19:08Mais j'observe aussi que nous avons été très clairs
19:11dans notre positionnement.
19:13L'ensemble des responsables politiques de notre famille
19:16ont dénoncé cette tentative de hold-up de notre parti.
19:21La décision prise par Éric Ciotti,
19:23que je regrette profondément,
19:25avec lequel j'ai travaillé plusieurs années,
19:28a été dictée, je pense, par différentes considérations.
19:34Peut-être la peur au vu des résultats des Européennes
19:38sur son territoire, auquel, comme nous tous,
19:40il est très attaché.
19:42Il a pris cette décision seul,
19:44au mépris de nos usages.
19:48Oui, et puis du fonctionnement démocratique d'un parti,
19:51où les choses se débattent, se décident collectivement.
19:54Donc voilà, j'espère dans les jours qui viennent,
19:57dans les semaines qui viennent, une clarification.
20:00C'est indispensable pour que notre famille politique
20:02se remette résolument et clairement au travail.
20:05Merci Annie Gennevard, vous êtes députée du Doubs,
20:08secrétaire générale du parti Les Républicains,
20:10invitée du grand entretien de la matinale de France Inter.
20:13La revue de presse à suivre.

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