Sonia Mabrouk reçoit le président de Reconquête, Éric Zemmour, dans #LeGrandRDV, en partenariat avec Europe 1 et Les Echos
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00:00 Bonjour à tous et bienvenue à vous au Grand Rendez-vous Europain C News, les Echos.
00:06 Bonjour Eric Zemmour, président de Reconquête, c'est votre Grand Rendez-vous ce dimanche.
00:10 Au moment où les bombardements sont intenses sur Gaza, où la situation est explosive au Proche-Orient,
00:16 où les manifestations dites pro-palestiniennes se multiplient, au moment aussi où la réalité est inflammable en France
00:22 avec une menace terroriste islamiste prégnante, vous affirmez Eric Zemmour que la guerre de civilisation est déjà là, sur notre sol.
00:29 On vous demandera par quoi cela se manifeste, est-ce à dire que Huttington avait définitivement raison sur Fukuyama et son monde pacifié ?
00:37 Et plus largement, si c'est une guerre de civilisation, ne donne-t-on pas ainsi raison à Erdogan,
00:42 qui pointe de son côté la responsabilité de l'Occident dans les massacres de Gaza ?
00:46 Pour vous interroger, je serai entouré, je suis entouré de mes camarades, Stéphane Dupont des Echos, bonjour à vous Stéphane.
00:51 Bonjour.
00:52 Et bien sûr Mathieu Bockcôté, bonjour à vous Mathieu.
00:54 Bonjour.
00:55 La situation Eric Zemmour est marquée par d'intenses bombardements sur Gaza, qui est en grande partie coupée du monde.
01:01 Clairement la guerre a franchi un nouveau cap, vous allez vous rendre ce soir en Israël.
01:05 Est-ce qu'il faut demander, comme l'a voté l'ONU, une trêve humanitaire ?
01:08 Comme l'a dit également le président Emmanuel Macron, pour protéger les civils dans la bande de Gaza,
01:13 comme le vote aussi l'Union Européenne qui parle de pause, cette trêve pour vous est-elle nécessaire et urgente ?
01:19 D'abord, vous l'avez dit, je me rends ce soir en Israël pour d'abord manifester la solidarité du peuple français avec les Israéliens,
01:29 avec ce peuple qui a été éploré et aussi pour montrer ma solidarité avec un peuple qui se défend,
01:36 qui se défend contre la barbarie islamiste et qui se défend fermement et rudement,
01:43 car c'est sans doute la seule solution dans ce cas de figure actuelle.
01:49 C'est pour ça qu'on va en parler.
01:50 Je voulais dire d'ailleurs que dans le même temps, la tête de liste de reconquête, Marion Maréchal,
01:57 est en Arménie, elle aussi pour défendre les Arméniens agressés par l'Azerbaïdjan
02:05 et qui est soutenue par la Turquie d'Erdogan dont vous parliez.
02:09 Vous voyez, nous sommes cohérents, nous pensons qu'il y a un conflit de civilisations,
02:14 nous pensons que nous sommes dans le monde de Huttington, mais j'imagine qu'on va en reparler,
02:18 et donc nous défendons notre civilisation, notre civilisation judéo-chrétienne qui est attaquée.
02:24 Maintenant, vous m'interrogez sur la position d'Emmanuel Macron.
02:28 Je suis, j'avoue, tout à fait ébahi par ces changements de pieds incessants.
02:38 Je n'arrive plus à suivre.
02:40 Un jour, il va en Israël, il donne, il met sa solidarité avec le peuple israélien,
02:45 il dit que les Israéliens ont le droit de se défendre, et puis ensuite, il s'en va,
02:49 et puis il parle de coalition antiterroriste, puis quelques jours plus tard, vous l'avez dit, à l'ONU,
02:56 il ne parle plus de coalition antiterroriste, mais il parle de coalition humanitaire.
03:01 J'ai regardé l'explication de vote du représentant français à l'ONU,
03:05 qui dit qu'il a voté cette résolution arabe, mais en fait, dans son explication de vote,
03:10 il explique pourquoi il aurait très bien pu ne pas la voter,
03:13 puisque la résolution arabe à l'ONU ne tenait pas compte et ne parlait pas des massacres d'Israéliens,
03:20 je le répète, d'enfants, de bébés, etc.
03:22 Je pense que, vous savez, Emmanuel Macron a beaucoup abîmé la parole de la France,
03:29 la position de la France, on l'a vu en Afrique tout l'été,
03:32 on l'a vu au Liban où il a été ridicule, vous savez, au Liban, comment on appelle la France ?
03:37 On appelle Emmanuel Macron la comédie française.
03:39 Mais est-ce contradictoire, pardonnez-moi, de dire qu'Israël a le droit de se défendre
03:43 et d'appeler quand même à une trêve humanitaire ?
03:45 Et la réponse à Maxime, est-ce que vous-même, vous allez le demander ?
03:48 Écoutez, quand on demande une trêve humanitaire, ça veut dire qu'on demande un arrêt des combats,
03:52 donc on interdit à Israël de se défendre comme il l'entend.
03:56 Donc vous voyez bien que c'est bien contradictoire,
03:58 mais moi je pense qu'il y a une raison profonde, en même temps, au-delà de son caractère changeant.
04:04 Vous savez, je ne sais pas si vous vous souvenez, dans son discours de deux heures
04:09 sur le séparatisme islamique après la mort de ce pauvre Samuel Paty,
04:14 il y avait une phrase qu'on n'a pas assez relevée dans le discours d'Emmanuel Macron,
04:17 il demande aux Français de mieux comprendre la civilisation et les civilisations qui sont sur notre sol,
04:23 car le peuple français est désormais composé de cela.
04:26 Moi, j'ajoute deux civilisations sur le même sol, ça fait deux peuples.
04:30 Et en vérité, je pense que le problème d'Emmanuel Macron, c'est qu'il ne peut pas diriger deux peuples.
04:34 Et qu'il donne en permanence des gages à l'un, puis des gages à l'autre,
04:38 et qu'il a tellement peur de la guerre civile, il a tellement peur des émeutes nouvelles,
04:43 qu'il donne des gages en permanence aux uns et aux autres.
04:46 Nous y arriverons, mais pour vous, donc, je dois comprendre que la politique d'Emmanuel Macron
04:49 est commandée par des questions de politique intérieure en France ?
04:52 C'est exactement ce que je pense.
04:54 Je pense qu'aujourd'hui, nous ne sommes plus, vous savez, on a beaucoup parlé de souveraineté depuis 30 ans,
04:59 avec l'Europe, on avait des grands débats métaphysiques, très bien.
05:02 Mais aujourd'hui, on arrive à l'os d'une souveraineté,
05:06 l'origine de la souveraineté, c'est maîtriser son territoire.
05:09 Eh bien, nous ne maîtrisons plus nos territoires.
05:11 Nous avons des enclaves étrangères en France, et nous avons des populations
05:15 qui sont désormais le relais de pression de gouvernements étrangers.
05:19 Vous savez, c'était la hantise de tous les rois de France,
05:22 de tous les emperors, de tous les dirigeants de la République.
05:25 Le fameux "État dans l'État", comme disait Richelieu.
05:27 Eh bien, aujourd'hui, nous avons cela, et nous ne maîtrisons plus.
05:30 Et Emmanuel Macron est le produit de cela.
05:32 Il n'est pas le seul, Emmanuel Macron, à demander cette trêve humanitaire.
05:35 Il y a de nombreux dirigeants qui demandent à Benyamin Netanyahou d'agir dans le respect, d'ailleurs, du Dorat international,
05:40 d'encadrer la riposte.
05:43 Il y a des civils, évidemment, à Gaza.
05:46 Dominique de Villepin a insisté sur la nécessité d'une riposte proportionnelle.
05:50 Est-ce que vous le comprenez, eu égard à ces populations qui sont sous les bombes aujourd'hui à Gaza ?
05:55 Écoutez, il y a d'abord une chose évidente.
05:58 Ce que dit Dominique de Villepin, ce que dit la France, ce que disent d'autres pays,
06:02 c'est que la mort d'un civil vaut la mort d'un civil.
06:05 Évidemment qu'un être humain vaut un être humain.
06:07 Une vie pas de vie vaut une vie israélienne.
06:09 Mais évidemment, toute vie est à égale dignité.
06:13 Il faut le dire, bien sûr, parce qu'on croit toujours qu'on nous prête des pensées malfaisantes.
06:20 Non, une vie vaut une vie.
06:22 Une fois qu'on a dit cela, il faut dire deux choses.
06:24 La première, puisqu'on parle du droit international,
06:27 le droit international n'interdit pas la réplique israélienne.
06:32 Et n'interdit pas même la dureté d'une réplique.
06:35 C'est faux de dire ça.
06:36 Sinon, on ne pourrait jamais se défendre.
06:38 Sinon, quand les Français bombardent Raqqa après les attentats du Bataclan,
06:44 on aurait interdit la réplique française.
06:47 Troisièmement, je voudrais dire qu'il y a quand même une différence
06:51 entre des civils qui meurent parce qu'ils sont pris dans des bombardements.
06:58 On a vu que les généraux israéliens demandent aux populations,
07:02 depuis des semaines, de quitter leur domicile.
07:05 Alors, on vous dit, c'est de l'épuration ethnique.
07:07 Quand on ne leur dit pas de partir, on dit, c'est des massacres de civils.
07:11 Il faudrait savoir.
07:12 En revanche, il y a une grande différence entre ça et le fait de viser exprès des civils.
07:17 Le fait d'égorger des bébés, pardonnez-moi.
07:19 Le fait d'éventrer des femmes enceintes, de les tuer et de tuer leurs enfants.
07:24 Il y a peut-être une petite différence quand même.
07:26 Moi, en tout cas, j'en fais.
07:27 Et je ne mets pas sur un même pied d'égalité.
07:29 Donc, je dis, l'horreur a été atteinte avec ces massacres du 7 octobre.
07:35 Il ne faut pas l'oublier.
07:37 Et Israël a le droit de se défendre.
07:39 Donc, non, je ne suis pas d'accord avec la trêve humanitaire,
07:41 puisque vous m'interrogez là-dessus.
07:43 Et que j'essaye de répondre à vos questions et d'être le plus clair possible.
07:46 Et sur la réponse proportionnée, qu'est-ce que vous répondez à Dominique de Villepin ?
07:49 Ça ne veut rien dire, une réponse proportionnée.
07:52 Pardonnez-moi, ça ne veut rien dire.
07:54 L'important pour Israël est de rétablir son rapport de force.
07:59 Quel que soit le prix, envie, communication, niveau.
08:04 Je pense que le Hamas a fait exprès.
08:06 Certainement.
08:08 Avec beaucoup d'objectifs.
08:10 Exactement. On verra plus tard quels étaient véritablement les objectifs.
08:14 Peut-être voulait-il attirer l'armée israélienne dans un piège,
08:17 avec tous les souterrains, les tunnels, etc., qui les attendent.
08:21 Sans doute cela. Mais en tout cas, ils ont fait exprès.
08:24 Ils ont porté la barbarie à un niveau jamais atteint depuis la Seconde Guerre mondiale.
08:30 On se croirait dans l'offensive allemande en Russie.
08:35 Je pense qu'il n'y a pas eu pire depuis, ou au Radour-sur-Glane.
08:39 Il n'y a jamais eu pire depuis là.
08:41 Donc, ils ont fait exprès.
08:43 Je crois que là, il y a un prix à payer. Il faut éradiquer le Hamas.
08:46 Ça ne veut pas dire éradiquer les Palestiniens.
08:49 Mais ça revient un peu au même, non ?
08:51 Attendez, je vais répondre.
08:53 Éradiquer le Hamas, toute guerre, pour qu'elle ne soit pas un pur carnage,
08:56 implique des objectifs de guerre.
08:58 Que peut se prêter Israël pour qu'elle ne se perde pas dans une guerre éternelle, infinie ?
09:02 Vous savez...
09:05 Éradiquer le Hamas se confond un peu avec...
09:08 Je réponds à vos deux questions.
09:10 D'abord, éradiquer le Hamas ne signifie pas éradiquer les Palestiniens.
09:13 Personne ne souhaite éradiquer les Palestiniens.
09:15 On ne va pas tuer des millions de personnes.
09:17 Ce n'est pas un objectif de personne.
09:20 Il n'y a que Al Jazeera qui prétend cela.
09:22 Ça, c'est une chose.
09:24 Deuxièmement, un objectif de guerre, je vous dis, je pense,
09:27 c'est d'abord rétablir un rapport de force.
09:30 Je pense que c'est essentiel dans la région et dans toute l'histoire de l'humanité.
09:34 Malheureusement, l'humanité, c'est le rapport de force
09:37 entre les différents pays, les différentes cultures, etc.
09:40 Et deuxièmement, je pense que là, Israël a été atteinte
09:44 au fond de son imaginaire.
09:47 Parce que Israël, c'est la réponse
09:50 non seulement à l'extermination des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale,
09:53 mais aussi à l'histoire des pogroms en Russie, en Pologne, etc.
09:58 quand les Juifs sortaient du ghetto et se faisaient tabasser, au minimum, par les Cossacks.
10:03 Je pense qu'Israël a été inventé pour ça.
10:05 Et là, on voit bien qu'ils ont revécu ce genre de pogroms et de massacres, etc.
10:11 Donc, il y a un besoin, évidemment, de montrer qu'on est sortis de cela.
10:15 Mais vous avez raison, ça ne veut pas dire que ça règle la question.
10:19 Il faut en parler, Éric Zim.
10:21 Vous avez parlé de Dominique Villepin, on va en parler.
10:23 Tout à fait. Dans tout ce qui est en train de se passer en Israël,
10:25 faut-il aussi tenir compte de l'aspect territorial ?
10:28 Autrement dit, certains disent qu'il y a un passé dans ce conflit
10:32 et que tout n'a pas commencé avec l'attaque barbare du 7 octobre.
10:37 Est-ce que vous partagez cette analyse ?
10:39 Bien sûr, tout n'a pas commencé avec cette attaque barbare.
10:42 On pourrait revenir très très loin, on pourrait revenir en 1948,
10:46 quand le partage de l'ONU a été refusé par les Palestiniens et par les pays arabes.
10:51 On pourrait revenir à encore plus loin.
10:55 Mais moi, ce que j'aimerais, et parce que je voudrais répondre à travers vous,
10:59 si vous le permettez, à Dominique Villepin, qui est intervenue là-dessus,
11:03 et qui défend à la fois la position traditionnelle de la France,
11:06 qu'on dirait gaullienne, et puis une vision très française des fameux deux États.
11:12 Je note en préambule que pour l'instant, avec le Hamas,
11:16 les deux États, ça voudrait dire qu'il y a un État qui veut détruire l'autre
11:19 et qui veut exterminer les autres.
11:21 Je ne vois pas quel compromis est possible,
11:23 puisque dans la charte du Hamas, il y a écrit qu'il faut tuer les Juifs.
11:26 Qu'est-ce qu'on fait comme compromis ?
11:28 On tue la moitié des Juifs et puis on donne l'autre moitié ?
11:31 Il n'y a pas eu d'élection dans la bande de Gaza depuis longtemps.
11:34 Depuis longtemps, vous avez raison.
11:35 Mais quand il y a eu l'élection, ils ont gagné.
11:37 Mais vous avez raison, il n'y a pas eu d'élection depuis longtemps.
11:39 Je reviens à notre histoire.
11:41 Qu'est-ce qui se passe ?
11:43 Si on veut aller le plus schématiquement possible,
11:45 mais le plus complètement possible,
11:47 il y a eu d'abord un affrontement de nationalisme.
11:51 C'est-à-dire, Israël, le sionisme,
11:53 et lui-même un mouvement national du 19e siècle,
11:56 né dans la mouvance des mouvements nationaux européens,
12:01 c'est-à-dire à la suite de la Révolution française,
12:04 le nationalisme allemand, italien, tchèque, etc.,
12:07 et le nationalisme israélien,
12:09 qui va avoir un État en 1948.
12:11 Là, à partir de 1948, et surtout de 1967,
12:14 les Palestiniens érigent un autre mouvement national,
12:17 en miroir du mouvement sionisme.
12:20 Mais ce n'est pas un classique,
12:21 les Allemands se sont construits en miroir de la France, etc.
12:24 C'est l'époque de l'OLP.
12:26 C'est l'époque de Arafat.
12:27 C'est l'époque où, je le rappelle,
12:29 autour de Yasser Arafat, la plupart des dirigeants sont chrétiens.
12:32 Et les accords de Slaw.
12:33 Attendez, vous allez trop vite.
12:34 C'est d'abord un mouvement laïque,
12:36 et je réponds à votre question,
12:38 et national, et territorial.
12:40 Et là, il y a une querelle autour de territoire.
12:42 Et puis, et c'est là ce que je voudrais dire
12:44 à Dominique Devillepin, et à vous,
12:46 à partir de l'an 2000,
12:48 il y a un mouvement qui est différent,
12:51 parce que les islamistes, le Hamas,
12:54 prennent le pouvoir au sein du mouvement palestinien.
12:58 Et ça change tout.
12:59 C'est-à-dire qu'à partir des années 2000,
13:01 on voit le Hamas dénationaliser les Palestiniens.
13:04 On apprend aux enfants une histoire qui est celle de l'Empire Ottoman.
13:07 On met au placard le grand poète Mahmoud Darwish
13:10 qui était mis en exergue,
13:12 vous savez, une sorte de Victor Hugo palestinien.
13:15 En vérité, on les islamise et on les dépalestinise.
13:18 Et là, le conflit n'est plus autour de deux territoires et de deux peuples,
13:23 mais en vérité, le problème palestinien,
13:26 la quête palestinienne devient une espèce d'allégorie
13:29 pour tous les musulmans persécutés à travers le monde.
13:33 On n'est plus dans le même rapport.
13:34 D'ailleurs, on ne combat plus des Israéliens,
13:36 mais on combat des Juifs qu'on veut tuer.
13:38 On voit bien qu'on est dans un conflit de religion.
13:41 Et vous savez le mot célèbre de Malraux,
13:43 qu'est-ce qu'une civilisation ?
13:44 C'est tout ce qui s'agrège autour d'une religion.
13:46 On voit qu'on est dans un conflit de civilisation.
13:48 On va en parler, mais si on est dans un conflit de civilisation,
13:51 est-ce qu'on ne prête pas aussi le flanc à ce que dit Erdogan ?
13:54 Et puis, qui a créé le Hamas ?
13:55 Vous répondrez à ces questions dans quelques instants.
13:58 Éric Zemmour, à tout de suite.
13:59 Le Grand Rendez-vous Europe 1, C News, Les Echos.
14:05 Notre invité qui partira ce soir en Israël,
14:08 Éric Zemmour, président de Reconquête.
14:10 Éric Zemmour, le président turc, Erdogan,
14:13 dit que le Hamas est un groupe de libération.
14:15 La Turquie, je le rappelle, qui fait partie de l'OTAN,
14:17 il affirme que l'Occident est responsable des massacres du 7 octobre.
14:21 Le Premier ministre israélien affirme que c'est la civilisation contre la barbarie,
14:24 la lumière contre le ténèbre, le bien contre le mal.
14:27 Est-ce qu'on est tous entraînés dans cette guerre de civilisation ?
14:32 D'abord, je voudrais dire que,
14:35 et je fais un petit clin d'œil à Mathieu Bocoté qui la cite presque autant que moi,
14:39 la fameuse phrase de Julien Frohn qui dit
14:41 "Ce n'est pas vous qui déterminez l'adversaire,
14:43 mais c'est l'adversaire, c'est l'ennemi qui vous détermine."
14:46 C'est la réponse, la première réponse à votre question.
14:50 On voit bien aujourd'hui qu'il y a du côté des pays et des populations surtout,
14:56 parce que les gouvernements suivent vaille que vaille leur peuple dans cette histoire,
15:00 un mouvement qui est enclenché d'un affrontement de civilisation.
15:07 C'est comme ça que les peuples vivent,
15:09 et d'ailleurs ils le vivent dans les peuples musulmans,
15:12 mais aussi en France.
15:13 Vous avez vu ce sondage qui dit que 72% des Français craignent
15:18 que ce qui se passe en Israël se passe chez nous.
15:21 Ils ont tout compris les Français.
15:23 Ça me permet de revenir à notre histoire,
15:26 mais je vais venir à votre histoire des deux États
15:28 et à la réponse à Dominique de Villepin et à la politique de la France.
15:32 Qu'est-ce qu'on doit faire là-dedans ?
15:34 Est-ce qu'il doit y avoir une issue ? Quelle issue ?
15:36 La France, longtemps, a suivi la politique gaullienne,
15:40 mise en musique dès les années 60 par le général de Gaulle.
15:44 Quelle est-elle ?
15:45 Il faut bien comprendre que le général de Gaulle a une stratégie de fond
15:50 qui est comment la France peut-elle retrouver un statut de grande puissance,
15:55 un rôle mondial, alors qu'il n'a plus la taille, la population, etc.
16:00 des super grands à l'époque, les États-Unis et la Russie.
16:03 Et aujourd'hui, les États-Unis et la Chine.
16:05 Et le général de Gaulle trouve une solution qui est
16:09 la France va devenir le protecteur des petites nations.
16:13 Le protecteur du Québec, le protecteur du Mexique, Mano en la mano,
16:17 le protecteur du Cambodge, le discours de Phnom Penh en 67,
16:20 le protecteur d'Israël.
16:23 Il dit à Ben Gurion "mon ami, mon allié"
16:25 et puis en 67, quand il voit qu'Israël devient l'allié privilégié des États-Unis
16:30 et qu'il devient très puissant, le protecteur des Palestiniens.
16:32 Il faut bien avoir en tête cela pour comprendre l'origine
16:36 de tout ce qu'on nous dit aujourd'hui.
16:38 Donc, la France, protecteur des petites nations.
16:41 D'où la position française, de Giscard d'Estaing, puis de Mitterrand
16:46 sur la solution des deux États et l'émergence d'un État-nation-Palestinien.
16:51 - Mais qu'est-ce que c'est que la solution Palestine ?
16:53 - C'est très important que je vous explique ça.
16:55 Parce que la situation a changé.
16:57 Moi, vous savez, je suis gaulliste.
16:59 J'étais contre l'intervention en Irak, j'étais contre l'intervention en Libye.
17:04 Je ne suis pas occidentaliste au sens où je pense que l'Occident doit imposer ses normes.
17:09 Non mais je précise, parce que c'est important.
17:11 - Vous n'y croyez plus aujourd'hui à la solution ?
17:13 - Non, je n'y crois plus, mais je n'y crois plus depuis longtemps.
17:15 Je vous ai expliqué pourquoi, mais je vais répéter.
17:17 Donc je pense que la situation a changé.
17:20 Je vous ai expliqué pourquoi.
17:21 Je pense qu'aujourd'hui, nous n'avons plus affaire à un mouvement national
17:25 dont l'imaginaire serait branché sur le 19e siècle,
17:28 mais au contraire, un mouvement islamique qui est en plein dans la guerre de religion
17:32 et donc la guerre de civilisation.
17:34 La charte du Hama, c'est le Coran et notre constitution,
17:38 le djihad et notre chemin.
17:41 C'est important de comprendre ça.
17:43 Je pense que le général de Gaulle aurait changé de stratégie.
17:46 Ce n'est pas un dogme, le gaullisme.
17:48 C'est une capacité d'adaptation,
17:50 et pour l'intérêt et la grandeur de la France.
17:52 - Eric Zemmour, si on est dans une guerre de civilisation,
17:54 comme vous le dites, qui est en face ?
17:56 Vous mettez tout le monde arabo-musulman,
17:58 vous mettez la Turquie, vous mettez aussi l'Inde, vous mettez aussi la Russie ?
18:04 - Ah, alors attendez, pas du tout. Pas du tout.
18:07 Je pense qu'il y a, si vous voulez, un double affrontement.
18:11 Je pense que nous sommes dans le monde de Huttington.
18:13 Que dit Huttington ?
18:15 Il nous dit qu'il y a des civilisations.
18:18 Il y a l'Occident, il y a l'Orient,
18:20 l'Orient lui-même partageant entre la civilisation islamique et la civilisation chinoise,
18:24 pour parler très vite.
18:25 Il y a la Russie orthodoxe, etc.
18:27 Et il nous dit qu'il y a d'un côté la civilisation chinoise
18:31 qui prend sa revanche, les fameux siècles de l'humiliation,
18:35 sur l'Occident, mais par les moyens de l'Occident.
18:38 - Pardonnez-moi, vous êtes Occident, dans votre esprit,
18:40 Occident c'est Europe ou c'est Europe + Etats-Unis ?
18:43 - Voilà une très bonne question.
18:45 L'Occident, c'est la civilisation occidentale,
18:49 c'est-à-dire la civilisation judéo-chrétienne, grecque et romaine.
18:53 Donc c'est l'Europe et les Etats-Unis.
18:56 Maintenant, je vous vois venir, et vous avez raison,
18:59 et Israël absolument, vous avez raison de dire
19:03 qu'il faut quand même ne pas se soumettre aux Etats-Unis.
19:07 Mais ce n'est pas parce qu'on est de la même civilisation
19:10 qu'on doit absolument se soumettre aux patrons,
19:12 puisque aujourd'hui, on voit bien que le patron,
19:14 la grande puissance de la civilisation occidentale,
19:16 c'est les Etats-Unis.
19:17 Je reconnais que ça demande de la subtilité,
19:19 mais ça demande aussi qu'on soit conscient
19:22 que par rapport au monde du général de Gaulle,
19:24 le monde a changé.
19:25 - Mais le monde aujourd'hui, attendez, pardonnez-moi,
19:27 guerre de civilisation, je repose ma question,
19:29 contre qui ?
19:30 Est-ce que face, j'allais dire, dans le camp des ennemis,
19:35 si je puis dire, puisqu'il y a une guerre de civilisation,
19:37 vous mettez aujourd'hui tous ces pays, dont la Turquie,
19:40 dont le Maghreb, dont les Parcs de l'Afrique,
19:43 dont l'Inde...
19:44 - Ce que je disais, c'est qu'il y a des grands blocs
19:46 civilisationnels.
19:47 Il y a, donc je disais, le bloc chinois,
19:50 qui veut prendre sa revanche, mais par des moyens économiques,
19:54 un jour peut-être par des moyens militaires,
19:56 mais c'est une autre affaire.
19:57 Et puis, il y a la civilisation arabo-musulmane,
20:01 qui, on voit bien, nous désigne comme son adversaire,
20:06 mais qui désigne beaucoup d'autres comme son adversaire,
20:09 et partout où il y a des communautés musulmanes importantes,
20:11 il y a des affrontements.
20:12 Il y a des affrontements en Inde, entre les musulmans et les hindous.
20:15 Il y a des affrontements en Chine.
20:17 Il y a des affrontements en Russie.
20:18 Il y a des affrontements en Afrique,
20:20 entre les musulmans et les chrétiens.
20:22 Et il y a en Europe, vous l'avez vu, enfin, aujourd'hui,
20:25 des manifestations dans toute l'Europe,
20:27 pas seulement en France, où on soutient les Palestiniens
20:31 et on soutient le Hamas.
20:33 Je n'ai pas vu...
20:34 - C'est la même chose pour vous, soutenir les Palestiniens,
20:37 c'est soutenir la Chine d'égalité.
20:39 - Attendez.
20:40 Théoriquement, ça pourrait ne pas être la même chose.
20:43 C'est-à-dire qu'on pourrait dire, je condamne les exactions,
20:47 la barbarie du Hamas, mais je soutiens le peuple palestinien, etc.
20:51 On pourrait l'imaginer.
20:53 - C'est ce que disent beaucoup de Français,
20:54 beaucoup de Français d'origine musulmane.
20:55 - Ah bon ?
20:56 Vous avez vu une manifestation, cher monsieur,
20:58 criant, criant, criant, vraiment, à mort le Hamas,
21:03 et une note "Not in my name", comme on dit en anglais,
21:06 "Pas en mon nom".
21:07 Vous savez, je vais vous raconter une petite anecdote.
21:09 Dans les années 70, il y avait les Brigades Rouges.
21:12 Les Brigades Rouges étaient un groupe terroriste
21:14 qui tuait indistinctement en Italie, qui étaient des communistes.
21:18 Le parti communiste italien a fait une grande manifestation
21:21 pour dire "Ce n'est pas nous, pas en mon nom".
21:24 Est-ce que vous avez vu les communautés musulmanes en Europe
21:27 faire une grande manifestation le 8 octobre
21:29 pour dire "Pas en mon nom".
21:31 Non, je n'en ai pas vu.
21:32 - Sur ces news européens, Michel Onfray,
21:34 qui lui aussi parle de guerre de civilisation,
21:36 et depuis très longtemps, il faut le reconnaître,
21:38 a affirmé, je cite, "que nous sommes islamophiles
21:40 à l'intérieur de notre pays, et en France,
21:42 et islamophobes, dit-il, à l'extérieur,
21:45 sur le plan de notre politique étrangère".
21:48 Que répondez-vous à cela ?
21:50 - Que je ne comprends pas.
21:52 - L'Irak, la Libye, vous-même, citez des errements, semble-t-il,
21:56 puisque vous n'êtes pas d'accord de la politique étrangère.
21:58 - On n'est pas islamophobes à l'extérieur, pas du tout.
22:01 - Vous avez dit Michel Onfray, c'est-à-dire que vous parlez de France,
22:06 vous parlez de l'Islamisme musulman en Irak.
22:08 - Oui, mais je ne suis pas d'accord avec lui.
22:10 Je pense que les interventions en Irak,
22:12 d'ailleurs, on n'est pas intervenu en Irak, je le rappelle,
22:14 puisque Jacques Chirac a refusé.
22:16 - Il parle de l'Occident en général.
22:18 - Les France n'est pas intervenu.
22:20 En Libye, j'ai dit que j'étais contre.
22:22 J'étais contre l'Irak et la Libye.
22:24 Je pense que c'est une erreur.
22:26 Sarkozy n'a pas mené cette intervention
22:29 en raison d'une islamophobie.
22:31 Non, je ne suis pas d'accord.
22:33 Il a mené ça au nom des droits de l'homme
22:35 pour que la France soit le porte-drapeau des droits de l'homme.
22:39 J'étais contre.
22:41 Je pense que c'est une opération néocoloniale.
22:43 - Toutes les guerres pour le bien ont été positives ?
22:45 - Je vous dis, je suis contre les guerres pour le bien.
22:48 Je suis contre les guerres pour les droits de l'homme.
22:51 Pour moi, ce sont des expéditions néocoloniales.
22:53 Je l'ai dit.
22:55 C'est en ce sens-là où je ne...
22:57 Si vous voulez, un mot.
22:59 Je ne suis pas occidentaliste au sens où Dominique Devillepin l'emploie,
23:04 au sens où Georges Bush Junior l'employait.
23:06 C'est-à-dire l'Occident qui veut imposer ses normes partout
23:10 dans une logique néocoloniale.
23:12 En revanche, je veux simplement que l'Occident vive et survive.
23:16 Et aujourd'hui, il est en danger de mort.
23:19 Il est en danger de mort à cause d'une islamisation croissante
23:22 de tous nos pays.
23:23 - Premier Mabrouk, vous posez une question.
23:25 Je veux de la reprendre.
23:26 Vous dites que l'ennemi nous désigne.
23:28 C'est effrayant.
23:29 Qui est l'ennemi ?
23:30 Le Hamas, vous me direz.
23:32 Erdogan, l'islamisme, l'islam.
23:34 Il faut quand même préciser que ces quatre termes
23:36 ne sont pas interchangeables.
23:37 Qui est l'ennemi qui nous désigne ?
23:39 - La civilisation islamique.
23:41 - C'est ça.
23:42 - Ça fait beaucoup de monde.
23:44 - Ça fait beaucoup de monde, mais c'est ça qui est grave.
23:46 - Erdogan est notre allié au sein de l'OTAN.
23:49 - Est-ce que vous n'êtes pas le miroir de la scène ?
23:51 - Il n'est pas vraiment notre allié.
23:52 - Si.
23:53 - Il est faussement notre allié.
23:55 Les Américains le protègent parce qu'il rend
23:58 beaucoup de services, si j'ose dire.
24:00 Mais franchement, moi, ça fait longtemps
24:02 qu'il n'est plus notre allié.
24:03 - C'est le fournier de l'islamisme ?
24:04 - C'est le fourrier de l'islamisme.
24:06 C'est entre autres le fourrier de l'islamisation en France.
24:09 Avec ses groupes, avec ses mosquées,
24:12 avec les Turcs qui sont les relais
24:16 de sa politique et de son parti.
24:18 - On va en parler.
24:19 Ce sont les manifestations qui se déroulent
24:21 sur notre sol en Europe.
24:22 Une courte pause et on se retrouve.
24:24 La suite du grand rendez-vous avec Mathieu Bocoté,
24:30 Stéphane Dupont et notre invité ce dimanche,
24:33 Éric Zemmour.
24:35 Éric Zemmour, Benjamin Netanyahou a récemment dit
24:37 que c'est un combat du peuple contre les ténèbres.
24:41 Il dit peuple de la lumière contre peuple des ténèbres.
24:44 Et puis beaucoup s'interrogent aussi sur,
24:46 attention à nos mots, mais comment le Hamas a été créé.
24:50 Y a-t-il selon vous une responsabilité indirecte,
24:53 et j'insiste sur le mot indirect,
24:55 d'Israël et du Premier ministre Benjamin Netanyahou ?
24:59 - Je ne sais pas si c'est Benjamin Netanyahou.
25:02 Ce que je sais, c'est factuel et c'est prouvé historiquement,
25:07 c'est qu'au départ de la création du Hamas,
25:11 c'est-à-dire un mouvement islamiste en Palestine,
25:14 les Israéliens n'ont pas vu d'un mauvais œil cette création
25:17 puisque ça permettait une rivalité avec leur adversaire de l'époque,
25:22 qui était l'OLP.
25:24 Vieille technique, on dit même qu'ils l'auraient financée,
25:27 c'est possible, je n'en sais rien, mais je ne sais pas si c'est possible.
25:32 Vous savez, c'est la vieille technique des Anglais
25:35 depuis pendant mille ans, divisé pour régner.
25:38 Ils ont fait ça partout, en Europe, en Inde, dans le monde entier.
25:43 Et les Israéliens ont appliqué ces méthodes, vieilles comme le monde,
25:47 et que les Anglais ont porté à une espèce d'art suprême.
25:52 Donc oui, évidemment, mais vous savez, c'est ça l'histoire.
25:56 - Est-ce que plus largement, l'Occident s'est accommodé
25:59 de cette présence du Hamas dans la bande de Gaza ?
26:01 Est-ce qu'on a aussi, nous aussi, une part de ressenti ?
26:04 - On ne peut pas dire que l'Occident ne doit pas tout réjanter
26:08 parce que c'est néocolonial, et dire, comme vous le dites,
26:10 il s'est accommodé. Les gens ont voté.
26:13 Ils ont voté pour le Hamas.
26:16 - Ils sont en 2007. - Oui, d'accord, d'accord.
26:19 Mais c'est leur responsabilité. Ils ne l'ont pas renvoyée.
26:22 Ils ne l'ont pas chassée. Des millions de gens auraient pu chasser
26:25 les quelques milliers de responsables et de dirigeants.
26:28 Ils ne l'ont pas fait. Vous savez, les peuples sont responsables
26:31 de leur destin, quand même.
26:32 - Alors, retour en Europe, un instant.
26:34 Vous avez vu ces derniers jours, des manifestations nombreuses.
26:36 À Londres, notamment, des manifestations,
26:39 plusieurs dizaines de milliers de personnes.
26:41 Quelques fois en France, des manifestations interdites sur l'Asie.
26:43 Et ça me permet de faire écho avec une déclaration récente d'Alain Juppé
26:46 qui disait, il y a quelques jours,
26:49 "Est-ce que l'islam est compatible avec le monde occidental ?
26:51 Je ne peux que l'espérer, mais je n'en suis plus certain aujourd'hui."
26:54 Est-ce que, pour vous, il y a une forme de ces manifestations
26:57 et cette déclaration se croisent, d'une certaine manière ?
26:59 - Vous avez tout à fait raison.
27:01 J'ai longtemps affronté Alain Juppé, depuis 30 ans.
27:05 Et je le connais depuis 30 ans.
27:07 Et on s'est longtemps affronté là-dessus, en particulier.
27:09 Donc, je pourrais ironiser facilement sur ses états d'âme
27:15 et le sentiment qu'il a de s'être trompé.
27:18 Mais, je vais vous dire, je ne le ferai pas.
27:20 Je ne le ferai pas parce que l'heure est grave,
27:23 l'heure est trop grave pour ça.
27:25 Et après tout, soyons honnêtes.
27:27 Ce qu'a dit Alain Juppé, hier, et ce que dit aujourd'hui,
27:31 c'est le sentiment de millions de Français
27:33 qui ont cru naïvement que, en vérité,
27:36 l'islam n'était qu'une religion commune,
27:39 que c'était le christianisme des Arabes,
27:41 et qu'on pourrait s'accommoder, qu'on pourrait s'entendre,
27:43 et qu'il n'y avait pas de problème, etc.
27:45 Et après tout, c'est le penchant de l'espèce humaine,
27:47 et je dirais même que c'est le penchant français,
27:49 d'être universaliste, d'être bon, d'être ouvert vers l'autre.
27:53 Maintenant, le problème avec Alain Juppé,
27:55 c'est que c'est un responsable politique.
27:57 C'est un homme qui a été Premier ministre,
27:59 qui a aspiré à être président de la République,
28:01 et qui continue à mener la politique de l'autruche.
28:04 Parce qu'il dit, dans votre phrase,
28:06 il dit "mais j'espère que c'est comme ça,
28:09 et je veux croire que c'est comme ça".
28:10 Non.
28:11 En vérité, moi, je voudrais répondre à Alain Juppé.
28:14 Il dit "les musulmans doivent nous dire
28:17 que leur religion est compatible avec la France
28:19 et avec la République".
28:20 C'est là que je ne suis plus d'accord.
28:22 Je voudrais dire à Alain Juppé une chose simple.
28:25 D'abord, je continue de penser,
28:28 et apparemment il commence à me donner raison,
28:31 que l'islam n'est pas compatible avec la France.
28:36 Pour des raisons simples, je pourrais aller très vite.
28:38 La France ou la République ?
28:39 La République et la France.
28:40 La France, c'est liberté, égalité, fraternité.
28:42 L'islam, c'est soumission, inégalité,
28:45 soumission à Dieu, inégalité entre les hommes et les femmes,
28:48 entre les musulmans et les infidèles,
28:50 et fraternité dans la Ummah,
28:52 c'est-à-dire les musulmans sont des frères,
28:55 mais pas les infidèles.
28:56 Et les infidèles, c'est nous.
28:57 Là, pour vous, tout musulman est un islamiste ?
28:59 Non, pour moi, tout musulman est un musulman.
29:02 Non mais...
29:03 Non mais pardonnez-moi, attendez,
29:05 j'ai pas fini ma démonstration.
29:06 Si c'est pas compatible avec la République,
29:08 qu'est-ce qu'on fait des musulmans qui sont en France ?
29:10 Je vais y répondre.
29:11 Ben dites-nous.
29:12 Très bien.
29:13 Donc quand on accepte ce diagnostic-là,
29:15 parce que c'est ça qu'on me refusait,
29:17 donc si on accepte, et j'en prends acte,
29:19 mais si on accepte, il y a une solution.
29:22 C'est à l'État de dire ce que peuvent les musulmans
29:27 et ce que ne peuvent pas les musulmans.
29:29 En gros, si vous voulez, moi, je pense que chaque musulman
29:32 peut très bien prendre de la distance
29:35 vis-à-vis de sa religion telle qu'elle a toujours été pratiquée
29:37 dans le monde arabe.
29:38 En gros, pour parler vite,
29:40 il faut subprononcer à la Sharia,
29:42 qui est un code juridique qui s'impose aux lois de la République,
29:46 et renoncer au djihad, parce que ça veut dire
29:48 pouvoir tuer l'infidèle qui est son compatriote.
29:51 - Mais tout musulman en France n'est pas soumis à la Sharia et au djihad.
29:54 - Vous avez tout à fait raison.
29:56 - Mais vous allez demander quoi ?
29:57 Vous allez sonder les reins et les cœurs ?
29:58 - Non, c'est très simple.
30:00 Il faut que l'État fasse ce qu'il a toujours fait,
30:03 c'est-à-dire prendre des mesures.
30:06 Interdire, par exemple, toute islamisation dans l'espace public,
30:10 c'est-à-dire interdire les voiles, les camis,
30:13 les mosquées avec minaret, etc.
30:15 - Dans la rue ?
30:16 - Dans la rue, vous savez, les manifestations.
30:18 Les manifestations, moi, je suis pour la liberté de manifester.
30:22 Je suis pour la liberté de s'exprimer, de manifester.
30:24 Ce n'est pas mon problème.
30:25 Mon problème, c'est l'islamisation du territoire.
30:28 Et c'est l'islamisation des comportements, vous comprenez ?
30:34 Parce qu'il y a une pression terrible aujourd'hui
30:36 dans tous les quartiers où il y a une majorité de musulmans.
30:38 - Quand le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Éric Zemmour,
30:41 affirme qu'il est anormal qu'un musulman soit antisémite,
30:44 il est anormal qu'un musulman soit antisémite,
30:47 comment vous comprenez cette phrase ?
30:49 - Je la comprends comme une preuve manifeste de taqiyya,
30:52 c'est-à-dire de dissimulation.
30:53 - De la part du recteur ?
30:54 - Oui. Je pense que ce monsieur sait très bien...
30:57 - Une accusation assez grave contre le recteur de la Grande Mosquée ?
30:59 - Oui, mais je pense que ce monsieur sait très bien
31:01 que dans le Coran, il y a des sourates qui disent
31:04 qu'il ne faut se méfier des Juifs et des Chrétiens.
31:07 - Dans d'autres sourates, il dit...
31:09 - Mais vous connaissez...
31:10 - Ah bah écoutez...
31:11 - Vous avez tout à fait raison.
31:12 - Les textes du livre sont faits par ces sourates.
31:14 - Vous avez tout à fait raison.
31:15 - Alors lesquels vous prenez, monsieur Zemmour ?
31:16 - C'est très simple.
31:17 Vous connaissez évidemment,
31:18 si vous voulez qu'on rentre dans le détail,
31:20 vous connaissez, il y a le Coran de Médine,
31:22 il y a le Coran de l'Amec.
31:24 Quand Mahomet est en position de faiblesse,
31:26 il cherche l'alliance des Juifs et des Chrétiens.
31:28 Et là, il y a des sourates très gentilles.
31:30 Et puis quand il devient puissant et guerrier,
31:33 il devient méchant.
31:34 - Au 7e siècle.
31:35 - Ces dernières sourates sont les dernières dans le temps.
31:37 - Au 7e siècle, tout ça.
31:38 - Tout ça au 7e siècle.
31:39 - Nous sommes au 20e siècle.
31:40 - Mais vous savez bien que l'Islam n'est jamais sorti du 7e siècle.
31:43 Vous savez bien qu'en vérité,
31:45 il y a des musulmans qui sont sortis du 7e siècle, grâce à Dieu.
31:48 - Ça va sans vous réagir, votre...
31:49 - Mais c'est la vérité.
31:50 Ils parlent encore des croisés.
31:52 Ils nous définissent comme des croisés.
31:55 C'est quand même extraordinaire.
31:56 - Parfois, vous faites référence à Saint-Louis.
31:58 Ce n'est pas pour autant qu'on vous oppose,
32:00 qu'on vous dit que vous êtes un inférent.
32:01 - Je fais référence à Saint-Louis parce que pour dire
32:03 que la France est un pays de tradition
32:06 et de racines chrétiennes.
32:08 Je ne veux pas dire là qu'il faut vivre
32:10 comme au temps de Saint-Louis.
32:11 - Restons sur la politique du 7e.
32:13 - Je ne mets pas les vêtements.
32:14 Pardonnez-moi.
32:15 C'est un très bon exemple, votre histoire.
32:16 Moi, je ne me balade pas dans les rues du 21e siècle
32:19 avec des vêtements du temps de Saint-Louis.
32:22 Que tout le monde fasse comme ça.
32:24 - Vous disiez tout à l'heure que l'Islam n'est pas compatible
32:26 avec la République.
32:27 Ce que vous nous décrivez, c'est des gens, des femmes voilées,
32:29 des islamistes.
32:30 - Non.
32:31 Les femmes voilées ne sont pas des islamistes.
32:33 Elles vous diront que ce sont des musulmans
32:35 qui pratiquent leur religion.
32:37 C'est ça, tout le problème.
32:38 C'est que l'Islam n'est pas le christianisme.
32:40 Je ne vais pas rentrer dans la technique,
32:42 mais vous savez bien que le christianisme est une orthodoxie.
32:44 C'est-à-dire qu'elle repose sur la foi.
32:46 L'Islam est une orthopraxie.
32:47 C'est-à-dire qu'elle repose sur la pratique,
32:49 sur le code juridique.
32:50 C'est tout le problème.
32:51 Il faut que les musulmans, pour être français, apprennent,
32:55 et il y en a qui le font, je tiens à le dire,
32:57 il y en a qui le font,
32:58 que la religion en France est une religion du privé,
33:01 de l'intérieur et de la foi.
33:03 C'est tout l'enjeu.
33:04 Mais je répète, il y en a qui le font
33:06 et ce sont des modèles qu'il faut donner.
33:08 - Mais ça veut dire qu'aujourd'hui, vous au pouvoir,
33:10 vous interdisez le voie dans l'espace public
33:12 comme vous interdisez la kippa ?
33:14 - Oui.
33:15 - Est-ce que c'est le moment ?
33:16 - Vous savez, chère Sonia,
33:18 je vais vous expliquer quelque chose.
33:20 Permettez-moi de vous rappeler quelque chose.
33:23 D'abord, plus personne ne porte la kippa
33:25 parce qu'il risque de se faire casser la figure.
33:28 - Mais certains veulent la porter.
33:29 - Attendez, je vais vous dire.
33:31 Moi, je suis, tout le monde le sait, de confession israélite.
33:34 Avec mon père, j'allais souvent à la synagogue prier.
33:37 Dès que je sortais de la synagogue,
33:39 ma mère me disait "tu enlèves ta calotte
33:41 et tu la mets dans ta poche".
33:43 Elle ne craignait rien.
33:45 A l'époque de mon enfance, on ne se faisait pas agresser
33:47 dans la rue parce qu'on portait une calotte ou une kippa.
33:49 C'était simplement par discrétion.
33:51 Parce que l'esprit de la laïcité à la française,
33:54 il faut le rappeler parce que ça a été dévoyé,
33:56 ce n'est pas la liberté religieuse seulement.
33:59 Ce n'est pas le fait pour l'État
34:02 de respecter toutes les religions.
34:04 C'est aussi la discrétion.
34:06 Dans l'espace public, j'appelle à la discrétion.
34:09 Et vous verrez que ça ira beaucoup mieux.
34:11 - Mais vous voyez que la chose est un peu plus complexe,
34:13 si je peux me permettre.
34:14 C'est-à-dire que d'un côté, il y a le changement démographique
34:16 que vous décrivez, mais de l'autre côté,
34:18 il y a une partie de la France qui relève en place
34:20 de son ancienne démographie, on peut penser à Jean-Luc Mélenchon,
34:22 et d'autres qui, eux, ont acté ce changement
34:24 et considèrent qu'aujourd'hui, votre position est intolérable
34:26 pour des raisons soit démographiques, soit politiques,
34:28 mais elle est intolérable.
34:30 La France devrait s'adapter au dans le nouveau.
34:32 - Si vous me parlez de Jean-Luc Mélenchon,
34:34 on peut parler de Jean-Luc Mélenchon.
34:36 - Justement.
34:37 - C'est bien au-delà de ce que vous dites.
34:39 En vérité, qu'est-ce qui s'est passé ?
34:41 Je l'ai dit, je crois, le 1er, lors de la présidentielle,
34:44 il s'est passé quelque chose, c'est l'émergence,
34:47 derrière Jean-Luc Mélenchon, d'un peuple islamo-gauchiste.
34:51 Un nouveau peuple.
34:53 Et vous avez 69% des musulmans qui ont voté Jean-Luc Mélenchon.
34:56 Les mosquées ont fait voter Jean-Luc Mélenchon,
34:58 les frères musulmans ont fait voter Jean-Luc Mélenchon.
35:01 Avec quand même 46%, selon les chiffres de l'IFOP,
35:06 d'abstention parmi les musulmans, les Français de confession musulmane.
35:10 Tout l'enjeu de Jean-Luc Mélenchon est désormais de faire voter
35:14 ces 46% et tous ceux qui arrivent,
35:17 c'est-à-dire les gens qui seront naturalisés,
35:19 120 000 par an, les gens qui vont naître,
35:21 qui ont 12 ans, 13 ans, 14 ans,
35:23 et qui auront 18 ans en 2027,
35:25 encore quelques centaines de milliers,
35:27 pour qu'il assure au minimum sa présence au second tour
35:32 et voir sa victoire.
35:34 Moi, je pense que la séquence que nous venons de vivre
35:37 a permis à Jean-Luc Mélenchon d'assurer sa présence
35:40 au second tour de 2027.
35:42 C'est acquis pour moi.
35:43 C'est son seul objectif, c'est l'électoral.
35:45 Bien sûr.
35:46 On le dit même si c'est pas idéologique.
35:47 Pardonnez-moi.
35:48 Tout le monde le condamne à ce moment,
35:49 pourquoi il fait de la bonne politique ?
35:50 Justement parce que tout le monde le condamne.
35:52 Justement parce que les médias le condamnent,
35:54 justement parce que la classe politique le condamne,
35:56 il a gagné son ticket pour le second tour.
35:58 Et je voudrais dire, ce n'est pas seulement électoral.
36:00 D'abord, c'est d'abord électoral.
36:01 C'est d'abord clientéliste.
36:03 Mais si tout le monde dit qu'il y a du clientélisme,
36:06 ça veut dire qu'il y a une clientèle.
36:07 Deuxièmement...
36:08 Parce que le vote musulman,
36:09 c'est plus de 20% des dévoués en France, selon vous.
36:12 Excusez-moi, vous avez 19 millions,
36:15 selon l'INSEE, de gens en France, de Français,
36:18 qui sont liés sur deux ou trois générations à l'immigration.
36:22 Je vous laisse faire le calcul.
36:23 Ça fait beaucoup de millions de musulmans.
36:26 Je continue parce que c'est important.
36:28 Vous m'avez répondu que c'est seulement électoral.
36:29 Non, ce n'est pas seulement électoral.
36:31 C'est d'abord électoral.
36:32 Mais c'est aussi presque, j'allais dire, philosophique.
36:35 On a beaucoup jasé sur le tweet de Jean-Luc Mélenchon
36:39 disant, sur une photo d'une manifestation,
36:43 criant à l'Akbar.
36:44 Je le répète quand même.
36:45 Le plus grand.
36:46 - Pourquoi la France, pendant ce temps,
36:47 Madame Brune-Pivé-Camp a-t-elle à vivre pour encourager le massacre ?
36:50 Pas au nom du peuple français ?
36:51 - Merci.
36:52 Tout le monde s'est accroché à ce Madame Brune-Pivé-Camp, etc.
36:57 Moi, ce n'est pas ça qui m'a choqué.
36:59 - Vous souhaitez quoi ?
37:00 - La France ?
37:01 - Bien sûr.
37:02 Il dit, voilà la France.
37:04 Pour lui, la France, c'est ce peuple islamo-gauchiste
37:07 qui a voté pour lui.
37:09 Il l'a dit dès après la présidentielle.
37:11 On ne l'a pas remarqué.
37:12 Je crois avoir été encore une fois le seul à le remarquer.
37:15 Il a dit, mon électorat, c'est le tiers-État.
37:20 Référence à la Révolution française,
37:22 mais référence très révélatrice.
37:24 Le tiers-État, qu'est-ce que c'est ?
37:25 C'est le peuple français,
37:26 mis à part les aristocrates, l'Église et le roi.
37:31 Donc, ça veut dire que pour lui,
37:32 ce peuple islamo-gauchiste qui manifeste pour la Palestine
37:36 aux couleurs verte et rouge,
37:38 et qui dit à l'Akbar, c'est le nouveau peuple français.
37:40 - Et pourtant, il monte dans les sondages.
37:42 Et pourtant, vous avez des responsables politiques
37:43 qui se succèdent sur ce plateau, notamment,
37:45 en affirmant qu'il est en dehors de l'arc républicain
37:47 et il monte dans les sondages.
37:49 - Premièrement, je voudrais dire que quand Mme Borne
37:53 le met en dehors du champ républicain,
37:57 la politique migratoire de Mme Borne
38:00 prépare la victoire de Jean-Luc Mélenchon.
38:03 Il faudrait qu'elle se règle là-dessus.
38:05 Elle ne peut pas faire l'un et l'autre.
38:07 Deuxièmement, j'ai été le premier et longtemps le seul.
38:11 J'ai débattu avec Jean-Luc Mélenchon
38:13 dès septembre 2021.
38:15 A désigné Jean-Luc Mélenchon comme l'adversaire
38:18 parce que je voyais venir cette émergence
38:21 d'un peuple islamo-gauchiste.
38:22 Et j'ai sonné le toxin pour rassembler les droites
38:26 pour m'opposer à ce peuple islamo-gauchiste.
38:28 Qu'est-ce qu'on m'a répondu ?
38:29 Mme Le Pen m'a répondu "Je ne suis pas de droite
38:32 et je déteste l'alliance avec les droites.
38:34 Moi, je veux parler à la gauche patriote."
38:36 Donc, ça veut dire qu'elle voulait à la limite
38:37 parler à M. Mélenchon puisque M. Mélenchon
38:39 avait voté non au référendum de 2005.
38:41 Puis, M. Macron a dit "Ah ben non, M. Mélenchon,
38:44 c'est formidable, la planification écologique,
38:47 c'est formidable."
38:48 Mme Le Pen a dit "M. Mélenchon, c'est formidable."
38:50 On a le même programme social.
38:52 - J'ai pas le souvenir de vous avoir dit que c'était formidable.
38:54 - Comment ?
38:55 - J'ai pas le souvenir que M. Macron a dit que c'était formidable.
38:57 - Vous dites qu'ils se sont pas accommodés ?
38:59 - Ils se sont pas accommodés, pardonnez-moi.
39:01 Ils ont fait la danse du ventre de M. Mélenchon.
39:04 Et Mme Le Pen et le LR ont refusé l'union des droites
39:09 que je proposais pour m'opposer à cette gauche.
39:13 Je voudrais préciser une dernière chose.
39:15 Il faut bien comprendre que ce n'est pas seulement
39:18 l'extrême gauche, comme on veut le faire croire.
39:20 C'est la gauche.
39:21 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, la gauche ne peut plus
39:24 survivre électoralement sans ce peuple islamo-gauchiste.
39:28 - Donc il n'y a plus de gauche républicaine ?
39:29 - Il n'y a plus la gauche républicaine, comme vous dites,
39:33 n'existe plus électoralement.
39:36 M. Roussel, M. Ruffin, tous ces gens,
39:43 comment sont-ils élus ?
39:47 - Sans l'étiquette, ce n'est pas possible.
39:49 - Comment sont-ils élus ?
39:50 Comment les municipalités communistes qui survivent
39:53 survivent sans faire ami-ami avec les mosquées
39:58 dans leurs banlieues ?
40:00 Qu'ils me disent comment ça se passe !
40:02 Et ils vont s'apercevoir qu'il n'y a pas d'électeurs derrière eux.
40:05 Alors évidemment, ils ont la grosse caisse médiatique
40:08 qui les encense, mais les électeurs,
40:11 ça j'aimerais bien poser le problème.
40:12 - On va parler justement, puisque vous prenez encore
40:14 l'union des droites, Eric Zemmour,
40:16 on va parler aussi des européennes qui se profilent.
40:18 A tout de suite.
40:19 On va parler, Eric Zemmour, des européennes.
40:25 Encore un mot sur le paysage politique et électoral
40:28 que vous venez de dessiner.
40:30 Est-ce à dire que pour vous, le second tour qui se dessine,
40:33 les seules alternatives, c'est Jean-Luc Mélenchon-Marine Le Pen ?
40:38 Et ce que j'entrevois, c'est que vous auriez préféré
40:40 Jean-Luc Mélenchon face à vous-même, si vous vous présentez.
40:43 - Bien sûr.
40:44 Ça nous mènerait trop loin, mais je vais essayer d'aller vite.
40:48 Je ne pense pas qu'il y aura un second tour
40:50 entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
40:52 Parce que si vous voulez, depuis 10 ans,
40:54 l'élection est faite par les retraités,
40:57 par ce qu'on peut appeler les boomers.
40:59 Ils sont 17 millions.
41:00 Ce sont eux qui votent le plus,
41:01 ce sont eux qui ont fait Emmanuel Macron les deux fois.
41:04 Et ces gens-là ne veulent ni de Marine Le Pen,
41:06 ni de Jean-Luc Mélenchon.
41:08 Donc ils trouveront toujours,
41:10 c'est la grande leçon que j'ai tirée de la présidentielle,
41:12 ce sont les électeurs qui choisissent finalement,
41:14 par le fameux vote utile,
41:15 le candidat qu'ils veulent voir au second tour.
41:18 Donc ces électeurs-là, ces 17 millions de retraités,
41:21 de boomers, appelons-le comme on veut,
41:23 choisiront toujours un candidat.
41:25 Ils trouveront toujours un candidat à opposer
41:27 à Jean-Luc Mélenchon ou à Marine Le Pen,
41:29 comme ils l'ont fait là.
41:30 Non, je pense au contraire, qu'il faut rassembler les droites.
41:33 C'est pour ça que je crois être le meilleur candidat,
41:35 mais on en parlera dans 4 ans.
41:37 On ne sait pas tout ce qui arrivera face à ce que je crois
41:40 l'événement inéluctable de Jean-Luc Mélenchon.
41:42 Mais l'Union des droites est-elle encore, je vais dire,
41:44 comment dire, une alternative par rapport aux européennes ?
41:47 Jordan Bardella, tête de liste RN,
41:49 Eric Zemmour est un véritable rouleau compresseur.
41:51 Il culmine selon le sondage à 28%.
41:53 On dit qu'il aimerait dépasser les 30%.
41:56 Est-ce que vous n'êtes pas pris justement totalement en étau ?
41:58 Alors, parlons des européennes.
42:01 Les européennes, c'est un scrutin à la proportionnelle,
42:05 à un tour, donc il n'y a ni vote utile, ni second tour.
42:11 Il n'y a pas de second tour, donc il n'y a pas de vote utile.
42:14 Il faut bien faire comprendre ça aux gens.
42:15 C'est ce que vous voulez ?
42:16 Ah non, ce n'est pas ce que je veux !
42:17 Dans la réalité, on ne se dirige pas vers un vote utile ?
42:18 Attendez, c'est ce que M. Bardella aimerait,
42:20 qu'il y ait eu un vote utile.
42:22 Il n'arrête pas, c'est son seul argument depuis 2 mois.
42:24 Moi, je veux bien, mais il faut quand même expliquer aux électeurs
42:27 que nous ne sommes pas dans l'élection présidentielle,
42:29 nous ne sommes pas dans les élections législatives,
42:31 et c'est là le grand paradoxe du Rassemblement national,
42:34 c'est que quand il y a un scrutin à la proportionnelle,
42:37 où il n'y a ni vote utile, ni second tour,
42:41 alors là, il parle de vote utile, etc.
42:45 Et puis quand il faudrait une alliance
42:48 parce qu'il y a un second tour,
42:50 c'est-à-dire à la présidentielle,
42:52 moi, j'ai appelé à voter pour Marine Le Pen au second tour.
42:54 Est-ce qu'elle aurait fait de même si j'avais été devant ?
42:56 Il faut lui demander.
42:58 Deuxièmement, aux législatives,
43:00 là, j'ai appelé à un rassemblement sur le modèle de la NUPES.
43:03 Madame Le Pen a refusé.
43:05 Et les LR de Monsieur Ciotti aussi.
43:07 Donc, si vous voulez, quand c'est utile...
43:09 Vous savez, j'avais un vieux maître qui me disait toujours
43:12 "La vie politique d'un pays est déterminée par le mode de scrutin."
43:16 On le voit en Israël, on parlait d'Israël, la proportionnelle.
43:19 On le voit en France, la 4e République et la 5e République.
43:22 Et bien là, le mode de scrutin change tout.
43:25 La proportionnelle, il n'y a pas de vainqueur.
43:27 J'entends Monsieur Bardella dire
43:28 "Il faut aller avec ceux qui vont gagner."
43:30 Mais gagner quoi ?
43:32 Le Rassemblement National a gagné en 2014,
43:34 a gagné en 2019 les européennes.
43:36 C'est pas pour ça que Madame Le Pen a gagné la présidentielle.
43:38 Ça ne veut rien dire.
43:40 Aux européennes, tout le monde peut gagner.
43:42 L'important, c'est d'envoyer des députés.
43:44 C'est donc un vote de conviction.
43:47 Et c'est pour ça que je voudrais vous dire...
43:49 Je vais répondre à votre question après.
43:51 Je voudrais vous dire, ça tombe bien,
43:53 puisque nous, nous avons à reconquête,
43:55 comme tête de liste, une femme de conviction.
43:57 Marion Maréchal.
43:59 C'est une femme de conviction, qui est sincère,
44:01 qui est authentique, qui est une mère de famille,
44:03 qui pense à ses enfants et donc à tous les enfants.
44:05 Est-ce que Mme Le Pen dirait la même chose de Jordan Bardella ?
44:07 Qu'il a des convictions ?
44:09 Dites-nous une différence majeure,
44:12 si là, un auditeur, un auditeur électeur,
44:16 deux droites, bien sûr, c'est très simple.
44:18 Pourquoi il glisserait un votant, Marion ?
44:20 Allez demander à Jordan Bardella
44:22 s'il lutte contre le grand remplacement.
44:24 Et vous verrez sa réponse.
44:26 Allez demander au LR
44:28 s'il lutte contre le grand remplacement
44:30 et vous verrez sa réponse.
44:32 Nous sommes, à reconquête, les seuls
44:34 qui sont à la fois contre le grand remplacement,
44:36 contre l'islamisation du pays,
44:38 contre l'idéologie woke
44:40 qui pourrit nos universités,
44:42 nos écoles, etc.
44:44 Et nous sommes économiquement de droite.
44:46 C'est-à-dire que nous sommes contre la cistana,
44:48 on peut en parler si vous voulez,
44:50 du Rassemblement National et de la cistana.
44:52 Nous sommes pour la baisse des taxes et des charges.
44:55 Je crois que nous sommes les seuls
44:57 à avoir ce trépied de convictions.
45:01 Donc si vos auditeurs et vos téléspectateurs
45:03 demandent qu'est-ce qu'est la spécificité
45:05 de Reconquête, je viens de vous le dire.
45:07 Cette spécificité, elle a fait 7% à la présidentielle.
45:09 Là, selon les sondages, vous êtes crédité de 6-5%.
45:12 Chers messieurs...
45:13 Vous avez du mal à vous faire entendre.
45:15 Chers messieurs, d'abord, la présidentielle,
45:17 on pourrait y revenir, mais il faudrait une autre émission.
45:19 Je ne vous rappellerai pas
45:21 les sondages qui ont précédé.
45:23 L'Ukraine et la guerre en Ukraine
45:25 ont changé, ont détourné le vote.
45:27 Mais on n'en reparlera pas.
45:29 Deuxièmement, pour les Européennes,
45:31 la campagne des Européennes n'a pas vraiment commencé.
45:33 On va voir, vous savez,
45:35 le temps permet de se faire entendre petit à petit.
45:39 Nous n'avons pas la même visibilité que d'autres.
45:43 Nous ne dormons pas à la télévision.
45:46 Donc évidemment, ça fait une différence.
45:49 Vous n'y êtes pas non plus, personne à Nangrata.
45:51 Je n'ai jamais dit ça.
45:53 Vous ne regrettez pas de ne pas être allé
45:55 à la place de Marion Maréchal.
45:57 Vous venez de citer des combats
45:59 qui sont importants, que vous portez depuis très longtemps.
46:01 Nous parlons d'un contexte qui n'a jamais été aussi tragique,
46:03 je ne vois pas d'autre mot,
46:05 avec un risque de contagion.
46:07 Et les prochains mois, malheureusement,
46:09 nous risquons de rester dans cela.
46:11 Est-ce que ce n'était pas aussi de votre devoir d'y aller ?
46:13 Non, je pense que, vous savez,
46:15 je n'avais pas vocation à être candidat
46:17 à toutes les élections.
46:19 Moi, je me suis engagé pour protéger
46:21 et sauver la France du grand remplacement
46:23 et de l'islamisation.
46:25 Je pense que c'était mon rôle
46:27 dans le cadre d'une élection présidentielle.
46:29 Dans le cadre des européennes,
46:31 Marion Maréchal est formidable
46:33 et elle va le démontrer.
46:35 Pendant ces derniers mois,
46:37 on nous a dit que le thème central
46:39 c'est pouvoir d'achat, retraite, et ainsi de suite.
46:41 Est-ce que vous n'avez pas l'impression
46:43 que les thèmes qui vous portent
46:45 seront ceux des prochaines années ?
46:47 Est-ce que vous annoncez déjà votre candidature pour 2027 ?
46:49 Je pense que ce serait ridicule.
46:51 En revanche, ce que je peux dire,
46:53 c'est qu'une fois effectivement
46:55 la parenthèse fermée,
46:57 c'est-à-dire qu'on a voulu,
46:59 entre certains candidats
47:01 et les médias,
47:03 imposer le thème du pouvoir d'achat.
47:05 Je veux dire, non pas que c'est un faux thème,
47:07 non pas que les gens n'aient pas
47:09 de problème de pouvoir d'achat,
47:11 évidemment, mais on a voulu
47:13 le mettre en opposition avec le destin de la France.
47:15 C'est ce que j'ai essayé seul
47:17 pendant la présidentielle,
47:19 d'expliquer qu'il y avait évidemment
47:21 des problèmes économiques et sociaux qu'il fallait régler,
47:23 mais que ce n'était pas de l'ordre
47:25 du destin de la France.
47:27 Et bien simplement, vous savez,
47:29 la réalité se rappelle à tous.
47:31 Et ce 2027,
47:33 vous n'excluez rien pour répondre à Mathieu Bocoté.
47:35 Nous verrons, c'est loin.
47:37 Franchement, à 4 ans,
47:39 on ne va pas parler de la présidentielle aujourd'hui.
47:41 On parle bien du destin de la France.
47:43 J'en ai parlé, je crois, pendant toute cette heure.
47:45 Merci beaucoup, M. Dumont, d'avoir été notre invité
47:47 pour ce grand rendez-vous.
47:49 Vous partez donc ce soir en Israël, comme vous l'avez précié.
47:51 Je remercie mes camarades Stéphane Dupont et Mathieu Bocoté.
47:53 Et bon dimanche à vous tous,
47:55 évidemment, sur nos antennes respectives.
47:57 merci à bientôt !