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Chaque dimanche, #LeGrandRDV reçoit un invité politique dans le Grand Rendez-Vous, en partenariat avec Europe 1 et Les Echos.

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00:00 Bienvenue à tous au Grand Rendez-vous et bonjour à vous.
00:04 Bonjour Eric Zemmour.
00:05 Bonjour Sonia Mahboub.
00:06 C'est votre Grand Rendez-vous ce dimanche dans un moment très particulier de confusion
00:10 et de bascule.
00:11 Mais vers quoi précisément ? La violence s'installe dans les rues tandis que les manifestations
00:16 tout à fait légitimes quant à elles ne vont pas s'arrêter à en croire les syndicats.
00:20 Comment sortir de l'ornière ? De quelle marge de manœuvre dispose encore Emmanuel Macron
00:25 alors que l'image de la France est fortement écornée ? Puisque vous n'avez pas dit votre
00:29 dernier mot Eric Zemmour, vous nous direz les mots qui caractérisent selon vous pareilles
00:33 situations et surtout comment en sortir ? Qu'auriez-vous fait vous-même pour vous interroger ? Mes
00:38 camarades, Cécile Cornudet-Desecaux, bonjour à vous Cécile.
00:41 Bonjour Sonia.
00:42 Merci d'être là.
00:43 Et Mathieu Boquecôté, bonjour à vous Mathieu.
00:44 Bonjour.
00:45 Eric Zemmour, depuis quelques jours les manifestations ont été noyautées par des radicaux partout
00:49 en France avec des images de très grande violence notamment à Paris et puis hier,
00:53 déchaînement de violence à Sainte-Soline.
00:55 Est-ce qu'un seuil a été définitivement franchi désormais ?
00:59 Oui, on dit ça à chaque fois.
01:01 Je constate que ça fait des années désormais qu'à chaque manifestation, au début pacifique,
01:08 vous l'avez très justement dit, et puis petit à petit, les casseurs, comme on disait
01:12 dans les années 70, les black blocs, comme on dit aujourd'hui, les antifas, commencent
01:17 à pourrir tout et à casser, et à attaquer les flics et à risquer de tuer.
01:23 Je suis étonné moi depuis des années de l'impunité, l'impunité non seulement judiciaire
01:31 mais médiatique, politique, dont ils bénéficient.
01:35 Impunité politique, c'est le mot de plusieurs cultures.
01:38 Non, je pense vraiment qu'on a l'impression que c'est pas grave, que c'est une agitation
01:44 juvénile, peut-être que parce que ce sont des gens qui sont le plus souvent issus des
01:50 classes moyennes ou bourgeoises.
01:53 Moi, ce que je vois, c'est que ces gens-là sont vraiment des nervis antidémocratiques.
02:00 J'ai moi-même affaire à eux.
02:01 J'étais encore hier à Villeurbanne où ces gens voulaient m'empêcher de signer
02:07 mon livre.
02:08 Et j'ai affaire à eux de partout où je vais.
02:10 Hier, c'était Sainte-Saline, vous l'avez dit, c'est absolument scandaleux ce qu'ils
02:13 ont fait.
02:14 Pareil dans les manifestations contre la réforme sur les retraites.
02:18 Moi, je pense qu'il faut être beaucoup plus sévère avec eux.
02:21 Comment vous voulez le qualifier, Eric Zemmour ? Est-ce que vous diriez, le président de
02:23 la République a dit les factieux, vous dites nervis, est-ce que ce sont les termes aussi
02:28 parce qu'il faut d'abord poser un argument ?
02:29 Moi, je pense qu'effectivement, ce sont, oui, on peut dire factieux, on peut dire nervis,
02:32 on peut dire canailles, pour reprendre un terme voltérien.
02:36 Je pense qu'ils n'ont rien à faire dans un pays démocratique et qu'il faut absolument
02:41 les réprimer, mais sévèrement.
02:44 Comment faire des interpellations préventives, les enfermer avant ?
02:47 Vous savez, moi, ce que me disent les spécialistes des affaires policières, c'est qu'ils sont
02:51 connus.
02:52 On connaît leur nom, on connaît leur adresse.
02:55 Il y en a qui viennent d'Allemagne, il y en a qui viennent d'Europe.
02:56 Vous avez raison, il y en a certaines qui viennent de l'étranger, mais il y a beaucoup
02:59 de Français aussi.
03:00 Ces gens-là peuvent être arrêtés.
03:02 Je pense qu'il faut mettre vraiment tous les moyens pour arrêter ces gens.
03:07 C'est délibérément qu'on ne les arrête pas ?
03:08 Oui, délibérément.
03:09 Je pense qu'il faut les arrêter.
03:10 Madame, vous parliez d'impunité.
03:11 Est-ce qu'on peut parler de complaisance, alors ?
03:13 Oui, on peut parler de complaisance, de complaisance médiatique, de complaisance intellectuelle,
03:17 de complaisance politique.
03:18 Est-ce que vous pouvez citer des exemples politiques ?
03:20 C'est vrai qu'en écoutant les derniers mots du gouvernement, de l'exécutif…
03:24 C'est un climat, chère Sonia.
03:26 Oui, c'est un climat.
03:27 Je trouve que quand on a des prétendus milices d'extrême droite, tout de suite, on crie
03:34 à la menace contre la République.
03:36 Ce sont ces gens-là qui menacent la République et qu'il faut cesser qu'ils nuisent.
03:44 Et je pense qu'il faut vraiment prendre tous les moyens.
03:46 Mais je pense que ça s'explique.
03:48 Parce que vous me demandez des exemples.
03:50 Moi, si vous voulez, j'ai été très frappé depuis des semaines.
03:55 J'observe évidemment le paysage politique et je constate que ce soit à l'Assemblée
04:00 nationale, que ce soit dans la rue, que ce soit dans les esprits, dans les médias, à
04:06 l'Assemblée, ce que j'appellerais une « nupecisation des esprits ». La nupece, et Jean-Luc Mélenchon,
04:13 son imam caché, pas si caché d'ailleurs…
04:15 Imam caché ?
04:16 Oui, parce qu'il n'est pas élu et donc il n'est pas à l'Assemblée, mais c'est
04:19 lui quand même qui est le maestro de tout ça.
04:21 Jean-Luc Mélenchon dirige tout le monde.
04:24 Tout le monde est fasciné par la nupece.
04:27 Vous lui faites pas beaucoup d'honneur ?
04:28 Ah non, moi je trouve pas.
04:29 Non, non.
04:30 Il, vraiment, je trouve qu'il oriente le pays.
04:35 Le Rassemblement national est fasciné par la nupece.
04:38 Il tient, vous voyez ses élus, ils tiennent un discours de gauche.
04:41 La nupece tient un discours d'extrême gauche, si on veut différencier, même si je vois
04:45 pas tellement de différence.
04:46 Et au sein de LR même, vous avez de nombreux élus, pradiés en tête, qui se prennent
04:53 pour des Che Guevara de bar café et qui tiennent aussi un discours de gauche.
04:59 Nous avons toute la classe politique qui a basculé vers la nupece.
05:02 Parce que la boussole, selon vous, ce serait Jean-Luc Mélenchon de tout ce monde.
05:05 Absolument.
05:06 Et moi, ce que je vois, et d'ailleurs, si vous avez lu mon livre, vous avez pu constater
05:10 que je l'avais prévu, annoncé.
05:12 C'est-à-dire que je pense que je me pose comme le seul adversaire sérieux et de droite
05:18 de Jean-Luc Mélenchon.
05:19 Je pense qu'il faut affronter Jean-Luc Mélenchon.
05:21 Il faut l'affronter culturellement, il faut l'affronter médiatiquement, il faut l'affronter
05:25 politiquement.
05:26 Il n'y a pas d'opposant Jean-Luc Mélenchon, mis à part vous, dans le spectre et toute
05:29 la classe politique aujourd'hui ?
05:30 Il n'y a à part, je dirais, évidemment, le pouvoir défend, mais mollement, sa position.
05:37 Et sinon, je trouve que dans le spectre politique, il n'y a pas d'adversaire de Jean-Luc Mélenchon.
05:41 Mais vu ce qu'il a dit, justement, Jean-Luc Mélenchon, à propos de ce qui s'est passé
05:44 hier à Sainte-Solide, on va le voir sur les réseaux sociaux, lui parle de "violence
05:49 policière".
05:50 Assez de violence policière, dit-il.
05:52 Assez.
05:53 Il nous a déjà dit que dans les banlieues, la police tuait.
05:55 Moi, je vais dire à Jean-Luc Mélenchon que, je lui rappelle les fondamentaux de l'État
06:02 et de la République, dont il se prévaut sans cesse, c'est qu'il n'y a pas de violence
06:08 policière.
06:09 Il n'y a pas.
06:10 L'État a le monopole de la violence légitime.
06:14 Je le rappelle.
06:15 Et donc, c'est la police qui a le monopole de la violence.
06:18 Il peut y avoir des exactions personnelles qui doivent être évidemment sanctionnées,
06:22 mais il n'y a pas.
06:23 Le terme est inadéquat.
06:25 Il n'y a pas de violence policière.
06:27 Il y a un terme qui revient beaucoup dans le discours de LFI, c'est "légitime défense
06:30 sociale".
06:31 Est-ce que vous y voyez une légitimation de l'émeute, une légitimation des violences
06:35 que l'on voit ces derniers temps ?
06:36 Vous savez, Jean-Luc Mélenchon me reproche souvent d'être un admirateur de Napoléon.
06:41 Je lui rappellerai que lui est un admirateur de Robespierre.
06:45 Et Robespierre, c'est la terreur.
06:47 Robespierre, c'est l'utilisation des sans-culottes pour abattre le pouvoir royal.
06:52 C'est ça le fantasme.
06:54 C'est son objectif ?
06:55 C'est son objectif, absolument.
06:56 Je pense que Jean-Luc Mélenchon connaît son histoire de la Révolution par cœur.
07:01 Quand il a fini l'élection présidentielle, il a dit cette phrase que j'ai relevée et
07:06 dont je parle dans mon livre, qui est que son électorat est le tiers-État.
07:11 Qu'est-ce que ça veut dire le tiers-État ? Ça veut dire le peuple français qui remplace
07:15 les privilégiés et qui abat le pouvoir à l'époque royale.
07:19 Je rappelle que Place de la Concorde, des émeutiers, puisqu'on ne peut pas les appeler
07:23 autrement, ont crié "Louis XVI, on t'a décapité, Macron, on peut recommencer".
07:27 Eric Zemmour, très bien, on a entendu là ce que vous dites sur ce sujet.
07:31 Qu'auriez-vous fait, puisque vous avez employé le mot depuis tout à l'heure, depuis le
07:33 début de cet entretien, de répression ? Jusqu'où doit-elle aller ? Parce que les
07:39 forces de l'ordre ont une doctrine aujourd'hui de maintien de l'ordre.
07:41 Est-ce que vous estimez qu'elle est insuffisante, inadéquate par rapport à tout ce qui est
07:45 en cours dans notre pays ?
07:46 Je ne prétendrai pas cela, je ne suis pas un spécialiste, évidemment, technique du
07:51 maintien de l'ordre.
07:52 En tout cas, moi, je parle politique.
07:53 Et je pense qu'il faut donner des consignes à la police de fermeté vis-à-vis de ces
08:00 casseurs, de ces black blocs.
08:01 Il faut aussi que la justice suive.
08:03 Donc je pense qu'il faut vraiment rétablir l'ordre.
08:07 Mais vous êtes un responsable politique.
08:08 Avec ces ordres donnés, il y a le risque, il y a un risque dans notre pays, j'allais
08:13 dire une peur, qu'il y a un nom, Malik Ousekine, avec ce qui s'est passé.
08:16 Est-ce que le gouvernement n'est pas tétanisé par ça ?
08:19 Je sais bien, je sais bien, vous savez, je sais bien que depuis 1986, tout le pouvoir
08:25 est tétanisé par le syndrome Malik Ousekine.
08:28 Je me souviens très bien de cette histoire et vous avez tout à fait raison.
08:32 C'est ce qui hante tous nos gouvernants.
08:34 Je pense qu'il faut se défaire de ce syndrome.
08:36 Il faut arrêter de craindre cela et il faut absolument rétablir l'ordre.
08:42 Vous savez, excusez-moi, mais à l'étranger, on se moque de nous.
08:46 On est à la fois sidérés, ceux qui aiment la France sont attristés et les autres sont
08:53 moqueurs, voire railleurs, voire méprisants.
08:57 Je pense que nous donnons une image au monde qui est vraiment honteuse.
09:02 On a évoqué la figure de Jean-Luc Mélenchon, on peut évoquer celle d'Emmanuel Macron
09:08 en un instant.
09:09 Je pense que l'exécutif a intérêt à ce que la situation pourrisse, comme on dit
09:12 dans la fameuse stratégie du pourrissement, dans l'espoir de déplacer le débat des
09:15 retraites à la question de l'ordre.
09:17 Vous savez, Emmanuel Macron nous a déjà fait le coup avec les gilets jaunes.
09:20 Il a laissé pourrir les manifestations des gilets jaunes.
09:24 En ce moment, il y en a qui encore ?
09:26 Je ne suis pas dans sa tête.
09:27 Moi, je constate des faits.
09:29 Je constate qu'effectivement, là, il y a un pourrissement par la violence et qu'il
09:33 pourra ainsi, selon une technique bien connue, apparaître comme l'homme de l'ordre.
09:38 Donc, c'est de façon délibérée qu'il laisse ces black box.
09:43 Je n'accuse personne.
09:44 Je constate.
09:45 Je ne veux pas dire qu'il a donné des ordres de laisser aller de pourrissement.
09:49 Non, je dis simplement que lors des gilets jaunes, ça s'est passé exactement comme
09:54 cela.
09:55 Selon vous, si on peut en France, si on veut, on peut ne pas avoir ces images-là ?
10:01 C'est ce que vous sentez ?
10:02 Moi, je vous répète, je vous répète, j'ai discuté avec des spécialistes.
10:08 De la police, de l'ordre, qui m'expliquent, je vous prie pardon de me répéter, que ces
10:13 gens-là sont quoi ? 1000, 2000 à tout casser, pardon ce mauvais jeu de mots, et qui sont
10:18 connus.
10:19 On connaît leurs noms et leurs adresses.
10:20 Ce n'est pas des gens qui sont comme ça, des extraterrestres.
10:24 Ils sont combien d'ailleurs ?
10:25 Je vous dis, on me dit 1000, 2000.
10:27 Question zémorienne, si je peux me permettre dans votre état d'esprit.
10:30 Est-ce que finalement, la France est prisonnière selon vous, dans ce cas-là, de l'État
10:32 de droit ?
10:33 Vous savez, l'État de droit a plusieurs définitions.
10:37 Moi, je ne suis pas contre l'État de droit.
10:39 L'État de droit, qu'est-ce que c'est ? C'est la hiérarchie des normes.
10:41 C'est le respect de cette hiérarchie des normes.
10:43 Je ne suis pas contre l'État de droit.
10:45 Je suis contre l'exploitation par les juges, qui transforment le gouvernement des juges,
10:50 d'une conception erronée de l'État de droit, qui est la défense à tout prix et à toute
10:55 force des minorités.
10:57 Voilà, c'est ça ce qui est devenu l'État de droit.
10:59 Donc là, oui, je suis hostile.
11:01 Qu'est-ce qu'on est rendu homme en étant d'exception ?
11:03 En l'occurrence, c'est le laxisme judiciaire, pour parler vite, dont les policiers se plaignent
11:08 depuis longtemps.
11:09 Pas seulement, d'ailleurs, lors de ces interventions de manifestation, aussi contre les trafics
11:16 dans les banlieues, etc.
11:17 Mais ça, tout le monde le sait.
11:18 Et tous les policiers le disent depuis des dizaines d'années.
11:20 Là, pour le coup, ils ne sont même pas interpellés, les blésarions.
11:22 Ils ne sont même pas interpellés, parce que c'est très difficile de les interpeller.
11:25 Vous avez raison, ils sont très rapides, très agiles.
11:29 Mais je pense que la police doit avoir les moyens d'arrêter ces gens et de les déférer
11:35 immédiatement à la justice.
11:37 Avec des ordres qui seraient donnés.
11:39 On va marquer une pause, on va revenir à ce climat social, politique aussi, que peut
11:43 encore faire le président de la République.
11:45 A-t-il des marges de manœuvre ? Vous n'avez pas dit votre dernier mot.
11:48 On continuera à analyser cette situation, parce que les mots « crise politique », « crise
11:52 de régime », « crise institutionnelle » disent certains.
11:54 On va en parler tout de suite sur Europe 1 et C News.
11:57 On va être invité ce dimanche le président de Reconquête, Éric Zemmour, auteur du livre
12:05 « Je n'ai pas dit mon dernier mot ». On va largement en parler, en lien d'ailleurs
12:09 avec la situation actuelle, situation politique, sociale extrêmement tendue avec ces violences.
12:14 Et vous nous avez dit, Éric Zemmour, en fonction des liens que vous avez dans la police, que
12:18 cette liste finalement des « black blocs », comme l'appelle M. Darmanin un « black bourget
12:22 », est connue.
12:23 Mais alors, qu'auriez-vous fait au pouvoir ? Est-ce que vous auriez dit à votre ministre
12:25 de l'Intérieur, il faut les arrêter, même préventivement ?
12:28 J'aurais dit à mon ministre de l'Intérieur, il faut tout faire pour les empêcher de nuire.
12:32 Et est-ce que notre droit le permet ?
12:34 Mais moi je suis sûr que notre droit le permet.
12:35 Pardonnez-moi, mais sinon on fait des lois, puisqu'on passe notre temps à faire des
12:41 lois qui ne servent à rien.
12:42 Mais je ne pense pas que ce soit nécessaire, voyez-vous.
12:44 Je pense que dans le droit français, le ministre de l'Intérieur a tout à fait les moyens
12:50 de les arrêter préventivement ou postérieurement.
12:53 Mais vous l'avez dit, c'est le syndrome Malik-Houssekine.
12:55 Vous avez tout à fait raison quand vous dites ça.
12:56 Donc voilà, c'est ça qu'il nous faut vaincre.
12:59 Mais vous le comprenez, il faut éviter évidemment tout prix en armes.
13:01 Bien sûr que je le comprends.
13:02 Mais je veux dire, il ne faut pas que ça devienne un obstacle politique à réprimer
13:09 ces gens-là qui sont effectivement des nervis qui complotent contre la République.
13:17 Là, il faut employer les grands mots.
13:19 Avec un chef comploteur à leur tête ?
13:20 J'en sais rien, je n'ai pas vu de chef.
13:22 Non, mais vous avez parlé tout à l'heure d'un révolutionnaire.
13:24 Jean-Luc Mélenchon est leur chef.
13:26 Jean-Luc Mélenchon est le chef de tous ces gens symboliquement, intellectuellement, médiatiquement
13:33 et politiquement.
13:34 Il n'est pas leur chef, évidemment, comme un chef de manœuvre.
13:38 Mais moi, je sais que quand j'ai les antifas qui veulent m'empêcher de parler, qui me
13:43 harcèlent ensuite à la gare quand je prends mon train, etc. et qui cassent tout dans les
13:49 manifestations, oui, symboliquement, c'est Jean-Luc Mélenchon qui est leur chef.
13:53 Éric Zemmour, dans la campagne présidentielle, vous défendiez exactement la même réforme
13:57 des retraites que celle qui est proposée par Emmanuel Macron.
14:00 64 ans plus des mesures de pénibilité.
14:03 Et bien donc, vous auriez eu le même chaos ?
14:05 Alors, attendez.
14:07 Vous avez tout à fait raison et je l'ai dit d'ailleurs dès le début.
14:10 J'ai proposé moi aussi le relèvement de l'âge pour les raisons connues, qui est
14:16 que notre système de répartition ne peut pas tenir avec une démographie aussi faible
14:22 et des boomers qui deviennent tous retraités et qui sont très nombreux.
14:27 Ça, tout le monde l'a compris, je pense, intellectuellement.
14:29 Après, c'est où on va trouver l'argent ?
14:31 Pas tout le monde, mais enfin...
14:32 Non mais on va trouver l'argent.
14:33 Après, on peut dire, je ne veux pas travailler deux ans de plus parce qu'on peut aller chercher
14:36 l'argent ailleurs.
14:37 Ça, on peut discuter.
14:38 Mais en tout cas, on sait que le système de répartition ne tient pas.
14:42 Comment il était plus acceptable ? On voit bien que ça ne passe pas.
14:45 Non, mais très bien.
14:47 Deux différences.
14:49 Moi, j'aurais inscrit cette réforme de relèvement de l'âge dans une réforme beaucoup plus
14:55 globale avec une réforme de la natalité, une politique familiale pour reprendre toutes
15:02 les mesures qu'avait abolies François Hollande, une politique de réindustrialisation, une
15:06 politique aussi...
15:07 Eric Zemmour, je ne sais pas si c'est le sujet.
15:10 Regardez comme ça a mis le feu aux poudres.
15:13 Attendez, laissez-moi finir.
15:16 Une politique aussi de lutte contre la fraude sociale.
15:22 Vous voyez, un ensemble pour présenter cette mesure de relèvement de l'âge dans un ensemble.
15:28 Deuxièmement, et je vais répondre à votre remarque, je pense qu'Emmanuel Macron est
15:34 la personne la moins crédible pour présenter cette réforme.
15:37 Pourquoi ? Pour deux raisons.
15:38 La première, parce que pendant cinq ans, il nous a expliqué le contraire, que le relèvement
15:44 de l'âge ne servait à rien et que lui, il avait un système mirobolant que personne
15:49 n'a rien compris, qui était le truc...
15:52 Parpoint la réforme.
15:54 Voilà la réforme parpoint, personne n'a rien compris et finalement il a dû y renoncer.
15:58 Et deux, il nous dit on va faire, on va économiser 17 milliards qui sont devenus 15, qui sont
16:05 devenus 13, on ne comprend rien, peu importe.
16:07 Mais il faudrait que par ailleurs, il organise aussi la mise en œuvre d'économies sérieuses
16:14 qui n'arrêtent de dilapider l'argent.
16:16 On le voit, il va en Afrique, il dit tel milliard pour une forêt, il va au Maroc, il dit un
16:24 milliard pour le TGV ou le métro marocain.
16:27 Il va en Ukraine, il dit allez hop, quelques milliards, comme ça, mais il se moque de
16:30 nous.
16:31 Non mais ça c'est important, c'est important.
16:33 Quand on a un président qui dilapide l'argent et de l'autre côté on leur dit vous devez
16:38 travailler deux ans de plus pour reprendre 17 milliards, il dit on se fout de nous.
16:44 D'accord, mais là la situation est différente, il n'aurait peut-être pas dû mais il a fait.
16:47 Est-ce qu'aujourd'hui Emmanuel Macron se présente comme le capitaine dans la tempête,
16:51 il dit je ne reculerai pas, est-ce qu'il a raison de ne pas reculer ou est-ce que vous
16:55 prévenez justement les autres options, référendum, dissolution, remaniement, est-ce qu'il a
16:59 raison de ne pas reculer ?
17:00 Mais ce sont des fausses solutions.
17:02 Pardonnez-moi Mathieu Brocquet, il n'a pas d'autres solutions que de tenir.
17:07 Je vous explique, s'il fait de nouvelles élections, s'il dissout, il reviendra avec
17:12 une majorité moins forte, encore.
17:14 S'il fait un référendum sur quel que soit le sujet, moi j'ai un référendum tout près,
17:20 je l'avais prévu sur l'immigration, même s'il prend mon référendum, il est capable
17:24 de le perdre et pourtant on a 70% des Français qui sont pour.
17:28 Mais comme il est tellement impopulaire que les gens voudront lui répondre non.
17:31 Qu'il renonce à sa réforme, il est ridicule.
17:36 Il peut aller finir son mandat tranquillement, que sais-je, arambouillé, ou ailleurs.
17:43 Donc en vérité il n'a pas d'autres solutions que de tenir.
17:47 Pourquoi il dit ce mot quand même ? Dans ce climat il ne faut pas un geste d'apaisement,
17:51 on voit que Laurent Berger est en cherchant, est-ce qu'il ne faut quand même pas y répondre
17:56 ?
17:57 C'est avant, c'est quand on négocie.
17:59 D'ailleurs j'ai trouvé que le gouvernement avait fait beaucoup de gestes vis-à-vis
18:04 de LR qui ont réduit la somme dont je vous parlais tout à l'heure.
18:09 Donc déjà, moi je pense qu'il n'a pas d'autres solutions.
18:12 Il sera ridicule s'il retire son texte ou s'il cède.
18:16 Pourquoi est-ce que c'est ridicule parfois de reculer en politique ?
18:20 Parce que c'est assez intéressant d'écouter votre analyse.
18:23 Pourquoi reconnaître peut-être des erreurs, ce qu'il n'a pas fait lors de cet entretien
18:27 parce qu'il assume tout ? Pourquoi un recul ?
18:30 Mais je vais vous dire, j'ai été plus de 30 ans journaliste politique, j'en ai vu
18:34 des reculs.
18:35 J'ai vu Jacques Chirac sur une loi disant "elle est adoptée mais je ne l'applique pas".
18:42 Je m'en souviens, il était grotesque.
18:44 J'ai vu Édouard Balladur revenir sur le CPE si je me souviens bien.
18:50 Là aussi il y a perdu beaucoup de plumes.
18:52 Non, je pense que reculer c'est ridicule.
18:56 Oui, dans l'histoire politique, à chaque fois on croit, on le présente comme vous
19:00 avec des mots gentils en disant "mais non, c'est humain de reconnaître une erreur".
19:05 Mais en vérité on se ridiculise.
19:07 Vous parlez comme journaliste, vous reprenez votre rôle de journaliste politique.
19:09 J'ai le souvenir.
19:10 Vous êtes en ce moment solidaire d'Emmanuel Macron qui tient face à deux Français sur
19:17 trois ?
19:18 Je n'ai pas à être solidaire d'Emmanuel Macron, je suis dans l'opposition.
19:21 Mais je dis simplement, si moi, président de la République, je ne céderai pas.
19:28 Sur cette question ?
19:29 Sur cette question.
19:30 Avec ce que j'ai répondu à Cécile Cornudet, c'est-à-dire que moi j'aurais mis cette
19:36 réforme dans une réforme beaucoup plus globale et je pense qu'elle aurait été mieux acceptée.
19:40 C'est tout.
19:41 Paris brûle de temps en temps, Paris est sous les poubelles, et ainsi de suite.
19:47 Comment dans la situation présente, qu'est-ce que vous en pensez ?
19:49 Pardonnez-moi, là vous m'interrogez même, c'est même plus le journaliste, c'est sur
19:53 la conception de l'État.
19:55 L'État ne doit pas céder quand il est ainsi agressé.
20:00 L'État doit rester le tenant de la force et de la violence légitime, on en parlait
20:07 tout à l'heure.
20:08 C'est inadmissible ces violences-là.
20:10 Donc moi, oui, je suis pour l'ordre contre le désordre et je suis pour le respect de
20:15 la loi contre les factieux ou les énervés.
20:18 Attendez, pardonnez-moi, parce qu'on parle beaucoup de violences, il ne faut pas oublier
20:21 toutes les manifestations légitimes.
20:22 Bien sûr.
20:23 Qu'est-ce que vous répondez à cette part de Français qui sont là véritablement inquiets
20:28 et qui se disent avec ce que vous avez dit, les milliards qui sont, de votre point de
20:32 vue, dilapidés, distribués en tous les cas, qu'est-ce que vous leur répondez ? Eux, ils
20:37 sont dans la rue légitimement ?
20:38 Tout à fait, ils sont dans la rue, vous avez tout à fait raison, les manifestations sont
20:41 évidemment légitimes.
20:42 Le chaos, la retraite ?
20:43 Je leur dis simplement, et c'est ce que j'aurais dit si j'avais présenté une réforme dont
20:49 je vous ai parlé.
20:50 Pourquoi nous devons travailler plus ? Pourquoi ? Parce que nous sommes en concurrence avec
20:57 des gens qui travaillent beaucoup plus.
20:59 Les Italiens ont voté une réforme à 67 ans, les Allemands à 67 ans.
21:04 Nous devons produire plus.
21:06 Il faut prendre conscience aux Français, à l'heure où Mélenchon et d'autres exaltent
21:13 le droit à la paresse, que au contraire dans le monde entier, on travaille, on produit
21:18 et que nous produisons moins.
21:19 Les Français travaillent individuellement, évidemment.
21:22 Il y a même des gens qui travaillent beaucoup.
21:24 Il y a même des gens qui travaillent dur.
21:26 Il y a des gens qui travaillent dur, vous avez tout à fait raison.
21:28 Il faut le dire sans cesse.
21:30 Mais collectivement, nous ne produisons plus assez.
21:33 Et nous appauvrissons, vous savez, Cécile Cornilet, vous le savez, la France est un
21:38 pays qui s'appauvrit.
21:39 La France est super endettée à 3000 milliards d'euros.
21:43 La France est un déficit commercial chronique, énorme.
21:46 Ça veut dire que nous vendons moins que nous achetons.
21:49 Nous sommes devenus un pays de consommateurs qui avons abandonné la production.
21:54 Notre industrie ne représente que 10% de notre richesse nationale.
21:57 Nous avons tout organisé depuis 20 ans et ce ne sont pas les Français qui sont responsables,
22:02 ce sont les dirigeants depuis 20 ans.
22:03 Nous avons organisé notre pays pour transformer notre peuple en pays de consommateurs uniquement,
22:10 qui ne produisons plus rien.
22:11 Vous savez, on pourrait prendre cet exemple qui est qu'est-ce qu'on met dans les camions
22:17 aujourd'hui ? Quasiment rien, parce qu'on ne produit rien.
22:20 On passe son temps à acheter.
22:22 Même les produits agricoles, on les achète maintenant.
22:24 Donc c'est ça notre problème français.
22:26 On sent que vous êtes là, que c'est un gâchis en réalité.
22:29 Mais oui, vous savez, pardon, mais la France c'est d'abord un grand pays de producteurs,
22:36 d'ingénieurs, de savoir-faire technique.
22:39 C'est des gens qui inventent.
22:42 On a inventé la voiture, on a inventé le cinéma, on a tout inventé.
22:47 Donc si vous voulez, aujourd'hui, il faut absolument redevenir ce pays de production.
22:52 Comment ?
22:53 On va y venir.
22:54 Une courte pause et on va y venir.
22:55 Et c'est la preuve aussi, Éric Zeman, peut-être que cette crise, elle a ses racines beaucoup
22:59 plus profondes.
23:00 Absolument d'accord.
23:01 Une telle réforme.
23:02 Et on y vient justement, juste après une courte pause.
23:03 À tout de suite.
23:04 Et surtout notre invité ce dimanche, Éric Zemour, Actualité, et votre livre aussi dans
23:12 l'actualité.
23:13 La question vous est posée par Mathieu Boccote.
23:15 Justement, dans votre ouvrage, vous nous invitez à penser de l'actualité à la lumière
23:18 de l'histoire.
23:19 Vous nous dites que l'histoire peut nous permettre de comprendre la signification du présent.
23:23 Alors je vous poserai la question tout simplement, à la lumière de l'histoire, est-ce que la
23:26 France vit à nouveau quelque chose comme une crise de régime ?
23:29 Vous savez, on parle de crise de régime tous les six mois en France.
23:34 On a l'habitude de changer de constitution.
23:36 Justement, c'est ça que la Ve République a changé.
23:38 Moi, je dis qu'il y a une crise de régime depuis longtemps, mais elle est à multiples
23:42 facettes.
23:43 Elle est, je dirais, démocratique.
23:45 On a parlé tout à l'heure du gouvernement des juges.
23:47 C'est une des facettes de la crise démocratique.
23:50 Le fait que le référendum ne soit plus utilisé.
23:52 Et quand il est utilisé, il est contredit par une majorité, je pense évidemment au
23:57 référendum de 2005.
23:58 Il y a une crise sociale avec des gens qui gagnent de moins en moins l'appauvrissement
24:03 dont je vous parlais tout à l'heure.
24:04 Il y a une crise identitaire, évidemment.
24:06 Donc vous voyez, je pense qu'il y a une crise à multiples facettes dont l'antimacronisme
24:10 est aujourd'hui une espèce de cœur de polarisation.
24:14 Mais, mais tout notre problème, et c'est ce que j'essaye d'expliquer dans le livre,
24:18 c'est que Macron est à la fois détesté et en même temps, il n'y a aucune alternative
24:24 qu'on lui présente face à lui qui gagne.
24:26 Et donc il gagne, il gagne, il faut le reconnaître, il a gagné les élections, il ne faut pas
24:30 oublier quand même.
24:31 Pourquoi ? Parce qu'en face, il n'y avait pas de gens qui étaient capables de le battre.
24:35 Et moi j'ai essayé...
24:36 Encore une fois, l'attaque de Marine Le Pen.
24:38 Non, non, mais c'est un fait.
24:40 Ah bah oui, qu'il ait gagné, c'est un fait.
24:42 Voilà.
24:43 Donc, comme quoi, voilà.
24:44 Et donc, moi j'ai essayé de trouver une solution alternative à ces anti-macroniens
24:50 qui ne le battent jamais et qui finalement le servent.
24:52 J'ai échoué.
24:53 Donc voilà, je pense que la crise de régime, vous voyez, elle est multiple.
24:56 Mais je pense que là-dessus se greffent, je pense à Mélenchon et à d'autres, des
25:01 gens qui n'ont jamais, vous m'entendez, Mathieu Bocoté, jamais accepté la Ve République
25:06 et qui veulent trouver, qui cherchent à chaque fois tous les prétextes, tous les motifs
25:11 pour pouvoir l'abattre.
25:12 Et là, de nouveau, il parle de brutalité, du 49-3, etc.
25:16 En fait, il refuse la Ve République.
25:18 Éric Zemmour, vous n'avez presque le mot, pardonnez-moi, mais c'est ainsi presque,
25:22 Jean-Luc Mélenchon à la bouche, comme s'il était l'opposant.
25:25 Oui, mais il y a l'opposant numéro un aujourd'hui, il n'est pas Jean-Luc Mélenchon.
25:29 À mon pièce.
25:30 S'il y a des législatives là, s'il y a des solutions, c'est qui selon vous ? Marine
25:34 Le Pen.
25:35 Bah non.
25:36 Je sais que c'est…
25:37 Dans les sondages, on va le voir.
25:38 Je sais que c'est… Je sais que c'est là.
25:40 Vous ne voyez pas cette réalité là ?
25:41 Non.
25:42 Je sais que c'est la doxa médiatique que Marine Le Pen…
25:46 C'est la finaliste, vous avirez tout à la presse.
25:47 Moi, je ne vois pas.
25:48 Je vois un rassemblement national qui se soumet idéologiquement à la nupesse, je l'ai dit
25:52 tout à l'heure.
25:53 Je vois un rassemblement national qui, par certains de ses élus, même, annonce une…
26:01 enfin présente et inaugure en grande pompe une mosquée turque, financée par le gouvernement.
26:07 Oui, oui, elle a réagi.
26:08 J'attends de voir que Marine Le Pen le sanctionne.
26:11 Je ne pense pas qu'elle le sanctionnera alors que si un de ses élus avait refusé,
26:16 avait voté la réforme des traites, il aurait été sanctionné immédiatement.
26:19 Vous êtes en train de dire que Marine Le Pen laisse la porte ouverte à un femme d'antrisme
26:21 islamiste.
26:22 Non, non, je constate.
26:23 Moi, vous savez, je constate.
26:24 Oui, mais…
26:25 Je dis simplement, voilà des faits.
26:26 Votre constat…
26:27 Vous me dites que c'est le principal opposant.
26:28 Je vous dis non.
26:29 À l'Assemblée nationale, à quoi servent les 89, voire les 88 députés ? Aucun amendement
26:33 venant de nez voté, aucune motion de censure nez votée.
26:37 La nupesse, oui, est l'opposant car…
26:40 La nupesse ne sert-il pas, Marine Le Pen, en lui permettant de se présenter comme très
26:46 respectable ?
26:47 Encore une fois, c'est la doxa médiatique, c'est les éléments de langage du Rassemblement
26:51 national.
26:52 Moi, je ne le crois pas.
26:53 Moi, je crois, vous savez, c'est ce que j'essaye de dire dans le livre, je crois
26:56 aux idées.
26:58 Je crois à la bataille des idées.
27:01 Vous n'êtes pas du côté du Rassemblement national ?
27:02 Non, je pense qu'ils reprennent les idées de la nupesse.
27:05 Moi, c'est ce que je vois dans leurs discours.
27:07 C'est la nupesse qui donne le « là » idéologique, intellectuel.
27:11 Ils donnent même le « là » à LR, vous avez vu d'ailleurs.
27:13 C'est quand même mirobolant.
27:14 Jordan Bardella propose de ne pas mettre de candidat en cas de législative anticipée
27:19 contre les LR qui votent la censure.
27:21 Il fait de l'union des droites comme vous voulez.
27:23 C'est amusant d'ailleurs ça.
27:24 Ça veut dire qu'il fait l'union des droites que sa patronne dénonce.
27:27 Et rejette.
27:28 Maintenant, elle ne le dénonce plus.
27:29 Elle dénonce le mot.
27:30 Et puis en plus, ce qui est amusant, c'est que si je comprends bien, Marine Le Pen refusait
27:36 l'union des droites que je proposais sur la défense de l'identité du pays, mais
27:41 en revanche, sur le social, donc un thème de gauche, alors là, ils sont prêts à
27:45 faire une union des droites.
27:47 On vit en plein de paradoxes et contradictions.
27:50 Mais vous parlez d'absence de majorité alternative.
27:52 Mais c'est aussi une fracture sociologique qui se joue à travers ça, une fracture
27:56 sociologique assez profonde.
27:57 Et si demain, et si après-demain, il n'y a toujours pas de majorité alternative, vous
28:01 refusez d'utiliser le terme « crise de régime », mais est-ce qu'il n'y a pas
28:04 une forme de pourrissement même démocratique de la situation ?
28:06 Mais moi, je ne trouve pas qu'il y ait une fracture sociologique.
28:09 Il y a à la limite une fracture générationnelle entre les boomers qui veulent que légitimement,
28:15 puisqu'ils ont travaillé toute leur vie, qu'ils veulent que leur retraite soit payée,
28:20 et les actifs qui n'ont pas envie de travailler deux ans de plus alors qu'on leur met déjà
28:25 sur le dos beaucoup trop de charges.
28:27 C'est un des sujets français majeurs.
28:29 Nous sommes le pays le plus taxé au monde.
28:31 Si nous avions baissé nos charges, comme je le proposais aussi, on accepterait plus
28:37 peut-être de travailler plus.
28:39 La politique ne doit pas… Là, on nous a fait une réforme comptable.
28:43 La politique, ça doit être un ensemble.
28:45 C'est intéressant, vous avez dit pas de fracture sociologique.
28:47 Je vous renvoie à quelqu'un que vous avez lu, c'est sûr, c'est le géographe Christophe
28:52 Guillouis.
28:53 Et lui, sur Europe 1, il y a quelques jours, il dit que cette crise est l'aboutissement
28:56 du mépris des élites envers ce qu'il appelle la majorité ordinaire.
29:00 C'est la révolte contre la dépossession, pas seulement politique mais aussi culturelle,
29:04 que subissent, dit-il, je mets vraiment les guillemets, les gens ordinaires.
29:06 Vous partagez ce constat ?
29:07 Vous savez, j'aime beaucoup d'abord Christophe Guillouis.
29:10 Je tiens à le dire.
29:12 C'est un homme que je connais bien, qui est une intelligence remarquable.
29:17 Quand vous avez dit ça, Jean-Luc Mélenchon a dit « non, non, non, je ne suis pas son
29:19 ami, je ne le connais pas bien ». Monsieur Guillouis, vous le connaissez.
29:22 Je le connais vraiment très bien, je le connais vraiment très bien et je l'apprécie et
29:25 je le respecte.
29:26 J'ai même été un de ceux, sans aucune fatuité, qui ait porté ses travaux à la
29:34 connaissance des gens.
29:35 À l'époque, j'avais une tribune médiatique et donc j'en ai profité pour le faire mieux
29:40 connaître parce que c'était mérité.
29:41 Maintenant, si vous voulez, je pense qu'il y a effectivement ces fractures-là qu'il
29:49 décrit.
29:50 Je pense que ce ne sont pas les seules, je pense que ce ne sont pas les principales.
29:53 Je pense que la fracture identitaire est aujourd'hui celle qui est en train de tuer le pays.
29:58 Je ne suis pas contraindictoire avec les élites ou les pseudo-élites qui dénoncent
30:00 qu'on est pas sur ce sujet anti-élite, qui est dangereux.
30:03 Oui, mais je ne suis pas d'accord.
30:04 Je pense qu'il y a une partie des élites que j'ai côtoyées, qui m'ont rejoint,
30:09 qui ont voté pour moi et qui ont tout à fait conscience de la crise identitaire majeure
30:14 qui est en train d'engloutir le pays.
30:16 Donc moi, je veux au contraire une alliance entre les classes populaires qui veulent sauver
30:22 leur pays et une partie des élites…
30:24 Certains vous ont reproché d'avoir abandonné ces classes populaires, de ne pas parler en
30:27 leur nom et même de ne pas les sentir charnellement.
30:30 Je dis certains, vous y répondiez.
30:33 Non, non, mais parce que ce sont des bêtises que j'ai beaucoup entendues.
30:36 Vous savez, moi, le peuple, j'en viens.
30:38 Deuxièmement, je ne vois pas en quoi vouloir sauver le pays de son avenir tragique et de
30:48 se sentir, de ce peuple qui va se sentir minoritaire chez lui.
30:53 C'est notre ami Mathieu Bocoté qui m'a expliqué un jour comment au Québec on devient
30:58 minoritaire dans son propre pays.
30:59 C'est ce qui nous guette.
31:00 Et comment défendre ce peuple-là, c'est ne pas l'aimer.
31:04 Excusez-moi, je ne comprends pas.
31:06 Alors, aimer le peuple, c'est défendre, c'est protester contre une réforme de retraite,
31:10 mais c'est pas vouloir le protéger d'un engloutissement dans l'histoire et de devenir
31:15 un minoritaire dans son propre pays.
31:16 Je ne comprends pas ça.
31:17 J'ai eu l'occasion sur une autre tribune de vous poser une question et vous m'aviez
31:21 répondu oui, c'est-à-dire est-ce que globalement vous, Marine Le Pen, Jordan Bardella, Bruno
31:26 Retailleau, François-Xavier Drey, faites la liste, vous devriez globalement tous vous
31:29 retrouver dans un même parti.
31:30 Est-ce que vous le pensez encore aujourd'hui?
31:32 Bien sûr que je pense que, en tout cas, vous savez, on a demandé aux électeurs du Rassemblement
31:38 national comment ils se définissaient.
31:40 45% de ces électeurs se définissent à droite.
31:45 30% se définissent même à l'extrême droite.
31:48 Ça fait 75%.
31:50 Je pense que les électeurs du Rassemblement national sont de droite.
31:53 Les électeurs de LR sont de droite.
31:55 Mais autant que les électeurs des cadres.
31:57 Les cadres sont de droite pour la plupart.
31:59 Maintenant, il y a un discours qui est un discours de gauche, un discours socialisant, dans
32:06 lequel moi je ne me reconnais pas.
32:08 C'est encore valable tout cela, Eric Zemman.
32:09 Je vous entends.
32:10 Droite, gauche.
32:11 Non mais c'est une vraie question.
32:12 Non mais c'est une question fondamentale et vous avez vu, je ne les lutte pas dans
32:15 le libre.
32:16 Et puis les élites, quand même on a l'impression, et ce n'est pas du tout une charge contre
32:20 les élites, parce que parfois nous sommes perçus, sur les élites médiatiques, politiques,
32:24 industrielles.
32:25 Vous dites qu'il n'y a rien contre cela vraiment de profond, qui vient, j'allais
32:28 dire, des entrailles.
32:29 Je n'ai pas dit qu'il n'y avait rien de profond.
32:32 Je dis qu'évidemment il y a une colère contre les élites parce qu'elles nous ont
32:35 mené à la catastrophe que nous connaissons.
32:37 La crise identitaire, sociale, que je décrivais tout à l'heure.
32:42 Donc évidemment qu'il y a un des reproches légitimes faits à nos élites.
32:45 Mais je ne crois pas que le clivage majeur soit entre les classes populaires et les élites.
32:50 Je pense qu'au contraire, et vous allez me dire que je parle encore de Jean-Luc Mélenchon,
32:55 je pense que le clivage droite-gauche est revenu.
32:58 Vous savez, vous me dites, c'est fini tout cela, c'est vieux.
33:00 Moi je pense que c'est votre raisonnement qui est vieux.
33:03 C'est-à-dire que le raisonnement classe populaire contre élite, c'est un raisonnement
33:07 maastrichtien qui naît des années 90.
33:09 J'en sais quelque chose, j'ai écrit énormément de papiers là-dessus dans les années 90
33:14 quand j'étais journaliste.
33:15 Donc je sais ce que c'est le oui à Maastricht et le non à Maastricht.
33:18 Je pense que ce clivage-là est mort.
33:20 Et d'ailleurs vous avez vu aujourd'hui les gens du non à Maastricht, la gauche patriote
33:26 comme dit Marine Le Pen, les Montbourgs, les Chevenmans, ils ont voté pour qui en 2022 ? Ils
33:32 ont voté pour la patriote de droite ? Non.
33:34 Ils ont voté pour le mondialiste Macron.
33:36 Donc il faut arrêter avec ça.
33:38 Au contraire, je pense que la gauche et l'électorat de gauche qui a suivi Jean-Luc Mélenchon
33:43 au premier tour, c'est-à-dire composé de musulmans, 75% des musulmans ont voté Mélenchon
33:50 et de gens d'extrême gauche, de woke, qui ont voté aussi pour Jean-Luc Mélenchon,
34:02 pour Jean Desmétropoles, etc.
34:03 C'est ça la nouvelle gauche.
34:05 Et donc la droite, c'est toujours la gauche qui détermine le clivage droit-court dans
34:08 l'histoire.
34:09 On le fait sur le roi, on en a parlé tout à l'heure, après on le fait sur la République,
34:14 après on le fait sur les inscriptions sociales, après on le fait sur la guerre et la paix.
34:16 Et aujourd'hui je pense qu'on le fait sur l'identité.
34:19 Et sur l'identité, il y a d'une part le gauche, woke et islamo-gauchiste, et d'autre part
34:26 la droite doit s'y opposer.
34:27 Et si on dit "il n'y a pas de droite, il n'y a pas de gauche" et le clivage c'est
34:32 souverainiste contre mondialiste, on serre cette nouvelle gauche.
34:36 J'y reviens très concrètement.
34:38 Dans un moment environ, dans les élections européennes, normalement, normalement, François-Xavier
34:42 Bélami, Jordan Bardella et Marion Maréchal devraient être sur la même liste.
34:46 On verra pour Marion Maréchal, mais pourquoi pas.
34:47 Théoriquement, pour vous, ces gens-là ont pour vocation d'être dans la même grande
34:50 famille politique, le même camp politique.
34:52 Oui.
34:53 Et bien voilà, une réponse claire, on va pouvoir marquer une pause.
34:56 Et c'est bien conséquent si, ça nous permet de gagner du temps.
34:58 Mais vous savez, dans le grand parti républicain américain, il y a des primaires, ils sont
35:04 tous dans le même parti et ils ont des sensibilités, des personnalités différentes.
35:08 Et bien ça devrait être la même chose.
35:09 Mais ni Marine Le Pen, ni les dirigeants de LR ne le veulent.
35:14 Je suis le seul à le vouloir.
35:16 Je dis aux électeurs qui veulent ce rassemblement, cette coalition, appelons-le comme on veut,
35:22 les droites, votez pour reconquête, car nous l'imposerons par la force électorale.
35:26 Une courte pause et on se retrouve pour parler plus précisément, évidemment, de votre
35:31 livre.
35:32 Je n'ai pas dit mon dernier mot.
35:33 Éric Zemmour, à tout de suite sur Europe 1 et C News.
35:37 Et notre invité, Éric Zemmour, la première question de cette dernière partie, vous est
35:41 posée par Cécile Cornudet.
35:42 Oui, Éric Zemmour, vous croyez au retour du clivage gauche-droite.
35:45 Comment vous expliquez que Laurent Wauquiez, ces derniers temps, ait plutôt agi en coulisse
35:51 manifestement pour ne pas faire adopter la réforme des retraites au Parlement ? Quel
35:56 nom vous mettez sur ce moment ?
35:58 Je ne sais pas.
35:59 Je ne sais de Laurent Wauquiez que ce que je lis dans les journaux, donc je me méfie
36:06 de ce que je lis.
36:07 Je ne sais pas.
36:08 Il n'a pas ouvertement pris position.
36:11 Oui, je le trouve bien silencieux et je dirais prudent.
36:14 Il y a prudence ou c'est, j'allais dire, pour certains, je dis bien manque de courage,
36:20 prudence ou manque de courage ?
36:21 Est-ce que c'est un moment aussi où chacun doit défendre ses positions ?
36:24 Vous vous en venez pour répondre.
36:26 Moi, je considère, non mais je n'ai pas envie d'attaquer Laurent Wauquiez.
36:31 Donc vous diriez que c'est de la prudence.
36:32 Moi, en tout cas, j'ai dit ce que je ferais.
36:35 Voilà, j'ai dit ce que je défendais comme conviction.
36:38 Après, chacun agit comme il veut.
36:39 Dans votre projet, vous avez quand même besoin d'un Ehler fort, pas d'un Ehler désuni
36:43 à ce point et affaibli comme on l'a vu dans la réforme des retraites.
36:45 Vous savez, Cécile Cornudet, je pense que Ehler est mort.
36:50 Donc, que je veuille un Ehler fort ou que je veuille un Ehler faible, ma volonté ne
36:58 rentre absolument pas en considération dans ce qui est en train de se passer.
37:01 Vous savez, je pense que les partis politiques, comme les êtres humains, comme les peuples,
37:10 naissent, vivent et meurent.
37:11 On a déjà connu ça dans l'histoire de France.
37:14 On a des partis politiques comme le Parti radical, comme le Parti communiste, comme
37:18 même le Parti socialiste, qui ont grandi, qui ont eu plein de pouvoir.
37:23 On n'imagine pas la puissance du Parti radical sous la Troisième République et qui finissent
37:26 d'ailleurs, je vais vous faire remarquer, exactement comme Ehler aujourd'hui, en syndicat
37:30 d'élus et qui finalement meurent.
37:32 Je pense que Ehler est mort.
37:33 Donc, il y a des électeurs, il y a des cadres et des élus de grande qualité chez Ehler
37:39 et certains locaux d'abord et puis même nationaux.
37:42 Des gens qui sont très proches de moi, comme M.
37:45 Retailleau, d'autres comme M.
37:48 Marlex, des gens de Ehler qui pourraient se retrouver alliés ou non.
37:53 À reconquête ou pas à reconquête, c'est pas grave, l'important c'est qu'ils soient
37:55 alliés à nous.
37:56 Je pense que nous pouvons faire une confédération, une coalition, appelez-le comme vous voulez.
38:01 Il y aura des gens qui partiront chez Macron pour avoir des postes.
38:05 On voit déjà Copé, Rachid Haddati qui ont fait des propositions.
38:09 Qu'ils y aillent et qu'ils prennent enfin leur poste dont ils rêvent.
38:12 Et puis, il y a des gens qui ont des convictions plus chevillées au corps, qui ont des convictions
38:17 de droite, comme M.
38:19 Retailleau que je citais, et donc là, ou M.
38:21 Bellamy.
38:22 C'est intéressant votre partage.
38:23 Ceux qui partent vers Emmanuel Macron, ce seraient des opportunistes et ceux qui viennent
38:27 vers vous, ce sont les vrais patriotes ?
38:29 Non, non, non, je dis les vrais hommes de droite.
38:33 Les autres pensent effectivement selon moi d'abord à leur place, mais aussi, vous avez
38:37 raison, ils ont une conception des rapports avec ce qu'ils appellent, entre guillemets,
38:45 l'extrême droite, qui m'éloigne d'eux et je ne suis pas d'accord avec eux.
38:50 Ce sont des adversaires politiques.
38:52 Petit retour sur votre livre.
38:54 Une figure que vous admirez, Napoléon Bonaparte.
38:56 On lui prête cette formule.
38:58 La principale vertu de l'homme politique, c'est d'avoir de la chance.
39:02 Vous faites votre campagne présidentielle jusqu'à la mi-février, vous êtes en bonne
39:08 portée et la campagne de Russie vous fauche.
39:12 Vous lancez un livre, c'est une nouvelle lancée, le lendemain, le 49.3 et la France bascule
39:17 dans les violences, ça vous fauche.
39:18 Eric Zemmour, est-ce qu'il vous manque de chance tout simplement ?
39:20 Peut-être que je manque de chance.
39:21 Je ne connaissais pas la formule que vous citez.
39:23 Moi, je connaissais « trouvez-moi un général qui a de la chance », ce qui veut dire un
39:26 peu la même chose.
39:27 Mais écoutez, vous savez, la chance, ça va, ça vient.
39:31 Parfois, on a de la chance, parfois, on n'en a pas.
39:33 Vous avez raison, je n'en ai pas eu en février 2022.
39:36 Là, je ne dirais pas ça, je sors un livre, ce n'est pas la même chose, ce n'est pas
39:40 du même registre.
39:41 Il y a toujours eu une actualité, etc.
39:43 Je pense, c'est tout, que la question de la chance, on ne le maîtrise pas.
39:48 Mais la chance, à cela de particulier, c'est qu'elle va et qu'elle vient.
39:51 Il y a la chance et le destin.
39:52 Vous avez parlé tout à l'heure de la vie des parties.
39:56 C'est intéressant.
39:57 La naissance, la maturité, le déclin et Reconquête, dans ce cycle de vie, où est-il ?
40:02 Reconquête, vous savez, il a un an.
40:05 Un enfant qui a un an, vous voyez où il est.
40:08 C'est une naissance, Reconquête.
40:10 Il y a un an, ça n'existait pas.
40:13 Aujourd'hui, on a en termes militants, soyons modestes, le premier parti de France.
40:20 Maintenant, c'est un parti qui va grandir, c'est un parti qui va croître.
40:24 Il y a des prochaines élections, les européennes, puis les municipales.
40:27 Et puis surtout, moi, je tiens à ce qu'ils grandissent, j'allais dire, sur ses trois
40:32 jambes, sur le triptyque que j'ai défini aux universités d'été en septembre dernier,
40:39 qui est idée, action, élection.
40:41 Je crois beaucoup que les partis politiques, en particulier ceux de droite, ne se focalisent
40:47 que sur les élections et que du coup, ils sont soumis idéologiquement, ce que je disais
40:51 tout à l'heure, à la gauche qui, elle, n'oublie jamais les idées et les actions.
40:56 Donc, les idées, c'est le combat intellectuel, le combat idéologique, le combat sémantique.
41:01 Je suis très sensible aux mots qu'on invente, que la gauche invente pour nous imposer une
41:06 réalité.
41:07 Je cite toujours cette phrase de Lénine, "faites-leur manger les mots, vous leur ferez
41:11 avaler la chose", qui est le brévière de tout homme de gauche.
41:15 Vous savez, à LFI, ils ont ce qu'ils appellent un comité des mots.
41:30 C'est-à-dire qu'ils réunissent leurs dignitaires pour savoir quels mots ils vont
41:36 forger et quels mots ils vont imposer dans l'espace public.
41:39 Ils ont imposé "super profit", ils ont imposé "migrants", ils ont imposé "sans
41:44 pâté".
41:45 Vous avez cherché à imposer ou à imposer "grand remplacement" et puis politiquement
41:49 "union des droites" alors que c'était pas…
41:51 "Franco-Cide".
41:52 Je me bats.
41:53 Vous reprochez aux autres que vous ne le faites pas.
41:56 Non, non, je ne reproche pas.
41:57 Attendez, pardonnez-moi.
41:58 Ce n'est pas dire qu'il faut combattre quelque chose qu'on reproche.
42:02 Ils mènent le combat politique, ils ont raison de leur point de vue, je ne leur reproche
42:06 pas.
42:07 On est en démocratie, chacun doit mener son combat politique.
42:09 Je reproche à la droite de ne pas le mener, c'est tout.
42:13 Et donc moi je le mène seul avec mon parti.
42:16 Alors à la lumière de votre livre, il y a deux scénarios pour reconquêtre.
42:19 Vous nous racontez d'abord dans les premières pages ce qui se présente pour vous comme
42:22 une épopée, c'est-à-dire tout semble allié, tout vous porte jusqu'à ce que
42:25 ça tombe.
42:26 Et vous nous présentez dans les dernières pages un nouveau scénario, c'est le scénario
42:30 du recours, si je peux me permettre.
42:31 C'est-à-dire que vous nous dites finalement les Français vont se lasser de la classe
42:34 politique, les Français vont se lasser des partis, ils se tourneront alors vers nous.
42:38 Vous croyez dans les prochains temps, dans les prochaines années, un scénario où vous
42:42 deviendriez le recours ?
42:44 Écoutez, quand le général de Gaulle, je méfie de cette comparaison, je ne me compare
42:48 pas, je précise maintenant parce que les gens ont vite fait de conclure.
42:52 Quand le général de Gaulle quitte le pouvoir en 1946, il dit la 4ème république n'est
42:57 pas capable de régler les questions qui se posent à la France, les gens s'en moquent.
43:02 Et 12 ans après, il est rappelé et on lui dit oui, vous avez raison, maintenant faites
43:06 la 5ème république.
43:07 Et moi je pense, je l'ai dit pendant la présidentielle, que la menace existentielle de la France,
43:14 c'est le grand remplacement.
43:15 Donc je pense effectivement que là, j'ai perdu les élections.
43:20 Mais les Français manifestent pour les retraites et ne manifestent pas pour l'identité ou
43:23 l'immigration.
43:24 Mais vous avez raison, vous avez raison Mathieu Bocoté.
43:26 Maintenant, je n'ai pas désespéré, je ne veux pas désespérer de la France et du peuple
43:31 français.
43:32 Je pense qu'il va se rendre compte, d'ailleurs, il se rend compte, c'est plus ambigu que ce
43:36 que vous dites.
43:37 Quand vous voyez, une plaisanterie simple, on nous explique aujourd'hui qu'Emmanuel
43:43 Macron doit renoncer à la réforme des retraites et qu'il doit faire un référendum dessus
43:47 parce que 70% des Français sont contre.
43:50 Mais moi, des sondages à 70%, j'en ai plein, magie bossière, contre, parce que les gens
43:57 croient au grand remplacement.
43:58 Non mais ils ne sortent pas dans la rue pour cela.
44:00 Non mais on parle de sondage, je vous parle de sondage.
44:04 Mais vous savez Sonia Marboc, vous avez raison, mais c'est un des chapitres principaux du
44:10 livre sur les médias.
44:11 C'est-à-dire que les gens ne manifestent pas dans la rue et ne manifestent pas tout
44:14 court parce qu'ils sont tétanisés, ils sont intimidés, ils sont sidérés par les
44:19 médias qui leur interdisent.
44:20 Vous ne donnez pas trop d'importance à ces médias en nous prenant pour des leaders
44:24 d'opinion comme si l'influence était si importante, alors que vous-même, je suis
44:27 sûr que vous pensez qu'elle est toute relative.
44:29 Je ne suis pas d'accord avec vous.
44:30 Elle n'est pas relative aujourd'hui.
44:31 J'ai appris à mes dépens que les médias étaient bien le premier pouvoir et n'étaient
44:36 pas le quatrième, que le système médiatique vous imposait non seulement les candidats
44:42 mais les thèmes de la campagne.
44:44 Je ne suis pas le premier à avoir été abattu par les médias.
44:48 François Fillon en 2017 l'a été aussi dans une alliance avec les juges.
44:52 Je pense au contraire.
44:53 Je suis toujours amusé parce que les journalistes ne veulent pas reconnaître leur pouvoir.
44:57 Il est colossal.
44:58 Je dis bien colossal.
45:00 Ils font l'élection.
45:01 Je le répète.
45:02 À chaque responsable politique, on en a connu qui disait ça, on lui posait à la
45:05 fin de la question "mais vous êtes sûr que votre principal ennemi, ce n'est pas
45:08 vous-même dans cette campagne parfois ?".
45:10 Je ne suis pas d'accord avec vous.
45:11 Ça ne veut pas dire qu'on ne fait pas d'erreur.
45:13 J'ai écrit un chapitre, mais à culpas, dans lequel je récapitule mes erreurs, des
45:19 erreurs dans les débats, des erreurs de comportement, des erreurs d'attitude.
45:24 Ce n'est pas du tout ce que je dis.
45:25 Vous comprenez ? Je dis simplement que ce ne sont pas mes erreurs qui m'ont fait
45:28 perdre, puisque malgré toutes mes erreurs, le 23 février au soir, j'étais au second
45:34 tour dans les sondages.
45:35 Donc, je pense que les médias ont une puissance de feu colossale et qu'ils utilisent tous
45:39 les moyens pour abattre un candidat qui leur est ennemi.
45:47 Une note positive pour conclure.
45:48 Peut-être un moment, parce qu'une campagne, c'est aussi beaucoup d'émotion, évidemment,
45:52 c'est chargé en émotion.
45:54 Peut-être le moment le plus chargé en émotion pendant la campagne.
45:56 Il y en a trois, je vais très vite.
45:59 Un, ville peinte, parce que c'était mon premier meeting que j'avais vraiment très
46:02 peur de me planter, comme on dit vulgairement, et de rater ma prestation.
46:07 Le trocadéro, parce que réunir 100 000 personnes, c'est absolument magnifique.
46:12 Et une troisième, je vous le dis très vite, je fais un dernier meeting devant les jeunes
46:15 au Palais des Sports.
46:16 Il y a 4000 jeunes qui se réunissent.
46:17 Et à un moment, je dis, vous avez vraiment du mérite de m'avoir rejoint, alors même
46:23 que vous avez subi une propagande inouïe depuis l'école.
46:26 Et je me demande vraiment comment.
46:28 Et là, dans la salle, un cri, grâce à vous.
46:30 Je vous avoue que j'étais vraiment ému aux larmes de voir que cette jeunesse m'avait
46:38 suivi, m'avait compris et s'était arraché à la propagande et à l'endoctrinement qu'ils
46:44 subissaient depuis leur enfant.
46:45 Je me dis que tout n'est pas perdu.
46:47 Merci Éric Zemmour.
46:48 Merci d'avoir été notre invité ce dimanche.
46:50 Je remercie mes camarades, Cécile Cornyn et Mathieu Boquecôté.
46:54 On vous souhaite à tous un excellent dimanche et on l'espère sur nos antennes Europe 1
46:59 et CNews.
46:59 !

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