Sonia Mabrouk reçoit le ministre du Travail, Olivier Dussopt, dans #LeGrandRDV, en partenariat avec Europe 1 et Les Echos.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Bonjour à tous et bienvenue à vous au Grand Rendez-vous Europe 1C News, les échos.
00:06 Bonjour Olivier Dussopt et merci d'être avec nous aujourd'hui, c'est votre Grand Rendez-vous ce dimanche.
00:11 Vous êtes le ministre du Travail, du Plein Emploi et de l'Insertion.
00:14 Pour combien de temps encore ? Quelques heures, quelques jours ou plus ?
00:18 Si affinité, si vous êtes reconduit à votre poste ou à un autre après le remaniement dont on dit,
00:23 ou on ne cesse de dire qu'il est imminent.
00:25 Mais au-delà de la valse des têtes et des ministères, quel véritable changement surtout pour les Français.
00:30 La plupart attendent un redressement plutôt qu'un remaniement.
00:34 Et il démarre l'année 2024 avec des craintes et des angoisses justifiées dans les domaines de la sécurité,
00:39 de l'immigration, du pouvoir d'achat et de l'emploi.
00:42 Des sujets majeurs dont nous allons parler et justement pour vous interroger, je suis entouré de mes camarades.
00:47 Nicolas Barret des Echos, bonjour à vous Nicolas.
00:49 Bonjour Sonia.
00:50 Et bien sûr Mathieu Boccote, bonjour à vous Mathieu.
00:53 Bonjour.
00:54 D'abord Olivier Dussopt, cette polémique, le rapport de la Cour des comptes autour de l'immigration,
01:00 se montre, on parlera des détails particulièrement sévères à l'égard de la politique de l'exécutif.
01:06 Mais insistons sur le timing.
01:09 Que pensez-vous de ce qu'a dit le premier président justement de la Cour des comptes, Pierre Moscovici,
01:13 qui assume d'avoir différé la publication de ce rapport et de ne pas l'avoir publié au moment justement des débats de la loi immigration ?
01:22 Moi je n'ai pas à commenter les décisions du premier président.
01:25 Je l'ai entendu hier dans une interview dire qu'il avait pris cette décision seul,
01:28 de reporter de quelques jours la publication du rapport et que ce rapport avait été publié.
01:32 Seul, vous en êtes sûr ? Pas de pression ? Pas de recommandation ?
01:34 C'est ce qu'il a dit et je ne vois pas qui peut faire quelque pression que ce soit sur le président de la Cour des comptes,
01:40 qui est une autorité indépendante, inamovible et qui est nommé pour cela d'ailleurs.
01:44 Mais au-delà, ce qui m'intéresse c'est évidemment l'action, c'est ce que dit le rapport,
01:48 et plus encore que ce que dit le rapport, c'est ce que nous avons fait.
01:51 Ce que nous avons fait avec le projet de loi immigration.
01:53 Pardonnez-moi, ça interroge quand même qu'un tel rapport avec des conclusions et puis des recommandations importantes
01:59 ne soit pas publié à un moment où vous auriez pu vous en saisir et aussi les Français.
02:02 Les recommandations en question, nous en parlerons, elles ont des réponses dans ce que nous avons fait,
02:07 dans le projet de loi mais aussi dans les initiatives au niveau européen.
02:10 Je le répète, je n'ai pas à commenter moi le calendrier.
02:14 Je pense que le débat sur l'immigration, il a eu lieu d'abord au Sénat,
02:18 il aurait pu avoir lieu à l'Assemblée d'une manière plus approfondie
02:21 s'il n'y avait pas une espèce d'alliance contre nature pour renverser ce texte
02:25 dès l'examen d'une motion de rejet préalable, mais c'est un débat qui est éclairé.
02:29 Justement sur le débat éclairé, la mission de la Cour des comptes, c'est l'article 47 de la Constitution,
02:35 dit que la Cour des comptes est là pour éclairer le Parlement et l'exécutif aussi, évidemment,
02:41 mais éclairer le Parlement, donc là il y a quand même bien manifestement un problème.
02:45 C'est le premier président de la Cour des comptes qui l'a dit, qui a pris cette décision-là.
02:49 Ne me demandez pas de commenter les décisions d'une autorité indépendante.
02:52 En tant que politique, les informations dans ce rapport avaient pour vocation
02:56 d'éclairer la décision politique, à la fois pour les députés et les ministres.
03:00 Si on décide de priver les parlementaires des informations de ce rapport,
03:04 est-ce qu'il n'y a pas un problème démocratique ?
03:06 Je crois que les parlementaires avaient et ont beaucoup d'informations sur les questions d'immigration.
03:10 On va revenir, comme Emmanuel Macron l'a dit, sur un certain nombre de points, j'imagine,
03:14 mais que ce soit sur la question des reconduits de talasse-cantillère,
03:16 que ce soit sur la question de la capacité de l'État, et au-delà de l'État, de l'Union européenne,
03:21 à mieux maîtriser les flux migratoires, à mieux y pencher.
03:24 Mais vous avez entendu l'argument du président de la Cour des comptes ?
03:26 Tout ce que nous avons fait...
03:27 Il disait qu'il craignait que de telles informations soient instrumentalisées.
03:29 Tout ce que nous avons fait avec le projet de loi et avec le pacte migratoire au Parlement européen
03:33 va dans le sens d'une réponse plus efficace. C'est ça pour moi le message.
03:35 Très bien, on va en parler, mais là vraiment, ce n'est pas la question.
03:38 C'est-à-dire qu'on peut s'étonner qu'un rapport aussi important,
03:42 et qui doit servir aussi à contrôler l'action de l'exécutif, soit retardé.
03:47 Parce qu'il y a justement...
03:48 Ce matin, Laurent Wauquiez demande la démission de Pierre Moscovici.
03:52 Pardon de le dire une troisième fois, mais vous avez le droit de vous en étonner.
03:56 Comme ministre, je n'ai pas à commenter les décisions que prend le premier président de la Cour des comptes,
04:00 qui est une institution indépendante.
04:01 Ça devient une polémique politique aujourd'hui.
04:03 Regardez Laurent Wauquiez ce qu'il dit.
04:04 "Pierre Moscovici revendique d'avoir délibérément retardé la publication d'un rapport de la Cour des comptes
04:08 afin que ses conclusions ne puissent être connues lors du débat parlementaire sur la loi immigration.
04:13 C'est un manquement, dit-il, grave à notre démocratie et aux obligations."
04:17 Il commente.
04:18 Laurent Wauquiez commente s'il a envie de commenter.
04:19 Justement, du gouvernement, je ne commande pas les décisions d'une autorité indépendante.
04:23 Qui aurait pu, peut-être, avec un tel rapport, avoir un impact sur les débats.
04:28 Je ne crois pas. Pour ça, il aurait fallu qu'il y ait débat à l'Assemblée.
04:31 Les mêmes, et la famille politique de Laurent Wauquiez en fait partie,
04:34 sont ceux qui n'ont pas voulu qu'il y ait débat à l'Assemblée en votant une motion de rejet.
04:37 C'est un rapport, en tous les cas, accablant, quand on le lit en détail,
04:41 qui étrie la politique du gouvernement en matière de lutte contre l'immigration clandestine.
04:45 Le rapport de la Cour des comptes, Olivier Dussaud,
04:47 pointe les failles béantes de la gestion des frontières et des éloignements.
04:50 En somme, la France est une passoire pour les clandestins qui y entrent,
04:54 mais ensuite c'est une forteresse quand il s'agit de les expulser.
04:57 Le tout alors que le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, se félicite régulièrement de son bilan.
05:02 Est-ce que vous reconnaissez que ce rapport est très dur, sévère, peut-être lucide ?
05:08 Il y a des recommandations qui sont très fortes et un constat auquel nous devons répondre.
05:12 C'est ce que je disais tout à l'heure. Le projet de loi que nous avons porté,
05:15 j'en étais le co-auteur avec Gérald Darmanin pour la partie concernant le travail.
05:19 Le pacte migratoire qui est en cours de discussion et qui a fait l'objet de discussions positives,
05:23 pas plus tard que le 20 décembre dernier au niveau européen, sont autant d'éléments qui apportent des réponses.
05:28 Quand on lit le rapport, il dit par exemple qu'une des difficultés que l'on a,
05:32 c'est que lorsque des étrangers traversent notre frontière, nous n'avons pas la possibilité,
05:36 parce qu'il n'y a pas de base légale, pour prendre leur empreinte digitale.
05:39 La loi telle qu'elle a été votée au Parlement permet la prise d'empreinte digitale.
05:43 Le pacte migratoire qui est discuté au niveau européen, pacte migratoire auquel l'extrême droite européenne,
05:48 dont le Front National, s'est opposé. Mais le pacte migratoire permet, par ce qu'on appelle le fichier EURDAC,
05:54 d'enregistrer toutes les données biométriques pour avoir de meilleurs résultats.
05:57 Et après de les comparer avec quoi ? Parce que, pardonnez-moi, voici ce que dit le rapport.
06:00 Il dit que les contrôles opérés sont très limités. La police aux frontières ne relève que l'identité déclarée
06:05 des personnes interpellées sans l'intégrer dans un système d'information nationale.
06:08 C'est ce à quoi nous allons répondre.
06:10 Voilà. Les empreintes des étrangers interpellés ne sont pas prises en l'absence du cadre légal.
06:13 Et ensuite, nous avons créé le cadre légal. L'objet, elles ne font, sauf exception, l'objet d'aucune vérification
06:18 avec les fichiers de police. Et c'est ce que nous allons faciliter avec la loi et le pacte migratoire.
06:22 Mais décidément, c'est la panacée cette fois-ci ?
06:25 Moi, je pense que, de toute façon, de manière assez générale, les lois sont souvent l'objet de plus de critiques
06:31 qu'elles n'en méritent et de trop d'honneur par rapport à ce qu'elles peuvent faire.
06:34 Mais cette loi que nous avons adoptée, que nous avons portée, qui a fait ensuite l'objet d'un compromis
06:39 de la présidence de la commission mixte paritaire, elle apporte des réponses.
06:42 Notamment sur la possibilité de prendre les empreintes digitales pour assurer un meilleur suivi.
06:46 Elle apporte des réponses sur la capacité à aller plus vite en matière de traitement des demandes d'asile.
06:51 Le fait que ce n'a pas été fait avant puisse interpeller nos auditeurs et téléspectateurs.
06:57 Peut-être qu'on peut aussi voir le verre à moitié plein et se dire que c'est bien quand on avance.
07:01 Mais votre loi apporte des réponses aussi sur l'expulsion des illégaux, parce que c'est aussi un point
07:06 que le rapport de la Cour des comptes pointe, justement. C'est la très faible proportion.
07:11 Mais bien sûr, et pas seulement la loi. Parce qu'il y a la loi qui facilite un certain nombre de choses,
07:18 qui va faciliter par exemple l'examen plus rapide des demandes d'asile.
07:22 Aujourd'hui, pardon de faire cette parenthèse, mais qu'est-ce qui rend difficile l'éloignement du territoire
07:27 de personnes qui sont en situation irrégulière ?
07:29 Et je ne parle pas nécessairement de personnes qui auraient commis des crimes, des délits,
07:34 mais des personnes dont aucun des critères ne permet le maintien sur le territoire.
07:38 Il y a des recours, mais au-delà des recours. Il y a du temps.
07:41 Et bien souvent, nous sommes face à des situations où ces personnes se sont installées,
07:45 ont parfois créé une vie familiale, ont parfois une activité professionnelle.
07:49 Je prends un exemple. Et pardon, parce que ça peut paraître technique.
07:53 Et quand on regarde la loi, on se dit, mais finalement, est-ce que c'est si important que ça ?
07:57 Quand vous êtes sur le territoire français et que vous voulez créer une micro-entreprise
08:00 ou une auto-entreprise, le système d'information tel qu'il est conçu aujourd'hui,
08:04 ne vérifiez pas véritablement la régularité de votre titre de séjour.
08:08 Et donc, vous aviez des personnes en situation irrégulière qui s'installaient
08:11 comme auto-entrepreneurs, comme micro-entrepreneurs, qui pouvaient travailler pour des plateformes.
08:15 À un moment, il est constaté qu'elles n'ont rien à faire sur le territoire,
08:18 qu'elles ne remplissent pas les critères pour être admises sur le territoire.
08:21 Et lorsqu'on dit à ces personnes, il faut quitter le territoire et qu'il y ait un recours,
08:25 le juge administratif qui statue, il a beau jeu, pardon pour l'expression,
08:30 de dire à l'État, comment est-ce que vous pouvez expliquer que vous ne connaissiez pas
08:33 la présence sur le territoire alors que cette personne paye des cotisations sociales ?
08:36 Donc c'est à ça qu'on répond.
08:38 Sur l'éloignement qui n'est guère reluisant, la Cour écrit, soyons précis,
08:41 concernant le chiffre désormais connu de 10% d'expulsions d'illégaux réellement réalisées en France,
08:46 ce découplage entre le nombre de mesures d'éloignement prononcées et leur exécution
08:50 effectivement démontre la difficulté de l'État à faire appliquer, y compris sous la contrainte,
08:54 ces décisions, en réalité même...
08:57 C'est ce à quoi nous répondons.
08:59 Monsieur le ministre, puisque vous prenez des exemples concrets, dans ce rapport,
09:02 il est écrit que même quand il y a une expulsion effective et quelqu'un qui est sous le coup d'une OQTF,
09:07 un commandant de bord dans un avion peut lui-même refuser si les autres passagers qui ont dose...
09:12 Il y a un certain nombre de règles, effectivement, nous le savons.
09:15 Il y a des possibilités d'éloignement, il y a des nécessités de réorganisation.
09:19 Je disais à M. Barré à l'instant, la loi mais pas seulement la loi.
09:23 C'est la mission, c'est le rôle du ministre de l'Intérieur dont...
09:28 Vous avez porté cette loi.
09:30 Sur ces sujets-là, d'organisation des préfectures, je ne veux pas parler à sa place,
09:34 mais je sais ce qu'il fait et je le soutiens.
09:37 Quand il s'agit de réorganiser les préfectures,
09:39 quand il s'agit de décentraliser la Commission nationale du droit d'asile pour gagner du temps,
09:44 quand il s'agit de simplifier le renouvellement des titres,
09:46 et je parle des titres de 5 ans, de 10 ans pour des personnes qui sont sur notre territoire,
09:50 qui travaillent, qui sont intégrées, à qui aujourd'hui on demande de redéposer des dossiers,
09:54 de les réinstruire, on consomme de l'énergie, on consomme du temps,
09:58 et du temps d'administration donc d'agent public.
10:00 Quand on travaille à ces réorganisations, ça permet aussi de mettre plus d'énergie et plus de force
10:05 sur la réalisation de l'éloignement du territoire,
10:08 de ceux qui doivent être éloignés, sur lesquels aujourd'hui il peut y avoir des difficultés.
10:11 - Mais est-ce qu'il y a un grand contraste de ce point de vue ?
10:13 C'est-à-dire, à vous entendre, la loi change beaucoup, beaucoup de choses pour la politique d'immigration en France.
10:17 Est-ce qu'on peut dire que jusqu'alors, et finalement la France avait une très faible maîtrise de l'immigration ?
10:22 - Non, je pense que ce serait un peu caricatural de le dire comme ça.
10:26 Et loi après loi, les différents gouvernements se sont donné des moyens nouveaux
10:30 pour faire en sorte d'avancer et d'être plus efficaces.
10:34 Nous franchissons une nouvelle étape, c'est tant mieux.
10:36 - Mais quelle étape ? Pardonnez-moi parce que je pense que nos auditeurs et les téléspectateurs
10:40 s'attendent cela et vous dites que c'est la combientième loi d'ailleurs depuis des années.
10:43 - Il y a quelques dizaines de lois depuis la libération.
10:45 - Chaque camp a été franchi.
10:47 - Je prends un autre exemple, puisque souvent, le plus utile c'est de prendre des exemples.
10:51 Nous faisons partie des rares pays en Europe, sinon le seul,
10:54 qui avaient, et la loi supprime cela, une législation qui était assez particulière.
10:59 Je m'explique en un mot.
11:01 Si vous arrivez en France quand vous êtes mineur, je ne parle pas de personnes qui naissent en France.
11:05 Je parle de personnes qui viennent avec leurs parents à 5 ans, à 6 ans, à 10 ans, peu importe.
11:09 La loi jusqu'à présent disait que si une fois majeure, vous commettez des délits, des crimes
11:14 et qu'on souhaite tout simplement vous expulser, la loi française disait que si vous étiez rentré
11:18 sur le territoire après 13 ans, vous étiez expulsable.
11:21 Si vous étiez entré sur le territoire avant 13 ans, à 12 ans et demi, vous n'étiez pas,
11:25 quels que soient les crimes ou les délits commis.
11:27 Nous avons levé cette prévention.
11:29 Cela fait partie des choses qui vont permettre, qui vont faciliter l'éloignement de personnes
11:34 qui, par leur comportement, méritent d'être éloignées.
11:36 Là, on parle de ceux qui sont expulsables. Il y a évidemment ceux que vous comptez régulariser
11:41 dans les métiers en tension. Est-ce que vous avez le chiffre, Olivier Dussopt ?
11:44 Nous avons réuni, nous sommes très précautionneux et vous savez que le projet de loi,
11:50 la loi telle qu'elle a été adoptée, fait l'objet d'un recours, d'un examen au Conseil constitutionnel.
11:54 D'abord parce que des députés et des parlementaires d'opposition ont saisi le Conseil constitutionnel,
11:58 mais surtout parce que le Président de la République s'était engagé à soumettre le texte
12:02 intégralement au Conseil constitutionnel.
12:04 Ceci étant, et en attendant la décision du Conseil constitutionnel, sous réserve de celle-ci,
12:08 nous avançons. Avec Gérald Darmanin, nous avons réuni les préfets cette semaine.
12:12 Il réunit les préfets très régulièrement. Il m'a invité à participer à cette réunion
12:16 pour avancer, voir comment nous allons mettre en œuvre ces dispositions.
12:19 Nous estimons qu'il y a environ 10 000 personnes par an qui pourront en bénéficier.
12:23 Et de qui parlons-nous ? Parce que là aussi, il faut être le plus clair, le plus précis possible.
12:27 10 000 clandestins dans les métiers en tension ?
12:30 Pardonnez-moi, mais je vais être plus précis que ça. Nous parlons d'hommes et de femmes
12:34 qui travaillent et qui ont des contrats de travail. Parce que ça peut paraître étonnant.
12:38 Mais qui sont en situation irrégulière.
12:40 Mais ça peut paraître étonnant, mais nous avons dans notre pays des personnes
12:43 qui sont en situation irrégulière, c'est-à-dire qui n'ont pas de titre de séjour,
12:46 qui n'ont normalement pas le droit d'être là, mais qui travaillent légalement.
12:49 Je ne parle pas de travail clandestin, de travail au noir, pour dire les choses.
12:52 Mais ils sont clandestins, ils sont en situation irrégulière.
12:54 Très souvent, ce sont des personnes qui ont signé leur contrat de travail
12:57 au moment où ils avaient un titre de séjour. Et ce titre de séjour n'a pas été renouvelé.
13:00 Et très souvent aussi, ce sont des hommes et des femmes qui travaillent
13:03 dans des métiers en tension. On a aujourd'hui 7% de chômage,
13:07 je pense que nous reparlons d'emploi, 7% de chômage, un peu plus,
13:10 et nous avons encore 350 000 emplois vacants et des secteurs qui peinent à recruter.
13:14 Et il y a des secteurs, des métiers, devrais-je dire, dans lesquels la main d'œuvre
13:18 non européenne, parce que je précise aussi, quand nous parlons de travailleurs étrangers,
13:22 nous parlons de travailleurs non européens. Les Européens ont une liberté
13:25 de circulation et de travail, où la main d'œuvre non européenne
13:28 est prépondérante et très importante. Je prends deux exemples.
13:32 Les commis de cuisine et les femmes et les hommes de ménage.
13:35 Plus souvent des femmes, nous le savons. Au niveau national, c'est 26% des emplois
13:39 qui sont occupés par des étrangers non européens. Alors que la moyenne
13:43 des emplois en France occupés par des non européens, c'est 3,5%.
13:46 Donc nous avons besoin de cette main d'œuvre et notre objectif,
13:49 c'est de permettre à des hommes et des femmes qui travaillent,
13:52 qui sont intérimés, d'être régularisés. C'est ce que nous pensons.
13:55 - En 23, c'était combien cette année écoulée ?
13:57 - En 23, il n'y avait pas la disposition qui a été adoptée.
14:00 - Vous avez régularisé combien de personnes ?
14:02 - Il y a ce qu'on appelle la circulaire valse. La circulaire valse permet
14:05 des régularisations par le travail, y compris dans des métiers
14:08 qui ne sont pas en tension. C'est 7 à 8 000 personnes par an.
14:11 Et là, nous sommes sur 8 à 10 000 de plus, parce que nous avons, nous devons,
14:14 quand je dis que nous devons, c'est une forme de devoir moral et de sécurité,
14:18 à la fois reconnaître des efforts d'intégration par ces hommes et ces femmes
14:21 qui travaillent bien souvent dans des métiers difficiles,
14:23 mais ils travaillent la langue. Et nous devons aussi apporter
14:27 de la sécurité aux employeurs, parce que souvent, les employeurs concernés
14:31 ne savent pas. Mais leurs travailleurs sont réguliers.
14:34 - Vous êtes un homme de gauche, normalement, je devine,
14:36 vous devriez préférer une augmentation du salaire de ces métiers sous tension
14:39 plutôt que d'aller chercher à l'extérieur des gens qui sont prêts
14:41 à le faire à bas de salaire.
14:42 - Nous n'allons pas chercher à l'extérieur, nous parlons de gens
14:44 qui travaillent déjà sur le territoire. Et l'un n'est pas incompatible
14:47 avec l'autre. J'ai parlé de commis de cuisine.
14:50 Le secteur HCR, hôtellerie, café, restaurant, est un des secteurs
14:53 qui a révisé sa convention collective sur les salaires de la manière
14:57 la plus importante depuis la crise du Covid, c'est 16% d'augmentation en moyenne.
15:00 Donc, ça n'est pas incompatible.
15:02 - Bien. On va marquer une pause. On va évidemment évoquer
15:05 le remaniement, ce que vous en savez, justement.
15:07 Et puis, on va parler aussi d'une autre polémique.
15:09 On a commencé cette émission par la polémique autour de la Cour des comptes.
15:12 Il y a une polémique sur le drapeau. Et vous étiez à l'hommage à Jacques Delors.
15:15 Vous nous direz comment vous avez vécu cela. À tout de suite.
15:19 - Notre invité ce dimanche, c'est le ministre du Travail Olivier Dussopt.
15:24 Nous allons évidemment, Monsieur le ministre, évoquer des sujets
15:27 importants de pouvoir d'achat, d'emploi, de chômage.
15:30 Vous êtes très attendu en cette nouvelle année sur ces thématiques.
15:33 Mais tout d'abord, avant-hier a eu lieu, et vous y étiez,
15:36 l'hommage aux Invalides à Jacques Delors.
15:39 Une image a retenu l'attention de certains, celle du drapeau européen
15:42 surplombant le drapeau français. Quel symbole faut-il y voir ?
15:46 Certains y ont vu une Europe supranationale qui domine les nations.
15:53 - C'est triste. Cela veut dire que jusque dans un moment de recueillement
15:57 et d'hommage à une des plus grandes figures de la vie politique française,
16:00 certains se prêtent à des polémiques et parfois même à une forme de complotisme
16:04 sur la disposition d'un drapeau ou d'un autre.
16:07 Jacques Delors, c'est d'abord une immense figure de la social-démocratie,
16:10 une immense figure de la politique française.
16:12 Et puis pendant dix ans, il a été président de la Commission européenne.
16:15 C'est lui qui a fait l'acte unique, le marché unique et l'Europe sociale
16:18 avec le sommet de Val-du-Chès en 1985.
16:21 C'est lui qui a accompagné l'intégration, la préintégration des pays d'Europe de l'Est
16:25 après la chute du mur de Berlin.
16:27 C'est lui qui a mené et préparé l'élargissement de l'Union européenne.
16:31 Et puis au-delà de son bilan et de sa carrière incroyable,
16:35 il fait partie d'un cercle extrêmement fermé, trois personnes,
16:39 avec de mémoire Jean Monnet, Helmut Kohl et lui-même,
16:42 à être citoyen d'honneur européen.
16:45 Et il n'y en a que trois.
16:46 Est-ce qu'on peut imaginer que la République française,
16:49 rendant hommage à un de ses plus grands serviteurs,
16:52 fasse l'impasse sur ce qui a fait l'essentiel de sa carrière ?
16:55 Non, il n'en est pas question.
16:56 Mais triste, dites-vous, que ce drapeau européen...
16:59 Non, triste que certains se prêtent à des petites polémiques et voient le mal partout.
17:03 Le mal partout, est-ce que c'est de dire que la souveraineté européenne
17:07 doit supplanter la souveraineté nationale ?
17:09 Ça n'est pas le cas.
17:10 L'adhésion à l'Union européenne, une démarche volontaire de la France...
17:14 Enfin, à ceux qui osent imaginer cela, d'abord ils se trompent,
17:17 mais au-delà de se tromper, qu'ils essaient de regarder,
17:21 mais pas longtemps, je ne leur demande pas de faire un cours d'histoire,
17:24 mais qu'ils se retournent.
17:25 Qu'aurions-nous fait sans l'Europe au moment de la crise Covid ?
17:28 Lorsque la Banque centrale européenne a,
17:29 j'étais ministre du budget, aux premières loges pour cela,
17:31 a racheté l'essentiel de notre dette.
17:33 Comment aurions-nous fait pour financer le plan de relance
17:35 si nous n'avions pas pu bénéficier de dizaines de milliards d'euros
17:38 de la part de l'Union européenne pour co-financer le plan de relance ?
17:40 Vous formulez la même question sur le thème de l'immigration.
17:42 Qu'aurions-nous fait si nous avions peut-être plus de marge de manœuvre
17:46 que celle que nous impose l'Europe ?
17:48 Ce n'est pas "qu'aurions-nous fait" dans ce cas-là.
17:50 C'est "que ferions-nous dans les temps qui viennent
17:52 si l'Union européenne, telle qu'elle fonctionne aujourd'hui,
17:54 n'avait pas voté, n'avait pas trouvé un accord,
17:57 parce que le vote définitif est prévu pour le mois de mars,
17:59 sur le pacte migratoire, notamment sur une meilleure protection des frontières,
18:02 une meilleure gestion des flux, et justement pour nous donner
18:05 les moyens juridiques de mieux contrôler les identités
18:08 et donc de mieux maîtriser les flux.
18:10 Ce pacte migratoire, qui a fait l'objet d'un accord en trilogue,
18:12 ce sont les termes européens, il sera soumis au vote du Parlement
18:15 au mois de mars, c'est un pacte qui renforce considérablement
18:19 plus encore que n'importe quelle loi nationale.
18:21 C'est un pacte de répartition des migrants, soyons objectifs.
18:23 C'est la conséquence de la gestion des flux.
18:25 Oui, mais de répartition des migrants dans les différents pays européens.
18:28 Et donc, soyons objectifs jusqu'au bout.
18:30 C'est ce que l'on propose depuis le début.
18:32 Les amis de Mme Le Pen, les amis de M. Orban,
18:34 les amis de M. Poutine au Parlement européen,
18:36 parce que ce pacte migratoire, il a déjà fait l'objet d'un vote au Parlement,
18:39 qui a déposé le Front National.
18:41 Et pas les amis de Mme Mélanie.
18:43 Peut-être parce qu'ils sont en première ligne.
18:45 Mais M. le ministre, est-ce que de votre point de vue,
18:47 plaider pour le primat du droit national sur le droit européen,
18:50 qui est quand même le fond de l'opposition à ce pas,
18:52 pour vous c'est une forme de complaisance pour le poutinisme ?
18:55 Non, c'est une forme de détricotage de ce qui fait la force de l'Europe.
18:58 Mais plaider du primat du droit national sur le droit européen,
19:00 c'est pour vous incompatible avec ce que doit devenir la France ?
19:02 Ça veut dire modifier la Constitution et sortir en grande partie de l'Union européenne.
19:06 Mais c'est un point de vue légitime, cela dit, pour vous ?
19:08 C'est un point de vue dans le débat, mais ce n'est pas le mien, ce n'est pas celui du gouvernement.
19:11 Vous venez de dire, Olivier Dussault, que les LR étaient pour l'inscription,
19:14 mais est-ce que pour vous, ça signifie sortir de l'Union européenne,
19:17 plutôt que d'inscrire cela dans la Constitution ?
19:19 Nous sommes plusieurs à avoir dit, lorsque le parti Les Républicains
19:23 a porté des propositions visant à supplanter le droit communautaire par le droit national,
19:29 à avoir dit que cela s'apparentait à une forme de Frexit.
19:31 Pourquoi ?
19:32 Parce que cela veut dire renoncer aux règles qui sont les règles communes de l'Union européenne.
19:35 Certains pays nordiques l'ont fait sans sortir.
19:37 De manière très marginale, pardonnez-moi.
19:39 Mais est-ce que cela ne témoigne pas d'une conception assez limitée de l'Europe ?
19:41 C'est-à-dire, si pour vous, la seule Europe possible, c'est celle du primat du droit européen sur le droit national,
19:45 est-ce que vous ne dites pas que c'est notre Europe ou pas d'Europe du tout ?
19:47 Non, c'est l'Europe, l'Europe pour la solidarité, l'Europe pour la meilleure protection,
19:51 l'Europe pour avoir plus de force.
19:53 Et je pense, et je pense que tout le monde peut le mettre au crédit du Président de la République,
19:57 que depuis son élection en 2017, la France a retrouvé toute sa place en Europe,
20:01 porte une vision de l'Europe qui est une vision de l'Europe souveraine,
20:04 avec une place très forte pour les États et avec la volonté d'une coopération.
20:07 Une Europe souveraine, donc une souveraineté européenne ?
20:09 Jouons sur les mots si vous voulez.
20:11 Ce sont vos mots, ce ne sont pas les miens.
20:13 L'Europe souveraine, c'est une Europe en capacité de se défendre
20:16 et de ne pas jouer à arme inégale avec les grandes régions du monde,
20:20 que ce soit les États-Unis ou le Bloc asiatique.
20:23 Vous êtes, je l'ai rappelé Olivier Dussopt, ministre du Travail,
20:26 ministre également du Plan Emploi et de l'Institution.
20:28 Est-ce que c'est votre dernière interview en tant que, justement, ministre du Travail ?
20:31 Ça vous fait sourire ?
20:32 Je vous vois détendu alors qu'on nous dit qu'il n'y a que fébrilité, anxiété et angoisse dans les couloirs des ministères.
20:37 Je souris parce que je me doutais que vous me poseriez cette question aujourd'hui.
20:40 Je suis prévisible, mais montre le revenu.
20:42 Non, vous l'êtes tous en cette période.
20:44 Mais les choses sont très simples,
20:46 quand on parle de remaniement, de remaniement potentiel ou envisagé.
20:49 Être ministre est un honneur, c'est une responsabilité.
20:52 Et j'ai l'honneur de l'être depuis que le président de la République l'a décidé en 2017.
20:56 Ça me permet de vous dire que vous êtes tout aussi prévisible avec cette langue de bois.
20:58 Et je le serai jusqu'à ce qu'il décidera.
21:01 Je ne le suis plus, c'est aussi simple que ça, ça vaut pour tout le monde.
21:04 Et dans l'attente, la seule chose qui compte c'est de travailler.
21:06 Alors, la seule chose qui compte c'est de travailler,
21:08 mais certains ministres comme Clément Beaune dans Le Parisien n'hésitent pas à dire qu'ils sont encore là, qu'ils sont utiles.
21:14 Comment vous avez vu justement cette initiative ?
21:17 Est-ce qu'aujourd'hui même, vous dites la même chose, je suis utile, j'ai encore des combats à mener, je voudrais rester ?
21:22 Vous savez, moi j'ai de la chance parce que la politique, quand on exerce la responsabilité au niveau, c'est une vraie chance.
21:28 J'en fais depuis longtemps. J'ai été élu 4 fois député, j'ai été maire de ma ville pendant 10 ans.
21:32 Et aujourd'hui, je suis membre du gouvernement depuis 6 ans.
21:35 J'ai porté des réformes auxquelles je crois importantes, celle de la fonction publique en 2019.
21:39 Puis dans la dernière année, sous l'autorité de la première ministre, nous avons porté des textes qui n'étaient pas faciles.
21:44 La réforme de l'assurance chômage, les retraites, l'immigration qu'on a évoquée, la réforme du RSA.
21:48 Quel beau plaidoyer pour rester.
21:50 Non, nous l'avons fait. Ce que je veux dire, c'est que nous l'avons fait.
21:52 Et tous ceux qui nous disaient, début 2023, que ça serait une année d'inaction, une année de blocage, en sont pour leurs frais puisque nous avons avancé.
21:59 Et donc, continuons.
22:01 Est-ce que vous n'avez pas le sentiment ?
22:03 J'ai vu un certain nombre d'expressions disant "il y a des combats à mener".
22:08 Je fais de la politique depuis 20 ans, je la fais parce que je mène des combats.
22:12 Mes combats en politique, c'est l'égalité des chances, c'est le refus de l'assignation à résidence.
22:16 Est-ce qu'il faut les mener au sein du gouvernement ou à l'extérieur ?
22:18 Ça se mène partout.
22:20 C'est peut-être la réponse. C'est peut-être la vôtre.
22:22 C'est la question que je vais vous poser.
22:24 Vous avez fait le commentaire à ma place.
22:26 Est-ce qu'il est plus facile de porter vos combats au sein du gouvernement qu'à l'extérieur ?
22:29 On est utile à chaque moment.
22:31 Et en matière de composition du gouvernement, d'abord, permettez-moi de rappeler, et vous allez me dire que c'est facile,
22:37 que la Constitution, dans son article 8, dit que c'est une prérogative qui revient au président de la République,
22:41 qui nomme le Premier ministre et ensuite les ministres.
22:43 Et c'est le président de la République qui décide de tout cela.
22:46 Je ne suis ni dans le TRC, ni dans le jeu des pronostics.
22:48 Tout le monde doit être à sa tâche.
22:50 On a des pronostics à vous soumettre.
22:52 Une courte pause avec Nicolas Barret et Mathieu Bocoté,
22:54 parce qu'il y a évidemment vous, il y a les autres ministres,
22:56 il y a la Première ministre, il y a ce qui intéresse les Français.
22:58 Romanimont, plutôt redressement.
23:00 Quel changement de cas ? Pas tout de suite.
23:04 Et nous sommes en compagnie ce dimanche du ministre du Travail, Olivier Dussopt.
23:08 Vous êtes aussi, Olivier Dussopt, un ministre venu de la gauche,
23:10 cette gauche dont se prévaut également, on vient d'en parler, Clément Beaune,
23:14 cette telle gauche qui a souffert d'indigestion de couleuvre après la loi Immigration et le vote RN.
23:18 Clément Beaune a menacé, semble-t-il, de partir.
23:22 Aurélien Rousseau est parti. Est-ce que pour vous, la digestion s'est bien passée ?
23:27 D'abord, oui, parce que je suis coauteur avec Gérald Darmanin de ce projet de loi.
23:30 Et par ailleurs, je considère que quand on est à gauche, on est aussi, d'une certaine manière,
23:34 dans la filiation des Lumières. Les Lumières, c'est aussi l'État-nation.
23:38 Une nation protège ses frontières tout en travaillant son intégration.
23:41 Donc je n'ai pas de difficultés. Je sais qu'un certain nombre de parlementaires,
23:44 notamment de la majorité, ont eu plus de difficultés. Pourquoi ?
23:47 Tous les parlementaires de la majorité, tous, sans exception, soutenaient le texte du gouvernement
23:52 tel que nous l'avons présenté avec Gérald Darmanin.
23:54 Et en décembre, après que le débat a été saboté à l'Assemblée nationale,
23:58 après que la commission mixte et paritaire a trouvé un arrangement et un compromis
24:03 entre les différentes forces politiques, il a été demandé aux députés de voter sur un texte
24:07 qui n'était plus vraiment le texte du gouvernement, mais un texte de compromis.
24:09 Donc c'est normal que ça puisse susciter des réactions et des interrogations.
24:13 Et je pense en particulier à des parlementaires qui, venant de la gauche,
24:16 mais pas seulement, ont pu avoir quelques interrogations et qui se sont dit
24:20 « la majorité doit être unie, je vote le texte et… »
24:23 Et vous comprenez que des ministres qui manifestent peut-être à haute voix
24:29 auprès du président ou de la première ministre, leurs doutes, voire davantage,
24:33 soient écartés à l'aune du remaniement ?
24:35 Mais d'abord, ce n'est pas moi qui décide du remaniement, c'est le président de la République.
24:39 Vous étiez au conseil des ministres, vous avez vu ce qu'est passé Aurélien Rousseau,
24:43 vous avez pu sentir les crispations et les tensions.
24:45 Chacun est libre de son expression et de son action.
24:47 Ce que je dis, c'est que ce projet de loi que nous avons porté,
24:50 qui à la fin a fait l'objet d'un compromis, et comme tout compromis,
24:53 il peut y avoir certaines imperfections, et nous verrons d'ailleurs la décision du Conseil constitutionnel,
24:57 c'est un projet de loi qui, à mes yeux, a préservé l'essentiel.
24:59 L'essentiel, c'était de renforcer la capacité de l'État à faire appliquer ses décisions,
25:03 nous en avons parlé avant, et d'avancer sur l'intégration par le travail.
25:06 Pourquoi changer Elisabeth Borne ?
25:08 Vous parlez de ?
25:10 Si tout va bien.
25:11 Je souris à nouveau parce que…
25:12 Pourquoi ?
25:13 Écoutez, vous nous dites depuis tout à l'heure que la migration s'est bien passée.
25:17 Tout à l'heure, je vous disais que j'étais sûr que vous alliez me parler de remaniement,
25:20 ce matin, je ne suis pas déçu.
25:21 Que tout s'est passé sous la bonne autorité de Mme Borne.
25:23 Je le répète, Elisabeth Borne est une première ministre très courageuse,
25:26 et je le disais juste avant la pause, au cours des derniers mois,
25:31 j'ai porté, sous son autorité, la réforme de l'assurance chômage en décembre 2022,
25:36 la réforme des retraites, la réforme de l'immigration pour la partie travail,
25:39 la réforme de France Travail, et j'ai pu, au quotidien,
25:44 mesurer à la fois son abnégation et son sens de l'État.
25:46 Tout le reste, tout le reste, ce qui relève des commentaires, des supputations sur le remaniement,
25:51 toute décision ne relève que du président de la République,
25:53 et je l'ai dit, je ne suis pas là pour jouer au tiercé ou au premier ministre.
25:56 Donc vous la soutenez ?
25:57 La première ministre est au travail, nous sommes au travail,
26:00 et tous les ministres soutiennent la première ministre.
26:02 Vous êtes sûrs, tous ?
26:03 Nous sommes tous, nous sommes une équipe,
26:06 et il y a un principe qui s'appelle la solidarité gouvernementale.
26:09 Est-ce que vous n'avez pas quand même le sentiment que l'aile gauche de ce gouvernement
26:13 est plus menacée, que ce soit Clément Beaune, que ce soit la ministre de la Culture,
26:17 ou la première ministre qui vient de la gauche comme vous ?
26:20 Je ne crois pas, et là aussi on retombe dans le champ des supputations.
26:23 Mais à vous entendre, une première ministre aussi soutenue, aussi résolue,
26:27 avec un cap aussi ferme, ce serait terrible de s'en priver, non ?
26:30 Le cap, il est fixé par le président de la République, vous le savez,
26:32 il a fait à l'occasion de ses voeux.
26:33 Ben non, justement, quel est-il ?
26:35 Nous y reviendrons quand nous allons parler d'emploi, je l'espère.
26:38 Je reviens sur la première ministre en l'instant, peut-être.
26:40 À vous entendre, ce serait une erreur de se priver de cette figure.
26:44 D'abord, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit.
26:46 J'avais compris ça, vous me pardonnez.
26:47 J'ai dit que toute décision en la matière revient au président de la République.
26:50 J'ai dit aussi combien Elisabeth Borne travaille avec courage et abnégation
26:54 pour propoter des réformes qui n'ont pas été faciles.
26:56 Je peux en témoigner très directement.
26:57 Le nom de Richard Ferrand, très proche du président, s'éloigne désormais.
27:00 Emmanuel Macron a-t-il le moyen de surprendre, alors que deux noms sont cités,
27:03 deux noms que vous connaissez bien.
27:05 Et là, peut-être que vous pouvez nous en parler, quel que soit leur avenir politique immédiat.
27:09 On a le président de Normandie, un marcheur historique, peu connu, il est vrai, du grand public.
27:14 Et Sébastien Lecornu, actuel ministre des Armées.
27:18 Deux amis et deux hommes de grande qualité.
27:20 Et pourtant, vous avez voulu prendre, semble-t-il, le poste,
27:23 peut-être sera-t-il vacant, du ministre des Armées.
27:25 J'ai lu la presse, comme vous.
27:27 Spéculation, suppétation et rumeur.
27:29 Ce qui n'est pas de l'ordre de la rumeur, c'est une épée de Damoclès judiciaire sur votre tête, Olivier Dussopt,
27:34 puisque vous attendez votre jugement, qui sera rendu le 17 janvier,
27:37 rappelant que le ministère public a requis 10 mois de prison, avec sursis,
27:41 contre l'ex-maire d'Anneau-Nez que vous êtes,
27:43 pour des faits présumés de favoritisme datant d'il y a longtemps, 2009.
27:47 Est-ce que ce jugement peut être un frein pour votre parcours ?
27:50 D'abord, vous l'avez rappelé, c'est un dossier qui concerne une seule chose,
27:54 un marché public de 2009.
27:55 Lorsque j'ai créé une régie publique de l'eau, j'ai baissé le prix de l'eau des habitants d'Anneau-Nez de 25%,
28:00 et nous avons eu recours à la sous-traitance.
28:02 Le parquet considère qu'il pourrait y avoir eu une rupture d'égalité, ce que je conteste.
28:06 Tous les autres points avaient été classés sans suite par le parquet.
28:09 Le parquet a lui-même dit qu'il n'y avait aucune forme d'enrichissement personnel ou quoi que ce soit.
28:13 J'ai contesté et répondu à l'ensemble des questions.
28:16 Mon avocat a demandé la relaxe et j'attends le verdict et le délibéré.
28:20 Nous sommes dans une période de délibérés, je n'ai pas commenté plus que cela.
28:23 On connaît l'attachement du président à la présomption d'innocence.
28:28 Il l'a même prouvé dans l'affaire Gérard Depardieu, avec une avalanche de critiques.
28:32 On suppose que si le remaniement devait avoir lieu avant votre jugement,
28:36 il n'y a pas de raison de vous faire sortir de l'équipe gouvernementale,
28:40 puisque la présomption d'innocence s'applique également à vous.
28:43 Je crois qu'elle s'applique à tout le monde.
28:45 Donc logiquement, le président vous conserve sa confiance.
28:48 Ce qui relève des échanges que j'ai avec le président ne concerne que nous.
28:52 C'est un principe de fonctionnement pour ce qui me concerne.
28:55 Je l'ai dit, je n'ai pas d'autres commentaires à faire.
28:57 Il suffit d'attendre le délibéré et de respecter le temps du délibéré du tribunal.
29:00 En un mot, votre état d'esprit, donc pas de fébrilité, pas d'anchoise, tout va bien.
29:04 On est au travail. L'équipe au travail.
29:07 Si j'étais aussi fébrile que vous le craigniez, je n'en serais pas venu ce matin, tout simplement.
29:09 J'ai dit tout à l'heure, dans le lancement de cette émission,
29:11 que les Français attendent davantage qu'un remaniement, un redressement.
29:14 Je crois qu'ils attendent de l'action, effectivement.
29:16 Vous serez demain dans la Creuse, sur le terrain.
29:18 On voit ce qui se passe aussi pour des régions qui sont extrêmement,
29:21 ou durement frappées, évidemment, par les intempéries.
29:25 Je suppose qu'on vous parle peu du remaniement sur le terrain.
29:27 Exactement. Et d'ailleurs, vous dites que demain, je vais dans la Creuse.
29:30 Pourquoi est-ce que je vais dans la Creuse ?
29:31 Je vais dans la Creuse parce que la Creuse fait partie des départements
29:34 dans lesquels nous expérimentons depuis plusieurs mois
29:36 le nouvel accompagnement des allocataires du RSA.
29:38 Et dans la Creuse, il y a un peu plus de 3000 allocataires du RSA.
29:41 C'est un département qui, d'un point de vue démographique,
29:44 est considéré comme un petit département,
29:46 puisque c'est un des départements les moins peuplés.
29:49 Et sur ces 3000 allocataires du RSA, grâce à l'expérimentation,
29:52 nous en avons déjà intégré 1300 dans le nouveau parcours.
29:54 Quels sont ces nouveaux parcours ?
29:56 Je m'envoie à cet engagement d'avoir 15 heures d'activité,
29:59 d'insertion de formation par semaine.
30:01 C'est d'abord un diagnostic, un accompagnement à deux voies,
30:04 à la fois les travailleurs sociaux du département,
30:06 mais aussi les conseillers en insertion professionnelle de Pôle emploi,
30:09 qui est devenu France Ravail depuis le 1er janvier.
30:11 C'est le fruit de la réforme que nous avons portée.
30:13 C'est faire en sorte de donner accès à des formations,
30:16 parfois de lever des freins, passer le permis, avoir un logement,
30:19 prendre en charge des questions qui peuvent être des questions de santé,
30:22 pour accompagner les plus fragiles.
30:24 Je crois que pour atteindre le plein emploi,
30:26 pour continuer à faire baisser le chômage,
30:28 nous devons aider ceux qui en sont les plus éloignés.
30:30 Alors comment ? Parce qu'Olivier Dussopt,
30:32 aussi vous faites l'objet de critiques.
30:34 Depuis le 1er janvier, les précaires en CDD ou en intérim,
30:37 qui refusent à deux reprises, c'est précis,
30:40 sur un an de signer le CDI que leur propose leur employeur en fin de mission,
30:44 pourront donc être privés, tout bonnement, tout simplement,
30:47 si je puis dire, d'allocations au chômage.
30:49 La gauche dénonce votre action, la CGT se prépare à l'attaquer
30:52 devant le Conseil d'État. Qu'est-ce que vous leur répondez ?
30:55 Je leur réponds que, notamment la gauche, très souvent,
30:57 ils ont abandonné le combat face au chômage.
30:59 La mesure que vous évoquez est une mesure qui a été votée
31:02 à la fin de l'année 2023 par le Sénat et l'Assemblée nationale
31:05 dans le cadre de la réforme de l'assurance chômage.
31:07 Cette mesure, elle dit que lorsque vous êtes en CDD
31:10 ou sur un contrat d'intérim long, et qu'à la fin de ce CDD,
31:13 votre employeur vous propose de rester en CDI,
31:16 à condition que le CDI soit exactement aux mêmes conditions.
31:19 Il est évident que si vous proposez un CDI moins payé,
31:22 à 50 km ou dans des conditions totalement différentes,
31:25 ça n'a rien à voir. Mais si dans la même année civile,
31:28 à deux reprises, vous dites "le CDI, c'est pas pour moi,
31:31 et le CDD, je l'arrête là et au revoir",
31:34 nous considérons que ça part en forme de démission.
31:37 Donc, c'est nié les allocations au chômage ?
31:39 Non, c'est décalage entre le moment où vous arrêtez
31:41 et le moment où vous les percevez.
31:43 Ça s'inscrit dans la même ligne que ce que nous avons fait
31:45 sur l'abandon de poste. Nous avions une explosion
31:47 de l'abandon de poste, nous avons écrit dans la loi,
31:49 et c'est valable, et c'est en application depuis mi-avril 2023,
31:52 que lorsque vous faites un abandon de poste,
31:54 sauf à ce que vous soyez en danger, évidemment,
31:56 on a prévu des cordes de rappel, mais si vous faites
31:58 un abandon de poste, vous êtes considéré comme démissionnaire,
32:00 et donc il y a au minimum quatre mois entre l'abandon de poste
32:02 et la perception de la première allocation.
32:04 Vous disiez que vous visez toujours le plein emploi.
32:07 On ne voit pas très bien comment on peut atteindre cet objectif,
32:10 étant donné les perspectives de croissance.
32:12 Vous avez vu que l'INSEE prévoit 0,2 % de croissance
32:15 au premier trimestre, au deuxième également.
32:17 Comment est-ce qu'on peut atteindre le plein emploi
32:19 avec une croissance aussi faible ?
32:20 Raison de plus pour continuer à pousser.
32:22 Oui, mais pardonnez-moi, est-ce que ce n'est pas au détriment
32:24 des plus fragiles ? Est-ce que votre objectif, justement,
32:26 de plein emploi n'est pas en train de se faire sur le dos
32:28 des travailleurs les plus fragiles ?
32:29 Au contraire.
32:30 Vous reprochez à la gauche.
32:31 Oui, mais quel regard ce que nous faisons ?
32:33 Justement.
32:34 Quel regard ? Non mais, pardon, je vais l'illustrer,
32:36 parce que parfois les faux procès sont fatigants.
32:38 En 2018, ça fait cinq ans, la majorité actuelle,
32:41 qui était déjà en responsabilité, a mis en place
32:43 le plan d'investissement dans les compétences.
32:45 C'est un plan qui permet, en partenariat avec les régions,
32:48 de financer des formations qualifiantes pour des métiers
32:50 en tension, pour des métiers de la transition écologique
32:52 ou numérique, des demandeurs d'emploi.
32:55 Et aujourd'hui, je renouvelle avec les régions,
32:57 nous sommes en phase de négociation, ce plan d'investissement
32:59 dans les compétences.
33:00 L'État met un milliard d'euros par an sur la table
33:02 pour financer la formation des demandeurs d'emploi.
33:04 Et je change les choses.
33:06 Quand je dis que je les change, c'est pour élargir
33:08 la possibilité de formation.
33:09 Qu'est-ce que je vois depuis que je suis...
33:10 D'accord.
33:11 - C'est pas la carotte et le bâton. - Pardonnez-moi, monsieur le ministre.
33:13 C'est exactement ça.
33:14 Mais quelle est la meilleure façon de lutter contre la pauvreté,
33:17 de donner de la dignité et de donner du pouvoir d'achat ?
33:19 C'est le travail et c'est l'emploi.
33:21 Et donc, je dis, par exemple, dans ce plan d'investissement
33:23 dans les compétences, qu'il faut changer les critères.
33:25 Jusqu'à présent, pardon, c'est un peu technique,
33:27 mais jusqu'à présent, pour bénéficier de ce financement,
33:29 il fallait, un, être demandeur d'emploi,
33:31 et deux, avoir une formation initiale inférieure au bac.
33:34 Moi, ce que je dis, c'est que quand on a moins de 26 ans
33:36 et qu'on est demandeur d'emploi, on peut être aidé pour la formation
33:38 si on a une formation inférieure au bac, plus deux.
33:40 Pourquoi ? Parce qu'il y a trop de jeunes qui échouent en première année.
33:43 Je dis aussi qu'on supprime toutes les conditions de formation initiale
33:46 pour les allocataires du RSA, les personnes en situation de handicap.
33:49 Mais l'accès à la formation permet le retour à l'emploi.
33:52 Mais permettez-moi, monsieur, sur le principe derrière ça,
33:53 c'est une politique, on pourrait dire, inspirée de ce qui se passait
33:55 en Amérique du Nord dans les années 90, c'est-à-dire le "workfare".
33:58 Si vous refusez tel contrat, finalement, vous n'aurez plus droit aux aides de l'État.
34:02 Est-ce que vous vous inspirez finalement de ces modèles ?
34:04 Non, parce qu'il n'y a pas de refus de contrat.
34:07 Vous refusez de prolonger le contrat que vous avez déjà en format CDI ?
34:10 D'abord, on va regarder les choses telles qu'elles se passent.
34:13 Si vous êtes employeur, que vous avez un employé qui est en CDD
34:16 et que cet employé vous démontre de manière assez caractérisée
34:19 qu'il n'a pas du tout envie de travailler avec vous,
34:20 est-ce que vous allez lui proposer de continuer ? Pas forcément.
34:23 Par contre, si vous êtes employeur, que vous galérez à recruter
34:27 depuis des années et des années, que vous proposez des conditions
34:30 de rémunération, des conditions de travail qui sont très correctes,
34:32 que vous proposez des CDI, vous heurtez en permanence à des refus de CDI.
34:36 Il est normal qu'on ait des règles plus incitatives.
34:38 Quelle est la philosophie de la règle en matière d'assurance chômage
34:41 pour le gouvernement ? C'est de dire que lorsque les choses vont mal,
34:44 il faut qu'on soit plus protecteur, mais que les choses vont bien
34:46 en termes d'emploi, il faut qu'on soit plus incitatif.
34:49 Et je rebondis sur ce que disait Nicolas Barret tout à l'heure.
34:51 Les chiffres, je les vois comme vous. Il y a des inquiétudes,
34:54 il y a des incertitudes, et dans le même temps, il y a des choses
34:56 qui sont un peu paradoxales. Les derniers chiffres dont nous disposons,
34:59 non pas en termes de prévision, mais en termes de constat,
35:02 ce qui est toujours plus fiable que les prévisions, c'est le 3e trimestre 2023.
35:05 3e trimestre 2023, on a un taux de chômage qui augmente de 0,2 point.
35:09 On pourrait se dire que c'est catastrophique, c'est terrible,
35:12 et oublier qu'on l'a fait baisser de plus de 2 points depuis 2017.
35:15 Par contre, en même temps que le taux de chômage augmente de 0,2 point,
35:19 l'économie française a créé 36 000 emploi net, dont 12 000 dans l'industrie,
35:23 ce qui est un des signes de la réindustrialisation.
35:25 Ça signifie que la population infime va augmenter plus vite que le nombre d'emplois.
35:28 Vous pensez que les Français perçoivent ce jeu de vastes communiquants, de statistiques,
35:33 comme le sentiment de...
35:35 La statistique est toujours difficile à expliquer, mais c'est quand même le meilleur indicateur
35:38 de ce que nous faisons.
35:39 Et pour la suite, la Banque de France voit le chômage augmenter encore légèrement
35:42 tout au long de l'année 2024, pour atteindre 7,8%.
35:44 Eh bien, ne cédons pas à la fatalité. Continuons à réformer, continuons à pousser,
35:47 continuons à soutenir l'activité économique.
35:49 Le président de la République, vendredi après-midi, devant la Confédération des Boulangers,
35:52 pour la tradition de la galette, a répété, et il l'avait fait au moment des voeux,
35:56 son engagement d'un travail de simplification de la vie des entreprises,
35:59 et notamment des plus petites.
36:00 Parce qu'à chaque fois qu'on peut alléger des contraintes, qu'on peut faciliter des choses
36:04 qui sont très complexes d'un point de vue administratif, on libère du temps,
36:07 on libère d'énergie.
36:08 Vous allez nous dire comment, dans quelques instants, peut-être un mot sur...
36:12 Pardonnez-moi cette transition, quelqu'un qui n'a pas de problème d'emploi et de chômage,
36:17 mais malgré tout, il a fait l'objet d'une polémique.
36:19 C'est Frédéric Arnault, il est le fils de Bernard Arnault.
36:22 On a appris ces derniers jours qu'il prenait la tête de la division montre de LVMH.
36:28 Rappelons qu'il a fait polytechnique, entre autres, dans son parcours.
36:32 Et voyez cette réaction de Guillaume Meurice,
36:35 "Quand l'ascenseur social part de ta chambre et arrive dans le bureau de ton papa,
36:39 que pense le ministre du Travail ?"
36:41 Justement, et là, on parle d'un grand floron français.
36:45 D'abord, c'est un grand floron français, c'est un immense groupe qui crée beaucoup d'emplois
36:48 et qui crée de la richesse.
36:49 C'est toujours bien pour un pays de pouvoir compter sur ses industries.
36:52 M. Arnault fait le choix de nommer son fils,
36:55 comme d'autres chefs d'entreprise nomment aussi leur fils pour leur succéder
36:57 ou prendre des responsabilités.
36:59 Évidemment, quand on a la chance de naître, de grandir dans une famille particulièrement favorisée,
37:05 et c'est un euphémisme, les choses peuvent sembler plus faciles.
37:07 Mais je note aussi que M. Frédéric Arnault, que je ne connais pas par ailleurs,
37:10 vous l'avez dit, est diplômé de polytechnique,
37:12 et on n'entre pas à polytechnique comme ça, c'est un concours.
37:14 Il a déjà une expérience professionnelle,
37:16 et je trouve que celles et ceux qui se répandent en critique pour nourrir je ne sais quelle polémique
37:22 n'ont que rarement le niveau de formation et d'expertise qu'il doit avoir.
37:26 Une courte pause, et on se retrouve sur ce sujet d'importance,
37:28 chômage, emploi, travail, choc démographique également, Olivier Dussopt.
37:33 On va en parler pour les prochaines années.
37:35 Une courte pause sur Europe 1 et CNews.
37:37 L'invité de ce grand rendez-vous Europe 1 et CNews,
37:43 le ministre du Travail Olivier Dussopt.
37:45 Nous parlons d'emploi, évidemment, de travail, mais aussi de perspectives difficiles.
37:50 À l'instant, je reçois, Olivier Dussopt, quelques réactions aussi de chefs d'entreprise.
37:54 Souvent ce sont des PME et des TPE qui nous invitent à nous apesantir
37:59 sur une conjoncture dégradée, disent-ils.
38:01 Inflation, baisse de la consommation, carnet de commandes moins rempli,
38:05 disent-ils, ralentissement de l'économie.
38:07 Est-ce que l'industrie va pouvoir continuer à embaucher comme ces dernières années ?
38:13 Comme ces dernières années, ces derniers trimestres, je l'ai dit il y a un instant,
38:16 le troisième trimestre 2023, dernier pour lequel on a des chiffres,
38:19 ce sont encore des créations d'emplois nettes,
38:21 ce sont bien des créations nettes dans toute l'économie
38:24 et assez concentrées dans l'industrie.
38:26 C'est une bonne nouvelle, ça participe au réarmement industriel
38:29 et à la réindustrialisation du pays.
38:31 Mais personne n'ignore, personne n'éduque des signaux que l'on peut avoir.
38:36 L'inflation est une mauvaise nouvelle pour l'économie, nous le savons,
38:40 il y a un contexte géopolitique.
38:42 Et est-ce que ça signifie qu'il faut baisser les bras et dire c'est fini,
38:46 on ne pourra rien faire et la malédiction va s'abattre sur nous ?
38:49 Non, il faut continuer.
38:51 Les réformes que j'ai évoquées, celles de l'assurance chômage,
38:54 celles des retraites, celles de l'accompagnement des allocataires du RSA…
38:57 Des retraites, elle a un fusée déjà ? Il y a déjà des conséquences ?
39:00 Vous savez, la réforme des retraites, on en a beaucoup parlé il y a quelques mois,
39:03 aujourd'hui, à deux décrets près, tous les décrets d'application sont publiés.
39:08 Vous avez pu constater, parce qu'il y a eu quelques reportages,
39:11 quelques études faites cette semaine, que les caisses nationales d'assurance-vieillesse,
39:15 les caisses de retraite tiennent le coup, qu'il n'y a pas d'augmentation
39:18 des délais de traitement et que les choses se passent bien.
39:21 Et c'est tant mieux. C'est tant mieux parce que je sais très bien
39:24 que cette réforme n'était pas une réforme très populaire,
39:26 je le dis là aussi en euphémisme.
39:28 Mais je pense que même lorsqu'une réforme n'est pas soutenue,
39:32 même lorsque vous êtes confronté à une augmentation de votre âge de départ
39:35 et que vous n'en êtes pas véritablement heureux, il vaut toujours mieux
39:38 que ça se passe bien et que ça ne soit pas le bazar administratif.
39:40 Donc ça prend effet. Et ça prend effet, ça se traduira par une augmentation
39:43 du taux d'emploi des seniors. La réforme du RSA, ça va permettre
39:46 de mieux accompagner vers l'emploi les allocataires du RSA.
39:49 Dans la loi sur le plein emploi qui a été adoptée et publiée au mois de décembre,
39:53 nous facilitons de manière très importante, en termes de simplification,
39:57 l'accès à l'emploi des personnes en situation de handicap.
39:59 Vous savez ce que nous faisons pour les personnes en situation de handicap
40:02 qui cherchent un emploi ? On change la donne.
40:04 C'est presque culturel, mais il fallait l'écrire dans la loi.
40:07 On dit, alors ça va vous paraître absolument banal,
40:10 mais on dit qu'un demandeur d'emploi en situation de handicap,
40:13 c'est d'abord un demandeur d'emploi et qu'il doit être accompagné
40:15 par le service public de l'emploi. Alors qu'aujourd'hui...
40:17 Mais là, ça suppose un changement de logistique.
40:19 Alors qu'aujourd'hui, il fallait demander la reconnaissance
40:21 de qualité de travail handicapé, la fameuse RQTH, sur laquelle
40:24 on écrivait que vous étiez autorisé à travailler en milieu ordinaire,
40:27 comme si c'était un privilège. On change ça et on donne accès
40:31 à plus de droits. Je prends un autre exemple,
40:33 pardon ces techniques, mais figurez-vous que si vous êtes reconnu
40:36 comme invalide par la Sécurité sociale et que vous allez toquer
40:40 à la porte d'une entreprise adaptée dont l'objectif est d'accompagner
40:43 des personnes en situation de handicap, et bien si vous n'êtes pas passé
40:46 par la demande de reconnaissance de qualité de travail handicapé
40:49 par la maison départementale du handicap, l'entreprise adaptée vous dit
40:51 que ça n'est pas possible. On a écrit dans la loi que lorsque vous êtes
40:54 invalide et reconnu comme tel par la Sécurité sociale, en termes
40:57 d'ex-à-l'emploi, vous bénéficiez des mêmes droits que quelqu'un
40:59 avec une RQTH. Ça paraît simple...
41:01 - Mais je vous avoue que ça ne vous paraît pas être la normalité
41:03 que ce soit maintenant comme ça. C'est tellement kafkaïen...
41:05 - Eh bien nous le faisons. Et c'est parce que nous le faisons
41:07 que ça va faciliter le retour à l'emploi et nous permettre d'aller plus vite.
41:10 - Vous avez souvent évoqué le choc démographique, que vous estimez
41:13 être l'un des défis les plus importants actuels et à venir.
41:17 Est-ce que vous partagez le point de vue par exemple du président du MEDEF,
41:20 Patrick Martin, qui affirme que l'économie aura massivement besoin
41:25 d'une main-d'oeuvre étrangère dans les années à venir et donc d'immigration ?
41:29 - C'est déjà le cas dans certains domaines. J'ai dit tout à l'heure
41:31 que certains métiers, les comités de cuisine, les agents d'entretien,
41:34 étaient occupés à plus de 25% par des étrangers non-européens,
41:37 qu'en Ile-de-France c'est parfois beaucoup plus que ces 25%.
41:41 Mais au-delà de la remarque...
41:43 - Là il parle de millions...
41:45 - Oui, mais au-delà de ce qu'il dit...
41:46 - Il parle de raison démographique, donc il y a vraiment...
41:48 - C'est à ça que je veux venir.
41:50 - Un déficit de main-d'oeuvre qui a l'air certain.
41:52 - C'est à ça que je veux venir et c'est un enjeu qui n'est pas un enjeu français,
41:55 pas seulement français, mais un enjeu européen.
41:57 J'étais en Allemagne pour un sommet social organisé par mon homologue,
42:00 ministre du Travail allemand.
42:02 Et les chefs d'entreprise que j'ai rencontrés à l'occasion de ce déplacement
42:05 me disaient que l'Allemagne va connaître dans les 3, 4, 5 ans qui viennent,
42:09 des départs à la retraite à hauteur de 1,7 million de départs par an.
42:12 La France c'est 800 000 et en Allemagne il n'y a pas deux fois plus d'Allemands
42:15 que de Français.
42:17 Ce que je retiens de mon expérience au budget,
42:19 parce que les comptes publics sont souvent un bon indicateur
42:21 de la capacité d'une nation à rester souveraine,
42:24 comme de ce que je vois au ministère du Travail,
42:26 c'est que souvent on sous-estime ce choc démographique.
42:29 Dans les prévisions, juste d'une phrase...
42:31 - L'action c'est pour le combler ?
42:33 - Non, d'une phrase et je réponds très précisément.
42:37 En 2050 on estime qu'il y aura un actif pour un retraité.
42:41 Ça signifie qu'il faudra qu'on invente de nouvelles ressources
42:43 pour nos systèmes de protection sociale.
42:45 Un système où chaque salarié, chaque actif,
42:47 paie des cotisations à hauteur d'une retraite mensuelle.
42:50 Donc il nous faudra touer d'autres ressources.
42:52 Quelle est la bonne solution avant d'avoir recours
42:55 à de nouvelles formes de migration et de nouvelles arrivées ?
42:59 - Avant, c'est-à-dire c'est prévu ?
43:00 - Non, non, c'est pas prévu mais c'est en ordre de priorité dans la réponse.
43:04 C'est d'accompagner ceux qui ne sont pas sur le marché de l'emploi.
43:06 - Oui mais ça suffira pas.
43:07 - D'accord.
43:08 - Là nous faisons un choc démographique mais en fait il y a deux possibilités.
43:12 - Nous avons 5 millions de personnes qui sont...
43:15 - Une politique nataliste ou les deux.
43:17 - Ou les deux et nous avons une autre voie.
43:19 - Donc vous seriez favorable aux deux.
43:20 - Nous avons une autre voie.
43:21 C'est que nous avons plus de 5 millions de personnes.
43:23 Malgré ce que nous avons fait, malgré les 2 millions d'emplois créés,
43:25 nous avons 5 millions de personnes qui sont sans emploi.
43:27 - Mais les précédents gouvernements n'y sont pas...
43:29 Tout le monde essaye de le faire.
43:30 - Sauf que les précédents gouvernements n'ont jamais fait
43:32 l'effort de formation qu'on fait pour les demandeurs d'emploi.
43:33 Jamais.
43:34 - Vous êtes le premier à penser qu'il faut faire un effort pour la formation ?
43:37 - A ce niveau-là, trouvez-moi un autre gouvernement...
43:39 - Je ne sais pas. Vous êtes à l'île de gauche sous François Hollande.
43:41 Il y a eu des efforts qui ont été faits.
43:42 - Il n'y avait pas cet effort en matière de formation des demandeurs d'emploi.
43:44 Nous avons multiplié par 3 le nombre de demandeurs d'emploi formés chaque année.
43:47 - Vous voyez bien l'attention entre d'un côté le patronat qui dit
43:50 "il faut massivement de main-d'oeuvre étrangère"
43:52 et de l'autre côté le commun est mortel,
43:54 tous les sondages semblent le confirmer,
43:56 qui voudrait soit limiter significativement l'immigration ou même la stopper.
43:59 - Ça fait partie des enjeux, évidemment.
44:01 Mais je le répète, avant de dire "il nous faut une immigration massive",
44:05 ce qui n'est pas le cas, nous avons...
44:06 - C'est ce qu'il nous a dit, cela a dit.
44:07 Or l'économie aura massivement besoin de main-d'oeuvre étrangère, je cite.
44:10 - Mais Patrick Martin a le droit de dire cela.
44:12 C'est déjà le cas aujourd'hui dans certains métiers, je l'ai dit.
44:15 Et celles et ceux qui nous disent "pas d'immigration, immigration zéro",
44:18 il faut qu'ils m'expliquent comment on fait quand on a déjà 25% des commis de cuisine
44:21 et des femmes de ménage qui sont issues de l'immigration non européenne
44:24 pour fonctionner sans eux, et regarder aussi un peu les choses en face.
44:27 Mais la priorité des priorités, et c'est ce que nous faisons au quotidien,
44:30 c'est de faire en sorte que ceux qui ne travaillent pas et qui peuvent travailler
44:33 soient accompagnés, formés.
44:34 - Pour vous, la donnée qui revient d'un sondage à l'autre,
44:36 pour peu qu'on prenne au sérieux des sondages,
44:38 mais disons que, prenons-les au sérieux, autour de 60, 70, 80% des Français
44:41 qui veulent stopper ou limiter, c'est une donnée importante pour vous ?
44:44 - Mais bien évidemment, je lis tout cela.
44:46 - Vous les comprenez ?
44:47 - Cela fait partie des traits d'opinion que l'on voit ressortir
44:49 et qui peuvent être en contradiction avec certains besoins essentiels,
44:52 y compris à notre modèle économique.
44:54 Et c'est un enjeu qui est européen, je l'ai dit.
44:56 Moi, je vois les perspectives, je vois les projections démographiques,
45:00 je vois ce que nous disent les instituts statistiques,
45:03 disons pas de sondage, mais statistiques,
45:05 sur le rapport entre actifs et inactifs à horizon 2050.
45:08 Et je sais qu'il faudra que nous apportions des réponses.
45:10 Est-ce qu'aujourd'hui, je sais quelles sont les réponses précises ?
45:13 Si je savais, je le dirais et tout le monde serait très heureux.
45:16 Ce n'est pas le cas, je pense que personne ne l'a totalement.
45:18 - Mais l'exagération fera partie de la solution ?
45:20 - Peut-être, et c'est déjà le cas aujourd'hui en réalité.
45:23 - Olivier Dussopt, il nous reste quelques minutes pour conclure.
45:26 Est-ce que vous avez eu des nouvelles tout au long de cette émission ?
45:28 - Je n'ai pas mon téléphone sur moi.
45:30 - C'est la meilleure manière d'être tranquille, Marc-Ed.
45:33 - Non, non, c'est la troisième fois que je souris de ce sujet,
45:37 qui est un sujet important.
45:39 Vous savez, tout à l'heure, j'ai dit que je faisais de la politique depuis longtemps
45:43 et je suis membre du gouvernement depuis plusieurs années.
45:45 Et donc, je sais que dans ces situations-là,
45:48 tous ceux qui se prêtent au jeu des commentaires et des pronostics,
45:50 en général, ont tort.
45:51 - Laissons-le de côté.
45:52 Peut-être une question qui pourra intéresser nos téléspectateurs et nos auditeurs.
45:55 On sait que le président ne peut pas se représenter
45:57 et certains d'entre nous se demandent pourquoi.
45:59 Il ne saisit pas l'occasion pour renverser la table,
46:01 pour totalement surprendre, y compris dans le choix de son premier ministre,
46:05 vous qui le connaissez bien.
46:06 Est-ce qu'il est capable, de toutes les transgressions, y compris celles,
46:10 de changer totalement de cap et de tout faire, finalement,
46:13 pour que pas seulement l'histoire d'un homme reste, j'allais dire, inscrite,
46:16 mais surtout celle du pays ?
46:18 - C'est une décision qui lui appartient.
46:19 - Il en est capable ?
46:20 - C'est une décision qui lui appartient.
46:21 Et il est évidemment capable de changer beaucoup de choses
46:23 et de beaucoup surprendre.
46:24 - On peut tout changer pour que rien ne change à la fin.
46:26 - Il l'a déjà fait à plusieurs reprises.
46:28 Et je pense qu'il est beaucoup trop tôt,
46:31 vraiment beaucoup trop tôt pour parler de la trace
46:34 que laissera Emmanuel Macron dans l'histoire.
46:36 - Ça vous parle à trois ans et demi de la...
46:37 - Mais il y a trois ans de travail devant nous, il y a beaucoup à faire.
46:40 Par contre, il y a quelques éléments qui apparaissent déjà.
46:43 Et ce que je disais tout à l'heure sur la capacité
46:45 à retrouver l'économie française,
46:47 non seulement à créer de l'emploi,
46:48 deux millions en l'espace de six ans,
46:50 mais à créer de l'emploi dans l'industrie,
46:52 c'est quelque chose que personne n'aurait imaginé il y a sept ans.
46:54 - Il y a l'économie, il y a aussi l'histoire avec un grand H.
46:57 Est-ce qu'il faut, comme Premier ministre,
46:59 quelqu'un qui ne fasse pas de l'ombre aussi au président,
47:02 qui n'ait pas des velléités présidentielles ?
47:04 Est-ce que c'est comme ça que vous imaginez ?
47:06 Mais là, ne pensez pas au prochain remaniement,
47:08 répondez-moi en tant que responsable politique.
47:10 Est-ce que les qualités d'un Premier ministre,
47:11 c'est de ne pas faire de l'ombre au président,
47:13 dans la Ve République ?
47:15 - Les qualités d'un Premier ministre,
47:16 c'est de travailler en bonne harmonie
47:17 et de répondre aux attentes du président de la République.
47:18 C'est la septième question et c'est ma septième réponse, si d'entrée.
47:20 - Bon, ce sera peut-être la dernière,
47:22 sauf si Mathieu a encore une question.
47:23 - En ce moment, sous le signe de l'optimisme,
47:24 un pays qui est profondément divisé, la France, aujourd'hui,
47:26 d'un camp qui se reconnaît en Marine Le Pen,
47:28 l'autre camp qui se reconnaît en Emmanuel Macron,
47:30 c'est un pays qu'on peut réconcilier néanmoins ?
47:32 - Je crois qu'il faut tout faire pour ça.
47:33 Et que nous avons fait plein de choses, justement.
47:35 Parfois, moquer au départ, et ça, lui, après.
47:37 Le Grand Débat, le Conseil national de la Réfondation,
47:41 avec ses déclinaisons thématiques,
47:43 qui ont donné lieu à beaucoup, beaucoup de décisions.
47:45 La volonté de consulter.
47:47 Personne ne doit se résoudre à ce qu'il y ait
47:49 une telle fracturation et une telle tension dans la société.
47:52 - Ça implique de tendre la main aussi aux adversaires ?
47:55 - Pardon d'être un peu obsessionnel sur le sujet,
47:58 mais l'action de l'emploi, de l'accès à l'emploi,
48:00 et la question de l'égalité des chances,
48:02 parce que souvent les deux vont de pair,
48:04 parce que par l'égalité des chances,
48:05 c'est de l'accès à la formation, c'est l'accès à l'emploi,
48:07 c'est pour moi vraiment le signe de la cohésion.
48:09 - Mais Olivier Dussopt, vous n'êtes pas le seul à en parler,
48:11 la droite, le LFI, le Rassemblement national.
48:13 Il y a eu une phrase qui a suscité beaucoup de réactions,
48:15 on va conclure par ça, celle d'un ancien ministre,
48:18 Luc Ferry, ici même sur CNews et Europe 1,
48:21 qui affirmait que Marine Le Pen n'est ni raciste ni antisémite,
48:24 qu'elle est l'incarnation de la droite populaire et républicaine.
48:27 Olivier Faure a immédiatement réagi, une partie de la gauche,
48:29 et vous, homme de gauche, que dites-vous ?
48:31 - Un, je crois qu'il se trompe.
48:32 Deux, il participe dangereusement à une banalisation
48:34 qui n'a pas lieu d'être.
48:35 Et trois, la seule chose qui compte, c'est les faits.
48:37 Et les faits, c'est que Mme Le Pen,
48:38 c'est l'approche de Vladimir Poutine,
48:40 et c'est l'allié de M. Orban avec l'extrême droite européenne.
48:42 Donc le Front National reste un parti d'extrême droite.
48:46 - Si elle se trompe, elle est donc antisémite ?
48:48 - Le Front National reste un parti d'extrême droite.
48:50 - Non, non, la question, si Luc Ferry se trompe,
48:52 j'en conclue que selon vous, Marine Le Pen est antisémite ?
48:54 - Non, ne me faites pas dire ça.
48:55 Elle n'a jamais eu de propos en ce sens.
48:57 - Donc elle ne se trompe pas complètement ?
48:59 - Défendez Luc Ferry si vous le souhaitez.
49:00 Moi, ce que je dis, c'est que le Front National
49:01 reste un parti d'extrême droite.
49:03 - Merci Olivier Dussopt.
49:04 C'était votre grand rendez-vous ce dimanche,
49:06 ministre du Travail.
49:08 Je vous dis peut-être à bientôt dans ce poste ou un autre.
49:10 Merci encore d'avoir répondu à notre invitation.
49:12 Je remercie évidemment mes camarades Nicolas Barret,
49:14 Mathieu Bocoté.
49:15 A très bientôt.
49:16 Et restez, si vous le souhaitez, je vous souhaite une bonne journée
49:19 sur nos antennes comme une Europe 1.
49:21 Et c'est news.
49:22 Merci.