Le rejet surprise à l'Assemblée nationale du projet de loi sur l'immigration est une déroute personnelle pour le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et une défaite politique pour Emmanuel Macron. 270 députés ont voté pour la motion de rejet des écologistes, 265 votant contre. Les groupes LR et RN, qui avaient maintenu ces derniers jours le suspense sur leur vote, ont dévoilé dans l'hémicycle seulement leur intention d'approuver la motion.
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00:00 Je mets au voile la motion de rejet préalable.
00:04 Le scrutin est ouvert.
00:06 Le scrutin est clos.
00:14 Voici le résultat du scrutin.
00:18 Votants 548, exprimés 535, majorité 268 pour 270 contre 265.
00:26 L'Assemblée nationale a adopté.
00:29 En conséquence, le projet de loi est rejeté.
00:35 Prochaine séance demain à 9h.
00:39 Questions orales sans débat.
00:41 La séance est levée.
00:44 Le désaveu qui vient de s'exprimer ce soir est un désaveu extrêmement puissant.
00:51 Un désaveu aussi dû en même temps,
00:54 qui est une véritable escroquerie politique
00:57 et qui se révèle sous son vrai visage.
01:01 Alors c'est sûr, à force d'utiliser le 49.3,
01:05 la majorité avait oublié qu'elle ne l'était pas majoritaire.
01:09 Et bien aujourd'hui, elle vient de se rendre compte qu'elle est véritablement une minorité.
01:15 Nous avions déposé une motion de rejet.
01:19 Nous l'avons en toute cohérence aujourd'hui adoptée,
01:23 non pas pour interrompre les débats sur un sujet essentiel,
01:27 mais pour que les débats se poursuivent sur une base beaucoup plus crédible
01:33 que celle qui avait été empruntée par la majorité,
01:37 en détricotant totalement le texte du Sénat
01:40 et en refusant notre proposition de loi constitutionnelle.
01:44 Ça fait maintenant un an que M. Darmanin porte cette loi,
01:47 donc il n'a qu'à partir avec sa loi sous le bras.
01:50 Et nous demandons maintenant à ce gouvernement de retirer cette loi.
01:54 Je crois que tout le monde doit comprendre que la Macronie rentre maintenant
01:57 dans une crise de pouvoir qui est extrêmement profonde.
02:00 Et que ce qui est en train de se passer, c'est la question de savoir
02:03 quelle légitimité reste à ce gouvernement,
02:06 avec une première ministre dont je le rappelle
02:08 qui n'a jamais eu de vote de confiance de l'Assemblée nationale,
02:11 qui est garnie à son 20ème 49.3.
02:15 C'est un rendez-vous manqué sur une question importante
02:18 pour les Françaises et les Français.
02:21 Et à force de vouloir contenter prétendument tout le monde,
02:26 on mécontente l'intégralité des banques de cette Assemblée
02:30 avec une loi qui était bien plus qu'une loi de police des étrangers.
02:37 C'est très important maintenant que le gouvernement entende
02:41 qu'il ne pourra pas gouverner sans une gauche, sans sa gauche,
02:44 et qu'il va falloir qu'il rentre dans sa manière d'être,
02:48 dans sa manière de faire, des valeurs humanistes, des valeurs de solidarité.
02:52 Et qu'en fait on ne peut plus mépriser à ce point-là le Parlement,
02:56 sauf à prendre le risque de se voir infliger une motion de rejet comme aujourd'hui.
03:00 Qui a peur du débat ? Nous on n'a pas peur du débat.
03:03 Nous tout ce qu'on proposait aux différents groupes,
03:05 c'est de co-construire et d'avoir le débat dans les prochaines semaines.
03:09 Et j'ai constaté une alliance totalement rocambolesque
03:13 entre LR et LFI, députés LR qui nous expliquent
03:17 qu'ils veulent des mesures de fermeté et qui votent contre un texte
03:22 qui rétablit la double peine, qui permet de favoriser
03:26 les exclusions de délinquants étrangers, jusqu'à 4000 délinquants étrangers par an.
03:31 Il y a des millions de Français qui regardent les débats que nous avons.
03:36 Des millions.
03:38 Et des millions qui vont voir les députés du RN
03:43 et certains députés des Républicains voter avec M.Lucas
03:47 qui veut la régularisation de tous les sans-papiers.
03:50 ♪ ♪ ♪