L'adoption de la loi sur l'immigration avec les voix du Rassemblement national a créé un malaise au sein de la majorité, illustré notamment par le vote contre le projet de 20 députés Renaissance, l'abstention de 17 autres et la démission du ministre de la Santé, Aurélien Rousseau. De son côté, Élisabeth Borne assure pourtant qu'il n'y a "pas de crise dans la majorité".
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00:00 Sophie Dupont, le malaise est toujours là aujourd'hui dans les rangs de la majorité ?
00:05 Toujours. Un sentiment de gueule de bois, c'est le terme qu'a choisi ce matin Sacha Ollier, députée de la première heure d'Emmanuel Macron,
00:11 qui a voté contre le texte hier pour décrire son état d'esprit, au moment même où la Première Ministre Elisabeth Borne, elle, parlait de sentiment du devoir accompli.
00:20 Une dichotomie qui illustre parfaitement les contradictions qui traversent aujourd'hui la majorité, une majorité qui s'est faite discrète.
00:27 Toute l'après-midi, ici, à l'Assemblée, ils sont plusieurs à ne pas avoir voulu réagir au micro, et fait plus rare ceux qui ont bien voulu le faire.
00:34 C'était parfois pour critiquer les ministres, par exemple, qui ont mis dans la balance leur démission quelques instants avant le vote hier.
00:40 Pendant ce temps-là, les oppositions, elles, dénoncent en chœur la fin du... et en même temps, applaudissent l'apparition de frondeurs dans la majorité.
00:48 Des frondeurs qui, toutefois, réfutent ce terme.
00:50 Écoutez, par exemple, Mireille Clapot et Stella Dupont, deux députés de la majorité qui n'ont pas voté le texte hier et qui réfutent le terme de frondeuse aujourd'hui.
00:59 Pas frondeurs. On a le droit, comme sur des points éthiques, d'avoir des positions différentes.
01:06 Il y a des députés avec des sensibilités, et on a retrouvé, dans ceux qui ont voté contre ou se sont abstenus, des collègues de différentes sensibilités.
01:15 Donc pas de simplification outrancière. Et nous sommes tous dans le groupe Renaissance et Apparenté, dans la majorité.
01:21 Je réfute ce terme de frondeurs. On a discuté beaucoup en interne, on a beaucoup échangé.
01:28 Nos positions respectives étaient claires, partagées. On n'est pas dans la fronde. On est sur un désaccord de fond très clair, très net.
01:37 Cette séquence nécessite qu'on se pose, qu'on fasse une analyse, un bilan, pour se projeter sur la suite.
01:46 Même discours du porte-parole du gouvernement Olivier Véran à la sortie du Conseil de ministre.
01:51 Il n'y a pas de mouvement de fronde. Reste que tous concèdent un moment difficile.
01:56 La majorité déjà relative d'Emmanuel Macron ressort encore plus relative, car fracturée, avec même un ministre qui claque la porte aujourd'hui.
02:03 Face à cela, une question apparaît. Quelle trace cette situation va-t-elle laisser sur la suite du quinquennat d'Emmanuel Macron ?
02:09 Beaucoup attendent désormais ce soir de la part du président un cap clair et des initiatives politiques fortes dans les prochaines semaines, tel qu'un remaniement.