Regardez Lenglet-Co avec François Lenglet du 27 juin 2024.
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00:00RTL 7h36, bonjour François Lenglet.
00:06Bonjour à tous.
00:07L'annonce de la dissolution à l'Assemblée a mis à l'arrêt littéralement toute une partie de l'économie française.
00:13C'est vrai. Le climat de la psychologie collective, vous savez, c'est essentiel pour l'activité de l'économie.
00:18La psychologie, bon, ce sont les anticipations, la façon dont les acheteurs, les consommateurs se projettent dans l'avenir,
00:25leurs espoirs de gains ou leurs craintes de pertes.
00:28Avant la dissolution, bon, le climat n'était pas folichon, mais il n'y avait pas une incertitude aussi forte qu'aujourd'hui.
00:3435% des patrons de PME considèrent que la stabilité politique sera un sujet majeur dans les temps qui viennent.
00:41C'est la CPME qui nous le dit.
00:43Quels sont les secteurs les plus exposés ?
00:45Le domaine où l'impact est le plus fort, c'est l'immobilier.
00:48Selon les professionnels, l'activité a pris un sérieux coup.
00:51Le réseau L'Adresse, par exemple, indique que 48% des agences ont constaté un changement de comportement significatif des acheteurs,
00:59qui diffèrent leurs projets.
01:01Ce sont à la fois les investisseurs qui attendent de voir les changements de fiscalité,
01:06et aussi les ménages qui achètent pour se loger.
01:08C'est le paradoxe, l'immobilier, c'est le domaine où on prend une décision pour longtemps,
01:13et pourtant, c'est aussi l'un des plus réactifs à la psychologie.
01:17Dites-moi, on espérait pourtant la reprise, non ?
01:19C'est vrai, et il y avait une petite amélioration avec les espoirs de baisse de taux,
01:23mais les événements politiques l'ont cassé net.
01:26Et d'ailleurs, c'est toute la filière du bâtiment et de la rénovation, les artisans,
01:31qui subissent évidemment le coup d'arrêt, parce que leur activité est liée au rythme des transactions.
01:35Voilà plusieurs années que les carnets de commandes étaient pleins,
01:38leur horizon se rétrécit avec les conséquences que ça peut avoir demain sur l'emploi.
01:43On imagine quand même que l'industrie est moins touchée, non ?
01:47Oui, alors le plus nerveux, c'est le secteur des énergies renouvelables,
01:51en particulier celui des éoliennes, parce que les responsables redoutent, je cite,
01:55« une casse industrielle ». Pourquoi ?
01:58Parce que le Rassemblement National, en tête dans les sondages,
02:01envisage de stopper installations et projets en cours.
02:04Il les juge, je cite encore, « moches et inutiles ».
02:08Le RN parait plutôt sur le nucléaire, on le sait.
02:11Le parc éolien, il a quand même produit 10% de notre électricité l'année dernière,
02:15et il emploie quelques 28 000 personnes,
02:18avec la construction des engins eux-mêmes, et puis leur maintenance.
02:22Le solaire, c'est pas plus flambard, pour les mêmes raisons.
02:24En fait, c'est toute l'industrie de la transition écologique.
02:27180 000 personnes, selon la Fondation Jean Jaurès, qui est dans le bleu aujourd'hui.
02:32Est-ce qu'on constate un impact sur le tourisme, par ailleurs ?
02:35Encore un peu tôt pour le dire, mais il est possible qu'il apparaisse
02:39si la situation politique se complique, en cas de blocage institutionnel,
02:43manifestation et ou de grève.
02:45Le tout intervenant, je me permets de le rappeler,
02:48alors que les JO ont déjà fait chuter les intentions de voyage en France,
02:52pour le mois de juillet.
02:54Les touristes doutent, bien sûr, perturbations, encombrements, etc.
02:58Air France évoque même un effet repoussoir des JO.
03:01Les arrivées internationales sont prévues à moins 15% sur juillet,
03:05et les réservations d'hôtels, pour la première partie du mois,
03:08sont à 60% seulement de l'année dernière.
03:11Il reste une question, et les consommateurs français dans tout ça ?
03:14Les soldes démarraient hier, dans un climat qui,
03:17si on écoute les professionnels de l'habillement,
03:20n'était déjà pas très favorable.
03:22Il y a fort à parier que l'incertitude pèse aussi sur la proportion
03:25des Français à dépenser, à cause des interrogations
03:28sur la politique fiscale du prochain gouvernement.
03:31Merci beaucoup François Langley.