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Crise politique : Emmanuel Macron s'exprimera tout à l'heure à la télévision, la Macronie se divise depuis hier et le vote d'une loi immigration durcie. Le ministre de la santé Aurélien Rousseau démissionne. Un quart des députés de la majorité se sont abstenus ou ont voté contre le texte de leur propre gouvernement. En revanche, pendant ce temps là, depuis 24 heures, on se félicite au Rassemblement National. Laure Lavalette, députée et porte parole du groupe RN est l'invitée de RTL Bonsoir.
Regardez L'invité de RTL Soir du 20 décembre 2023 avec Marion Calais et Julien Sellier.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Julia Cellier, Marion Calais et Cyprien Signy.
00:07 RTL bonsoir jusqu'à 20h.
00:10 RTL bonsoir, la suite avec notre invité face à l'événement maintenant, crise politique.
00:14 Vous l'avez compris, Emmanuel Macron va s'exprimer tout à l'heure à la télévision. La Macronie qui se divise depuis hier et le vote de la loi
00:21 immigration durcit. Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau démissionne. Un quart des députés de la majorité se sont
00:28 abstenus ou ont voté contre le texte de leur propre gouvernement.
00:31 En revanche pendant ce temps là, depuis 24 heures, on se félicite au Rassemblement National. Notre invité maintenant est Laure Lavallette, porte-parole des députés RN.
00:38 Bonsoir. Marine Le Pen a évoqué hier soir une victoire idéologique. Vous estimez avoir
00:43 gagné la bataille des idées ?
00:45 Sur la priorité nationale, oui. Vous savez c'était une des pierres angulaires
00:48 du Rassemblement National et même du Front National il y a déjà 30 ans. Donc voilà. Après c'est un petit texte qui ne va pas
00:56 résoudre, il faut le dire aux français,
00:57 l'enjeu migratoire auquel ils sont confrontés. Voilà c'est un texte que nous avons voté parce que fidèle à nous-mêmes, ce qui va dans le bon sens,
01:05 dans l'intérêt des français, nous le faisons. Il y avait un durcissement sur le droit du sol, le regroupement familial, sur la régularisation des clandestins
01:13 qui se fera maintenant au cas par cas, à la main du préfet, il n'y aura pas de recours possible.
01:18 Voilà ça allait dans le bon sens. On a je pense hier mis un pied dans la porte
01:24 effectivement. C'est un acte premier j'allais dire de cette lutte contre l'immigration mais il faut le dire aux français qu'il ne peut pas passer
01:31 sans une réforme constitutionnelle
01:33 qui passera par référendum parce qu'il faut que nous gravions dans le marbre de la constitution les outils politiques, juridiques, administratifs qui nous permettront
01:41 évidemment de reprendre en main vraiment cette politique migratoire.
01:43 Vous parliez à l'instant de la préférence nationale.
01:45 Le gouvernement assure qu'il n'y a pas de préférence nationale. Bon dans les faits, elle va désormais exister dans certains cas.
01:51 Qu'est ce que vous leur dites au gouvernement ? Maintenant il faut assumer la préférence nationale ?
01:54 Oui, je pense que je leur dis qu'il faut arrêter d'être mauvais joueur. Voilà, ils ont dans la commission mixte paritaire
02:00 accepté tous les renoncements qu'ils avaient fait en commission des lois. Il faut expliquer aux français, le texte est sorti du sénat.
02:05 Il n'était pas assez dur pour nous, c'est la raison pour laquelle nos sénateurs ne l'ont pas voté.
02:10 Il a été débattu quand même pendant 45 heures en commission des lois avec un ministre dont on a pu s'étonner
02:15 du comportement. Il s'était réjoui quand les sénateurs avaient expurgé le texte de l'aide médicale d'état.
02:20 Il s'est à nouveau réjoui quand la commission des lois a remis cette aide médicale d'état. Donc on avait du mal à voir et
02:25 ils n'ont d'ailleurs aucune vision, j'allais dire, en matière de politique migratoire.
02:30 Néanmoins, si vous voulez, le fait d'avoir voté cette motion de rejet a obligé le gouvernement
02:34 à revoir sa copie. Effectivement le texte qui sort de la commission mixte paritaire est bien plus dur que celui qui sortait du sénat.
02:41 Alors on sent le gouvernement très embêté parce que vous avez donc voté son texte. Elisabeth Born explique
02:47 que le texte est passé sans les voix du RN. J'imagine que vous avez vous aussi
02:52 sorti la calculette et que vous n'êtes pas d'accord avec le constat de la première ministre. Je suis surtout atterré.
02:57 Excusez-moi, je pense que ma voix vaut autant qu'un député
03:01 d'UPS, qu'un député de la majorité. Moi je suis porte-parole d'un groupe
03:05 dont Marine Le Pen a quand même fait 13 millions d'électeurs au second tour de la présidentielle. Donc ça veut dire quoi ?
03:10 Je veux dire, c'est atterrant. Ils ont pris nos voix quand on a voté l'accélération du nucléaire.
03:15 Ça ne leur a pas posé de problème au moment de la loi du pouvoir d'achat. Ça veut dire quoi ?
03:19 En fait, ils sont de mauvais joueurs. Ils ont bien vu, vous le disiez tout à l'heure, qu'un quart de la majorité
03:24 affrondait. Un quart n'était pas d'accord avec ce texte. La majorité sort fracturée. Gérald Darmanin sera évidemment
03:31 considérablement affaibli. Ça fait un an et demi qu'il tractionne pour ce texte. Il a été l'arlésienne. Est-ce qu'il venait
03:36 en hémicycle ou pas ?
03:38 Bon ben voilà, c'est un fiasco. Je pense que c'est surtout les Français qui ont gagné.
03:42 Ce qui est assez particulier, c'est cet aveu du gouvernement depuis maintenant
03:45 quelques heures qui nous explique qu'une partie du texte n'est peut-être pas constitutionnelle.
03:49 Donc qu'une partie du texte risque d'être retoquée. Je pense aux quotas migratoires, aux cautions pour les étudiants étrangers.
03:55 Est-ce que finalement vous ne vous êtes pas fait un peu avoir au Rassemblement national ?
03:59 Parce qu'on a l'impression que le gouvernement maintenant compte sur la censure du Conseil constitutionnel pour assouplir le texte.
04:04 Je ne sais pas, ça ne vous fait pas... Enfin, c'est plutôt étonnant, non ?
04:07 Car un gouvernement comme stratégiste, c'est quand même assez original.
04:10 Donc il compte sur le fait d'avoir fait voter par ses propres députés des mesures inconstitutionnelles.
04:16 On est quand même parlementaires, on est censés faire une loi qui va pouvoir être appliquée.
04:19 C'est en ça que je vous dis, je me pose la question sur la volonté politique au final de ce gouvernement
04:24 de véritablement reprendre en main cette matière migratoire.
04:27 Vous avez l'impression qu'il navigue le gouvernement ?
04:29 Qu'il ne sait pas où le voir en termes de politique migratoire ?
04:32 Il ne navigue plus, je pense qu'il dérive. Il faut dire aux Français de quoi on parle.
04:36 L'immigration en France, c'est 500 000 immigrés qui rentrent de façon légale.
04:40 C'est la ville de Toulouse qui rentre sous le gouvernement de Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur.
04:45 Il y a 320 000 premiers titres de séjour par an, 136 000 demandes d'asile.
04:49 Il y a entre 400 000 et 900 000 clandestins.
04:51 Et les Français ont très bien compris que cette immigration faisait peser des défis politiques,
04:56 économiques, sociaux et sécuritaires aussi sur leur vie.
05:00 Il est temps de les résoudre.
05:01 Voilà, moi je pense que ce n'est pas ceux qui nous ont mis dans cette situation migratoire
05:05 qui vont nous en sortir.
05:06 Néanmoins, voilà, on a mis, je pense, un pied dans la porte.
05:10 Et en même temps, il y a des secteurs aujourd'hui qui réclament de l'immigration.
05:13 D'après l'INSEE par exemple, un chiffre, 61% des aides à domicile en Ile-de-France sont des étrangers.
05:19 50% des cuisiniers.
05:20 Vous ne craignez pas une pénurie de main-d'œuvre avec les exercices ?
05:22 Non mais ça pose une vraie question.
05:24 Et je pense que compter sur l'immigration pour ces métiers-là,
05:27 je pense que c'est la France qui a baissé les bras.
05:29 Moi, je pense que si on a une vision pour la France, il faut réaugmenter les salaires.
05:33 Les travailleurs qui nous écoutent, ils ont besoin de main-d'œuvre aujourd'hui.
05:35 Pourquoi il faut arriver à re-rendre attractifs ces métiers ?
05:37 C'est la raison pour laquelle au Rassemblement National,
05:39 nous voulions augmenter de 10% tous les salaires dans l'entreprise
05:42 jusqu'à 3 fois le SMIC, de façon exonérée de charges,
05:45 pour que ce soit gagnant-gagnant à la fois pour l'entreprise et pour le salarié.
05:48 Vous savez, moi j'habite Toulon, je vois bien quand les étudiants viennent travailler,
05:51 faire la plonge dans un resto.
05:53 S'ils passent les deux tiers de leur salaire dans un logement, ce n'est pas possible.
05:56 Il faut évidemment mettre des facilités au logement.
06:00 Je pense que le problème, il est vraiment global.
06:02 Et d'ailleurs, je vais vous dire, le MEDEF a été bien silencieux.
06:04 Il n'a parlé que la veille,
06:06 enfin même pendant la commission paritaire, parce qu'il a dû avoir un bon coup de pression.
06:09 Mais le MEDEF, la CPME disait, il faut d'abord essayer de ramener les Français au travail.
06:14 Il y a 5 millions de chômeurs en France.
06:16 Moi, je préfère arriver à mettre des conditions
06:19 pour que ces gens-là puissent repartir travailler dans des conditions dignes,
06:21 que de faire appel à une immigration qui fait baisser, je le rappelle,
06:24 évidemment par le bas des salaires.
06:26 - Mais ce texte, il provoque aussi un émoi chez les ONG.
06:29 Les évêques de France ont également réagi il y a quelques minutes.
06:32 Il y a un argument de la part des associations,
06:35 c'est restreindre les allocations familiales pour des sans-papiers.
06:37 C'est simplement empêcher des enfants de manger.
06:40 Qu'est-ce que vous leur répondez ?
06:41 - Non mais moi, je leur réponds qu'en France, on vient quand on est invité.
06:46 Et on ne peut pas avoir une prime à l'illégalité.
06:48 C'était un peu ça aussi, la régularisation des clandestins en tension.
06:52 Bien sûr qu'on a tous un petit cœur qui ébaille.
06:54 On a envie que personne ne dorme dans la rue.
06:57 Néanmoins, d'autres pays du monde, comme le Canada, comme la Suisse,
07:00 réservent leurs allocations aux nationaux.
07:03 Parce qu'il faut que la nationalité vous donne plus de droits que si vous n'en avez pas.
07:07 C'est en ça que nous disons qu'on ne peut plus accueillir de clandestins.
07:10 Parce que vous voyez bien comment ça se passe.
07:12 Ça donne une précarité absolument terrible.
07:14 Vous savez, moi, je me suis beaucoup opposée à ce que l'Océan Viking arrive sur notre Cité à Toulon.
07:19 Donc j'ai vraiment vécu ça de près.
07:21 Mais une fois qu'il était là, je me suis beaucoup inquiétée du sort des 50 enfants
07:25 qui étaient placés en centre social à Toulon.
07:28 En 48 heures, ils avaient tous disparu.
07:30 On a laissé dans la nature des enfants de 11 à 18 ans qui, m'a-t-on dit, voulaient aller en Suède.
07:35 Moi, j'étais inquiète. La mère de famille que je suis ne peut pas se résoudre.
07:38 Est-ce qu'un enfant qui vient d'Afrique, de Libye, à 11 ans, soit seul, démuni dans la rue,
07:45 aux mains de proxénètes ? Ça n'est pas possible.
07:47 La meilleure façon que ça n'arrive pas, c'est d'empêcher que ces gens-là viennent sur notre sol.
07:50 Emmanuel Macron va prendre la parole dans un peu plus d'une demi-heure maintenant,
07:53 alors que sa majorité est en train de se disloquer.
07:56 Vous lui demandez encore de dissoudre l'Assemblée nationale ?
07:58 Je lui demande de revenir au peuple.
08:00 Il y a plusieurs façons de faire. Il peut démissionner aussi.
08:03 Il aurait pu faire un référendum, qui est vraiment appelé à 72% des Français
08:07 qui aimeraient un référendum sur cette position migratoire.
08:10 En France, sous la Vème République, la cour suprême, c'est le peuple.
08:13 Après, je suis un peu étonnée quand j'en ai entendu Sacha Houllier ce matin sur l'antenne.
08:18 Je ne sais pas si c'est chez vous.
08:19 C'est ici, à votre place.
08:21 Je suis un peu étonnée quand il dit que, finalement, la phrase exacte, c'est quoi ?
08:25 Toutes les revendications populaires ne sont pas bonnes à prendre, en gros.
08:28 Ils ont quand même une démocratie à géométrie variable.
08:31 Moi, je pense qu'il faut écouter le peuple français,
08:33 qui veut qu'on reprenne ces défis migratoires en main.
08:37 Mais bon, dissoudre, effectivement, ce serait dangereux pour la majorité,
08:41 vu que je pense qu'il aurait une minorité encore plus importante.
08:45 Mais il va falloir quand même, je pense, trouver une situation de crise.
08:47 Jordan Barrelo lui a proposé d'être son premier ministre.
08:50 J'avoue que je plébiscite assez cette solution.
08:52 Merci Laure Lavallette pour ta parole des députés RN.
08:55 Notre invité face à l'événement en pleine crise politique,
08:58 donc pour la majorité, avant la prise de parole présidentielle,
09:01 prévue dans un peu plus d'une demi-heure.
09:03 RTL, bonsoir. La suite, c'est dans quelques secondes, avec votre RTL Inside.
09:07 RTL vous emmène chez Miss France, de retour chez elle, dans son village, dans le Nord.
09:12 Avec un accueil de rock stars et puis une nouvelle viso-conférence.
09:16 Le programme du soir avec notre humoriste belge, juste après ça, tout de suite.
09:20 À plus tard.
09:22 RTL Bonsoir. Jusqu'à 20h.
09:25 [SILENCE]

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