GRAND DÉBAT / Après la motion de censure, quel Premier ministre ?
« Le récap » par Thibault Hénocque.
Le mercredi 4 décembre 2024 est entré dans l'Histoire de la Vème République. Pour la première fois depuis 1962, la majorité de l'Assemblée nationale a voté en faveur d'une motion de censure. Michel Barnier et son gouvernement ont donc été renversés et forcés à la démission. Le Rassemblement national s'est greffé à la motion de censure déposée par La France Insoumise. Il s'agissait de « protéger les Français » car « ce budget était toxique pour les Français », a justifié Marine Le Pen au journal de 20 heures de TF1. À l'heure où l'hémicycle ne possède aucune majorité claire, Emmanuel Macron se trouve dans la position délicate de nommer un chef de gouvernement qui fera un minimum consensus afin d'éviter un nouveau renversement. Sa prise de parole est largement attendue, il s'exprime dans une allocution officielle depuis l'Elysée, jeudi 5 décembre, mais réserve sa décision pour plus tard. Qui sont les pressentis pour Matignon ?
Invités :
Plateau 1 :
- Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP,
- Jean-Philippe Derosier, constitutionnaliste, Professeur de Droit public à l'Université de Lille,
- David Revault d'Allonnes, rédacteur en chef de la revue « L'Hémicycle ».
En duplex :
- Béatrice Bellay, députée socialiste de Martinique,
- Charles Rodwell, député « Ensemble Pour la République » des Yvelines.
Plateau 2 :
- Marie Lebec, députée « Ensemble Pour la République » des Yvelines,
Jean-Didier Berger, député « Droite Républicaine » des Hauts-de-Seine,
Chloé Ridel, eurodéputée, porte-parole du PS.
En duplex :
- Danièle Obono, députée LFI de Paris.
Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.
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« Le récap » par Thibault Hénocque.
Le mercredi 4 décembre 2024 est entré dans l'Histoire de la Vème République. Pour la première fois depuis 1962, la majorité de l'Assemblée nationale a voté en faveur d'une motion de censure. Michel Barnier et son gouvernement ont donc été renversés et forcés à la démission. Le Rassemblement national s'est greffé à la motion de censure déposée par La France Insoumise. Il s'agissait de « protéger les Français » car « ce budget était toxique pour les Français », a justifié Marine Le Pen au journal de 20 heures de TF1. À l'heure où l'hémicycle ne possède aucune majorité claire, Emmanuel Macron se trouve dans la position délicate de nommer un chef de gouvernement qui fera un minimum consensus afin d'éviter un nouveau renversement. Sa prise de parole est largement attendue, il s'exprime dans une allocution officielle depuis l'Elysée, jeudi 5 décembre, mais réserve sa décision pour plus tard. Qui sont les pressentis pour Matignon ?
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- Charles Rodwell, député « Ensemble Pour la République » des Yvelines.
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Jean-Didier Berger, député « Droite Républicaine » des Hauts-de-Seine,
Chloé Ridel, eurodéputée, porte-parole du PS.
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🗞
NewsTranscription
00:00:00Générique
00:00:02...
00:00:05Bonsoir et bienvenue dans ça vous regarde.
00:00:08Nouvelle émission spéciale après la censure.
00:00:12Quelle sortie de crise ?
00:00:14Emmanuel Macron s'exprime ce soir à 20h depuis l'Elysée.
00:00:18Nous suivrons son allocution en direct.
00:00:20Qui va-t-il choisir pour remplacer Michel Barnier à Matignon ?
00:00:24Un accord de non-censure est-il possible ?
00:00:27Et avec quelles forces politiques à l'Assemblée ?
00:00:30Les socialistes sont-ils prêts à rompre avec les insoumis ?
00:00:34Ça vous regarde, spéciale sur l'après Barnier.
00:00:36Ça commence tout de suite.
00:00:38Générique
00:00:40...
00:00:49Le revoilà donc en première ligne.
00:00:52Emmanuel Macron va devoir trouver les mots
00:00:55pour rassurer les Français après la chute du gouvernement hier.
00:00:58Nous suivrons sa déclaration en direct dans une demi-heure.
00:01:02Le président a pris acte de la démission de Michel Barnier
00:01:05cet après-midi et maintenant.
00:01:07Quelles sont les options pour sortir de l'impasse ?
00:01:10Quel Premier ministre pourrait tenir au moins jusqu'à l'idée
00:01:13pour éviter la censure ?
00:01:15Bonsoir, David Roddallon.
00:01:17Bienvenue, rédacteur en chef de la revue L'Hémicycle.
00:01:20Bonsoir, Elsa Mondingava,
00:01:21qui ne chôme pas depuis plusieurs semaines.
00:01:24Ma consoeur d'LCP, bonsoir, Jean-Philippe Desrosiers.
00:01:27Ravie de vous accueillir,
00:01:28constitutionnaliste et professeur de droit public
00:01:31à l'Université de Lille.
00:01:33Enfin, bonsoir, Marco Pommier,
00:01:35depuis l'Assemblée nationale, devant le Palais Bourbon,
00:01:38avec plusieurs députés ce soir à votre micro.
00:01:41Avant de vous entendre,
00:01:42le point sur les favoris pour Matignon,
00:01:44c'est dans le récap de Thibault Hénocque.
00:01:47Générique
00:01:48...
00:01:56Bonsoir, Thibault.
00:01:57Bonsoir, Myriam.
00:01:59Le président cherche donc un nouveau Premier ministre.
00:02:02Les consultations ont commencé.
00:02:04Emmanuel Macron a reçu à l'Elysée Yael Brown-Pivet,
00:02:07la présidente de l'Assemblée nationale,
00:02:09et Gérard Larcher, le président du Sénat.
00:02:13Objectif, trouver un Premier ministre
00:02:15le plus rapidement possible.
00:02:16Quatre noms circulent en particulier.
00:02:19Le premier est celui de François Bayrou,
00:02:21le patron du Modem, reçu lui aussi par Emmanuel Macron,
00:02:24aujourd'hui.
00:02:25Son profil présente des atouts rassembleurs.
00:02:28Il est apprécié du Rassemblement national,
00:02:31en particulier, et ce, pour plusieurs raisons.
00:02:33Il est pour la proportionnelle, comme Marine Le Pen.
00:02:36Il a parrainé cette dernière à la présidentielle
00:02:39au nom du respect de la démocratie.
00:02:41Enfin, il a dit son opposition à une peine d'inégibilité
00:02:44lors de ses démêlés judiciaires.
00:02:46François Bayrou pourrait espérer ne pas être censuré
00:02:49par au moins une partie de la gauche.
00:02:51Autre candidat, Sébastien Lecornu,
00:02:53l'ancien ministre de la Défense.
00:02:55Son atout est clair, c'est un très proche
00:02:57du président Emmanuel Macron, un profil modéré venu de la droite
00:03:01qui permettrait de garder à bord les Républicains.
00:03:04Troisième piste, pour éviter une censure de la gauche,
00:03:07un Premier ministre de gauche, Bernard Cazeneuve.
00:03:10L'ancien Premier ministre socialiste
00:03:12a déclaré son atout.
00:03:13Il pourrait détacher une partie du nouveau front populaire
00:03:16de la France insoumise,
00:03:18tout en étant compatible avec le camp macroniste.
00:03:21Quatrième piste, cette fois à droite toute,
00:03:23Bruno Retailleau, le ministre sortant de l'intérieur.
00:03:26Ses positions pour élutiques pourraient lui valoir
00:03:29les faveurs du RN.
00:03:30Avec ces noms, qui soutient qui ?
00:03:32Quels sont les soutiens ?
00:03:34Oui, toute la question est là.
00:03:35Qui pourrait ne pas censurer qui et à quelles conditions ?
00:03:38Certaines réponses sont très claires.
00:03:41Tout votre nom sera censuré automatiquement ?
00:03:43Oui, bien sûr.
00:03:44D'autres réponses sont assez compréhensibles.
00:03:47Ce que j'ai dit, clairement,
00:03:49c'est que nous, on ne fera pas tomber le gouvernement.
00:03:52On ne fera pas ce qu'a fait Marine Le Pen.
00:03:54Vous ne participerez pas, mais vous ne censurerez pas.
00:03:57Et puis, il y a les macronistes et le Parti socialiste.
00:04:00Il faut tendre un peu l'oreille.
00:04:02J'en appelle à toutes les bonnes volontés,
00:04:04d'où qu'elles viennent, pour qu'elles s'unissent enfin,
00:04:08la gauche républicaine, la gauche de gouvernement,
00:04:11se ressaisissent et se mettent avec nous autour de la table.
00:04:14Affranchissez-vous.
00:04:15Un appel du pied du camp macroniste OPS.
00:04:18La plan à rompre les liens avec LFI
00:04:20pour s'engager dans un gouvernement commun.
00:04:22Pourquoi pas, disent les socialistes,
00:04:25mais à une condition.
00:04:26Un Premier ministre de gauche
00:04:28et une Assemblée qui cherchent des compromis,
00:04:30c'est cela que nous appelons un accord de non-censure
00:04:33pour gouverner 149-3.
00:04:35Un accord de non-censure
00:04:36qui regrouperait tous les partis du Front républicain.
00:04:39Vous avez entendu la condition.
00:04:41Le Premier ministre devrait être issu de la gauche,
00:04:44en échange de ne jamais passer en force à l'Assemblée.
00:04:47Dans tous les cas, vous l'avez compris,
00:04:49après la chute du gouvernement Barnier,
00:04:52on ne parle plus de coalition,
00:04:53mais de pacte de non-agression,
00:04:55une forme minimum de survie politique
00:04:58pour un gouvernement dont l'objectif,
00:05:00ô combien ambitieux, serait de tenir au moins
00:05:02pour les six prochains mois.
00:05:04L'Elysée nous fait savoir ce soir
00:05:06que nous n'aurons pas le nom du Premier ministre,
00:05:09c'est très rare, d'ailleurs,
00:05:10qu'un président l'annonce en direct aux Français.
00:05:13Ca n'est arrivé qu'une fois, je crois,
00:05:15avec Édouard Balladur, en 1993.
00:05:17Le risque de décevoir est important.
00:05:20Tant l'enjeu et la déception des Français
00:05:23vis-à-vis de celui qui, au fond, a 10 sous,
00:05:25c'est l'origine de toute l'instabilité
00:05:28que nous connaissons.
00:05:29Que peut-il dire, ce soir ?
00:05:30Il n'annoncera pas lui-même son futur Premier ministre.
00:05:34Certains ont pensé qu'il pourrait avoir cette idée en tête,
00:05:37ce qui, vous l'avez dit, c'est inédit.
00:05:39On va certainement entendre son analyse de la situation,
00:05:42mais il l'a déjà dit, il a dénoncé le cynisme
00:05:44du RN, l'irresponsabilité de la gauche,
00:05:47donc on devra entendre ces meilleures choses.
00:05:49On va attendre l'oreille. Est-ce qu'il a un calendrier ?
00:05:52Est-ce qu'il veut nommer un Premier ministre
00:05:55et le charger de trouver une majorité ?
00:05:57Est-ce qu'il veut reprendre des consultations
00:06:00comme il l'avait fait l'été dernier ?
00:06:02Ce qu'on entend aussi, et ce qu'on attend de son allocution,
00:06:05il entend faire que la situation ne soit pas exactement la même
00:06:09qu'à l'été dernier.
00:06:10La donne à l'Assemblée nationale ne va pas bouger.
00:06:13Il faut peut-être faire un bouger.
00:06:15Est-ce qu'il va évoquer le fait qu'il ne démissionnera pas ?
00:06:18Ce n'est pas une information que je vous donne,
00:06:21mais c'est ce que nous disait le Bloc central en juillet,
00:06:24en disant qu'il peut s'engager à ne pas dissoudre en juin prochain.
00:06:27Cette dissolution future,
00:06:29qui plane un peu dans toutes les têtes...
00:06:31Ca rouvrit le rêve-jeu.
00:06:33Ca libérait les socialistes, peut-être.
00:06:35Est-ce qu'il va annoncer quelque chose ?
00:06:37La proportionnelle.
00:06:38Est-ce qu'il va annoncer quelque chose
00:06:41qui fait que la donne politique peut un peu changer
00:06:43par rapport à l'été dernier ?
00:06:45Les députés seront là, on ne va pas changer les députés demain.
00:06:48Il faudra attendre, éventuellement, juin prochain.
00:06:51C'est impératif d'aller vite.
00:06:53Oui, c'est très juste.
00:06:55Le problème d'Emmanuel Macron, c'est la question du temps.
00:06:58Ca vient d'être dit,
00:07:00il faut absolument qu'il évite un retour vers le futur,
00:07:03c'est-à-dire de donner le sentiment,
00:07:05si vous vous rappelez ce film américain...
00:07:07-"Un jour sans fin".
00:07:08-...où, effectivement, on revient six mois en arrière.
00:07:11D'ailleurs, le maître des horloges,
00:07:13c'est comme ça qu'on appelait Emmanuel Macron,
00:07:16il ressemble de plus en plus au propriétaire d'une swatch.
00:07:19Regardez la durée de vie de ses Premiers ministres.
00:07:22Trois ans pour Edouard Philippe, deux pour Jean Castex,
00:07:25un pour Elisabeth Borne, six mois et un peu moins,
00:07:27une échéance électorale pour Gabriel Attal,
00:07:30trois mois pour Michel Barnier.
00:07:31Le prochain risque d'être encore plus court.
00:07:34On a beaucoup dit que, oui, le président reprenait la main
00:07:37après la chute de Michel Barnier parce qu'il intervient ce soir,
00:07:40parce qu'il va devoir faire ce choix décisif,
00:07:43mais en réalité, il est sous pression et le temps joue contre lui.
00:07:46Chaque jour qui passe...
00:07:48-...il ne peut plus procrastiner.
00:07:50-...l'étreinte se resserre sur lui.
00:07:52-"Quelle est la bonne méthode, Jean-Philippe de Rosier ?
00:07:55Est-ce qu'il faut choisir un Premier ministre rapidement
00:07:58qui devra, à son tour, consulter les formations politiques
00:08:01ou est-ce que le choix du Premier ministre,
00:08:04c'est déjà la future coalition possible ou pas ?"
00:08:07-"Le choix d'un Premier ministre
00:08:09dessine les possibilités d'une future coalition,
00:08:13absolument.
00:08:14La bonne méthode
00:08:17consisterait à reconnaître
00:08:20ce qu'il n'a jamais fait,
00:08:22que les Français, les 30 juin et 7 juillet,
00:08:25lui ont demandé de ne plus gouverner.
00:08:28Et...
00:08:29-...il a essayé.
00:08:30Depuis Michel Barnier, il n'y avait plus de contact
00:08:33politique entre l'Elysée et Matignon.
00:08:35-...c'est ça, le paradoxe.
00:08:37-...il s'était mis en retrait.
00:08:38-...il a continué à vouloir gouverner pendant l'été,
00:08:41en réalité, en occupant le devant de la scène,
00:08:44un peu moins avec les Jeux olympiques,
00:08:46mais en s'impliquant dans la désignation du gouvernement
00:08:49et dans la création de la coalition.
00:08:51C'est lui qui est allé chercher Michel Barnier.
00:08:54Et ensuite, par la force des choses,
00:08:56quelque part, Michel Barnier s'est imposé
00:08:59et a contraint Emmanuel Macron à se placer en retrait.
00:09:02Et là, la censure va rétablir le président de la République
00:09:05sur le devant de la scène,
00:09:07parce que c'est à lui qu'incombe, en vertu de la Constitution,
00:09:10de veiller au fonctionnement régulier des pouvoirs publics,
00:09:13et d'autre part, de nommer d'abord le Premier ministre
00:09:17et ensuite, sur proposition de ce dernier,
00:09:19les membres du gouvernement.
00:09:20Mais cela ne veut pas dire qu'il doit s'impliquer
00:09:23dans les négociations politiques.
00:09:25On reviendra sur ce qu'il propose,
00:09:27le président du groupe socialiste à l'Assemblée,
00:09:30qui dit qu'avant de nommer, il faut recevoir
00:09:33l'ensemble des présidents des groupes parlementaires
00:09:36du Front républicain, c'est-à-dire de LFI
00:09:38au macroniste.
00:09:39Absolument.
00:09:41C'est le deuxième élément.
00:09:42Le premier, c'était de reconnaître...
00:09:44Ca retarderait pas mal les choses.
00:09:46Ca peut se faire très rapidement.
00:09:48Je suis sûr que si Emmanuel Macron les convoque
00:09:51les uns après les autres demain dans la journée,
00:09:54ils se rendront disponibles et il sera en mesure
00:09:57de les consulter, soit ensemble,
00:09:59soit par force politique, les quatre du NFP,
00:10:01où tout cela est envisageable.
00:10:03Ca peut aller très rapidement.
00:10:05On peut consulter très rapidement.
00:10:07Le Michel Barnier d'aujourd'hui, démissionnaire...
00:10:10Je veux terminer sur un point.
00:10:12Vous avez parlé du Front républicain,
00:10:14et c'est là, ce qu'il faut reconnaître,
00:10:16je pense, dans cette méthode qui doit s'imposer,
00:10:19c'est que c'est le Front républicain
00:10:21qui a gagné et l'erreur d'Emmanuel Macron,
00:10:23c'était d'être allé chercher un Premier ministre
00:10:26issu du seul parti qui n'avait pas fait Front républicain.
00:10:29Il fallait élargir le profil au-delà du socle commun,
00:10:32au centre ou à mousse.
00:10:34Et intégrer, justement, les négociations.
00:10:36Le président de la République doit être celui
00:10:38qui permet qu'une solution émerge, mais pas l'homme de la solution.
00:10:42Pour bien comprendre,
00:10:43et là, je m'adresse aux constitutionnalistes,
00:10:46Michel Barnier peut gérer les affaires courantes.
00:10:49C'est-à-dire qu'il doit,
00:10:50mais il ne peut pas être celui
00:10:52qui essaierait de trouver une solution au budget.
00:10:55Ou il peut aussi, dans les jours qui viennent,
00:10:58gérer la question budgétaire, loi spéciale,
00:11:00ou navette parlementaire.
00:11:02Sur la question du budget, effectivement,
00:11:05actuellement, le budget est en cours de discussion.
00:11:08J'entends assez régulièrement dire
00:11:10que le projet de loi de financement
00:11:12de la Sécurité sociale est tombé aux oubliettes.
00:11:15Non, le projet de loi de financement
00:11:17de la Sécurité sociale a été rejeté au stade de la CMP.
00:11:21Après la CMP, la procédure législative
00:11:23peut continuer par une nouvelle lecture
00:11:25de cas échéants.
00:11:26Le Premier ministre démissionnaire
00:11:28peut, tout à fait, si l'urgence le commande,
00:11:31parce qu'un Premier ministre démissionnaire
00:11:34gère les affaires courantes,
00:11:35dans le portefeuille des affaires courantes,
00:11:38il y a la gestion de l'urgence.
00:11:40Au moment où l'urgence le commandera,
00:11:42il peut tout à fait se saisir de la question budgétaire.
00:11:45Bien compris. Le président est à découvert,
00:11:48son Premier ministre, avec l'impopularité,
00:11:50et déjà un pays qui, majoritairement,
00:11:53ce soir, demande sa démission.
00:11:55On est à 59 %, c'est énorme.
00:11:59Sondage au Doxa.
00:12:02Il ne peut pas perdre trop de temps.
00:12:04Sinon, sans paratonnerre, il va prendre directement
00:12:07toute... La foudre, on peut dire ça.
00:12:10En tout cas, la colère des Français.
00:12:12Ce sondage est édifiant.
00:12:14Il y a l'opinion publique et les institutions.
00:12:16Ces institutions sont solides.
00:12:18Le président, s'il a envie de rester,
00:12:20on ne va pas aller le chercher à l'Elysée et l'en déloger.
00:12:24Il est obligé de tenir compte de cette nouvelle donne.
00:12:27C'est très compliqué, ça a été dit.
00:12:29Depuis 2017, Emmanuel Macron fait partie de ces présidents,
00:12:32et c'est peut-être même celui qui a poussé la logique
00:12:35un peu plus lointaine, qui a contribué
00:12:37à la présidentialisation de notre régime,
00:12:39qui est à l'origine moitié parlementaire,
00:12:42moitié présidentiel. Tous les présidents,
00:12:44depuis Charles de Gaulle, ont poussé le bouchon plus loin.
00:12:47Lui, il l'a poussé vraiment loin.
00:12:49Or, on arrive à une situation, ça a été décrit,
00:12:52où avec trois blocs inconciliables et irréconciliables
00:12:55à l'Assemblée, on aurait pu donner un scrutin proportionnel
00:12:58alors qu'on est en scrutin uninominal majoritaire.
00:13:01Nous plongeons non seulement dans l'inconnu,
00:13:03mais aussi dans le garantissage d'une culture
00:13:06que nous ne connaissons pas, la culture de la coalition.
00:13:09Là, on a parlé, votre journaliste a évoqué les différentes hypothèses,
00:13:13et nous allons sans doute revenir là-dessus,
00:13:15mais on ne sait pas comment faire.
00:13:17Votre question le prouve, est-ce que c'est le président
00:13:20qui doit organiser la réunion avec les différents groupes
00:13:23du Front républicain ? Est-ce que ce sont les différents groupes
00:13:27qui doivent se mettre d'accord ?
00:13:28On apprend...
00:13:29...le président qui nomme.
00:13:31C'est la seule certitude.
00:13:32En situation de cohabitation, on sait très bien
00:13:35que Mitterrand avec Chirac, Mitterrand avec Balladur,
00:13:38Chirac avec Jospin, en réalité, c'est le parti arrivé en tête
00:13:41aux législatives qui propose le nom,
00:13:43et le président leur propose d'ailleurs.
00:13:46Donc oui, il est sous pression, et il ne sait pas comment faire.
00:13:49Pour revenir et retomber à la fois sur mes pattes
00:13:52et sur votre question, oui, évidemment,
00:13:54il doit aller très vite, alors que précisément,
00:13:57la solution impliquerait de prendre le temps
00:13:59de construire, et tous les noms que votre journaliste a évoqués,
00:14:02il faudrait prendre le temps de construire
00:14:05une coalition solide pour ne pas se tromper tout de suite.
00:14:08On va aller revoir ces premiers ministrables,
00:14:10ceux qui circulent.
00:14:11Très clairement, il y a deux grandes options
00:14:14pour deux majorités différentes,
00:14:16un Premier ministre de gauche ou de centre-gauche,
00:14:19Bernard Cazeneuve, François Bayrou,
00:14:21et puis des...
00:14:22François Bayrou est de gauche.
00:14:24...de gauche et du centre, pardonnez-moi,
00:14:26mais il a quand même fait quelques parcours politiques
00:14:29qui l'ont détaché de la droite, c'est vrai, pardonnez-moi.
00:14:32Bernard Cazeneuve, socialiste, de gauche,
00:14:35et François Bayrou, centriste par excellence,
00:14:37et puis un Premier ministre de droite,
00:14:40soit très à droite, Bruno Retailleau,
00:14:42soit centre-droite, François Bayrou,
00:14:45soit un proche, Sébastien Lecornu, ministre des Armées,
00:14:48et qui vient de la droite, il faut le rappeler,
00:14:51c'est un ancien républicain.
00:14:52Entre ces deux grandes options, on va dire,
00:14:55gauche-centre
00:14:57ou droite-droite.
00:14:59Quel est l'intérêt
00:15:01d'Emmanuel Macron pour garantir la stabilité de l'Assemblée ?
00:15:06Ce que Thibault expliquait,
00:15:08ces candidats ont des atouts,
00:15:10ces candidats ont aussi son repoussoir
00:15:12pour une partie du socle commun.
00:15:14Il peut y avoir des problèmes.
00:15:16On parle beaucoup de François Bayrou.
00:15:18On le rappelle, en février 2017, il se sacrifie,
00:15:21il annonce qu'il n'est pas candidat à l'élection présidentielle,
00:15:24depuis ce jour-là, il est persuadé, et son entourage aussi,
00:15:28que c'est grâce à lui qu'il gagne l'élection présidentielle.
00:15:31C'est un proche du président de la République
00:15:33qui revendique beaucoup de lui dire les choses,
00:15:36d'avoir une relation franche.
00:15:38Il a été une fois nommé, il a eu des ennuis judiciaires
00:15:41qui l'ont éloigné des ministères.
00:15:43Est-ce qu'il pourrait revenir à Matignon ?
00:15:45En tout cas, ça n'est pas urtiquant pour le RN.
00:15:48Il a même parrainé.
00:15:49Voilà, il a même demandé...
00:15:51Il avait demandé à ce que Marine Le Pen
00:15:53et les 500 signatures
00:15:55trouvent ça normal pour la démocratie.
00:15:57J'ai pas le sentiment qu'il soulève un enthousiasme
00:16:00absolument débordant dans le socle commun.
00:16:02Est-ce le plus petit dénominateur commun ?
00:16:04Pourquoi pas ?
00:16:06On va poser la question, et je reviens en direct avec vous,
00:16:09dans un instant, à Béatrice Bellet.
00:16:11Elle est socialiste, Marco Pommier.
00:16:13Vous êtes à ses côtés.
00:16:15On sait que la proposition d'accord de non-censure de Boris Vallaud,
00:16:19c'est à condition d'avoir un Premier ministre de gauche.
00:16:22François Bayrou, ça passe ou pas ?
00:16:26On va lui poser la question.
00:16:28Béatrice Bellet, est-ce que l'hypothèse
00:16:30d'un François Bayrou à Matignon, ça pourrait vous convenir ?
00:16:33Non, pas vraiment.
00:16:34Ce n'est pas ce que nous avons demandé,
00:16:37ce n'est pas ce que nous attendons.
00:16:39Nous, ce à quoi nous attendons, c'est à ce que M. Macron
00:16:42nomme un ministre issu des rangs de la gauche
00:16:45qui puisse rassembler et qui puisse faire en sorte, en effet,
00:16:48d'aller négocier pied à pied, texte par texte,
00:16:50pour avoir, quelque part, la concorde nationale.
00:16:53Pour l'heure, ce message ne serait pas rempli
00:16:56s'il s'agissait de dommer M. Bayrou
00:16:58à la tête de ce futur gouvernement.
00:17:01Une personnalité de gauche à Matignon,
00:17:04est-ce que ça veut dire qu'il faut forcément
00:17:07que cette personnalité soit du NFP ?
00:17:09Est-ce que Bernard Cazeneuve, ça pourrait convenir ?
00:17:12On n'est pas dans le qui, en fait.
00:17:14La réalité, chez nous, c'est que nous ne sommes pas dans le qui,
00:17:17nous avons été surtout pour le quoi et le pourquoi.
00:17:20Aujourd'hui, il y a eu un vœu qui a été celui des Français,
00:17:23c'est de mettre, certes, dans une majorité
00:17:26qui n'est pas absolue, le NFP en tête,
00:17:29avec ses vrais, un programme, une vision,
00:17:31mais sur laquelle nous avons dit pouvoir être ouverts,
00:17:34sur laquelle nous avons dit pouvoir aussi commencer
00:17:37à réfléchir à un accord de non-censure.
00:17:40Donc, ce n'est pas le qui, là, qui importe,
00:17:42c'est ce que nous sommes capables de faire,
00:17:45et ce que nous l'avons montré tout au long de ces débats,
00:17:48notamment sur les projets de loi de finances
00:17:50et les projets de loi de finances de sécurité sociale,
00:17:53que nous sommes prêts à continuer,
00:17:55c'est-à-dire faire ce que l'on fait dans un Parlement,
00:17:58c'est-à-dire parlementer, discuter, trouver des accords,
00:18:02des consensus et même faire des compromis.
00:18:04C'est important de trouver la personne
00:18:06qui sera capable de rassembler et de faire des compromis
00:18:09avec chacun des groupes de l'arc-en-yeu républicain.
00:18:12Quand vous entendez Yael Broun-Pivet dire
00:18:15qu'il faudrait un gouvernement allant des socialistes
00:18:18et des républicains,
00:18:19peut-être qu'un gouvernement de gauche ne suffira pas,
00:18:22il pourrait lui aussi se faire renverser à l'Assemblée.
00:18:25Qu'apporterait-il de plus que Michel Barnier ?
00:18:28En tout cas, ce qui est sûr,
00:18:29c'est que Michel Barnier n'a pas rempli son contrat.
00:18:32Ca, c'est une réalité.
00:18:34Il n'a pas été capable,
00:18:35pendant ces quelques mois de mandat
00:18:39qui lui avaient été donnés,
00:18:40de faire la Concorde nationale.
00:18:42Il avait dit qu'il allait essayer,
00:18:44d'ailleurs, qu'il allait être le ministre des parlementaires,
00:18:48qu'il allait nous parler, discuter avec nous.
00:18:50C'est faux.
00:18:51Il n'a répondu à aucune de nos sollicitations,
00:18:54à aucun de nos rendez-vous.
00:18:56Ce que nous attendons, encore une fois,
00:18:58c'est un ministre d'ouverture,
00:19:00nous avons dit de l'arc républicain,
00:19:02mais il faut que tout le monde se souvienne aussi
00:19:05de ce qu'il considère être l'arc républicain.
00:19:08On a entendu votre message. Merci, Béatrice Bélé.
00:19:10Merci à vous.
00:19:12On comprend que les socialistes tiennent à une coalition,
00:19:15des insoumis inclus jusqu'à la droite.
00:19:17Le socle commun, ça peut encore marcher,
00:19:19vous pensez, Jean-Philippe de Rosier,
00:19:22quand on voit le nom de Sébastien Lecornu ?
00:19:24Il est plus favori, selon les informations,
00:19:27mais il est proche du chef de l'Etat,
00:19:29il vient de la droite.
00:19:30Est-ce que c'est impossible d'échapper à la censure
00:19:34avec un profil de ce type ?
00:19:36Le socle commun ne pouvait pas marcher,
00:19:38il n'a jamais marché, et on en a la preuve depuis hier.
00:19:42Ce qu'on appelle le socle commun,
00:19:44c'est-à-dire la coalition présidentielle,
00:19:46avec trois partis,
00:19:47Ensemble pour la République, Horizon et Modem,
00:19:50plus les Républicains.
00:19:51Ils ont davantage de parlementaires hostiles,
00:19:54de députés hostiles, qu'ils ne sont eux-mêmes,
00:19:57ce qui veut dire qu'il y a une majorité absolue contre eux,
00:20:00sauf si on obtient la bénédiction de Mme Le Pen.
00:20:05Donc c'est quand même démocratiquement
00:20:07assez surprenant, pour ne pas dire effarant,
00:20:10que celle qui a perdu les élections,
00:20:12elle n'est pas la seule à les avoir perdu,
00:20:14plutôt bien perdue, parce qu'on les donnait
00:20:17quasiment gagnants, ils se retrouvent pas en deuxième,
00:20:20mais en troisième position, soit celle qui fasse
00:20:23la pluie et le beau temps.
00:20:24Le front républicain a permis d'écarter, justement,
00:20:27du gouvernement l'extrême droite.
00:20:29Ca n'est même pas une question de personnalité,
00:20:32c'est une question de coalition politique.
00:20:35Si on remet n'importe qui, soit du camp Macron,
00:20:37soit du camp LR, c'est vous à l'échec.
00:20:40Non, j'ai pas dit du camp Macron.
00:20:42J'ai dit d'une personnalité
00:20:44qui a vocation à rassembler du côté droit
00:20:46de l'échec qui est politique.
00:20:48En revanche, si je peux juste ajouter un tout petit mot,
00:20:51ce qu'il faut rechercher,
00:20:53c'est ce qui a été dit à plusieurs reprises,
00:20:55l'accord de non-censure.
00:20:57Il faut pas chercher à construire une majorité.
00:21:00Il faut s'assurer qu'il n'y ait pas
00:21:03une majorité absolue qui soit hostile au gouvernement.
00:21:07La majorité absolue, c'est,
00:21:09aujourd'hui, 288 députés.
00:21:13Il ne faut pas qu'il y ait 288 députés
00:21:15qui soient prêts à voter une censure.
00:21:18Si vous prenez une coalition
00:21:20qui réunit une partie de la gauche,
00:21:22pas forcément les Insoumis, qui sont les plus radicaux,
00:21:25et le Centre, à ce moment-là,
00:21:27vous avez cet accord de non-censure.
00:21:29C'est-à-dire qu'il peut y avoir,
00:21:31par exemple, au sein de Horizon ou du MoDem,
00:21:34qui ne se retrouvent pas dans les valeurs des communistes
00:21:37ou des verts, mais un accord de non-censure
00:21:40à l'égard d'un gouvernement
00:21:41qui porterait certaines priorités
00:21:44qui permettraient de satisfaire cet arc
00:21:46qu'on qualifie souvent de république.
00:21:48On va justement voir si, dans cet accord de non-censure,
00:21:52la droite serait partenaire ou partante
00:21:55pour y participer.
00:21:56Marco Pommier est avec Charles Rodwell,
00:21:59qui vient de la droite,
00:22:01mais qui appartient, aujourd'hui, à Ensemble pour la République,
00:22:04le camp présidentiel.
00:22:07Oui, Charles Rodwell,
00:22:09est-ce que, pour élargir cette coalition,
00:22:11du socle commun,
00:22:12il faudrait l'élargir aux socialistes, à la gauche ?
00:22:15Nous, depuis le mois de janvier dernier,
00:22:18nous avons tendu la main
00:22:19à l'ensemble des forces modérées républicaines
00:22:22de cette Assemblée.
00:22:23Mais nous ne tendrons pas la main à n'importe quel prix.
00:22:26Nous sommes prêts au compromis,
00:22:28mais absolument pas à la compromission.
00:22:30Je prends deux exemples.
00:22:32Notre politique économique a des défauts,
00:22:34mais le succès de celle-ci
00:22:36est d'avoir permis de créer 2,7 millions d'emplois
00:22:39dans notre pays,
00:22:402,7 millions d'emplois, ce sont 2,7 millions de vies
00:22:43de gens qui ont retrouvé un travail et leur famille
00:22:46qui a basculé grâce à la baisse du coût du travail
00:22:49et à la baisse des impôts.
00:22:51Est-ce que les socialistes sont prêts à tenir
00:22:53une ligne politique comme celle-ci ?
00:22:55La deuxième élément, c'est que nous avons engagé
00:22:58une politique sans précédent de lutte contre l'immigration illégale
00:23:02et de reprendre la main sur le contrôle de nos flux migratoires.
00:23:05Une politique régalienne très forte
00:23:07pour rétablir la sécurité des Français.
00:23:09Là encore, on peut parler de compromis,
00:23:12mais pas de compromission sur cette ligne politique.
00:23:14Quelle personnalité à Matignon pourrait incarner
00:23:17cette ligne politique ?
00:23:19Je crois que l'enjeu n'est pas la personnalité.
00:23:21La personnalité est importante,
00:23:23mais avant de choisir qui, il faut choisir quoi ?
00:23:26Choisir notre projet,
00:23:27le projet politique sur lequel nous nous mettrons d'accord.
00:23:30Là encore, il faut faire des compromis.
00:23:32Le Rassemblement national a illustré
00:23:35qu'il n'était pas un parti de gouvernement.
00:23:37Pourquoi ? Parce que quand vous êtes le RN,
00:23:39que vous promettez à vos électeurs
00:23:41que vous voulez réduire les flux migratoires
00:23:43et que vous censurez la politique migratoire
00:23:46la plus à droite de la Ve République
00:23:48en signant une motion avec LFI,
00:23:50on peut considérer que ce n'est pas un parti de gouvernement.
00:23:53Nous sommes déterminés à négocier et à trouver des compromis
00:23:56avec les forces modérées républicaines de l'Assemblée.
00:23:59Pour se figurer les choses,
00:24:01on s'est amusé à faire des petits calculs arithmétiques.
00:24:04Si demain, les socialistes s'engagent
00:24:06à ne pas censurer,
00:24:07si le Bloc central s'engage à ne pas censurer,
00:24:10si la droite, comme l'a dit Laurent Wauquiez,
00:24:12notre infographie, s'engage à ne pas censurer,
00:24:15et on a même rajouté l'éliott de Charles de Courson,
00:24:18les indépendants et Outre-mer, on est à 300 députés.
00:24:21On a largement de quoi gouverner dans la stabilité.
00:24:25Est-ce que c'est pensable, ça ?
00:24:27Alors, sur le papier, c'est parfait.
00:24:29Arithmétiquement, ça fonctionne.
00:24:31Après, le calcul...
00:24:32On n'a même pas mis les écologistes ou les communistes.
00:24:35Désolé, Myriam, je vais casser l'ambiance,
00:24:38mais c'est un peu trop beau pour être honnête.
00:24:40Si on reprend un peu de recul,
00:24:42regardez ce qui s'est passé au sein de ce socle commun
00:24:45qui, comme l'avait dit Eric Woerth,
00:24:47l'ancien président de la Commission des Finances,
00:24:49n'avait rien de commun.
00:24:51Regardez ce qui s'est passé quand il s'est agi
00:24:53de bouger certaines lignes sur le budget.
00:24:56Vous avez vu les tensions, les désaccords
00:24:58entre des formations qui, quand même,
00:25:00ne sont pas totalement opposées
00:25:02aux extrêmes de l'échiquier politique.
00:25:04Sur les exonérations de charges, sur les retraites,
00:25:07entre EPR, entre le groupe de Gabriel Attal
00:25:09et la droite républicaine, c'était extrêmement compliqué.
00:25:12Un accord parce que c'est le budget,
00:25:14parce que c'est la vision économique,
00:25:16est impossible.
00:25:17Au vu des tensions qui se sont faites
00:25:20et des oppositions dans l'hémicycle actuel,
00:25:22je ne vois pas comment on mettrait d'accord,
00:25:24d'un côté, le Parti socialiste, et de l'autre, les Républicains,
00:25:28et en plus, EPR, sur les questions essentielles.
00:25:31Celles qui ont trait au bilan du président de la République,
00:25:34à la réforme des retraites et aux choix économiques,
00:25:37ce qu'on appelle les macronomics,
00:25:38notamment la question des exonérations de charges,
00:25:41des soutiens aux entreprises, etc.
00:25:43Pour moi, oui, ça fonctionne.
00:25:45Il y a eu des signes encourageants dans l'échange
00:25:48que vous avez diffusé, entre Attal et Vallaud,
00:25:50échange par discours interposé hier à la tribune de l'Assemblée,
00:25:54mais un corps de non-censure, c'est parfait,
00:25:56c'est ce qu'il faut rechercher, mais pour faire quoi ?
00:25:59Je pense que c'est pour faire pas grand-chose, hélas.
00:26:02Il y a déjà la question du budget,
00:26:04mais on peut imaginer quelques grandes réformes,
00:26:06éducation, santé, sécurité.
00:26:08Une question sur les insoumis.
00:26:10C'est l'éléphant dans la pièce, dans cet accord de non-censure.
00:26:13Pour les socialistes, ils sont dans l'arc républicain.
00:26:16Très clairement, Mathilde Panot,
00:26:18à la minute où Boris Vallaud a commencé à tendre la main
00:26:22aux macronistes, c'était de la trahison.
00:26:24Il y a une divergence de fonds.
00:26:26Pour les insoumis, il faut appliquer le programme
00:26:29du Nouveau Front Populaire,
00:26:30et ils l'ont dit le soir du 7 juillet,
00:26:32et ils le redisent aujourd'hui.
00:26:34Pour les écologistes et les socialistes,
00:26:37non, la coalition du NFP n'est pas suffisante.
00:26:39Il faut ouvrir à d'autres et donc faire des compromis.
00:26:42Là-dessus, ils ne sont pas d'accord.
00:26:44Pour les macronistes, c'est sans les LFI.
00:26:47S'il y a un accord de non-censure, ce sera sans les LFI.
00:26:50Ce sera uniquement en décrochant les socialistes,
00:26:53les communistes et les écologistes.
00:26:55Une petite minute, très courte, sinon je vous coupe.
00:26:58Est-ce que le NFP est en train d'exploser ?
00:27:00Je pense que ça fait un moment qu'il est en train d'exploser.
00:27:04Il ne tient effectivement qu'à un fil.
00:27:07Et que l'infographie que vous montriez tout à l'heure,
00:27:10en réalité, il faut déplacer un peu le curseur.
00:27:13Je rejoins David Ravodallone.
00:27:15Je vois mal les socialistes se mettre d'accord
00:27:17avec les Républicains.
00:27:19En revanche, on peut imaginer les partis de la gauche
00:27:22de gouvernement, les écologistes, les communistes
00:27:25et les socialistes, se mettre d'accord
00:27:27avec le centre actuel, la coalition présidentielle
00:27:30et là, on a potentiellement un accord de non-censure.
00:27:33Vous le voyez un peu plus sur la gauche.
00:27:35Je le vois, ce qui est assez logique
00:27:37avec le résultat du scrutin.
00:27:39D'une part, la première force politique
00:27:41qui est arrivée en tête, c'est le NFP.
00:27:43D'autre part, les Républicains
00:27:45n'étaient pas dans le front républicain.
00:27:47Merci à tous. Vous restez avec moi
00:27:49pour décrypter l'allocution du président de la République.
00:27:52Il est presque 20h.
00:27:53...
00:27:56Bonsoir et bienvenue à tous ceux qui nous rejoignent
00:27:59dans la direction de l'Elysée.
00:28:01Le président face aux Français
00:28:03au lendemain de la censure de Michel Barnier.
00:28:05On va évidemment se retrouver juste après avec nos invités.
00:28:09C'est la première fois qu'Emmanuel Macron s'exprime
00:28:12après la chute du gouvernement.
00:28:19...
00:28:30Françaises, Français, mes chers compatriotes,
00:28:33hier, l'Assemblée nationale a voté à la majorité absolue
00:28:36le rejet du budget de la Sécurité sociale
00:28:39et ce faisant la censure du gouvernement de Michel Barnier.
00:28:43Aujourd'hui, le Premier ministre m'a remis sa démission
00:28:45et celle de son gouvernement, et j'en ai pris acte.
00:28:49Je veux ici remercier Michel Barnier
00:28:51pour le travail qu'il a accompli pour notre pays,
00:28:54pour son dévouement et pour sa pugnacité.
00:28:58Lui, comme ses ministres, se sont montrés à la hauteur du moment
00:29:02quand tant d'autres ne l'ont pas été.
00:29:05Le 9 juin dernier, je me suis adressé à vous
00:29:07pour annoncer la dissolution de l'Assemblée nationale.
00:29:10Cette décision était à mes yeux en effet inéluctable.
00:29:13D'abord, car le vote aux élections européennes
00:29:15avait donné une large avance au Rassemblement national
00:29:18et placé les extrêmes en tête.
00:29:20Ensuite, car de nombreux responsables politiques
00:29:22annonçaient déjà la censure pour cet automne.
00:29:25Cependant, je dois bien le reconnaître,
00:29:27cette décision n'a pas été comprise.
00:29:29Beaucoup me l'ont reproché,
00:29:30et je sais, beaucoup continuent de me le reprocher.
00:29:32C'est un fait et c'est ma responsabilité.
00:29:36Cependant, nul ne peut dire qu'en faisant cela,
00:29:39je ne vous ai pas redonné la parole.
00:29:41Je crois que c'était nécessaire.
00:29:43Vous avez pris vous-même votre responsabilité
00:29:45en allant massivement voter aux élections législatives
00:29:48en juin et juillet derniers.
00:29:50Et ce vote, ainsi que les désistements réciproques
00:29:53décidés par plusieurs partis,
00:29:55ont composé une Assemblée nationale sans majorité.
00:29:59Aucun parti, aucune coalition présentée aux électeurs,
00:30:02en effet, ne peut prétendre avoir seule la majorité.
00:30:05Et cette situation exige une nouvelle organisation politique.
00:30:10C'est inédit, mais c'est ainsi.
00:30:13Alors, durant cet été, j'ai largement consulté,
00:30:15d'abord pour tenter de convaincre les forces politiques
00:30:17de travailler ensemble,
00:30:18comme cela se fait chez beaucoup de nos voisins,
00:30:21puis pour choisir un Premier ministre
00:30:23qui ne soit pas censuré dès sa nomination.
00:30:26C'est pourquoi, en septembre,
00:30:27mon choix s'est porté sur Michel Barnier,
00:30:30un responsable d'expérience, jusqu'alors dans l'opposition,
00:30:34parce qu'il était, en effet, susceptible de rassembler
00:30:36la majorité la plus large à l'Assemblée et au Sénat,
00:30:39de la droite républicaine au centre,
00:30:41en passant par les radicaux
00:30:42et les forces indépendantes et des territoires.
00:30:46J'ai laissé le Premier ministre gouverner,
00:30:49le Parlement légiférer,
00:30:51et hier, donc, le gouvernement a été censuré,
00:30:54et cela malgré les concessions faites par Michel Barnier
00:30:58à l'ensemble des groupes parlementaires.
00:31:00Il a été censuré, ce qui est inédit depuis 60 ans,
00:31:03parce que l'extrême droite et l'extrême gauche
00:31:06se sont unis dans un front antirépublicain,
00:31:11et parce que des forces qui, hier encore,
00:31:13gouvernaient la France ont choisi de les aider.
00:31:17Je sais bien que certains sont tentés
00:31:18de me rendre responsable de cette situation.
00:31:20C'est beaucoup plus confortable.
00:31:22Mais si j'ai toujours assumé toutes mes responsabilités,
00:31:27les bonnes choses comme parfois les erreurs que j'ai pu faire,
00:31:29je n'assumerai jamais l'irresponsabilité des autres,
00:31:33et notamment des parlementaires qui ont choisi en conscience
00:31:36de faire tomber le budget et le gouvernement de la France
00:31:38à quelques jours des fêtes de Noël.
00:31:41Les députés du Rassemblement national
00:31:44ont choisi de voter une motion de censure
00:31:46qui disait le contraire de leur programme,
00:31:49qui insultait leurs propres électeurs.
00:31:51Ce faisant, ils ont simplement choisi le désordre,
00:31:55qui est le seul projet qui les unit à l'extrême gauche,
00:31:57et cela avec la complicité du reste du Nouveau Front populaire.
00:32:02Non pas pour faire, mais pour défaire,
00:32:05pour créer le désordre.
00:32:08Pourquoi ces députés ont-ils agi ainsi ?
00:32:11Ils ne pensent pas à vous, à vos vies, à vos difficultés,
00:32:13à vos fins de mois, à vos projets, soyons honnêtes.
00:32:16Ils ne pensent qu'à une seule chose, à l'élection présidentielle.
00:32:21Pour la préparer, pour la provoquer, pour la précipiter,
00:32:25et cela avec le cynisme, si c'est nécessaire,
00:32:29et un certain sens du chaos.
00:32:32Mais ce faisant, d'abord, il se garde bien de vous rappeler
00:32:35la réalité de notre Constitution.
00:32:37Quoi qu'il advienne, il ne peut pas y avoir
00:32:40de nouvelles élections législatives avant 10 mois.
00:32:43Et dans ces conditions, l'Assemblée a le devoir
00:32:46de faire ce pourquoi vous l'avez élue,
00:32:48travailler ensemble au service de la France et des Français.
00:32:52Ensuite, personne ne peut en fait se permettre d'attendre
00:32:57pour agir, pour être utile.
00:33:00Le monde, l'Europe avance, et nous avons besoin
00:33:02d'un gouvernement qui puisse décider, trancher.
00:33:06Et enfin, le mandat que vous m'avez démocratiquement confié
00:33:10est un mandat de cinq ans, et je l'exercerai pleinement
00:33:13jusqu'à son terme.
00:33:15Ma responsabilité exige de veiller à la continuité de l'État,
00:33:19au bon fonctionnement de nos institutions,
00:33:21à l'indépendance de notre pays et à votre protection à tous.
00:33:26Je le fais depuis le début, à vos côtés,
00:33:29à travers les crises sociales, l'épidémie de Covid-19,
00:33:32le retour de la guerre, l'inflation étant des preuves
00:33:35que nous avons partagées.
00:33:38À partir d'aujourd'hui, c'est une époque nouvelle
00:33:41qui doit commencer, où tous devront agir pour la France
00:33:45et où il faudra bâtir des compromis nouveaux.
00:33:48Parce que la planète avance, parce que les défis sont nombreux
00:33:52et parce que nous devons être ambitieux pour la France.
00:33:55Nous ne pouvons nous permettre ni les divisions,
00:33:58ni l'immobilisme.
00:34:01C'est pourquoi je nommerai dans les prochains jours
00:34:02un Premier ministre.
00:34:04Je le chargerai de former un gouvernement
00:34:06d'intérêt général, représentant toutes les forces politiques
00:34:09d'un arc de gouvernement qui puisse y participer
00:34:12ou à tout le moins qui s'engage à ne pas le censurer.
00:34:16Le Premier ministre aura à mener ses consultations
00:34:19et former un gouvernement resserré à votre service.
00:34:23Sa priorité sera le budget.
00:34:25Une loi spéciale sera à déposer avant la mi-décembre au Parlement
00:34:29et cette loi temporaire permettra,
00:34:31comme c'est prévu d'ailleurs par notre Constitution,
00:34:33la continuité des services publics et de la vie du pays.
00:34:37Elle appliquera pour 2025 les choix de 2024.
00:34:41Et je compte bien qu'une majorité puisse se dégager
00:34:43pour l'adopter au Parlement.
00:34:45Les services publics fonctionneront,
00:34:47les entreprises pourront travailler,
00:34:48nos obligations seront tenues,
00:34:51nos maires pourront évidemment là aussi continuer de fonctionner.
00:34:54Je les remercie encore de leur dévouement pour la nation.
00:35:00Puis en début d'année,
00:35:01ce gouvernement préparera un nouveau budget.
00:35:05C'est nécessaire pour en effet protéger les Français
00:35:07des hausses d'impôts mécaniques liées à l'inflation
00:35:09parce que je refuse que les Français paient la facture de cette censure.
00:35:12Et c'est aussi nécessaire d'avoir ce budget
00:35:14en tout début d'année prochaine pour permettre aux pays d'investir,
00:35:17comme cela a été prévu,
00:35:19pour nos armées, notre justice, nos forces de l'ordre,
00:35:22mais aussi aider nos agriculteurs en difficulté qui attendaient le budget
00:35:26ou venir en soutien à la nouvelle Calédonie.
00:35:30Vous le savez, je ne pourrais pas me représenter en 2027.
00:35:34C'est pourquoi le seul calendrier qui m'importe
00:35:36n'est pas celui des ambitions,
00:35:38c'est celui de notre nation.
00:35:41Au fond, celui qui compte pour vous, pour nous.
00:35:45Nous avons devant nous 30 mois.
00:35:4730 mois jusqu'au terme du mandat que vous m'avez confié.
00:35:5030 mois pour que le gouvernement puisse agir.
00:35:54Agir pour faire de la France un pays plus fort et plus juste.
00:35:59Innover, produire,
00:36:01investir dans les transitions technologiques et environnementales,
00:36:04instruire nos enfants et nos jeunes,
00:36:06prévenir et soigner, protéger.
00:36:08Au moment où les guerres en Europe et au Moyen-Orient nous déstabilisent,
00:36:11continuer de préparer nos armées,
00:36:13mais aussi toute la société et agir pour la paix.
00:36:17Avoir une France plus forte dans une Europe plus forte,
00:36:19plus indépendante et prête peut-être à de nouveaux conflits
00:36:25et à résister à toutes les pressions.
00:36:28Oui, les 30 mois que nous avons devant nous
00:36:30doivent être 30 mois d'action utile pour le pays.
00:36:35Et pour cela, le gouvernement devra partir du réel
00:36:37et non pas des fantasmes ou des contre-vérités.
00:36:40Je ne crois pas pour ma part que l'avenir de la France
00:36:43puisse se faire avec plus d'impôts, plus de normes,
00:36:46ou avec quelques laxismes face au narcotrafic
00:36:48ou dans la multiplication des divisions
00:36:51ou dans l'abandon de notre ambition climatique.
00:36:54Il faudra que le gouvernement rassemble
00:36:57pour agir concrètement au cours de ces 30 mois
00:36:59pour nous et nos enfants.
00:37:03Regardez, samedi, devant le monde entier,
00:37:07nous allons célébrer la réouverture au public
00:37:10de Notre-Dame de Paris.
00:37:12La cathédrale sera rendue aux Parisiennes et aux Parisiens,
00:37:17à nous tous, aux catholiques du monde entier et aux cultes.
00:37:21Et ce chantier qu'on croyait impossible,
00:37:23rappelez-vous, nous tous, ce soir d'avril 2019,
00:37:29eh bien, nous l'avons fait.
00:37:31Comme nous avons aussi réussi nos Jeux olympiques et paralympiques.
00:37:34Nous l'avons fait parce qu'il y a eu un cap clair, une volonté,
00:37:38et parce que chaque femme et chaque homme a travaillé dur,
00:37:42responsable public, fonctionnaire, salarié, compagnon, bénévole.
00:37:46Chacun a eu un rôle essentiel
00:37:49pour une cause plus grande que nous tous.
00:37:51C'est la preuve que nous savons faire de grandes choses,
00:37:54que nous savons faire l'impossible.
00:37:56Et d'ailleurs, le monde entier, à deux reprises cette année,
00:38:01nous admire pour cela.
00:38:02Eh bien, c'est la même chose qu'il nous faut faire pour la nation.
00:38:06Avoir un cap clair pour ces 30 mois.
00:38:08L'école, la santé, la sécurité, le travail, le progrès,
00:38:12le climat, l'Europe.
00:38:14Des actes clairs qu'un gouvernement devra prendre
00:38:17au service du pays.
00:38:19Un Parlement qui saura trouver les compromis,
00:38:23un sens des responsabilités et du respect.
00:38:28Partout où elle est fragilisée, rebâtir la nation.
00:38:31Partout où il y a des emportements, de l'insulte,
00:38:35remettre de la sagesse.
00:38:37Et partout où il y a de la division, vouloir l'unité.
00:38:41Partout où les uns cèdent à l'angoisse,
00:38:45vouloir l'espérance.
00:38:48Nous l'avons fait.
00:38:49Nous allons le montrer au monde entier.
00:38:52Nous sommes donc capables.
00:38:54Nous allons donc le faire pour notre pays et notre République.
00:38:59Vive la République, vive la France.
00:39:09Voilà pour cette allocution présidentielle
00:39:12d'une dizaine de minutes au lendemain de la censure.
00:39:15Le chef de l'Etat a voulu rassurer les Français
00:39:18sur la continuité de l'Etat, les services publics.
00:39:20Il remercie Michel Barnier.
00:39:22Il nommera dans les prochains jours son remplaçant, Amatignon,
00:39:26et le chef de l'Etat de pointer les responsables
00:39:29de la chute du gouvernement, le Rassemblement national,
00:39:32la France insoumise, le Nouveau Front populaire,
00:39:35dans un front anti-républicain.
00:39:37Le chef de l'Etat dénonce l'ERN,
00:39:40partie du désordre, du cynisme et du chaos.
00:39:43Enfin, Emmanuel Macron a précisé qu'il était là
00:39:47jusqu'à la fin de son mandat,
00:39:49soit cinq ans, pas question de démissionner.
00:39:52Un mot, peut-être, de première réaction
00:39:55sur le ton, sur la forme, David Revaudalon.
00:39:58Alors, je trouve, mais c'est pas très étonnant,
00:40:01quand on connaît un peu Emmanuel Macron,
00:40:03sa pratique politique et sa personnalité,
00:40:05que le président, c'est comme dans la chanson,
00:40:08c'est rien de rien, je ne regrette rien.
00:40:10Il explique que ce sont d'autres qui n'ont pas été à la hauteur.
00:40:14Il revient sur sa décision de dissoudre.
00:40:16Il dit que cette décision n'a pas été comprise.
00:40:19C'est pas un véritable, mais elle coule pas.
00:40:21Il pointe les électeurs en disant
00:40:23qu'ils avaient pris eux-mêmes leurs responsabilités
00:40:26en envoyant une assemblée ingouvernable.
00:40:28Ensuite, il explique, je cite encore,
00:40:32je n'assumerai jamais l'irresponsabilité
00:40:35des autres en parlant d'un front antirépublicain
00:40:38associant extrême droite et extrême gauche
00:40:40avec la complicité, dit-il,
00:40:42il ne le cite pas, mais il s'agit des socialistes.
00:40:44Il dit, bien sûr, qu'il ne démissionnera pas.
00:40:47Enfin, il finit en beauté avec ce qu'il considère
00:40:50être deux récentes réussites,
00:40:51les Jeux olympiques de Paris et la reconstruction de Notre-Dame.
00:40:55Je pense que le président est quand même...
00:40:57On dirait qu'il vient d'atterrir de riade,
00:41:00mais il faut vraiment qu'il l'atterrisse
00:41:02et qu'il ouvre un peu les yeux sur la réalité,
00:41:05parce qu'il ne peut pas continuer, si j'ose dire,
00:41:07à considérer qu'il a tout fait parfaitement
00:41:10et que c'est les électeurs ou les épartis
00:41:12qui ont mal fait les choses.
00:41:13El Samoun Aghava, ce qui peut surprendre,
00:41:15c'est qu'il ne démissionnera pas, il ne le dit pas comme ça,
00:41:19mais en venant sur ce terrain-là,
00:41:20est-ce qu'il ne donne pas prise à ce débat ?
00:41:23Il dit que si le RN et le Nouveau Front Populaire
00:41:27ont voulu censurer le gouvernement,
00:41:29c'est pour la présidentielle qu'ils ont tous en tête,
00:41:32donc ils dénoncent les ambitions de chacun,
00:41:34ils veulent la préparer, la provoquer, la précipiter.
00:41:37Dire soi-même qu'on ne veut pas démissionner,
00:41:40c'est mettre la question de la démission...
00:41:43Voilà, dans le jeu, considérer que c'est une question
00:41:46à laquelle il doit répondre.
00:41:48On sait que dans l'opinion publique,
00:41:50c'est quelque chose qui est assez prégnant,
00:41:52assez présent, et il fallait le faire.
00:41:54Il n'est pas forcément de nature à stopper ce débat-là.
00:41:58Il y aura des appels à la démission,
00:41:59peu importe si Emmanuel Macron dit qu'il ne le fera pas,
00:42:03ça n'empêchera pas les oppositions de continuer à le dire.
00:42:06Sur la dissolution, je crois que, malgré tout,
00:42:08il en trouve, en disant qu'elle n'a pas été comprise,
00:42:11quelque chose qu'il n'avait jamais fait jusqu'alors.
00:42:14Il avait alors dit que c'était très rationnel.
00:42:16Ce n'est pas un mea culpa, c'est sûr,
00:42:19mais on voit bien dans les discussions
00:42:21qu'on peut avoir avec tous les députés,
00:42:23tous nous ramènent à la dissolution.
00:42:25C'est quelque chose qui retourne toujours six mois en arrière.
00:42:28Ensuite, il le dit dans les prochains jours.
00:42:31On a une période de temps assez flexible.
00:42:33Les prochains jours, ça peut être demain.
00:42:35On comprend qu'après Notre-Dame, peut-être en début de semaine.
00:42:39Il y a ce calendrier qui est important.
00:42:41Samedi, dimanche, c'est Notre-Dame.
00:42:43On voit une annonce d'un Premier ministre tombée pile.
00:42:46Un Premier ministre chargé dans un gouvernement d'intérêt général.
00:42:50On se met d'accord sur des belles missions
00:42:52comme l'école, la santé, la sécurité.
00:42:54Tout le monde signe sur le papier.
00:42:56Après, on l'a bien vu, c'est notre débat avant,
00:42:59c'est les modalités, qui, comment...
00:43:01Un mot sur la méthode.
00:43:02Le futur Premier ministre, nommé dans les prochains jours,
00:43:05devra consulter les chefs de parti.
00:43:07Ca fait une différence avec ce qui s'était passé l'été dernier
00:43:10pour un gouvernement d'intérêt général
00:43:13avec les forces de l'arc républicain,
00:43:15dont on sait, pour Emmanuel Macron,
00:43:17cela exclut les insoumis.
00:43:19Oui, il a...
00:43:21Tout a été dit par les deux journalistes précédemment,
00:43:25mais il a, en quelque sorte, réglé ses comptes
00:43:27avec les extrêmes.
00:43:29Il a tiré à boulet rouge
00:43:31contre l'extrême droite et contre l'extrême gauche,
00:43:34contre Front National et contre LFI.
00:43:37Maintenant, il veut, effectivement,
00:43:40d'une part, rassurer en disant qu'il y aura un budget,
00:43:43la lumière ne va pas s'éteindre, l'Etat sera là,
00:43:47et il a annoncé qu'il y aurait cette fameuse loi spéciale,
00:43:50qui, à ce stade, ne se justifie pas encore.
00:43:52Hier, c'est le budget de la Sécurité sociale
00:43:55qui a été rejeté, reste la loi de finances...
00:43:58Et même la présidente de l'Assemblée,
00:44:00Yael Broun-Pivet, disait ce matin sur France Inter
00:44:03qu'effectivement, cette option de poursuivre
00:44:05la navette parlementaire du budget,
00:44:07telle qu'il a été laissée au Sénat,
00:44:09était possible.
00:44:10Donc, il tranche.
00:44:12Et donc, là, il décide de trancher...
00:44:14Loi spéciale.
00:44:15...avec la loi spéciale,
00:44:16quelque part, pour rassurer.
00:44:18Mais, effectivement, là où il reste
00:44:21dans de la provocation, dans ce qui pourra être perçu
00:44:24comme de la provocation,
00:44:26c'est qu'à aucun instant,
00:44:29il fait une amende honorable,
00:44:33il se place en retrait.
00:44:35Effectivement, il est très orgueilleux.
00:44:37David Ravaudelaine l'a très bien dit.
00:44:39J'ai pris une décision, elle n'a pas été comprise.
00:44:42Elle était juste, mais vous, vous n'avez pas compris
00:44:45ce qui devait en ressortir.
00:44:47Il ne se demande pas si c'est pas lui
00:44:49qui n'a pas compris ce qu'il devait en faire.
00:44:51Le 9 juin, il a eu un discours où il voulait redonner la parole
00:44:55aux Français, ce qui était tout à fait légitime,
00:44:57et même, je l'ai déjà dit, nécessaire,
00:45:00au soir de cette déroute électorale.
00:45:03Il a donné la parole aux Français,
00:45:05mais il n'en a absolument pas tenu compte.
00:45:07Là, on verra ce que cela va donner,
00:45:10mais un gouvernement d'intérêt général,
00:45:14je vois pas très bien ce que cela signifie,
00:45:17donc il faut voir ce qu'il en ressort,
00:45:19et surtout, si cet arc républicain
00:45:24va des communistes à LR,
00:45:27je vois pas trop ce sur quoi ils peuvent s'entendre.
00:45:30Vous n'avez pas été surpris sur le calendrier
00:45:32de la possible prochaine dissolution ?
00:45:35Il dit 10 mois, alors que la Constitution
00:45:38fait que c'est un an, donc ça tomberait fin juin.
00:45:41Non, la Constitution dit qu'il ne peut pas y avoir
00:45:44de nouvelle dissolution dans l'année,
00:45:46qui suit les élections consécutives à une première dissolution.
00:45:50On ne peut pas dissoudre avant le 8 juillet.
00:45:53Ca fait moins de 10 mois.
00:45:54Ca fait moins de 10 mois, mais on ne va pas dissoudre
00:45:57le 8 juillet, parce que si on dissout le 8 juillet,
00:46:00ça veut dire qu'on vote le 30 juillet et le 7 août.
00:46:03On ne va pas convoquer des élections en plein milieu de l'été.
00:46:06Vous pensez qu'il a anticipé ça dans son calendrier ?
00:46:09Je pense que c'est ça qu'il a intégré.
00:46:11Si dissolution, il y a, c'est au mieux début septembre
00:46:14pour permettre une campagne électorale
00:46:17et des élections d'ici la fin juin.
00:46:19Il ne renonce pas à cette arme constitutionnelle.
00:46:22Il ne faut pas y renoncer.
00:46:23La dissolution est utile quand on n'en s'en sert pas,
00:46:26c'est-à-dire quand elle existe,
00:46:28quand elle est possible et qu'on ne s'en sert pas.
00:46:31Ca peut arriver, David Robodallon.
00:46:32C'est comme en géopolitique, le bouton de la dissuasion nucléaire.
00:46:36Or, le problème d'Emmanuel Macron,
00:46:38je suis d'accord avec 99 % de ce que vous venez de dire,
00:46:41mais le 1 % sur lequel je diffère,
00:46:43c'est le fait d'avoir annoncé le 9 juin cette dissolution.
00:46:46En l'occurrence, pourquoi avoir redonné la parole aux électeurs
00:46:50alors même qu'ils venaient de s'exprimer
00:46:52et qu'ils avaient donné un score énorme
00:46:54au RN ? On en revient à la personnalité,
00:46:57à la méthode d'Emmanuel Macron.
00:46:58Il s'est trompé, ce n'est pas le seul sujet
00:47:01sur lequel il s'est trompé,
00:47:03mais il estimait, à la veille des Européennes,
00:47:05que la coalition macroniste serait au-dessus du seuil de flottaison
00:47:09considéré et fixé par tous les responsables de la majorité
00:47:12à 20 %. Or, ils ont fait 14 %.
00:47:14Résultat, je pense qu'il y a eu à la fois une claque électorale,
00:47:18à la fois, sans doute, un petit péché d'orgueil et d'ego,
00:47:21et il a eu la volonté de renverser la table,
00:47:23sauf qu'il s'est trompé.
00:47:24A la différence qu'on avait un scrutin
00:47:27à une nominale majoritaire à deux tours
00:47:29et qu'il y a eu ce front républicain
00:47:31qui a empêché le RN d'arriver au pouvoir,
00:47:33il a perdu ses élections.
00:47:35Je trouve qu'Emmanuel Macron est très provocateur,
00:47:38il ne regrette absolument rien, et surtout,
00:47:40deuxième élément, il est très politique.
00:47:43Vous avez vu qu'il était un petit peu en retrait
00:47:45depuis la nomination de Michel Barnier.
00:47:48Là, il revient, il remontre au front,
00:47:50il parle de tout ce qui lui est reproché,
00:47:52il parle de sa démission, de la dissolution,
00:47:54il donne son analyse sur ce qui s'est passé hier
00:47:57à l'Assemblée nationale, mais en accusation,
00:48:00les extrêmes, au passage, glissent un mot
00:48:02sur la complicité des socialistes, donc il reprend le rôle.
00:48:05Pas sûr que les socialistes, avec cette main tendue
00:48:08aux macronistes, soient véritablement satisfaits.
00:48:11On va le voir avec nos invités politiques.
00:48:14Pour finir, c'est Jupiter qui remonte sur l'Olympe.
00:48:16Il est très rassurant.
00:48:18Il est rassurant sur la continuité de l'Etat,
00:48:20sur les services publics, sur la loi spéciale, etc.
00:48:23C'est le contraire du choix de communication
00:48:26du gouvernement Barnier, qui était dans le catastrophisme.
00:48:29Pourquoi ?
00:48:30Il y a eu, de toute façon, un flottement
00:48:32dans le choix du gouvernement.
00:48:34On avait un jour une crise à la grecque,
00:48:36le lendemain, les cartes Vicale ne fonctionnaient plus,
00:48:39et après, certains reconnaissaient qu'il y avait
00:48:42des institutions solides, et le chef de l'Etat
00:48:45l'avait dit, attention, la France est un pays riche,
00:48:48donc là, il le redit bien.
00:48:49L'idée, c'est de ne pas provoquer un affolement sur les marchés,
00:48:53qui serait uniquement provoqué par ce qu'on raconte
00:48:56et pas forcément par la réalité.
00:48:57Il l'a dit, donc il l'a tranchée.
00:48:59Ce sera une loi spéciale.
00:49:01Ce sera la première depuis 1979, ici, à l'Assemblée.
00:49:04A la mi-décembre, a-t-il précisé ?
00:49:06Exactement, mi-décembre, pour débloquer les choses.
00:49:09Ensuite, on se donne rendez-vous en janvier pour un nouveau budget.
00:49:13Je pense que cette solution...
00:49:14Le budget avait été rejeté,
00:49:16mais on aurait pu poursuivre la navette.
00:49:18Le budget a été rejeté avec une motion de censure.
00:49:21Le budget de la Sécurité sociale, pas le budget de l'Etat.
00:49:24Le budget de la Sécurité sociale,
00:49:26mais il aurait fallu repartir de zéro,
00:49:28renégocier. Je ne suis pas sûre que dans les temps impartis,
00:49:31si on a un Premier ministre dans quelques jours,
00:49:34c'est peut-être plus ça, je ne sais pas ce qu'on en pensera,
00:49:37mais d'assurer les choses avec une situation où on est sûr
00:49:40qu'au moins le pays aura quelque chose.
00:49:43A partir de demain, le délai expire ce soir,
00:49:45on peut mettre le financement de la Sécurité sociale
00:49:48en oeuvre par ordre.
00:49:49Il faut donner ce projet de loi au nouveau Premier ministre,
00:49:52ça mérite d'attendre quelques jours.
00:49:54La première tâche serait d'imposer un projet de loi
00:49:57qui a été rejeté par l'Assemblée.
00:49:59Pour ceux qui nous regardent, la première tâche
00:50:02de ce futur Premier ministre,
00:50:04ce sera de nommer son gouvernement, bon courage,
00:50:07mais pour l'avis des Français, c'est cette loi spéciale.
00:50:10Là, on est sûrs et certains qu'il n'y aura pas de difficultés
00:50:13que tous les groupes politiques la voteront.
00:50:15Ce sera sans doute le contrat et la condition
00:50:18pour participer au gouvernement.
00:50:20Non, on n'est absolument pas en être sûrs et certains,
00:50:23d'un point de vue constitutionnel, institutionnel et politique.
00:50:26Cette loi est fondamentale pour la continuité de l'Etat,
00:50:30pour prélever les impôts et payer les fonctionnaires.
00:50:33En réalité, cette loi n'a que pour vocation
00:50:35que de prolonger l'application de la loi actuelle,
00:50:38du budget actuel.
00:50:39Au moins jusqu'à janvier.
00:50:41Le 31 décembre, en réalité, sans limite.
00:50:43Tant qu'on n'a pas de nouveau budget.
00:50:45Pour toute l'année 2025.
00:50:47La limite, c'est le 31 décembre 2025.
00:50:50Mais politiquement, elle ne contient rien,
00:50:53puisqu'on ne modifie pas la loi pour 2024
00:50:58et on ne peut même pas véritablement amender.
00:51:02Il y a un point d'interrogation qui se pose,
00:51:04et je dis tout de suite que je n'ai pas la réponse,
00:51:07savoir si on peut indexer sur l'inflation.
00:51:09C'est les fameux 300 000 ménages
00:51:11qui rentreraient dans l'impôt sur le revenu
00:51:14avec le retour à 2024.
00:51:16Si le Conseil constitutionnel est saisi,
00:51:18alors il se prononcera à ce moment-là.
00:51:21Mais hormis cette indexation éventuelle sur l'inflation,
00:51:25il n'y a pas de mesures politiques
00:51:27qui peuvent être intégrées dans cette loi.
00:51:29Il n'y aura pas de difficultés politiques au moment du vote,
00:51:32puisque même ça a été un argument repris par ceux qui vous laissent
00:51:36censurer en disant que la loi spéciale,
00:51:38il n'y a pas de soucis, on n'empêchera pas le gouvernement
00:51:41de mettre en place une solution temporaire
00:51:43pour être sûr que tout se passe bien à Noël.
00:51:46Côté RN, côté Nouveau Front populaire,
00:51:48il n'y aura pas de difficultés à voter une loi purement technique.
00:51:52Le paradoxe aussi, c'est que les gagnants de cette loi spéciale,
00:51:55si on regarde, sont les plus riches.
00:51:57Il n'y aura pas le fameux impôt sur les grandes fortunes,
00:52:01les grands groupes, les retraités, les entreprises.
00:52:04Oui, c'est finalement l'arroseur arrosé,
00:52:07en l'occurrence la gauche et la France insoumise,
00:52:09qui avaient été très virulentes,
00:52:11et qui voient toutes les mesures qui avaient été ajoutées
00:52:14ou qu'elles préconisaient du moins,
00:52:17qui sont tombées.
00:52:18En réalité, oui, je pense que ça va être très compliqué.
00:52:21Déjà, c'est compliqué pour Mme Le Pen et le RN
00:52:24d'assumer la responsabilité de la chute du gouvernement Varnier.
00:52:27C'est bien sûr pour laquelle le président Macron
00:52:30a appuyé sur ce point en disant qu'il ne voulait que le chaos,
00:52:33qu'il ne passait pas aux fin de mois des Français,
00:52:36à leur retraite, à leur quotidien.
00:52:38Maintenant, c'est quasiment impossible
00:52:40de s'opposer à la reconduction du budget,
00:52:42parce que là, les institutions sont solides,
00:52:45nous sommes loin d'être un Etat failli.
00:52:47Il y a eu une communication, vous l'avez dit, Elsa,
00:52:50un peu alarmiste, pour ne pas dire très anxiogène,
00:52:53de Michel Barnier et de ses ministres,
00:52:55mais en l'occurrence, si on vote contre cette loi spéciale,
00:52:58là, le spectre de l'Etat failli se profile quand même à l'horizon.
00:53:02On n'a pas tellement la code du point de vue
00:53:04des institutions financières, des agences de notation,
00:53:07et que notre taux d'endettement justifie
00:53:10des taux d'emprunt extrêmement importants.
00:53:12Là, ce serait une véritable catastrophe.
00:53:15Je ne pense pas qu'après avoir joué avec le feu hier,
00:53:18on ait des formations politiques,
00:53:20à la fois du côté des Insoumis et du RN,
00:53:23qui se décident à propager un incendie à ce niveau-là.
00:53:27A ce stade du débat, et on va accueillir nos invités
00:53:30dans à peu près cinq minutes, comment vous voyez la suite ?
00:53:33Est-ce qu'après cette prise de parole,
00:53:35la porte des socialistes est toujours ouverte ?
00:53:38Est-ce que finalement, tout va dépendre du profil choisi ?
00:53:41Est-ce qu'on peut imaginer une voie de passage
00:53:44avec cet accord de non-censure encore discutable,
00:53:48encore possible ?
00:53:49Je pense qu'il y a eu un mot très important
00:53:51dans ce qu'a évoqué le président,
00:53:53c'est un mot qui n'avait jamais été prononcé
00:53:56et qui, à mon avis, a rarement été prononcé
00:53:58dans l'histoire de la Ve République,
00:54:00c'est le gouvernement d'intérêt général.
00:54:03Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:54:04C'est peut-être l'Union nationale, non ?
00:54:06L'Union nationale, d'intérêt général...
00:54:09Il a dit dans l'arc républicain,
00:54:11on sait que les contours sont les Insoumis et le RN.
00:54:13Est-ce que ça veut dire que, parmi toutes les hypothèses
00:54:16que nous avons évoquées, il y en a d'autres,
00:54:19ça veut dire qu'il va choisir une de ses personnalités ?
00:54:22Vous avez évoqué François Bayrou et Sébastien Lecornu
00:54:25qui présentaient l'avantage d'être consensuels,
00:54:28plutôt que de ne pas pouvoir être censurés tout de suite
00:54:31par la gauche ou par le RN,
00:54:32mais ils présentent un problème,
00:54:34c'est qu'ils sont trop proches du président de la République,
00:54:37trop issus du serail macroniste.
00:54:39Basile Danard-Casneuve, il est trop à gauche.
00:54:42Bruno Retailleau, trop à droite.
00:54:44Est-ce qu'un gouvernement d'intérêt général
00:54:46ne s'est pas incarné par une personnalité
00:54:48qui se situe dans cette perspective d'intérêt général
00:54:51au-dessus des partis, au-dessus des intérêts partisans
00:54:54et donc une personnalité qui, finalement,
00:54:56a défaut d'être apolitique.
00:54:58On a cité quelques noms.
00:55:00Thierry Breton, mais qui est quand même un peu partisan.
00:55:03François Villeroy de Gallo ?
00:55:04Le gouverneur de la Banque de France.
00:55:06On peut revenir sur une option évoquée,
00:55:08même si elle avait fait pchit ou long feu,
00:55:11c'est Thierry Baudet, le président du Conseil.
00:55:13Vous pouvez en imaginer.
00:55:15Il y a eu beaucoup de cas en Italie,
00:55:17il y a eu quatre gouvernements techniques,
00:55:19mais on n'est pas sur le même système institutionnel.
00:55:22On n'a pas le Mario Monti français.
00:55:24On pourrait le trouver.
00:55:25Villeroy de Gallo, ça pourrait être lui,
00:55:27mais ce n'est pas Villeroy de Gallo,
00:55:29c'est la structure du jeu parlementaire
00:55:32qui, contrairement à l'Italie, en crise,
00:55:34ne permet pas de coalition
00:55:36et ne permettrait pas à un tel gouvernement technique
00:55:39de survivre, du moins, dans ce qu'on a vu jusqu'ici.
00:55:41Votre regard sur le gouvernement technique
00:55:44ou peut-être un Premier ministre technique
00:55:46qui n'appartiendra à aucune famille politique,
00:55:49est-ce qu'il aurait les coups des plus franches
00:55:52pour négocier des majorités ?
00:55:53Je rejoins David Ravaudallon sur l'interrogation,
00:55:56je le disais, de la signification
00:55:58d'un gouvernement d'intérêt général.
00:56:00Est-ce qu'il faut une personnalité
00:56:02qui ne soit pas dans le serrail politique
00:56:05pour permettre d'apaiser, justement,
00:56:08la conflictualité politique ?
00:56:10Il y a différents types de personnalités
00:56:12qui ont été citées, on peut en rajouter d'autres,
00:56:15Jean-Marc Sauvé, par exemple,
00:56:17qui a une longue expérience de l'Etat
00:56:19et une expérience politique,
00:56:20mais qui n'est pas associée à une famille politique.
00:56:23D'un autre côté, c'est là tout le paradoxe,
00:56:26c'est qu'on vit un moment de politique très intense
00:56:29et il faut, justement, connaître
00:56:31le fonctionnement de la vie politique
00:56:33pour pouvoir démêler la crise parlementaire
00:56:36dans laquelle nous sommes plongés.
00:56:38Donc, je ne suis pas certain
00:56:41que le moment soit déjà venu
00:56:43d'aller vers ce type de gouvernement technique.
00:56:48Si gouvernement d'intérêt général,
00:56:50c'était gouvernement technique,
00:56:52je ne pense pas que le moment soit venu.
00:56:54Il faut une personnalité
00:56:56qui a une légitimité politique.
00:56:58Michel Barnier, c'était le cas,
00:57:00mais je maintiens que son problème était
00:57:02qu'il était issu d'un parti qui ne correspondait pas
00:57:04à la volonté électorale exprimée dans les élections.
00:57:07Le mot de la fin, Elsa Mondingava.
00:57:09Qu'est-ce qui va se passer dans les prochains jours ?
00:57:12Ce qui est facile avec un gouvernement
00:57:14d'intérêt général, c'est que personne peut être contre.
00:57:17Je ne connais pas une personnalité politique
00:57:20d'un gouvernement d'intérêt général.
00:57:22C'est une facilité de langage en disant
00:57:24que ceux qui refuseront de participer
00:57:26à ce gouvernement d'intérêt général,
00:57:28c'est parce qu'ils n'ont pas de bon sens,
00:57:30parce qu'ils ne veulent pas le bien des Français.
00:57:33C'est une formule qui est belle,
00:57:35mais derrière, c'est plus compliqué
00:57:37de les forces politiques de se mettre d'accord.
00:57:39Prochain jour, avec le week-end de Notre-Dame,
00:57:42on pense nominations lundi ou mardi.
00:57:44Il faut peut-être un miracle avec le week-end de Notre-Dame.
00:57:47J'imagine qu'Emmanuel Macron aura dans Notre-Dame
00:57:50des pensées pour trouver la solution miracle.
00:57:53Un annonce de Premier ministre,
00:57:55tout le monde dit l'important, c'est le quoi.
00:57:57C'est le qui qui va arriver dans les prochains jours.
00:58:00L'incarnation en politique, c'est comme ça que ça fonctionne.
00:58:03Merci beaucoup. On s'arrête là.
00:58:05Merci infiniment d'être venu commenter à chaud
00:58:08cette première prise de parole présidentielle
00:58:11après la chute du gouvernement Barnier.
00:58:13On va réécouter le chef de l'Etat
00:58:15avant d'accueillir nos invités politiques.
00:58:17A partir d'aujourd'hui,
00:58:19c'est une époque nouvelle qui doit commencer,
00:58:21où tous devront agir pour la France
00:58:24et où il faudra bâtir des compromis nouveaux.
00:58:27C'est pourquoi je nommerai dans les prochains jours
00:58:30un Premier ministre.
00:58:31Je le chargerai de former un gouvernement
00:58:33d'intérêt général, représentant toutes les forces politiques
00:58:37d'un arc de gouvernement qui puisse y participer
00:58:40ou à tout le moins qui s'engage à ne pas le censurer.
00:58:42Voilà donc le chef de l'Etat,
00:58:44gouvernement d'intérêt général,
00:58:46un chef de l'Etat que vous avez, évidemment,
00:58:49écouté très attentivement ce soir.
00:58:52Quatre députés, trois sur ce plateau.
00:58:55Bonsoir, Marie Lebec.
00:58:56Merci d'être là, députée Ensemble pour la République des Yvelines.
00:59:00Bonsoir, Jean-Didier Berger.
00:59:02Bienvenue, députée droite républicaine
00:59:04des Hauts-de-Seine. Bonsoir, Chloé Riddel.
00:59:06Merci d'être là.
00:59:07Eurodéputée socialiste, porte-parole du Parti socialiste.
00:59:11Nous serons avec Daniel Obono plus tard dans la soirée,
00:59:14avec Marco Pommier.
00:59:15Et nous sommes également avec un député siotiste,
00:59:18pardonnez-moi, on va me le dire à l'oreillette,
00:59:20comme vous arrivez dans le plateau en direct,
00:59:23M. Bartholomé Lenoir. Merci.
00:59:25Et mes excuses, bienvenue à vous.
00:59:28Chloé Riddel, vous faites partie, selon le chef de l'Etat,
00:59:32du Front anti-républicain.
00:59:34Comment vous jugez, au fond,
00:59:36la responsabilité qui vous est imputée dans cette censure ?
00:59:40Cynisme, perte de repère ?
00:59:42Le chef de l'Etat n'a pas mâché ses mots.
00:59:44Allons contre de la gauche et du Parti socialiste, ce soir.
00:59:48On sentait une forme d'amertume chez le chef de l'Etat,
00:59:51qui, peut-être pour la première fois de sa vie,
00:59:53ou de sa vie politique, à tout le moins,
00:59:55se rend compte qu'il ne peut pas éternellement passer en force.
00:59:59Il faut écouter les autres.
01:00:01Si vous écoutez Emmanuel Macron, vous n'êtes pas d'accord avec lui,
01:00:04vous n'êtes pas prêts à vous asseoir sur vos convictions,
01:00:07vous créez le chaos.
01:00:09Nous avons censuré ce gouvernement, nous nous en sommes expliqués.
01:00:12Nos propositions pour enrichir le budget de la Sécurité sociale
01:00:16n'avaient été prises en compte ni même écoutées.
01:00:18Donc, si vous voulez, il faut qu'il devienne un homme de compromis.
01:00:22Les députés qui sont fidèles à Macron ne font pas partie.
01:00:25Il parle d'intérêt général, ce soir.
01:00:27Un gouvernement d'intérêt général.
01:00:29Les débats budgétaires n'ont fait aucun compromis.
01:00:32Emmanuel Macron ne peut pas être dans une logique de mon programme,
01:00:36rien que mon programme.
01:00:37Il a parlé de compromis, il n'a pas parlé de son programme.
01:00:40Je pense que ce soir, il est fait une ouverture
01:00:43à la proposition qui est la nôtre
01:00:45d'avoir un gouvernement de gauche,
01:00:48nous voulons qu'un Premier ministre de gauche
01:00:50soit nommé, donc nous l'encourageons à le faire,
01:00:53mais qui s'appuie sur un accord de non-censure pour gouverner
01:00:57avec l'ensemble des forces.
01:00:58Il a parlé de cette idée d'un gouvernement de non-censure
01:01:02pour gouverner 149-3.
01:01:03Il ne l'a pas dit comme Boris Vallaud,
01:01:05le président du groupe PS,
01:01:07mais on sentait qu'il y avait une volonté
01:01:09de dessiner une autre forme de majorité
01:01:11pour éviter l'instabilité.
01:01:13Marie Lebec, il rassure les Français,
01:01:15mais il a l'air d'en dur
01:01:17contre ceux qu'il appelle, au fond, les artisans du chaos.
01:01:20Pour résumer.
01:01:21On ne peut que s'étonner, et j'accarerais pas
01:01:24à Anne-Marie Riddell, parce qu'elle n'a pas participé
01:01:27aux votes hier, mais je crois qu'on ne peut que s'étonner
01:01:30du choix très surprenant d'avoir une alliance
01:01:34entre l'extrême-droite et la gauche sous toutes ses formes,
01:01:37de l'extrême-gauche à la gauche de gouvernement,
01:01:40des conséquences que ça implique,
01:01:42on ne peut pas non plus les ignorer,
01:01:44du message que ça envoie à nos partenaires européens
01:01:47et sur la scène internationale.
01:01:49Je voudrais quand même dire qu'on soit d'accord ou pas
01:01:52avec la décision du chef de l'Etat,
01:01:54qu'on soit d'accord ou pas avec Michel Barnier.
01:01:57Les questions qui me sont remontées hier,
01:01:59c'est une forme d'incompréhension totale
01:02:02de militants, de sympathisants,
01:02:04de gens qui ont nos coordonnées,
01:02:05parce que nous sommes parlementaires,
01:02:08sur le résultat de ce vote,
01:02:09sur ce que ça allait générer, à la fois,
01:02:12sur cette alliance des contraires,
01:02:14sur les conséquences pour le pays,
01:02:17pour leurs cas particuliers,
01:02:19qu'est-ce que ça importe ?
01:02:20Je trouve que le chef de l'Etat...
01:02:22Sur la suite, on est un peu sur notre fin.
01:02:25C'est-à-dire qu'on disait,
01:02:26soit il annonce un Premier ministre,
01:02:28soit il donne un calendrier précis.
01:02:30On est effectivement face à celui,
01:02:34qui est à l'origine de toute cette instabilité sans dissolution.
01:02:37On n'aurait pas forcément ces blocages à l'Assemblée.
01:02:40Est-ce que vous n'avez pas un peu de frustration
01:02:43de vous dire qu'il n'a fait qu'expliquer
01:02:45sa lecture de cette censure ?
01:02:47Cette explication est nécessaire,
01:02:49parce qu'elle contribue aussi à rassurer.
01:02:51Après, il a donné des éléments de calendrier,
01:02:54sur le passage de la loi spéciale,
01:02:56la constitution prochaine d'un gouvernement,
01:02:58la concertation avec l'ensemble des forces politiques
01:03:01par le futur Premier ministre.
01:03:03Après, le chef de l'Etat vous aurait donné tous les détails.
01:03:06Vous auriez dit qu'il arbitre à la place des autres.
01:03:09On connaît un peu la rhétorique et la logique.
01:03:11Il a donné des grandes étapes à venir,
01:03:14des étapes aussi pour l'année prochaine,
01:03:16avec, dès janvier, un nouveau budget
01:03:18aspirant à prendre en compte peut-être davantage
01:03:21les tendances représentées par l'Assemblée nationale,
01:03:24sous réserve que, bien sûr, tout le monde veuille bien y contribuer
01:03:28et accepte de faire des compromis, des concessions.
01:03:30Je crois que ça fonctionne comme ça à l'Assemblée nationale,
01:03:34et au Parlement européen.
01:03:35Il faut juste s'astreindre à le faire volontairement.
01:03:38Je vous demande votre réaction, Jean-Denis Berger,
01:03:41pour les Républicains, dans un instant,
01:03:43mais pour bien sentir la tonalité
01:03:45dans la manière dont il a pointé les responsables,
01:03:48Emmanuel Macron.
01:03:49L'extrême droite et l'extrême gauche se sont unis
01:03:52dans un front antirépublicain.
01:03:55Les députés du Rassemblement national
01:03:57ont choisi de voter une motion de censure
01:04:00qui disait le contraire de leur programme,
01:04:02qui insultait leurs propres électeurs.
01:04:05Ce faisant, ils ont simplement choisi le désordre,
01:04:08qui est le seul projet qui les unit à l'extrême gauche,
01:04:11et cela avec la complicité du reste du Nouveau Front populaire.
01:04:16Non pas pour faire, mais pour défaire,
01:04:19pour créer le désordre.
01:04:20– Voilà, ça restera, au fond, le temps fort de cette allocution.
01:04:24Est-ce que vous attendiez, au fond, très clairement,
01:04:26la lecture du président et les mauvais points distribués
01:04:30au lendemain de la chute de Michel Barnier ?
01:04:33– Je crois qu'il est dans son rôle de pédagogie,
01:04:36après, sur le diagnostic,
01:04:38à part sur le fait que la dissolution est ratée
01:04:42et qu'il y a des conséquences à cela,
01:04:44et ça, on l'avait dit dès le départ.
01:04:46Maintenant qu'on est dans cette situation de blocage institutionnel,
01:04:48il ne fallait pas rajouter du chaos au chaos,
01:04:50et le fait que le Rassemblement national accepte,
01:04:53en trahissant ses électeurs, de voter avec la France insoumise,
01:04:57ça restera pour eux une tâche indélibile sur leur parcours,
01:05:03et je pense qu'il y a beaucoup de Français qui leur en voudront énormément.
01:05:06Mais il y a une autre ambiguïté qu'il faut souligner,
01:05:09c'est celle du Parti socialiste,
01:05:10parce que le Parti socialiste, qui hier, dans la bouche de Boris Vallaud,
01:05:13dit, ne vous inquiétez pas, amis de la France insoumise
01:05:17et des écologistes, nous ne changerons pas d'alliance,
01:05:20nous ne trahirons pas, nous n'irons pas
01:05:22avec les partis républicains.
01:05:25C'est quand même particulièrement grave de tenir ce double discours,
01:05:28d'un côté, de dire, comme vous venez de le dire,
01:05:30Mme l'eurodéputée, nous sommes prêts à participer
01:05:33à un gouvernement rassemblant des bonnes volontés, etc.,
01:05:36et de l'autre, de dire, nous, jamais.
01:05:39Et d'ailleurs, vous dites, nous n'avons pas été écoutés.
01:05:41Vous n'avez pas bien compris notre discours.
01:05:43Personnellement, moi, j'étais présent,
01:05:46donc je pense que mes oreilles fonctionnent très bien.
01:05:49Et puis, il y a tous les répétés.
01:05:51Je peux vous répondre, mais peut-être...
01:05:53On a tous suivi en direct sur LCP ce débat de censure,
01:05:56on ne va pas refaire le débat de censure d'hier.
01:05:59On ne peut pas, au premier jour de la nomination
01:06:01de Michel Barnier, dire, nous, on s'en fout du programme,
01:06:04on s'en fout de ce qui va être proposé,
01:06:06on se fiche complètement du budget, mais on votera la censure,
01:06:10quoi qu'il arrive, et ensuite, dire qu'on vote la censure,
01:06:13c'est parce qu'on n'a pas été écoutés.
01:06:15Vous répondez rapidement, puis on va aller voir
01:06:17dans le camp de Marine Le Pen.
01:06:19Le Premier ministre Barnier n'avait pas été censuré,
01:06:21et ensuite, nous avons de bonne foi fait adopter
01:06:24de nombreux amendements lors de cette discussion parlementaire,
01:06:27notamment grâce aux voix du MoDem,
01:06:29et nous avons censuré puisqu'un 49.3 a été déposé
01:06:33et que ça balayait, par le même geste,
01:06:36tous ces progrès et ces enrichissements
01:06:38que nous avions obtenus en travaillant sur ce budget.
01:06:41Vous refusez la CMP conclusive.
01:06:43On ne refait pas le match.
01:06:44Un accord de non-censure, après la censure,
01:06:46n'est pas compris par la droite.
01:06:49Sur l'accord de non-censure, ce que nous proposons,
01:06:52c'est qu'Emmanuel Macron tienne enfin compte
01:06:54du résultat des élections du 7 juillet.
01:06:56Il a d'abord essayé de passer en force
01:06:58avec un gouvernement non représentatif
01:07:01porté par M. Barnier, qui se tournait vers l'extrême droite.
01:07:04Là, il faut qu'il se tourne vers la gauche
01:07:06et qu'un Premier ministre de gauche puisse gouverner
01:07:09grâce à un accord de non-censure
01:07:11avec les forces républicaines dont vous faites partie.
01:07:14Sans LFI, est-ce que vous êtes prêt à vous affranchir
01:07:17ou est-ce que M. Barnier, dès le mois de juillet,
01:07:20a dit qu'il pouvait évoluer vers un soutien sans participation ?
01:07:23Vous avez la garantie ?
01:07:24Pourquoi avoir voté contre le gouvernement ?
01:07:27Pourquoi avoir voté contre le gouvernement ?
01:07:29Pourquoi il ne le redirait pas là ?
01:07:31Nous, ce que nous posons, c'est que la France insoumise
01:07:34fait partie du Front républicain.
01:07:36Des élus de la France insoumise ont retiré leur candidature
01:07:39au profit, y compris de candidats du groupe EPR ou du groupe LR.
01:07:43Ils font partie du Front républicain.
01:07:45Un gouvernement tiré...
01:07:46Il doit être dans l'évolution autour de l'accord de non-censure.
01:07:50...des socialistes aux républicains,
01:07:52avec un Premier ministre de gauche.
01:07:54Vous voulez l'arrêter aux macronistes ?
01:07:56Le gouvernement doit être un gouvernement de gauche,
01:07:59minoritaire, comme l'a été le gouvernement avant de M. Maddale,
01:08:02mais sans ministre insoumis.
01:08:04On est souverain au bloc central, et ça va dans les deux sens.
01:08:07On est prêts aux compromis, mais il faut qu'en face...
01:08:10On va en discuter.
01:08:12Je suis persuadée que, sur des sujets
01:08:14limités, mais quand même utiles pour les Français,
01:08:17sur le logement, sur la justice fiscale,
01:08:19sur la lutte contre les réchauffements climatiques,
01:08:22on peut s'entendre.
01:08:23On a voté à l'unanimité le rejet de l'accord Mercosur.
01:08:26Il y a des sujets sur lesquels nous pouvons nous entendre.
01:08:29Je voudrais qu'on puisse faire intervenir
01:08:31Bartho Le Mélenoir, député siotiste.
01:08:33Quel est votre regard sur cette allocution présidentielle
01:08:37très sévère à l'égard du Rassemblement national
01:08:40et de son choix de censurer le gouvernement de Michel Barnier ?
01:08:44Vous avez... C'est effectivement très sévère.
01:08:46Il est président de la République et on assiste à une irresponsabilité.
01:08:51C'est-à-dire qu'il met avec son bras, il met tout de suite,
01:08:54ça, à la poubelle, le RN et 11 millions de téléspectateurs,
01:08:57j'allais dire de votants, d'électeurs.
01:09:00Vous vous rendez compte ?
01:09:02C'est profondément, je trouve, son discours irrespectueux
01:09:06de sa fonction qui doit respecter tous les Français,
01:09:09peu importe leur vote.
01:09:10Donc ça, je trouve ça profondément irrespectueux.
01:09:14Il n'est en plus totalement pas à la hauteur
01:09:16parce qu'il est dans la diabolisation absurde
01:09:20et complètement ridicule.
01:09:22D'ailleurs, c'est très intervençant de voir les débats sur votre plateau,
01:09:26mais on voit très bien, en réalité,
01:09:28que le tout sauf RN est une posture politique
01:09:33pour conserver son poste.
01:09:36On assiste maintenant aux LR qui sont prêts à dire
01:09:40qu'il faut faire un accord de gouvernement
01:09:43avec le PS.
01:09:44Non, mais...
01:09:45Ils ont dit qu'ils ne censureraient pas forcément.
01:09:48Vous, si c'est un Premier ministre de gauche,
01:09:52vous censurez, sans hésiter ?
01:09:54On va attendre de voir ce qui se passe,
01:09:57mais s'il y a une hausse d'impôts et comme,
01:09:59s'il y a des hausses d'impôts, on censurera.
01:10:02Le propre des socialistes, c'est de faire toujours plus d'impôts,
01:10:05toujours plus de taxes.
01:10:07C'est pour ça que nous, on a censuré.
01:10:08L'argument de dire, le monsieur sur votre plateau,
01:10:11qu'il y a une alliance incroyable,
01:10:13mais qui peut croire qu'il y a une alliance entre LFI,
01:10:16le RN et l'UDR ? C'est une vaste blague.
01:10:18La réalité, c'est que l'alliance, vous l'avez faite dans les urnes.
01:10:22Vous l'avez faite dans les urnes et vous avez empêché...
01:10:25A chaque fois, vous voulez revenir à ce qui s'est passé hier.
01:10:28On essaie de se projeter, parce que les Français sont inquiets
01:10:32de cette instabilité et de cette crise politique
01:10:35qui a des effets déjà dans la vie économique
01:10:37et dans la vie quotidienne des Français.
01:10:39On va aller voir Daniel Obono avec Marco Pommier
01:10:42pour terminer le tour de table des sensibilités politiques.
01:10:45Marco, est-ce que les Insoumis sont prêts à ce soutien
01:10:48sans participation, si l'accord de non-censure voyait le jour ?
01:10:53On va lui poser la question, mais juste avant, Myriam,
01:10:57une réaction à l'allocution d'Emmanuel Macron.
01:10:59L'extrême-droite et l'extrême-gauche
01:11:02se sont unis dans un front anti-républicain.
01:11:04Qu'est-ce que vous lui répondez ?
01:11:06L'extrême-gauche, c'est vous, les Insoumis.
01:11:08Je crois que cette allocution a scandalisé beaucoup de gens.
01:11:12Ce n'est pas un président de la République qui nous parlait.
01:11:15C'est un forcené, arrogant, méprisant et lâche,
01:11:19parce qu'il n'assume absolument pas ses responsabilités
01:11:23et le choix qu'il a fait, lui, de dissoudre l'Assemblée.
01:11:26Il explique aux Français qu'ils sont stupides,
01:11:28pour le dire gentiment, car sa dissolution n'a pas été comprise.
01:11:32Les gens ont très bien compris.
01:11:34Et il a piétiné, tout simplement, leur vote.
01:11:37Le président veut un gouvernement d'intérêt général,
01:11:41mais qui exclut les forces anti-républicaines.
01:11:45Encore une fois, il vous exclut, vous.
01:11:48Avez-vous peur que des socialistes ou des écologistes
01:11:51finissent par entrer dans un prochain gouvernement ?
01:11:54Déjà, rectifier les propos du président de la République.
01:11:58Vous avez mentionné tout à l'heure sa formule
01:12:01renvoyant dos à dos l'extrême-droite, l'ERN,
01:12:04en effet, avec l'extrême-gauche.
01:12:07Je tiens à rappeler aux Français
01:12:09que l'extrême-gauche n'est pas présente à l'Assemblée.
01:12:12Je le déplore, puisque des personnalités
01:12:14comme Olivier Besancenot ou Philippe Poutou
01:12:17seraient très utiles au débat parlementaire.
01:12:19Le Nouveau Front Populaire est une coalition de gauche,
01:12:23radicale, effectivement,
01:12:25et qui a porté pendant les élections
01:12:27un programme que les Français ont jugé utile,
01:12:30tellement que nous avons été mis en tête.
01:12:32C'est ce programme qui a été placé en tête
01:12:35et c'est donc ce programme qui devrait s'appliquer.
01:12:38Le chaos politique dans lequel nous sommes,
01:12:40le chaos économique et social
01:12:42dans lequel Emmanuel Macron a mis ce pays depuis sept ans
01:12:45est le produit du déni de ce vote.
01:12:48Et à la France insoumise, nous continuons à porter ce programme.
01:12:52Nous avons été élus sur le mandat du Nouveau Front Populaire.
01:12:55Et si un gouvernement doit être nommé demain,
01:12:59ça doit être celui du Nouveau Front Populaire.
01:13:01Et nous ferons, comme nous avons fait la démonstration,
01:13:05des discussions parlementaires,
01:13:07feront émerger des majorités.
01:13:10Nous avons réussi à avoir des votes larges
01:13:13sur près de 60 milliards de recettes.
01:13:15Donc c'est tout à fait possible d'engager des discussions,
01:13:18y compris avec des forces du Bloc gouvernemental,
01:13:21je pense au MoDem et à d'autres, qui ont voté nos propositions.
01:13:25Donc, encore une fois,
01:13:26on a là une attitude très méprisante
01:13:28du débat parlementaire,
01:13:30puisque nous avons fait la démonstration
01:13:32de notre sens des responsabilités.
01:13:34Merci, Danielle Obono.
01:13:35Merci à vous, Marco Pommier.
01:13:37Alors, ce que l'on sait ce soir,
01:13:39c'est que le Premier ministre sera nommé dans les prochains jours,
01:13:42sans doute après l'inauguration de Notre-Dame,
01:13:45qu'il fera un gouvernement d'intérêt général
01:13:47et que ce sera lui qui formera cette coalition.
01:13:50Il aura la tâche de consulter.
01:13:52D'après nos confrères de RTL,
01:13:53le président devrait recevoir demain
01:13:56les groupes parlementaires de votre famille,
01:13:58le socle commun, avec, donc, les Républicains,
01:14:01les macronistes, en somme pour la République,
01:14:03et les socialistes. C'était une demande de Boris Vallaud.
01:14:06On a les trois forces qui seront reçues demain à l'Elysée.
01:14:10Ce soir, on veut savoir s'il y a une voie de passage
01:14:12pour que vous puissiez vous entendre.
01:14:14Marie Lebec, cette main tendue des socialistes,
01:14:17vous la prenez ou pas ?
01:14:18Déjà, peut-être parce qu'on est un parti
01:14:20qui a cherché à incarner le dépassement,
01:14:22sur les propos caricaturaux de Bartholomew Le Noir
01:14:25et de Daniel Obono, où on tombe dans les éléments de langage
01:14:28qui font pas progresser le débat.
01:14:30Je combats avec la même force et pas pour les mêmes raisons
01:14:34le RN et la France insoumise.
01:14:35Je comprends qu'on ait des désaccords très forts
01:14:38avec les socialistes, parfois avec les Républicains,
01:14:41on l'a vu pendant les débats budgétaires,
01:14:43mais je crois qu'il y a un petit lien ténu
01:14:46qui nous unit, c'est que, malgré tout,
01:14:48nous partageons les mêmes valeurs sur la vision de la République,
01:14:51sur la vision de ce vers quoi nous voulons faire tendre le pays,
01:14:55sur la vision en termes de réussite de nos enfants,
01:14:58de nos entreprises, de notre pays.
01:15:00Pour bien comprendre,
01:15:01vous pourriez participer à un gouvernement
01:15:03et à une coalition commune ?
01:15:05On a cherché à incarner le dépassement.
01:15:07Je crois qu'il y a des points de désaccord très forts,
01:15:10la retraite, on va pas se mentir,
01:15:12mais je crois qu'il y a des valeurs qui nous unissent,
01:15:15malgré tout, dans notre vision de la République
01:15:17et de ce qu'on peut en faire.
01:15:19Je crois qu'il y a une capacité à dépasser.
01:15:21Après, cette capacité ne tient qu'au fait de dire
01:15:24que c'est pas parce qu'on a un désaccord
01:15:26qu'on doit censurer.
01:15:28Je ne rejoins pas la méthode des socialistes,
01:15:30des écologistes et des communistes
01:15:32avec qui, à l'Assemblée,
01:15:34on travaille plutôt en bonne intelligence.
01:15:36C'est, encore une fois, accepter les désaccords,
01:15:39ça veut dire qu'on ne brandit pas la menace de la censure.
01:15:42C'est un accord de non-censure que propose le PS.
01:15:45La première chose que j'ai à répondre
01:15:47à l'information que vous avez donnée,
01:15:49c'est que le président de la République
01:15:51doit redescendre de son piédestal.
01:15:53Il n'a pas à convoquer que le PS,
01:15:55je ne veux pas prêcher que pour ma paroisse,
01:15:57mais les autres forces du Front républicain.
01:16:00La proposition vient du camp socialiste,
01:16:02en l'occurrence, avant même la censure de Boris Vallaud.
01:16:05Je ne suis pas sa porte-parole,
01:16:07mais je constate, comme nous tous,
01:16:09qu'elle parle d'un programme du nouveau Front populaire.
01:16:12Elle devrait être reçue par le président de la République,
01:16:15comme les communistes et les insoumis.
01:16:17Il y a de la bonne volonté...
01:16:19Il n'y a pas toutes les informations.
01:16:21...mais il y a aussi de la mathématique.
01:16:23Nous, le nouveau Front populaire,
01:16:25184...
01:16:27Vous l'entendez, le discours de Marie de Becq ?
01:16:29Tant mieux, mais nous non plus, notre porte n'est pas fermée.
01:16:32Il faut arrêter de dire où se termine le Front républicain
01:16:36quand toutes les forces du nouveau Front populaire
01:16:38ont joué le jeu du Front républicain.
01:16:41J'ai envie d'héberger.
01:16:42Vous vous représentez la droite.
01:16:44Est-ce que vous vous sentez embarquée
01:16:46dans cette potentielle nouvelle coalition ?
01:16:49Laurent Wauquiez a dit qu'il ne participerait pas à la censure.
01:16:52Il ne censurerait pas le prochain gouvernement
01:16:55des forces républicaines qui pourraient,
01:16:57on va dire, décaler légèrement ou beaucoup,
01:17:00vous verrez, le curseur de la coalition vers la gauche.
01:17:03Si c'était le cas, vous êtes où ?
01:17:05Dans la majorité ? Dans l'opposition ?
01:17:07Il faut rappeler que nous, on n'a jamais rien demandé.
01:17:10On n'avait pas demandé à prendre la tête du gouvernement,
01:17:13parce qu'on a vu qu'on était la clé de déblocage des institutions.
01:17:16Avec Laurent Wauquiez et mes collègues de la droite républicaine,
01:17:20on a pris nos responsabilités alors que ce n'était pas notre agenda,
01:17:23c'était pas notre intérêt d'être dans la lumière à ce moment-là.
01:17:27Si demain, un Premier ministre de gauche ou de centre,
01:17:30comme François Bayrou a été nommé...
01:17:32Avec Michel Barnier, on a proposé
01:17:34un certain nombre de personnalités de gauche de rentrer.
01:17:37Il n'y a que Didier Migaud qui a accepté...
01:17:39On parle de Matignon, c'est différent.
01:17:41Mais que ça soit Bernard Cazeneuve,
01:17:44qui devait être nommé, à un moment donné,
01:17:47qu'est-ce qui s'est passé ?
01:17:48Le Parti socialiste a voté une motion, en son sein,
01:17:52pour dire non, on ne veut pas qu'un de nos élus
01:17:55soit envoyé à Matignon.
01:17:57C'est vrai, c'est le passé.
01:17:58Si c'était Bernard Cazeneuve, vous seriez satisfaites ?
01:18:02C'est un bon candidat pour Matignon ?
01:18:04Ce qu'on fait, en fait, c'est le fond.
01:18:06Le quoi ?
01:18:08Peut-être qu'on peut en parler...
01:18:10C'est clair.
01:18:11Quand vous avez dit non à Bernard Cazeneuve,
01:18:13la dernière fois...
01:18:15On n'a pas dit non.
01:18:16Vous avez voté une motion.
01:18:17C'est une intox.
01:18:18Il y a une motion...
01:18:20On va refaire l'histoire.
01:18:21On a dit qu'on ne censurait personne, à priori,
01:18:24et que ce qui nous intéressait, c'était le programme.
01:18:27Le nom de Bernard Cazeneuve ne figurait pas
01:18:29dans cette résolution.
01:18:31Elle n'était pas fléchée pour adouber Bernard Cazeneuve.
01:18:34Tant que vous n'arrivez pas à vous émanciper
01:18:36de la France insoumise, on n'y arrivera pas.
01:18:39C'est ce qui intéresse les Français.
01:18:41Si demain, on veut faire un accord de non-censure,
01:18:44il faut tenir compte des réalités mathématiques
01:18:46de ce qu'on pèse chacun d'entre nous.
01:18:49Nous, nous avons un programme, vous avez le vôtre.
01:18:51On va arriver avec des demandes.
01:18:53On sait bien qu'il y a des sujets
01:18:55sur lesquels on ne peut pas se mettre d'accord.
01:18:58Sur les sujets migratoires, les Républicains,
01:19:00le Fonds populaire, il y a peu de chances.
01:19:03Mais sur le sujet du logement, sur le sujet de l'écologie,
01:19:06de la lutte contre l'adaptation au réchauffement climatique,
01:19:09sur le sujet du libre-échange,
01:19:11sur l'industrie, on est pour l'arrêt de l'industrialisation.
01:19:14Et après, il faut aussi tenir compte...
01:19:16Quand on entendait les discours de François Mitterrand,
01:19:19on pouvait être très d'accord avec ce qu'il disait.
01:19:22On pèse un certain nombre d'électeurs
01:19:24qui ont envoyé un message pour dire qu'il fallait rétablir...
01:19:28Il y a des sujets de désaccords, on les connaît.
01:19:30Pour bien comprendre, est-ce que le NFP est en train d'exploser ?
01:19:34Est-ce que, franchement, il n'y a pas une évolution très claire
01:19:37depuis que vous tournez la main au Macronisme ?
01:19:40Il y a une divergence de stratégie entre le Parti socialiste,
01:19:43les écologistes et les communistes,
01:19:45qui, pour se mettre au service des Français,
01:19:48ont décidé d'être dans une posture de compromis
01:19:51et d'être pour la négociation d'un accord de non-censure,
01:19:54et la France insoumise, qui, pour l'instant,
01:19:56semble rétif à cette éventualité, et je le regrette,
01:19:59et s'entête à demander une destitution
01:20:02du président de la République qui ne réglera rien
01:20:04à la situation de blocage.
01:20:06Je crois qu'ils entendront raison
01:20:08et qui, à défaut de participer à cette démarche,
01:20:10la soutiendront, en tout cas, ne la censureront pas.
01:20:13C'est la responsabilité qui est la nôtre.
01:20:16L'Assemblée nationale restera telle qu'elle est.
01:20:18Pour l'instant, ça reste assez bloqué.
01:20:20Bartholome Le Noir, comment vous réagissez à ces échanges ?
01:20:24Elles se font, en tout cas, ces tentatives de coalition
01:20:27ou de dialogue sans vous ?
01:20:29J'aimerais poser une question
01:20:30aux députés et les représentants sur le plateau.
01:20:33Est-ce qu'ils préfèrent s'allier avec le Parti socialiste
01:20:36ou le Rassemblement national et le groupe que je représente,
01:20:40l'Union des droites ?
01:20:41Vous avez préféré vous allier avec la France insoumise
01:20:44en votant leur motion de censure
01:20:46plutôt que de soutenir le gouvernement de Michel Barnier.
01:20:49Pas tous en même temps, s'il vous plaît.
01:20:51Vous m'avez posé une question, je vais y répondre.
01:20:54Je pense que votre positionnement, il est très clair.
01:20:57Quand je vous vois, en Commission des finances,
01:21:01voter 60 milliards de taxes supplémentaires
01:21:04avec la France insoumise et le Parti socialiste,
01:21:07j'ai du mal à comprendre comment vous pouvez espérer
01:21:09que nous ou vos propres électeurs puissions nous retrouver
01:21:13dans un parti qui fait tout et n'importe quoi.
01:21:15Pensez-vous que vos électeurs ont voté pour vous,
01:21:18pour avoir le chaos, pour avoir Daniel Obono au gouvernement,
01:21:21pour avoir des gens qui veulent désarmer la police,
01:21:24pour avoir des gens qui veulent faire tout et n'importe quoi
01:21:28en matière culturelle, en matière éducative,
01:21:30en matière sportive ?
01:21:31Franchement, c'est quand même très peu prometteur.
01:21:34Je peux répondre, moi.
01:21:36Vous laissez répondre. Allez-y.
01:21:37En fait, on a une...
01:21:39Vous savez, si il y a bien des gens qui sont bien placés
01:21:42pour savoir que vous et M. Surti, vous n'êtes pas des gens fiables,
01:21:45c'est bien les Républicains, vous voyez.
01:21:48Allez-y, M. Lenoir.
01:21:49Ce à quoi on assiste, c'est que, M. le député,
01:21:54vous préférez vous allier avec le Parti socialiste,
01:21:57qui est membre du LNFP,
01:21:59et qui est, du coup, allié objectif de la France insoumise
01:22:03plutôt qu'avec le Rassemblement national et l'UDR.
01:22:07En fait, ça montre très bien...
01:22:09On n'a jamais eu de compromission d'alliance avec qui que ce soit.
01:22:12Je vous ai laissé parler, monsieur.
01:22:15Vous et vos élus qui ont voté avec la France insoumise.
01:22:18C'est pas simple à distancer. Allez-y terminer, s'il vous plaît.
01:22:21Donc, il y a, si vous voulez, le fait politique
01:22:24qu'il faut retenir, c'est qu'on voit très bien aujourd'hui
01:22:27que le Bloc central est en train de se constituer
01:22:30et que les LR...
01:22:31Et je l'ai vu hier, ça m'a profondément choqué.
01:22:34J'ai vu le groupe LR se lever
01:22:36après le discours de Gabriel Attal et applaudir.
01:22:40Et là, j'ai compris que c'était une seule et même pièce
01:22:43et que vous accusez...
01:22:45Dans le groupe UDR, on n'a voté aucune hausse d'impôts.
01:22:49Et vous avez proposé un budget... Monsieur, vous êtes de droite.
01:22:52Vous avez proposé un budget en hausse de 40 milliards d'impôts
01:22:56avec des hausses de dépenses publiques
01:22:59en valeur de plus de 50 milliards d'impôts.
01:23:01Vous n'êtes plus de droite.
01:23:03Il est censuré par le NFP
01:23:07et le Rassemblement national ce soir.
01:23:10Justement, on va terminer par ça.
01:23:12Déjà, vous voulez réagir ? Est-ce que la porte est ouverte ?
01:23:16Est-ce que vous voyez ce que vous dessinez ?
01:23:18Il y a quand même une méthode qui est claire,
01:23:21c'est qu'il y aura d'abord un Premier ministre
01:23:23et ensuite, il verra ce qu'il serait possible
01:23:26à partir de demain à l'Elysée.
01:23:28C'est la méthode et elle est nouvelle
01:23:30par rapport à la dernière fois.
01:23:31Sur ceux qui sont favoris,
01:23:33il y a vraiment deux types de Premiers ministres.
01:23:36Il y a Bernard Cazeneuve, c'est un profil,
01:23:38ce n'est pas forcément lui, socialiste.
01:23:40François Bayron, centriste, plutôt centre-gauche.
01:23:43Il y a deux autres profils, un macroniste, Sébastien Lecornu,
01:23:47et quelqu'un plus à droite, les Républicains, Bruno Retailleau.
01:23:50Ca fait deux camps.
01:23:52Il faut choisir dans le premier ou dans le deuxième.
01:23:54Vous pouvez me faire une réponse sans langue de bois.
01:23:57Ce serait sympa, Marie Lebec.
01:23:59C'est le choix du président de la République,
01:24:02ça fait très langue de bois, mais c'est la réalité.
01:24:04Vous êtes députée, ça va se passer dans l'hémicycle.
01:24:07Bien sûr, je pense que le choix du Premier ministre,
01:24:10c'est moins tant la tendance, la coloration politique
01:24:14que sa capacité à entraîner les autres forces politiques.
01:24:18Ca dépendra effectivement de ce qu'il proposera.
01:24:21D'ailleurs, ce qu'il proposera à la fois sur le front
01:24:24et ce qui sera débattu dans les prochaines semaines.
01:24:27Ca donnera l'ordonnancement, un petit peu.
01:24:30Nous, je pense que depuis le début,
01:24:31sous la présidence de Gabriel Attal,
01:24:34on a toujours essayé d'être force de proposition.
01:24:36On a fait d'abord sur le fond, cet été.
01:24:39On veut bien travailler sur la question de la méthode
01:24:41pour avancer dans l'intérêt des Français.
01:24:44-"Merci beaucoup, c'est la cloche qui sonne,
01:24:46merci, affranchissez-vous", vous dit Gabriel Attal.
01:24:49On verra si vous le faites ou pas vis-à-vis des Insoumis.
01:24:52On va continuer à discuter. Ca marche.
01:24:55En tout cas, à l'Elysée et bientôt à Matignon,
01:24:57quand le Premier ministre sera nommé dans les prochains jours.
01:25:01Merci à vous de nous avoir suivis.
01:25:03Merci d'être venu réagir à cette première prise de parole
01:25:06d'Emmanuel Macron. Très belle soirée sur LCP.