Sonia Mabrouk reçoit Malika Sorel, en deuxième position sur la liste RN pour les élections européennes, dans #LeGrandRDV, en partenariat avec Europe 1 et Les Echos.
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00:00 Bonjour à tous et bienvenue à vous au Grand Rendez-vous européen CNews Les Echos.
00:06 Tout d'abord un grand merci pour votre fidélité renouvelée.
00:10 Plus de 200 000 nouveaux auditeurs nous ont rejoints en une année.
00:13 C'est bien sûr une progression qui nous honore et qui nous oblige.
00:16 Et donc un grand merci à toute l'équipe du Grand Rendez-vous.
00:20 Bonjour à vous Malika Sorel.
00:22 Bonjour.
00:23 Et merci de votre présence.
00:24 Vous êtes numéro 2 sur la liste Rassemblement National aux Européennes.
00:27 ESCI c'est désormais engagé en politique.
00:30 Vous allez réagir aux nombreux sujets dans l'actualité.
00:32 Dans le discours de Gabriel Attal sur l'hyperviolence de certains jeunes.
00:36 Le Premier ministre qui a affirmé que la culture de l'excuse était finie.
00:39 Qu'en pensez-vous ? Qu'en est-il dans les faits ?
00:41 Au programme aussi bien sûr les élections européennes dans lesquelles vous êtes engagé.
00:45 Nous parlerons des propos chocs de Jean-Luc Mélenchon.
00:48 Et puis de votre rôle dans l'Assemblage Jordan Bardella, Marine Le Pen.
00:52 Sur quel thème allez-vous vous engager ?
00:54 Sachant que vous avez beaucoup travaillé auparavant sur les questions d'intégration.
00:58 Pour vous interroger sur tous ces sujets, je suis entourée de mes camarades.
01:02 Stéphane Dupont-Deseco, bonjour à vous.
01:04 Bonjour.
01:05 Et Mathieu Beaucoté bien sûr, bonjour à vous Mathieu.
01:07 Bonjour.
01:08 Beaucoup de sujets à vous soumettre Malika Sorel.
01:10 Et tout d'abord, quand un maire est ciblé, évidemment c'est toute la République qui est concernée.
01:15 C'est le maire LR de Mions qui démissionne.
01:18 Il dit être épuisé par un climat d'anti-sémitisme.
01:22 Il a été l'objet de graves menaces.
01:24 Un maire qui démissionne compte tenu de cela.
01:27 Qu'est-ce que ça dit de notre pays, du climat aujourd'hui en France selon vous ?
01:31 Ça dit beaucoup.
01:33 D'abord, ce n'est pas nouveau.
01:35 Donc, lorsque certains s'étonnent et disent que se passe-t-il,
01:39 ou le Premier ministre comment en est-on arrivé là ?
01:41 Cela fait très longtemps que cela est même consigné dans des rapports.
01:46 Le rapport, le livre de Georges Ben Soussan,
01:49 "Les territoires perdus de la République", je dirais les territoires que l'État a cédés.
01:53 Ce n'est pas la République qui a perdu, c'est l'État qui s'est désengagé,
01:57 et même l'État qui a fermé les yeux.
01:59 Et ce que nous observons sur le terrain depuis très longtemps,
02:02 amène à ce que un maire aujourd'hui démissionne.
02:05 Mais si l'on lit par exemple, il faut regarder les deux côtés.
02:09 Si on lit par exemple l'enquête extrêmement fouillée qu'avait publiée la journaliste Eva Svetzel,
02:16 "Le maire, elle est barbare", pour montrer au travers d'un territoire précis,
02:21 mais c'est valable dans d'autres territoires,
02:24 ce n'est bien sûr pas le cas de ce Mercier,
02:26 qui malheureusement se voit contraint pour des raisons de sécurité de démissionner,
02:29 il y a eu une volonté de fermer les yeux, et même de nourrir la bête ou le monstre.
02:36 C'est-à-dire que pour clientélisme électoral,
02:40 et cela a été mis en évidence, y compris dans le rapport de Terra Nova,
02:43 qui mettait de manière cynique les chiffres sur la table,
02:46 et demandait à François Hollande d'aller courtiser un certain vote,
02:50 parce que rappelez Terra Nova,
02:52 500 000 à 750 000 personnes sont naturalisées tous les cinq ans,
02:56 c'est-à-dire ont le droit de vote.
02:58 Et ce que nous observons aujourd'hui sur la montée de l'antisémitisme,
03:01 partout en France, à l'école,
03:03 ça avait été observé le rapport Robin et les territoires perdus de la République de Georges Ben Soussan à l'école,
03:08 nous en avions fait également le constat,
03:10 et tirions la sonnette d'alarme au niveau du Haut Conseil d'intégration,
03:13 et c'est consigné dans des rapports,
03:15 et c'est même parce que nous en avions parlé dans le cadre de l'enseignement supérieur,
03:18 parce que tout est lié,
03:20 que nous avons été dissous au printemps 2013.
03:22 Vous voyez quand on a voulu...
03:24 - C'est pour cette raison ?
03:26 - Absolument, parce que nous parlions dans le rapport.
03:28 - Vous voulez dire que parce que certains ont décrit les choses,
03:30 qu'on a fermé les yeux, qu'on a fait la politique de l'autruche ?
03:33 - Absolument, c'est-à-dire qu'au printemps 2013,
03:36 lorsque le président François Hollande décide de dissoudre le Haut Conseil d'intégration,
03:39 qui avait été, il faut le rappeler, fondé par Michel Rocard,
03:43 le Premier ministre Michel Rocard,
03:45 pour réfléchir à un certain nombre de problématiques dont nous parlons,
03:48 nous avions dans ce rapport, et c'était une première,
03:51 l'État a refusé de publier notre rapport, qui était un rapport officiel,
03:54 et nous parlions de la montée des remises en question des programmes d'enseignement supérieur,
04:00 mais également la montée de l'antisémitisme, etc.
04:02 - Madame Soirée, ce que vous êtes en train de faire,
04:04 c'est d'accuser le clientélisme politique, les socialistes,
04:07 j'imagine une autre partie de la gauche, c'est ça que vous voulez dire ?
04:10 - Alors... - L'ancien président François Hollande, vous avez dit...
04:13 - Malheureusement... - Ils ont alimenté la montée de l'antisémitisme en France ?
04:16 - Malheureusement, c'est une conséquence.
04:18 Malheureusement, et je l'ai écrit dans mes différents ouvrages,
04:22 y compris dans le dernier, "Les dindons de la farce",
04:24 cela n'est pas propre à un seul parti politique.
04:27 On l'a observé sur quasiment tous les chiquiers politiques,
04:32 et dans mon livre, je donne même des exemples précis, y compris à droite.
04:36 Donc ce n'est pas un problème lié à un parti politique,
04:40 c'est très important de le garder en tête,
04:42 ça veut dire qu'il faut qu'on fasse en sorte que ces sujets-là soient portés par tous,
04:47 au-delà des clivages partisans.
04:49 Mais oui, lorsque vous vous retrouvez sur le terrain,
04:52 avec des maires qui observent l'évolution de leur démographie électorale,
04:56 et qui voient qu'on leur demande certains accommodements avec nos mœurs,
05:00 notre façon de fonctionner, c'est-à-dire avec les principes républicains,
05:03 si on veut résumer, à un moment donné, si vous êtes élu ou réélu,
05:07 ils sont obligés de fermer les yeux,
05:09 et Xavier Lemoyne, le maire de Montfermeil, peut attester de la difficulté de résister.
05:14 Très concrètement, qu'appelez-vous l'évolution de la démographie électorale ?
05:18 L'évolution de la démographie électorale, c'est ce dont je viens de parler,
05:21 c'est-à-dire Terra Nova, qui avait bien identifié qu'en 5 ans,
05:25 il y avait entre 500 000 et 750 000 naturalisations,
05:28 et il pointait également la part de l'électorat musulman,
05:32 qui est sensible à certaines questions, et donc, en l'absence...
05:35 - À quelles questions ?
05:37 - La question, par exemple, lorsque vous venez d'une culture
05:40 qui ne partage pas les mêmes fondamentaux culturels,
05:44 les mêmes principes et valeurs qui structurent votre identité,
05:47 c'est une évidence que cela va se traduire au quotidien.
05:50 Et sur ces aspects-là, il y avait eu des sonnettes d'alarme
05:55 qui avaient été tirées sur cela, et lorsque je parle de la démographie,
05:59 oui, l'INSEE a dit, parce que Raphaël Glucksmann a dit
06:02 "Nous ne sommes pas face à une submersion migratoire".
06:04 L'INSEE, en 2017, j'ai le tableau ici, si je remets la main dessus rapidement,
06:11 voilà, donc c'est un rapport officiel.
06:13 Donc l'INSEE, en 2017, 44% de la hausse de la population provient des immigrés.
06:19 44% !
06:20 - Vous faites le lien entre les immigrés musulmans et la montée de l'antisémitisme en France, c'est ça ?
06:24 - Et donc, ce qui se passe, c'est que si vous avez une intégration culturelle qui s'effectue,
06:30 c'est-à-dire que vous vous appropriez progressivement les principes et valeurs
06:35 de la culture de la terre d'accueil, qui ne sont pas nécessairement compatibles,
06:39 c'était le cas, le rapport Bento Lilla parlait de compatibilité
06:42 entre les valeurs transmises à l'intérieur des familles et ce qui est transmis à l'école.
06:47 Rapport Bento Lilla qui avait été remis au ministre Xavier Darcoz.
06:50 Si vous avez une compatibilité, une appropriation progressive des principes et des valeurs,
06:54 la question ne va pas se poser.
06:56 Si, à un moment donné, vous n'avez pas de compatibilité,
06:59 que les personnes ne s'intègrent pas culturellement, là ça va poser problème.
07:02 - Comment on fait ?
07:03 - Je renvoie au sondage de l'IFOP, Mme Abrouk qui disait, qui mettait en évidence,
07:07 que le chiffre, je crois que c'était 74% des jeunes musulmans de 18 à 25 ans,
07:13 ou en dessous de 25 ans, pardon, de...
07:16 - Français musulmans.
07:17 - ... placé la charia au-dessus des valeurs de la République, ce n'est pas anodin.
07:22 Et ce qui était très important dans ce...
07:25 - Au sondage. Mais alors comment fait-on ça ?
07:27 - Ce qui était très important, Mme Abrouk, c'est très important,
07:29 parce que là c'est la responsabilité de l'État,
07:31 c'est que ce rapport mettait en évidence que pour les plus de 35 ans, il n'était que 25%.
07:36 - Mais Mme Soral, ils sont français, donc français musulmans,
07:38 français parfois de plusieurs générations.
07:40 Comment fait-on ? Vous-même, vous avez écrit il y a quelque temps, je cite,
07:43 "La non-intégration culturelle ou non-assimilation aboutira tôt ou tort
07:47 à la mise en minorité sur le sol français des idéaux français."
07:50 Qu'est-ce que ça veut dire et comment on lutte contre ça ?
07:53 Je rappelle, ce sont des français.
07:54 - Alors, ce que vous dites, avec le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant,
08:00 nous avions fait en sorte, c'est dans la dernière année de Nicolas Sarkozy
08:04 en tant que président de la République, nous avions rédigé une charte
08:07 des droits et des devoirs du citoyen français,
08:09 que Claude Guéant a immédiatement déployé sur tout le territoire national,
08:12 il l'a envoyé au préfet, et nous avons fait fondre le nombre d'octrois
08:16 de nationalités françaises.
08:17 Donc c'est vrai, lorsque je dis qu'ils sont français.
08:19 Mme Mabrouk, s'ils étaient français, c'est-à-dire que s'ils avaient,
08:22 c'est comme moi, j'ai vécu en Algérie, si vous dites que quelqu'un est algérien
08:25 ou marocain dans le Code de la nationalité marocain, il est spécifié,
08:29 et moi, quand j'ai été auditionnée par la mission sur la nationalité,
08:33 la réforme du Code de la nationalité, j'avais dit, nous devons nous inspirer
08:37 du Code de la nationalité algérien et marocain.
08:39 Que dit le Code de la nationalité marocain ? Et marocain, pour devenir marocain,
08:43 quelqu'un qui aura été perçu par les marocains, mais également
08:46 par les institutions marocaines, comme s'étant comporté comme un marocain.
08:51 Donc le problème est là.
08:52 Et avec Claude Guéant, nous avons police.
08:54 - Vous faites quoi pour ce qui est comportement et demeure, ça ?
08:56 - Ce qu'il faut, et je l'ai toujours écrit, je l'ai dit devant la commission
08:59 sur la nationalité, le Code de la nationalité française,
09:02 il ne fallait pas que l'État viole lui-même le Code civil.
09:07 Dans le Code civil, il était mentionné que l'assimilation,
09:10 l'octroi de la nationalité française, est subordonnée à la réussite
09:14 du parcours d'assimilation.
09:15 - D'accord, mais vous faites quoi, madame ?
09:17 Vous retirez la nationalité française à des gens qui ne respectent pas
09:20 les principes que vous venez d'énoncer ?
09:21 - On va déjà commencer par faire en sorte de faire coïncider de nouveau,
09:26 et nous l'avions fait avec le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant,
09:28 sans aucune difficulté.
09:30 Et les chiffres sont là pour attester que dans la dernière année,
09:32 nous avons fait fondre l'octroi de la nationalité française,
09:35 donc du droit de vote.
09:36 Je rappelle ce qui est très important, c'est le droit du vote,
09:39 et donc le statut d'architecte du projet politique collectif.
09:42 Nous allons déjà commencer par faire en sorte que l'État respecte
09:46 lui-même le Code civil, et donc que l'on superpose déjà les deux.
09:49 Commençons déjà par ça, et faisons en sorte, pour la nationalité,
09:53 il n'y a pas que le droit du sol.
09:54 Moi, j'ai toujours dit que le droit du sol, il fallait absolument l'abolir.
09:58 - Malika Sorrel.
09:59 - Par ce terme de raison, on peut revenir dessus, y compris la dissonance
10:01 identitaire qui entraîne certains phénomènes de violence.
10:04 - On vous pose la question, Mme Sorrel.
10:05 - Malika Sorrel, juste concrètement.
10:07 - Mais également, il faut cesser de donner la nationalité,
10:09 simplement parce qu'on se marie avec un Français.
10:11 - D'accord, mais concrètement, il y a aujourd'hui, si je comprends bien
10:13 votre raisonnement, il y a beaucoup de Français qui le sont
10:15 administrativement, mais qui ne le sont pas culturellement.
10:18 - Nous le constatons.
10:19 - D'accord, et qu'est-ce qu'on fait avec ces populations-là?
10:22 Il faut chercher à les assimiler culturellement.
10:25 Parce que dans vos écrits, vous me corrigerez, j'ai le souvenir
10:28 que vous disiez que l'intégration est un objectif possible pour l'État,
10:30 mais l'assimilation, c'est autre chose, c'est un mouvement du cœur,
10:33 c'est un mouvement individuel.
10:34 - Tout à fait.
10:35 - Donc, est-ce que l'État peut se donner comme mission d'assimiler ces populations?
10:37 - Non.
10:38 - L'État, pour vous, ne doit pas chercher à assimiler ces populations?
10:41 - Ce n'est pas son rôle.
10:42 - L'État...
10:43 - Ce n'est pas sa mission.
10:44 - C'est qu'il ne le peut pas, Sonia Mabroukha.
10:45 - D'accord.
10:46 - On ne peut pas obliger.
10:47 On ne peut pas obliger.
10:48 On doit, par contre, tout faire.
10:49 On doit tout faire.
10:50 Et merci pour votre question, parce que c'est important de rappeler,
10:52 pour distinguer les différentes choses, pour ne pas qu'on s'égare,
10:55 l'État a l'obligation d'obliger à l'insertion.
10:58 L'insertion, c'est-à-dire le fait que toute personne qui foule le territoire français
11:02 doit respecter les mœurs, les us et coutumes, les lois de la terre d'accueil.
11:06 C'est ce que vous faites si vous partez au Japon.
11:08 Moi, j'y ai été il n'y a pas longtemps.
11:09 Au Japon, vous arrivez, immédiatement, vous observez ce qui se passe dans l'espace public.
11:12 - Bien.
11:13 - Et vous vous conformez.
11:14 - Mais pour vous, l'assimilation n'est pas un objectif politique?
11:16 - Ce qu'il faut faire, c'est qu'il ne faut pas mettre en musique
11:22 ou déployer des politiques qui vont contrecarrer, empêcher l'assimilation.
11:28 C'est-à-dire qu'il faut tout faire pour la favoriser.
11:30 Mais comme vous l'avez rappelé, c'est un processus qui se joue entièrement
11:33 sur le registre moral et affectif.
11:35 Vous ne pouvez pas l'obliger.
11:37 Vous ne pouvez pas obliger les gens à aimer la France.
11:39 C'est pour ça que je parle toujours de la notion de français de cœur et d'esprit.
11:44 Mais par contre, vous devez contraindre les gens à respecter la France.
11:48 - Mais il y a une distinction à faire.
11:49 - Il y a des lois.
11:50 Comment contraindre des gens?
11:52 On peut l'entendre et ça paraît même évident.
11:54 Mais comment contraindre des gens à respecter, comme vous dites, la France
11:58 et de dire son histoire, sa culture?
12:00 - Tout à fait.
12:01 - C'est marqué une pause.
12:02 C'est très intéressant.
12:03 On va vous écouter sur ce sujet parce que beaucoup de nos auditeurs
12:05 et téléspectateurs vous découvrent également aujourd'hui, Malika Sorrel,
12:07 et vos idées.
12:08 Une courte pause et on développe ces sujets tout de suite.
12:11 - Merci d'être avec nous, avec notre invité Malika Sorrel,
12:16 numéro 2 sur la liste Rassemblement national de Jordan Bardella.
12:21 Beaucoup de sujets à vous soumettre, Malika Sorrel.
12:23 On va poursuivre sur la laïcité.
12:25 Ça a été le cœur du sujet, notamment de Gabriel Attal à Villerich à Tion.
12:29 Le Premier ministre qui a dit "le pas de vague, c'est fini".
12:31 Il a affirmé qu'il ne voulait pas de guerre de religion à l'intérieur de l'école.
12:35 Est-ce que vous y voyez une forme de prise de conscience, voire de sursaut?
12:38 - Alors, moi ce que j'ai vu dans le discours de Gabriel Attal,
12:42 c'est qu'il ne m'a donné le sentiment d'être un spectateur.
12:46 Et Raymond Aron disait "je suis un spectateur engagé".
12:51 Et là j'ai eu le sentiment d'avoir un spectateur qui est complètement impuissant.
12:54 C'était la lamentation.
12:56 C'est-à-dire, comment on est arrivé là ?
12:59 Comment cela est-il possible ?
13:02 L'école doit rester un sanctuaire.
13:04 Non mais Monsieur le Premier ministre, ça fait très longtemps que l'école n'est plus un sanctuaire.
13:07 - Quand c'est l'homme qui a interdit la baïaille et qui l'a fait,
13:09 après des paroles, des actes, vous lui reconnaissez quand même quelques actions,
13:14 ou alors vous estimez qu'il a été spectateur de tout ?
13:17 - Il aurait dû rester à l'éducation nationale.
13:19 Ça pour moi c'est une évidence.
13:21 C'est-à-dire que dans un moment de gravité,
13:23 parce que l'école joue un rôle extrêmement important,
13:25 mais la famille avant.
13:26 Parce qu'on a tendance à penser que la citoyenneté se construit dans l'école.
13:29 C'est faux.
13:30 La citoyenneté se construit d'abord dans la famille.
13:33 Et ça avait été mis en évidence par beaucoup de travaux de chercheurs,
13:36 je cite toujours dans les ouvrages,
13:38 parce qu'il est important que les citoyens aillent à la source.
13:40 C'est-à-dire qu'on a beaucoup de chercheurs qui ont cherché et trouvé,
13:43 et qui avaient mis en évidence que ce qui est transmis dans la famille,
13:46 si c'est en opposition avec le projet et avec ce que les enseignants transmettent à l'école,
13:52 l'enfant, et ça va se jouer dès l'école maternelle,
13:55 va spontanément devoir arbitrer entre la figure du maître et la figure du parent.
14:00 Et vous imaginez bien qui l'enfant va choisir.
14:03 Dans la plupart des cas, c'est une raison affective.
14:05 On revient à l'assimilation et l'enfant va choisir son parent.
14:08 Donc vous voyez la difficulté.
14:10 Alors Gabriel Attal, oui, il dit un certain nombre de choses.
14:12 Mais Gabriel Attal, il essaie de comprendre ce qui se passe.
14:16 Et il se trompe sur un certain nombre d'aspects,
14:18 sans compter le fait qu'il ait été contredit par son ministre de la Justice
14:21 dès le lendemain sur un point, et j'espère que je vais vous le redire.
14:25 Sur quoi se trompe Gabriel Attal ?
14:28 Par exemple, il dit que c'est le fait de la solitude des jeunes.
14:33 C'est absolument faux.
14:34 C'est-à-dire que lorsqu'on voit les chiffres une nouvelle fois,
14:37 on va revenir, je suis désolée, à l'immigration
14:39 et à la partie de l'immigration qui ne s'est pas intégrée culturellement.
14:42 Alors qu'à notre époque, c'est pour ça que je vous citais ce qui est très important de l'IFOP,
14:46 c'est que pour les musulmans d'origine, d'origine je dis,
14:50 c'est-à-dire ceux qui sont nés dans des familles musulmanes,
14:51 qui ne sont pas nécessairement musulmans, mais qui sont nés dans des familles musulmanes,
14:54 pour les plus de 35 ans, il n'était que 25 % à placer la charia au-dessus.
14:58 Donc il y a eu une dégradation.
14:59 Et donc ce qui s'est passé, c'est qu'on a eu une cécité,
15:04 c'est-à-dire les élites occidentales ont trop tendance pour la plupart
15:10 à ne regarder le monde qu'à travers leur filtre culturel.
15:13 - Par peur, parce que c'est leur logiciel ?
15:17 - Il y a un peu de tout, il y a de l'arrogance aussi, il faut dire ce qu'il en est,
15:20 le fait que ça ne travaille pas beaucoup, ça prend du temps.
15:23 - Mais allons-y concrètement, Malika Sauriel.
15:24 - Il y a beaucoup de raisons, mais il est très important,
15:27 lorsque vous transmettez un message, il n'y a pas que le transmetteur qui est important,
15:30 il y a le récepteur.
15:31 Comment le message va-t-il être reçu ?
15:33 Et sur la question de la solitude des jeunes, mais c'est complètement faux.
15:36 C'est justement parce qu'ils vivent au sein de groupes
15:39 et que le groupe les oblige à se comporter de telle manière
15:43 que l'État a empêché l'émancipation.
15:47 - Mauvais diagnostic.
15:48 - Donc mauvais diagnostic.
15:50 Et ensuite je reviendrai sur les contrats qui sont apportés par Belloubet,
15:53 par Sabrina, Agresti-Roubach, très vite à ce que dit Gabriel Attal.
15:58 Et donc il y a véritablement un problème.
16:00 - Alors allons-y très politiquement, vous avez parlé de l'écart
16:03 entre être française de cœur et d'esprit,
16:05 et le français en présidère administratif, je reprends vos termes.
16:08 Vous avez parlé des codes culturels.
16:10 Est-ce qu'aujourd'hui, par exemple, une femme française
16:13 qui a la nationalité française, mais qui porte le voile pour vous,
16:16 peut-elle néanmoins être française de cœur et d'esprit selon vos catégories ?
16:19 - Il y a plusieurs difficultés.
16:21 Quand vous voulez, je vous ai cité le code de la nationalité marocain,
16:25 et marocain celui qui est perçu par les autres comme étant marocain.
16:28 Donc vous, vous pouvez très bien vous sentir français.
16:31 La question, elle ne réside pas qu'à ce niveau-là.
16:34 Est-ce que la communauté de la terre d'accueil, valable pour l'Algérie,
16:38 j'y ai vécu longtemps, on a accueilli beaucoup de personnes
16:40 qui venaient du Chili, réfugiés politiques après le coup d'État, etc.
16:44 Donc est-ce que là-bas les Algériens ou les Marocains,
16:47 et ici les Français, vont vous voir comme quelqu'un
16:51 qui partage les mêmes principes et valeurs,
16:53 qui structure l'identité de la France ?
16:56 Après, il y a aussi le fait qu'il y a eu une hypocrisie totale.
16:59 C'est-à-dire que lorsque vous avez des élites qui nous gouvernent,
17:03 qui changent d'avis comme de chemise tous les jours,
17:06 - Je comprends, mais dans votre logique,
17:08 une femme qui veut envoyer un signal d'intégration devrait resserrer son voile ?
17:11 - Écoutez, Tara Ben Jelloun disait, il y a un problème avec le corps de la femme
17:16 chez certains musulmans, et c'est pour ça qu'on cherche à ce que...
17:18 - Mais quand Marine Le Pen propose...
17:20 - Excusez-moi Mathieu, il faut que je termine mon propos.
17:22 C'est pour ça qu'on cherche à cacher le corps des femmes et qu'on les voile.
17:26 Et lorsque Gilles Kepel a écrit, il y a un certain nombre d'années,
17:29 dans son livre "Banlieue de la République",
17:32 lorsqu'il a dit que, et il cite les propos d'un des leaders
17:36 des groupes fondamentalistes islamiques sur le territoire français,
17:40 et qu'il dit qu'ils ont utilisé le voile, ouvrez les guillemets,
17:44 pour lever des troupes militantes.
17:46 - Alors faut-il l'interdire dans l'espace public ?
17:48 - Donc la personne... On va déjà essayer de faire en sorte de faire respecter la laïcité
17:51 dans les espaces où ça ne devrait même pas soulever de débats, à l'école.
17:55 - Dans la rue ?
17:56 - Dans l'université. Dans la rue, je ne vais pas dire, moi ou Jean,
17:59 "enlevez votre voile tout de suite". Non, en Algérie, moi j'ai connu des personnes
18:02 qui, avec l'âge, mettaient un certain foulard, parce que ça devait être la tradition,
18:06 et d'ailleurs on les appelait "hijab", parce que, c'est-à-dire,
18:09 la personne qui était censée avoir fait le pèlerinage à la Mecque,
18:12 elle avait un certain âge. Donc moi je suis pour le fait qu'on commence
18:15 par faire respecter ce qui est, et je veux rappeler ici,
18:18 la responsabilité des politiques partout.
18:20 - La légace corale, c'est-à-dire ?
18:21 - Oui.
18:22 - La laïcité, rien que la laïcité, mais déjà la faire respecter.
18:24 - Mais absolument la faire respecter.
18:26 - C'est ça votre position ? Intégration culturelle, pas d'assimilation,
18:29 parce qu'elle ne se décrète pas, c'est dans le cœur, c'est ça votre position
18:32 aujourd'hui, qu'on comprenne, parce que ce ne sont pas des notions importantes.
18:35 - Absolument, tout à fait. Pas d'obligation d'assimilation,
18:38 mais bien entendu, si les personnes ne s'assimilent pas,
18:40 pas de naturalisation française, parce que la nationalité française...
18:43 - Mais ça c'est une vraie question, comment vous pouvez...
18:45 - C'est très important, c'est aussi un titre de propriété sur le territoire,
18:49 c'est-à-dire qu'on a mis en cohabitation des enfants, et même lorsque vous cédez
18:54 un bien à vos descendants, donc ils sont copropriétaires du bien,
18:58 donc rendez-vous compte de la difficulté, et surtout, ce qui est très important,
19:02 et je l'ai toujours dit, lorsque vous mettez la charrue avant les bœufs,
19:06 que vous accordez la nationalité française, qui est aussi un sésame,
19:10 pour échapper à la misère, et on peut le comprendre,
19:12 vous n'obtiendrez jamais plus aucun effort d'assimilation.
19:17 Pourquoi ? Parce que l'assimilation, c'est quelque chose de très douloureux,
19:20 à un moment donné, parce que vous devez l'opposer à vos propres descendants.
19:25 - C'est ce que vous avez fait personnellement ?
19:26 - Absolument, tout à fait.
19:27 - Mais vous diriez que c'est l'intégration ou l'assimilation ?
19:30 - Moi, je suis totalement...
19:31 - Avez-vous eu besoin de laisser de côté vos origines, d'ailleurs,
19:34 dont vous êtes très fière, dont vous vous réclamez ?
19:36 Est-ce que vous êtes plutôt intégrée ou assimilée ?
19:38 - Alors, moi, je suis assimilée.
19:40 C'est-à-dire que j'ai fait le choix de la France comme patrie,
19:44 je me vis comme un soldat, je suis un soldat de la France,
19:47 comme beaucoup de Français qui se rendent compte aujourd'hui
19:49 que la situation est extrêmement grave pour notre patrie, pour notre pays.
19:53 Des citoyens qui viennent de toutes les origines,
19:55 et ce que j'observe aujourd'hui, c'est que beaucoup d'enfants
19:58 issus de l'immigration, et la liste de Jordane Bardella en atteste,
20:01 aujourd'hui se lèvent bien plus que des Français d'origine.
20:04 Et moi, j'estime, je vais vous dire, en Algérie,
20:06 si on avait une telle difficulté, ce seraient les Algériens
20:08 qui se dresseraient en premier.
20:09 - Vous voulez dire que l'on ne se le laisse pas dire ?
20:11 - Donc, j'appelle les Français d'origine à se lever aussi.
20:13 - Français d'origine, c'est Français de souche, autrement dit ?
20:15 - C'est les Français de souche culturelle européenne.
20:17 Et je voudrais dire une chose très importante, Mathieu,
20:20 qu'il faut rappeler toujours sur l'assimilation.
20:23 C'est que les Italiens, en dépit de leur grande proximité culturelle,
20:27 n'ont été que 1 sur 3 à s'assimiler.
20:31 Rendez-vous compte de la difficulté.
20:33 Donc, comment a-t-on pu imaginer, bravo aux historiens,
20:36 Daniel Lefebvre et Pierre Milza,
20:38 je rentre toujours à César, ce qui appartient à César.
20:40 Et donc, ce qui est très important, c'est de voir qu'il y avait déjà,
20:44 et nous avions les chiffres, cette limite de 1 sur 3,
20:50 comment a-t-on pu penser que des personnes qui venaient d'une culture éloignée,
20:54 qui a des points d'incompatibilité,
20:56 il l'a dit, par exemple, encore une fois, Ben Jeloun, Tara Ben Jeloun,
21:01 mais c'est également écrit dans un rapport de l'Union européenne
21:03 qui avait mis en évidence qu'une partie de la culture des personnes qui arrivaient
21:06 était contradictoire avec la culture d'être.
21:09 Et Ben Jeloun disait "L'islam ne changera jamais,
21:12 c'est aux musulmans de changer et d'adapter leurs comportements".
21:16 - Madame Sarkozy, vous avez dit cette phrase,
21:18 "je suis un soldat de la France, nous sommes en guerre".
21:21 - Oui, absolument.
21:23 J'estime que nous sommes en guerre.
21:26 Vous savez, il y a un livre qui est extrêmement bouleversant,
21:30 "Livre à mes fils" de Paul Doumer,
21:32 il faut que les Français aujourd'hui aillent lire Paul Doumer,
21:35 un homme extraordinaire qui a perdu 4 de ses 5 fils
21:38 lors de la première guerre mondiale,
21:40 et il expliquait qu'il y avait 2 dangers dans un pays,
21:44 et ils devient en permanence, c'était 1906 lui,
21:47 et donc il disait "le danger des cosmopolites",
21:50 et il disait "ces cosmopolites sont un danger pour la nation".
21:54 S'il prenait le pouvoir demain, ça serait terminé pour la nation.
21:57 - C'est qui les cosmopolites, Madame ?
21:59 C'est qui aujourd'hui les cosmopolites que vous parlez ?
22:01 - Beaucoup de gens, par exemple,
22:05 Glucksmann, Mélenchon,
22:07 tous ceux qui prônent la société multiculturelle,
22:10 c'est-à-dire la dissolution des peuples européens.
22:12 - Vous êtes en guerre contre eux ?
22:14 - Je n'ai pas dit que j'étais en guerre contre eux,
22:17 je rappelle les propos de Paul Doumer,
22:20 et il met le cosmopolitisme en termes d'ennemis,
22:24 au même niveau que s'il y avait des personnes,
22:27 des grands groupes de l'étranger qui venaient.
22:30 - Ces gens-là menacent la France.
22:32 - Mais est-ce que vous voyez le résultat auquel nous sommes confrontés aujourd'hui ?
22:35 À cause de l'importation, mais ils portent une part de responsabilité.
22:38 On ne peut pas avoir exercé des responsabilités,
22:41 et n'en récupérer que les privilèges, on n'est pas sous l'ancien régime,
22:44 il faut aussi payer pour ce que nous n'avons pas fait,
22:46 et pire, pour les erreurs qui ont été commises,
22:49 et qui nous amènent à cette situation,
22:51 et au minimum, il faudrait qu'ils reconnaissent et disent
22:53 "le multiculturalisme nous a conduits au chaos actuel, redressons-nous tous ensemble".
22:58 - On va marquer une pause, on va également insister sur l'hyper-violence
23:02 de certains jeunes, dénoncés en tous les cas, actés par le Premier ministre,
23:06 là encore, est-ce que vous y voyez un sursaut ou encore un reniement ?
23:11 Et puis on viendra sur les européennes, bien sûr, Malika Sorrel, votre parole,
23:14 Jean-Luc Mélenchon, des propos chocs, une courte pause et on se retrouve.
23:17 - Merci d'être avec nous, on poursuit ce grand rendez-vous Europe 1C News Les Echos
23:25 avec notre invitée Malika Sorrel, numéro 2 sur la liste du Rassemblement national.
23:29 On va bien sûr parler des élections européennes, mais tout d'abord,
23:31 dans l'actualité, toujours l'émotion, l'effroi et la colère
23:34 après la mort de Philippe, 22 ans, à Grande-Synthe.
23:37 Vraiment une vague d'émotions très vive,
23:40 deux mineurs déjà connus par les services de police ont été mis en examen
23:43 et sont en détention provisoire. De quoi cette hyper-violence est-elle le nom, Malika Sorrel ?
23:47 On entend beaucoup de grands mots qui sont lancés dans le débat public et politique,
23:50 décivilisation, ultra-violence, que diriez-vous ?
23:53 - Alors je dirais que d'abord, il ne s'agit pas de décivilisation, ça dépend.
23:56 C'est-à-dire qu'on essaie d'englober à chaque fois, dans toutes les causes.
24:01 Non, parfois on a des situations dont les conséquences sont similaires,
24:05 mais les causes sont différentes, donc il ne faut pas tout mélanger.
24:08 Comme je vous le disais tout à l'heure, il y a des jeunes dont le problème,
24:11 c'est le fait qu'ils vivent tous en groupe, en grappes,
24:14 et qu'ils sont dans la rue. En Algérie, pour certains, on disait qu'ils tiennent les murs.
24:18 Quelle est la raison ? Pourquoi beaucoup de jeunes sont dans la rue, dans certains quartiers ?
24:21 C'est le taux de natalité. Et ça avait été sourcé là aussi.
24:24 C'est-à-dire qu'ils ne peuvent pas accueillir leurs amis, comme nous tous,
24:28 nous accueillons les amis de nos enfants chez nous,
24:30 ils ne peuvent pas les accueillir à cause de l'exéguté des logements,
24:33 mais l'exéguté, ce n'est pas dans l'absolu, lié au taux de natalité.
24:36 Et également parce que les garçons ne peuvent pas ramener leurs copains à la maison,
24:39 parce qu'à la maison, il y a maman et les sœurs.
24:41 Donc la loi du nombre produit de telles conséquences.
24:43 Absolument, tout à fait. Aujourd'hui, au travers des phénomènes de diaspora,
24:47 dont t'avais parlé la constitutionnaliste Dominique Schnapper,
24:50 on a le fait que nous avons plusieurs peuples sur un même territoire.
24:53 C'est ça, il y a des frictions.
24:55 Plusieurs peuples sur un même territoire ?
24:56 Oui, absolument, tout à fait.
24:57 Et quels sont ces peuples ?
24:58 Plusieurs peuples, c'est-à-dire chaque peuple porte…
25:00 J'entends, mais quel peuple ? Il y a le peuple français, le peuple quoi ?
25:02 Quels sont les autres peuples ?
25:03 C'est en fonction… Les psychologues disent que la culture,
25:06 c'est la pression que le groupe exerce sur le développement psycho-physiologique des individus.
25:11 Donc les groupes, c'est en fonction des contraintes que vous allez mettre sur les individus.
25:15 J'entends, vous étiez dit qu'il y a plusieurs peuples, lesquels ?
25:17 Il y a ceux qui partagent la même culture,
25:19 que l'on peut traduire par les principes de liberté individuelle,
25:24 le respect de la liberté individuelle, égalité homme-femme,
25:26 et fraternité qui transcende la religion,
25:29 et bien entendu le respect de la laïcité…
25:31 J'ai su sur le terme, il y a d'autres peuples que le peuple français en France ?
25:34 Mais bien entendu, mais… Alors lesquels ?
25:36 Alors je vais vous dire, mais moi je dis, il faut faire confiance aux téléspectateurs,
25:40 ils savent décrypter.
25:41 Pardonnez-moi, moi je ne vous pardonne pas.
25:44 Mais vous dites des choses.
25:45 Je vais vous dire des choses, parce que vous vous cherchez à enfermer les choses.
25:49 Demain, imaginez, j'ai parlé des Italiens,
25:52 imaginez demain, vous avez un flux migratoire très important d'Inde.
25:56 Est-ce que vous avez suivi régulièrement les viols collectifs en Inde, etc. ?
26:00 C'est l'Islam ? Que nenni ?
26:03 Vous comprenez ?
26:04 Donc ce que vous allez chercher, c'est m'enfermer dans une case…
26:07 Non, non, non, on ne veut pas vous enfermer, Madame Sorey.
26:10 Vous nous disiez concrètement…
26:12 Je pense qu'à partir du moment où les personnes,
26:14 et nous voyons la traduction, parce qu'on parle de violence,
26:16 qu'est-ce qui s'est passé ?
26:17 Un des enfants qui a été tué, parce qu'il envoyait des SMS à une fille.
26:22 Certains ont envoyé des expressions de crime d'honneur, ou plutôt de déshonneur.
26:26 Et d'ailleurs qui fait plutôt référence, je le dis, à des pays comme l'Inde,
26:30 comme le Pakistan, etc.
26:32 Ce sont des expressions que moi, je…
26:34 Enfin, rarement entendues de l'autre côté de la Méditerranée.
26:37 Que ce soit Shams-e-Din à Virichens, que ce soit Samara à Montpellier.
26:41 Absolument.
26:42 Quelle lecture vous faites ?
26:43 Et là, on ne veut pas du tout vous enfermer,
26:44 on veut connaître votre matrice intellectuelle sur ce sujet.
26:47 Ma lecture, c'est la suivante.
26:50 Les principes qui structurent l'identité d'un peuple
26:55 doivent être respectés sur un territoire donné.
26:59 Et je l'ai toujours traduit en disant,
27:01 on ne bouscule pas un peuple sur son territoire.
27:04 Parce qu'il y a ce que moi j'ai appelé l'inconscient collectif des peuples,
27:08 ce que Stéphane Rosès, le grand professeur politique, appelle l'imaginaire des peuples.
27:14 Et ça, vous ne pourrez rien faire contre.
27:17 Et tant que le politique, et là ça fait 40 ans,
27:20 que le politique agit à rebours de cet imaginaire,
27:23 de cet inconscient collectif des peuples,
27:25 un jour, et c'est l'enjeu,
27:27 un jour les peuples vont se réveiller.
27:29 Et je vais simplement, Suleymane Mabrouk, vous rappeler quelque chose.
27:32 Claude Lévi-Strauss, l'un de nos plus grands anthropologues,
27:34 avec Marcel Mauss, dont je parle beaucoup dans mes livres sur la solidarité,
27:37 on n'aura peut-être pas le temps d'aborder,
27:40 parce que c'est une des solutions,
27:43 c'est d'essayer de réactiver les processus de solidarité au sein de la société.
27:47 Claude Lévi-Strauss, que disait-il ?
27:49 Que les peuples ne vivent pas trop près les uns des autres, sinon c'est la guerre.
27:54 Oui mais alors c'est le conseil de la Côte ou le Facernal ?
27:56 C'est ce que vous nous annoncez, Madame Sorel, en France ?
27:58 Mais vous pensez qu'elle n'a pas déjà commencé ?
28:00 Elle a commencé, la guerre civile a commencé.
28:01 Absolument. Lorsque vous voyez dans certains territoires
28:03 des personnes qui ne peuvent plus s'y rendre,
28:06 lorsque vous voyez des personnes attaquées au faciès, y compris...
28:08 La guerre civile, c'est des groupes, des populations les unes contre les autres.
28:12 Ça commence à bas bruit.
28:14 Le politique doit en prendre la mesure.
28:16 Nous sommes déjà face à des enfrontements,
28:18 et ça ne date pas d'aujourd'hui,
28:20 lorsque vous aviez dans certains quartiers des barrages qui étaient effectués
28:23 où on demandait aux habitants, quelle que soit leur origine,
28:27 on leur demandait de montrer leur papier d'identité
28:30 pour dire s'ils avaient le droit de rentrer ou pas.
28:33 Lorsqu'ils avaient des gens comme là, à Bordeaux,
28:36 des personnes qui en Algérie sont restées en vie,
28:38 arrivent en France, elles boivent du vin, elles sont assassinées.
28:41 C'est une guerre de religion qui est déjà déclarée sur le territoire.
28:45 Entre quelles religions ?
28:46 Que ce soit à Viri-Châtiens, à Montpellier, à Bordeaux,
28:50 là les victimes sont de nationalité algérienne.
28:54 À Viri-Châtiens ou à Montpellier, pour la jeune Samara agressée française,
28:58 de confession musulmane, c'est-à-dire que c'est à l'intérieur aussi,
29:03 c'est l'islam qu'il ne faut pas laisser aux islamistes.
29:05 Quel message vous portez par rapport à ces Français musulmans ?
29:09 Ce qui se passe aujourd'hui en France,
29:11 c'est ce qui s'est passé dans tous les pays musulmans.
29:15 C'est-à-dire qu'à un moment donné,
29:17 et ça a commencé dès le général Gamela Abdel Nasser,
29:20 lorsqu'il commençait à tirer la sonnette d'alarme,
29:23 et à l'époque, lorsqu'on revoit, les femmes étaient libres.
29:26 C'est très important la question des femmes.
29:27 Donc, Ville disait que la femme c'est ce qui est le plus important,
29:29 les mœurs, et c'est pour ça que c'est un objet politique.
29:32 Emmanuel Todd l'a écrit également.
29:34 Le statut des femmes bas ou élevées est primordial,
29:36 parce que c'est un élément sur lequel les peuples ne sont pas pris en transiger.
29:41 De quoi c'est le commencement ?
29:43 Parce que là, vous citez des pays…
29:45 Oui, vous avez connu en Algérie une période extrêmement sombre,
29:47 extrêmement terrible, avec la fameuse période de Noir,
29:51 où il y a eu des milliers d'assassinats.
29:54 Ce n'est pas ce qui peut arriver en France.
29:57 Ça peut.
29:58 Ça peut parfaitement arriver.
29:59 Donc vous rejoignez ce que dit Bolem Sansalle.
30:01 Mais je suis…
30:02 Mais tout à fait, Bolem est un ami,
30:04 il a vécu ce qui s'est passé en Algérie,
30:06 et nous sommes nombreux à avoir vu la montée du fondamentalisme religieux,
30:10 c'est-à-dire le fait de faire en sorte que tout le monde se conforme à la lettre,
30:16 à des fondamentaux religieux d'il y a plusieurs siècles.
30:19 Et j'ai toujours dit aussi, si…
30:21 Pourquoi on ne reste enfermé que dans cette question ?
30:23 Parce que le politique, son rôle, c'est de regarder en permanence tout ce qui peut se produire,
30:28 pour pouvoir anticiper et avoir une vision.
30:30 C'est ça le rôle du politique, c'est d'avoir une vision.
30:32 C'est ce qu'on demande à un politique.
30:34 On ne le demande pas au quotidien.
30:35 Est-ce que mon stylo doit être rouge ou noir, etc.
30:37 Voilà le point d'arrivée.
30:39 Voilà pourquoi nous ne cédons pas.
30:41 Et donc ce qu'il faut regarder, c'est qu'à chaque fois que les personnes dérochent à cette règle,
30:47 on essaie de les dissuader,
30:49 et nous sommes aujourd'hui dans un climat de terreur qui a eu cours dans certains pays.
30:54 Regardez en Tunisie ce qui s'est passé sous Bourguiba,
30:57 et regardez la Tunisie après ce qui s'est passé,
31:00 parce qu'on a fermé les yeux sur un certain nombre de choses,
31:03 et ça va très très vite.
31:04 C'est pour ça qu'il ne faut pas ramener cela à l'œil.
31:07 - Vous comparez les années 90 à la France d'aujourd'hui ?
31:09 - Je ne vais pas comparer.
31:12 Il y a des traits similaires,
31:17 c'est-à-dire le fait que les individus ont été dépossédés
31:21 de la possibilité de choisir leur manière d'être,
31:23 leur manière de se comporter.
31:25 Et je peux vous dire que ça va très très vite.
31:28 Et ce que les politiques n'ont pas compris en France,
31:30 et je vais dire quelque chose d'extrêmement important,
31:33 c'est que par exemple, sur un point précis,
31:35 il ne fallait pas organiser l'islam en France.
31:39 Il ne fallait pas.
31:40 - Ce n'est pas le rôle et la responsabilité de l'État ?
31:44 - C'est contraire d'abord à la loi de 1905,
31:46 l'État doit contrôler les conséquences,
31:48 mais ne pas s'immiscer dans le culte.
31:50 Et pourquoi est-ce qu'il ne fallait pas organiser l'islam en France ?
31:52 Parce qu'il fallait tout faire pour que les musulmans d'origine...
31:55 - C'est Nicolas Sarkozy ça.
31:56 - C'est Pierre Jox, ça a commencé avec Pierre Jox.
31:59 Alors ce qu'il fallait faire, c'est créer les conditions
32:02 pour que les musulmans d'origine puissent s'émanciper de leur groupe.
32:05 Qu'est-ce qu'on fait avec l'organisation de l'islam ?
32:07 On leur dit "Ah, vous êtes une communauté"
32:09 et après on va leur reprocher, on va leur dire
32:11 "Ah, mais pourquoi est-ce que vous ne réagissez pas ?
32:13 Il faut que vous vous rendez compte."
32:15 - On a organisé le communautarisme et le repli selon vous.
32:18 - Et maintenant, on constate le séparatisme.
32:20 Donc il est urgent que le politique reste à sa place,
32:22 comprenne qu'il doit sanctionner les conséquences.
32:25 C'est-à-dire, ce n'est pas que la laïcité.
32:27 Lorsque Abdelhamid Debb parle du voile comme une atteinte
32:29 à l'égalité homme-femme et la dignité...
32:31 - Feu Abdelhamid Debb, effectivement.
32:33 - Absolument, le grand Abdelhamid Debb.
32:35 Lorsqu'il dit "le voile est une attente",
32:37 ça rejoint, Tara Medjeloun, à l'égalité entre les hommes et les femmes
32:40 et la dignité, ce n'est pas la laïcité.
32:42 Ce sont les principes fondamentaux inscrits dans la Constitution et le Préambule.
32:45 Et c'est très important de le mentionner.
32:47 C'est ce qu'on a perdu de vue.
32:49 - Vous avez utilisé une formule forte, vous avez dit
32:51 "Il y a une guerre de religions aujourd'hui."
32:53 Quelles sont les religions en guerre ?
32:55 - Et je précise pour l'intégibilité que c'est le Premier ministre
32:58 qui a repris cette phrase avérée.
33:00 - Vous utilisez cette formule "Il y a une guerre de religions aujourd'hui."
33:03 - Oui, absolument.
33:05 - Lesquelles ?
33:07 - Nous sommes déjà en guerre de religions, mais depuis très longtemps.
33:09 C'est-à-dire, ça a commencé à bas bruit,
33:11 le fait de rejeter tout ce qui est dans la République française,
33:16 tout ce que porte la République française.
33:18 Et j'avais écrit déjà en 2007 que si les enseignants, les policiers,
33:22 je citais déjà les enseignants, les policiers étaient agressés,
33:25 ce n'était pas parce que c'était mal conduit ou quoi que ce soit d'autre,
33:27 ou parce qu'il y avait des pseudo-raisons socio-économiques.
33:30 Ce que reprend le Premier ministre Gabriel Attal,
33:32 il parle encore de questions de politique de la ville, donc il s'égare.
33:35 Il faut qu'il comprenne que le sujet n'est pas là.
33:37 Ce n'est pas du tout une question économique.
33:39 L'ONU l'a mis en évidence dans des chiffres que Pierre-Antoine Delomé avait...
33:43 - Il n'y a pas de question de logement, de recours au logement,
33:45 il n'y a pas de problème social.
33:47 Tout a été bien fait sur ce sujet, Malika Sorrel.
33:50 - Ça ne justifie pas, après Mathieu je réponds sur la question des religions,
33:54 ça ne justifie absolument pas.
33:56 - Les ghettos, tout ça n'a rien à voir.
33:58 - Il n'y a pas de ghetto en France.
33:59 C'est ce que Manuel Valls a dit, il a commencé à parler de ghetto, d'apartheid, d'État,
34:03 ce qui avait révulsé à juste titre Nicolas Sarkozy,
34:06 disant avec tout ce que nous avons fait, tout ce que nous avons donné,
34:09 comment est-ce que le Premier ministre Manuel Valls ose parler,
34:12 il était Premier ministre à l'époque, Valls,
34:13 ose parler d'apartheid, d'État.
34:15 - Peut-être que l'argent a été mal utilisé,
34:17 mais vous dites qu'il n'y a pas de quartier communautarisé,
34:19 de ghetto qu'on a fabriqué nous-mêmes.
34:21 - On ne les a pas fabriqués.
34:22 C'est-à-dire que c'est la conséquence, lorsque vous avez un flux migratoire,
34:24 et là c'est une question décisive,
34:26 il faut faire un moratoire sur l'immigration.
34:28 Il faut que les politiques soient raisonnables.
34:31 On constate que nous avons échoué l'intégration culturelle
34:35 pour un nombre qui n'est pas négligeable.
34:38 Il faut arrêter de parler de minorité simplement,
34:40 c'était qu'une minorité,
34:41 non ce ne serait pas ce que le Premier ministre
34:43 fasse au discours politique général qu'il a fait.
34:45 Il faut arrêter avec ça, ce n'est pas une question socio-économique,
34:48 rendez-vous compte, les personnes arrivent de leur pays,
34:50 elles n'ont rien là-bas.
34:52 Là-bas, ça se passe très bien,
34:53 elles ne vont pas aller se révolter contre la police,
34:55 contre les enseignants, j'ai étudié en Algérie,
34:57 personne ne pouvait broncher en classe,
34:59 ça ne traversait même pas l'esprit de quelqu'un
35:01 de défier l'autorité du maître.
35:02 Ils arrivent ici, ils se révoltent contre l'école,
35:06 contre les enseignements,
35:07 contre l'enseignement de ci, l'enseignement de ça,
35:09 et on va dire "ah les pauvres petits, c'est à cause du fait qu'ils n'ont rien".
35:12 Non mais vous plaisantez, il faut arrêter avec ça.
35:15 Il faut que les politiques cessent de justifier la violence.
35:18 Eh bien on va en parler, puisque c'est la bataille aussi,
35:20 évidemment, et la campagne des Européennes,
35:22 avec notamment ces sujets.
35:23 Une courte pause et on se retrouve.
35:25 Et nous parlons des élections européennes,
35:31 nous allons parler évidemment du Rassemblement National,
35:33 vous avez rejoint Malika Soral,
35:34 mais tout d'abord la France insoumise,
35:36 après l'interdiction de sa conférence à Lille,
35:38 Jean-Luc Mélenchon a tenu des propos chocs
35:41 sur le président de l'Université de Lille,
35:43 qui ont beaucoup heurté,
35:45 il a en fait établi une sorte de lien conceptuel entre Eichmann,
35:49 il a convoqué le souvenir d'Eichmann, le criminel lasique,
35:53 pour le comparer avec ce responsable de l'Université de Lille.
35:57 De quoi Jean-Luc Mélenchon est-il le nom aujourd'hui que vous citiez,
36:00 ou que vous avez cité, en tout cas que vous connaissez,
36:03 ses propos et ses écrits ?
36:05 Qu'est devenu Jean-Luc Mélenchon à vos yeux ?
36:07 Jean-Luc Mélenchon était l'un des plus grands et les plus fervents laïcs,
36:11 et il illustre à la perfection
36:14 la dérive du parti de l'élite politique,
36:16 en raison de ce que j'ai dit tout à l'heure,
36:18 le clientélisme politique.
36:20 C'est le principe de réalisme.
36:22 C'est du clientélisme électoral,
36:24 et c'est ce clientélisme-là qui a nourri le communautarisme
36:27 et puis le séparatisme,
36:29 parce qu'au bout du bout, c'est ça le danger.
36:32 C'est le séparatisme, c'est-à-dire que nous ne formons plus
36:34 un peuple un et indivisible,
36:36 mais nous avons plusieurs peuples sur le territoire,
36:38 et je vous rappelais les propos de Claude Lévi-Strauss.
36:40 Donc l'enjeu est extrêmement important.
36:42 Je renverrai d'abord les propos de Jean-Luc Mélenchon
36:45 sur le président de l'université.
36:47 Ils sont...
36:49 Je vais utiliser un mot qui avait été utilisé,
36:51 abracadabra,
36:52 parce qu'ils sont tellement pitoyables
36:54 que pour moi, est-ce qu'on doit les relever ?
36:57 Non.
36:58 Par contre, il est évident que...
37:00 Parce que j'avais été interviewée en 2017
37:02 par Olivier Delagarde pour France Info
37:04 sur la liberté d'expression,
37:06 et à l'époque, j'avais dit
37:07 que je souhaitais sanctuariser la liberté d'expression
37:09 parce que c'était l'émission "Vous, Président, que feriez-vous ?"
37:11 La première décision, j'avais dit
37:13 "Je sanctuairiserai la liberté d'expression."
37:15 Donc l'essai Jean-Luc Mélenchon,
37:16 à tenir, ça compte 40.
37:17 Et j'avais rajouté que la liberté d'expression
37:20 avait une borne
37:22 si vos propos appellent à vous en prendre physiquement
37:25 aux individus ou aux biens.
37:27 Là, dans quel cadre sommes-nous ?
37:28 Nous ne sommes pas du tout dans le cadre
37:29 d'une liberté d'expression,
37:31 c'est-à-dire nous allons débattre, etc.
37:33 Nous sommes dans le cadre où il était affiché
37:36 sur le...
37:38 sur l'affiche de meeting,
37:39 parce que c'est un meeting politique en réalité,
37:41 le fait qu'Israël était rayé de la carte,
37:44 c'est-à-dire...
37:45 -Slogan "Free Palestine".
37:46 -Le peuple israélien est rayé.
37:47 Sincèrement, est-ce qu'une démocratie
37:50 peut autoriser des propos génocidaires ?
37:53 Moi, je pense que non.
37:55 Il y a, puisqu'ils parlent d'histoire,
37:57 il y a un précédent historique,
37:59 il y en a même deux,
38:00 le précédent historique dans les années 30,
38:02 et même Hitler avait tout écrit dans "Mein Kampf",
38:04 les gens ne l'ont pas pris au sérieux.
38:06 Donc là, eux, ils affichent la couleur,
38:08 et Rima Hassan, c'était déjà prononcé par le passé,
38:10 parce qu'elle ne surgit pas, Rima Hassan,
38:12 elle était déjà connue.
38:13 Et donc, il y a ça,
38:14 et je voudrais rappeler également quelque chose
38:16 qui est plus proche dans l'histoire,
38:19 c'est ce qu'a fait la Grande-Bretagne,
38:21 c'est-à-dire au nom de la liberté d'expression,
38:23 le fait que dans Hyde Park,
38:24 les gens disaient "Allez, on va tuer les mécréants,
38:27 et regardez aujourd'hui ce qui se passe en Angleterre."
38:30 -Mme Sorel, est-ce que Jean-Luc Mélenchon,
38:31 selon vous, verse dans l'antisémitisme ?
38:34 -Lui, personnellement, moi, je ne le connais pas,
38:37 donc je ne peux pas dire s'il est antisémite ou pas,
38:39 mais c'est évident pour moi que le fait qu'il mette
38:44 Rima Hassan d'origine palestinienne sur sa liste
38:48 vise un certain électorat,
38:51 et il essaie d'attiser des ressorts de la haine,
38:55 et je renverrai là,
38:56 parce qu'on n'a pas le temps de développer,
38:57 à l'analyse de Kamel Daoud dans "Le Point",
39:00 qui est extrêmement précieuse et précise,
39:03 et qui fait un portrait croisé entre,
39:06 parce que c'est ça qu'il faut garder en tête,
39:07 quel est le projet politique porté
39:10 au travers de la figure de Rima Hassan
39:13 et au travers de ma figure, moi,
39:15 en tant qu'aujourd'hui femme politique.
39:17 -Dites-le nous, tout le monde n'a pas lu l'expérience Kamel Daoud,
39:19 de quoi je t'agite ?
39:20 -Deux projets s'affrontent.
39:21 Vous avez le projet de la repentance
39:24 et la culpabilisation de la terre d'origine,
39:27 avec à chaque fois un retour sur investissement,
39:30 "La France n'a pas assez fait, donnez-nous", etc.
39:32 Et l'importation des problèmes
39:34 qui se passent dans les pays d'origine
39:36 sur les territoires français.
39:38 Kamel Daoud dit d'ailleurs dans cet article
39:40 que LFI, à ses yeux, ressemble de plus en plus
39:43 au régime autoritaire arabe.
39:45 Je renvoie son article.
39:46 Et moi, il me décrit comme portant
39:50 le projet politique de l'assimilation.
39:53 C'est-à-dire, vous êtes coopté par le peuple français,
39:56 vous devez respecter.
39:57 -C'est l'assimilation versus la créolisation,
39:58 si on vous entend bien.
39:59 -Pas créolisation,
40:00 versus copunautarisme, séparatisme
40:02 et importation des tragédies d'ailleurs ici.
40:05 Et je veux rappeler que l'assimilation
40:07 ne peut pas se faire si les personnes,
40:10 et donc leurs parents aussi,
40:12 et l'État construisent un socle de reconnaissance.
40:14 Vous ne pouvez pas passer votre temps
40:15 à cracher sur le pays d'accueil
40:17 et ensuite dire "moi je suis assimilé",
40:18 ce n'est pas possible.
40:19 -Malika Sorrel, on entend votre discours aussi,
40:22 et votre amour, comme vous le déclamez,
40:24 de la France.
40:25 Est-ce que vous auriez pu rejoindre
40:27 le FN version Jean-Marie Le Pen ?
40:30 -Non.
40:31 -Pour quelles raisons ?
40:32 -Pour ces raisons-là aussi.
40:34 C'est-à-dire qu'il avait un amour des mots,
40:36 des calembours,
40:37 il semblait s'amuser davantage des mots
40:39 et faire fi de la souffrance,
40:41 faire fi de l'histoire.
40:42 Et donc c'est quelque chose
40:43 qui me choquait profondément.
40:45 Et sur le sujet,
40:46 donc ça c'est sur l'antisémitisme,
40:47 et sur la question de l'immigration-intégration,
40:49 le fait qu'il versait justement dans ses attaques
40:52 une partie de la population française,
40:55 et donc faisant fi de la souffrance
40:57 liée au passé et à l'histoire dramatique,
40:59 il nous empêchait de traiter
41:01 les sujets de l'immigration-intégration.
41:03 Et aujourd'hui, Marine Le Pen,
41:06 ça n'a strictement rien à voir.
41:09 C'est-à-dire que c'est une républicaine.
41:11 Aujourd'hui, c'est elle sur l'échiquier politique,
41:14 et je considère que c'est le seul vote utile.
41:17 -Pourquoi ?
41:18 -C'est elle qui porte la République.
41:19 -Pourquoi vous n'avez pas rejoint,
41:20 par exemple, les LR ?
41:21 Pourquoi ne pas avoir rejoint Reconquête ?
41:23 Pourquoi aurait-elle le monopole de la République ?
41:26 -Elle n'a pas le monopole.
41:27 C'est-à-dire qu'il faut que tout le monde
41:28 se saisisse de ses sujets.
41:30 -Mais pourquoi elle ne vous le dit pas ?
41:31 -C'est en fait parce que, pour moi,
41:34 elle a une vision.
41:37 Et c'est le cas aussi de Jordan Bardella,
41:39 qui moi, j'aime beaucoup le faire,
41:41 parce qu'il est très jeune, il a une vision.
41:43 C'est-à-dire, il sait ce qu'est la France,
41:45 il sait où nous devons l'amener,
41:46 Paul Duhmer, je renvoie de nouveau
41:48 à la vision de Paul Duhmer,
41:49 il sait ce qu'on peut faire, ne pas faire.
41:51 C'est cette vision, c'est-à-dire
41:53 servir l'intérêt supérieur de la nation,
41:55 indépendamment des origines.
41:57 Je vais poser la question de LR.
41:59 LR, pourquoi ?
42:00 Je répète, c'est le seul vote utile,
42:02 et je veux absolument parler
42:03 de ce qui se trame aujourd'hui
42:05 dans l'Union européenne,
42:06 parce que ça, ça va être extrêmement précieux
42:08 pour le vote.
42:09 Pour LR, excusez-moi, mais LR,
42:11 le directeur de cabine François-Xavier Bellamy,
42:13 j'estime énormément François-Xavier Bellamy.
42:15 C'est un homme très intelligent,
42:17 mais son directeur de cabine,
42:19 je renvoie au collectif du 31 mai,
42:21 a participé à l'essor et même à l'explosion
42:24 du flux migratoire estudiantin.
42:26 Donc c'est le fait d'être en conformité
42:28 avec les armes.
42:29 Vous estimez que tous ceux qui ont gouverné
42:31 de près ou de loin ces 15 dernières années
42:33 sont responsables de ce qui est...
42:35 En partie, bien sûr.
42:36 C'est pour ça que vous avez dit en partie.
42:38 Je ne suis pas restée à LR,
42:40 parce que LR d'aujourd'hui n'a pour moi
42:42 plus rien à voir avec LR de Nicolas Sarkozy
42:44 et de François Fillon.
42:45 On n'a pas le temps,
42:47 mais j'ai développé sur ça,
42:48 donc je rappelle le collectif du 31 mai.
42:50 Vous ne pouvez pas dire
42:51 "je vais lutter au niveau de l'Union européenne".
42:53 Pour vous, Eric Sénet, pour vous, Xavier Bellamy,
42:55 pour vous, François Fillon ?
42:56 Ah ben écoutez, il y a une contradiction majeure.
42:58 Parce qu'avec François Fillon,
42:59 les choses étaient claires par rapport aux enjeux,
43:01 à l'immigration, le flux migratoire,
43:03 par rapport à la défense de la laïcité.
43:05 Là, vous dites "je veux lutter
43:07 contre les flux migratoires".
43:08 En même temps, vous prenez comme directeur de cabinet
43:10 le ministre de l'État.
43:11 Pour vous, Marine Le Pen est l'héritière
43:13 de François Fillon.
43:14 Je ne vais pas parler en ces termes,
43:15 et je ne vais certainement pas parler
43:16 à la place de François Fillon,
43:17 que je connais, que j'adore.
43:18 Donc je vous dis qu'aujourd'hui,
43:20 sur l'échiquier politique,
43:22 le seul parti politique qui porte,
43:24 parce que moi je pense,
43:26 et ce que d'autres ont porté,
43:28 et parce que je ne suis pas la seule,
43:29 c'est la liste de Jordane Bardella aux Européennes.
43:31 Et sur Reconquête, je vais dire un mot,
43:33 sur Reconquête, il faut quand même garder à l'esprit,
43:36 Marion Maréchal en a parlé,
43:38 qu'ils font une alliance avec Giorgia Meloni,
43:40 qui va rejoindre Wunderland.
43:41 Donc on ne peut pas dire "on va lutter
43:43 contre la politique européenne
43:46 de Macron et de Wunderland".
43:48 Et puis il y a une deuxième chose
43:49 à laquelle je tiens.
43:50 Sur Reconquête, c'est que
43:53 le Rassemblement National a une approche
43:56 de la France et de son identité
43:58 au travers des Français de cœur et d'esprit,
44:00 donc l'aspect culturel et affectif.
44:02 Et les autres, Reconquête, pas ethno-racial.
44:06 Alors qu'Éric Zemmour, il a suffisamment dit,
44:08 donc on va le redire,
44:09 et ce n'est peut-être pas la position de Marion Maréchal,
44:11 je suis même quasiment sûre que ce n'est pas sa position,
44:13 mais tout de même,
44:14 a une approche, comme Nadine Morano,
44:16 au travers d'une France,
44:18 par rapport à l'ethnie, la race, la religion.
44:20 Et je veux le dire ici,
44:21 qui n'est pas, qui a été attribué
44:23 par Alain Perfit à De Gaulle,
44:24 et c'est faux, De Gaulle ne peut pas avoir ça.
44:26 On vous entend, Mme Sorel,
44:27 sur le vote utile pour Mme Le Pen,
44:28 pourtant vous avez fait des offres de service
44:30 à Emmanuel Macron, et vous l'avez reconnu.
44:32 Vous étiez prêts à travailler avec lui,
44:34 et vous nous expliquez aujourd'hui
44:35 que le seul vote utile, c'est Marine Le Pen.
44:37 Le seul vote, mais que fait Emmanuel Macron ?
44:40 Il veut porter la République française,
44:42 je n'ai pas fait des propos à Emmanuel Macron,
44:44 au président de la République, ce n'est pas pareil.
44:46 Je sers la France, je vous l'ai dit, je suis un soldat.
44:48 Que fait Emmanuel Macron aujourd'hui ?
44:51 Il s'apprête à faire voter,
44:52 et la résolution a déjà été votée le 22 novembre dernier,
44:55 faire passer la majorité qualifiée,
44:57 c'est-à-dire que demain,
44:59 et vraiment écoutez bien ce qui est en train de se tramer
45:01 au niveau de l'Union européenne,
45:03 écoutez, demain, les choses pourront se décider
45:07 et se décideront à la majorité qualifiée,
45:09 c'est porté par le parti d'Emmanuel Macron,
45:11 c'est-à-dire que là, le peuple français
45:13 pourra se voir, le peuple français,
45:15 le peuple français, mais j'aurais combattu ça.
45:17 Je suis fidèle à ce que je suis.
45:19 Mais moi j'ai toujours voulu convaincre les gens,
45:23 je crois en ma capacité de conviction,
45:25 et donc je finis sur le fond, s'il vous plaît,
45:27 c'est très important, c'est l'enjeu décisif des prochaines élections,
45:29 c'est-à-dire nous sommes appelés le 9 juin
45:32 à trancher, voulons-nous que les nations et les peuples
45:35 existent ou soient effacés,
45:37 c'est-à-dire que voulons-nous que la majorité,
45:39 le vote à la majorité subsiste,
45:41 ou que les Français passent à la majorité qualifiée,
45:45 c'est-à-dire que les Français,
45:47 même lorsqu'ils décideront du président de la République,
45:50 il n'y aura plus aucun impact,
45:52 parce que tout sera décidé au niveau de l'Union européenne,
45:55 à la majorité qualifiée, l'Union européenne,
45:57 qui veut se doter d'un président de l'Europe,
45:59 c'est la mort des États et des nations.
46:01 - Numéro 2 de la liste,
46:03 Errin de Jordan Bardala, merci pour ce grand rendez-vous,
46:06 je précise que tous les grands rendez-vous à venir
46:08 vont évidemment s'adapter aux élections européennes,
46:10 recevoir toutes les têtes de liste
46:12 ou numéro 2 en tous les cas.
46:14 Merci encore, je remercie mes camarades,
46:16 merci aussi pour cette belle progression du grand rendez-vous,
46:19 c'est grâce à vous, et merci surtout à vous,
46:21 c'est grâce à vous qui nous regardez.
46:23 Je vous souhaite un très très bon dimanche et à très vite.
46:25 à très vite.
46:27 [SILENCE]