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Regardez Lenglet-Co avec François Lenglet du 03 juin 2024

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Transcription
00:00 *Générique*
00:03 Il est 7h36, L'Anglais Quo avec vous, François Langley, bonjour !
00:05 Bonjour à tous !
00:06 La note financière de la France a donc été dégradée comme attendu et le monde continue de tourner.
00:11 Oui, pas de conséquences à court terme. D'abord parce que, comme vous le dites, c'était attendu.
00:16 Les mauvais chiffres de nos finances publiques pour 2023-2024 sont connus depuis plusieurs mois.
00:22 Ensuite, la France est dans l'union monétaire, ça nous protège, nous profitons de la bonne réputation des autres.
00:29 C'est l'avantage du passager clandestin, il voyage mais il ne paye pas son billet.
00:34 Est-ce que ça veut dire pour autant que c'est un événement sans importance ?
00:36 Non, je ne dirais pas cela. Parce que cette dégradation, ce n'est pas tant un problème en elle-même que par ce qu'elle révèle.
00:44 L'amenuisement progressif de nos marges de manœuvre budgétaire.
00:47 Le coût annuel de la dette, c'est-à-dire les charges d'emprunt que nous payons chaque année à nos créanciers,
00:52 représente une cinquantaine de milliards.
00:55 Ça sera bientôt 70 selon les projections les plus raisonnables.
00:59 70 au moment même où nous nous trouvons face à un mur d'investissement.
01:04 Alors de quoi nous parlez-vous exactement François ?
01:06 Il y a trois défis, trois défis considérables.
01:09 Et je ne parle même pas d'une nouvelle pandémie qui est possible quand même,
01:13 et dont la probabilité est même renforcée en Europe par le changement climatique.
01:17 Premier défi, se réarmer pour faire face au risque de guerre le plus élevé depuis une génération et demie.
01:23 On parle pour la seule France de dizaines de milliards d'euros.
01:27 Deuxième défi, décarboner l'économie et nous adapter au changement climatique.
01:32 60 milliards d'euros par an, c'est le rapport Pisani-Maffouz qui le dit.
01:37 Troisième défi le plus lourd, l'évolution de la démographie.
01:40 Que vient faire la démographie là-dedans ?
01:43 Elle affecte nos finances publiques de deux façons.
01:45 D'abord sur les dépenses, à cause du vieillissement, qui augmente la charge des retraites,
01:51 celle de la santé et peut faire exploser notre sécurité sociale.
01:55 Ensuite, et c'est encore plus sérieux, sur les recettes.
01:59 - Les recettes sont les impôts et les cotisations sociales.
02:01 - Oui, oui, et en bonne logique, ils sont proportionnels au nombre de personnes qui travaillent.
02:07 Moins d'actifs, c'est moins d'heures travaillées, donc moins de croissance,
02:11 donc moins de recettes fiscales et sociales.
02:14 Or, la pente démographique inéluctable de l'Europe va faire diminuer le nombre des personnes en âge de travailler au profit des seigneurs.
02:23 - Dans quelle proportion ?
02:24 - 2024, pour la première fois de son histoire, l'Europe va voir le nombre de ses habitants diminuer.
02:32 Première fois de son histoire en temps de paix.
02:34 Pour la population active, l'inflexion a déjà eu lieu.
02:37 C'était en 2011, il y avait en Europe 270 millions d'actifs, il n'y en a plus que 261 millions.
02:45 On n'est pas loin en Europe de perdre un million d'actifs par an.
02:49 - C'est énorme.
02:50 - C'est le seul continent qui connaît cette tendance sur la planète.
02:54 Partout ailleurs, la population active augmente.
02:57 La France est un peu privilégiée dans cette évolution, parce qu'elle est un peu plus lente chez nous qu'ailleurs, mais tout aussi inéluctable.
03:03 - Et donc tout ce que vous nous décrivez nous ramène à la dette.
03:05 - Bien sûr ! Si on résume, nous nous dirigeons vers des temps où les recettes seront plus faibles,
03:10 alors que les dépenses vont être beaucoup plus lourdes.
03:13 - Effet de ciseaux, c'est une bonne raison pour mettre des noisettes de côté, ou au moins pour ne pas laisser les finances publiques hors de contrôle comme elles le sont devenues.
03:22 - Merci beaucoup François Langlais.

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