Regardez Lenglet-Co du 13 février 2024 avec François Lenglet.
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00:02 RTL matin.
00:06 RTL 7h35, Langley Co avec vous, François Langley.
00:10 Bonjour à tous.
00:11 François, le bonus écologique pour les voitures électriques va être très sérieusement raboté.
00:16 Oui, la subvention d'Etat va passer de 5000 à 4000 euros pour un véhicule hybride ou électrique.
00:22 Elle restera toutefois à 7000 euros pour les ménages à revenus modestes.
00:25 Autre innovation, le bonus est carrément supprimé pour les voitures de collaborateurs, vous savez, achetées par les entreprises.
00:32 Quant à la prime de conversion, c'est-à-dire l'aide versée par l'Etat quand on met au revu une voiture ancienne pour en acheter une neuve,
00:39 elle est supprimée pour les voitures thermiques à carburation et réduite de 1000 euros pour les véhicules électriques.
00:46 Alors dites-nous, les scooters électriques, l'ancien ministre Clément Beaune avait évoqué l'éventualité qu'ils bénéficient eux aussi d'un bonus.
00:52 Oui, mais Clément Beaune n'est plus ministre et son idée ne lui a pas survécu.
00:57 Les scooters n'auront pas de bonus.
00:59 Pourquoi un tel coup de rabot ?
01:01 Parce que le succès du leasing auto est tel, c'est jusqu'à 13 000 euros de subvention par ménage quand même,
01:07 qu'il a dévoré les marges de manœuvre budgétaires.
01:10 On avait prévu 20 000 ou 25 000 dossiers, il y en aura finalement 50 000 pour plusieurs centaines de millions d'euros.
01:17 Or, l'enveloppe totale pour le soutien à la voiture électrique, elle est fixée, elle est d'un milliard et demi cette année.
01:23 Il a donc fallu compenser.
01:25 Et honnêtement, ce n'est pas anormal.
01:28 C'est donc normal de baisser ses aides ?
01:30 Oui, en période où on doit faire des économies, oui.
01:32 Et c'est fait de façon assez juste.
01:34 Les aides pour les entreprises et les ménages aisés sont réduites, celle des ménages modestes ne bouge pas.
01:39 J'observe d'ailleurs que dans un pays comme l'Allemagne, le bonus auto a été purement et simplement supprimé
01:46 pour des raisons budgétaires aussi.
01:48 Franchement, les Français ne sont pas à plaindre.
01:50 Mais est-ce que tout cela ne va pas avoir des effets regrettables sur nos constructeurs autos en diminuant la demande ?
01:55 Ah, ça, vous avez raison, c'est inévitable.
01:58 Quoi qu'on puisse aussi retourner l'argument, tous les constructeurs ont connu une période de profits élevés,
02:04 en 2022, 2023, avec des marges quasiment jamais vues.
02:08 Était-il normal de subventionner leurs marges alors, avec l'argent du contribuable, en soutenant le prix des voitures à ce niveau ?
02:17 Vu sous un certain angle, le bonus auto a permis aux constructeurs de faire moins d'efforts sur leurs prix,
02:22 c'est-à-dire de gonfler leurs marges.
02:24 Ça veut dire qu'ils pourraient baisser leurs prix ?
02:26 Partons en Allemagne encore.
02:28 Quand l'Allemagne a supprimé son bonus, Stellantis et Volkswagen ont baissé leurs prix, de façon à maintenir leur clientèle.
02:34 Bon, ça n'était que sur une période transitoire, mais on voit bien la logique.
02:38 Sans subvention, les constructeurs sont responsabilisés sur leurs tarifs, c'est une évidence.
02:44 Ça a une contrepartie, bien sûr, ils vont chercher à produire au meilleur prix, c'est-à-dire pas en France.
02:50 Les espoirs de relocalisation des petites voitures, comme la 208, sur le sol national s'éloignent.
02:56 On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre, c'est ça ?
02:59 On ne peut pas, en effet, c'est exactement ça.
03:02 Vous savez, c'est la même problématique que pour l'agriculture.
03:04 Si on cherche à avoir des prix bas pour le consommateur, sans subvention et sans production,
03:10 les industriels cherchent les conditions de production les moins coûteuses, et ce n'est pas en France qu'on les trouve.
03:16 Les choses sont parfaitement claires.
03:18 [SILENCE]