• il y a 6 mois
Sonia Mabrouk reçoit Valérie Hayer, tête de liste Renaissance aux élections européennes, dans #LeGrandRDV, en partenariat avec Europe 1 et Les Echos.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour, bonjour à tous.
00:02Bienvenue sur CNews et sur Europe 1.
00:05Bonjour Valérie Ayé.
00:06Bonjour.
00:07Vous êtes la tête de liste Renaissance Besoins d'Europe.
00:10C'est votre grand rendez-vous ce dimanche.
00:13Nous sommes à un mois, moins d'un mois des élections européennes.
00:16Dans le dernier baromètre Pignonoué, vous figurez en deuxième position,
00:20loin derrière Jordan Bardella du RN.
00:22Et vous êtes désormais talonnée par Raphaël Glucksmann,
00:26qui est porteur d'un socialisme de gouvernement qu'on pensait perdu à jamais.
00:30Crise sécuritaire, crise sociale, crise agricole.
00:32Vous ajoutez à cela deux conflits mondiaux,
00:34dont un, faut-il le rappeler, sur le sol européen.
00:37Les enjeux sont colossaux et même Emmanuel Macron,
00:39dans une vidéo ce week-end, semble assez pessimiste.
00:43Pour vous interroger sur tous ces sujets,
00:45je suis entouré de Stéphane Dupont du journal Les Echos.
00:48Bonjour Stéphane.
00:48Bonjour.
00:49Et de Mathieu Bocoté.
00:50Bonjour Mathieu.
00:50Bonjour.
00:51Valérie Ayé, l'antisémitisme décuplé après le 7 octobre
00:56a tristement gagné l'un des plus emblématiques rendez-vous européens,
01:00l'Eurovision créée en 1956 en Suisse,
01:04pour penser les haines de la Deuxième Guerre mondiale,
01:07pour réunir les États,
01:09pour faire front commun dans un programme culturel et éducatif.
01:13Malmö 2024, cette 68e édition de l'Eurovision,
01:17alors que se tiennent les Européennes un mois plus tard,
01:20restera sans doute dans les annales comme le souvenir
01:23d'un antisémitisme toujours présent,
01:26toujours plus ostracisant,
01:28toujours plus nauséabond.
01:29Vous avez vu Eden Golan chanter sous les huées.
01:33Comment est-ce que vous, vous avez vécu ce rendez-vous européen ?
01:37Je suis profondément choquée,
01:38choquée par ce qu'a subi cette chanteuse israélienne
01:42avant et pendant sa prestation.
01:44C'est terrible de l'avoir terminée, sa prestation, en pleurs,
01:48et d'avoir été huée au début de sa prestation.
01:50C'est scandaleux, c'est scandaleux.
01:52Vous l'avez dit, l'Eurovision, ça doit être un moment de partage,
01:55de communion, de ferveur autour de la chanson.
01:58Et d'ailleurs, le chanteur Slimane l'a dit,
02:00il chante pour la paix et pour l'amour.
02:02C'est ça, l'Eurovision.
02:03Et ce qui s'est passé aujourd'hui est scandaleux, intolérable.
02:06Et on voit bien, parce qu'elle est israélienne,
02:08elle subit un antisémitisme qui est à peine voilé aujourd'hui.
02:11Valérie, qu'est-ce que ça dit de l'Europe aujourd'hui, cette CUV ?
02:16Ça dit de cet antisémitisme qui,
02:20depuis notamment l'attaque du 7 octobre,
02:23qui est élarvé probablement et qui est en train de s'exprimer aujourd'hui.
02:27Donc c'est, je le redis, intolérable, inacceptable.
02:30Et on doit accompagner, évidemment, les Juifs, où qu'ils soient,
02:35et condamner absolument tout antisémitisme, de quelque forme qu'il soit.
02:39Mais est-ce que vous avez l'impression, néanmoins, qu'un verrou a sauté ?
02:41C'est-à-dire que l'antisémitisme était relativement repoussé
02:44dans les marges de notre société.
02:46Et là, d'une certaine manière, il se déverse dans l'espace public.
02:48Et par ailleurs, peut-on le dissocier de l'islamisme,
02:52qui, lui, est particulièrement conquérant ?
02:54Je dirais qu'il y a plusieurs formes d'antisémitisme.
02:56Il y a l'antisémitisme d'extrême droite historique.
03:00Il y a un antisémitisme qui est en train d'être nourri aujourd'hui
03:03par une certaine extrême gauche, et notamment par la France insoumise.
03:07Quand on voit Jean-Luc Mélenchon, qui invite Jérémy Corbyn,
03:10antisémite notoire pendant la campagne des élections législatives en 2022.
03:14Quand on voit certains à la France insoumise,
03:16qui qualifient le Hamas de mouvement de résistance,
03:20il y a un antisémitisme aujourd'hui exprimé par l'extrême gauche.
03:23La France insoumise, pour vous, Valérie Rillet, est un mouvement antisémite ?
03:26En tout cas, c'est un mouvement de clivage,
03:28et avec des relents antisémites qui, à mon avis,
03:31sont dévastateurs pour notre société et la cohésion de notre société.
03:33Et puis, il y a un antisémitisme qui tue,
03:36qui est l'antisémitisme qui génère du terrorisme islamiste.
03:40On l'a vu, par exemple, en France, malheureusement, avec Mohamed Merah.
03:43On l'a vu, malheureusement encore, avec les attaques du 7 octobre.
03:46Et devant cet antisémitisme qui revient,
03:48de quelle manière la France, et plus largement l'Europe, peuvent-ils se protéger ?
03:51Parce qu'on a l'impression qu'ils frappent un peu partout, on le dénonce,
03:53mais c'est une dénonciation rituelle sans effet.
03:56Le condamner, évidemment, interpeller et dire à nos compatriotes français
04:01de confession juive de signaler chacun des actes antisémites dont ils font l'objet.
04:05Le Premier ministre a révélé des chiffres qui font froid dans le dos,
04:08avec la hausse de 300 % des actes antisémites sur le premier trimestre de cette année.
04:14Le président de la République lui-même a dit que l'antisionisme
04:17était une forme moderne d'antisémitisme.
04:19Il a proposé d'intégrer l'antisionisme à la définition de l'antisémitisme,
04:23donc soutenir nos compatriotes de confession juive et ne rien laisser passer.
04:32Chacun des actes antisémistes doit faire l'objet de l'action juive.
04:35Rien laisser passer lorsque vous avez une concurrente sur une autre liste,
04:39en l'occurrence la liste LFI, Rima Hassan,
04:42qui dit que ce que fait Israël à la Palestine n'est pas très différent
04:44de ce que la France faisait à l'Algérie.
04:46Comment est-ce que vous réagissez ?
04:47Et surtout, est-ce que vous dites qu'il ne faut pas laisser passer ça ?
04:49Très bien, mais alors, j'allais dire, que faites-vous pour contrer cela ?
04:54Moi, je ne veux pas donner de l'eau au moulin à la France insoumise et à Rima Hassan.
04:58On voit bien leur projet de division de la société.
05:01Ils sont là pour diviser, chercher et alimenter la haine.
05:07Donc, je ne veux pas faire de commentaires sur Rima Hassan.
05:09Mais pourtant, elle existe dans la campagne.
05:10Vous nous permettrez de vous poser la question à nouveau.
05:12Parce qu'elle cherche à imposer, vous l'aurez noté,
05:14la France insoumise fait campagne sur la question de Gaza,
05:17mais plus largement sur Israël, sur le mode de la diabolisation.
05:20Et plusieurs disent, ce sont vos mots d'ailleurs,
05:23avec une connotation pour LFI, qu'il y a une portée antisémite.
05:26Si vous considérez que c'est une telle menace, pourquoi ne pas commenter ?
05:29Pourquoi ne pas dire de quelle manière vous vous entendez lutter contre cette menace ?
05:32Mais je l'ai dit, je déplore la stratégie de clivage de la France insoumise
05:37telle qu'elle est aujourd'hui.
05:38Moi, je suis là dans une campagne européenne.
05:40J'affirme mon soutien à l'ensemble de la communauté juive de France et d'Europe.
05:45On a un renforcement des moyens de police, de justice qui a été acté au niveau français.
05:50Au niveau européen, les valeurs qu'on défend,
05:52ce sont évidemment des valeurs de tolérance et de respect.
05:55Et c'est le projet européen que je porte.
05:57Et fondamentalement, dans ces élections européennes,
05:59moi, ce que j'attends, c'est qu'on parle du projet de société qu'on porte en Europe.
06:03Et moi, dans la France insoumise, les propositions qui sont posées sur la table,
06:07je ne les vois pas, mais je vois à chaque fois la volonté de cliver, de diviser notre société.
06:12C'est absolument délétère pour la société française et pour le projet européen qu'on porte.
06:16Vous avez dit à Jordan Bardella dans un autre débat télévisé qu'il n'y avait pas forcément,
06:20il ne fallait pas forcément immédiatement faire de lien entre l'immigration et la délinquance.
06:24Ce à quoi il vous a répondu, mais vous ne voyez pas l'éléphant au milieu du salon,
06:28pour reprendre d'ailleurs une formule d'un éditorialiste d'Europe 1.
06:32Au problème de la délinquance, où les statistiques sont défavorables
06:37envers les personnes issues de l'immigration, vous proposez de se mettre autour de la table.
06:41Ça tombe bien, on est autour de la table. Dites-nous ce que vous proposez.
06:46D'abord, ce n'est pas exactement ce que j'ai dit.
06:49Et puis, les statistiques dont on parle, de quelles statistiques on parle ?
06:52On n'a pas aujourd'hui de statistiques ethniques, elles sont interdites, par exemple.
06:56Les statistiques du ministère de l'Intérieur, les statistiques de Frontex.
06:57La réalité, c'est que moi, je n'essentialise pas les gens.
07:00Je ne fais pas de lien, comme le fait le Rassemblement national,
07:02entre l'immigration et la délinquance.
07:05Ça peut exister, effectivement, on a des cas de personnes d'origine étrangère
07:11ou de migrants qui commettent des actes de délinquance.
07:14C'est une réalité. Néanmoins, je n'essentialise pas les gens.
07:17Simplement, il faut donner un exemple.
07:20Lassana Batilli, qui est le Malien qui a sauvé des Français au moment de l'attaque de l'hypercachère.
07:29Si on suit le raisonnement du Rassemblement national, de Jordan Bardella, de Marine Le Pen,
07:35ça voudrait dire que par essence, il est un délinquant.
07:38Ce monsieur, il a sauvé des vies, il est un héros.
07:40Il a même écrit un livre dans lequel...
07:44Je pense à Gérald Darmanin, par exemple, qui constatait lui-même,
07:47qui, à ce que j'en sais, n'est pas au Rassemblement national,
07:49constatait une surreprésentation des populations issues de l'immigration,
07:54dans différents types de délinquance.
07:56Est-ce que faire ce constat statistique, pour vous, c'est essentialisé ?
07:59Alors, je fais la différence entre un constat qui est fait par Gérald Darmanin et l'une idée à l'intérieur.
08:07Effectivement, je vous dis que ça peut exister, mais je n'essentialise pas les gens.
08:12Non mais ça existe !
08:13Dans ce que je veux vous dire, mon message principal, c'est que l'extrême droite, aujourd'hui, voit un immigré,
08:19et le lien direct, c'est que l'immigré est nécessairement un délinquant.
08:22Ça n'est pas ma réflexion, ça n'est pas ma manière de voir les choses.
08:25On a aujourd'hui, en France et en Europe, des migrants.
08:29On a des migrants économiques qui sont dans des situations tout à fait régulières.
08:33On a aussi un problème d'immigration irrégulière, qui est par essence illégale,
08:37et qu'il faut traiter, et à laquelle il faut apporter des réponses.
08:39C'est ce que j'ai fait, moi, au Parlement européen, en adoptant le pacte Asile-Immigration.
08:43Le Rassemblement national, il vient là, sur les plateaux des télés, il fait des commentaires, il ne propose rien.
08:47En tout cas, quand on agit au Parlement européen, il n'y a plus personne.
08:50On va en parler tout à l'heure, justement, autour de ce pacte Asile-Immigration.
08:54Sur l'autre grande question sécuritaire autour de l'Europe, c'est bien sûr la question ukrainienne,
08:59lorsqu'on voit notamment l'avancée des Russes dans la région de Kharkiv.
09:02Cette avancée, ce n'est pas notre échec à nous, Européens,
09:06incapable de fournir à l'Ukraine ce dont elle a besoin face aux Russes ?
09:10Depuis le premier jour où nous avons été aux côtés des Ukrainiens,
09:14c'est un impératif pour notre sécurité, vous l'avez dit,
09:17parce que, même si peut-être on en a moins conscience aujourd'hui,
09:20la sécurité des Ukrainiens, c'est notre sécurité.
09:23Les Ukrainiens, aujourd'hui, se battent pour recouvrir leur intégrité territoriale,
09:27mais ils se battent pour nos valeurs et, clairement,
09:29la défense des intérêts des Ukrainiens, c'est aussi la défense de nos intérêts.
09:32Il y a encore une partie des Français qui ne pensent pas comme vous,
09:34qui pensent que l'Ukraine, c'est loin et que...
09:37L'Ukraine, c'est à 1 500 kilomètres de Paris.
09:40C'est loin et c'est tout près.
09:42Et qui sait où Vladimir Poutine s'arrêtera demain ? Personne.
09:45Et moi, je peux vous le dire, quand je parle à mes collègues qui sont à l'est de l'Europe,
09:48qui sont députés européens, qui vivent en Lituanie, en Pologne,
09:51ils me disent, Vladimir Poutine ne s'arrêtera pas là.
09:53En 2014, vous avez déjà alerté au moment de l'annexion de la Crimée.
09:57Vous ne nous avez pas assez entendu.
09:59Maintenant, la menace, elle est plus que réelle.
10:01Donc, il y a une menace, pardonnez-moi, qui est sécuritaire.
10:03Vladimir Poutine, s'il gagne en Ukraine, potentiellement peut venir nous agresser.
10:08Et puis, la menace, elle est déjà présente.
10:09On a des tentatives de déstabilisation de nos opinions publiques,
10:13de la désinformation qui vient directement d'Ukraine.
10:15Et l'impact économique...
10:17Pardonnez-moi, pardonnez-moi, l'impact économique...
10:20Est-ce que vous nous demandez, les Ukrainiens, c'est des munitions,
10:22c'est des armes, et ça, on n'est incapable de leur fournir aujourd'hui ?
10:25Un dernier point pour les Français. L'impact économique, il est majeur.
10:27On l'a vu au moment du début de la guerre, avec la hausse des prix de l'énergie,
10:32avec la hausse aussi des prix alimentaires.
10:34Si demain, Vladimir Poutine gagnait en Ukraine,
10:37on vivrait ces hausses avec une explosion qui serait sans commune mesure
10:40avec ce qu'on a connu aujourd'hui.
10:41Donc, évidemment que cette guerre, elle a un impact direct sur la vie des Français.
10:45Est-ce que vous êtes optimiste...
10:46Par ailleurs, sur la suite.
10:47Est-ce que vous êtes optimiste,
10:48quand on voit le président de la République, ce week-end,
10:53dans une vidéo, dire qu'on n'a pas suffisamment de quoi se protéger,
10:57donc on est en danger, et en même temps,
10:59il propose de partager, au niveau européen, la dissuasion nucléaire ?
11:03Vous comprenez que les gens se sentent en danger encore plus ?
11:06Alors, il faut accélérer sur la livraison d'armes et de munitions à l'Ukraine,
11:10de manière à permettre à l'Ukraine de gagner le plus vite possible.
11:13Ce que dit le président de la République sur le fait qu'il faut qu'on garantisse
11:18Aujourd'hui, on investit, pour vous donner des ordres de grandeur,
11:22aujourd'hui, les Américains, chaque année, investissent 800 milliards d'euros
11:25dans leur défense.
11:26Nous, en Européens, alors même qu'on a une guerre aux portes d'une Union européenne,
11:29on investit en tout et pour tout, à 27, plus ce qu'on met au pot commun
11:34en tant qu'Européens, on investit 270 milliards d'euros.
11:37C'est très, très loin de ce qu'investissent les Américains.
11:40Ce n'est pas les mêmes proportions.
11:41Alors, ce n'est pas les mêmes proportions, mais oui, c'est ça.
11:44Donc, il faut qu'on mette le paquet,
11:46qu'on accélère sur l'investissement et le soutien à notre industrie.
11:49On dit ça depuis deux ans, Mme Meillet, c'est un intense discours.
11:50Depuis deux ans, il faut qu'on mette le paquet, qu'on accélère les livraisons,
11:53il ne se passe rien.
11:54On partait de loin sur la question de l'Europe de la défense.
11:57Nous avons été, Français, les premiers à apporter l'idée d'une Europe de la défense.
12:01Elle a commencé à être mise en place.
12:03Maintenant, il faut accélérer dans cette campagne.
12:05Je porte l'idée qu'on triple les dépenses de notre budget de défense commun,
12:11à la fois national et européen.
12:12C'est absolument fondamental.
12:13Il faut accélérer là-dessus.
12:15Il faut qu'on soutienne notre industrie européenne de défense
12:17avec une préférence européenne sur ces questions-là.
12:20C'est la condition sine qua non pour garantir notre...
12:22Est-ce qu'il faut mutualiser l'arme nucléaire ?
12:24Alors, moi, je suis assez consternée par les polémiques sur cette question-là.
12:29Ce n'est pas une polémique, c'est une proposition d'abord.
12:30Il n'y a rien de nouveau sous le soleil.
12:32Le président de la République ne fait que confirmer la position,
12:35la doctrine française depuis le général De Gaulle.
12:38De Gaulle voulait mutualiser l'arme nucléaire ?
12:40À savoir que les intérêts vitaux de la France dépassent les frontières nationales.
12:44Ensuite, quand on dit qu'on va ouvrir le débat pour voir dans quelle mesure
12:49la dissuasion nucléaire pourrait bénéficier à nos partenaires européens,
12:53en aucun cas, je vois des polémiques les uns et les autres,
12:56en aucun cas il s'agit de partager la décision.
12:58On ne va pas appuyer à 27 sur le bouton nucléaire.
13:00Marine Le Pen le sait pertinemment, elle ment depuis 2019.
13:04On va poursuivre ce débat dans quelques instants sur Europe 1 et sur CNews.
13:07Retour sur le plateau du grand rendez-vous avec Valérie Ayé,
13:14la tête de liste Renaissance aux Européennes.
13:17On était un peu coupé au milieu du guet sur la dissuasion nucléaire.
13:20Mathieu Bocoté.
13:21Alors justement, sur la dissuasion nucléaire,
13:22vous avez dit de manière peut-être un peu étonnante
13:24que l'idée de la mutualisation de l'arme nucléaire,
13:26c'était au cœur de la doctrine française depuis le général De Gaulle.
13:29Alors on aurait pu croire, il y a tout récemment,
13:31qu'il s'agissait en fait d'un marqueur de souveraineté.
13:34L'arme nucléaire n'appartient qu'à la France et elle ne la partage pas.
13:36Vous ne considérez pas qu'il y a eu un moment de bascule stratégique
13:38en disant que ça doit appartenir à l'Europe ?
13:41Mais l'arme nucléaire continuera d'appartenir à la France.
13:43Et d'ailleurs, les États-Unis aujourd'hui,
13:45quand on dit qu'on bénéficie du parapluie américain,
13:48mais en fait, c'est exactement la même logique
13:50et personne ne remet en cause la souveraineté américaine.
13:52Donc évidemment que c'est toujours le président de la République
13:55qui, si besoin, appuiera sur le bouton.
13:57On ne va pas appuyer à 27,
13:59ou on ne va pas laisser nos collègues grecs
14:02appuyer sur le bouton nucléaire à la place de la France.
14:04Alors quelle est l'idée ?
14:04Donc l'idée, c'est de redire, un,
14:08les intérêts vitaux de la France dépassent les frontières nationales.
14:12Deux, il faut se poser la question de la manière dont,
14:15et engager un débat sur la manière dont nos partenaires européens
14:17peuvent bénéficier de la dissuasion nucléaire.
14:20Mais la décision, le financement resteront français.
14:22Bien évidemment, c'est un élément de souveraineté.
14:25Et moi, je suis assez consternée par la polémique autour de ça.
14:28Et chaque année, regardez Marine Le Pen.
14:30C'est documenté, allez voir, depuis 2019,
14:32chaque année, elle aborde le sujet, elle met le sujet sur la table.
14:35Donc soit elle n'y comprend rien et c'est extrêmement problématique
14:38pour quelqu'un qui prétend aux plus hautes fonctions,
14:40soit délibérément, elle ment pour essayer de susciter
14:43des inquiétudes du côté des Français.
14:46Donc cette question-là, elle est extrêmement sérieuse
14:48et je déplore les polémiques à cet égard.
14:50Mais il y a une troisième option.
14:51Donc soit elle n'y comprend rien, soit elle ment,
14:52soit il y a une proposition qui revient dans ces derniers temps.
14:57Cette idée, le rapport Verhofstadt,
14:59pas seulement l'idée d'une forme de relative fédéralisation de l'Europe,
15:01l'idée d'en finir avec l'unanimité,
15:03l'idée d'en finir avec le droit de véto des Etats,
15:05l'idée de faire une forme d'exécutif européen
15:07sur différentes questions de politique étrangère et de défense.
15:10En la matière, la voie de la France ne serait qu'une voie parmi d'autres.
15:12Ça, ça traîne quand même dans le débat public.
15:14Avec une présidence de Mario Draghi.
15:16Mais c'est totalement différent de la question de la dissuasion nucléaire
15:19qui reste un élément, évidemment, de la souveraineté française.
15:24Les propos du président de la République
15:25sont tout à fait différents de la question que vous évoquez.
15:28S'agissant de l'intégration européenne,
15:30bien sûr qu'on a besoin d'avancer
15:32et de remettre en cause la règle de l'unanimité
15:34qui crée des blocages inutiles, des retards inutiles,
15:38qui donnent des opportunités à des gouvernants
15:40qui n'ont pas la volonté d'avancer ensemble,
15:42de poser des droits de véto et de faire du chantage.
15:44Victoire Orban est le maître chanteur par essence et absolu.
15:48Je veux que l'Union européenne fonctionne de manière plus efficace.
15:51Et la remise en cause du vote à l'unanimité
15:53qui donne autant de capacités de blocage aux uns et aux autres,
15:56elle doit être nécessaire pour être plus efficace en européen.
16:00On a une capacité à travailler...
16:02Il faut aller, selon vous, pour faire plus de fédéralisme,
16:03plus d'intégration européenne.
16:05C'est ça, le projet aujourd'hui.
16:06Moi, je veux une Europe qui est utile pour les Français.
16:09Et ça veut dire une Europe plus intégrée.
16:11Est-ce que ça veut dire une Europe fédérale ?
16:13Vous savez, en France, quand on parle de libéralisme et de fédéralisme,
16:15c'est des gros mots.
16:16C'est-à-dire ?
16:17C'est des gros mots.
16:17Mais en fait, on peut mettre à peu près tout.
16:19Il y a mille formes de fédéralisme et mille formes de libéralisme et de fédéralisme.
16:25Moi, ce que je vous dis, c'est que je veux que l'Europe soit plus efficace
16:29au service des Français.
16:30Et si ça veut dire une Europe plus efficace,
16:32c'est une Europe plus intégrée, avec davantage de compétences,
16:36décidée à la majorité qualifiée,
16:38eh bien oui, je suis favorable,
16:39parce que je considère que c'est comme ça qu'on aura une structure européenne
16:43qui est beaucoup plus efficace pour les Français.
16:44Mais vous voyez le cas, je suis là, c'est-à-dire ?
16:46Imaginons une décision qui serait prise à la majorité plutôt qu'à l'unanimité,
16:49où la France est mise en minorité.
16:51C'est un scénario qui est imaginable.
16:52Dans ce cas-là, la majorité des autres pays impose à la France
16:55un choix qu'elle ne voudrait pas,
16:57mais parce qu'elle serait mise en minorité.
16:58Moi, je ne suis pas tenante du défaitisme en la matière.
17:02Ce n'est pas un défaitisme, c'est un scénario préposté par un policier fédéraliste.
17:04Ça peut arriver, mais c'est la démocratie.
17:06Mais la France, elle est là.
17:07En fait, quand on parle de décision à l'unanimité,
17:09je vais vous donner un exemple.
17:13Aujourd'hui, dans matière budgétaire et fiscale,
17:15il faut l'unanimité pour avancer sur ces questions-là.
17:18Si on veut mettre en place un impôt minimum européen sur les sociétés,
17:22on est en train d'y arriver, il faut l'unanimité.
17:24Et vous avez autant d'opportunités pour Viktor Orban
17:28ou pour les Luxembourgeois de dire
17:29« Non, je ne veux pas avancer en européen et donc je pose mon droit de veto. »
17:33Sur ces questions-là, il faut qu'on puisse avancer sereinement,
17:37mettre tout le monde autour de la table et travailler.
17:40C'est ça, l'Europe.
17:41C'est le compromis.
17:42Ce n'est pas que l'Europe.
17:43Si on donne la parole à tous les peuples
17:45et on donne à chacun la possibilité de trancher,
17:47ça ne permet pas à l'Europe d'avancer assez rapidement.
17:50Alors, on a su avancer pendant la crise sanitaire,
17:53notamment sur les enjeux de santé,
17:55la compétence santé n'étant pas une compétence européenne.
17:57On a réussi quand même à être efficace
18:00parce qu'il y avait une volonté, un leadership politique.
18:03Moi, ce que je veux dire, c'est que la France,
18:06et notamment sous Emmanuel Macron,
18:09est leader dans la vision en Europe.
18:11Et on pousse beaucoup pour faire changer les lignes en Europe,
18:13pour réformer l'Europe et pour avoir une Europe
18:14qui est beaucoup plus efficace au service des Français
18:17et de l'ensemble des Européens.
18:19Et donc, c'est cette capacité d'action
18:20en laquelle moi, je crois fondamentalement,
18:22on a une vision européenne assumée.
18:24On veut faire bouger les lignes.
18:25On veut réindustrialiser l'Europe et la France
18:28pour créer des emplois en France
18:30et pour ne plus dépendre des Chinois ou des Américains
18:33sur notre défense ou sur des produits qui sont stratégiques.
18:37C'est ça, l'Europe.
18:37C'est le compromis, c'est la capacité à discuter.
18:39Mais est-ce qu'on est obligé de vouloir toujours transférer
18:40plus de compétences à l'Europe ?
18:41Vous parlez de la santé qui n'était pas une compétence européenne.
18:43Est-ce que pour vous, c'est légitime ?
18:45Des gens qui se disent
18:46qu'ils ne peuvent pas transférer davantage de compétences ?
18:48Vous ne pensez pas que dans le monde qu'on vit,
18:51avec les chamboulements du monde,
18:52avec les défis colossaux qui sont devant nous,
18:55les menaces extérieures par des puissances,
18:59le changement climatique,
19:00l'enjeu de l'intelligence artificielle,
19:02vous ne pensez pas qu'on est plus efficace et plus fort avant ça ?
19:06Est-ce que vous pensez que les politiques publiques européennes
19:09ne sont absolument pas d'accord entre eux ?
19:10On travaille, on discute.
19:11Vous savez, moi, je suis députée européenne depuis 2019.
19:13Je préside un groupe qui est le groupe central
19:17sans lequel aucune majorité n'est possible.
19:19J'ai dans mon groupe plus de 100 députés,
19:2024 nationalités différentes.
19:22On n'est pas toujours d'accord, c'est une évidence,
19:24mais on se met autour de la table.
19:25Quand il a fallu négocier le plan de relance européen,
19:28je l'ai négocié.
19:29Et il a fallu aller convaincre mes collègues allemands,
19:31mes collègues finlandais, pour qui l'idée d'un endettement en commun
19:36était un tabou absolu et qu'ils n'en voulaient pas.
19:39On a discuté.
19:40La réalité, c'est qu'on a fait un état des lieux qu'on a partagé.
19:44C'est-à-dire que l'enjeu était tel,
19:48le risque de décrochage et de mettre à mal notre économie était tel
19:51qu'on a réussi à faire sauter des tabous.
19:53C'est ça, l'Europe aussi.
19:55C'est le lieu des miracles politiques.
19:56Et quand on a la volonté d'avancer et de répondre en européen,
20:00on a pu faire le plan de relance, alors que, je peux vous le dire,
20:03aller convaincre des Allemands de la CDU qu'il faut avancer
20:06sur un plan de relance, ce n'était pas gagné.
20:08Et pourtant, on l'a fait.
20:09Vous voulez plus de décisions à la majorité,
20:12plus de décisions, c'est la majorité autour de la table
20:17au Conseil européen qui va décider.
20:19Comment ça va se passer ?
20:20Je prends l'exemple de l'accord qui est en négociation
20:22avec le Maire Quesoy, la France qui est très opposée.
20:24Et si elle n'a pas la majorité, cet accord va s'imposer.
20:27Nos agriculteurs sont très remontés contre cet accord.
20:30Le gouvernement Emmanuel Macron dit que c'est inacceptable.
20:33Finalement, il s'imposera.
20:34Alors là, c'est un peu le contre-exemple,
20:36puisque c'est la Commission européenne qui négocie ses accords.
20:38Et là encore, moi, je crois fondamentalement
20:40dans le leadership européen et dans notre capacité
20:42à faire bouger les lignes.
20:43Cet accord, s'il n'a pas été ratifié et signé aujourd'hui...
20:46Pardon ?
20:47Vous faites de la résistance, mais ça va se maintenir.
20:49Eh bien, c'est bien ce que je vous explique.
20:51C'est que si on croit profondément dans le projet européen,
20:54si on croit fondamentalement que défendre les intérêts
20:57des Français, c'est agir au niveau européen,
20:59eh bien, on agit.
21:01Si l'accord Maire Quesoy n'a pas été signé aujourd'hui,
21:03c'est parce qu'on s'est mobilisés.
21:04C'est parce que ma collègue Marie-Pierre Vaudrenne
21:07au Parlement européen a fait signer et déposer,
21:10voter un amendement disant pas d'accord maire quosur,
21:13compte tenu du contexte.
21:14C'est ça, notre capacité à faire bouger les lignes.
21:16Et je veux le dire, en France, en Europe, en Europe...
21:20Mais vous acceptez l'idée que la France se fasse imposer
21:22des choses si elle est en minorité ?
21:24Mais ce n'est pas le sujet.
21:25La question, c'est comment on est beaucoup plus efficace
21:30en européen.
21:31En fait, ce qui m'interresse, c'est que vous partez
21:34du principe que nécessairement la France serait en minorité.
21:37Non, non, non, sur le maire quosur, c'est le cas.
21:40Oui, mais alors c'est un cas à part le maire quosur.
21:42Et je le redis, on s'est mobilisés, s'il n'est pas signé aujourd'hui,
21:45c'est parce qu'on s'est mobilisés pour que ce ne soit pas le cas.
21:47Et vous partez du principe que nécessairement la France serait
21:50en minorité et pas en capacité de faire bouger les lignes
21:55et de convaincre ses collègues.
21:56Moi, je suis profondément européenne.
21:58Le mandat qui vient de se terminer a démontré qu'on a réussi
22:01à faire bouger les lignes, typiquement sur les questions
22:03commerciales.
22:04Pendant 20 ans, le PPE, la droite et la gauche européenne
22:08se sont laissés balader, entre guillemets, sur les enjeux
22:12d'accords commerciaux.
22:13On a changé les lignes.
22:14On est en train de faire bouger les lignes.
22:15On a commencé et on va continuer.
22:16Dans un instant sur CNews et sur Europe 1.
22:21Retour sur le plateau du grand rendez-vous Europe 1 CNews
22:24avec la tête de liste Renaissance aux élections européennes.
22:27Valérie, nous étions en plein chapitre économique et il y a
22:30une vidéo d'Emmanuel Macron, Stéphane Dupont, qui nous a tous
22:33fait réagir.
22:34Oui, parce que le président, dans sa vidéo ce week-end,
22:36évoque notamment le décrochage économique de l'Europe
22:39face aux Etats-Unis.
22:41Pourtant, Emmanuel Macron est au pouvoir depuis sept ans
22:44et vous-même, à la tête du groupe Renew, vous êtes un des
22:47piliers de la politique européenne.
22:50Est-ce que ce n'est pas votre bilan, ce décrochage ?
22:54Est-ce qu'à écouter Emmanuel Macron, il n'est responsable
22:56de rien ?
22:58On a aujourd'hui des concurrents internationaux,
23:00la Chine et les Etats-Unis, qui sont très offensifs
23:03et dans une parfois guerre commerciale, on peut utiliser
23:06l'expression, et l'enjeu pour l'Europe, c'est de rester
23:10dans le jeu de la compétition mondiale.
23:13Les Chinois sur-surventionnent leurs industries.
23:16On l'a vu avec les panneaux photovoltaïques.
23:18Sistovi, qui produit des panneaux photovoltaïques chez moi,
23:21en Pays de la Loire, à Carcefou, vient de cesser son activité
23:24parce qu'elle n'a pas pu faire face à la concurrence chinoise
23:29qui est très rude.
23:30Les Américains ont lancé...
23:30Parce que les collectivités locales vont acheter maintenant
23:33des panneaux chinois parce qu'ils sont deux fois,
23:35trois fois moins chers.
23:36Mais on a vu qu'avec l'agressivité des Chinois et une forme
23:40de naïveté européenne, on a mis à mal toute une filière
23:44européenne.
23:45Et maintenant, les lignes sont en train de bouger.
23:47On sort de la naïveté.
23:48Et je le dis, on est arrivés, nous, en 2019.
23:50La question de la mise à mal de la filière du panneau
23:53photovoltaïque en Europe, elle ne date pas de 2017 ou de 2019.
23:57Elle est bien plus ancienne.
23:58On a l'impression qu'on se réveille aujourd'hui,
23:59vous dites 2019.
24:00On a commencé à faire bouger les lignes en 2019,
24:03depuis qu'on est arrivés au Parlement européen,
24:05en incitant nos partenaires européens à changer de braquet,
24:09en disant, eh bien, on impose la réciprocité.
24:11Les Chinois ont accès à nos marchés publics et ils ne nous
24:15laissent pas, ils ne laissent pas nos entreprises avoir accès
24:17à leurs marchés européens.
24:18Est-ce qu'ils font plus de protectionnisme aujourd'hui ?
24:20Pardonnez-moi, les Américains, de leur côté, ont engagé
24:23le fameux IRA américain, qui est en fait un plan de subvention
24:25massif pour soutenir leurs industries vertes,
24:28made in America.
24:29Nous, au niveau européen, on a commencé, je l'ai dit,
24:31à changer de braquet sur le mandat qui vient de se terminer.
24:34On est plus offensif.
24:36La Commission européenne, à notre demande, a lancé
24:38une enquête sur les subventions chinoises sur les panneaux
24:40photovoltaïques.
24:41Elle a lancé une enquête sur les subventions chinoises
24:43sur les voitures électriques.
24:44Ça demandera quelques mois.
24:46En tout état de cause, il faut, parce qu'on respecte
24:47le droit international, donc il faut que cette enquête,
24:50elle soit, elle aboutisse le plus vite possible.
24:52Et puis, il faut qu'on soit offensif.
24:53Moi, dans cette campagne, je propose qu'on mette en place
24:55un bouclier commercial européen, c'est-à-dire que si on est
24:58subi des agressions de la part de partenaires commerciaux
25:02avec des tarifs qui nous imposent, eh bien,
25:04imposons aussi des tarifs.
25:06Nous devons aussi soutenir la production européenne
25:10sur les industries stratégiques.
25:12Ça veut dire qu'on relocalise les médicaments en Europe
25:15et en France.
25:16On relocalise la production de batteries électriques,
25:18c'est 20 000 emplois à la clé dans le Dunkerquois.
25:21À Toulouse, sur le paracétamol, l'année prochaine,
25:23on produira du paracétamol.
25:24Dans sa vidéo, Emmanuel Macron dit qu'on décarbone
25:27trop vite qu'on investit.
25:29Alors que d'autres pays, vous parlez des Chinois,
25:32les Chinois, ils sont pragmatiques,
25:34ils ne décarbonent pas du tout,
25:35puisqu'ils font leur électricité grâce au charbon.
25:38Aux États-Unis, c'est encore autrement.
25:40Nous, on se précipite sur le renouvelable
25:42et sur les énergies vertes pour décarboner plus vite
25:44que les autres.
25:45Et en même temps, on n'arrive pas à suivre sur l'industrie.
25:47Notre ambition, c'est la neutralité climatique d'ici à 2050.
25:50Moi, je suis fière de ça.
25:51Je suis fière de cette ambition européenne parce qu'on a
25:53un gros enjeu, évidemment, de lutter.
25:56On a un gros enjeu de lutter contre le réchauffement climatique.
26:01Et ensuite, la transition environnementale,
26:04c'est de l'emploi partout sur le territoire.
26:06Et c'est le tournant qu'on est en train d'engager.
26:08Je le redis, dans le Dunkerquois,
26:10on va produire des voitures, des batteries électriques
26:12pour les voitures électriques.
26:13Ce seront des voitures produites en Europe.
26:152025, c'est demain.
26:18Et donc, ce seront des voitures européennes
26:21produites en France à des coûts abordables.
26:24Ce sera tout l'enjeu, évidemment, pour ne laisser personne
26:26sur le bord du chemin de la transition environnementale.
26:28Je vais vous donner un autre exemple.
26:30Mais avec des clous aux oeufs chinois.
26:31Avec du graphite qui est toujours produit en Chine,
26:33qui fait partie de la batterie électrique.
26:35En fait, on doit avoir une approche globale sur cette question-là.
26:37Produire en Europe et assumer une préférence européenne
26:40dans les produits qui sont fabriqués en Europe.
26:42Sur la question de l'accès aux matières premières critiques,
26:44il faut pouvoir en extraire en Europe quand on les a en Europe.
26:49Et puis, il faut aussi pouvoir développer des partenariats commerciaux.
26:53On y revient, je pense, avec le Chili.
26:55L'accord commercial avec le Chili qui nous permet aussi
26:58d'avoir accès à des matières premières qui sont critiques
27:02et absolument essentielles.
27:03Et je voudrais vous donner un autre exemple d'une entreprise
27:05qui n'est pas très loin de chez moi, qui est à Angers,
27:07qui s'appelle Voltaire, qui reconditionne les batteries électriques.
27:12Aujourd'hui, 94% des batteries que nous utilisons viennent de Chine.
27:17Et Voltaire, c'est une petite entreprise qui a été créée il y a un an.
27:19Ils étaient deux au début.
27:21Ils sont en train d'exploser aujourd'hui.
27:23Ils sont à plus de 20.
27:24Et donc, ils reconditionnent les batteries électriques
27:27pour qu'elles soient réutilisées en France et en Europe.
27:29C'est là encore.
27:30Mais oui, mais c'est comme ça qu'on va sortir de nos dépendances.
27:33Ça veut dire que demain, les batteries qu'on utilisera en Europe,
27:36elles seront reconditionnées en France et elles ne dépendront pas.
27:38Elles ne retourneront pas en Chine ou on ne les achètera pas en Chine.
27:42C'est comme ça qu'avec du volontarisme,
27:44on recrée les conditions de notre indépendance en France et en Europe.
27:48Vous parlez des grands blocs qui émergent aujourd'hui,
27:51la Chine, les Etats-Unis.
27:52L'Europe cherche à se constituer peut-être ainsi.
27:55Mais parlant des Etats-Unis, il y a une relation assez complexe.
27:57Est-ce que c'est d'abord et avant tout un allié aujourd'hui
27:59ou est-ce que les Etats-Unis sont d'abord et avant tout des rivaux aujourd'hui ?
28:02Les Etats-Unis sont un partenaire, évidemment.
28:06Les alliés, on partage des valeurs qui sont évidentes ensemble.
28:09Après, on va voir qui est élu demain au mois de novembre,
28:16si Donald Trump revient en responsabilité ou pas.
28:19Mais il faut être lucide.
28:20Que Donald Trump soit réélu ou pas,
28:22les Américains s'intéressent de moins en moins aujourd'hui à l'Europe
28:27parce que je pense qu'on doit véritablement affirmer notre puissance
28:30et jouer à part entière, jouer à EGE égal avec les Etats-Unis
28:34ou la Chine dans le monde qu'on connaît.
28:35Est-ce que c'est un partenaire loyal, les Etats-Unis, en matière commerciale ?
28:38En matière commerciale, l'Ira américain, très clairement.
28:40On l'a vu, c'est à la base 369 milliards d'euros pour leurs industries vertes.
28:45Ça a tellement bien fonctionné qu'aujourd'hui,
28:47les 369 milliards d'euros ont explosé.
28:50Ils sont à plus de 1 000 milliards d'euros aujourd'hui.
28:52Et ils ont attiré des entreprises européennes chez eux.
28:54Il y a des entreprises européennes qui avaient des projets en France
28:58ou ailleurs en Europe qui ont décidé d'aller investir aux Etats-Unis
29:02parce que les Etats-Unis mettent de l'argent sur la table
29:05et soutiennent le Made in America.
29:06C'est ce qu'on doit faire en Europe.
29:08Moi, je me suis battue au Parlement européen pour qu'on crée un fonds de souveraineté.
29:11Un fonds de souveraineté pour mettre de l'argent sur la table
29:14pour soutenir les industries qui sont stratégiques pour l'Europe.
29:16J'ai réussi à faire porter cette idée par le Parlement européen.
29:20Maintenant, il faut qu'on puisse avancer.
29:21On revient sur les questions budgétaires et fiscales dont on parlait tout à l'heure.
29:24Et sur les questions de l'énergie, est-ce qu'on va réussir à avoir un prix de l'essence
29:28qui est quand même plus modéré ?
29:29Et est-ce que, parallèlement,
29:32est-ce qu'on va avoir un prix unique du mégawatt-heure en Europe ?
29:35Alors, sur ces questions-là de l'énergie qui sont absolument fondamentales,
29:38parce que c'est la clé de notre indépendance, évidemment, en Européen.
29:41On a vu, avec la guerre en Ukraine, à quel point on était dépendant,
29:44notamment de la Russie, pour notre approvisionnement en pétrole et en gaz.
29:49Aujourd'hui, l'urgence, c'est de sortir de notre dépendance aux gaz russes
29:52parce qu'il en reste encore et qu'on utilise.
29:54L'urgence aussi, c'est de sortir de notre dépendance aux énergies fossiles.
29:58En France, on a un atout qui est considérable, c'est le nucléaire.
30:01Il faut qu'on mette le paquet sur le développement des petits réacteurs modulaires
30:05qui sont le nucléaire, sur le nucléaire de nouvelle génération.
30:08Moi, ce que je veux, c'est qu'on va y aller progressivement,
30:12mais c'est que les Français puissent bénéficier, avoir accès à des voitures électriques
30:17le plus tôt possible, qui sont produites en France et en Europe
30:20et à des prix les plus abordables possibles.
30:22On a commencé avec le leasing à 100 euros par mois,
30:25qui a été un succès aujourd'hui en France.
30:27Mais oui, parce qu'on veut aussi assumer une préférence européenne sur cette question-là.
30:32Avec des voitures qui sont produites en Europe, on accélère.
30:35Alors, moi, je ne suis pas tenante du défaitisme.
30:38On part d'une situation, je le redis...
30:40Non, on n'est pas défaitiste, on est autour de cette table,
30:42on est plutôt réaliste, on vous défend.
30:44Eh bien, c'est ce que je vous dis.
30:46En considérant qu'en fait, on ne va jamais y arriver,
30:48qu'on ne pourra pas produire des voitures électriques en France et en Europe.
30:50Moi, je vous dis qu'on va les produire.
30:52Dans le Dunkerquois, c'est des usines qui sont en train d'être créées,
30:55c'est des voitures électriques qui vont être produites.
30:58Si on s'organise avec Emmanuel Macron depuis 2017,
31:01on a réindustrialisé des industries, ramené des industries stratégiques en France.
31:06Si on s'organise à l'échelle européenne, on a tous les atouts pour rivaliser avec la Chine.
31:12On ne va jamais pouvoir compter l'offensive chinoise, des voitures qui coûtent 4 fois moins cher.
31:15Si on se dit, on met de l'argent en commun pour soutenir nos industries stratégiques.
31:19On arrête d'être les naïfs dans la mondialisation
31:21et on assume d'avoir des tarifs qui soient exclusifs.
31:24Les protectionnistes font les voitures chinoises.
31:26Vous mettez les mots que vous voulez dessus, mais en tout cas, une préférence européenne.
31:30Parce que les Chinois inondent le marché européen avec des voitures
31:32qu'ils n'arrivent plus à écouler chez eux et qu'ils vendent à perte quasiment.
31:37C'est ce que je vous dis, on est en train de changer les règles du jeu aujourd'hui en Europe.
31:41On sort de notre naïveté.
31:43L'enjeu, il est triple.
31:44Un, relocaliser des industries stratégiques en Europe,
31:47soutenir massivement avec de l'investissement,
31:50assumer une préférence européenne, y compris dans les marchés publics.
31:52C'est-à-dire que si on donne de l'argent à des entreprises,
31:56des industriels pour engager la transition,
31:58ils doivent produire en Europe et assumer la production et la préférence européenne.
32:05Et puis, ce fameux bouclier commercial,
32:07on répond si on est agressé avec des tarifs commerciaux, évidemment.
32:12Y compris sur les GAFAM, une réglementation stricte ?
32:15Sur les GAFAM, sur le mandat, on a fait des choses.
32:17Déjà, le mandat qui vient de se terminer, on a régulé les géants du numérique
32:21avec un texte pour leur demander, leur exiger qu'ils retirent les contenus en ligne qui sont haineux.
32:27C'est en train d'être mis en œuvre aujourd'hui.
32:28Et puis, on a une taxation sur les géants du numérique qu'on avait portée en 2019,
32:32qui n'avait pas pu être mise en œuvre, décidée au niveau européen,
32:36parce qu'on avait certains de nos partenaires européens qui refusaient.
32:40Les Irlandais, par exemple.
32:41Donc, droit de veto.
32:42Ils ont dit non, on n'est pas d'accord.
32:43Et donc, qu'est-ce qu'ils ont mis ?
32:45Est-ce qu'ils ont le droit, les autres pays, de définir en fonction de leur propre intérêt national
32:48l'idée qu'ils ne veulent pas faire un pas de plus vers l'Europe intégrée ?
32:51Est-ce que c'est anti-européiste ou anti-européen que de ne pas vouloir faire toujours un pas de plus ?
32:56Moi, je considère que c'est un débat, effectivement, qu'il faut avoir.
32:59Mais il est légitime ce débat ?
33:01On touche à la souveraineté, là, pour le moment.
33:02Il est légitime.
33:02Mais moi, ce que je dis à mes partenaires européens, c'est que dans les chamboulements du monde,
33:06si on veut être plus efficace, plus autonome, plus indépendant,
33:09ce n'est pas en étant tout seul dans son coin qu'on va y arriver.
33:12C'est en étant plus fort, en étant européen.
33:14Et c'est en limitant la concurrence entre États membres de l'Union européenne.
33:18Donc, en limitant la souveraineté des États.
33:19Typiquement sur les questions budgétaires et fiscales.
33:21Quand vous avez l'Irlande, le Luxembourg ou la Hongrie
33:25qui pratiquent des taux d'impôt sur les sociétés à 5 %,
33:28ça ne crée pas de la concurrence déloyale vis-à-vis de leurs partenaires européens ?
33:32Si.
33:32Et donc, ce qu'on a fait, s'agissant des géants du numérique ou de l'impôt minimum sur les sociétés,
33:36puisqu'on était contraints par la règle de l'unanimité,
33:39on a porté le débat à l'échelle internationale.
33:41Et là, à l'échelle internationale, on travaille au consensus.
33:43Et on a réussi à trouver une solution qui sera appliquée en 2026 en Europe.
33:46Valérie Ayé, invitée du Grand Rendez-Vous ce dimanche sur CNews et sur Europe 1.
33:50À tout de suite.
33:54Valérie Ayé, tête de liste Renaissance Besoins d'Europe.
33:58C'est le nom de la liste aux européennes.
34:00Et notre invitée au Grand Rendez-Vous Europe 1 à CNews,
34:02je le disais en introduction, Valérie Ayé.
34:05Vous êtes à date, d'après le dernier baromètre OpinionWay JDD Europe 1 CNews,
34:09en deuxième place à 16 %, derrière Jordan Bardel à 31 %.
34:13Raphaël Glucksmann est, lui, juste derrière vous.
34:15J'allais dire sur vos talons, à 14 %.
34:18Vous avez affronté Jordan Bardella en débat télévisé,
34:21qui vous a dit que vous étiez payée par les GAFAM,
34:23que vous étiez payée par Microsoft.
34:25Martine Aubry, tête de liste LFI, vous a accusée de toucher entre 10 et 60 000 euros
34:29en plus de vos indemnités.
34:31Vous avez dit que vous allez porter plainte.
34:33Est-ce que c'est fait ?
34:34Ce sera fait demain.
34:36Je le ferai demain.
34:36Effectivement, je vois dans les deux cas,
34:38les deux cas que vous venez de citer,
34:40que mes adversaires ont un problème avec la vérité.
34:43Dans les deux cas, c'est du mensonge, un mensonge absolu,
34:45pour essayer de tromper les électeurs.
34:47Et je le condamne absolument.
34:49C'est inadmissible, inadmissible.
34:50Moi, je suis dans une élection européenne.
34:52Je suis là pour porter un projet européen
34:54et pour parler en franchise et en vérité aux Français.
34:58Ça vous a choquée, les propos de Manon Aubry ?
34:59Bien sûr que je suis choquée.
35:01Elle prétend que je suis payée par des lobbies.
35:02Les seules indemnités ou l'argent que j'ai reçu,
35:06c'était au tout début de mon mandat, parce que j'étais conseillère départementale
35:10et j'avais une indemnité au titre de mon mandat de conseillère départementale.
35:13Donc, elle utilise du mensonge absolu à des fins électoralistes.
35:17Donc, évidemment, je vais porter plainte.
35:19Et là encore, Jordane Bardella, là aussi, est dans un mensonge absolu.
35:24Donc, je condamne.
35:25Et moi, je dis aux électeurs et aux Français,
35:28je suis dans une élection européenne.
35:30Je parle avec sincérité aux Français
35:31et je suis intéressée par le projet européen
35:34que les uns et les autres portent
35:35pour changer la vie des Français et transformer l'Europe.
35:37C'est ça, le débat ?
35:38Justement, il y a plusieurs projets européens de différentes natures.
35:41Celui qui, pour l'instant, semble le plus favorisé par les Français,
35:44c'est celui de Jordane Bardella, qui est premier.
35:46Comment expliquez-vous le fait que tant de Français prêtent du tiers en ce moment ?
35:49On peut en ajouter, si on ajoute les listes.
35:51Ce défi, manifestement, de votre européisme enthousiaste.
35:56Moi, je ne veux pas me résoudre,
35:58avoir une extrême droite si haut dans les sondages aujourd'hui, en France.
36:02C'est un fait.
36:04Mais moi, ce que je dis aux Français, c'est ne vous laissez pas duper.
36:07Le Rassemblement national, au Parlement européen, je l'ai vu.
36:11En tout cas, j'ai vu leur vote quand ils sont présents.
36:13Je vois la différence entre les discours sur les plateaux télé
36:16et les votes au Parlement européen.
36:18Jordane Bardella dit, avec moi, tout va changer, on va protéger les Français.
36:24Il n'a pas soutenu le plan de relance qui a permis de sauver
36:26des centaines de milliers d'emplois en France.
36:28Et je peux en attester les commerçants,
36:31les artisans partout en France et même en Europe.
36:34Il prétend qu'il veut protéger les emplois des Français.
36:36Donc, le plan de relance, il ne l'a pas soutenu.
36:38On a voté un salaire minimum européen pour lutter contre le dumping social.
36:42Il ne l'a pas soutenu.
36:43La taxe carbone en frontière, il ne la soutient pas.
36:45Ces questions doivent se poser au niveau national.
36:47Il est dans sa logique.
36:48Mais Jordane Bardella ment aux Français.
36:51Il ment aux Français.
36:52S'il dit qu'il est là pour protéger les intérêts des Français.
36:55Exemple, l'immigration, qui est censée être son cheval de bataille,
37:01résoudre l'immigration irrégulière.
37:03On a adopté, on a négocié un texte au Parlement européen.
37:06Il a refusé de le voter.
37:08Parce qu'il le trouve inefficace.
37:10Mais non, je suis convaincue qu'il a refusé de le voter
37:12parce qu'il ne veut pas régler l'immigration irrégulière.
37:14Il ne veut pas régler l'immigration irrégulière
37:16parce que c'est autant de voies, c'est son carburant électoral.
37:19Et quand on voit les populistes et les alliés de Marine Le Pen
37:22et de Jordane Bardella en Europe.
37:24Giordana Meloni en Italie.
37:25Elle arrive en campagne, elle dit avec moi,
37:27plus d'immigration irrégulière, je vais tout régler,
37:29je vais mettre en place un blocus naval.
37:31Quelques mois après, elle appelle l'Europe à la rescousse.
37:34Les brexiteurs, même chose.
37:35Ils disent, take back control, on va reprendre le contrôle,
37:38on sort de l'Union européenne, on va régler la question migratoire.
37:40L'immigration irrégulière est en train d'exploser
37:43aujourd'hui au Royaume-Uni.
37:45Donc moi, ce que je dis, c'est un des discours populistes
37:48et les alliés de l'extrême droite démontrent
37:50qu'ils n'ont aucune volonté de résoudre le problème immigratoire
37:53ou que leurs pseudosolutions n'en sont pas.
37:55Ensuite, moi, ce que je veux dire...
37:56Quelqu'un qui voudrait limiter l'immigration doit voter pour vous.
37:58Vous êtes la véritable liste pour stopper l'immigration massive.
38:00On a enfin proposé des solutions concrètes
38:02pour réguler l'immigration irrégulière.
38:04Et aujourd'hui, même Giorgia Meloni, l'allié de Jordan Bardella
38:07et de Marine Le Pen au Parlement européen,
38:09a soutenu ce pacte asile-immigration.
38:11C'est bien que c'est une solution concrète et réaliste à cet enjeu-là.
38:14Mais moi, de manière générale, ce que je veux dire aux Français,
38:16c'est que même si l'extrême droite aujourd'hui ne dit plus
38:19qu'elle est en faveur d'un Frexit,
38:21parce qu'évidemment, ils ont compris que ce n'était pas populaire
38:23auprès des Français, tout, dans leur programme,
38:26dans leur vote au Parlement européen,
38:29dit qu'ils veulent encore...
38:31Ils sont encore les tenants d'un Frexit,
38:33en pièces détachées.
38:34Vous avez les mêmes propos que M. Asselineau.
38:36Mais quand on dit qu'on veut renationaliser
38:39la politique agricole commune,
38:41quand on dit qu'on veut mettre des doubles frontières,
38:43quand on dit qu'on veut sortir du marché européen de l'énergie,
38:47quand on dit qu'on ne veut plus contribuer au budget européen,
38:51ça veut dire qu'on veut sortir du projet européen et de l'Union européenne.
38:54Donc moi, je demande à Jordan Bardella et à Marine Le Pen
38:57d'assumer leur projet de Frexit.
38:59Aujourd'hui, c'est un projet de Frexit déguisé,
39:02qui serait dévastateur pour les Français.
39:04Ils ne l'assument pas.
39:05Et donc moi, je dis aux Français, ne soyez pas dupes.
39:07Vous dites la même chose de la liste reconquête ?
39:11Vous dites la même chose de la liste reconquête ?
39:12Mais la liste reconquête, c'est là encore une liste de division,
39:15de haine et de détricotage du projet européen.
39:18Madame, malgré toutes vos mises en garde,
39:20depuis que vous êtes entrée en campagne,
39:21ça fait déjà maintenant quelques semaines, voire quelques mois,
39:23les intentions de vote en faveur de votre liste ne cessent de baisser.
39:26Vous étiez partie de 20, maintenant vous êtes plutôt à 16.
39:29Qu'est-ce qui se passe ?
39:30Pourquoi est-ce que ça ne marche pas ?
39:32Moi, je fais du terrain toutes les semaines.
39:34Je vais à la rencontre des Français.
39:35J'étais la semaine dernière à Bordeaux et en Corse, ce week-end.
39:39Je sens une attente des Français.
39:42Je ne vois pas dans les sondages pour le moment.
39:43Effectivement, les sondages, je les regarde comme vous, évidemment.
39:45Mais ça vous inquiète ? Est-ce que ça vous inquiète, les sondages ?
39:48Moi, je suis déterminée et confiante dans la vie,
39:50confiante dans le projet que je porte.
39:51Et quand je fais du terrain, quand je vais à la rencontre des Français,
39:54les Français me disent, ils me l'ont dit cette semaine,
39:56oui, on a besoin d'Europe et on vous soutient.
39:59C'est une élection de mobilisation.
40:01Donc nous, ce qu'il faut faire, c'est...
40:03D'abord, il y a encore un certain nombre de Français
40:04qui ne savent pas qu'il y a une élection.
40:06Et donc, je le rappelle, il y a une élection européenne le 9 juin.
40:08C'est un seul tour.
40:09Et ensuite, c'est une élection de mobilisation, c'est-à-dire...
40:12Il y en a qui le savent suffisamment pour se prononcer dans les sondages
40:14et qui montent.
40:15Raphaël Glucksmann a 14 %, il est à 2 % derrière vous.
40:18Est-ce que c'est le retour d'un SPD à la française,
40:21d'un socialisme du gouvernement ?
40:23J'ai souri tout à l'heure quand vous avez évoqué le socialisme de gouvernement.
40:27Pardon, mais Raphaël Glucksmann se met en marge de son propre groupe
40:31sur beaucoup des textes au Parlement européen.
40:33Le texte Asile et Migration, par exemple,
40:35dont je vous ai parlé tout à l'heure.
40:35Et j'en veux pas non plus.
40:36Je suis la seule à l'avoir voté, la seule tête de liste à l'avoir voté.
40:39Il a été négocié entre la droite européenne,
40:41les socialistes européens et nous, Renew.
40:45François-Xavier Bellamy et Raphaël Glucksmann
40:47se sont mis en marge de leur propre groupe.
40:48C'est-à-dire que les socialistes, ils ont voté,
40:51ils ont négocié ce texte en responsabilité...
40:54L'un le trouve trop injuste et l'autre, inefficace.
40:56Oui, mais en fait, dans les deux cas, c'est de la posture.
40:59Parce que ce texte, il va être efficace.
41:00Et ce texte, il n'est pas inhumain, comme le prétend Raphaël Glucksmann.
41:04Et moi, j'ai envie de Raphaël Glucksmann à dire à ses partenaires socialistes...
41:06Vous expliquez au début de la campagne que vous étiez d'accord
41:07avec ce 80% des choses avec Raphaël Glucksmann.
41:09Mais parce que...
41:10Donc il était quelqu'un de très fréquentable.
41:12On est dans une logique de coalition au Parlement européen.
41:15Et moi, j'assume, contrairement à François-Xavier Bellamy et Raphaël Glucksmann,
41:18j'assume d'être en coalition avec le PPE, la droite européenne,
41:21et les socialistes européens.
41:22Mais moi, je suis dans une position de responsabilité.
41:24Je négocie, j'essaie d'influer...
41:27Je préside un groupe Renew, mais j'essaie d'influer la ligne de mon groupe
41:30et j'essaie d'influer la ligne du Parlement européen.
41:32Parce que vous nous présentez Raphaël Glucksmann comme quelqu'un de très bien
41:33il y a quelques semaines ou quelques mois,
41:34et maintenant, vous nous expliquez qu'il vote,
41:36qu'il s'est mis en marge de son groupe, qu'il fait n'importe quoi.
41:38On a des points de convergence, évidemment,
41:39parce qu'on siège dans la même majorité au Parlement européen.
41:43Deux, on a des points de divergence majeure sur le nucléaire.
41:45Moi, je n'ai toujours pas compris quelle était la position de Raphaël Glucksmann
41:52Il n'a pas voté le plan de relance européen pour des raisons de politique nationale.
41:57Et donc, on a une différence d'approche en termes de responsabilité.
42:00Et puis, c'est pour ça que ça me faisait sourire, le socialisme de gouvernement.
42:03Et ensuite, Raphaël Glucksmann est l'arbre qui cache la NUPES.
42:07Aujourd'hui, il a sur sa liste des tenants de la NUPES.
42:10Son numéro 3, Pierre Jouvet, est le négociateur de l'accord de la NUPES.
42:14Il a encore dit, il y a deux jours, qu'après la campagne des Européennes,
42:17il fallait porter le rassemblement.
42:20Et il a un certain nombre de candidats sur sa liste,
42:22qui sont des soutiens d'une alliance forte avec la France.
42:26C'est ce que vous êtes en train de nous dire ?
42:27Mais bien sûr.
42:28Pour 2027, il pourrait y avoir une coalition Glucksmann-Mélenchon pour 2027.
42:32C'est ce que vous êtes en train de nous dire.
42:34En tout cas, c'est ce à quoi appelle son numéro 3.
42:36Donc, je les laisse discuter entre eux.
42:38Alors, c'est votre formule, besoin d'Europe.
42:41Vous dites, vous êtes allé à la rencontre des Français.
42:43On conviendra que tous ne voient pas les choses de la même manière que vous,
42:46qu'ils sont très nombreux, peut-être plus nombreux aujourd'hui qu'hier,
42:49pour avoir de véritables réserves sur l'Europe.
42:51Pour vous, ces réserves sur l'Europe, portées par exemple par l'ORN,
42:55mais aussi par la Française soumise et d'autres,
42:57est-ce que pour vous, ces réserves sont nécessairement irrationnelles ?
43:00Ou est-ce qu'ils ont de bonnes raisons de croire ?
43:02Est-ce qu'ils sont en droit de se dire,
43:04on ne veut pas faire un pas de plus vers davantage d'intégration ?
43:07Est-ce que pour vous, c'est une position légitime ?
43:08Ou c'est un Frexit caché, ça ?
43:10À l'inverse, moi, je n'ai pas la même lecture que vous.
43:12J'entends aussi les Français, plus encore qu'en 2019.
43:15J'ai fait campagne aussi en 2019.
43:17Je crois que les Français se sont rendus compte
43:19à quel point on avait besoin d'Europe.
43:21La crise sanitaire, la stratégie vaccinale, le plan de relance,
43:24la guerre en Ukraine, le fait qu'on est plus solide et plus fort ensemble à 27.
43:30Donc je crois au contraire qu'il y a une forme d'évidence européenne.
43:33Après, qu'il puisse y avoir des interrogations,
43:35qu'il puisse y avoir une tentation d'un vote
43:38pour des considérations nationales, effectivement, ça existe.
43:40Et d'ailleurs, nos oppositions, Jordan Bardella,
43:42il ne fait pas une campagne européenne.
43:44Il fait une campagne nationale.
43:47Beaucoup de mes adversaires, dans cette élection,
43:49veulent refaire le match de 2022 ou sont dans une primaire pour 2027.
43:54Donc moi, je dis aux Français...
43:56Vous aussi, vous faites une campagne européenne sur le terrain.
43:57Ne soyez pas dupe de ça.
43:58Et vous avez Gabriel Attal.
44:00Et maintenant, il se murmure qu'il y aurait un débat
44:02entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen
44:04pour faire une campagne nationale au sein de la campagne européenne.
44:08Écoutez, depuis le premier jour, nous,
44:09au sein de la majorité présidentielle, on parle d'Europe.
44:11Emmanuel Macron, en tant que candidat à l'élection présidentielle,
44:14a assumé de mettre l'Europe au cœur du débat politique français.
44:18Et ça, c'est l'un des éléments qu'on doit mettre à son crédit.
44:21Il a fait entrer l'Europe dans nos débats politiques.
44:24Et je ne sais pas s'il y a cinq ans ou il y a sept ans,
44:27vous auriez fait une émission de ce format-là dédiée à l'Europe.
44:31Est-ce que vous diriez que vous avez besoin d'Emmanuel Macron dans votre campagne ?
44:34Moi, j'ai besoin que l'ensemble de la majorité présidentielle
44:36se mobilise dans cette campagne.
44:38C'est une campagne qui est fondamentale.
44:40Et ce qui nationalise pas lui aussi le scrutin,
44:42il est sur vos affiches de campagne, il est sur vos tracts.
44:45Mais, président de la République, je vous le dis,
44:47son engagement européen, il est là depuis le premier jour.
44:50C'est intrinsèque, c'est dans l'ADN de la majorité présidentielle.
44:53Moi, c'est la raison pour laquelle j'ai rejoint Emmanuel Macron en 2016.
44:57J'étais à l'UDI, parti européen, qui nous a rejoints, d'ailleurs,
45:00pour ces élections européennes-là.
45:02Et j'ai rejoint Emmanuel Macron pour le déplacement
45:04et pour l'engagement européen.
45:05Donc, bien sûr, moi, j'attends de l'ensemble de la majorité présidentielle,
45:11du président de la République, du Premier ministre,
45:13de l'ensemble des membres du gouvernement, des parlementaires,
45:15des militants, qu'on s'engage dans cette bataille qui est existentielle.
45:17C'est le résultat pour l'ensemble de la majorité ?
45:20Et pour le chef de l'État ?
45:21Véritablement, l'ADN de la majorité présidentielle,
45:24l'Europe est dans l'ADN de la majorité présidentielle.
45:26Et je vais vous dire, cette élection, elle est fondamentale.
45:28On est dans un moment de bascule.
45:30L'Europe est mortelle, le président de la République l'a dit.
45:32Et donc, ça nécessite un engagement total.
45:34Merci beaucoup, Valérie Ayé, d'avoir été l'invité du grand rendez-vous européen.
45:37C'est news.
45:38Très, très bonne journée sur nos deux antennes.

Recommandations