• il y a 6 mois
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

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00:00Et bienvenue dans Les Informés, l'émission de décryptage de l'actualité de France Info, et nous sommes toujours avec Renaud Dely.
00:14En effet.
00:15Et nos informés du jour, nous ont rejoint Victoria Koussa, journaliste au service politique de France Info. Bonjour Victoria.
00:21Et à vos côtés, nous avons Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction du Nouvelle Obs. Bonjour Sylvain.
00:26Bonjour.
00:27Renaud Dely, nous sommes le 6 juin, et le 6 juin c'est le D-Day.
00:29Eh oui, c'était il y a 80 ans pour être précis, le D-Day, mais effectivement c'est aujourd'hui les commémorations du 80e anniversaire du débarquement en Normandie.
00:38Des commémorations d'ailleurs qui s'étalent sur plusieurs jours.
00:41Elles seront présidées aujourd'hui évidemment par Emmanuel Macron, en présence de plus d'une vingtaine de chefs d'État et de gouvernements étrangers, dont Joe Biden,
00:48mais aussi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, mais pas Vladimir Poutine, la Russie n'a pas été invitée.
00:53Ces commémorations ont donc commencé dès hier, Emmanuel Macron rendant hommage notamment aux maquisards bretons, aux parachutistes,
01:01lors d'une cérémonie à Plumeleck, ça c'était en Bretagne.
01:04Et puis il a également prononcé un discours à Saint-Lô dans la Manche pour rendre hommage aux victimes civiles, les victimes civiles françaises des bombardements alliés
01:13qui avaient précédé et accompagné le débarquement.
01:17Huit décennies plus tard, la nation doit reconnaître avec clarté et force les victimes civiles des bombardements alliés en Normandie et partout sur notre sol.
01:32Ces commémorations vont donc continuer aujourd'hui et puis l'invité d'honneur de cette journée c'est le président ukrainien Zelensky,
01:38qui s'exprimera d'ailleurs lui aussi demain à l'Assemblée nationale, sans oublier l'intervention télévisée ce soir d'Emmanuel Macron,
01:44qui sera l'invité des journaux de 20h de TF1 et de France 2.
01:48Alors est-ce que le chef de l'État en fait un peu beaucoup en quelque sorte ?
01:51Est-ce que ces commémorations peuvent aussi avoir une influence ou un impact indirect sur les élections européennes ?
01:57Est-ce qu'il y a d'ailleurs un message politique derrière ces commémorations ?
02:00Un message de défense de la paix et de l'Europe, du besoin, de la nécessité de l'Europe pour défendre cette paix,
02:07alors qu'évidemment la guerre fait range en Ukraine ?
02:09Parce qu'il faut rappeler, Sylvain Courage, qu'on est à 4 jours, 4 jours des élections européennes.
02:13Oui, alors l'Élysée et le président se défendent de faire de la politique, mais évidemment les symboles sont très lourds,
02:19surtout quand il s'agit du débarquement. C'est la libération, c'est la démocratie,
02:23ce sont toutes les valeurs qui ont présidé à la construction européenne.
02:26Donc il suffit d'évoquer cette époque pour essayer, dans l'esprit du président,
02:31d'allumer une petite flamme qui est bien vacillante chez ses électeurs,
02:35notamment les abstentionnistes, pour les inciter à se mobiliser dans 4 jours.
02:40Donc ça fait râler les oppositions, évidemment.
02:44En même temps, on ne peut pas empêcher de commémorer le 80e anniversaire du débarquement.
02:48C'est évidemment une date très importante et dont on doit se souvenir.
02:51Victoria ?
02:52Le hasard du calendrier, en tout cas, fait ses affaires.
02:54Le président, on peut dire que le mot qui le qualifie bien ces derniers temps, c'est le mot omniprésent.
02:59On le voit partout, dans plein de médias différents.
03:03Aujourd'hui, il faut quand même souligner qu'il sera dans la télévision des Français du matin jusqu'au soir,
03:08puisqu'il termine effectivement par cette interview sur France 2 et TF1.
03:13Donc une omniprésence à quelques jours des élections européennes.
03:18Et en même temps, il ne pouvait pas changer cette date du 6 juin.
03:21Donc c'est très frustrant pour les candidats, pour les oppositions,
03:25qui se voient voler le « money time », la période où tout se passe,
03:29ces derniers jours, ces dernières heures, avant la fin de la campagne demain minuit.
03:32Justement, il y a l'omniprésence du président de la République
03:35et aussi l'invitation de Volodymyr Zelensky,
03:38qui va s'exprimer, on l'a dit, devant les représentants de la nation,
03:42devant les députés demain.
03:44« Mauvais timing », dit l'opposition, là aussi, pour Volodymyr Zelensky.
03:47On continue d'en parler juste après le Fil Info à 9h10.
03:51Une enquête ouverte par le parquet national antiterroriste
03:54après l'arrestation d'un homme soupçonné de préparer une action violente
03:58de nationalité russe et ukrainienne.
04:01Il a été interpellé hier à Roissy, après s'être lui-même blessé
04:04avec un engin explosif artisanal.
04:07Selon un hôpital de la bande de Gaza,
04:0936 personnes ont été tuées dans une frappe israélienne
04:12sur une école de Lune Roy, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens.
04:16Une frappe revendiquée ce matin par l'armée israélienne.
04:19Elle affirme que l'établissement abritait une base du Hamas.
04:23Le secrétaire général de l'ONU appelle les pays du monde entier
04:26à interdire la publicité pour les entreprises du secteur des énergies fossiles,
04:30énergies responsables du réchauffement climatique.
04:33Selon un bilan de l'institut Copernicus,
04:35les océans ont encore battu des records de température
04:38pour le quatorzième mois d'affilée.
04:41Les Pays-Bas ont commencé à voter ce matin pour les élections européennes.
04:45Les bureaux de vote ont ouvert il y a un peu moins de deux heures.
04:49En France, nous votons ce dimanche, le 9 juin.
04:54France Info
04:58Les informés, Renaud Dely, Saliha Brakia
05:03De retour sur le plateau de ces informés avec Victoria Koussa,
05:06journaliste au service politique de France Info.
05:08Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction du Nouvel Obs.
05:11On parle de ces commémorations.
05:13Renaud Dely ce matin, 80 ans après le débarquement en Normandie.
05:19Un invité d'honneur, il s'appelle Volodymyr Zelensky.
05:22Le président ukrainien Zelensky, invité d'honneur, vous le disiez,
05:24qui s'exprimera demain devant les députés à l'Assemblée nationale.
05:27C'est évidemment une façon de relier en quelque sorte ces commémorations,
05:32ce devoir de mémoire, ces célébrations historiques,
05:36le débarquement, la paix et l'Europe à la situation actuelle,
05:39c'est-à-dire au présent, à l'actualité tragique,
05:42c'est-à-dire à la guerre qui est revenue en Europe
05:44et aux menaces qui pèsent sur l'Europe avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
05:49Donc il y a une forme de continuum.
05:52Alors ça fait grasser des dents, notamment certaines oppositions,
05:56par exemple du côté du Rassemblement national,
05:58ce qui n'est pas franchement surprenant.
06:00Toute initiative qui souligne le soutien de la France ou de l'Europe à l'Ukraine
06:04fâche évidemment, froisse on va dire, l'indulgence pro-russe de Marine Le Pen et de ses amis.
06:09Il y a une autre question qui se pose, c'est évidemment l'absence de la Russie.
06:13Il faut rappeler qu'il y a 10 ans, François Hollande,
06:15qui présidait des cérémonies qui étaient assez aussi, entre guillemets, imposantes,
06:20même si elles n'étaient pas étalées sur trois jours.
06:22Mais la journée du 6 juin, il y avait aussi plus d'une vingtaine de chefs d'État étrangers.
06:26C'est le cas en gros depuis le 40e anniversaire, d'ailleurs depuis 1984,
06:29avec François Mitterrand, puis Jacques Chirac et puis François Hollande.
06:34Il y a eu à chaque fois une vingtaine de chefs d'État étrangers,
06:36d'abord le président américain en particulier.
06:39Il faut noter d'ailleurs au passage que dans les années 80,
06:42ce qui faisait polémique, c'était la présence ou non de l'Allemagne.
06:44Et d'ailleurs, François Mitterrand n'avait pas invité l'Allemagne en 1994.
06:50Elle l'est depuis, elle fait partie de ses commémorations depuis.
06:54Pour ce qui est de la Russie, il y a 10 ans, François Hollande avait invité Vladimir Poutine,
06:57alors que la Russie avait déjà annexé la Crimée quelques mois plus tôt.
07:00Il y avait d'ailleurs eu une entrevue à l'occasion de ces commémorations
07:04entre le président russe et son homologue ukrainien.
07:07Il faut se rappeler aussi de la présence de Barack Obama,
07:09avec cette image historique où on avait vu ces deux chefs d'État,
07:11Barack Obama et Vladimir Poutine, en split comme on dit dans le jargon,
07:15l'un d'un côté de l'autre, et qui se regardent à un moment avec un petit sourire.
07:19Effectivement, ça a toujours été un haut lieu diplomatique,
07:23lié évidemment aussi à l'actualité.
07:26Le fait est que 10 ans après, à l'Élysée, on considère que Vladimir Poutine,
07:30en envahissant l'Ukraine, a trahi les efforts de dialogue
07:35qui avaient pu être ceux d'ailleurs portés notamment par François Hollande
07:39ou Angela Merkel à l'époque de l'annexion de la Crimée et la suite, avec les accords de Minsk.
07:43Et puis, au tout début du conflit, on sait qu'Emmanuel Macron avait essayé
07:47de maintenir un lien, mais la situation a changé,
07:50ce qui justifie aux yeux de l'Élysée que la Russie ne soit pas invitée à ces commémorations.
07:53Oui, c'est ce qu'il a expliqué Emmanuel Macron hier soir.
07:57Il a écrit à Vladimir Poutine pour lui expliquer qu'il n'allait pas être invité à ces commémorations.
08:03Vladimir Poutine n'a pas répondu, selon le président de la République,
08:06et il dit qu'il n'a pas été invité parce qu'il a trahi.
08:08Alors, Vladimir Poutine a trahi certainement,
08:11mais Vladimir Poutine, lui, prétend combattre le nazisme aussi, en Ukraine.
08:15Alors, on voit bien que là, du temps a passé,
08:18et que l'interprétation des concepts politiques est très variable
08:22d'un côté de l'autre du continent.
08:26Évidemment, il est clair quand même que le Parti de la Liberté,
08:30c'est bien sur les plages de Normandie qu'il va se trouver cet après-midi.
08:33Victoria ?
08:34Ce n'est pas un hasard, aussi, cette invitation de Zelensky à Paris,
08:37aux commémorations, à l'Elysée, à l'Assemblée Nationale demain,
08:41au moment, effectivement, où on voit cette montée des populismes partout en Europe,
08:46au moment où Emmanuel Macron, le camp macroniste, cherche aussi à mobiliser leur base
08:51à quelques jours des élections européennes.
08:54Inviter Zelensky, c'est aussi rappeler que l'Europe est en danger.
08:57Ce que martèle le chef de l'État depuis des semaines,
09:01c'est montrer aussi l'Europe qui résiste, même si l'Ukraine ne fait pas partie de l'Union Européenne,
09:06mais de montrer cette alliance européenne contre le danger russe.
09:10Il ne faut pas aussi oublier dans quelles conditions Emmanuel Macron s'est fait réélire en 2022.
09:16On sait que cette invasion russe en Ukraine a participé aussi à sa réélection.
09:21C'est l'occasion de taper aussi pour Emmanuel Macron, pour Gabriel Attal,
09:25sur leurs principaux adversaires, à savoir l'ERN,
09:29en ce qui concerne le soutien à l'Ukraine, puisqu'il va être question du soutien à l'Ukraine,
09:33avec Volodymyr Zelensky.
09:34Bien sûr, c'est ce que Gabriel Attal, le Premier ministre, appelle une dette morale.
09:38C'est ce qu'il a dit à Jordan Bardailal en ce qu'il a affronté du débat télévisé.
09:41Vous avez une dette morale vis-à-vis de la Russie.
09:43Je ne crois pas, dites-vous, disait-il, que vous soyez vraiment poutiniste,
09:46un fervent défenseur de Vladimir Poutine, sauf que la Russie vous a financé pendant des années,
09:50et donc que vous avez toujours de fait ce fil à la patte.
09:53Ce qui est clair, c'est qu'on peut constater, depuis février 2022,
09:57et le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie,
09:59que derrière les condamnations formelles, qui sont réelles,
10:04l'ERN a condamné solennellement cette invasion et dénoncé la culpabilité de Vladimir Poutine.
10:09Mais à chaque fois qu'il a fallu voter des choses concrètes,
10:13c'est-à-dire un soutien militaire, un soutien financier, etc.,
10:17l'ERN s'est au mieux abstenu ou a voté contre,
10:19et a tout fait pour que le soutien européen à l'Ukraine soit le plus faible possible.
10:24Et c'est le cas, d'ailleurs, du soutien militaire.
10:26À chaque fois, l'ERN s'en tient toujours.
10:28Aujourd'hui, et Marine Le Pen l'a répété sur ce plateau il y a quelques jours,
10:31l'Europe ne devrait livrer, dit-elle, que des armes défensives.
10:34Des armes défensives aujourd'hui.
10:35Par définition, d'ailleurs, une arme défensive devient offensive dès lors qu'on l'utilise.
10:38Mais on voit bien que ça ne répond pas du tout à la situation militaire sur le terrain.
10:42Et de l'autre côté, on voit qu'effectivement, il y a un soutien européen
10:47qui s'est accru au fil des étapes militaires de ce conflit,
10:51mais qui soutient, qui s'est accru parce qu'il est en réponse à une stratégie de la Russie
10:56qui, elle, s'est développée aujourd'hui.
10:58Effectivement, la Russie frappe notamment en Ukraine avec des bases
11:01qui sont situées sur le territoire russe,
11:03ce qui a amené par exemple Emmanuel Macron et d'autres,
11:05y compris d'ailleurs les États-Unis,
11:07à valider, à justifier le fait que les Ukrainiens, en riposte,
11:11puissent frapper ces bases militaires situées sur le territoire russe.
11:14Mais c'est ce qui fait dire aussi à Marine Le Pen
11:16qu'Emmanuel Macron veut rentrer en guerre avec la Russie.
11:18Évidemment, le RN utilise ce spectre de l'envoi de troupes,
11:23d'une participation active, d'une vraie belligérance dans le conflit.
11:27Elle s'appuie sur l'opinion, parce que l'opinion a très peur de ça.
11:31Et on voit bien que c'est toute la difficulté de maintenir l'aide à l'Ukraine
11:37alors que les opinions commencent à avoir peur des conséquences.
11:43Parce que c'est vrai qu'on est quand même entraînés à aller toujours un petit peu plus loin.
11:46Et donc, effectivement, elle utilise ce spectre-là qui est puissant,
11:50mais qui est très démagogique.
11:52Victoria ?
11:53Autant il y a deux séquences entre aujourd'hui et demain,
11:55autant la séquence d'aujourd'hui sert au Rassemblement national
11:58à transformer cette élection européenne en une élection pour ou anti-Macron,
12:03avec Emmanuel Macron omniprésent dans les médias,
12:05avec un fort sentiment d'agacement dans une certaine partie de la population.
12:09Donc autant des cadres du RN s'estiment servis par cette agitation du Président aujourd'hui,
12:15autant demain, comme le disait Renaud, effectivement,
12:18Zelensky à l'Assemblée, les symboles, les ambiguïtés de l'extrême droite
12:23sur ce soutien à l'Ukraine, en tout cas au départ, vont ressortir à ce moment-là.
12:27D'autant que dans la foulée de l'intervention du Président ukrainien,
12:31les oppositions ne pourront pas s'exprimer dans l'hémicycle.
12:35C'est simplement une prise de parole d'Emmanuel Broun-Pivet et ensuite de Zelensky.
12:39La présidente de l'Assemblée ?
12:40Donc voilà, derrière, on se doute bien qu'il y aura des réactions sur Twitter
12:43ou dans la salle des Quatre Colonnes, mais dans l'hémicycle,
12:46c'est seulement une prise de parole solennelle du Président ukrainien.
12:51Et on peut imaginer évidemment que dans le propos de Volodymyr Zelensky,
12:53il y a non seulement un remerciement et une attente à l'endroit de la France,
12:57mais au-delà d'ailleurs, à l'endroit de l'Europe.
12:58C'est-à-dire qu'il a besoin du soutien de l'Europe pour affronter et pour résister à l'invasion russe.
13:05Et donc ça souligne en creux évidemment l'importance de la construction européenne,
13:09y compris dans ce contexte-là.
13:11Après, Volodymyr Zelensky ne vient pas au Parlement demain, à l'Assemblée nationale,
13:15pour rendre service à la liste de Valéry Hayé.
13:17Il est en guerre, il a vraiment besoin d'un soutien militaire, d'un soutien financier,
13:22comme selon toute vraisemblance, Winston Churchill et le général Eisenhower
13:27ne savaient pas en 1944 que les élections européennes en 2024 tomberaient le 9 juin.
13:34Donc c'est vrai que le calendrier s'est imposé,
13:37mais qu'effectivement il y a une façon de tisser ces commémorations mémorielles
13:44avec la situation présente en Europe,
13:47et que c'est un petit peu la mise en scène, l'orchestration effectivement,
13:51de ces plusieurs jours de célébrations.
13:54On va évidemment suivre ces commémorations toute la journée sur l'antenne de France Info depuis ce matin.
13:58Nous sommes en édition spéciale, puisque Jérôme Chapuis est sur place
14:03sur la plage d'Omaha Beach.
14:09Merci beaucoup.
14:10Les informés continuent dans un instant après le Fil Info de 9h20.
14:13A tout de suite.
14:15Le président russe Vladimir Poutine n'est pas convié aujourd'hui
14:19aux commémorations des 80 ans du débarquement,
14:21mais hier il a menacé de livrer des armes à des pays susceptibles de frapper les Occidentaux
14:27si l'Ukraine était autorisée à frapper la Russie sur son sol avec des missiles de longue portée.
14:33Cinq associations portent plainte contre la RATP
14:36pour provocation directe à la consommation d'alcool à l'encontre des mineurs.
14:40En cause, les publicités pour boissons alcoolisées dans les stations de métro à Paris
14:44au contact des enfants et des adolescents mettent en danger la santé des jeunes,
14:49selon ces associations.
14:51Pour la première fois, un homme est mort d'une nouvelle souche de la grippe aviaire,
14:55la H5N2.
14:57Un homme de 59 ans, selon l'Organisation Mondiale de la Santé,
15:01il est décédé le 24 avril dernier au Mexique après avoir contracté le virus.
15:06Les demi-finales au tournoi de Roland-Garros,
15:09c'est aujourd'hui la numéro 1 mondiale tenant du titre IGAZIANTEC
15:13affronte l'américaine Coco Goff, numéro 3 mondial,
15:16et l'italienne Jasmine Paulin est 15e mondiale,
15:19fort à face à la prodige russe Myra Andreeva, 17 ans et 38e mondiale.
15:32Et nous sommes toujours avec Sylvain Courage,
15:37directeur adjoint de la rédaction du Nouvel Apps,
15:39avec Victoria Koussa, journaliste au service politique de France Info,
15:43et Renaud Delis, la campagne des européennes s'achève,
15:45et on a très peu, voire pas du tout parlé d'écologie.
15:48Et c'est vrai que la cause environnementale est la grande disparue de cette campagne européenne,
15:53en France comme en Europe d'ailleurs,
15:55comme un cycle qui s'est inversé en 5 ans en quelque sorte.
15:58On a beaucoup parlé de la guerre en Ukraine,
16:00mais aussi de questions comme le pouvoir d'achat,
16:02ou de sujets liés à l'immigration.
16:04Mais le dérèglement climatique a semblé absent de cette campagne.
16:11Il y a 5 ans d'ailleurs, les écologistes en France comme en Europe
16:14avaient obtenu de très bons résultats.
16:16En France Yannick Jadot avait recueilli 13,5% des voix.
16:195 ans plus tard, à gauche, c'est plutôt la liste conduite par Raphaël Glucksmann
16:24qui semble mener la danse avec des sondages qui le mettent en tête de la gauche
16:28et en troisième position de l'ensemble des candidats.
16:30Raphaël Glucksmann, un candidat pro-européen,
16:33qui est très favorable au soutien à l'Ukraine contre la Russie,
16:36et qui fait aussi de la lutte contre le réchauffement climatique une priorité.
16:40Alors est-ce qu'à gauche, lorsqu'on est pro-Europe et pro-environnement,
16:45le vote utile c'est le vote Glucksmann ?
16:47La réponse de Marie Toussaint, la tête de liste des écologistes,
16:50qui était notre invitée il y a quelques minutes.
16:52Le seul vote utile c'est le vote écologiste.
16:54Quant au Parlement européen, on a des combats à mener.
16:57Des combats, on en a parlé, contre les crimes, contre l'environnement.
17:01Pour la réparation des objets, plutôt que d'avoir toujours à en acheter de nouveau.
17:05Quand on a des combats à mener, pour la justice sociale aussi,
17:08le salaire minimum par exemple,
17:10ce sont les écologistes qui mènent ces combats chaque jour.
17:13Et comment expliquer donc qu'en 5 ans, on assiste à une forme d'inversion du cycle
17:18et que les écologistes ne semblent plus aujourd'hui donner le ton du débat public
17:22et de la campagne des européennes ?
17:24Est-ce que c'est lié à la crise énergétique par exemple, à l'inflation,
17:28qui a remis au devant de la scène les questions de pouvoir d'achat,
17:31ou peut-être aux écologistes eux-mêmes ?
17:33Victoria Coussin ?
17:34C'est vrai que c'est assez surprenant dans cette campagne,
17:37quand on la compare à celle de 2019,
17:38de voir qu'on parle presque plus des TikTok de Jordan Bardella que de climat.
17:42Effectivement, il y avait les marches climat, la jeunesse dans la rue,
17:46en 2019, qui a aidé la liste de Yannick Jadot.
17:49Et il y a eu entre-temps pas mal de crises,
17:53il y a eu la guerre et il y a eu la crise agricole aussi en tout début d'année,
17:56avec un recul sur le pacte vert au niveau européen,
18:00avec aussi un discours de l'exécutif,
18:03qui cherchait finalement des responsables à cette crise,
18:06et qui a tapé fort, il faut le rappeler,
18:09sur l'écologie politique, sur les écologistes.
18:12Et en plus de ça, dans cette campagne, il y a la porosité des programmes à gauche,
18:15comme le rappelait Renaud, avec Raphaël Glucksmann,
18:18qui est en tête pour l'instant dans les intentions de vote,
18:21et qui propose quasiment, quand on regarde le programme de Raphaël Glucksmann,
18:24qui propose quasiment la même chose que ce que propose Marie Toussaint,
18:27et qui en plus tape fort contre la candidate écologiste,
18:31ou en tout cas contre l'écologie politique,
18:33notamment dans une interview à Reporter,
18:35il dit que l'écologie politique doit sortir de son bunker.
18:39Donc on voit aussi une stratégie de la part de Raphaël Glucksmann
18:42pour siphonner les voix des écolos très hésitants.
18:46Un procès en déconnexion, en fait.
18:48Aussi, et puis de dire, voilà, c'est moi le vote utile,
18:51votez pour moi, il y aura au moins des eurodéputés écolos au Parlement.
18:55Et je vous partage juste pour terminer cette analyse intéressante
18:58d'une cadre des écologistes qui dit qu'aujourd'hui,
19:01les électeurs de gauche se cherchent un héros.
19:03Et il y a eu Jadot en 2019,
19:05et là, le héros de cette élection, pour les électeurs de gauche,
19:08qui ont soif d'unité, c'est Raphaël Glucksmann.
19:12Et donc c'est ce qui risque de se produire lors de l'élection.
19:14Sylvain ?
19:15Oui, on peut ajouter à ça qu'effectivement,
19:17Glucksmann ayant ce positionnement très ferme
19:20sur les droits de l'homme, sur la défense de l'Ukraine,
19:23il est un peu dans l'ère du temps.
19:25Autant Jadot était peut-être dans l'ère du temps, en 2019,
19:29parce qu'il y avait cette grande mobilisation,
19:31cette prise de conscience sur l'écologie.
19:33Et ça a d'ailleurs été utile,
19:34parce que c'est assez injuste pour les écologistes.
19:36Ils ont joué un rôle très important,
19:37ils représentaient 10% de l'Assemblée,
19:39et ils ont poussé le PPE,
19:41donc les conservateurs européens et Ursula von der Leyen,
19:44à adopter ce pacte.
19:45Alors parfois, ils ont été maximalistes.
19:47Le pacte vert, oui.
19:48Voilà, le pacte vert.
19:49Ils ont parfois été maximalistes,
19:50parce qu'évidemment, trouver un compromis à 27 sur ces questions-là,
19:52on comprend que c'est un sujet politique très compliqué.
19:55Et les écologistes ont joué le rôle d'aiguillon
19:58dans cette avancée européenne.
20:00Et puis finalement, ça se retourne contre eux.
20:02Et effectivement, peut-être qu'aujourd'hui,
20:04l'opinion a compris que l'écologisme,
20:06c'était un problème global.
20:08Peut-être que ce n'est plus le problème qui est mis en tête,
20:11des priorités.
20:12Ça, c'est une erreur, sans doute.
20:13Mais en tout cas,
20:14ça n'appartient plus seulement aux écologistes.
20:16Mais est-ce que la crise agricole a joué un rôle
20:18dans ce qui se passe aujourd'hui ?
20:20Sans aucun doute.
20:21Même dans d'autres pays européens,
20:22les écologistes reculent.
20:24Cette crise agricole,
20:25on a vu qu'elle s'est déroulée dans plusieurs pays en Europe,
20:27à commencer par la France et l'Allemagne.
20:28Elle a été soutenue très largement par l'opinion.
20:30Les sondages disaient qu'à peu près 80%
20:33de la population soutenait la colère paysanne.
20:35Donc, ça a joué.
20:36Cette colère paysanne,
20:37elle était en partie,
20:38on va dire,
20:39en réponse, justement,
20:40à ce qui était perçu par les agriculteurs
20:42comme des excès de réglementation de normes
20:44liées notamment au pacte vert.
20:46Là où Sylvain Courage a raison,
20:47c'est vrai que les écologistes ont joué un rôle
20:49ces cinq dernières années au Parlement européen
20:50pour aller dans ce sens-là.
20:52Et très clairement, d'ailleurs,
20:53l'Europe est une des zones géographiques du monde
20:55qui en fait le plus.
20:56On peut dire que c'est insuffisant,
20:57mais qui en fait le plus
20:58en matière de transition environnementale
21:00et de lutte contre le réchauffement climatique.
21:02Et les écologistes y ont contribué ces dernières années.
21:04Mais ce qui est frappant,
21:05au-delà des considérations partisanes,
21:07politiciennes, j'allais dire,
21:08ou des erreurs de tel ou tel candidat
21:10ou de tel ou tel parti,
21:11c'est qu'effectivement,
21:12vous avez raison à quel point,
21:13à l'échelle de l'Europe,
21:14on a un changement de cycle,
21:15en quelque sorte.
21:16Et pour diverses raisons qui sont liées
21:18à des questions ou des angoisses identitaires,
21:20on va dire,
21:21d'une frange de la population européenne
21:23liée à la question migratoire
21:25ou des angoisses liées
21:27à la question du pouvoir d'achat
21:29et craintes qui ont été attisées,
21:31évidemment, par la guerre en Ukraine,
21:32par l'inflation qu'on a pu vivre
21:34ces dernières années.
21:35Eh bien, ces questions-là
21:37ont complètement englouti,
21:38si j'ose dire,
21:39le défi climatique qui, pourtant,
21:41est toujours là.
21:42Et on l'a encore appris il y a quelques heures
21:43avec des records mensuels
21:44de température mondiale
21:45battus au mois de mai
21:46pour le douzième mois consécutif.
21:48Et puis,
21:49ce qui est surprenant
21:51ou ce qui est encore plus étonnant,
21:53justement,
21:54au regard de cette situation
21:55et de l'urgence climatique qui est toujours là,
21:56c'est que c'est le parti
21:57qui, dans son programme,
21:58n'a rien,
21:59alors vraiment rigoureusement rien,
22:01pour lutter contre le réchauffement climatique.
22:03Même pire d'ailleurs,
22:04il est tellement attaché
22:05aux énergies fossiles
22:06et à la voiture thermique
22:07que ces mesures
22:08ne feraient qu'accroître
22:09les émissions de CO2.
22:10C'est le Rassemblement national,
22:12en France,
22:13comme d'ailleurs
22:14nombre de ses homologues en Europe.
22:15Ce sont les partis anti-climat,
22:17entre guillemets,
22:18en tout cas hostiles
22:19à la lutte contre le réchauffement climatique,
22:20qui sont très nettement
22:21en tête des sondages d'intention de vote.
22:22On verra dimanche
22:23si ce qu'on dit aujourd'hui
22:25se confirme à l'issue du scrutin.
22:27Merci beaucoup à tous les trois,
22:29Victoria Koussa,
22:30journaliste au service politique
22:31de France Info.
22:32Sylvain Courage,
22:33merci à vous d'être passé,
22:34directeur adjoint de la rédaction
22:35du Nouvel Obs.
22:36On jette un coup d'œil
22:37à la nouvelle une
22:38du magazine de cette semaine,
22:39Enquête sur l'extrême droite,
22:41en Europe.
22:42Justement,
22:43la menace intérieure,
22:44titrez-vous,
22:45c'est le dossier du Nouvel Obs
22:46à découvrir cette semaine.
22:47Merci Renaud.
22:48Les informés sont de retour
22:50ce soir à 20h
22:51avec Bérangère Bronte.

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