• il y a 8 mois
Sonia Mabrouk reçoit Éric Ciotti, président des Républicains, dans #LeGrandRDV, en partenariat avec Europe 1 et Les Echos

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Transcription
00:00 Bonjour et bienvenue à tous au Grand Rendez-vous européen CNews.
00:05 Les échos bonjour Eric Ciotti.
00:06 Bonjour.
00:07 Et merci de votre présence, d'être le président des Républicains.
00:10 C'est votre Grand Rendez-vous ce dimanche.
00:12 À l'heure où l'on s'interroge sur la riposte de Vladimir Poutine
00:15 après la terrible attaque terroriste à Moscou,
00:18 quels seront les représailles et quels changements dans la guerre en Ukraine ?
00:22 Plus largement aussi, comment lutter contre le terrorisme islamiste,
00:25 notamment en France ?
00:26 L'État de droit tel qu'il est, le permet-il ?
00:29 Et puis quelle Europe aussi dans ce contexte ?
00:31 Emmanuel Macron qui se confie au JDD, fait l'éloge de l'Europe puissance,
00:35 mais n'est-ce pas un vœu pieux ?
00:37 Quel sursaut dans ce cas-là ?
00:39 Sursaut que vous souhaitez aussi, Eric Ciotti, pour la droite.
00:41 Et cela passe par le score aux élections européennes.
00:44 La liste LR est loin derrière le Rassemblement National
00:47 qui, dans tous les sondages, en tous les cas,
00:49 écrase tout sur son passage.
00:51 Alors là encore, le sursaut est-il possible ?
00:53 Alors que votre liste s'étoffe avec notamment le général Christophe Gomart et Céline Imard
00:58 qui vous accompagnent aujourd'hui, on les salue.
01:00 Et sur tous ces sujets, pour vous interroger, je suis entourée de mes camarades,
01:04 Nicolas Barret-Lézeco, bonjour à vous Nicolas.
01:06 Bonjour Sonia.
01:07 Et Mathieu Boccote, bonjour à vous Mathieu.
01:09 Bonjour.
01:10 Eric Ciotti, le bilan est très lourd.
01:12 Après l'attaque terroriste à Moscou, au moins 133 morts, des centaines de blessés,
01:16 une branche de l'État islamique a confirmé sa revendication de l'attentat.
01:20 Poutine y voit la main de Kiev, indiquant que les assaillants devaient se rendre en Ukraine.
01:25 On va en parler, mais tout d'abord,
01:27 vous avez souligné sur les réseaux sociaux le fait que cette attaque nous rappelait des souvenirs très douloureux.
01:32 Diriez-vous que c'est le Bataclan russe comme on l'entend de plus en plus ?
01:36 Il y a naturellement et malheureusement cette similitude,
01:41 même à l'unité près dans le bilan provisoire qui est annoncé aujourd'hui,
01:46 133 morts à Moscou, 134 au Bataclan, le même mode opératoire.
01:54 Donc bien sûr, il y a des similitudes, bien sûr, il y a ce choc.
01:58 Et ça nous rappelle que la menace islamiste,
02:02 et malheureusement, je crois que beaucoup ont tendance à l'atténuer,
02:07 elle est là, elle est présente, elle est durable,
02:10 et c'est certainement la menace la plus lourde qui pèse sur notre avenir.
02:15 La plus lourde. Est-ce que vous faites une hiérarchie ?
02:18 C'est-à-dire, il y a la menace de la guerre et la menace terroriste islamiste.
02:23 Pour vous, elle est plus importante ? Elle nous lie tous, finalement ?
02:26 L'islamisme a pour dessein de nous détruire,
02:30 de détruire tout ce qui ne ressemble pas à cette idéologie mortifère.
02:36 C'est une volonté d'éteindre une civilisation occidentale.
02:42 Donc il y a cette menace, elle est présente,
02:45 et on voit bien qu'elle gagne du terrain,
02:47 ce qui se passe au Proche-Orient, ce qui s'est passé le 7 octobre,
02:52 ce qui se passe au Sahel, nous rappelle ce qui se passe naturellement en Afghanistan,
02:57 que cette menace, loin de régresser, s'amplifie,
03:01 et qu'il ne faut à aucun prix baisser la garde.
03:04 Vous dites que certains atténuent cette menace, vous pensez à qui en particulier ?
03:08 On voit bien dans l'actualité, dans les commentaires,
03:12 qu'il y a des drames, on y répond, il y a l'émotion, il y a la communication,
03:19 et puis après on passe à autre chose.
03:22 Or, l'islamisme ne passe pas à autre chose.
03:25 Il avance, Cépion, de façon masquée, ou de façon violente,
03:30 mais il est là et il progresse.
03:33 Le président de la République a exprimé sa compassion vis-à-vis du peuple russe.
03:37 On sait par ailleurs les tensions qu'il y a aujourd'hui entre la Russie et la France.
03:40 Le président de la République avait raison d'exprimer sa sollicitude, sa compassion ?
03:43 Bien sûr.
03:45 Qui n'exprimerait pas face à un tel drame la compassion à l'égard des victimes,
03:50 à l'égard du peuple russe ?
03:53 Et nous devons exprimer en effet ce soutien face à un attentat terroriste.
03:59 Après, il y a la question de l'interprétation, voire de l'instrumentalisation.
04:03 On a bien vu tout de suite que Poutine a voulu relier cet attentat au contexte en Ukraine.
04:10 J'ai noté que les services de renseignement américains avaient prévenu la Russie,
04:16 il y a quelques jours, quelques semaines, d'une attaque islamiste éminente.
04:21 Ils avaient décrit quasiment le scénario potentiel.
04:26 Donc on a aujourd'hui manifestement, je le dis avec prudence néanmoins,
04:31 mais une quasi-certitude qu'on est face à une attaque islamiste.
04:35 Après, on voit bien le danger d'une instrumentalisation.
04:39 Justement, la question que vous avez évoquée, le déni de l'islamisme,
04:42 on a presque vu un double mouvement hier.
04:44 D'un côté, une partie des commentateurs à l'ouest disent « en fait, c'est un coup de Poutine ».
04:48 Poutine, de son côté, dit « en fait, c'est un coup des Ukrainiens ».
04:50 Comme si on était incapable de prendre au sérieux durablement, structurellement, la menace islamiste.
04:54 Bien sûr. Moi, je dis qu'il y a une menace islamiste.
04:58 Elle est là, elle est durable, et il faut mettre tous les moyens pour l'éradiquer.
05:03 Et c'est un enjeu majeur. C'est un enjeu de survie et c'est un enjeu de civilisation.
05:08 Et puis, il y a ce conflit sur le continent européen entre la Russie et l'Ukraine.
05:16 Ce conflit qui, j'espère, va trouver enfin une issue de paix.
05:24 Vous y croyez encore ? Parce que là, la question, Eric Ciotti, depuis cette attaque,
05:28 c'est quel représailles ? Au contraire, c'est-à-dire quel palier supplémentaire ?
05:32 Si palier supplémentaire, il n'y a pas dans la guerre en Ukraine.
05:34 C'est la menace et c'est le danger.
05:36 Ce conflit, il est à la fois complexe et simple.
05:41 Il est complexe parce qu'il appelle des menaces géopolitiques sur la planète entière.
05:47 Mais il est assez simple. D'un côté, il y a un agresseur et de l'autre, il y a un agressé.
05:52 Il y a la violation de frontières d'un État souverain.
05:57 Donc, notre devoir est d'être aux côtés du pays qui a été agressé,
06:02 de le soutenir pour qu'il retrouve sa indépendance, sa souveraineté.
06:07 Il mène un combat d'un extraordinaire courage.
06:11 Mais à un moment, il faudra qu'il y ait une issue à ce conflit.
06:16 C'est pour ça que nous avons besoin d'aider les Ukrainiens et de leur donner de l'avance.
06:20 Il dit issue aujourd'hui, qui dit le mot paix, qui dit le mot arrêt des combats.
06:24 Il est qualifié en tous les cas par une partie de la classe politique,
06:27 par la majorité, d'être poutinolâtre, d'avoir un esprit municois, d'être dans la soumission.
06:33 Que répondez-vous à ça ?
06:35 Pour moi, le mot paix n'est pas un mot de soumission.
06:38 C'est un mot d'espérance qui peut contester que l'objectif, à un moment,
06:43 c'est de retrouver un chemin de paix en Russie, comme au Proche-Orient,
06:47 ou dans tous les lieux où il y a le conflit, personne ne peut se satisfaire de la guerre.
06:51 Dire cela, ça ne veut pas dire qu'il faut tout faire pour aider les Ukrainiens
06:57 à être en position de force pour recouvrer la souveraineté de leurs frontières.
07:03 Alors on dit paix, on dit guerre, mais il y a un autre mot dont on entend un peu parler, c'est engrenage.
07:07 Est-ce que vous redoutez un effet d'engrenage ?
07:10 On a parlé récemment de la présence de troupes au sol potentiellement européennes, françaises, en Ukraine.
07:14 Est-ce que vous redoutez finalement que la situation présente ressemble davantage à 1914 qu'à 1938 ?
07:19 Il y a ce risque d'engrenage.
07:22 C'est pour cela que je me suis opposé avec force et j'ai dénoncé les propos qui me paraissent à tout le moins irresponsables.
07:29 Il y a sans doute des arrières-pensées politiciennes liées aux élections européennes
07:35 avec une forme de cynisme de la part du chef de l'État,
07:38 mais aller sur ce terrain des troupes au sol, c'était irresponsable.
07:43 Cela nous a conduit à un isolement humiliant d'ailleurs dans la communauté internationale.
07:49 Humiliation ? La France a été humiliée par ses alliés ?
07:52 Notre isolement sur cette position est quelque part humiliant.
07:56 Pas de tout le monde quand même.
07:58 Les Polonais étaient très contents de cette position.
08:00 On ne nous a pas pris au sérieux.
08:03 Aucun des responsables de l'OTAN n'a accrédité cette thèse.
08:09 Les États-Unis ne l'ont pas fait. L'Allemagne a réagi avec vigueur.
08:14 La Grande-Bretagne n'a pas suivi.
08:16 Tous ceux qui portent aujourd'hui la défense de l'Ukraine,
08:21 premier soutien États-Unis, deuxième Allemagne, troisième Grande-Bretagne, ne l'ont pas fait.
08:27 À l'inverse, est-ce qu'un pays comme la France peut exclure la possibilité d'envoyer des troupes au sol ?
08:32 Après tout, toute grande puissance a cette option en réserve.
08:36 Le rôle des militaires, et le général Christophe Gomart,
08:41 qui nous a rejoints dans le combat des élections européennes,
08:45 le rappeler, c'est d'anticiper toutes les situations, de se tenir prêts à toutes les situations.
08:52 C'est pour ça qu'il faut avoir toutes les options sur la table.
08:54 Est-ce que c'est le rôle du chef de l'État d'évoquer de façon un peu provocante ?
08:59 Le but était la provocation.
09:02 Arrêtons-nous là-dessus, quand même, Éric Sutter.
09:03 Vous dites provocation, vous avez dit arrière-pensée.
09:05 C'est-à-dire que le président français prend le risque, quand même,
09:08 d'une guerre bien au-delà de l'Ukraine, pour des arrière-pensées politiques ?
09:13 Je le crains. Je le crains.
09:15 Il a voulu replacer le conflit entre la Russie et l'Ukraine,
09:21 cette agression russe contre l'Ukraine, au cœur des enjeux des élections européennes.
09:26 Comme il l'avait fait pour l'élection présidentielle.
09:30 Mais je peux dire que lors de l'élection présidentielle,
09:34 l'attaque russe est intervenue en février,
09:36 et c'était assez normal qu'elle impacte sur l'élection présidentielle.
09:40 Là, il le fait sciemment.
09:42 Il a fait de ce conflit le sujet central de la campagne.
09:47 D'ailleurs, il suffit d'écouter le discours assez irréel de Mme Hayé
09:53 lors de son meeting à Lille, le convoquant Chamberlain d'Aladier.
09:58 J'ai vu cette semaine que vous lui avez posé la question.
10:00 D'ailleurs, elle ne savait manifestement pas trop qui était d'Aladier,
10:04 mais on lui avait écrit un discours, sans doute à l'Elysée,
10:07 pour faire l'unique sujet, l'unique thème des élections européennes
10:12 sur ce conflit avec un manichéisme qui installe le duo entre M. Macron et Mme Le Pen.
10:20 Il y a le camp du bien d'un côté, qui représente l'Ukraine.
10:23 Il y a le camp du mal, qui représente Poutine.
10:27 Tous ceux qui ne sont pas avec Macron sont de l'autre côté.
10:30 Et au milieu, rien n'existe.
10:32 C'est ça que je dénonce, c'est ce cynisme politicien et électoral.
10:36 Nous y reviendrons dans le détail, mais pour l'instant,
10:38 vous n'avez pas l'impression d'être pris dans une double tomaille.
10:40 Le RN qui dit que c'est un référendum sur Macron et sur l'immigration.
10:43 Le Parti au pouvoir qui dit que c'est un référendum sur l'Ukraine.
10:47 Ça laisse peu d'espace pour votre éliste.
10:50 C'est le jeu de nos adversaires.
10:53 C'est le jeu cynique et encore plus cynique du chef de l'État.
10:57 Parce que quand on est chef de l'État, on a des responsabilités
11:00 que n'ont pas les responsables de l'opposition.
11:04 On est en charge de la sécurité de la nation.
11:06 On ne peut pas dire n'importe quoi.
11:08 On ne peut pas faire n'importe quoi.
11:10 Or, c'est sur quoi s'aventure le chef de l'État.
11:14 Bien sûr qu'on essaie de nous mettre dans ce duo, du L,
11:18 dans cette forme de complicité,
11:20 mais qui depuis des décennies, finalement,
11:24 prive le pays des vraies réponses.
11:27 Le pays a besoin de réponses responsables, sérieuses.
11:31 Ils n'ont pas besoin de ce cinéma de communication
11:34 qui profite à la fois au RN et à la majorité.
11:37 On va en parler, mais vous dites que le pays a besoin de sécurité
11:41 et aussi, j'allais dire, d'être suffisamment protégé
11:44 face à la menace terroriste.
11:46 Surtout après ce qui a été enduré à Mouscon.
11:49 On va en parler. On marque une pause et on se retrouve.
11:52 La suite du grand rendez-vous avec notre invité,
11:58 le président des Républicains, Éric Ciotti.
12:00 Nous avons largement parlé en première partie, bien sûr,
12:03 des conséquences de cette attaque terroriste à Moscou.
12:06 Et plus largement, sur le plan de cette menace en France,
12:09 sommes-nous suffisamment préparés, dans la perspective
12:11 notamment des Jeux Olympiques ?
12:13 Êtes-vous inquiets, Éric Ciotti, compte tenu du risque prégnant
12:16 alors que des lycéens franciliens ont reçu des menaces
12:19 il y a quelques jours et ces dernières heures ?
12:22 La menace est toujours là, nous le savons.
12:25 Et la période qui s'ouvre avec les Jeux Olympiques
12:28 renforce bien entendu le fait que notre pays peut être une cible,
12:34 puisque tous les projecteurs vont être braqués sur lui,
12:39 qu'il y a traditionnellement et malheureusement,
12:42 et l'histoire des Jeux Olympiques en témoigne,
12:44 toujours des menaces liées aux grands événements
12:47 qui attirent un regard planétaire.
12:50 Donc il faut bien entendu être extraordinairement vigilants.
12:56 C'est le cas, vous n'avez pas de doute sur à la fois nos renseignements,
12:59 l'action du ministre de l'Intérieur qui le rappelle à plusieurs reprises ?
13:02 Nous avons des services de renseignement extrêmement performants.
13:06 Nous avons voté il y a quelques années une loi sur le renseignement,
13:11 je l'avais votée, c'était sous la présidence d'ailleurs de François Hollande
13:15 qui a doté nos services de technique, de moyens de renseignement.
13:19 Ces services ont été renforcés, que ce soit l'ADGSI ou l'ADGSE,
13:25 ou la direction du renseignement militaire aussi.
13:28 Donc on a des services très performants,
13:31 mais il faut dire avec humilité que le risque zéro n'existe pas
13:36 et que nous ne sommes pas à l'abri, contrairement à ce qu'on peut entendre,
13:40 d'une opération qui soit projetée depuis l'extérieur.
13:44 On a ce qu'on appelle ce terrorisme à bas bruit,
13:49 ces loups solitaires qui sont difficilement détectables quelquefois,
13:55 qui ont frappé.
13:57 Je pense au professeur Dominique Antoine, à Samuel Paty, Dominique Bernard.
14:04 Les attaques à Nice également.
14:06 - Ici on demande solitaire, ces loups solitaires,
14:10 parce qu'on voit justement un maillage.
14:12 - Mais il peut y avoir aussi un attentat de grande ampleur projeté.
14:17 Donc la vigilance doit être là. Je fais confiance aux services.
14:20 - Mais justement, vous faites confiance aux services,
14:22 vous parlez de l'efficacité des services de renseignement avec raison,
14:24 mais de l'autre côté, est-ce que l'appareil juridique
14:26 qui est le nôtre aujourd'hui nous permet de vraiment lutter
14:28 contre le terrorisme islamiste ?
14:30 Est-ce qu'une certaine conception de l'État de droit ne paralyse pas
14:33 l'État quand vient le temps de lutter contre une menace existentielle
14:35 comme celle-là ?
14:36 - La réponse judiciaire face à la menace a toujours été forte.
14:42 Elle est exprimée aujourd'hui par le parquet national antiterroriste.
14:46 Je n'ai rien à redire là-dessus.
14:48 Après, nous sommes dans un État de droit avec ses faiblesses aussi,
14:56 avec ses failles.
14:58 - Lesquelles par exemple ?
14:59 - Notamment, on voit très bien, et on le sait,
15:02 ça a été avéré notamment en 2015, qu'il y a un lien souvent étroit
15:07 entre les flux migratoires incontrôlés et le terrorisme.
15:10 Ce fut le cas notamment du terrorisme qui a frappé dans ma ville,
15:14 dans ma circonscription, la Basilique Notre-Dame.
15:16 Il était arrivé depuis la Tunisie, quelques jours auparavant,
15:20 dans ces flux de migrants en situation irrégulière.
15:24 On a vu qu'il y avait une infiltration tout à fait coordonnée
15:29 dans les grands flux migratoires de 2015 pour préparer les attentats
15:34 de Bruxelles et de Paris.
15:37 Il y a une faiblesse de l'État de droit.
15:41 C'est ce que nous avons voulu combattre au travers de nos propositions
15:45 de loi constitutionnelle dans le débat sur l'immigration.
15:48 Cette faiblesse est toujours là.
15:51 Naturellement, il faudra être mieux armé pour y faire face.
15:56 - Lorsque vous évoquez ce lien entre "insécurité" et "immigration",
16:00 ou les cas que vous avez donné, une certaine presse utilise
16:04 immédiatement un terme "extrême droite" pour interdire toute réflexion.
16:07 Est-ce que vous ne risquez pas d'avoir cette étiquette qui vous sera collée
16:10 parce que vous vous rappelez ce lien?
16:12 - On me l'a souvent collée. Ce n'est pas ça qui me gêne.
16:15 Ce qui m'importe, c'est d'être efficace.
16:18 Aujourd'hui, il y a ce lien avéré.
16:21 C'est le ministre de l'Intérieur lui-même qui a donné les chiffres
16:24 entre l'immigration et l'insécurité.
16:27 Et il y a aussi ce lien très fort entre l'immigration et le terrorisme islamiste.
16:34 Qui peut le contester sérieusement?
16:36 - Une partie de la majorité, le président qui ne fait pas le lien directement.
16:39 - Les chiffres, malheureusement, l'attestent.
16:43 Et donc, ils appellent à une réponse.
16:45 Ils appellent à une réponse pour réarmer l'État de façon globale.
16:50 Et c'est une réponse aussi face au conflit extérieur
16:54 qui doivent appeler à un réarmement régalien.
16:57 - On entend ce mot depuis 40 ans.
16:59 D'ailleurs, ce dimanche, à la une du journal du dimanche,
17:02 Emmanuel Macron s'est confié au journal.
17:05 Le JDD a eu accès pendant deux jours aux coulisses d'un sommet européen.
17:08 Et le président a dit aux journalistes, notamment à Antoine André,
17:11 l'Europe puissance ne peut plus attendre, je suppose, un réarmement également.
17:15 Mais depuis combien de temps on parle de cette Europe puissance?
17:17 N'est-ce pas un vœu totalement pieux, Éric?
17:19 - Disons qu'avant, on a besoin d'une Europe forte
17:23 pour mieux nous protéger, naturellement.
17:26 Et on a besoin d'un pilier européen de défense dans l'OTAN.
17:31 Je ne dis pas une défense européenne.
17:33 La défense... - Vous n'y croyez pas?
17:35 - Non. Et je n'y suis pas favorable.
17:37 La défense doit appartenir aux États.
17:40 Ce n'est pas un des pays des 27 à décider
17:43 si la France doit mobiliser son armée de façon conventionnelle
17:47 et encore pire, de façon...
17:49 - Donc ça veut dire quoi, un pilier européen de défense?
17:52 - Il faut qu'on ait un effort plus important des pays européens.
17:57 Aujourd'hui, l'objectif de 2 % du PIB de chaque pays pour la défense
18:05 n'est tenu que par 10 pays.
18:08 Donc on est très loin.
18:10 Et même cet effort de 2 % des dépenses militaires
18:13 par rapport à la richesse nationale est faible.
18:16 Nous, nous souhaitons que ça soit au moins 3 %.
18:19 La Pologne fait un effort considérable.
18:22 Ils sont presque à 4 %.
18:25 Donc il faut que chaque pays fasse cet effort de défense
18:30 de façon supplémentaire et puisse, au sein de l'OTAN,
18:34 constituer un pilier européen.
18:36 D'autant plus que si les États-Unis se désengagent,
18:39 et c'est toujours un risque qui existe,
18:41 et l'élection américaine à l'automne peut y conduire,
18:45 mais au-delà, il y a ce réarmement militaire
18:48 pour protéger nos intérêts vitaux, nos frontières,
18:54 mais il y a un réarmement aussi pour protéger nos concitoyens
18:59 sur notre territoire.
19:00 Vous parliez de l'Europe.
19:01 Moi, je voudrais une France puissante.
19:04 Vous parliez il y a 40 ans, on dit.
19:06 Vous m'avez dit, ça fait 40 ans qu'on parle de réarmement.
19:09 - Est-ce que c'est faux?
19:10 - Vous avez totalement raison.
19:11 Il y a 40 ans, je vais vous donner un chiffre,
19:13 on consacrait 6 %, il y a un peu plus de temps,
19:16 lorsque le général de Gaulle et Georges Pompidou
19:18 étaient présidents de la République,
19:19 on consacrait 6,5 % de notre richesse nationale
19:23 à ce qui fait l'État.
19:24 La défense nationale, la sécurité, la justice.
19:28 Aujourd'hui, cet effort a été divisé par deux,
19:31 et c'est pour ça qu'on est si faible.
19:33 On consacre à peine, sur 1 000 € de dépenses publiques,
19:38 on consacre à peine 25 € à la sécurité.
19:43 C'est ridicule.
19:45 - Est-ce qu'une Europe puissante, c'est une France puissante?
19:48 Lors du meeting de lancement de la campagne à l'air,
19:50 hier, que nous avons diffusé au Bervillier,
19:52 on a suivi respectivement le discours de Céline Himard,
19:55 numéro 2 de la liste, et le général Christophe Gomart,
19:57 nouvelle prise de guerre, si je puis dire, pour un général,
19:59 numéro 3 sur la liste.
20:00 Vous avez lancé, me semble-t-il, c'est votre phrase, Éric Ciotti,
20:03 que croire en l'Europe, c'est croire en la France.
20:05 - Oui, bien sûr.
20:07 - Au-delà du slogan, que veut dire cette phrase?
20:09 - D'abord, nous sommes européens.
20:11 Et nous sommes une famille politique,
20:13 derrière le général de Gaulle,
20:15 qui a voulu la construction européenne.
20:17 La main tendue au chancelier Adenauer,
20:19 c'est le général de Gaulle.
20:21 Ce sont, eux, les vrais piliers de la construction européenne
20:24 après la Seconde Guerre mondiale.
20:26 Cette Europe, elle a apporté la paix,
20:29 elle a apporté le progrès,
20:31 elle a apporté aussi de la prospérité.
20:33 Donc, moi, je crois en l'idéal européen.
20:36 Mais cet idéal européen, il a été malheureusement dévoyé.
20:40 - Vous croyez en l'Europe de Mme von der Leyen, par exemple?
20:43 - Justement, j'allais venir.
20:45 Moi, je ne crois pas en l'Europe de M. Macron
20:47 et en l'Europe de Mme von der Leyen.
20:49 Parce que ça, c'est l'Europe de la technocratie,
20:51 c'est l'Europe des normes,
20:53 et ce n'est pas cet idéal, cette épopée européenne.
20:56 Chacun, nous sommes les héritiers.
20:59 - Pourquoi vous ne faites pas beaucoup contre elle,
21:01 sur la scène européenne, certains disent?
21:03 Une partie de la droite...
21:05 - C'est un peu antique, en plus, von der Leyen.
21:07 - Nous n'avons pas voté pour elle dans le congrès du PPE.
21:10 J'y reviendrai.
21:12 Mais l'Europe, c'est une épopée.
21:14 L'Europe, c'est une civilisation.
21:16 Et nous y adhérons.
21:18 Mais l'Europe, ça ne peut pas être un projet technocratique.
21:21 L'Europe, ça doit être la croissance,
21:23 ça doit être la paix, ça doit être la sécurité.
21:26 - L'Europe, la paix, en ce moment, ça résonne mal.
21:29 - Oui, mais l'Europe peut nous protéger
21:32 et doit nous protéger.
21:34 - Qu'est-ce qu'elle protège en ce moment?
21:36 - Elle protège mal.
21:38 Elle n'a pas su relever les défis.
21:41 Nous sommes, vous parliez tout à l'heure de mâchoire.
21:44 L'Europe est enserrée entre la double mâchoire
21:48 américaine et chinoise.
21:50 Il faut qu'elle retrouve cet espace.
21:53 L'Europe, c'est un espace de liberté,
21:55 c'est un espace de prospérité.
21:57 Mais nous nous faisons rogner
21:59 par une forme de naïveté, de faiblesse.
22:02 - Quand le Parlement européen vote une motion,
22:05 par exemple, sur la conscience historique européenne
22:08 qui présente l'histoire de l'Europe,
22:10 comme une accumulation de catastrophes,
22:12 de désastres, de génocides, de crimes esclavagistes,
22:15 ne piétine pas le Parlement européen
22:17 la mémoire de l'Europe?
22:19 - Qui s'y est opposé?
22:21 Avec le plus de force, c'est François-Xavier Bellamy.
22:24 C'est notre délégation.
22:26 Tout cela, nous le contestons.
22:28 Nous contestons aussi cette approche
22:30 avec ce Green Deal porté par Mme von der Leyen
22:36 qui s'est soumis à la pression de l'extrême-gauche.
22:39 Ceux qui s'y sont opposés avec efficacité,
22:42 avec constance, ce sont les députés républicains
22:46 derrière François-Xavier Bellamy.
22:48 Nul ne peut le contester.
22:50 On a ce bilan sur tous ces sujets
22:53 que nous avons combattus avec force.
22:56 Qui a voté avec l'extrême-gauche?
22:58 Qui a voté avec la gauche?
23:00 Qui a été le porteur d'eau de la gauche dans ces délires?
23:03 Ce sont les députés de M. Macron.
23:05 - On va continuer à en parler.
23:07 On va marquer une pause.
23:09 Vous réagirez à ce qu'a dit Céline Himard
23:11 qui fait beaucoup réagir.
23:13 Elle a dit "Je suis fière de n'avoir jamais voté
23:15 pour Emmanuel Macron".
23:17 - J'ai fait la même chose qu'elle.
23:19 - Vous nous répondrez après la pause.
23:21 On a appris tout à l'heure
23:23 qui était la numéro 2 de la liste RN.
23:25 Quelqu'un que vous connaissez bien.
23:27 Malika Sorel, votre réaction.
23:29 Une courte pub.
23:31 La suite du grand rendez-vous Europe 1.
23:37 C'est News, les échos avec notre invité,
23:39 le patron des Républicains.
23:41 La première question de cette partie
23:43 est posée par Mathieu Boccoté.
23:45 - D'abord, une petite précision.
23:47 Au moment du vote sur la conscience historique
23:49 européenne, le groupe LR s'est abstenu
23:51 plutôt que de s'y opposer parce qu'il avait réussi
23:53 à intégrer à la motion la condamnation
23:55 de l'Union Européenne.
23:57 Grande nouvelle ce matin pour le RN.
23:59 Malika Sorel, intellectuelle reconnue,
24:01 intellectuelle qui a soutenu en 2017
24:03 François Fillon, qui était avec lui
24:05 jusqu'au dernier moment,
24:07 se rallie aujourd'hui à la liste de Jordan Bardella
24:09 comme numéro 2 de la liste RN pour les Européennes.
24:11 Comment réagissez-vous devant ce ralliement?
24:13 - Je ne vais pas me mêler de la composition
24:15 de la liste du Rassemblement national.
24:17 - C'est une perte pour votre famille politique.
24:19 - Sur le parcours personnel de Malika Sorel,
24:21 je ne suis pas d'accord.
24:23 Je le regrette.
24:25 L'important, c'est d'avoir une cohérence,
24:27 de porter une proposition,
24:29 un projet pour la France,
24:31 pour le succès de la France en Europe,
24:33 pour que l'on puisse maîtriser
24:35 demain notre destin.
24:37 Ce n'est pas forcément une histoire
24:39 de casting.
24:41 - Justement, voici ce qu'elle dit.
24:43 - Il faut des compétences.
24:45 - Elle dit qu'il faut des compétences.
24:47 Vous lui déniez des compétences.
24:49 Politique, je parle.
24:51 - Il faut être opérationnel.
24:53 Il faut sortir du constat.
24:55 Le constat peut faire plaisir.
24:57 On peut avoir la nostalgie
24:59 d'un passé,
25:01 ressasser les erreurs qui ont été commises.
25:03 Bien sûr, aujourd'hui,
25:05 ce qui importe aux Français,
25:07 c'est avoir des élus qui savent les défendre,
25:09 qui soient cohérents, responsables,
25:11 qui aient de l'expérience.
25:13 - Vous estimez que vous avez mis en place
25:15 des personnes opérationnelles,
25:17 telles que le général Gomart,
25:19 qui connaît mieux quiconque
25:21 les problématiques de l'agriculture,
25:23 qui est un enjeu majeur
25:25 de notre souveraineté nationale,
25:27 de conserver la capacité
25:29 simplement à produire
25:31 et à alimenter,
25:33 à s'alimenter,
25:35 à nourrir les Français.
25:37 C'est un enjeu essentiel d'indépendance
25:39 pour l'avenir. Quand on a le général
25:41 Christophe Gomart, qui a commandé
25:43 l'effort spécial, qui a été patron
25:45 du renseignement militaire,
25:47 on a de la compétence,
25:49 on a de l'expérience.
25:51 On n'est pas dans les slogans,
25:53 dans les prises de guerre,
25:55 de personnalité, du passé.
25:57 - Mais Eric Ciotti
25:59 permettait de revenir en essence
26:01 sur Malika Sorel, qui n'est pas
26:03 une figure périphérique de la vie publique.
26:05 Elle-même dit "je vais au RN".
26:07 - Elle n'est pas une figure centrale non plus.
26:09 - En 2017, vous étiez très heureuse
26:11 de la placer au Trocadéro avec François Fillon
26:13 en la présentant comme une prise de guerre.
26:15 - Elle était parmi les centaines
26:17 de milliers de Français qui étaient là.
26:19 - Et parmi les quelques-uns juste à côté
26:21 de François Fillon. - J'y étais aussi.
26:23 - Effectivement, vous y étiez.
26:25 Mais j'y reviens à ce moment.
26:27 Elle nous dit "c'est un souci de cohérence
26:29 qui m'amène aujourd'hui à rejoindre
26:31 le RN". Est-ce qu'elle perd en valeur
26:33 aujourd'hui? Est-ce que la qualité
26:35 de cette femme dont vous vous revendiquez
26:37 à l'époque se dégrade parce qu'elle change de parti?
26:39 - Moi, je n'ai jamais rien revendiqué
26:41 là-dessus. Il y avait des soutiens.
26:43 Il y avait des soutiens
26:45 divers, multiples
26:47 en rassemblement. Aujourd'hui,
26:49 c'est son choix. Est-ce qu'il est de cohérence?
26:51 Est-ce qu'il est d'opportunisme?
26:53 - Peut-être une dernière réaction sur ce qu'elle dit.
26:55 - Je ne regarde pas ce qu'il y a sur la liste du RN.
26:57 Je regarde "Connais-nous une liste d'hommes
26:59 et de femmes compétents, enracinés
27:01 et qui défendront la France?"
27:03 - Peut-être une dernière réaction à ce qu'elle dit.
27:05 Elle dit "J'ai travaillé avec Dominique Devillepin,
27:07 Nicolas Sarkozy, François Fillon. Désormais, j'estime
27:09 que le Rassemblement national est le seul parti
27:11 qui défend les intérêts supérieurs de la France
27:13 et du peuple français."
27:15 À cela, quelle réponse vous apportez?
27:17 C'est-à-dire que le RN aurait,
27:19 selon elle, le monopole de la défense
27:21 du peuple français. - C'est naturellement grotesque.
27:23 C'est naturellement grotesque.
27:25 Mais après, vous savez,
27:27 la vie politique n'est pas dénuée d'opportunisme.
27:29 Donc, il y en a
27:31 qui vont dans ce sens.
27:33 Libre à eux. - Libre à eux. Elle a souvent écrit
27:35 sur différents sujets, notamment sur celui
27:37 de l'identité ou encore de l'immigration.
27:39 - Sur ce sujet, vous défendez fermement...
27:41 - Écrire, c'est bien. Agir, c'est mieux.
27:43 - Alors, parlement d'action et de projet.
27:45 - Quand on porte des propositions de loi constitutionnelles,
27:47 désormais de référendum
27:49 d'initiative partagée, nous sommes les seuls
27:51 à le faire. Nous sommes les seuls à poser
27:53 les textes parce que nous sommes peut-être les seuls
27:55 à pouvoir les écrire.
27:57 - Vous êtes les seuls avec Reconquête.
27:59 Je ne me trompe pas. Ils ont proposé d'abord
28:01 ce référendum. Vous vous êtes ralliés, non?
28:03 - Reconquête n'a pas de député. Donc, il n'a pas
28:05 la capacité à porter ce référendum.
28:07 Un référendum d'initiative partagée,
28:09 il nécessite 185 parlementaires.
28:11 Nous en avons 190.
28:13 Reconquête n'a pas un député.
28:15 Et je crois qu'il y a un sénateur.
28:17 - En tous les cas.
28:19 - Donc, la crédibilité, l'expérience,
28:21 la compétence... Vous savez,
28:23 on peut se nourrir de mots, de slogans.
28:25 Il y a des constats que j'ai pu partager.
28:27 Et je l'ai dit, je ne vais pas me renier
28:29 avec Éric Zemmour. Mais quand je vois
28:31 aussi aujourd'hui sa dérive,
28:33 sa dérive de la loi constitutionnelle,
28:35 sa dérive... Voilà.
28:37 Il n'y a plus qu'un thème dans cette campagne.
28:39 Et quand je vois que son seul souci,
28:41 c'est d'attaquer la droite
28:43 et le Rassemblement national
28:45 en disant qu'il est partisan de l'Union des droites,
28:47 sincèrement, soyons sérieux.
28:49 - Vous parlez de dérive à son sujet,
28:51 vous pouvez la qualifier?
28:53 - Oui, parce que tout ça n'apporte plus rien.
28:55 Tout ça n'apporte plus rien.
28:57 Ce qu'attendent les Français, c'est qu'on change
28:59 une situation qui est grave. C'est de la compétence.
29:01 C'est pour ça que ça n'a pas fonctionné.
29:03 On ne peut pas se contenter de constats
29:05 et de slogans. La vie politique,
29:07 ce n'est pas ça. Ce n'est pas de la communication.
29:09 La communication incessante,
29:11 c'est le pouvoir, mais c'est aussi
29:13 une partie de l'opposition.
29:15 - Et vous, vous faites jamais de communication, Éric Zemmour.
29:17 Vous avez le monopole de la crédibilité,
29:19 des réponses et des solutions.
29:21 - Nous avons la volonté de responsabilité.
29:23 Parce que la situation, elle est grave.
29:25 Elle nécessite de l'expérience.
29:27 Elle nécessite de la compétence.
29:29 Redresser ce pays,
29:31 si l'année encore tend, sera un défi
29:33 immense. On s'est effondrés.
29:35 Et aujourd'hui,
29:37 sur tous les sujets, sur le régalien,
29:39 sur la sécurité, sur la défense,
29:41 on parlait de ce réarmement,
29:43 sur la diplomatie, mais sur
29:45 le modèle social, aujourd'hui,
29:47 qui dérive
29:49 sur les prélèvements obligatoires.
29:51 Je pense qu'on va venir sur ces questions budgétaires.
29:53 Mais là, il faut de la responsabilité.
29:55 - Comment ? Parce que pour l'instant,
29:57 ça reste aussi un vœu pieux.
29:59 - Le projet, votre proposition,
30:01 c'est le bureau du Conseil constitutionnel
30:03 de référendum partagé.
30:05 Gabriel Attal a fourni de son côté un contrat argumentaire
30:07 pour capoter votre projet.
30:09 Le Conseil, je le précise, a un mois
30:11 pour les valider.
30:13 - Avant le 14 avril.
30:15 - Vous êtes confiant vraiment sur la suite ?
30:17 Ou alors, est-ce que ce n'est pas là encore un coup ?
30:19 - Je ne me désespère pas
30:21 que le Conseil constitutionnel se prononce en droit.
30:23 S'il se prononce en droit,
30:25 les Français
30:27 pourront pour la première fois
30:29 dans leur histoire
30:31 répondre à des questions
30:33 qui sont des questions politiques-sociales,
30:35 conformes à l'article 11
30:37 de la Constitution,
30:39 mais qui ont une incidence
30:41 sur l'immigration. On a posé
30:43 dans notre proposition de loi référendaire,
30:45 il y a cinq sujets.
30:47 Il y a notamment un qui est essentiel,
30:49 qui est majeur, c'est de dire
30:51 qu'un étranger qui arrive en France,
30:53 dès le premier jour de son arrivée,
30:55 ne pourra percevoir
30:57 des prestations sociales
30:59 non-contributives. Non-contributives,
31:01 ça veut dire que ce n'est pas la contrepartie d'un travail.
31:03 Un étranger qui arrive,
31:05 qui a un titre de séjour, une carte
31:07 de travail, il travaille,
31:09 il paie des contributions, il est normal
31:11 qu'il ait la sécurité sociale,
31:13 qu'il ait droit à tout ce qui est
31:15 lié au travail. En revanche,
31:17 quelqu'un qui arrive dès le premier jour,
31:19 qu'il ait les APL,
31:21 les allocations personnalisées au logement,
31:23 qu'il ait les allocations familiales,
31:25 qu'il ait les allocations vieillesse,
31:27 l'APA, ça c'est un scandale.
31:29 - Mais vous sous-entendez
31:31 que le Conseil constitutionnel
31:33 a perdu un peu l'habitude de se prononcer
31:35 en droit et fait de la politique ?
31:37 - Ecoutez, moi, je suis cohérent,
31:39 le Conseil constitutionnel
31:41 a censuré 32 articles
31:43 de la loi immigration, notamment...
31:45 - À la demande du président de la République.
31:47 - Vraisemblablement.
31:49 Vraisemblablement, parce que le président de la République
31:51 a joué, une fois de plus, un jeu de dupe.
31:53 - En tout cas, il l'a saisi.
31:55 - Il a fait semblant...
31:57 Il l'a saisi officiellement, mais je pense qu'il y a eu
31:59 des négociations en coulisses. Il a fait semblant
32:01 de nous poser un texte de fermeté,
32:03 qui était
32:05 un texte rempli de mesurettes.
32:07 Nous l'avons
32:09 consolidé avec le Sénat,
32:11 avec Bruno Retailleau, avec l'Assemblée nationale,
32:13 avec Olivier Marlex. Considérablement,
32:15 on est arrivé à un texte
32:17 de fermeté. Il a été censuré.
32:19 Mais pourquoi le Conseil constitutionnel le censure ?
32:21 Pas sur le fond.
32:23 Ils nous ont pas dit que nos mesures étaient contraires
32:25 à la Constitution. Ils nous ont dit que ces mesures
32:27 n'avaient rien à voir
32:29 avec un texte sur l'immigration.
32:31 - C'est pour ça qu'on vous demande là, qu'est-ce qui vous fait croire
32:33 qu'il va maintenant vous donner un blanc de feint ?
32:35 - Je termine deux secondes mon raisonnement
32:37 en disant que ces mesures,
32:39 c'étaient des mesures sociales,
32:41 notamment sur
32:43 cette disposition
32:45 où on dit "avant 5 ans,
32:47 pas d'allocation pour un étranger"
32:49 et là, le gouvernement
32:51 fait un mémoire où il dit "ah non,
32:53 ce sont pas des mesures sociales, ce sont des mesures
32:55 liées à l'immigration". Alors,
32:57 il faut dans la vie être cohérent.
32:59 On peut pas censurer un texte en disant
33:01 "ce sont pas des mesures liées à l'immigration,
33:03 ce sont des mesures sociales"
33:05 et demain, refuser
33:07 ce référendum au motif
33:09 que ces mesures, elles ne seraient pas sociales mais liées à l'immigration.
33:11 Là, on serait
33:13 dans une supercherie politique.
33:15 - Pour vous, les mesures nécessaires pour maîtriser
33:17 l'immigration, sont-elles possibles dans le cadre actuel
33:19 ou elles sont impossibles sans le passage
33:21 par le référendum ? - En tout cas,
33:23 nous, nous avons trouvé
33:25 ce biais, il faudrait poser
33:27 des questions beaucoup plus larges. Par exemple,
33:29 sur le regroupement familial
33:31 que nous voulons limiter,
33:33 sur les expulsions
33:35 que nous voulons favoriser.
33:37 Ça, dans le cadre actuel,
33:39 ce n'est pas possible. C'est pour ça que nous
33:41 avions déposé une proposition
33:43 de loi constitutionnelle, elle existe
33:45 toujours, qui permettait
33:47 de modifier notre constitution
33:49 et de soumettre,
33:51 c'est un peu technique, mais au titre de l'article 89,
33:53 cette modification
33:55 constitutionnelle aux Français. La question,
33:57 elle est simple. Sur l'immigration,
33:59 il faut que les Français se prononcent. Globalement,
34:01 les Français veulent moins d'immigration,
34:03 on leur refuse
34:05 le droit à se prononcer.
34:07 Un petit sénacle les prive
34:09 de leur volonté
34:11 d'exprimer, d'exprimer même
34:13 leur volonté. C'est un scandale
34:15 démocratique et M. Attal et M. Macron
34:17 participent à ce blocage.
34:19 Ils ont peur du vote des Français
34:21 parce que, nous le connaissons,
34:23 le vote des Français, ils s'opposeront
34:25 très clairement à cette dérive
34:27 migratoire qui fait que
34:29 l'année dernière, on a accueilli
34:31 légalement
34:33 530 000 étrangers
34:35 sur notre territoire.
34:37 Une question d'actualité.
34:39 On ne peut plus continuer.
34:41 - Sur un autre vote, avant de marquer la pause
34:43 et d'aller au cœur des Européennes, en pleine crise
34:45 agricole et à quelques semaines des élections,
34:47 une large majorité du Sénat a décidé
34:49 de voter contre le CETA,
34:51 plus précisément ce projet de loi de ratification
34:53 de l'accord commercial entre l'UE
34:55 et le Canada. Comment vous expliquez
34:57 ce qui s'est passé, Eric Ciotti ?
34:59 - Il ne vous a pas échappé
35:01 qu'il y a eu dans notre pays
35:03 et partout en Europe, une révolte agricole.
35:05 Les agriculteurs,
35:07 et Céline Himard a été au cœur
35:09 de ce combat,
35:11 ont dit "arrêtons maintenant
35:13 avec les délires, on a besoin de notre agriculture".
35:15 On a besoin de mettre
35:17 un terme à ces déséquilibres
35:19 qui font qu'on impose
35:21 à nos agriculteurs, qui produisent,
35:23 qui sont sans doute ceux qui travaillent le plus
35:25 dans notre pays, des normes
35:27 à obéissance. - Mais vous savez que vos exportations vers le Canada
35:29 ont augmenté depuis la conclusion de l'accord ?
35:31 - Très peu. - D'un tiers ?
35:33 - Très peu. - Ah bah quand même. - Il y a un milliard de plus.
35:35 - 33% de plus. - Un milliard de plus
35:37 d'exportation, un milliard un,
35:39 et il y a un milliard deux
35:41 de plus d'importation. Donc globalement...
35:43 - Sur les produits agricoles, on a fortement bénéficié.
35:45 - L'accord global,
35:47 l'accord global pour la France,
35:49 il est déficitaire. Pas beaucoup,
35:51 mais de 55 millions d'euros.
35:53 Mais il est déficitaire. Mais qu'est-ce qu'on a dit
35:55 dans cette crise agricole ? Et le président
35:57 de la République lui-même, alors,
35:59 je vois aujourd'hui les cris d'enfrée,
36:01 il a dit "il ne faut désormais
36:03 dès qu'on impose des normes à nos agriculteurs,
36:05 il faut les imposer
36:07 à nos partenaires." Le CETA,
36:09 il dit quoi ? Il y a un problème
36:11 sur l'élevage.
36:13 On va favoriser
36:15 l'importation
36:17 d'animaux
36:19 canadiens, de viande
36:21 venant du Canada
36:23 qui ne bénéficient pas
36:25 des mêmes contraintes qu'on impose à nos agriculteurs.
36:27 Il y a 41 produits
36:29 phytosanitaires
36:31 qui sont interdits
36:33 en Europe, qui sont autorisés
36:35 au Canada. Donc nous,
36:37 nous voulons ce qu'on appelle les clauses miroirs.
36:39 Ce qu'on impose aux Français,
36:41 aux Européens, on l'impose aux autres.
36:43 C'est un moyen de négociation,
36:45 on dit à l'Europe, pour le Mercosur
36:47 et pour les autres traités,
36:49 nous voulons arrêter d'être
36:51 naïfs. Voilà.
36:53 Cet accord, il n'a pas été voté, il n'y a pas que la France.
36:55 Il y a 10 pays européens qui ne l'ont
36:57 pas ratifié, notamment l'Italie, la Belgique
36:59 et la Crète. Et donc,
37:01 aujourd'hui, nous disent,
37:03 ça veut dire qu'il y a quand même un problème,
37:05 il y a quand même un problème, négocions
37:07 mieux, revoyons,
37:09 soyons moins naïfs.
37:11 Une courte pause et on se retrouve, place aux Européennes,
37:13 même si nous en parlons évidemment via ces thèmes
37:15 depuis tout à l'heure.
37:17 La suite du Grand Rendez-Vous Européen,
37:21 CNews, les échos, notre invité,
37:23 Éric Ciotti, président des Républicains.
37:25 Nous parlons évidemment de la campagne
37:27 des Européennes, meeting de lancement
37:29 hier, et puis on a vu, on a diffusé
37:31 les discours, il y avait
37:33 Céline Himard, Général Gomart,
37:35 vous avez salué leurs compétences en différents
37:37 domaines. Et puis, il y a une question,
37:39 est-ce qu'il faut s'ouvrir aux autres,
37:41 Éric Ciotti, s'ouvrir aux sarcosistes,
37:43 pour reprendre une célèbre formule.
37:45 On pense notamment à Brice Hortefeux,
37:47 Nadine Morano. Est-ce que vous allez
37:49 aussi donner une place éligible
37:51 aux fidèles ?
37:53 Je ne ferai pas de confidence sur la suite de
37:55 la liste. Il y a beaucoup
37:57 de compétences, nous voulons
37:59 naturellement porter
38:01 le rassemblement le plus large possible.
38:03 Nous le ferons aussi
38:05 avec nos amis centristes,
38:07 c'est une
38:09 tradition. Il reste
38:11 beaucoup de place pour les plus proches.
38:13 Pourquoi ?
38:15 On n'a pas de limite.
38:17 Est-ce qu'ils seront en position d'éligibles ?
38:19 C'est la question.
38:21 Alors où placez-vous le compteur ?
38:23 Vous êtes à 7-8% dans les sondages,
38:25 ça fait 7 à 8 députés.
38:27 L'objectif est de faire beaucoup plus.
38:29 Nous comptons sur
38:31 la compétence de ceux qui vont être
38:33 dans la suite de la liste.
38:35 Vous entendez le mécontentement
38:37 de ceux qui accompagnent le parcours
38:39 politique depuis longtemps et qui ne se
38:41 voient pas ratifiés.
38:43 Composer une liste, nous le faisons avec
38:45 François-Xavier Bellamy, n'est pas
38:47 la chose la plus simple.
38:49 Mais ce que nous avons fait depuis le départ
38:51 montre
38:53 ce que nous voulons,
38:55 ce que nous sommes, c'est-à-dire
38:57 le parti
38:59 de la responsabilité, un parti de gouvernement,
39:01 un parti de sérieux
39:03 dans une situation du pays
39:05 extrêmement difficile.
39:07 Pourquoi aujourd'hui ?
39:09 Pour l'instant,
39:11 il y a
39:13 ce piège de communication,
39:15 ce duo qu'a voulu installer
39:17 Emmanuel Macron et qui est un duo
39:19 d'impuissance. Parce que
39:21 depuis des décennies, on nous joue le même
39:23 scénario. On n'a pas
39:25 élu des personnalités
39:27 pour ce qu'ils représentaient,
39:29 pour leurs projets, pour leurs programmes.
39:31 On les a élus contre
39:33 Marine Le Pen ou contre le père
39:35 de Marine Le Pen depuis
39:37 des années. Il y a eu une exception.
39:39 - Aujourd'hui, c'est une autre figure.
39:41 - C'était celle de Nicolas Sarkozy.
39:43 Moi, je voudrais qu'on revienne
39:45 au fond, qu'on ait une vision stratégique,
39:47 qu'on arrête avec ce
39:49 court-termisme de la politique
39:51 qui fait tellement du mal. Les
39:53 slogans, la communication, les gants
39:55 de boxe, tout ça, c'est dérisoire.
39:57 Alors qu'il y a des Français qui souffrent,
39:59 alors qu'on a des comptes publics
40:01 qui sont en situation désastreuse,
40:03 qui nous menacent de l'effondrement.
40:05 - Vous dites que vous êtes un parti de gouvernement.
40:07 C'était vrai, mais est-ce que ce l'est encore ?
40:09 Ça fait un moment quand même que les LR qui veulent participer
40:11 au gouvernement rejoignent la coalition macroniste aujourd'hui.
40:13 - Je ne sais pas où on rejoint
40:15 la coalition macroniste. Nous sommes
40:17 dans l'opposition. - Mais ça fait un bon moment
40:19 que vous n'êtes plus au gouvernement.
40:21 - Je suis dans l'opposition, malheureusement.
40:23 Depuis 2012...
40:25 - Mais qu'est-ce qui vous distingue de ce point de vue, par exemple,
40:27 du RN ou de Reconquête ou d'autres partis
40:29 éléphiques qui ne sont pas au gouvernement non plus ?
40:31 - Notamment sur la question économique,
40:33 dont on parle peu, mais qui va
40:35 être la question centrale pour les
40:37 années à venir. Quand un pays
40:39 est asphyxié par 3200
40:41 milliards d'euros de dettes,
40:43 lorsque nous avons le record
40:45 d'Europe des dépenses publiques,
40:47 et surtout, par voie de conséquence,
40:49 le record du monde
40:51 des impôts et des charges,
40:53 on voit bien
40:55 que tous ceux qui travaillent n'en peuvent plus.
40:57 - Sur ce sujet des dépenses publiques,
40:59 dans quel domaine est-ce qu'il faut tailler ?
41:01 - Les Français sont privés du pouvoir d'achat.
41:03 Les Français sont privés du pouvoir
41:05 de produire les entreprises.
41:07 Les Français sont privés du pouvoir de transmettre.
41:09 Donc on veut redonner aux Français
41:11 ce pouvoir d'achat, ce pouvoir
41:13 de produire, ce pouvoir de transmettre.
41:15 On a des impôts qui sont
41:17 en moyenne supérieurs
41:19 par an de
41:21 130 milliards d'euros
41:23 à la moyenne européenne.
41:25 - Les mots que vous avez utilisés
41:27 sont forts. Le même chemin que la Grèce.
41:29 C'est un mot qui revient beaucoup aujourd'hui,
41:31 qui a été utilisé il y a quasiment 20 ans
41:33 par François Asselineau. Est-ce que vous l'aurez
41:35 réitéré ? - Monsieur Macron sera l'homme des
41:37 1000 milliards de dettes.
41:39 Il y a l'homme qui valait un milliard. Lui, ça sera
41:41 l'homme qui vaudra un
41:43 1000 milliards de dettes. Fin
41:45 2024, monsieur Macron
41:47 aura accumulé depuis son élection
41:49 1000 milliards d'euros de
41:51 dettes supplémentaires. - Bon, mais
41:53 Nicolas Sarkozy, ça avait augmenté de 600 milliards.
41:55 La question maintenant, c'est...
41:57 - D'abord, quelles dépenses ont réduit ? - C'est moins.
41:59 Et il y avait la crise des subprimes. - Pardonnez-moi, je sais pas comment vous qualifiez...
42:01 - Il y a eu le Corse, il y a eu l'Ukraine,
42:03 il y a eu d'autres crises. - Or, période de crise.
42:05 Voilà, aujourd'hui, on va
42:07 avoir un déficit
42:09 public, des comptes publics,
42:11 en 2023, de 5,6%.
42:13 - Monsieur Ciotti, pardonnez-moi, je voudrais juste que
42:15 vous qualifiez, parce que vous avez eu cette phrase
42:17 qui a marqué, c'est-à-dire que nous empruntons
42:19 le même chemin que la Grèce. François Fillon
42:21 avait utilisé ce mot et ça avait
42:23 provoqué beaucoup de réactions.
42:25 La faillite, est-ce que vous diriez que nous sommes en faillite ?
42:27 Au bord de la faillite ? Que nous risquons la faillite ?
42:29 - Lorsque François Fillon empruntait
42:31 ces mots,
42:33 nous étions à 1200 milliards
42:35 d'euros de dette. Nous serons
42:37 à 2000 milliards d'euros de plus.
42:39 Tout ça ne peut plus
42:41 durer. Il faut dire la vérité aux Français.
42:43 Aujourd'hui, on a de la chance, parce que la signature
42:45 de l'État, vous le savez bien,
42:47 est encore forte.
42:49 On prête à la France.
42:51 Les obligations inséminables du Trésor
42:53 sont achetées très vite
42:55 lorsqu'elles sont émises. Donc, il y a
42:57 une signature encore crédible.
42:59 Mais, on est en train de perdre
43:01 cette crédibilité. Vous savez, le
43:03 service de la dette,
43:05 je ne veux pas vous accabler de chiffres, mais
43:07 à la fin du quinquennat, Macron,
43:09 on remboursera
43:11 80... Le service de la dette, c'est-à-dire
43:13 le remboursement de la dette, intérêt,
43:15 sera de 84
43:17 milliards d'euros. C'est-à-dire
43:19 quatre fois le budget
43:21 du ministère de l'Intérieur.
43:23 Une fois et demie, le budget de la Défense,
43:25 plus que l'éducation. - Eric Ciotti, très vite.
43:27 - Est-ce qu'on peut gaspiller cet argent ?
43:29 - Non, d'accord. Le gros de nos dépenses
43:31 publiques, vous le savez, c'est les dépenses sociales.
43:33 - Absolument. - Concrètement,
43:35 dans quelles dépenses sociales
43:37 voulez-vous tailler ? Sur quoi sommes-nous
43:39 trop généreux, de votre point de vue ?
43:41 - D'abord, ce modèle social, il est
43:43 trop généreux sur les allocations.
43:45 Vous savez, moi, le modèle,
43:47 il est simple. Il faut favoriser
43:49 le travail. Il faut arrêter de pénaliser
43:51 le travail.
43:53 Ce modèle social, il encourage
43:55 trop souvent le non-travail.
43:57 Il faut réduire
43:59 les critères d'indemnisation
44:01 du chômage pour
44:03 reflécher beaucoup de Français vers
44:05 le travail. Il faut limiter
44:07 le cumul des allocations
44:09 sociales. Il faut mieux
44:11 lutter contre les dérapages
44:13 de ce système.
44:15 C'est là où sont les enjeux. On
44:17 tape toujours au même endroit. Vous savez, dans
44:19 les 10 milliards d'économies, on va enlever
44:21 130 millions d'euros
44:23 à la police, 118 millions
44:25 d'euros à l'administration pénitentiaire.
44:27 Là où ils sont déjà dans une situation
44:29 aujourd'hui,
44:31 ils sont à l'os, ils sont dans une situation
44:33 insupportable, ils manquent de moyens.
44:35 - Conclusion, comment vous qualifiez la situation ?
44:37 - Extrêmement grave,
44:39 préoccupante. Si les taux d'intérêt
44:41 augmentent, on ne tiendra plus.
44:43 Déjà, l'écart entre les taux
44:45 allemands, ce qu'on appelle
44:47 le spread, et la France sont
44:49 en train de s'écarter.
44:51 Il faut réduire nos dépenses publiques.
44:53 Il faut diminuer
44:55 notre modèle social et il faut arrêter de le
44:57 faire financer par le travail.
44:59 Aujourd'hui, on a des salaires trop faibles
45:01 et on a des impôts trop lourds, parce que
45:03 justement, tout pèse sur le travail.
45:05 - Et pour un objectif de redressement,
45:07 bien compris, puisque vous l'avez répété
45:09 à plusieurs reprises. Merci Eric Soti.
45:11 C'était votre grand rendez-vous ce dimanche. Je remercie
45:13 évidemment mes camarades Nicolas et
45:15 Mathieu, et on se retrouve très bientôt.
45:17 Bon dimanche à vous sur nos antennes respectives.
45:19 merci à bientôt !

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