• il y a 7 mois

Chaque jour, Céline Géraud et ses invités font un point complet sur l'actualité.
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00:00 - Europain 13h - De 13h à 14h sur Europain avec vous Céline Giraud.
00:04 Vos réactions sur l'éditeur d'Europain au 01.80.20.39.21.
00:08 Pour décrypter l'actualité aujourd'hui avec le chroniqueur politique Jean-Claude Dassier et l'avocate Sarah Salman.
00:14 Et on revient maintenant sur ce mandat d'arrêt pour crime de guerre requis par le procureur général de la Cour pénale internationale
00:20 à l'encontre de Benjamin Netanyahou.
00:23 Je vous propose d'écouter justement le procureur de cet CPI, c'est Karim Khan.
00:28 Je peux confirmer aujourd'hui que j'ai des motifs raisonnables de croire, sur la base de preuves recueillies et examinées par mon bureau,
00:38 que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et le ministre de la Défense Yoav Galand
00:45 devront assumer la responsabilité pénale pour les crimes internationaux suivants commis sur le territoire de l'État de Palestine.
00:53 Ces crimes incluent la famine des civils comme méthode de guerre, causer volontairement de grandes souffrances ou blessures graves,
01:01 les meurtres et les attaques intentionnelles contre les civils palestiniens.
01:09 Voilà la déclaration de Karim Khan, le procureur de cette Cour pénale internationale.
01:14 Joe Biden a jugé scandaleuse cette demande et Paris en revanche a décidé à assurer, même de soutenir, la CPI.
01:22 Comment expliquer ce soutien, Sarah Salmane de La France ?
01:26 Pour moi c'est tellement scandaleux que je n'ai pas d'explication.
01:29 Donc peut-être qu'il me manque des données, mais pour moi c'est parfaitement scandaleux,
01:33 surtout quand on voit la CPI, pour moi, vraiment c'est lunaire, a fait un choix qui est politique et qui n'est pas juridique.
01:39 Déjà quand on parle de la Cour pénale internationale, donc la CPI, il y a un principe de subsidiarité.
01:43 La CPI n'est compétente que lorsque les autorités, encore l'espèce Israël, n'est pas compétente, ne veut pas ou ne peut pas poursuivre.
01:50 A priori, ce n'est pas le cas. Il y a une autre chose qui me pose problème, c'est qu'on met sur le même plan
01:55 trois protagonistes du Hamas et deux d'un État démocratique avec un gouvernement qui est élu.
02:03 On peut ne pas apprécier Benyamin Netanyahou, pour autant c'est un État démocratique.
02:07 Qu'est-ce que ça envoie comme signal ?
02:08 Ça envoie un signal très fort aux antisémites, c'est qu'on met tout le monde sur le même plan.
02:13 Il y a aussi, alors on va me dire que c'est une erreur, et c'est une erreur, mais quand même,
02:16 l'AFP, qui a fait une première dépêche, qui s'est trompée. Moi ça m'interpelle.
02:21 L'AFP, l'agence France Presse, qui normalement fait une dépêche qui doit être impeccable,
02:25 nous explique que Benyamin Netanyahou est visé par un mandat d'arrêt international.
02:30 Ce n'est pas le cas.
02:31 Ce n'est pas le cas, et qu'est-ce que les gens ont compris ?
02:33 Ils ont compris que ça parce qu'ils ont envie de comprendre uniquement cette version.
02:38 Que fait Paris ? Ils disent que la CPI a très bien géré.
02:42 Donc ça envoie un très mauvais signal pour Israël. Moi je suis extrêmement déçu,
02:46 et j'espère encore, mais l'espoir fait vivre, que Paris changera sa position.
02:50 Moi j'ignorais la position de l'AFP qui est dommageable,
02:54 parce qu'effectivement c'est une information fausse en l'occurrence,
02:57 qui est reprise j'imagine dans beaucoup d'endroits.
03:01 Il faudra quelques semaines entre les demandes du procureur M. Kahn,
03:11 et la Cour internationale qui va se réunir, trois semaines, un mois.
03:16 Je pense qu'ils prendront leur temps,
03:18 parce que c'est ce qui vient d'arriver probablement sans précédent.
03:22 C'est-à-dire que pour la première fois,
03:25 un pays occidental risque d'être pris dans ce type d'accusation,
03:32 qui sont des accusations graves quand on écoute le procureur.
03:35 On a eu un débat ce matin un peu musclé sur l'interprétation à donner
03:40 du comité du communiqué français, qui en effet soutient la Cour internationale.
03:48 Ce qui ne veut peut-être pas dire qu'elle soutient le travail du procureur.
03:54 On peut aussi considérer l'inverse,
03:56 c'est-à-dire que le soutien affirmé ce matin du gouvernement français
04:02 à cette Cour internationale peut englober le travail du procureur.
04:07 - C'est extrêmement maladroit dans ce cas-là.
04:10 - C'est peut-être maladroit, c'est pour ça que ce matin j'ai parlé d'un communiqué pour le moins,
04:14 je ne sais plus ce que j'ai dit, ambiguë.
04:16 Je le maintiens, il faudrait clarifier en effet la position du gouvernement français
04:22 qui sur ce dossier du Proche-Orient, parfois quelques attitudes un peu discutables.
04:29 - Il y a la personnalité aussi de ce procureur d'origine britannique, je le rappelle.
04:33 - Je ne connais pas ce monsieur, c'est un britannique.
04:34 - Oui c'est ça, qui démonte sa volonté finalement de défier un peu les puissants.
04:38 - Encore une fois, c'est la première fois qu'un Etat occidental est mis en cause.
04:43 Israël ne fait pas partie, n'a pas ratifié.
04:45 - Et Statut de Rome ?
04:46 - Les Etats-Unis non plus, le Sénat n'a toujours pas signé.
04:50 Qu'est-ce qui va se passer ? Encore une fois soyons un peu prudents.
04:54 Attendons que la Cour internationale l'examine des documents.
04:58 Moi je ne les ai pas vus les documents.
05:00 Il y a eu des déclarations en effet du ministre de la Défense qui sont scandaleuses et inacceptables.
05:05 La politique de Netanyahou, certains sont pour, d'autres sont contre.
05:08 Pour le moment c'est plutôt l'union autour de Netanyahou en Israël.
05:12 C'est naturel, c'est normal.
05:14 Attendons trois semaines, un mois peut-être davantage,
05:18 qu'une décision claire soit prise par la Cour internationale.
05:22 - On va écouter la réaction de Joe Biden.
05:24 - Je vais être clair, nous rejetons la demande de mandat d'arrêt de la CPI à l'encontre des dirigeants israéliens.
05:32 Quoi que ces mandats suggèrent, il n'y a pas d'équivalence entre Israël et le Hamas.
05:38 Et Israël veut tout faire pour protéger les civils.
05:41 Je vais être clair, contrairement aux accusations portées contre Israël par la Cour pénale internationale,
05:48 ce qui est en train de se passer n'est pas un génocide.
05:51 Nous rejetons cette idée et nous serons toujours aux côtés d'Israël.
05:56 - Voilà Joe Biden qui s'exprimait donc scandalisé, c'est ce qu'il dit,
06:01 par cette demande visant les dirigeants de l'État hébreu.
06:04 Ce qui dérange quand même Sarah Salmane, c'est le fait qu'on mette au même niveau les dirigeants du Hamas.
06:10 - Moi ça me choque qu'on met trois personnes à la tête d'une organisation terroriste
06:12 et deux personnes d'un gouvernement élu démocratiquement.
06:15 Pour moi c'est complètement lunaire.
06:19 - J'avais autre chose à dire, c'est que le procureur se base sur une enquête.
06:22 C'est tout à fait normal, il a été à Rafa et me semble-t-il aussi en Israël.
06:26 Jusque là, d'accord.
06:27 Il n'a pas, à ma connaissance, interrogé Benyamin Netanyahou.
06:31 Comment vous voulez faire une enquête si vous n'interrogez pas les protagonistes concernés ?
06:35 J'aimerais bien savoir, vous avez raison Jean-Claude Dassier,
06:38 quels sont les tenants et les aboutissants de ces enquêtes.
06:40 Moi ça me laisse assez perplexe.
06:42 Et si je ne dis pas d'erreur, il a mentionné l'État de Palestine dans son communiqué.
06:46 Pour moi ça montre un parti pris réel.
06:49 Ça nous montre clairement qu'il n'est pas dans le juridique,
06:52 la Cour pénale internationale doit faire du droit, pas de la politique ni de l'idéologie.
06:55 Ça nous montre un parti pris, en parlant d'État de Palestine,
06:59 le parti pris, on a compris ce que ça voulait dire.
07:01 - Jean-Claude Dassier ?
07:02 - Ah l'État de Palestine, beaucoup de gens n'y croient plus.
07:05 On y a cru longtemps.
07:07 La création en Cisjordanie d'une entité administrative
07:10 sous protection absolue de la survie et de la bonne nature de l'État d'Israël
07:18 est une évidence.
07:19 Tant que le Hamas est là,
07:21 ça me paraît extraordinairement compliqué.
07:24 En même temps, il ne faut pas se raconter d'histoire,
07:26 il y a beaucoup de Palestiniens de Gaza qui soutiennent le Hamas.
07:29 - Alors justement...
07:30 - En même temps, les relations entre le gouvernement israélien et le Hamas
07:34 ont souvent été compliquées à suivre.
07:36 On est dans un dossier extraordinairement complexe.
07:39 Il me semble que l'avenir de cette région,
07:42 si on veut éviter l'affrontement et la guerre permanente,
07:45 d'autant que l'Iran n'est pas inactif dans ce dossier,
07:48 il serait peut-être temps de ramener les modérés au pouvoir dans tous les camps
07:52 et d'essayer de discuter.
07:53 - Ils ont été élus, hein ?
07:54 - Oui, ça fait longtemps qu'ils ont été élus.
07:57 - D'accord, ils ont été élus, c'est le principe d'un débat démocratique.
08:00 Et sur l'aide humanitaire, parce que c'est ça dont il est question,
08:02 pourquoi on n'a pas aussi visé l'Égypte ?
08:04 C'est juste une question qu'on peut aussi se poser.
08:05 - La question qu'on se pose aussi, c'est le soutien de la France,
08:08 est-ce qu'elle illustre pas l'ambiguïté du gouvernement français dans ce dossier ?
08:13 - Là, c'est pas ambigu, pour moi, ils donnent raison à l'ACPI,
08:16 dans sa manière d'agir, il n'y a pas d'ambiguïté.
08:17 Ils disent que c'est... Joe Biden, il n'est pas ambigu, il est très clair.
08:20 La France n'est pas ambigu non plus, ils disent "c'est très bien ce que vous avez fait,
08:23 continuez", ça envoie un très mauvais signal aux antisémites.
08:26 - Biden est pris dans une telle tourbillon de complications
08:29 entre ses étudiants qui tiennent les...
08:31 - Oui, en tout cas, il a tenu une parole cohérente,
08:34 il a dit qu'il n'y avait pas de génocide.
08:36 - Bien sûr, il n'y a pas de génocide pour le moment.
08:38 - La France aurait pu le dire aussi.
08:39 - Non, il n'est pas question, il y a un procédé, un processus qui peut être,
08:43 mais il n'y a pas de génocide affirmé nulle part.
08:45 - C'est simplement défensif.
08:47 - À suivre le débat enflammé, on poursuivra les échanges, ça va faire parler.
08:52 - On n'est pas sortis, hélas, de ce conflit, et pourtant il faudrait en sortir.
08:57 - Jean-Claude Dacier et Sarah Salman, merci beaucoup pour votre décryptage précieux,
09:02 comme chaque jour dans Europe 1/13H,
09:03 on se retrouve évidemment demain pour de nouvelles aventures,
09:05 et ce soir, 18h, Laurence Ferrari punchline,
09:08 et Pierre De Villeneuve, bien sûr, 19h, 21h, Europe 1/13H.
09:11 - C'était Céline Giros sur Europe 1,
09:12 et demain soir, à trois semaines des élections européennes,
09:15 émission spéciale sur CNews et Europe 1,
09:17 face à Manon Aubry, la candidate,
09:19 elle et fille répondra aux questions de Laurence Ferrari et de Pierre De Villeneuve,
09:22 de 21h à 22h, demain sur CNews et Europe 1.
09:26 Pour le moment, votre mardi après-midi se poursuit,
09:28 comme d'habitude avec Christophe Onglet,
09:29 qui vous raconte une nouvelle histoire.
09:31 14h15, c'est Andolat Raconte.
09:32 À tout de suite sur Europe 1.
09:34 *Musique*

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