• il y a 6 mois
Nouveau coup d'éclat aujourd'hui des députés LFI mais aussi des écolos et des communistes qui sont arrivés vêtus de vert, de rouge, de blanc, de noir, aux couleurs du drapeau Palestinien. Une députée Insoumise, Rachel Kéké a brandi ce même drapeau rappelant son collègue Sebastien Delogu. Buzz ou cri d'alerte ?
Pour en parler Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste, Tugdual Denis, directeur de la rédaction de "Valeurs Actuelles" et Pablo Pillaud-Vivien, rédacteur en chef de la revue de gauche "Regard"s.
Regardez L'invité de RTL Soir avec Julien Sellier du 04 juin 2024

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Transcription
00:00 Julien Célier, Cyprien Signy, RTL bonsoir !
00:03 Allez RTL bonsoir, 19h15, tout pile, pour une fois on est à l'heure, les grands débats de la deuxième heure maintenant,
00:09 c'est jusqu'à 20h, on va discuter avec nos polémistes en studio, voici le trio ce soir,
00:15 Nathalie Saincrick, éditorialiste, bonsoir Nathalie,
00:17 Tuck Dual, Denis, directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles, bonsoir Tuck Dual,
00:21 et Pablo Piovivien, rédacteur en chef de la revue de gauche, regarde, bonsoir Pablo !
00:26 Bonsoir, bonsoir ! Notre premier débat ce soir, c'est une interrogation en quelque sorte, à quoi jouent les Insoumis ?
00:32 Nouveau coup de buzz aujourd'hui, les députés LFI mais aussi des écolos et des communistes sont arrivés
00:37 vêtus de vert, de rouge, de blanc, de noir, aux couleurs du drapeau palestinien,
00:41 puis la députée insoumise Rachel Keke abrandit ce même drapeau.
00:45 Non, non, non, non, non ! Madame Keke, vous avez évidemment un rappel à l'ordre avec inscription au procès verbal,
00:54 et nous discuterons au prochain bureau du fait de savoir s'il faut une sanction plus sévère.
00:59 (Cris de la foule)
01:02 Alors la séance à l'Assemblée a été suspendue, dans cette ambiance un poil particulière, sacré bazar,
01:08 on revit les scènes de la semaine dernière en fait, quand le député LFI Sébastien Delogu
01:12 avait lui aussi brandi un drapeau palestinien, on rappelle qu'il a été exclu 15 jours.
01:16 Buzz, coup de force, cri d'alerte, on va en discuter ensemble, Tuck Dual,
01:20 j'ai l'impression que cette agitation vous agace un petit peu.
01:23 - Vous lisez sur mon lit, Julien.
01:26 Non, écoutez, ça me désole un peu parce que, évidemment il s'agit d'un happening,
01:31 et non seulement c'est un spectacle, mais c'est pire que ça, c'est une forme de prise d'otage,
01:36 je trouve, des débats de l'Assemblée Nationale.
01:39 J'y vois derrière beaucoup de cynisme. Nous nous sommes rendus le 29 mai,
01:43 après le coup de théâtre de Sébastien Deloglu que vous venez de rappeler,
01:47 à une espèce de fête organisée par les Insoumis près du canal Saint-Martin à Paris,
01:51 et en fait l'atmosphère qui régnait là-bas était assez bizarroïde,
01:54 parce qu'ils passent leur vie à parler de génocide,
01:57 en, pour moi, démonétisant le sens des mots dans les médias, l'Assemblée Nationale,
02:02 puis le soir vous les retrouvez autour d'une sono, faisant des grands vêtements de la victoire,
02:07 blaguant, Louis Boyard dansant avec Sébastien Deloglu sur la scène pour faire un peu rire tout le monde.
02:12 Donc je me demande un peu déjà quel est le degré de sincérité,
02:15 et ensuite il y a une instrumentalisation, pour moi assez évidente, d'une clientèle électorale,
02:20 souvent issue d'immigration, parfois de confession musulmane,
02:24 et en tout cas de confession musulmane dans ce cas-là de raffermi et de sensible aux thèses islamistes,
02:31 et derrière le sort des Ghazahouis, je crois que surtout ce qu'ils visent,
02:36 c'est les 70% de l'électorat musulman qui votent pour eux, les banlieues qui votent pour eux en masse,
02:41 et tout ça me laisse assez pantois pour être assez franc.
02:44 - Pablo Piovivien, quand vous entendez parler d'instrumentalisation, ça vous fait réagir ?
02:50 - Moi déjà, quand vous avez utilisé le terme de prise d'otage, quand on sait ce qui se passe au Proche-Orient,
02:55 je pense que c'est particulièrement déplacé, voire scandaleux.
02:59 Mais pour revenir sur ce que vous avez dit, moi je pense que c'est pas un coup de bus, c'est un coup de projecteur.
03:03 Aujourd'hui vous avez des députés de gauche à l'Assemblée Nationale qui cherchent,
03:07 avec tous les moyens qu'ils ont à leur disposition, de faire parler de ce qui se passe en Palestine,
03:15 notamment de ce qui se passe à Gaza, de faire valoir leurs arguments,
03:19 pour essayer de faire reconnaître l'état de Palestine,
03:21 pour essayer de trouver une solution pour la paix au Proche-Orient,
03:25 la solution qui est portée par, je le rappelle, tous les députés de gauche à l'Assemblée Nationale,
03:32 et les écologistes, je les mets dans le même sac, c'est la reconnaissance des deux états,
03:37 s'assurer que les frontières sont respectées, que la question des prisonniers palestiniens et des otages israéliens...
03:44 - Pourquoi se déguiser alors ? - Non, ils ne se déguisent pas.
03:48 Ils utilisent tous les moyens qu'ils ont à leur disposition pour essayer qu'on parle de ce qui se passe à Gaza.
03:55 Et juste une dernière chose, vous avez dit "oui, je ne comprends pas, ils font la fête, ils dansent, etc."
04:00 Moi, je dis vous, il y a un précédent à ça, lorsqu'ils avaient agi pour beaucoup d'artistes,
04:06 mais aussi de responsables politiques, d'essayer de parler de ce qui se passait en Afrique du Sud,
04:11 pour essayer de dénoncer l'apartheid et de mettre fin à l'apartheid,
04:14 il y avait des grands concerts qui avaient été organisés.
04:16 Et les concerts, ce sont des moments de joie, ce sont des moments de partage,
04:19 ce sont des moments où on dit "oui, le V de victoire", et où même on peut rire.
04:23 Et ces concerts-là, cet énorme concert qui avait été organisé au Royaume-Uni,
04:29 je peux vous dire que ça avait été un moment de joie,
04:31 et c'était pour dénoncer l'apartheid en Afrique du Sud.
04:34 - Nathalie Saint-Cricq, revenons sur les événements de l'Assemblée nationale,
04:38 et la semaine dernière, on a du mal à comprendre, j'aimerais votre regard,
04:42 c'est quoi l'objectif des Insoumis ?
04:44 - Parler d'eux et puis de mobiliser, c'est un mélange de deux choses.
04:47 - C'est un mélange des deux ? A la fois, on essaie de militer pour la reconnaissance de l'État de Palestine,
04:51 et en même temps, on essaie aussi peut-être d'imposer le sujet à quelques jours des Européens ?
04:55 - Les deux, c'est comme ça que ça se fait, ça fait un moment qu'ils ont décidé.
04:57 Mais ça a été décidé de façon officielle en bureau politique, ce thème-là,
05:01 c'est un thème qui est porteur pour eux, dont ils considèrent qu'il est porteur.
05:05 On a rarement, moi je me suis replongée dans les discours de Jean-Luc Mélenchon,
05:08 je ne l'ai jamais entendu se préoccuper particulièrement du sujet du Proche-Orient,
05:13 c'est-à-dire, il considérait même que Israël avait totalement le droit d'exister,
05:17 ce n'était pas du tout quelqu'un qui s'était...
05:20 - Il le considère toujours, la solution à deux États est toujours...
05:23 - Je le considère, mais moi...
05:24 - Ne dites pas qu'il veut la discussion sur l'IS, c'est toi qui le entendez.
05:26 - C'est ce qu'elle disait depuis le début, elle était relativement ambiguë.
05:28 Donc, tout d'un coup, c'est exactement comme quelqu'un qui condamnerait Israël
05:31 que pour faire parler de lui, il y a une niche, donc c'est un calcul de niche,
05:35 comme on dit en marketing, la niche Gaza, le semble bien,
05:38 les ex-ouvriers qui étaient un peu son fond de commerce,
05:42 les gens à qui il parlait, ce n'est plus trop ça,
05:45 donc il a trouvé une frange, comme le disait Tuque du HAL,
05:47 et puis, il considère qu'effectivement, il y a un réservoir de vote de ce côté-là.
05:52 Et après, quand on voit Sébastien Deleugue, effectivement, sur son camion,
05:56 en train de danser avec Louis Boyard à côté, qui gesticule,
06:00 je ne pense pas que ce soit à Wembley, ou que ce soit des grands concerts,
06:03 comme on a pu en faire pour essayer de montrer, d'avoir une démonstration de puissance,
06:07 ceux qui sont contents d'avoir réussi leur coup,
06:09 et de s'être fait victimiser, puisque Deleugue a pris 8-15 jours,
06:12 vous l'avez dit tout à l'heure, alors que pour l'instant, Rachel Kekiel n'est...
06:15 - Il y a juste un point...
06:17 - Vous parlez de niche, je voudrais revenir, puisqu'on est à 3-4 jours maintenant
06:21 des élections européennes, est-ce que c'est aussi une manière de se différencier à gauche,
06:26 alors que Raphaël Glucksmann caracole dans les sondages en tête ?
06:31 On sait qu'il a été pris à partie par des manifestants pro-palestiniens le 1er mai.
06:35 - Ils ont relativement réussi, depuis Sciences Po probablement,
06:38 à imposer, eux, un certain nombre de thèmes dans la campagne des européennes.
06:42 On a cru, au début, que ce serait l'agriculture,
06:45 puis on a cru que ce serait l'immigration, puis régulièrement,
06:49 mais il faut dire que d'un point de vue... - Stratégique ?
06:52 - Je dirais tactique. - Tactique, ouais.
06:54 - D'un point de vue tactique, c'est relativement efficace,
06:57 parce que quand vous regardez les journaux télévisés,
06:59 ou quand vous entendez les sondages avec les gens qui disent "on parle pas de programme",
07:02 eux, finalement, ils disent "solution à deux états, pour ceux qui sont les plus ouverts",
07:06 mais tout le monde est d'accord avec ça.
07:08 - Mais c'est un mauvais calcul électoral, puisque niveau sondage, ça décolle pas.
07:11 - Alors ça, je ne sais pas, moi j'avais une thèse, quand j'ai vu Gaza,
07:14 quand j'ai vu la rue Saint-Guillaume, qui n'est pas exactement Gaza,
07:16 même si ça a été mis... - C'est Sciences Po ?
07:18 - Sciences Po, je me suis dit que les gens allaient considérer que l'importation d'un conflit était malsaine,
07:23 et que, accessoirement, Sciences Po, que je ne mets pas sur un pied d'estal,
07:27 est plutôt un lieu, où moi, dans le temps, j'ai aimé,
07:29 qu'il y ait un représentant des Palestiniens, un représentant des Israéliens,
07:32 et que les jeunes, au moins, soient moins bêtes que les autres, et parlent entre eux.
07:36 Et que quand il y a eu les accords d'Oslo, on se disait qu'il fallait qu'il y ait des lieux,
07:40 et quoi de mieux qu'une fac, une université, ou une grande école,
07:44 au lieu d'avoir des certains...
07:46 personnes qui, intellectuellement, n'ont pas très très bien compris,
07:49 qui parlent de colonisation, qui ne savent pas que la bande de Gaza a été évacuée.
07:52 Bon, qu'il faut une espèce de bouillie intellectuelle,
07:56 et là, je me suis dit que ça ne va pas plaire aux gens,
07:58 parce qu'ils vont se dire "on a déjà suffisamment de problèmes,
08:00 c'est pas utile d'en aller en importer",
08:02 et manifestement, ils ne montent pas, mais ils ne baissent pas non plus.
08:05 - Non, ils récupèrent même quelques 2,3 millions dans les tout derniers sondages.
08:09 Pablo, juste pour revenir sur la stratégie des Insoumis,
08:11 vous dites qu'ils essaient de faire parler du conflit de toutes les manières possibles,
08:16 mais on a l'impression que sur tous les sujets, la tactique du coup d'éclat,
08:19 c'est un peu la stratégie des Insoumis.
08:21 J'ai regardé les chiffres, en 2023, 85 sanctions à l'Assemblée,
08:24 elles étaient rarissimes, jusqu'ici sous la Ve République,
08:26 et quasiment toutes attribuées à des élus insoumis.
08:28 Cette tactique du coup d'éclat, il est où le coup d'éclat quand il est permanent ?
08:31 Ça se banalise un peu, non ?
08:33 - Alors, il y a deux choses.
08:34 D'une part, vous parlez de sanctions,
08:36 pour qu'il y ait sanctions, il faut qu'il y ait décision d'une sanction,
08:39 et ça c'est le bureau qui le prend,
08:41 notamment avec sa présidente Yael Brunepifait,
08:44 donc on peut aussi s'interroger sur la façon dont,
08:47 aujourd'hui, la présidente de l'Assemblée nationale a de dégainer très très rapidement des sanctions.
08:54 - Enfin, Pablo, ça n'a jamais été autant le cirque,
08:56 je parle de la cinquième, et quand c'était le cirque,
08:59 ou la troisième ou la quatrième,
09:01 c'était un cirque plus idéologique.
09:03 C'était au moment de la guerre d'Indochine, au moment de la guerre d'El Jory,
09:05 c'était au moment de l'affaire Dreyfus, et tout ça,
09:07 et effectivement, c'était intense.
09:10 - On peut estimer que le degré d'intensité de ce qui se passe,
09:13 et l'horreur de ce qui se passe à Gaza,
09:15 est à la hauteur de ce que vous racontez.
09:17 - Ils ont des micros, ils ont des micros, ils sont en paroles.
09:19 - Il y a une deuxième chose qui est importante,
09:21 vous me parlez de la stratégie de la France insoumise.
09:24 Là, il s'avère que cet après-midi,
09:26 ceux qui étaient habillés aux couleurs du drapeau de Palestine,
09:28 ce n'était pas que les insoumis.
09:30 - Il y avait des écologistes et des communistes.
09:32 - Quelques écologistes et quelques communistes.
09:34 - Mais donc, c'est une...
09:35 - Non, tous les communistes, et peut-être quelques écologistes.
09:38 Mais donc, c'est un mouvement de fond qui traverse la gauche.
09:42 Aujourd'hui, le combat palestinien, ne vous en déplaise,
09:44 n'en déplaise à quelques-uns sur le chiquier politique,
09:47 est un combat qui structure la gauche,
09:49 et ce, depuis très longtemps,
09:51 au parti communiste, au parti socialiste,
09:53 et à Europe Écologie, les Verts.
09:56 Et donc, il faut leur rendre gré
09:58 de continuer à mener ce combat,
10:00 malgré les stigmates qui leur sont systématiquement lancés
10:03 sur les questions d'antisémitisme, etc.
10:05 - Pablo, que la gauche...
10:06 - Tu dévales le mot de la fin sur le sujet.
10:08 - Que la gauche prenne fait et cause pour la cause palestinienne,
10:10 il n'y a pas extrêmement de surprises là-dedans.
10:12 En revanche, est-ce qu'ils sont obligés de le faire
10:14 sous forme de happening plutôt que sous forme d'argument ?
10:16 Est-ce qu'ils sont obligés de kidnapper la campagne
10:19 de leur tête de liste, Manon Aubry,
10:21 par une personne qui est sur sa liste,
10:23 qui s'appelle Rima Hassan,
10:24 et qui centralise et focalise toute l'attention médiatique
10:27 sur la cause israélo-palestinienne,
10:31 mais par l'outrance,
10:33 par l'insulte, par l'invectif sur Twitter, etc.
10:35 Est-ce qu'ils sont obligés de dire que le Hamas
10:37 est un mouvement de résistance ?
10:38 - Vous avez l'impression qu'en posant des questions écrites,
10:40 ils vont obtenir quoi que ce soit ?
10:41 - Ce n'est pas des questions écrites.
10:42 - Donc là, on en parle.
10:43 Si on posait que des questions écrites,
10:44 on n'en parlerait pas,
10:45 et aujourd'hui, on en parle ce soir.
10:46 - Je pense qu'on peut convaincre des gens
10:47 avec des vrais arguments,
10:48 plutôt que d'avoir des arguments...
10:49 - On peut discuter d'un tracé.
10:53 - C'est le sujet de cette émission,
10:54 et là, les auditeurs ne vous comprennent pas,
10:56 vous parlez tous en même temps,
10:57 et ça tombe bien, la pub arrive.
10:58 Tuques, du Aldeny, Pablo, Pio, Vivien et Nathalie Saint-Cricq,
11:00 vous restez autour de la table.
11:02 On se calme.
11:03 Les grands débats de RTL Bonsoir reprennent juste après ça.
11:05 Emmanuel Macron drague les jeunes.
11:07 Réseaux sociaux, passerelles,
11:08 est-ce que la ficelle est un petit peu grosse ?
11:10 On va se poser la question.
11:11 Julien Célier, Cyprien Cimi, RTL Bons

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