• il y a 7 mois
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00:00:00 Merci Muriel et merci au Forum de m'accueillir et puis merci à vous d'être venu m'écouter un vendredi soir qui plus c'est veille de long week-end.
00:00:20 Donc j'espère que vous n'allez pas regretter votre choix.
00:00:23 Alors on part tout de suite avec Hong Kong. Donc la complexité identitaire d'Hong Kong est un sujet qui est très riche lié à l'histoire, à la géopolitique de la ville et de ses habitants
00:00:38 et à l'artiraillement constant entre la Chine populaire et l'Occident et avec de surcroît un rapport particulier avec le reste de l'Asie du Sud et de l'Est et l'ère diaspora chinoise.
00:00:51 Une complexité qui a été exploitée de manière différente par les cinéastes en fonction bien évidemment des époques, des courants de pensée et bien évidemment de la situation géopolitique.
00:01:04 Alors je vais commencer par une citation de Serge Danais dans les cahiers du cinéma de 1981 qui est très significative pour le sujet justement.
00:01:15 "Hong Kong, dit-il, est décidément une colonie, une ville d'immigrants en cul-de-sac où il n'y a pas de peuple ancré dans sa culture, langue, territoire, mémoire,
00:01:31 mais ce peuple mondial d'aujourd'hui, désancré de tout, déplacé, exilé. Hong Kong, la colonie, parle aux ex-colonisés du monde entier, elle parle aux immigrés."
00:01:45 Voilà donc que la notion d'exil et l'immigration se trouvent inévitablement au centre du cinéma d'Hong Kong qui fut assez vite le fait d'artistes ayant connu eux-mêmes pour la plupart une migration.
00:02:01 En effet, si des films furent tournés dans la colonie britannique dès 1909, l'industrie cinématographique hongkongaise ne se développe pas réellement qu'à la suite de deux vagues migratoires d'artistes,
00:02:19 cinéastes et acteurs et de techniciens bien sûr aussi, venus des studios de Shanghai.
00:02:27 La première à la fin des années 30, peut-être que vous avez assisté au cours d'Anne Kerlan la dernière fois justement là-dessus,
00:02:36 est une vague qui a été causée par la prise de Shanghai par l'armée japonaise en 1937, et la seconde à la fin des années 40,
00:02:48 c'est-à-dire à la fin de la guerre civile qui oppose les nationalistes et les communistes en Chine continentale,
00:02:56 et qui se conclut avec la victoire de ces derniers, et le conséquent exode des nationalistes vers la colonie britannique ou vers Taïwan,
00:03:07 et la constitution de la République populaire de Chine.
00:03:12 De tous les réalisateurs issus du cinéma de Shanghai et exilés dans la mégapole hongkongaise,
00:03:20 le plus fascinant est sans doute Max Hu Weibong.
00:03:26 Max Hu Weibong, il a été connu comme le roi de l'épouvante, mais le potentiel horrifique de ses films n'est pas un élément purement commercial.
00:03:39 Certes, c'est l'élément qui plaît le plus à l'époque, mais il n'y a pas que ça.
00:03:45 Il traduit son inquiétude face à la situation très difficile que la Chine vivait à l'époque.
00:03:54 Ainsi, son chef-d'œuvre, Song of the Night, Champ de minuit, réalisé en 1937,
00:04:02 qui est l'année, comme je vous ai dit tout à l'heure, de l'invasion japonaise à Shanghai,
00:04:08 montre une défiguration tant physique que morale des personnages.
00:04:14 La pureté se confond alors avec la monstruosité et le pessimisme resonne dans tout le film.
00:04:23 C'est ce que Max Hu Weibong développe davantage une fois arrivé à Hong Kong en 1949
00:04:32 et qui traduit en quelque sorte déjà la difficile condition d'immigré du réalisateur.
00:04:39 On va donc voir le premier extrait, Song of the Night. Merci.
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00:06:23 Dès lors, Hong Kong et son cinéma deviennent le lieu de transit du mémoire en exil,
00:06:31 confronté à la singularité de la culture cantonaise originaire du sud.
00:06:38 Car tout au long de son existence, le cinéma d'Hong Kong a parlé deux langues,
00:06:43 tantôt le cantonais, en priorité je dirais, et qui était forcément la langue locale,
00:06:51 tantôt le mandarin, la langue de la Chine continentale.
00:06:56 Donc une double identité qui s'enrichit davantage avec l'arrivée courant année 1970
00:07:04 de cinéastes en provenance également de la Chine du Nord
00:07:08 et qui porteront avec eux la culture plus lettrée du Nord.
00:07:14 Parmi eux, la plus attachante et peut-être la plus douée est sans doute Ang Hui.
00:07:21 Exploratrice avisée de l'identité locale, elle connaît le succès d'abord avec le film
00:07:27 "Story of Wu Viet" tourné en 1981 et qui est le deuxième volet de la trilogie
00:07:34 que la réalisatrice consacre au réfugié vietnamien d'Hong Kong.
00:07:41 C'est l'histoire d'un ancien combattant qui fuit Saigon pour échapper à l'oppression du régime communiste
00:07:48 avec le projet, plutôt l'espoir, de s'établir aux États-Unis.
00:07:54 C'est l'histoire donc de quelqu'un qui a été obligé de quitter sa famille,
00:08:01 qui a été obligé de quitter ses origines.
00:08:04 Et ce qu'Ang Hui veut montrer à travers ce film très dur
00:08:09 qui est centré sur la condition des hommes et des femmes qui ont dû s'exiler
00:08:13 à un moment donné pour échapper à la répression de la dictature communiste,
00:08:18 ce qu'elle veut montrer, je vous le disais, c'est que l'exil ne résulte pas le plus souvent
00:08:24 d'un choix délibéré.
00:08:27 Qu'il s'agisse par exemple de Laténiens exclus du territoire de la cité au Vème siècle avant notre ère
00:08:36 ou de ceux qui sont contraints, aujourd'hui encore, de quitter leur patrie suite à une guerre ou à une dictature,
00:08:45 l'exil possède souvent des causes politiques.
00:08:50 Et contrairement à d'autres films tournés à Hong Kong à la même période,
00:08:55 eh bien Hong Kong n'apparaît pas ici comme un îlot de paix et de stabilité.
00:09:01 L'ambiance du film est crue, très désespérée, sans concession,
00:09:07 ni romantisme mal placé dès les toutes premières images du film.
00:09:13 On va voir donc l'extrait "Story of Viet". Merci.
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00:10:54 Le film pour "La Petite Histoire" est connu
00:11:16 parce que c'est la première apparition de l'acteur Chung Yong-fat,
00:11:20 qui deviendra très très connu ensuite dans le cinéma hongkongais.
00:11:24 La question du déracinement et de la quête d'identité
00:11:29 qui découle forcément de l'exil,
00:11:32 va devenir l'essence même du cinéma d'Hong Kong.
00:11:35 Ça ne pourrait pas être autrement,
00:11:37 vu que Hong Kong, dès les années 30, on l'a vu,
00:11:40 a accueilli des immigrants en provenance de toute l'Asie,
00:11:44 en représentant à la fois un ailleurs,
00:11:47 où refaire sa vie,
00:11:49 ou bien une porte d'entrée vers d'autres pays d'Asie du Sud-Est,
00:11:54 ou encore vers l'Occident, et en particulier les États-Unis.
00:11:58 Ces derniers incarnent les rêves de Huang,
00:12:02 qui est une aspirante starlette de cinéma
00:12:05 dans le film "A Fishy Story",
00:12:08 interprétée par une Maggie Chung en état de grâce.
00:12:12 Huang, qui incarne le Hong Kong populaire, rêve d'Hollywood,
00:12:17 quitte à tomber dans une vie très superficielle,
00:12:20 mais peu importe, c'est le rêve, c'est le cinéma.
00:12:23 Et à l'étage de dessus de son appartement vit un garçon
00:12:27 qui est un chauffeur de taxi sans licence,
00:12:30 qui lutte tous les jours pour joindre les deux bouts.
00:12:33 Le film se déroule dans le Hong Kong de 1967,
00:12:37 qui connaît des difficultés économiques
00:12:40 qui sont à l'origine, entre autres,
00:12:43 de manifestations pro-maoïstes et anticolonialistes,
00:12:47 ce qui était assez une rareté à l'époque à Hong Kong.
00:12:50 Seulement voilà, le film est tourné en 1989,
00:12:54 l'année de la répression du mouvement étudiant de Tiananmen à Pékin,
00:12:59 et les Hongkongais sont devenus du coup beaucoup plus mitigés
00:13:03 vis-à-vis de la République populaire de Chine.
00:13:06 Hong Kong sait déjà en plus qu'en 1997,
00:13:10 elle va retourner sous le joug de la Chine,
00:13:13 et alors l'ombre de la répression de Tiananmen
00:13:16 pèse beaucoup même dans l'esprit des Hongkongais,
00:13:20 qui commencent pour certains à penser eux aussi à partir ailleurs,
00:13:24 et pourquoi pas justement aux États-Unis.
00:13:27 Et alors Huang, qui est déchirée entre le rêve hollywoodien et l'amour,
00:13:33 parce que vous avez bien compris qu'entre elle et le petit chauffeur,
00:13:36 il va y avoir une petite romance,
00:13:39 mais également l'amour pour sa ville natale,
00:13:43 qu'elle voit se rapprocher dangereusement de la Chine,
00:13:47 est à l'image du peuple hongkongais,
00:13:50 qui se questionne à ce moment même sur qui il est,
00:13:55 et surtout sur ce qu'il va devenir.
00:13:59 On va voir l'extrait de Fishy Story. Merci.
00:14:03 [Fishy Story - "My True Love"]
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00:47:23 Merci beaucoup. Je crois que c'est le cours le plus synthétique depuis très longtemps.
00:47:30 Je voulais donner du temps pour les questions.
00:47:34 Il y a du temps pour les questions.
00:47:36 Je me suis chronométrée à la maison.
00:47:38 Oui, bravo.
00:47:40 N'hésitez pas à lever la main si vous avez une question.
00:47:47 Bonsoir. Merci beaucoup pour ce cours aussi synthétique que passionnant sur cet état de fait qui est le côté terre d'exil de Hong Kong.
00:48:00 Je voulais avoir votre avis sur l'effet inverse qui est cette vague de cinéastes hongkongais qui partaient tourner à Hollywood.
00:48:15 Je voulais avoir votre avis s'il y avait un…
00:48:18 Merci.
00:48:20 Merci pour cette question.
00:48:22 En effet, oui, parce que quand on parle d'anxiété, cette anxiété prend nécessairement aussi les cinéastes, les artistes,
00:48:32 parce qu'ils se disent on ne va pas pouvoir tourner comme on a pu le faire jusqu'à présent.
00:48:38 Donc, ils commencent déjà à y réfléchir et à se dire où on pourrait y aller et forcément, ce sont les États-Unis
00:48:46 parce qu'il n'y a pas d'autres possibilités pour pouvoir tourner des films de la façon dont ils entendent.
00:48:54 Donc Tsui Hark l'a fait, d'autres l'ont fait aussi, Johnny Toy l'a fait aussi.
00:49:00 La plupart d'entre eux sont retournés à Hong Kong, comme vous devez certainement le savoir,
00:49:06 parce qu'ils ne trouvaient pas les conditions vraiment nécessaires pour pouvoir le faire,
00:49:13 non pas les conditions techniques parce que ça de toute façon, forcément, les États-Unis n'avaient rien du tout à envier à Hong Kong sur ce côté-là,
00:49:22 mais ils ne trouvaient pas justement cette atmosphère qui avait fait jusque-là vraiment l'âme de leur film.
00:49:31 Donc voilà pourquoi ils ont préféré après l'exil qui s'est fait de Hong Kong vers les États-Unis, ils ont préféré rentrer et rester.
00:49:43 Alors après, si vous voulez, est-ce qu'ils le regrettent ou pas vu ce qui s'est passé après, ce qui est en train de se passer,
00:49:51 parce que pour toujours terminer avec Wong Kar Wai, j'ai dû faire une sélection forcément,
00:49:57 mais vous savez qu'il y a aussi ce film qui a été tourné après In The Mood For Love qui est de 2046,
00:50:03 et dans In The Mood For Love, 2046 est le numéro de chambre dans laquelle finalement les deux amants se retrouvent,
00:50:15 et ce n'est pas n'importe quel numéro, ça aurait dû être la date à laquelle finalement Hong Kong devait perdre ses particularités juridiques, etc.
00:50:28 et serait devenue presque totalement chinoise, enfin je dis chinoise, je m'entends bien, c'est sous la logique de la Chine populaire.
00:50:37 Et en fait malheureusement, vous savez très bien que ça ne s'est pas passé comme ça.
00:50:42 Donc le gouvernement chinois n'a pas attendu 2046 pour faire en sorte qu'Hong Kong perde de plus en plus de libertés,
00:50:51 et donc voilà pourquoi je disais est-ce qu'ils le regrettaient ou pas, toujours est-il que de toute façon,
00:50:58 ils ne sont pas repartis aux Etats-Unis et que cette atmosphère, quoi qu'il en soit, très particulière d'Hong Kong reste et est encore assez évidente.
00:51:07 Bonjour, s'il vous plaît, je voudrais poser un détail à propos de "In the mood for love", la scène où on voit Maggie Chun et Tony Leung dans un escalier,
00:51:15 est-ce qu'elle a été tournée dans la "World City of Kowloon", oui ou non ?
00:51:22 Alors non, en fait figurez-vous que pour trouver des ruelles tranquilles, parce que c'est un véritable exploit,
00:51:36 même la nuit, il est allé ailleurs.
00:51:38 Oui mais en 2000, la cité mûrée, ils l'ont rasée en 1990, par contre l'action se passe en 1960.
00:51:49 Mais est-ce que la scène doit se passer dans la cité mûrée de Kowloon ?
00:51:54 Alors si on regarde bien le film, effectivement il y a un plan qui se termine jusqu'au pied de la cité mûrée dont vous parlez,
00:52:04 ça c'est vrai, mais la plupart des scènes, et notamment cette scène-là, a été tournée à Macao.
00:52:11 Parce que comme je vous le disais, il était vraiment impossible de pouvoir tourner dans la tranquillité et dans la solitude quelque part.
00:52:22 Donc ils voulaient vraiment qu'on puisse voir ces deux personnages qui s'entrecroisent, vous savez,
00:52:31 vous voyez, parce qu'encore une fois il y a un message allégorique, si je puis dire, métaphorique là-dessus,
00:52:37 parce que ça c'est une règle qui vaut pour tous les films chinois, que ce soit Hong Kong, que ce soit Taïwan, que ce soit la Chine populaire.
00:52:45 Vous regardez un film, vous grattez l'image, il y a un film derrière l'image, il y a autre chose encore derrière l'image,
00:52:51 donc il y a toute autre chose, tout un autre panorama à découvrir.
00:52:56 Donc finalement ce qu'il veut dire à travers, pourquoi il voulait absolument que les deux personnages soient seuls,
00:53:02 parce que Wong Kar Wai veut montrer que Hong Kong est vraiment un entre-deux, toujours.
00:53:08 Un entre-deux, il y a cette double identité, il y a les gens qui viennent, les gens qui partent, il y a les exilés,
00:53:16 il y a ceux qui restent et qui font fortune même dans cette ville, donc c'est un entre-deux.
00:53:25 Et c'est exactement ce qu'il voulait dire.
00:53:26 Et d'ailleurs, ce n'est pas son idée à lui, bien sûr c'est son idée à lui,
00:53:31 mais notamment dans ce cas, c'est un peu l'idée du roman duquel il s'est inspiré, "Tête bêche",
00:53:39 qui finalement reprend également cette polarité.
00:53:43 Donc voilà pourquoi il voulait absolument que les ruelles soient bien tranquilles.
00:53:51 Ok, bien entendu, je suis entièrement d'accord avec vous, puisque j'ai fait une cinquantaine de séjours à Hong Kong,
00:53:56 je suis entièrement d'accord avec vous sur ce que vous dites.
00:53:59 Un grand merci pour ce cours excellent.
00:54:03 Ma question c'est, est-ce qu'il y a une différence entre l'expression de l'anxiété de l'identité avant 1997
00:54:12 et celle après cette année, l'année quand Hong Kong est redonné à la Chine ?
00:54:18 Merci.
00:54:20 Alors, moi je dirais qu'il y a eu une différence, et la différence c'est que par rapport à avant,
00:54:31 surtout après 1997, les gens d'Hong Kong se révendiquent vraiment profondément d'Hong Kong.
00:54:37 Donc si avant ils se contentaient, si je puis dire, d'être définis comme la terre d'accueil,
00:54:46 comme la terre des exilés, comme la terre qui, bon finalement, peu importe que ce soit des Pakistanais,
00:54:51 que ce soit des Indiens, que ce soit des Chinois de Chine populaire, etc.
00:54:55 Peu importe, c'est pas grave, on vit tous à Hong Kong, on est là, c'est bien, etc.
00:54:59 Mais chacun avec sa culture, on accueille tout le monde, et c'était la fierté d'Hong Kong, ça.
00:55:05 Ça reste, mais finalement, Hong Kong aujourd'hui, encore plus,
00:55:10 et surtout après tout ce qui s'est passé, après les désordres qu'il y a eu dans les dernières années,
00:55:15 la question identitaire est beaucoup, beaucoup plus importante qu'avant.
00:55:19 On est hongkongais, on veut le rester, et c'est notre fierté.
00:55:24 Donc je pense que le plus grand changement réside justement là-dedans.
00:55:29 Merci beaucoup.
00:55:31 Bonsoir, merci pour votre cours ce soir, très intéressant.
00:55:35 Vous avez dit tout à l'heure qu'il y avait des risateurs juste après la guerre civile en Chine continentale,
00:55:42 certains sont partis à Hong Kong et d'autres vers Taïwan.
00:55:45 Est-ce qu'on retrouve chez ces cinéastes-là, partis vers Taïwan, cette même dynamique que vous décrivez sur le plan identitaire ?
00:55:51 Vous me dites, pardon, si cette dynamique se retrouve aussi pour les réalisateurs qui sont partis à Taïwan ?
00:55:56 C'est ça, oui.
00:55:58 Oui, oui, oui, absolument. On retrouve la même chose, sauf que à Taïwan, les choses vont se faire plus, comment dire, plus lentement, voyez ?
00:56:11 C'est surtout la deuxième, c'est surtout la première vague, où finalement après les années 30, à la fin des années 30,
00:56:21 les gens sont allés aussi bien à Hong Kong qu'à Taïwan.
00:56:25 Après, ils sont allés à Taïwan et ils ont eu quand même un tout petit peu plus de mal à démarrer un peu leur cinématographie.
00:56:33 Elle s'est faite vraiment de façon complète, surtout à la fin des années 70.
00:56:40 Donc, ils ont mis un tout petit peu plus de temps, dû aussi à la situation politique particulière qu'il y avait à Taïwan à l'époque.
00:56:47 Et donc après, en effet, ils ont donné leur contribution.
00:56:50 Mais la continuité, si je puis dire, entre le type de cinéma qui se faisait en Chine populaire et ce qui s'est fait après à Hong Kong,
00:57:02 est vraiment donné par les réalisateurs qui ont préféré aller à Hong Kong.
00:57:09 Taïwan a toujours été une, voilà, on parlait d'identité, Taïwan a toujours eu une identité vraiment particulière, sa propre identité.
00:57:18 Alors qu'à Hong Kong, finalement, il y avait des choses, il y avait plus d'attentes reçues avec la Chine populaire.
00:57:25 Et on dirait que les réalisateurs à Hong Kong attendaient presque les réalisateurs de Chine populaire qui arrivaient avec une expérience dans un cinéma plus social,
00:57:44 dans un cinéma qui n'était pas purement commercial et qui finalement allait justement enrichir un peu cette cinématographie qui était excellente,
00:57:54 et qui était surtout une cinématographie qui était vraiment très très très commerciale, avec les films de Kung Fu, etc.
00:58:01 Donc je ne dirais pas vraiment qu'à Taïwan ça a eu le même effet. Par contre à Hong Kong, ça a eu un énorme effet.
00:58:09 Bonsoir. Pour rebondir sur ce que vous avez dit un petit peu avant, est-ce qu'il y a des films récents qui parlent des personnes qui sont parties de Hong Kong à la suite des événements de 2019 ?
00:58:20 Et si oui, comment est-ce que la question de l'exil a été traitée dans ces films ?
00:58:24 Alors, à ma connaissance, il n'y a pas encore vraiment de films qui traitent cela. Tout ça est assez, comment dire, c'est un argument assez sensible encore.
00:58:38 Et les réalisateurs essayent de réfléchir un peu à la façon dont ils peuvent filmer.
00:58:46 J'ai rencontré justement il n'y a pas longtemps une réalisatrice hongkongaise avec qui on a beaucoup discuté de ça.
00:58:57 Et alors elle m'a dit que la tendance actuelle dans l'île, ce n'est pas tellement celle de faire tout de suite des films sur ce qui se passe.
00:59:08 C'est d'abord de digérer ce qui se passe et après de voir la meilleure façon dont il faut présenter cela.
00:59:16 Parce que pour que cela soit vraiment efficace, il faut que ces films soient faits pour les Hongkongais et pour qu'eux puissent les voir.
00:59:25 Donc comment faire dans une situation où la censure est de plus en plus dure et où ces films-là auraient beaucoup beaucoup de mal à circuler et à se faire voir ?
00:59:37 Peut-être dans des festivals spécialisés, oui, mais on n'en parle pas beaucoup de toute façon après. Ce n'est pas ce qu'ils souhaitent.
00:59:47 Donc pour l'instant, la tendance paraît-il, je vous dis ce qu'elle m'a dit, c'est celle d'aller plutôt filmer là où il y a des événements assez durs qui se passent,
01:00:05 réfléchir sur la condition de la planète, enfin je veux dire donc par exemple elle devait partir en Ukraine,
01:00:12 et réfléchir, comment dire, se rapprocher du malheur des autres pour pouvoir éventuellement retourner avec un bagage humain comme elle l'a défini,
01:00:29 et même des idées pour pouvoir au mieux exprimer cette phase très délicate que Hongkong est en train de passer.
01:00:36 Et avec, enfin vous voyez bien que la loi sur la sécurité nationale, chaque année le gouvernement ajoute quelque chose pour limiter de plus en plus la liberté de cette île,
01:00:52 donc du coup je pense que justement ils attendent, ils ont bien raison d'attendre pour voir un peu comment ils peuvent ressurgir si je puis dire.
01:01:02 Naturellement, merci beaucoup de parler, de nous présenter avec très peu de mots quelque chose d'extrêmement important dans ce qui s'était passé et ce qui se passe.
01:01:23 Quand j'ai vu ce film si connu, si extraordinaire, ce qui m'a étonnée à l'époque, ce n'était pas encore la guerre,
01:01:33 c'est à quel point finalement vous pouvez être exilé ou migrant de quelques pays, on se sent et on se comprend quelle que soit votre tradition,
01:01:52 quel que soit votre comportement et moi j'avais l'impression que si c'était un film documentaire finalement du monde entier et malheureusement c'était le film qui a prévu ce qui se passe.
01:02:08 Nous sommes à présent en 2024 et qu'est-ce qui se passe ? Comment on peut vivre si on n'appartient ni à son pays qui n'existe plus,
01:02:25 ni au pays qui vous a apporté naturellement grand bonheur puisque le communisme etc. Comment vivent les gens, de quoi parlent non seulement l'intelligentsia mais les habitants ?
01:02:40 Donc je pense que vous avez le contact, comment ils réussissent à s'adapter ?
01:02:48 Alors vous savez les chinois au sens large du terme, ils ont une résilience qui est extraordinaire.
01:02:57 Donc pour l'instant le peuple de Hong Kong est résilient mais en même temps prépare une, comment dire,
01:03:08 parce que vous avez vu de toute façon comment malheureusement il s'est battu énormément et comment malheureusement les manifestations se sont terminées,
01:03:20 la répression forte qu'il y a eu mais pour l'instant donc les Hong Kongais sont résilients, ils essayent de voir comment on peut rebondir et ils vont rebondir.
01:03:32 Enfin c'est ce que je leur souhaite en tout cas.
01:03:36 On est dans l'attente.
01:03:38 On est dans l'attente exactement.
01:03:41 D'accord, merci.
01:03:43 J'avais une question par rapport à l'exil. Est-ce que dans les réalisateurs de Hong Kong aujourd'hui, en dehors de la filiation avec Shanghai bien sûr,
01:03:52 est-ce qu'aujourd'hui il y a des populations anciennement exilées mais qui résident en Hong Kong depuis longtemps,
01:03:57 qui sont des réalisateurs de cinéma je pense en particulier aux Indiens qui sont nombreux à Hong Kong ?
01:04:05 Toujours à Hong Kong que vous voulez dire ?
01:04:07 Oui, oui, oui, oui, sans doute il y en a.
01:04:10 Alors je n'ai pas des noms en tête mais ce qui est très intéressant, aussi justement Andy Lau, du dernier film que j'ai cité,
01:04:24 il est Hong Kongais d'adoption mais il n'est pas tout à fait disons Hong Kongais.
01:04:33 Effectivement il y a aussi un type de cinéma de ce type qui se fait mais ce n'est pas le plus connu.
01:04:42 En fait c'est un cinéma qui reste un tout petit peu de niche sauf si vous avez un grand nom.
01:04:48 Mais si vous êtes quelqu'un qui est plutôt représentant d'un cinéma plus indigène et donc plus vraiment on va dire de niche,
01:05:02 et bien il n'est pas vraiment encore très connu ou alors il peut l'être grâce à quelques festivals,
01:05:09 à quelques festivals d'ordre technographique ou autre chose.
01:05:12 Mais ce n'est pas, si vous voulez déjà la situation de la cinématographie à Hong Kong aujourd'hui est assez dure.
01:05:19 Donc elle n'est pas très très très facile, les réalisateurs n'ont pas vraiment l'occasion de pouvoir bien s'exprimer comme ils veulent et de bien être distribués.
01:05:30 La Chine populaire avec ses grosses super productions arrive et écrase un peu cette créativité qui a toujours été la fierté d'Hong Kong.
01:05:40 Donc pour les gens qui en plus appartiennent à une communauté qui a un tout petit peu plus de niche etc. c'est encore plus difficile.
01:05:49 Mais il y a effectivement quelque chose, mais il faut vraiment aller à la pêche de ce genre de film.
01:05:56 Si je peux intervenir, The Sunnyside of the Street qui sera programmé le week-end les 22-23 juin,
01:06:02 on fait un focus sur du cinéma vraiment très très récent, jeune cinéaste de 2014 à 2022.
01:06:08 Son nom m'échappe, mais il est d'origine malaisienne.
01:06:12 Andy Lau, Lai Lau.
01:06:17 Voilà c'est ça. Est-ce qu'il y a d'autres questions ?
01:06:23 Bonsoir, merci pour votre intervention sur un sujet que je trouve très intéressant.
01:06:30 La question de l'identité de Hong Kong, c'est quelque chose que je trouve vraiment un sujet pas évident de traiter.
01:06:38 Parce qu'il y a tout un tas d'éléments historiques et culturels qu'on peut passer beaucoup de temps à étudier, à faire des recherches.
01:06:51 Et je me demande, est-ce qu'il y a d'autres films, en dehors de ce que vous avez montré, qui sont des extraits très intéressants,
01:06:57 est-ce qu'il y a d'autres films qui montrent un peu l'inverse ?
01:07:01 C'est-à-dire les films qui montrent une partie du Hong Kongais qui cherche un peu leur source,
01:07:12 le retour à la source, c'est la Chine continentale en fait.
01:07:16 Parce que là aussi, je pense que eux-mêmes sont les Chinois.
01:07:21 Et de toute façon, même s'ils ont passé quand même plus de 150 ans sous la colonisation orlaise,
01:07:26 mais de toute façon il reste toujours des Chinois.
01:07:29 Et je crois que ce que j'ai vu, ce que j'ai lu dans l'histoire de Hong Kong,
01:07:35 c'est qu'il y a des périodes là où les Hong Kongais étaient mécontents de la colonisation orlaise.
01:07:43 Il y a eu même des manifestations pour protester contre ce qui s'est passé.
01:07:48 Il y avait la corruption de la partie des officiels, des gens du régime orlais à l'époque,
01:07:59 qui ne sont vraiment pas contents du tout, qui étaient vraiment contents.
01:08:03 Est-ce qu'il y a d'autres films qui montrent l'inverse ?
01:08:06 Est-ce qu'il y a des courants de penser à Hong Kong, des gens, des Chinois, des Hong Kongais
01:08:12 qui veulent revenir à la source de la Chine continentale ?
01:08:17 Oui, il y en a eu surtout à un moment donné dans les années 90, il y en a eu pas mal.
01:08:29 Après, si vous voulez, celui qui a quand même, même si de façon complètement différente,
01:08:41 mais celui qui s'est quand même beaucoup intéressé à cette question est Wong Kar-wai.
01:08:46 Nous l'avons vu à sa manière dans "In the Moon for Love" ou alors même dans "The Grand Master",
01:08:54 qui est la biographie de Ip Man, qui était le maître de Kung-Fu,
01:08:58 qui avait fui justement Shanghai après l'invasion japonaise.
01:09:04 Et c'est une biographie, si vous voulez, qui, aussi intéressante soit-elle, n'est pas une biographie en soi.
01:09:12 C'est vraiment l'exploration d'un monde qui s'est écroulé, qui est le monde du Kung-Fu,
01:09:20 notamment pour Ip Man, mais qu'encore une fois, allégoriquement, c'est le monde de Hong Kong.
01:09:27 Et donc c'est une façon aussi de se rapprocher de ses propres sources.
01:09:31 Donc on a un type de cinéma, si vous voulez, qui fait cette recherche-là,
01:09:35 peut-être encore de façon plus indirecte que directe, mais on va dire doucement mais sûrement.
01:09:40 - Merci, on peut prendre peut-être une dernière question.
01:09:45 - C'est le monsieur qui est là.
01:09:47 - Ah pardon.
01:09:49 - Voilà, ce sera le micro de Louisa.
01:09:51 - Oui, en fait, ça m'a fait penser, avec le dernier extrait de Wong Kar-wai que vous avez passé,
01:09:59 on a l'impression que c'est le même plan de Maggie Chung sous un angle un peu différent.
01:10:06 Et chez Wong Kar-wai, il y a toujours cette idée de répétition, notamment,
01:10:13 là avec le plan, mais avec la musique.
01:10:17 Et donc ma question, ce serait sur la musique, parce que dans Chungking Express,
01:10:22 il me semble qu'on entend neuf fois ou huit à neuf fois le même morceau,
01:10:28 "California Dreaming", qui revient en boucle,
01:10:31 plus les musiques qui viennent d'Amérique du Sud dans d'autres films.
01:10:38 Et l'autre question sur Wong Kar-wai, j'ai l'impression que lorsqu'il part à l'étranger,
01:10:47 dans "The Moon for Love", donc il me semble à la fin au Cambodge.
01:10:51 - Oui.
01:10:54 - J'ai l'impression que même dans le film "The Grand Master",
01:10:58 vous avez parlé de la Chine communiste, de Mao, j'ai l'impression qu'il saute par-dessus.
01:11:06 C'est très étonnant. Il arrive au Cambodge, c'est juste avant que l'Angkar arrive au pouvoir.
01:11:17 Il parle de la Chine continentale et hop, il parle du problème avec les Japonais,
01:11:26 mais il saute par-dessus le Maoisme.
01:11:34 Et donc je suis assez d'accord avec vous que l'histoire pour Hong Kong
01:11:44 est une feuille qui est extrêmement complexe à démêler.
01:11:48 - Oui, c'est un peu son idée. Dans "The Moon for Love", il y a aussi une question de montage.
01:11:55 Quand il a été présenté à Cannes, il est arrivé vraiment au tout dernier moment.
01:12:02 Les gens étaient catastrophés parce qu'on ne savait pas si finalement on allait le voir ce film ou pas.
01:12:07 Il a changé 36 000 fois jusqu'au dernier moment.
01:12:11 C'est une obsession presque.
01:12:16 Ça tourne à l'obsession cette histoire de vouloir aller d'un point à l'autre.
01:12:23 Mais ça répond à une idée très précise de celui qui essaie de ne pas vouloir se foxiliser forcément sur quelque chose.
01:12:32 Par exemple, vous avez vu quand les plans sont flous dans "Chungking Express",
01:12:40 c'est la foule. On n'a pas besoin de savoir si c'est des Hong Kongais ou autre chose.
01:12:45 Ce sont des gens qui appartiennent, qui ont leur propre destin,
01:12:50 qui n'est pas fixé justement, auquel s'ajoute cette anxiété de ce qu'on va devenir.
01:12:57 Et vous avez raison, la musique est extrêmement efficace dans ces films.
01:13:04 Ça reprend aussi un peu cet esprit-là, cette idée de vouloir être le plus universel à la limite possible,
01:13:13 tout en étant très attaché à l'identité hongkongaise.
01:13:16 Parce qu'on voit dans ces films, vous avez vu qu'il y a des films,
01:13:23 il y a des musiques d'Amérique latine dans "Happy Together" avec les chansons de Gaëta Novelloso,
01:13:30 et puis dans "In the mood for love" aussi, tout ça montre encore une fois ce jeu d'aller et de venir,
01:13:40 donc ce tiraillement entre l'Orient et l'Occident, cet entre-deux qui est typique d'Hong Kong.
01:13:46 C'est sa façon aussi de l'exprimer.
01:13:49 Merci beaucoup vraiment de nous avoir offert à la fois un cours et un débat. Bravo.
01:13:59 (Applaudissements)

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