Après une première annonce en 2021, la société Bleu, détenue par CapGemini et Orange a enfin débuté ses activités. Son ambition ? Proposer un cloud de confiance, qualifié SecNumCloud, et qui contient les services de Microsoft. Mais alors que l’Europe se penche actuellement sur l’évolution de sa norme de sécurité Cloud, son offre pourra-t-elle rester compétitive ?
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00:00 [Générique]
00:04 Il est peut-être le futur géant du cloud annoncé en 2021.
00:09 Bleu est désormais sur les rails avec un président à sa tête et mon invité.
00:13 Bonjour et bienvenue Jean-Coumaros.
00:16 Alors à l'origine de cette union qui a donné naissance à Bleu,
00:20 une union entre Capgemini et Orange Business,
00:24 deux entreprises qui détiennent à 50% chacune cette entité Bleu,
00:29 c'était cette volonté de faire émerger un cloud de confiance,
00:33 un cloud souverain pour répondre aux exigences d'immunité extraterritoriale
00:38 de la qualification Secnum Cloud.
00:41 Mais la technologie qui a été choisie c'est Microsoft.
00:44 J'ai envie de vous demander déjà pourquoi ?
00:47 Alors parce que c'est une technologie je dirais qui est état de l'art,
00:51 qui est plébiscitée par les clients, qui a fait ses preuves,
00:55 en particulier auprès des organisations qu'on vise,
00:58 à savoir les OIV, opérateurs d'importance vitale, les OSE, opérateurs de services essentiels
01:05 et l'ensemble des services de l'État, des collectivités territoriales et du monde de la santé.
01:10 Donc on a choisi Microsoft parce qu'il nous a semblé que c'était des solutions
01:14 qui étaient plébiscitées par les clients qu'on vise. C'est aussi simple que ça.
01:17 OK, donc on prend une technologie déjà massivement adoptée
01:21 et on crée autour une structure 100% française
01:24 avec même la création, la fabrique de data center dédié à Bleu.
01:30 Alors Bleu c'est un cloud de confiance, vous l'avez dit,
01:34 qui est totalement autonome juridiquement puisque c'est une société française
01:40 fondée par deux grands groupes français,
01:43 Leader dans le numérique, Orange d'une part, Capgemini de l'autre.
01:48 C'est une société qui est autonome dans ses opérations.
01:51 Elle a, comme vous l'avez dit, ses data center, ses serveurs, son hardware,
01:55 ses équipes, son service client, ses équipes de commercialisation.
02:01 Et donc oui, c'est des technologies Microsoft, pardon,
02:04 mais qui sont offertes par un acteur totalement autonome et étanche par rapport à Microsoft.
02:09 Et donc ça, c'est ma deuxième question.
02:11 Est-ce que ce n'est pas juste de la revente finalement d'une manière différente,
02:15 plus protégée juridiquement du service Microsoft ?
02:18 Ou est-ce que Bleu va apporter quelque chose d'autre sur le marché ?
02:22 Comment est-ce que vous allez vous positionner en fait sur le marché de la compétition économique ?
02:27 Alors j'ai envie de vous dire, si c'était que de la revente, on se serait lancé il y a trois ans déjà.
02:31 Microsoft a déjà beaucoup de revendeurs.
02:36 Bleu n'a pas vocation à être un revendeur de Microsoft.
02:38 Bleu a vocation à être un cloud autonome sur lequel on opère les solutions Microsoft,
02:45 mais de manière autonome. Donc oui, on va les vendre.
02:48 Et pas seulement, si j'ai bien compris. Est-ce qu'il y aura aussi une marketplace ?
02:51 Alors il y aura effectivement la technologie Microsoft, Microsoft Azure, le cloud applicatif.
02:56 Il y aura la suite bien connue, collaborative et de productivité, Microsoft 365.
03:03 Mais il y aura aussi les solutions qu'on offrira sur une marketplace,
03:07 qui sera instantiée sur notre cloud, et on se fera fort de mettre, si vous voulez, en vitrine
03:13 toute une série de solutions, y compris françaises et européennes,
03:16 pour leur donner des débouchés sur le marché qu'on vise.
03:19 Donc c'est ça qui fera la différence ?
03:22 En tout cas, si vous voulez. Donc il y a une marketplace qui existe sur Microsoft Azure également.
03:27 Il y a 18 000 solutions qui sont proposées.
03:31 Probablement certaines de celles-là seront offertes sur la marketplace de Bleu.
03:35 Mais oui, on essayera de mettre sur notre marketplace, y compris des solutions
03:40 qui ne sont pas aujourd'hui sur la marketplace de Microsoft Azure.
03:43 Alors ma troisième question, c'est l'agenda.
03:46 Parce qu'il vient se télescoper finalement avec un agenda européen.
03:50 En ce moment, on discute de l'EUCS, donc cette normalisation de la cybersécurité au niveau européen.
03:58 Le dernier texte auquel on a eu accès nous dit qu'à priori, il n'y aura pas d'exigence d'immunité
04:06 aux lois extraterritoriales pour l'hébergement de nos données dans le cloud au niveau européen.
04:12 Alors ma question, c'est est-ce que la naissance de Bleu finalement aura encore un sens,
04:18 sans mauvais jeu de mots, puisqu'il y a aussi une organisation qui a été montée autour de cette même idée
04:22 d'immunité aux lois extraterritoriales qui s'appelle Sens, mais autour de Google cette fois.
04:28 Donc est-ce que ces démarches vont encore avoir un sens si demain, la norme européenne
04:35 n'exige pas d'être auto-immune aux lois extraterritoriales et pas européenne ?
04:40 Il y avait une norme française qui s'appelle Sectum Cloud 3.2 qui répond à une série d'exigences,
04:46 des exigences de sécurité informatique, de cybersécurité, mais également des exigences d'immunité
04:53 aux lois non européennes à portée extraterritoriale.
04:57 On avait espéré en effet que le référentiel européen qui s'appelle EUCS embarque également ces exigences d'immunité.
05:05 La dernière version qui circule un peu sous le manteau, il faut le dire, a exclu finalement ces critères d'immunité.
05:13 Est-ce qu'ils y seront inclus dans la version finale ou pas ? Franchement, on n'en sait rien.
05:18 Mais ce qui me fait penser que oui, l'expérience bleue garde tout son intérêt, toute sa pertinence,
05:24 quelle que soit finalement la copie finale d'EUCS, c'est que je pense que la France attache suffisamment d'importance
05:31 à cette question de l'immunité, de la sécurité juridique, pour la mettre en application d'une façon ou d'une autre.
05:38 Donc soit elle sera encapsulée dans le référentiel EUCS, soit elle ne l'est pas.
05:44 Et la France se donnera la capacité d'appliquer ses propres critères d'immunité plus exigeants en complément des critères européens.
05:54 Merci beaucoup Jean Comaros de nous avoir éclairé sur ce lancement de bleu dont vous êtes le président.
06:01 Merci à vous.