• il y a 7 mois
Jacques Pessis reçoit Anne Brochet : actrice devenue célèbre en jouant Roxane dans un « Cyrano » au cinéma, elle s’est reconvertie dans l’écriture. Son nouveau livre : « L’armoire de vies » (Albin Michel).

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-04-24##

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Transcription
00:00Les clés d'une vie, celle de mon invité, un metteur en scène a eu du nez quand il
00:08vous a engagé dans Cyrano. Roxane vous a ouvert bien d'autres portes à la scène
00:12comme à la ville, à commencer par celle d'armoire à pharmacie que vous racontez
00:17aujourd'hui dans un livre. Bonjour Anne Brochet. Bonjour Jacques. Alors c'est vrai qu'on
00:21vous retrouve aujourd'hui avec ce livre l'armoire de vie chez Albain Michel qu'on
00:24va évoquer au cours de cette émission. Le principe des clés d'une vie c'est
00:28votre parcours à travers des dates clés. C'est vrai que vous avez un parcours
00:31totalement atypique donc on va évoquer et la première date que j'ai trouvée
00:35elle ne vous concerne pas directement mais elle est importante dans votre
00:39carrière et dans votre vie surtout. C'est le 22 décembre 1979, le jour du
00:45premier épisode de la diffusion de ce feuilleton.
00:54Les Dames de la Côte, Sleeping Lagoon, le générique d'un feuilleton qui est culte
00:59pour vous je crois. Absolument, c'était un grand moment, c'était des grands moments
01:05télévisuels. Ce feuilleton ça a été un choc, ça a été un déclic pour vous ?
01:10Oui je pense que j'ai eu une émotion qui était une émotion d'adolescent où j'avais
01:16l'éveil je pense de l'empathie en même temps que de la, on va dire, une sorte de
01:23sensualité que je ne devinais pas de moi et donc tout ça a été mélangé et j'ai
01:29effectivement vécu une sorte de fusion avec cette histoire, avec ces
01:36personnages. Avec ces trois familles. Et c'est vrai que c'est pas la seule.
01:42Non mais en même temps vous vous disiez même un personnage des Dames de la Côte à
01:45l'époque avec un chapeau, le chapeau de votre grand-mère. C'est vrai ?
01:49Oui, j'ai demandé à Nina, j'avais un chapeau avec lequel je me déguisais beaucoup plus jeune
01:55quand j'avais dix ans pour faire My Fair Lady. Je jouais donc Audrey Hepburn dans My Fair Lady
02:00et j'ai gardé ce chapeau de ma grand-mère qu'elle avait acheté au Galerie Lafayette parce qu'on avait
02:05le même goût des Galeries Lafayette, chose que j'apprendrais des années après sa mort. Et j'avais
02:10son chapeau Galerie Lafayette et j'ai demandé à Nina, j'ai pas dit que c'était un chapeau Galerie Lafayette,
02:15mais je lui ai demandé si je pouvais le porter pour une scène et elle m'a dit oui. J'étais tellement
02:19heureuse de reporter ce chapeau avec 30 ans d'écart. Il se trouve que Nina Companès était
02:25une reine de la saga, ce qu'on oublie c'est que son père a été le scénariste de Casque d'Or,
02:30un film célèbre, et elle a appris son métier en écrivant 12 films avec Michel Deville,
02:35metteur en scène réputé. Absolument, c'était une grande, grande travailleuse et très, très,
02:41talentueuse femme. Et il se trouve qu'en plus dans ce feuilleton débutait Fanny Ardant,
02:45je sais pas si vous le savez. Je pense que c'était, oui je connais. Ah oui, il se trouve que c'est
02:52comme ça que François Truffaut l'a repérée et l'a fait tourner et puis a eu une grande aventure
02:56avec elle. C'est vrai. C'est vrai. Alors ce feuilleton, vous le regardez je crois à la télévision,
03:01vous aviez le droit de regarder la télé je crois le samedi soir ? Non j'avais le droit le mardi,
03:06le vendredi, le samedi et le dimanche. Ah quand même ! Et quand vous regardiez ce feuilleton,
03:12personne ne devait parler à la maison ? Il fallait pas faire de bruit. Mon fils il a fait
03:16la même chose avec un feuilleton dont j'ai oublié le titre, donc c'est pas du tout de la même
03:22génération et effectivement il avait à peu près le même âge et regardait quelque chose tous les
03:27soirs et on n'avait même pas le droit de faire craquer le plancher. C'est assez curieux. Et le
03:34plus beau c'est effectivement que vous avez rencontré Nina Companès beaucoup plus tard.
03:37Est-ce que vous n'imaginiez pas quand vous êtes née à Amiens et que vous avez grandi dans cette
03:42maison familiale qui était celle de votre grand-mère ? Non celle de ma grand-mère c'était
03:46à Val-Mondoy dans le Val-d'Oise. Vous êtes née à Amiens mais vous n'êtes pas Picard ? On va dire
03:53que je suis valdoisienne d'amour mais je suis née à Amiens. Vous avez je crois grandi Anne Brochet
04:00dans cette maison jusqu'à 14 ans et vous étiez marquée par la vue qu'il donnait sur une église.
04:05Non alors ça c'est deux maisons. Le week-end j'allais chez ma grand-mère qui était à Val-Mondoy
04:11et c'était un endroit d'une grande grande poésie. J'ai eu la chance d'être inspirée et d'aller
04:18très régulièrement dans cette maison qui était un moulin. Mais la maison devant l'église ça
04:24c'était une autre chance, c'était la maison de la semaine, c'était la maison chez mes parents.
04:28Et la vue de l'église vous fascinait ? Oui oui c'était un théâtre. On était complètement
04:35devant l'église donc on assistait à tout mais à la maison. Et c'est le cas aussi de Jean Poiret,
04:42je sais pas si vous le savez, quand il était enfant son appartement familial donnait sur
04:47l'église du 7e arrondissement et il voyait les enterrements. Il est tellement fasciné par ça
04:52qu'au départ il a songé à travailler dans le monde des enterrements à être croque-morts. C'est
04:58étonnant, c'est comme quoi des choses d'enfance. Et puis donc cette maison du week-end effectivement
05:04il y avait un moulin et ce moulin est lié à une chanson. Les moulins de mon coeur de Michel Legrand
05:17qui a eu un oscar pour cette chanson dans l'affaire Thomas Crande. Et les moulins vraiment
05:22c'est un souvenir d'enfance très important pour vous Anne Brochet ? Oui oui. Comment dire, c'était
05:29une maison, il y avait de l'eau qui passait sous la maison. C'est incroyable. C'était lyrique en fait
05:37d'être sur une maison où de l'eau, des torrents coulent sous la maison, c'est fantastique. Et ce
05:42moulin était très ancien, je crois que votre grand-père s'en occupait ? Mon grand-père était
05:46meunier de génération en génération, ça s'arrêtait avec mon père qui est devenu professeur. Mais
05:52votre père a quand même été meunier ? Non, mon père il aidait. Il aidait, c'est-à-dire ? Oui,
05:59mon père il aidait le dimanche ou en vacances mais il n'a pas repris l'entreprise familiale.
06:06Vous avez des souvenirs de ce moulin parce que des moulins il n'en existe plus beaucoup
06:10aujourd'hui ? Énormément. Oui, parce que je l'ai connu jusqu'à mes 14 ans donc j'ai vraiment le
06:16temps de forger ma mémoire donc je me souviens très bien des pièges, je me souviens très bien
06:20des odeurs, je me souviens très bien des parfums, du bruit assourdissant de la turbine. Ça n'existe
06:27plus les moulins comme ça aujourd'hui ? Non, il est répertorié comme un des derniers moulins,
06:33en tout cas du Val-d'Oise, à avoir produit une farine traditionnelle. Oui, aujourd'hui ce sont
06:38des grandes usines. Donc votre père a été professeur, je crois, dans un collège et votre
06:43mère aussi elle enseignait les sciences naturelles. C'est deux choses très différentes. Absolument,
06:48mon père est littéraire et ma mère était pragmatique. Et scientifique. Vous avez été
06:56dans sa classe pendant une année ? Deux ans. Et les sciences naturelles c'était compliqué,
07:01il y avait des souris à disséquer ? Non, moi ça s'est arrêté, les souris elles,
07:05comme je le raconte dans l'armoire de vie, la petite souris était asphyxiée au coton de la
07:14salle de bain, mais dans un petit pot. Elle pouvait comme ça mourir et être
07:22disséquée le lendemain sans souffrance ? Oui, mais moi j'étais au collège,
07:26ça s'est arrêté la dissection des souris. C'est dur quand même d'avoir sa mère comme
07:30professeur, non ? C'est pas agréable, je pense que les enfants de profs n'ont jamais de souvenirs
07:38très positifs d'être dans la classe de leurs parents. On l'appelle madame dans ces cas-là ?
07:44Je sais plus, c'était un peu pénible. On se sent marginalisé immédiatement. C'est vrai ? Les
07:51copines savent que c'est votre maman ? Oui, c'est pas facile. Je suis la fille du prof quoi. C'est
07:56pas terrible. Alors dans ces années-là, il y a les livres scolaires, mais il y a aussi un livre
07:59qui vous a marqué, Anne Brochet, c'est l'étoile mystérieuse de Tintin. C'était sur tous les deux
08:04premières pages que je regardais. Ma mère avait des livres de sciences naturelles avec beaucoup de
08:12maladies, tout ça. J'adorais aller regarder tout ça, me faire des frayeurs. Et j'avais la même
08:19chose avec Tintin parce que je trouvais ça effroyable, ces deux premières pages de fin du monde.
08:24En même temps... Je pouvais pas m'empêcher d'aller regarder tous les ans. Tous les ans ? Oui,
08:31en espérant que ça avait changé. Oui, mais non ça n'a pas changé. Le monde est toujours là,
08:35mais surtout il faut savoir que l'étoile mystérieuse est née en 41 et si Hergé a fait
08:41sa première histoire de science-fiction, c'est que c'était le seul moyen d'échapper à la censure
08:46allemande. La science-fiction n'intéressait pas l'occupant et c'est pour ça qu'il a créé cette
08:51histoire à ce moment-là. C'est très intéressant, merci Jacques. Alors il se trouve aussi qu'à
08:57partir de 14 ans, le moulin est vendu, la maison est vendue. Elle est vendue à Lancan en plus,
09:03je crois. Où ? Elle est vendue à La Bougie ou elle est vendue d'une partie particulier ? Je
09:08sais rien. Peut-être que vous savez mieux que moi. Non, je crois pas. Et vous installez dans
09:13une grande maison qui est très différente et beaucoup moins pleine de souvenirs avec vos
09:17parents. C'est l'adolescence. Oui, donc ça ne pose pas de problème. À l'adolescence, on est
09:24centré sur soi et voilà, bon ben ça tombait bien. Et vous avez un problème à l'époque que vous avez
09:31toujours aujourd'hui, vous êtes incapable de distinguer la droite de la gauche. C'est assez
09:36particulier, c'est-à-dire ? Je sais pas où est la droite et la gauche. Jamais ? Comment vous faites
09:45pour vous repérer ? Eh ben, je m'imagine en train d'écrire. Et ça marche comme ça ? Oui. Alors,
09:51le bac se passe, mention passable, vous étiez une élève correcte, mais sans plus. Il fallait que
09:56ça passe, oui. Et finalement, les études ne vous intéressaient pas ? Déjà, le spectacle vous
10:01intéressait ? Oui, je pense. Depuis toujours ? Je crois que dans votre chambre d'enfant, il y avait
10:08des posters d'Isabelle Adjani. Il y en avait un. Adela, je crois. Oui, Isabelle Adjani Brochet.
10:14Pourquoi celui-là ? Parce que je voulais avoir la même coiffure. Il y avait aussi Gérard Philippe
10:21dans le Diable au corps ? Oui. Pourquoi ? Parce qu'un mardi soir, on regarde le Diable au corps en famille,
10:29il y avait une scène comme ça où Micheline Prelle réchauffe ou essuie avec une serviette éponge,
10:38une serviette de bain, Gérard Philippe qui avait des gouttes d'eau de pluie qui tombaient sur ça.
10:47Si je me souviens bien, je ne l'ai jamais revu. Et je trouvais ça extrêmement troublant. Je crois
10:52qu'après, je pouvais s'embrasser, quelque chose, mais c'était très, très, très fort. Et donc après,
10:57oui, il y avait Gérard Philippe. Donc, juste avant qu'il ne roule au bord de la cheminée,
11:02il était encore dans un imperméable avec l'eau qui tombe sur lui.
11:07Ah, c'est des images d'enfance qui vous marquent. En tout cas, il y a d'autres images qui vous ont
11:12marquées et qui ont marqué le public. On va les évoquer à travers une autre date,
11:15le 25 novembre 1986. A tout de suite sur Sud Radio avec Anne Brochet.
11:20Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
11:23Sud Radio, les clés d'une vie. Mon invité, Anne Brochet, comédienne, romancière. Nous parlerons
11:28tout à l'heure de votre roman L'Armoire de Vie chez Albin Michel, un roman étonnant.
11:33Le principe est lié aux armoires à pharmacie. Alors, on a évoqué vos débuts dans le Val-d'Oise,
11:39votre envie de devenir comédienne. Et le 25 novembre 1986, c'est votre première télé avec ce film.
11:46Masque de Claude Chabrol. Il se trouve qu'il y a un reportage, on s'est encore vu l'après-midi,
11:54de Christophe de Chavannes pendant le tournage du film. Et on vous voit exactement 15 secondes
12:00sous un chapiteau à la cantine entre Philippe Noiret et Claude Chabrol. Ça vous rappelle quelque
12:04chose ? Oui, oui, oui. Non, l'émission, non, mais la cantine, oui. Avec Chabrol, les films,
12:11c'était la cantine. Oui, oui. Ça se passait comme en la cantine. C'était par la grande bouffe,
12:18mais pas loin. Franchement, moi, j'avais 19 ans, donc j'étais moins portée sur le plaisir de la
12:27table que Claude Chabrol. Mais c'était surtout un homme qui avait une gourmandise de raconter des
12:34histoires. Évidemment, que la table, que la cantine soit généreuse, mais c'était surtout quelqu'un
12:43qui s'amusait, qui était très joueur. Oui, et l'origine d'ailleurs de son appétit, c'est à
12:49ses jeunes années, ses très jeunes années, quand il était bébé, on lui a donné, pour compenser
12:54ses diverses carences, du sang de bœuf dans le bidon, dans le biberon. Et c'est comme ça qu'il a
12:58commencé à avoir de l'appétit. C'est fou, hein ? Il me l'avaira un jour raconté. Donc, dans ce film,
13:03vous jouez, je crois, la filleule de Philippe Noiret, qui incarne un présentateur de télévision.
13:07Débuté au cinéma ou presque avec Philippe Noiret, c'est quand même pas mal, Anne Brochet. Oui,
13:12c'était bien. En plus, il était quelqu'un de très précis. Il fallait jouer avec lui. Il avait
13:17beaucoup d'humour, mais il avait une grande précision. Oui, c'était bien. Moi, j'étais
13:21comme ça aussi. Et ça se passait comment avec Noiret et Chabrol ? Vous n'avez pas un peu peur,
13:26à 19 ans ? Oui, c'était pas ma... Comment dire ? J'étais très impressionnée. C'était pas ma
13:31génération. J'étais très respectueuse et c'était très bien ainsi. Et le film a bien marché et vous
13:37a révélé. A votre grande surprise ? J'imagine. Non, je n'étais pas surprise. J'avais des
13:48préoccupations de jeune femme, donc je n'avais pas une attente de box-office. Quand on a 20 ans,
13:56on croit qu'on a 20 ans pour 1000 ans, donc ce n'est pas très grave pour moi que ça marche ou
14:02marche pas. J'étais déjà sur d'autres projets à ce moment-là. Oui, alors ça avait commencé,
14:07je crois, au conservatoire d'Amiens. Vous avez fait quelques mois avant d'aller à Paris. Oui,
14:12peut-être un an d'ailleurs. Et on apprenait quoi au conservatoire d'Amiens ? Vous aviez envie de
14:17faire ça ? Je crois que j'ai fait une scène de Ondine, de Girodo. Oui. J'ai travaillé Ondine
14:27et je crois qu'ensuite, quand j'ai créé un spectacle qui s'appelle Odile, que j'ai joué
14:36l'année dernière et que je continue à jouer l'année prochaine, dans deux ans. Odile est
14:42venue de Ondine. Donc en fait, mon personnage de mes 16 ans au conservatoire d'Amiens est devenu
14:50un personnage de mes 55 ans. Il se trouve aussi que vous aviez envie de faire du théâtre et que le
14:58conservatoire d'Amiens, c'était le plus simple au départ. Je n'avais pas du tout envie de faire du
15:02théâtre. Je voulais partir d'Amiens. Je voulais avoir une vie libre, une vie bohème. J'avais
15:09une idée de vie. Je voulais être libre et donc c'est tout. J'étais jamais allée au théâtre et
15:17donc je n'avais pas d'idée de théâtre. Je voulais être un personnage de Nina Campanès. Et justement,
15:26je crois que c'était un copain qui s'appelait David qui vous a dit « mais tu sais qu'il y a
15:29un conservatoire à Paris ? ». C'est né comme ça, votre entrevue ? Non, c'était une élève du
15:35conservatoire qui s'appelle... Je ne sais plus. Et elle m'avait donné un dépliant, un prospectus
15:45pardon de l'école Florent. C'est ainsi que je suis allée faire un stage à l'école Florent quand
15:50j'étais en terminale. Et ensuite il y a eu le conservatoire. Au conservatoire, vous avez rencontré
15:57un professeur exceptionnel qui est Michel Bouquet. Avoir Michel Bouquet comme professeur, c'est un
16:02privilège. Il était très précis, même presque trop précis pour vous. Je pense que ça fait
16:13partie de la maturité. Je pense qu'il faut avoir une maturité pour écouter Michel Bouquet et
16:19comprendre sa profondeur et son intelligence incroyable et sa sensibilité unique. Mais moi,
16:29j'étais au spectacle. J'étais au spectacle de Michel Bouquet. Je comprenais, je pouvais deviner
16:37sa profondeur, mais j'étais surtout... J'écoutais comme un enfant. Oui, et en même temps, il m'a un
16:46jour raconté que quand il ne parvenait pas à trouver le ton exact pour un rôle, il pouvait tout
16:50casser autour de lui tellement il était énervé. Mais en même temps, je crois qu'il a cru en vous
16:53tout de suite, immédiatement. Oui, on s'est bien entendu. Il y avait beaucoup d'affection. C'est
17:01important. Et puis, il pensait que vous aviez quelque chose d'important à jouer dans le monde
17:05du spectacle. Ce n'était pas votre type d'homme. Je crois que votre type d'homme, votre modèle,
17:13c'était plutôt Robert de Niro dans Voyage au bout de l'enfer. Non, ça, c'était plus avant. C'était
17:17quand je voulais aussi être un homme et aussi être une femme. C'était l'époque de Nina Companez.
17:22Un acteur qui m'éblouissait ou une actrice qui m'éblouissait. Là, en l'occurrence, c'était
17:28Robert de Niro dans Voyage au bout de l'enfer. J'étais sûre que personne ne l'avait vu. Il n'y
17:33avait que moi qui avais compris ce qu'il faisait et ce qu'il faisait était prodigieux. Je pense
17:37que personne d'autre ne... Je l'avais vu sur une cassette, je crois, chez mon cousin à Créteil.
17:43Et j'étais sûre d'avoir le secret pour moi. De Niro est un des hommes les plus extraordinaires
17:51qu'on puisse connaître, notamment dans le cadre du secret. C'est-à-dire qu'il se cache tout le
17:56temps, il change de visage. Et moi, je me souviens d'un festival de Cannes où il y avait un concours
17:59de sosies. Il y avait douze sosies, dont le sosie de De Niro. Le public venait de demander des
18:04autographes à tout le monde, sauf au sosie de De Niro qui était le vrai. Et personne ne l'a
18:08reconnu. C'est extraordinaire. Ensuite, Masque vous a ouvert d'autres portes. Il y a eu par
18:15exemple la maison assassinée de Georges Lautner. Ça aussi, ça a été un grand souvenir. Très.
18:19Pourquoi ? Parce que c'était joyeux, parce que c'était du travail, parce que c'était constructif,
18:28parce qu'il y avait des acteurs et des actrices incroyables. Il y avait vraiment un casting d'une
18:34richesse et d'une diversité. C'est des gens qui venaient de tout horizon confondu. Et ça,
18:41c'était la bagageur de Georges Lautner. Et il y avait Patrick Bruel comme partenaire,
18:46qui n'était pas encore le roi de la chanson avec la Bruelmania. Il chantait déjà bien. Oui,
18:52mais il n'y avait pas encore la Bruelmania. Ça s'est passé comment avec Bruel ? Très, très bien.
18:57C'est un très, très bon acteur. Et puis, qui protège en plus, qui vous fait confiance, non ? Oui,
19:04oui, il était bienveillant. Et est-ce qu'on imaginait qu'il offrait une carrière comme il
19:11l'a fait aujourd'hui ? Parce que c'était ses débuts presque. Je pense pas que c'était...
19:17Il jouait depuis 4-5 ans, mais ce n'était pas encore ses grands, grands rôles et sa grand
19:23succès dans la chanson. D'accord. Je suis perdue dans le temps, Jacques. Alors justement, remontons
19:28le temps avec la bande originale de ce film qui vous est chère. Cyrano de Bergerac, Roxane. Alors
19:40là, ça vous a marqué à vie ? Non, ça a marqué les autres, mais pas moi. Comment c'est arrivé ?
19:47Comment vous êtes retrouvée à jouer la dernière réplique à Gérard Depardieu dans ce film de Jean
19:51Paul Rapneau ? Ça a marqué, on va dire que... Comment dire ? Les émotions que les gens éprouvent
19:58pour mon personnage ou pour le film, je vais dire que c'est plus compliqué pour moi parce que le
20:06film, quand je le regarde, je n'ai pas les... J'ai des souvenirs, ce que les spectateurs n'ont pas.
20:12Moi, j'ai des souvenirs de quelque chose qui a été vécu. C'est-à-dire, quand je regarde une scène,
20:18je sais qui a maquillé, où était ma caravane de maquillage, dans quel hôtel j'étais. J'ai
20:27vraiment des souvenirs concrets. Donc, mon émotion ne peut pas être la même. Ça m'est arrivé de voir
20:35Cyrano de Bergerac une fois où j'ai tout oublié. Ah bon ? Oui. Mais moi, je me vois donc... Je ne
20:44suis pas exceptionnelle. C'est impossible. Ce que j'ai vécu ne peut pas être ce qu'on vit.
20:53Mais ça a été une sorte de tremplin, bien évidemment.
20:57Vous avez eu une nomination au César, vous avez eu un prix européen et vous avez eu le prix
21:01Romy Schneller. C'est quand même un moyen de monter au sommet de l'affiche. C'est un tremplin,
21:07effectivement. Ça vous a touché tous ces trophées, ces Césars ? Vous avez eu un seul César ensuite,
21:13mais vous avez été nommée deux fois avant de l'avoir. Ça vous a perturbé ? Je ne m'en souviens
21:17plus. Ah si, vous avez été nommée deux fois. Je vous crois. Je ne me souviens plus de ce que ça
21:24m'a fait. Peut-être que mes parents devaient être très contents. Vous avez fait d'autres choses
21:28ensuite et on va en parler à travers une autre date, le 27 juin 2013. A tout de suite sur Sud
21:34Radio avec Anne Brochet. Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis. Sud Radio, les clés d'une
21:39vie, mon invité Anne Brochet. Nous parlerons tout à l'heure de l'Armoire de Vie, votre nouveau roman
21:44chez Albin Michel. On a évoqué vos débuts, ce fameux Cyrano de Bergerac, vous êtes Roxane,
21:49qui vous a propulsé en haut de l'affiche. Et j'ai trouvé une autre date, le 27 juin 2013,
21:54un documentaire sur Arte qui est lié plus ou moins à cette chanson. Le petit bateau de pêche de
22:08Brassens, qui est une des chansons d'enfance préférées de Brassens, signée Paul Misrachi. Et
22:12si je parle de pêche, parce que ce jour-là, sur Arte, est diffusé un documentaire que vous avez
22:17réalisé, Brochet comme le poisson. Et ça, je crois que c'est quelque chose que vous avez envie de
22:22faire depuis longtemps. Oui, j'avais envie de tournicoter autour de mon nom de famille et des
22:29résonances animalières que j'ai traînées pendant des années. Et finalement, j'ai réussi à trouver
22:38la direction et l'attitude à adopter pour pouvoir traiter de ce sujet en parlant du cas des autres.
22:47Alors, vous avez toujours considéré, dans vos jeunes années, qu'avoir un nom d'animal ou de
22:52poisson pouvait rendre vulnérable. Oui. Pourquoi ? C'est comme à l'école, quand on a un nom d'animal,
22:58on est un peu sur la touche. À l'ère maternelle, en première, non pas en première à la maternelle,
23:06en école élémentaire, on est tout de suite associé à un animal. Alors déjà, dans les couloirs,
23:12on accroche ses porte-manteaux à une baleine ou à un lapin. Si en plus, on est déjà soi-même un
23:18animal, on a déjà un mental beaucoup plus vulnérable et beaucoup plus sensible au monde
23:27animal. Et j'ai vu ça en faisant ce documentaire, quand je me suis approchée des gens qui avaient
23:32un patronyme animalier. Ils ont une relation immédiate à leur animal, si on veut dire,
23:39aux animaux en général. Mais le brochet a la réputation chez les pêcheurs d'avoir une force
23:44et une vitalité exceptionnelle. C'est vrai que c'est quand même pas n'importe quoi. Un jour,
23:50j'ai rencontré un monsieur, il était absolument exquis. Il me demandait si, en fait, brochet,
23:54c'était un nom que je mettais, c'était mon nom de scène. Comment voulez-vous que j'aie pu inventer
23:58brochet comme mon nom de scène ? Parce que brochet, ça vient du mot grec, je sais pas trop quoi qu'il
24:04veut dire. Et c'était que les adjectifs les plus classes qui puissent exister.
24:09Et je crois qu'on a capturé récemment en Allemagne un brochet d'une taille record
24:14qui était d'un mètre cinquante. C'est énorme. Alors donc, dans ce film, vous vous êtes demandé
24:21ce que faisaient M. Pigeon, Mme Lerat ou Mlle Vaud, c'est ça ? Oui. Faut les trouver encore ces gens-là.
24:26Oui, oui, oui. C'est pas simple. Non, c'était pas simple parce que les animaux sont... Les gens
24:32animaux, les gens... Voilà, on va appeler ça les gens au patronyme animalier, les gens qui ont un
24:38rapport à leur animal sont assez méfiants. Oui, et donc vous vous avez approché en disant je m'appelle
24:45Brochet et vous Pigeon ? Non, je crois que c'est Franck Le Boeuf. À partir du moment où Franck Le Boeuf
24:52a bien voulu, il m'a porté bonheur. Franck Le Boeuf m'a ouvert la porte à tous les autres animaux.
24:59C'est extraordinaire. Il m'a énormément aidée. Il se trouve d'ailleurs que les handicapés
25:04patronymiques souvent changent une lettre de leur nom à l'état civil pour pouvoir ne plus avoir ce
25:09problème-là. C'est le cas de M. Crétin ou de M. Tata et c'est réglé autrement. Et l'état
25:15civil accepte ce genre de choses parce qu'il se rend compte du problème. Et c'est pas la même
25:19chose d'être associé à un animal. C'est autre chose. Ça touche pas du tout au même endroit.
25:28Alors, à travers ce film, on a découvert, Anne Brochet, que vous aviez un sens de la comédie
25:33avec des scènes, notamment avec une responsable consulaire islandaise qui veut changer de nom.
25:38C'est autre chose. On a découvert quelque chose qu'on ne connaissait pas chez vous.
25:41Non, moi je le connaissais.
25:45Mais vous ne l'évoquiez pas, cette fantaisie.
25:50Non, je crois qu'on m'a proposé des rôles qui correspondaient à ce que je dégageais,
25:58c'est-à-dire quelque chose de nébuleux, d'un peu opaque, de mystérieux, de réservé, de froid.
26:05C'était certainement ce que je dégageais, mais c'était aussi ma façon de me protéger.
26:12Alors que vous aviez une folie, une fantaisie en vous que vous ne vouliez pas montrer au départ.
26:18C'est pas que je ne voulais pas la montrer, je pense que j'en avais pas la possibilité.
26:22Et là, vous l'avez fait vous-même. C'est difficile peut-être de monter comme ça un
26:26film documentaire alors qu'on a été actrice autrement, non ?
26:30Non, parce que je pense que c'était un sujet qui plaisait, qui parlait tout de suite.
26:36Donc c'était pas très compliqué.
26:37J'ai pas eu de mal, je dois le reconnaître, j'étais extrêmement gâtée.
26:41J'ai pas eu de mal à trouver des producteurs.
26:45Oui, parce qu'en plus, vous évoquiez dans ce film, je crois, la filiation et les héritages.
26:49Oui, oui, bien sûr.
26:51Et ça, c'est un sujet qui touche tout le monde.
26:52Oui, évidemment.
26:53Et ça a eu tellement de succès que vous vous êtes retrouvée sélectionnée au festival du film d'environnement.
26:59Oui.
27:00C'est une surprise.
27:01Oui, oui, mais j'ai été extrêmement touchée et la cause animalière est très importante
27:08pour moi.
27:09Donc, effectivement, c'était… Je suis dans mon monde.
27:14La cause animalière, effectivement, quand vous…
27:17Cause animale, pardon.
27:18La cause des animaux.
27:19Oui.
27:20Et vous y êtes très attachée, comme beaucoup d'autres, comme Bardot et beaucoup d'autres.
27:23C'est aussi un sujet qui vous préoccupait à l'époque où on n'en parlait pas autant
27:26qu'aujourd'hui.
27:28Il y a une dizaine d'années.
27:31Possible.
27:32Qu'est-ce qui vous touche dans la cause animalière ?
27:39Je ne sais pas.
27:40C'est beaucoup de choses.
27:44Ce n'est pas très intéressant ce que je vais dire.
27:46C'est très, très commun.
27:47Moi, j'ai du mal avec l'abattage.
27:50Entre autres, bien sûr.
27:51Oui, j'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup de mal avec ça.
27:53Et vous avez combattu, vous avez, en dehors de ce film, défendu des causes ?
27:57Pas du tout.
27:58Je n'ai jamais défendu de cause.
27:59Non.
28:00Mais en tout cas, vous l'avez fait à travers ce film.
28:02Je l'ai fait à travers ma vie.
28:06Alors, il y a le cinéma, la réalisation, il y a le théâtre.
28:08Et je crois que le théâtre, ça a commencé très, très tôt au Célestin à Lyon.
28:12Oui, c'était mon premier travail, mon premier salaire.
28:15Comment vous êtes arrivée là-dedans ?
28:16J'étais au conservatoire.
28:18C'était ma première année au conservatoire.
28:20Et Jean-Paul Lucet, qui était directeur du Célestin, m'a vu peut-être dans la sortie
28:26de la première année, m'a contactée pour jouer la oberote de Odiberti.
28:33Et vous vous êtes retrouvée à Lyon alors que vous êtes une toute jeune élève ?
28:36Oui.
28:37Comment on fait pour faire le conservatoire et Lyon en même temps ?
28:41On boit des cafés au lait le soir.
28:43On appelle ses parents au téléphone.
28:46C'est-à-dire que le matin, on est au conservatoire et le soir, on est à Lyon ?
28:48Non, non, non.
28:49J'avais une dérogation.
28:51Mais ce qui est étonnant aussi, c'est que vous avez fait des rôles très différents.
28:55C'est-à-dire que vous êtes passée du Cid à Bobigny, je crois, à David Mamet.
28:59Non, c'est pas moi.
29:00Vous n'avez pas joué le Cid ?
29:02Non.
29:03Vous avez joué le partenaire de David Mamet à la Michaudière.
29:08Et les pièces au rond-point sont des rôles très différents à chaque fois.
29:11C'est jamais le même personnage.
29:13Oui.
29:14Absolument.
29:15J'ai ça au théâtre.
29:16J'ai cette chance au théâtre.
29:17C'est-à-dire ?
29:18De faire des rôles très différents.
29:21Et à chaque fois, il faut se mettre dans le personnage, c'est pas facile ?
29:24Ça, ça va encore.
29:25C'est ça qui est bien.
29:26C'est de travailler à son personnage qui est amusant.
29:30Vous l'avez évoqué, c'est Odile et l'eau au théâtre Gérard Philippe,
29:33qui est un spectacle que vous avez, et un seul en scène,
29:36que vous avez présenté comme une expérience aquatique.
29:38Vous étiez, je crois, dans le décor d'une piscine.
29:40Oui.
29:41Et en maillot de bain, ce qui n'est pas très cher comme costume.
29:44Comment est né ce projet ?
29:46Le projet est né du fait que je voulais écrire un texte sur...
29:50J'ai tenu un journal de piscine municipale.
29:53Je voulais effectivement le proposer à une maison d'édition.
29:56Et puis, en fait, le théâtre me manquait terriblement.
30:00Et j'avais aussi un peu envie de me frotter à la chorégraphie.
30:05J'avais envie de bouger mon corps.
30:07Je n'avais pas forcément envie de faire de la chorégraphie,
30:09mais j'avais envie que le corps soit très, très mis en avant.
30:13Et donc, je me suis dit que ça serait bien que je travaillais
30:16avec quelqu'un du monde de la danse.
30:18J'ai fait appel à Joël Bouvier.
30:20Et j'ai...
30:23Je ne sais plus.
30:25J'ai écrit un texte.
30:27Un seul en scène.
30:28Un seul en scène ?
30:29Qui était étonnant parce que...
30:30Pourquoi la piscine municipale ?
30:31Vous étiez fast fan des piscines municipales ?
30:33Je le suis toujours.
30:34Ça faisait partie de votre quotidien ?
30:36J'aime l'émotion d'une piscine municipale.
30:39J'aime les gens.
30:40J'aime ce qui se passe.
30:41J'aime ce qui m'arrive quand je nage.
30:45J'aime cette communion dans le bassin public.
30:50Public et municipale.
30:52J'aime ça.
30:53Il fallait en plus, non pas prendre une piscine,
30:55mais reconstituer l'idée d'une piscine sur scène.
30:57Ce n'était pas simple.
30:58C'est très, très beau.
31:01C'est très beau.
31:02Le résultat est exceptionnel.
31:04Mais en même temps, ça vous a beaucoup plu.
31:06Ça a beaucoup plu au public puisque vous le faites régulièrement.
31:08Le seul problème, c'est monter en scène
31:10car vous avez toujours le trac avant de monter en scène.
31:12Ah non.
31:13Non ?
31:14Et vous pensez, je crois, quelques fois à des comédiennes.
31:17Je crois qu'un jour, vous avez pensé à Caroline Sciol dans Robert Osten.
31:22Ah oui, c'est vrai ça.
31:24Où est-ce que vous avez trouvé ça ?
31:25Je l'ai cherché.
31:27Pour Odile Hélo, je n'ai pas le trac.
31:29Mais j'ai l'impression que je vais partir,
31:32que je vais aller au tribunal.
31:34Pourquoi ?
31:35Je ne sais pas.
31:36Parce que c'est une sorte de mise en danger
31:40d'être seule sur un plateau pendant 1h20.
31:42Et pourtant, c'est ce que je cherche
31:43puisque personne ne m'a poussé à...
31:45Je me jette à l'eau tous les soirs.
31:47Mais c'est une épreuve...
31:51C'est heureux et très très douloureux à la fois.
31:55Et je pense à Caroline Sciol quand elle l'interprétait, Marie-Antoinette.
32:01Et elle devait être soit sauvée, soit condamnée
32:06par les spectateurs, me semble-t-il.
32:09Oui, Robert Osten avait mis en scène ce spectacle
32:13et à l'entrée, il y avait une boule noire et une boule blanche
32:15et le public votait pour ou contre la mort.
32:18C'est cinglé.
32:19Ils sont incroyables.
32:20Un jour, il y a des Suisses qui arrivent voir le spectacle
32:22et ils disent, on est Suisses, on ne peut pas voter.
32:24Ils n'ont pas pris la boule noire et la boule blanche.
32:26Ce qui est extraordinaire.
32:28Il se trouve aussi que vous ne supportiez pas le moindre bruit dans la salle.
32:33Si quelqu'un se déplace,
32:35vous avez besoin du silence autour de vous pendant que vous jouez.
32:38Là, ça va.
32:40J'ai été plus intolérante.
32:43C'est-à-dire ?
32:45Parce que quand on se met sur un plateau,
32:48peut-être qu'on pense qu'on est très, très concentré
32:51et on l'est.
32:52Et en même temps, on a les pores de la peau
32:55qui captent tout ce qui peut se passer.
33:00Et effectivement, quelquefois,
33:03on peut être extrêmement concentré, extrêmement dans l'histoire
33:07et en même temps percevoir tout son, tout mouvement.
33:11Et vous avez aussi songé, je crois, à devenir entraîneuse aquatique
33:14lorsque vous étiez aux Etats-Unis.
33:16Car vous avez passé 5 ans aux Etats-Unis.
33:18Oui.
33:19Pourquoi les Etats-Unis ?
33:21C'était une opportunité.
33:23C'est-à-dire ?
33:24J'avais la possibilité d'aller aux Etats-Unis.
33:30Et vous avez passé 5 ans à la fois heureux et bohème ?
33:34Bohème, ça c'est sûr.
33:36Heureux, plutôt pas mal.
33:39Et oui, c'était très, très intéressant.
33:44Ça m'a beaucoup, beaucoup plu.
33:46Qu'est-ce que vous avez découvert ou appris aux Etats-Unis ?
33:52Appris sur moi-même, j'ai fait un film qui s'appelle Rêve de Mouette
33:56que j'ai fait de façon totalement autonome
33:59mais qui m'a construit parce que j'avais quand même besoin d'être occupée
34:02dans cette ville où je ne faisais rien.
34:05Et donc ça m'a structurée comme c'était un sujet profond
34:10sur la mouette de Tchékov.
34:13Oui.
34:14C'est ma vie à Los Angeles qui m'a permis de retourner au théâtre à Paris, en France.
34:19Grâce à ce film.
34:22Et ce film d'ailleurs a été sélectionné au Festival d'Angoulême
34:25et c'est ce que vous n'auriez pas imaginé au départ.
34:28Vous ne l'avez pas fait pour être sélectionné dans un festival.
34:32Finalement tout ce qui vous est arrivé c'est presque une surprise, une bonne surprise.
34:37Qu'est-ce que vous pensez de votre parcours de comédienne ?
34:46Vous en êtes heureuse, malheureuse ?
34:49J'ai beaucoup d'affection pour la jeune femme que j'ai été.
34:54Avec toutes ses qualités, avec ses défauts, avec ses bêtises.
35:01Avec ses erreurs, avec les belles choses qu'elle a pu créer.
35:08Vous avez fait des erreurs ?
35:11Je pense que j'aurais pu être un tout petit peu plus raisonnable, carriériste surtout.
35:20Vous n'êtes pas du tout carriériste ?
35:23Pas du tout.
35:24C'est votre vie qui vous intéresse avant tout ?
35:27On dirait que c'est ça, oui.
35:29C'est irrépressible.
35:31Mais si j'avais recommencé, j'aurais dit oui à des choses.
35:36J'aurais été beaucoup moins cigale.
35:39Oui, mais vous ne regrettez pas d'avoir été cigale quand même ?
35:42Non.
35:43Et puis vous faites d'autres choses, on va évoquer dans quelques instants votre livre
35:47à travers la date du 28 mars 2024.
35:49A tout de suite sur Sud Radio avec Anne Brochet.
35:51Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
35:55Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité Anne Brochet.
35:59Nous avons évoqué votre parcours depuis le début avec le théâtre, avec le cinéma,
36:03avec tout ce que vous avez pu faire en France et ailleurs.
36:07Et puis là, on va évoquer maintenant à travers la date du 28 mars 2024, votre parcours d'écrivain,
36:14puisque vient de paraître L'Armoire de Vie, qui est un roman assez étonnant.
36:18C'est une image qu'on traite rarement dans les livres, l'observation des armoires à pharmacie.
36:23Pourquoi ce sujet ?
36:24C'est un objet que j'aime et depuis pas mal d'années.
36:35Par exemple, le journal de piscine, j'y ai pensé pendant dix ans avant de m'y coller,
36:40entre guillemets, avec grand plaisir, qui a donné au Dilello, mon seul en scène.
36:47L'armoire de toilette, je voulais faire quelque chose depuis de nombreuses années.
36:54Parce que c'est un objet mystère qui vous fascinait depuis votre enfance ?
36:57Oui, oui, oui.
36:58Pourquoi ? Il y en avait partout.
37:00Non, il n'y en avait qu'un, mais il y en avait toujours chez les voisins, chez les cousins,
37:05chez les amis de mes parents.
37:07Il y a toujours une armoire de toilette dans la salle de bain.
37:11Maintenant, beaucoup moins, mais avant, oui.
37:13Et ça vous fascinait, enfant ?
37:14Oui, oui, oui.
37:15Pourquoi ?
37:16Parce que c'est tellement plein de secrets.
37:19Et c'est toujours et la même chose et jamais la même chose.
37:23Et c'est ça qui me fascinait.
37:26C'était toujours la même chose et jamais la même chose.
37:29Et au départ, vous avez imaginé de faire un livre de photos plutôt qu'un roman ?
37:32Oui.
37:33Pourquoi ?
37:34Parce que j'avais déjà fait un livre sur des vitrines de magasins.
37:37J'avais déjà fait un autre livre sur un chagrin d'amour.
37:43Et je me disais peut-être que ça serait bien de faire des photos d'armoires de toilettes de gens.
37:49Et j'ai commencé à en faire une, deux, trois, quatre.
37:52Et puis après, j'ai arrêté.
37:55Je me suis servie de ces photos pour travailler le roman.
38:00C'est-à-dire que c'est en même temps à travers les armoires de toilettes de votre vie
38:04de raconter votre parcours, de raconter votre enfance et l'âge adulte.
38:09Oui.
38:10Au tout départ, après avoir renoncé, pour vous dire la vérité Jacques,
38:14après avoir renoncé aux photographies, je me suis dit je vais refaire,
38:18je faisais mon seul en scène d'Odile Hélot.
38:21Mais je me disais peut-être si je n'arrive pas à trouver de producteur,
38:24je vais faire un seul en scène d'armoires de toilettes.
38:26Et donc en fait, le but, c'était de jouer sur l'espace, les souvenirs et le corps,
38:31toujours le corps, à grandir, à changer, à se coiffer et à avancer dans la vie.
38:38Mais sur un plateau de théâtre.
38:40Et je ne l'ai pas fait, donc j'en ai fait un roman.
38:43Et peut-être le faire un jour, parce que c'est un bon sujet de théâtre.
38:46Peut-être.
38:47Mais en décor, c'est assez simple, une armoire de toilettes, ça ne coûte pas très cher.
38:50Pas sûr.
38:51Ah bon ? Pourquoi ?
38:53Je ne suis pas sûre qu'un décor d'armoires de toilettes soit ce qu'il y a de moins cher.
39:00Alors il y a aussi dans ce livre beaucoup de citations de pubs,
39:03parce que la pub a été toujours très importante pour vous Anne Brochet,
39:07c'est une réminiscence d'enfance.
39:09Oui, c'est joyeux la pub.
39:11C'est le début, ça fait partie des jeux.
39:15Reproduire, on reproduisait quelques scènes de films du mardi soir,
39:22des westerns du mardi soir, quelques scènes,
39:25surtout quand c'était doublé français, on reproduisait surtout des dialogues.
39:30Avec votre frère ?
39:31Non, avec l'école, avec des camarades de classe.
39:34Mais les pubs, ça faisait aussi partie de la reproduction et de l'amusement.
39:40C'est-à-dire qu'enfant, vous regardiez les pubs et en même temps vous vous demandiez
39:44quels produits étaient dans l'armoire de toilettes familiale ?
39:48Oui, il n'y en a pas beaucoup.
39:50C'était parce que les produits d'armoires de toilettes,
39:58c'était même avoir du banga ou du crunch,
40:02c'était être comme ce qu'on pensait être les autres,
40:05c'est-à-dire être dans la normalité.
40:08C'est rassurant quand on est enfant d'être dans la normalité.
40:12Vous n'étiez pas rassuré enfant, de ce côté-là ?
40:15Non, mais on était tout ce qu'il y avait de plus normal,
40:19mais un enfant veut être encore plus normal que normal.
40:22Alors dans ce roman, vous citez un nombre incroyable de marques
40:26et vous précisez dans le livre que votre éditor n'a pas de partenariat avec ces marques.
40:30C'est des marques qui vous ont marquées, justement ?
40:36Ou non, je m'en souviens.
40:39Je m'en souviens.
40:41Comment dire ?
40:43Pourquoi je me souviens de Mustela ?
40:48Parce que c'est ma grand-mère qui était âgée
40:51et qui, comme pour garder de l'enfance en elle,
40:55mais inconsciemment, avait dulé Mustela.
40:58C'était assez merveilleux.
41:00C'est elle qui m'a initiée à ce lait.
41:02Ma mère m'a initiée au talc-chlorane.
41:05Je pense que le premier souvenir de parfum, c'est le talc-chlorane.
41:12Et en même temps, il y avait le coucher et la peur de dormir.
41:16Il y avait justement l'armoire de toilettes et le rituel avant de se coucher.
41:20Oui, le verre à dents, l'eau.
41:26Et ça, ça vous rassurait ?
41:28Oui, l'eau me rassurait.
41:30Et puis le rituel, oui.
41:33Ma mère, elle ne le faisait pas.
41:37Elle était occupée à d'autres choses le soir.
41:39Mais mon père, c'était lui qui m'amenait mon verre.
41:43C'était comme un placebo.
41:45Si je buvais un petit peu d'eau, je dormais.
41:48C'était bien.
41:50Ce qui est étonnant, c'est un sujet qui nous concerne tous.
41:52On a tous des souvenirs liés à des produits de toilettes.
41:55Mais ça n'avait jamais été traité dans un livre ou dans un roman.
41:59Oui, la gageur, c'était un peu de parler de ses propres souvenirs
42:03afin qu'on s'y retrouve au maximum, que le lecteur puisse s'identifier.
42:10Il y avait aussi les savons.
42:12Je crois que les savons sont liés à la dernière semaine de juillet,
42:15notamment Palmolive, chez votre grand-père maternel.
42:18Mon grand-père maternel, oui.
42:21On retient de quelqu'un son odeur, son parfum ?
42:26Lui, ce n'est pas son parfum.
42:28Mon souvenir de lui est associé au Palmolive.
42:32Parce que cette maison-là, les boules de cristal, c'était le savon Palmolive.
42:39Et puis, il y avait cette cape en tissu éponge,
42:42que vous avez eue beaucoup plus tard, adulte,
42:44que vous avez gardée dans un tournage, je crois,
42:46et qui vous a servi dans votre salle de bain.
42:48Non, c'était la cape de ma grand-mère au moulin.
42:50Et j'en ai hérité.
42:52Quand ma grand-mère a vendu son moulin,
42:54ils ont retrouvé la cape dans la penderie,
42:59et j'ai demandé si je pouvais l'avoir.
43:01Et donc, j'ai hérité de la cape de sortie de baignoire.
43:05Il y avait aussi des flacons de mousse qui vous ont fasciné,
43:08qui ont marqué votre jeunesse.
43:10Non, pour moi, la femme idéale, c'était la femme au bain.
43:14La femme qui rentrait dans son bain mousse.
43:17Pour moi, comme j'étais pré-adolescente,
43:20je voulais être cette femme-là, plus tard dans ma vie.
43:23C'est drôle, ça.
43:24Et puis, il y a eu un rêve qui vous a marqué aussi,
43:26alors que vous ne les connaissiez pas,
43:28c'est une rencontre entre Daniel Auteuil et Emmanuelle Béard.
43:30C'est un vrai rêve, oui.
43:31C'est fou, ça.
43:32Vous ne les connaissiez pas du tout.
43:33Pas du tout.
43:34En plus, leur histoire d'amour, je crois, est née
43:38quand elles ont tourné Ma Nombre des sources,
43:40et elle s'est concrétisée un peu plus tard
43:42quand ils ont tourné L'Amour en douce.
43:43Mais vous ne le saviez pas ?
43:44Pourquoi Auteuil et Béard ?
43:46Je n'en sais rien.
43:48Et après, vous les avez revus ?
43:49Vous leur avez raconté ?
43:50Non.
43:51Je n'ai jamais vu.
43:52Un rêve d'enfance ?
43:53Non, c'est un rêve de jeune fille.
43:56Non, non, je vivais déjà à Paris.
43:58Oui, oui, oui.
43:59Mais je m'en souviens très bien.
44:00Il me conseillait de prendre de l'ophitose, oui.
44:03Encore un médicament.
44:06Alors, il y a aussi une chanson qui vous a marquée.
44:12En écrivant
44:14Les mots qui passaient par ma tête
44:18Comme le vent
44:21Pierrot avait prêté sa plume
44:24La Dame Brune, Barbara et Georges Moustaki.
44:26Vous savez comment elle a dit cette chanson ?
44:28Moustaki passait son temps chez Barbara,
44:30ils avaient une histoire d'amour ensemble, devant la télé.
44:32Elle lui a dit, écoute, t'es un feignant, fais autre chose,
44:34tiens, écris une chanson.
44:35C'est comme ça qu'il a écrit cette chanson.
44:37C'est vrai que ça vous a marqué, Barbara et la Dame Brune.
44:41Ça me marque, ce qui m'intéressait dans sa petite armoire de toilettes,
44:46des armoires de vie, c'était de faire un peu une bande-son.
44:49Il y a toujours de la musique à un moment donné,
44:51il y a toujours une porte qui s'ouvre derrière moi avec une chanson.
44:55Et donc, en fait, c'est une sorte de...
44:57Il y a effectivement une traversée de vie à travers des armoires de toilettes,
45:00mais il y a quelques chansons phares.
45:03Toujours liées.
45:04Oui, j'aimais bien là-bas qu'il y ait une petite bande-son.
45:07Et finalement, vous êtes un inventaire à l'après-verre au niveau des pharmacies.
45:11Je crois que vous avez...
45:12Vous vous souvenez absolument de tout ce qu'il y avait dans les armoires à pharmacie, non ?
45:16L'armoire de toilettes.
45:17L'armoire de toilettes, oui, ce qui n'a rien à voir.
45:19Mais en même temps, il y a quelquefois de la pharmacie en dehors des produits hydratants
45:23ou des mammoussans.
45:25Pas chez moi.
45:26Pas chez mes parents, non.
45:27Il y avait juste ça.
45:28Il y avait un spray aussi avec la signature de Lyne Renaud qui vous a marqué.
45:31Oui, ça c'est mon ami Renaud qui m'a offert un spray Lyne Renaud.
45:37Avec la dédicace de Lyne Renaud sur le spray Elnette.
45:41Et ça, c'est le genre de chose qui vous touche ?
45:44Oui, j'aime bien.
45:45Oui, ça m'amuse.
45:47Et il y a aussi le miroir de la salle de bain qui est très important pour vous parce qu'il est un reflet.
45:53Oui, ce qui est touchant avec ces armoires de toilettes, c'est l'armoire à trois faces avec ses petits tiroirs.
46:04C'est quand même un objet très très complexe.
46:06Je ne sais pas qui l'a inventé, mais c'est un objet complexe.
46:10On peut ranger, on peut observer son visage sous toutes les coutures.
46:17On peut bouger les armoires, on peut bouger les miroirs et voir tout son visage en entier, même sa nuque.
46:25Vous passez beaucoup de temps dans votre salle de bain ?
46:27Non.
46:28À l'adolescence, on est tellement centré sur soi, je crois.
46:34On est préoccupé par soi et son rapport au monde.
46:38On a besoin de voir ce qui se passe, on a besoin de voir ce que les autres voient.
46:43Vous êtes pratiquement incollable sur tous les produits existants dans les supermarchés, hydratants ou autres.
46:49Ah non, je suis hors sujet.
46:52Ça ne m'intéresse plus.
46:54Ah bon ?
46:56Votre roman vous a permis de...
46:58Ce sont des souvenirs, ça ne vous intéresse plus aujourd'hui ?
47:00Oui, c'est un peu aussi sur le consumérisme quand même.
47:05C'est la façon dont on garde les choses.
47:09On stocke si jamais ça n'existe plus.
47:14On en prend trois au lieu de un.
47:16Après, c'est un rapport au temps aussi, une armoire de toilette.
47:20C'est-à-dire qu'il y a des objets qu'on consomme très vite.
47:22On n'a déjà plus de dentifrice.
47:24Il y a des objets, au contraire, des liquides, des désinfectants.
47:29Ça fait 15 ans que je le connais celui-là.
47:32Il y a des trucs qui ne disparaissent pas et d'autres qui disparaissent trop vite.
47:35Donc c'est comme la vie.
47:37Et la vie, justement, vous dites dans ce roman qu'il vous reste des tas de choses à accomplir,
47:41des tas de choses qu'on n'a pas encore faites.
47:43Apprendre l'italien, ranger les tiroirs de la salle de bain, lire beaucoup de livres.
47:47Ce sont vos objectifs d'avenir ?
47:50Je ne vais pas apprendre l'italien.
47:53Le reste, c'est fait.
47:55C'est fait.
47:56Et le roman, c'est une nouvelle vie pour vous ?
47:59Vous n'auriez jamais imaginé aussi écrire des romans au départ ?
48:03Non, mais je ne suis pas étonnée parce que c'est le théâtre et le cinéma,
48:10c'est la lecture qui m'a amenée au plaisir.
48:14Je veux dire Nina Kompanez et Les Dames de la Côte,
48:19ce n'est pas que leur monde de sensualité et de souffrance,
48:23c'est aussi la façon dont elle a écrit les dialogues qui étaient très très beaux.
48:29Donc j'avais quand même un goût pour le parler
48:33qui est né du plaisir de la littérature.
48:37Et l'envie d'écrire.
48:39Donc je pense que oui, c'est venu après l'envie d'écrire.
48:42Je pense que oui, c'est venu après l'envie d'écrire et venu quasi naturellement.
48:50Et un livre que vous écrivez avec votre modestie naturelle,
48:53je dirais sans vous faire mousser si j'ose dire,
48:55puisqu'on parle des armoires à pharmacie.
48:57Des toilettes.
48:58Des toilettes, oui.
49:00J'ai tenté.
49:02Des armoires de toilettes qu'on appelle parfois armoires à pharmacie d'ailleurs.
49:06Je crois que l'armoire à pharmacie, c'est qu'une porte.
49:08Ah oui, et là c'est trois portes.
49:10En tout cas, vous ouvrez la porte sur ce sujet avec ce livre,
49:12L'Armoire de Vie, chez Albain Michel.
49:14Et puis vous allez continuer à en écrire d'autres.
49:16On verra.
49:18En tout cas, merci de l'avoir écrit.
49:20Merci à vous de m'avoir reçu et de l'avoir lu.
49:23C'est un plaisir que je souhaite à beaucoup d'autres,
49:26celles et ceux qui nous écoutent et qui sont de plus en plus nombreux sur Sud Radio.
49:29Les Clés d'une Vie, c'est terminé pour aujourd'hui.
49:31On se retrouve bientôt.
49:32Restez fidèles à l'écoute de Sud Radio.

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