• il y a 6 mois
Le député européen, tête de liste des Républicains pour les prochaines élections européennes, François-Xavier Bellamy, sera l'invité du Grand Jury de 12h à 13h.
Regardez Le Grand Jury du 14 avril 2024 avec Olivier Bost.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Le Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
00:16 Bonjour à tous, bienvenue en direct dans ce Grand Jury sur RTL et sur Paris 1ère.
00:21 Bonjour François-Xavier Bélami.
00:24 Bonjour.
00:24 Vous êtes député européen, tête de liste Les Républicains pour les élections du 9 juin.
00:30 Vous êtes également vice-président des Républicains.
00:33 Existe-t-il encore une droite entre le RN et Emmanuel Macron ?
00:37 Voici l'un des enjeux de ces Européennes pour vous et votre famille politique, François-Xavier Bélami.
00:44 Quelles sont vos différences sur l'immigration, notamment autre sujet, celui des finances de la France.
00:50 Les Républicains menacent de faire tomber le gouvernement. Qu'espérez-vous de cette menace ?
00:55 Bienvenue dans ce Grand Jury, François-Xavier Bélami.
00:58 Pour vous interroger à mes côtés cette semaine, Pauline Buisson de M6 et Jim Jarassé du Figaro.
01:04 D'abord pour commencer ce Grand Jury, la situation bien entendu au Proche-Orient avec une question de Jim Jarassé.
01:11 Oui, l'Iran a lancé cette nuit une large attaque, 300 drones et missiles sur le territoire israélien.
01:18 C'est une réponse, on le sait, à l'attaque israélienne sur le consulat iranien à Damas.
01:23 Israël, ce matin, promet déjà une riposte.
01:27 François-Xavier Bélami, est-ce que vous redoutez un engrenage, une nouvelle guerre qui viendrait déjà s'ajouter au conflit qui existe déjà au Proche-Orient ?
01:36 Le conflit, vous le dites, il existe déjà.
01:38 Moi, je voudrais commencer par dire mon soutien à Israël et au peuple israélien attaqué par l'Iran.
01:43 L'Iran qui a fait de la destruction d'Israël, rappelons-le, une des raisons d'être de son régime.
01:49 Ce régime qui veut aujourd'hui entraîner toute la région dans la guerre.
01:53 Et c'est la raison de cette attaque massive qu'Israël a subie cette nuit.
01:58 Heureusement, elle n'a pas fait de victime, mais c'est un signe que l'Iran est prêt à aller plus loin.
02:03 Et je crois qu'il faut bien sûr espérer que l'escalade n'ait pas lieu, mais en même temps garder à l'esprit que la menace, elle, demeure.
02:11 Notre rôle à nous aujourd'hui, c'est de faire en sorte de nous préparer à lutter contre cette menace,
02:16 non seulement en Iran, dans ce régime qui opprime comme personne son propre peuple,
02:22 mais aussi, bien sûr, dans les pays où il cherche à faire avancer ses pions.
02:27 J'étais il y a quelques jours seulement au Liban, où la menace est très grande.
02:31 La question immédiate, c'est est-ce qu'Israël doit répondre ?
02:34 Parce que là, pour le coup, on serait dans une forme d'engrenage, et parti effectivement pour autre chose, non ?
02:40 La réponse, il me semble qu'elle doit être à moyen terme, non pas nécessairement aujourd'hui,
02:44 mais dans le fait de faire en sorte que l'Iran ne soit pas susceptible de nuire de manière plus brutale encore demain.
02:52 Parce qu'aujourd'hui, ce sont des drones qui ont été interceptés, des missiles qui ont pu être arrêtés,
02:58 mais demain, on le sait, l'Iran cherche à se doter de l'arme nucléaire.
03:01 Le vrai défi, c'est comment mettre le régime iranien hors d'état de nuire à moyen terme.
03:07 Ce qui veut dire ne pas rentrer dans cet engrenage aujourd'hui.
03:10 Je crois en effet que ce serait catastrophique pour Israël et pour toute la région.
03:14 Mais faire en sorte que nous gardions la lucidité nécessaire sur la réalité des menaces.
03:19 Est-ce que dans ce contexte explosif, la France doit intervenir ?
03:25 On le sait, l'armée française a intercepté des drones au niveau de ses bases au Moyen-Orient.
03:31 On parle notamment d'une base en Jordanie.
03:34 Est-ce que le risque, c'est de devenir co-belligérant dans ce conflit ?
03:38 La France doit être au rendez-vous de ce défi, parce que la menace iranienne, elle cible aussi notre pays.
03:47 Elle cible aussi nos intérêts.
03:49 Se tenir aux côtés d'Israël qui est attaqué aujourd'hui, de cette démocratie, la seule de la région,
03:55 mais faire en sorte que nous puissions aussi garder notre lucidité, notre capacité de riposte
04:00 face à la menace qui cible notre territoire, notre pays.
04:04 Et je le redis encore une fois, je crois aujourd'hui pour l'Europe, un rendez-vous de vérité.
04:09 On voit qu'aujourd'hui, trois pays qui sont de taille, d'intérêts différents,
04:16 malgré tout partagent un objectif commun qui est celui de déstabiliser l'ordre international.
04:22 L'Iran, la Russie, la Chine. Est-ce que les Européens sont prêts à faire face à ces menaces ?
04:28 Est-ce que les Européens sont prêts à assumer leur propre défense à travers leurs armées nationales ?
04:34 C'est aussi la question qui nous est posée aujourd'hui.
04:36 Ce qu'on ne voit pas parmi les acteurs au Proche-Orient, c'est qui veut finalement de la paix,
04:41 ou en tout cas refuse une forme d'escalade.
04:46 Qui veut la paix ? Qui est disposé à vouloir une paix dans la région ?
04:50 Sur le plan diplomatique, on ne voit pas tellement de voix, non ?
04:54 La paix est nécessaire, mais elle ne doit pas être une manière de dissimuler les menaces de long terme
05:00 qui pèsent aujourd'hui sur la sécurité d'Israël, sur la sécurité de la France, de l'Europe en général, du monde occidental.
05:07 Il faut éviter l'escalade, bien sûr, et je crois que c'est une bonne chose que la France contribue à cette désescalade dans l'immédiat,
05:14 mais tout en gardant notre capacité de nous défendre, et surtout en étant capable d'investir massivement dans notre industrie de défense.
05:21 On voit très bien aujourd'hui que si Israël s'est défendu avec le concours de plusieurs pays alliés,
05:27 c'est grâce à un investissement massif, notamment dans la technologie de défense.
05:31 Aujourd'hui, notre industrie de défense en France n'est pas taillée pour être à la hauteur des menaces auxquelles nous sommes confrontés.
05:36 Et concernant Gaza, est-ce que vous considérez qu'il faut inciter Israël au cessez-le-feu,
05:41 ou est-ce qu'il est légitime pour l'État hébreu de continuer à se défendre ?
05:46 Évidemment, la situation à Gaza est absolument terrible, et nous appelons depuis plusieurs mois maintenant au Parlement européen
05:52 à un cessez-le-feu humanitaire pour protéger les populations de Gaza.
05:55 Israël a le droit de se défendre, Israël a le devoir de se défendre dans le respect du droit international, et c'est absolument fondamental.
06:02 Mais une fois qu'on a dit ça, moi je voudrais quand même rappeler une chose que beaucoup dans la classe politique française,
06:08 notamment à l'extrême-gauche, semblent avoir oublié.
06:11 C'est que dans cette affaire, Israël est attaqué, et ce qui vient de se passer cette nuit nous le rappelle à nouveau.
06:16 Le 7 octobre, c'est une attaque délibérée lancée par le Hamas contre la population civile israélienne.
06:24 C'est un pogrom à grande échelle, et c'est en faisant cette attaque que le Hamas a délibérément décidé de projeter Israël,
06:33 mais aussi de projeter la population civile de Gaza en enfer.
06:36 Et aujourd'hui, la guerre pourrait s'arrêter, ce conflit pourrait s'arrêter immédiatement, à une condition très simple,
06:42 que le Hamas baisse les armes et libère les otages qu'il retient encore aujourd'hui.
06:47 Et ça, je suis très frappé de voir à quel point aujourd'hui, à l'extrême-gauche dans notre pays, à gauche d'une manière plus générale,
06:54 et parfois même, hélas dans la majorité gouvernementale, quand on entend le ministre des Affaires étrangères qui parle aujourd'hui de sanctions contre Israël,
07:01 je suis frappé de voir à quel point beaucoup semblent avoir oublié qu'Israël est attaqué.
07:06 Et c'est quand même l'évidence qu'il faudrait rappeler sans cesse.
07:09 Vous parliez tout à l'heure de la nécessité d'une défense européenne, d'être mieux armé pour pouvoir défendre l'Europe.
07:16 Est-ce qu'on peut monter une défense européenne avec le fonctionnement qu'on a aujourd'hui ?
07:21 C'est-à-dire une diplomatie qui est un peu au coup par coup, et puis une organisation globale, un fonctionnement de l'Europe,
07:28 qui fait qu'on n'a pas de diplomatie à proprement parler.
07:32 On peut bien sûr, à condition de ne pas demander à l'Europe ce qu'elle ne peut pas et ce qu'elle ne doit pas espérer donner.
07:38 C'est-à-dire que ma conviction profonde, c'est qu'il n'y aura pas demain une armée européenne, comme le disait le président de la République,
07:46 parce que l'armée, c'est l'expression la plus régalienne de la souveraineté d'un peuple.
07:49 Et il y a un peuple français, il n'y a pas un peuple européen.
07:52 Le modèle de l'Europe, c'est une alliance de peuples qui se renforce.
07:55 Qu'est-ce que vous mettez derrière le terme "défense européenne" ?
07:57 Une alliance de démocratie qui se renforce.
07:59 La défense de l'Europe, elle doit être assurée par le fait que les Européens assument ensemble, avec leurs armées nationales,
08:05 la capacité de défendre notre continent.
08:08 Et aujourd'hui, vous le savez, la plupart des pays européens ont fait le choix de la dépendance à l'égard de l'allié américain,
08:14 d'une dépendance sécuritaire à l'égard de l'OTAN, qui, peut-être par une forme de paresse, de naïveté, de rêve de la sortie de l'histoire,
08:21 rappelle brutalement aujourd'hui à quel point nous sommes vulnérables.
08:25 Donc, il faut investir infiniment plus dans notre paroi.
08:29 Bien sûr, il faut investir beaucoup plus.
08:31 Et avec les Républicains, nous proposons, par exemple, et ça c'est ce que l'Europe peut faire pour le coup,
08:35 de tripler le montant du Fonds européen de défense.
08:38 J'étais rapporteur de ce Fonds européen de défense, qui est le premier programme d'investissement industriel dans l'industrie de défense en Europe.
08:46 Et ça, pour le coup, c'est ce que nous pouvons faire pour renforcer nos forces d'armée nationales.
08:50 Et pour qu'ensuite, elles aient les moyens de défendre de manière souveraine nos pays et notre continent.
08:55 Mais est-ce qu'il faut une structure de coordination européenne des défenses nationales, par exemple parallèle à l'OTAN ?
09:02 La présidente de la Commission propose, par exemple, la création d'un commissaire à la défense. Est-ce que vous y êtes favorable ?
09:09 À condition qu'encore une fois, on répète que le commissaire européen qui s'occupera des questions de défense
09:15 aura pour mission d'abord de travailler sur les questions d'industrie de défense.
09:18 Parce que c'est ça le premier devoir que nos pays ont à remplir pour assurer le soutien à nos forces armées qui resteront nationales.
09:26 Si l'idée un peu délirante, c'est que demain, un commissaire à la défense dirige les forces armées françaises, allemandes, espagnoles,
09:33 ça n'a pas de sens, encore une fois. Nous avons des modèles d'armée radicalement différents.
09:36 Parce que nous avons des cultures institutionnelles, des cultures démocratiques qui sont complètement différentes.
09:41 Pour qu'un soldat allemand soit engagé sur un théâtre d'opération, il faut d'abord que le Parlement allemand ait délibéré,
09:46 qu'il lui ait donné un mandat, qu'il ait créé les conditions de l'ouverture du feu dans un vote particulièrement précis.
09:53 En France, nous avons un président de la République élu au suffrage universel, qui est chef des armées,
09:57 et qui peut décider seul d'envoyer les forces françaises en intervention.
10:01 Donc on voit bien que nos modèles sont différents, et donc il n'y aura pas demain.
10:04 Et je crois qu'il ne faudrait pas qu'il y ait demain une seule armée européenne.
10:07 En revanche, ce que nous proposons avec le général Gomart, qui est le numéro 3 de notre liste,
10:11 qui est ancien patron des forces spéciales françaises, ancien directeur du renseignement militaire,
10:15 qui est un connaisseur très avancé de ces questions de défense,
10:18 ce que nous proposons c'est qu'effectivement nous puissions renforcer le travail de nos industries de défense
10:24 en investissant en commun dans les moyens dont elles ont besoin,
10:27 et que nous puissions en parallèle faire en sorte que les forces armées européennes, c'est déjà le cas,
10:31 mais on peut aller plus loin dans cette direction, apprennent à mieux travailler ensemble
10:34 pour créer un vrai pilier européen de l'OTAN, une vraie capacité commune d'intervention.
10:39 Si demain, les américains décident de ne plus être présents dans la sécurité et la défense de l'Europe,
10:46 nous ne devons pas nous retrouver vulnérables et seuls devant les menaces qui pèsent sur notre continent,
10:51 et devenir enfin adultes dans la défense de l'Europe à travers nos armées nationales.
10:56 C'est je crois ce qui est attendu aujourd'hui des européens.
10:58 Alors on va parler d'un autre sujet qui est également européen, qui a une dimension européenne,
11:03 c'est l'immigration, François-Xavier Bellamy.
11:05 Tout d'abord, le Conseil constitutionnel, donc là ça se passe en France,
11:09 a invalidé la proposition de référendum d'initiative partagée sur l'immigration
11:13 qui avait été déposée par votre parti Les Républicains.
11:16 Est-ce que vous vous avouez vaincu par cette décision des sages ?
11:20 Et quelles sont vos options pour rebondir sur le sujet ?
11:23 Le perdant dans cette décision, ce n'est pas la droite française.
11:28 Vous avez tenté quelque chose qui a échoué.
11:31 Mais le perdant dans cet échec, c'est le peuple français.
11:35 Parce que nous, notre but c'était de rendre au peuple français
11:38 le pouvoir de décider sur la politique migratoire.
11:42 Il faut mesurer la gravité de ce qui se joue.
11:44 Avec les parlementaires LR à l'Assemblée, au Sénat,
11:47 nous avons poussé les mesures qu'attendent massivement les français
11:51 dans toutes les enquêtes d'opinion, dans le débat sur la dernière loi immigration
11:54 que le gouvernement voulait imposer.
11:56 Ces mesures-là, votées par le Parlement grâce au travail des élus LR,
12:01 ont été vidées de leur substance par le Conseil constitutionnel.
12:04 Alors nous nous sommes tournés vers les français,
12:07 en proposant un référendum pour qu'au moins les français
12:10 puissent trancher eux-mêmes sur ce débat.
12:12 Et le Conseil constitutionnel, aujourd'hui, le bloque.
12:15 A chaque fois, à la demande du gouvernement.
12:17 Nous atteignons aujourd'hui un point de paralysie
12:20 qui ne peut que susciter une immense colère des français.
12:23 Et moi, je partage cette colère.
12:26 Parce que c'est révoltant de se dire qu'en démocratie,
12:29 vous avez 70% des français qui, dans toutes les enquêtes,
12:33 demandent ce référendum sur l'immigration,
12:35 et que le Conseil constitutionnel l'empêche.
12:37 Ce principe-là ne respectait pas un certain nombre de principes de la Constitution.
12:41 Ça n'aura pas été complètement inutile, vous le voyez,
12:44 parce qu'à coup de travail de fond et à coup de pression portée sur l'exécutif,
12:49 nous aurons au moins forcé le Conseil constitutionnel
12:52 à sortir du bois et à dire, à confirmer,
12:55 ce que nous disons depuis très longtemps.
12:57 Pour avoir une vraie réforme sur les questions de migratoire,
13:00 il faudra un référendum, il faudra changer la Constitution
13:04 pour faire en sorte que les français puissent se prononcer
13:07 par référendum sur ce sujet.
13:09 Et ça, c'est une demande de très longue date de la droite française.
13:12 Le Conseil constitutionnel, d'une certaine manière,
13:14 est contraint de nous donner raison aujourd'hui.
13:16 - Vous avez parlé, votre parti, à parler vendredi, d'une caste politisée
13:19 qui accapare la volonté des français.
13:21 Le Conseil constitutionnel, dit-il, est aux ordres d'Emmanuel Macron.
13:24 Vous implorerez les mêmes thèmes ?
13:26 - Mais encore une fois, je le redis, moi je partage le sentiment d'Alex Siotis.
13:29 Ce qui se passe est d'une immense gravité.
13:31 Le gouvernement a été devant le Conseil constitutionnel
13:33 pour déposer un mémoire, pour lui demander d'empêcher ce référendum.
13:37 En utilisant des arguments, d'ailleurs,
13:39 qui ont été ensuite abandonnés par le Conseil lui-même.
13:42 Et aujourd'hui, on voit Laurent Fabius, le président du Conseil constitutionnel,
13:45 qui d'ailleurs ne s'est pas privé de s'exprimer dans les médias,
13:48 dérogeant par là à la fonction qui est la sienne,
13:51 rentrant dans le débat politique,
13:53 on voit le Conseil constitutionnel qui assume
13:55 une interprétation totalement politique de notre Constitution,
13:59 en allant jusqu'à revenir sur sa propre jurisprudence.
14:03 Parce que si on rentre dans le détail, qu'est-ce qu'on nous reproche au fond d'en survie ?
14:06 - C'est pas la Constitution, finalement, que vous voulez mettre en cause,
14:11 c'est aussi le Conseil constitutionnel avec, non ?
14:13 - Mais c'est l'interprétation que le Conseil fait de la Constitution.
14:15 - Un coup d'État...
14:16 - Dans votre réforme de la Constitution, il faudrait revoir le Conseil constitutionnel,
14:19 vous allez jusque-là, non ?
14:20 - Non, ce que nous disons, c'est qu'à la fin...
14:22 - Si c'est une partie des choses qui empêchent les Français de s'exprimer...
14:24 - C'est parce qu'on a l'air de le dire, c'est le général de Gaulle qui le disait lui-même,
14:28 en démocratie, le juge suprême, à la fin, c'est toujours le peuple.
14:34 C'est toujours à lui qu'on doit revenir.
14:36 C'est le constituant par excellence, le peuple français.
14:39 C'est de lui que procède la souveraineté.
14:41 Donc nous voulons seulement rendre la parole au peuple.
14:43 Et lorsque nous voyons qu'effectivement, notre Constitution est interprétée,
14:46 parce que c'est une affaire d'interprétation,
14:48 et je le redis, le Conseil revient sur sa propre interprétation.
14:51 Aujourd'hui, il dit que conditionner des prestations sociales
14:55 à 5 ans de présence sur le sol français, c'est excessif.
14:58 Pourtant, sur le RSA, il y a un an, à la demande du gouvernement,
15:01 il disait le contraire, que ça n'était pas excessif.
15:04 Donc, qu'y faut-il croire ?
15:05 Vous voyez, il y a là un deux poids deux mesures qui est absolument affligeant,
15:09 qui indique un biais politique parfaitement partiel et partiel,
15:14 et je crois qu'il est temps de rendre la parole aux français.
15:17 Et qu'on le dise une bonne fois pour toutes,
15:19 est-ce que le gouvernement refuse que les français tranchent cette question ?
15:23 Est-ce que le gouvernement veut vraiment retirer au peuple français
15:28 le pouvoir de décider en matière de politique migratoire ?
15:31 Si c'est le cas, qu'il le dise aussi clairement,
15:33 et les conséquences, encore une fois, elles sont terribles,
15:35 déjà aujourd'hui pour la démocratie française.
15:37 - M. Bellamy, est-ce qu'il n'y a pas un risque politique pour votre parti,
15:40 qui s'appelle le parti "Les Républicains", les mots sont importants,
15:43 d'attaquer finalement une déreprésentation de la République,
15:49 qui est le Conseil Constitutionnel ?
15:51 Est-ce que ce n'est pas adopter la rhétorique d'un parti protestataire,
15:54 comme le Rassemblement National ?
15:56 - Mais qu'est-ce que c'est que la République, encore une fois ?
15:59 Moi, je sais ce que c'est que la République.
16:01 La République, c'est le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple.
16:06 - Est-ce que vous croyez vraiment que redonner la parole au peuple,
16:09 ce serait anti-républicain ?
16:11 Est-ce que vouloir que le peuple puisse trancher sur un sujet aussi décisif
16:15 pour notre destin commun que la politique migratoire,
16:17 est-ce que c'est anti-républicain ?
16:19 Vous croyez que c'est contraire à la démocratie,
16:21 de vouloir proposer un référendum ?
16:23 - Alors, je vous repose la question, mais est-ce que vous voulez
16:25 attaquer ou revoir le principe même de l'existence et du fonctionnement
16:29 du Conseil Constitutionnel, puisqu'aujourd'hui,
16:31 c'est la barrière pour faire ce que vous voudriez faire ?
16:34 - Non, la vraie barrière, c'est que le gouvernement refuse
16:38 cette proposition pourtant simple.
16:40 - C'est le Conseil Constitutionnel qui a pris une décision cette semaine,
16:45 ce n'est pas le gouvernement.
16:46 - Mais à la demande explicite du gouvernement.
16:48 Le gouvernement aurait pu rédiger un mémoire pour expliquer
16:52 au Conseil Constitutionnel qu'il souhaitait ce référendum.
16:54 Il aurait pu rédiger un mémoire pour défendre la loi immigration
16:57 qui avait été votée à la demande des parlementaires républicains,
17:01 mais avec le soutien du ministre de l'Intérieur.
17:04 Il a choisi le contraire. Il a choisi de faire voter cette loi
17:07 et ensuite de demander au Conseil Constitutionnel de la censurer.
17:10 Cas à peu près unique dans l'histoire, je crois.
17:12 - Qu'est-ce que vous répondez si on vous dit
17:13 que vous voulez faire de la préférence nationale ?
17:15 Un mot qui a une signification puisqu'il vient du Rassemblement National.
17:19 - Mais nous nous demandons simplement une chose
17:21 que je crois que tous les Français reconnaîtront comme évidente.
17:23 Que quelqu'un qui arrive sur le sol français, y compris de manière illégale,
17:27 ne puisse pas bénéficier de prestations sociales
17:29 dès la première minute de sa présence sur le territoire.
17:31 Et qu'il faille attendre d'avoir participé à la vie de la société.
17:35 - Même si il les contribue par des cotisations.
17:39 - Mais qu'on commence par y contribuer.
17:41 Qu'on commence par faire l'effort de contribuer à la vie de la nation
17:44 avant de bénéficier de prestations sociales.
17:46 Écoutez, la France est quand même le seul pays au monde
17:48 où on considère que c'est scandaleux.
17:50 Si vous allez demain en Algérie, au Maroc, en Tunisie,
17:53 si vous y rentrez illégalement, permettez-moi de vous dire
17:55 que vous n'allez pas bénéficier immédiatement de prestations sociales
17:58 que ces pays peuvent éventuellement réserver à leurs nationaux.
18:01 Et vous ne trouverez pas ça raciste, vous ne vous indignerez pas,
18:05 vous ne considérez pas par là qu'il y a une sorte de préférence nationale scandaleuse.
18:09 Si c'est ça la préférence nationale qu'on veut condamner,
18:11 alors dans ce cas, moi j'appelle ça le principe même de la République en effet.
18:15 Parce que c'est le principe de la cité qui a une différence
18:18 entre le citoyen et le non-citoyen.
18:20 Et ceux qui veulent, et finalement c'est la gauche
18:23 qui veut depuis toujours interdire de faire cette distinction.
18:26 Ceux qui au nom d'un principe de fraternité,
18:29 qui a vu le Conseil constitutionnel donner raison à M. Cédric Heroux
18:32 qui harcèle les forces de police et de gendarmerie à nos frontières
18:35 pour les empêcher de faire leur travail chaque jour.
18:37 Ceux qui veulent que ce principe de fraternité
18:40 veuille dire l'impossibilité de distinguer entre un français et celui qui ne l'est pas,
18:44 soutiennent le malaise civique profond que nous sommes en train de vivre.
18:47 Justement à propos de post-frontière, vendredi vous étiez à Menton,
18:51 où il y a un filtre pour le passage de migrants entre la France et l'Italie.
18:55 Vous avez regretté à ce moment-là que la France ne puisse pas maîtriser l'immigration.
19:00 À Menton, nous avons rétabli une frontière.
19:03 Est-ce que ça, ce n'est pas déjà une reprise en main de l'immigration ?
19:07 Et malheureusement non.
19:09 Parce que cette frontière, malgré le travail exceptionnel que font les policiers,
19:13 les gendarmes sur place qui se relaient pour tenir cette frontière,
19:16 malheureusement leur travail est empêché aujourd'hui.
19:20 Non pas, encore une fois, par leur manque d'engagement,
19:23 mais il est empêché d'abord par une quantité de jurisprudence,
19:28 de règles à la fois nationales et européennes,
19:31 qui les privent de la possibilité de faire leur travail.
19:34 Encore quelques semaines, il y a quelques semaines de ça.
19:36 Vous dites qu'il y a des migrants qui passent à Menton grâce au laxisme du droit ?
19:41 Bien sûr. La décision du Conseil Constitutionnel, vous savez,
19:44 on a un débat ici à Paris qui paraît très théorique, très politique,
19:47 sur les principes, mais tout ça a des conséquences concrètes sur le terrain.
19:50 Ça veut dire des choses, ça produit des résultats.
19:52 Et le premier résultat, c'est qu'il y a quelques semaines,
19:54 le Conseil d'État a rendu une décision sur la base d'une jurisprudence européenne
19:58 qui interdit à la France de refouler en Italie les clandestins
20:03 qui tentent d'entrer illégalement sur son sol.
20:05 Désormais, il faut à chaque fois...
20:06 Donc vous dites que le poste de frontière de Menton ne sert à rien ?
20:08 Si, parce qu'aujourd'hui, encore une fois, les policiers, les gendarmes parviennent à faire ce travail.
20:12 Mais en cas de crise migratoire, ils seront évidemment débordés.
20:14 Mais ce que vous souhaitez...
20:15 Pour chaque clandestin, pardon, je termine.
20:16 Pour chaque clandestin qui est interpellé en tentant de passer la frontière,
20:19 il faut remplir un dossier, faire une procédure de réadmission,
20:22 communiquer avec les Italiens, demander leur autorisation,
20:25 respecter des délais, établir des conditions.
20:28 Et tout cela, évidemment, sera ingérable en cas de crise migratoire massive.
20:32 Donc c'est l'État qui se désarme lui-même.
20:34 C'est une nouvelle étape de l'impuissance publique organisée par notre droit.
20:38 Et pour sortir de là, je le redis, il faut rendre la parole aux Français
20:41 qui, eux, savent très bien que c'est aberrant de se retrouver dans une situation...
20:45 Mais ce que vous souhaitez concrètement, c'est quoi ?
20:47 C'est le rétablissement des frontières ? C'est la fin de l'espace Schengen ?
20:50 Nous nous demandons, depuis 2019, avec les Républicains,
20:53 dès la campagne des Européennes que nous menions il y a 5 ans,
20:55 un principe très simple.
20:56 Nous demandons une double frontière.
20:58 Il faut, bien sûr, contrairement à ce que dit le Rassemblement national,
21:01 il faut une coopération européenne pour tenir ensemble les frontières extérieures de l'Europe.
21:06 Et ça, c'est nécessaire parce que si demain, l'Italie est victime d'une crise migratoire massive,
21:11 l'Espagne, la Grèce, ça aura des conséquences sur nous, quoi qu'on y fasse.
21:15 Donc il faut une coopération européenne sur ce sujet.
21:18 Mais il faut aussi que les États européens gardent la maîtrise de leur politique migratoire nationale.
21:23 C'est le principe de la double frontière.
21:25 Et on ne peut s'en sortir qu'avec cette double frontière.
21:27 Vous avez aujourd'hui une majorité qui nous dit, en France,
21:30 une majorité macroniste qui dit "il faut que la France finisse par se dissoudre dans l'Europe"
21:34 et de l'autre côté, un Rassemblement national qui fait comme si l'Europe n'existait pas.
21:37 Très très concrètement, ça veut dire vous rétablissez les frontières
21:40 pour avoir un deuxième contrôle, c'est ça ?
21:43 Ça veut dire qu'il faut effectivement rendre très concrètement,
21:46 il faut supprimer celle du risque de prudence européenne
21:49 qui interdit aux États de maîtriser leurs frontières, de protéger leurs frontières.
21:54 Donc vous mettez un terme à la libre circulation ?
21:56 Non, ça veut dire que quand vous avez une situation de crise migratoire
21:58 comme la situation permanente entre la France et l'Italie le montre,
22:01 vous avez une situation où aujourd'hui les frontières extérieures de l'Europe
22:05 ne sont pas correctement maîtrisées,
22:07 et bien il faut que ça ne pèse pas sur les Français.
22:09 Ça veut dire concrètement le combat que nous avons mené pendant 5 ans
22:13 contre le principe défendu par Emmanuel Macron,
22:15 le principe de la relocalisation obligatoire des migrants.
22:18 C'était ce qu'Emmanuel Macron voulait porter au plan européen.
22:20 C'est d'ailleurs ce qu'il pratique aujourd'hui au plan national.
22:22 Parce que vous avez chaque semaine des cars qui partent de Paris
22:25 pour diffuser, comme le dit l'expression du Président de la République lui-même,
22:28 c'était son projet d'une politique de peuplement, il l'avait dit dans le Figaro,
22:32 pour diffuser des gens qui sont issus de l'immigration illégale
22:35 et les répartir un peu partout sur le sol national.
22:37 Emmanuel Macron voulait faire la même chose au plan européen.
22:39 Nous nous disons une chose simple, des gens qui sont en situation irrégulière
22:43 sur le sol de nos pays ne doivent pas être répartis,
22:46 ils doivent être reconduits.
22:47 Et c'est ça qui doit être l'effort européen politique.
22:49 Cette politique de répartition à l'instant c'était que pour les pays d'accueil,
22:53 ou en tout cas ceux qui voient les migrants arriver,
22:56 l'Italie notamment, vous l'évoquiez,
22:58 que ces pays-là ne supportent pas l'intégralité de la charge de cette migration-là.
23:03 Mais la charge que représente cette immigration illégale, je le redis,
23:06 elle ne doit pas être répartie entre les pays européens,
23:09 elle doit faire l'objet d'une reconduction systématique.
23:12 La coopération européenne doit être dirigée vers les retours,
23:15 rendre la politique de retour efficace,
23:18 en conditionnant par exemple au plan européen
23:20 tous les visas européens, la délivrance de tous les visas de tous les pays européens,
23:24 à une coopération réelle en matière de laisser passer consulaires.
23:28 Parce qu'aujourd'hui vous savez que c'est ça qui empêche
23:30 la réalité des retours et des réadmissions dont l'Europe aurait besoin.
23:34 Donc on voit bien en effet que les Italiens se retrouvent seuls
23:37 devant une immigration illégale qu'ils subissent directement.
23:40 Mais si demain nous adoptions la logique d'Emmanuel Macron,
23:43 qui consiste à gérer l'impuissance plutôt que de sortir de l'impuissance,
23:47 alors ça pèserait encore plus sur l'Italie,
23:49 parce que ça ferait venir encore plus de candidats à l'immigration illégale sur le sol européen.
23:53 La seule manière de soutenir effectivement les pays de première entrée,
23:56 c'est de rétablir des frontières européennes sérieuses
23:59 et de mettre en œuvre une politique de retour sérieuse et déterminée.
24:02 Ce principe de solidarité entre les États européens sur les questions migratoires,
24:06 c'était l'un des sujets du pacte Asile et Migration
24:09 qui a été voté cette semaine au Parlement européen par vous-même également.
24:14 Vous êtes opposé à la plupart des éléments de ce pacte,
24:18 alors que votre groupe, le PPE, l'a voté.
24:21 Comment vous expliquez ce décalage entre cette position française des Républicains
24:25 et la position du groupe européen ?
24:27 On a été nombreux au PPE à ne pas soutenir ce pacte,
24:31 parce que malheureusement, alors qu'il contient des principes qui sont parfois bons,
24:35 ces principes sont vidés de leur substance par des compromis imposés par la gauche,
24:41 et c'est en même temps qu'il faudra sortir enfin pour que l'Europe puisse se protéger.
24:44 Quels compromis ?
24:45 Je prends un exemple tout simple.
24:47 Dans le pacte Asile et Migration, vous aviez une idée que je crois être nécessaire,
24:51 que le PPE soutient avec détermination,
24:53 l'idée d'instruire les procédures aux frontières de l'Europe.
24:56 L'idée que quand des gens arrivent clandestinement sur le sol européen,
24:59 ils ne doivent pas circuler dans les jours qui suivent partout dans l'espace Schengen,
25:03 ils doivent être maintenus aux frontières de l'Europe,
25:06 dans des zones qui sont caractérisées par la fiction juridique de non-entrée,
25:09 donc qui ne sont pas réputées être entrées en Europe,
25:12 et on instruit leur demande éventuellement d'asile ou de titre de séjour,
25:15 en les retenant à l'extérieur des frontières.
25:18 C'était nécessaire justement pour dissuader les arrivés,
25:21 parce que ça veut dire que si vous êtes député, vous ne rentrerez pas en Europe,
25:24 vous serez immédiatement remis dehors.
25:26 Le problème c'est que ce principe qui était bon, et pour lequel on aurait voté,
25:30 il a été détruit par le fait que la gauche a imposé des procédures de recours multiples,
25:35 la nécessité faite aux États de justifier du risque de fuite des personnes
25:40 qu'on retiendrait dans ces centres à l'extérieur des frontières.
25:43 Au fond tout cela finit non seulement par ne plus servir à rien,
25:46 mais même par désarmer encore plus nos États.
25:49 Et le grand enjeu de l'élection européenne qui vient,
25:51 c'est est-ce que nous allons être capables de sortir du... en même temps.
25:54 Est-ce que les Français, est-ce que les Européens vont nous donner la majorité nécessaire
25:59 pour pouvoir mettre en oeuvre ces principes indispensables
26:02 avec la clarté, la fermeté, la cohérence qu'ils requièrent.
26:06 Parce que sans cette cohérence, on n'arrivera à rien.
26:08 Une dernière question sur l'immigration.
26:10 Est-ce que pour vous il y a quand même besoin d'un peu d'immigration ?
26:14 Je veux dire par là par exemple l'Italie va délivrer 400 droits de séjour
26:20 pour que des gens puissent travailler.
26:21 400 000.
26:22 400 000 droits de séjour pour que des gens puissent travailler sur son sol.
26:25 En clair, est-ce qu'il faut quand même avoir une immigration économique
26:29 pour nos pays dont la démographie est en déclin ?
26:32 Je vous le disais, chaque pays doit, et à mon avis c'est nécessaire,
26:35 je ne crois pas à une Europe fédérale,
26:37 chaque pays doit garder la maîtrise de sa décision en matière de politique migratoire.
26:40 L'Italie fait les choix qu'elle veut.
26:42 Mais pour la France, la réponse est évidemment non.
26:45 Pourquoi ?
26:46 Aujourd'hui, nous avons, si vous parlez d'économie,
26:48 dans notre pays déjà des millions de chômeurs.
26:51 Nous avons un taux d'activité qui est parmi le plus faible de l'Europe.
26:55 Ça n'est pas en faisant venir de l'extérieur des personnes
26:58 qui viendraient combler les trous de notre monde.
27:01 Il y a déjà une immigration économique.
27:03 Il y a un certain nombre de gens qui travaillent aujourd'hui dans la clandestinité.
27:06 C'est une forme d'immigration économique.
27:08 Mais qui est d'abord le résultat de l'incapacité de l'État à se réformer lui-même,
27:13 à réformer son modèle social qui est aujourd'hui devenu un modèle antisocial.
27:17 Comment se fait-il qu'on soit contraint de faire venir que des entreprises
27:21 se tournent vers une main-d'oeuvre immigrée,
27:23 alors qu'encore une fois, sur le sol français,
27:25 vous avez aujourd'hui des millions de personnes qui sont au chômage
27:28 et qui sont, je le répète, la cause d'une situation qui fait de la France
27:32 l'un des pays dont le taux d'activité le plus faible d'Europe.
27:34 Si on avait le même taux d'activité en France qu'en Allemagne,
27:38 c'est-à-dire 13% de taux d'activité de décalage entre nos pays,
27:42 on serait en réalité aujourd'hui en excédent budgétaire.
27:46 Et donc on voit bien que c'est un problème majeur pour notre pays aujourd'hui.
27:50 On ne le résoudra pas par cette forme d'arrêt de migration.
27:52 On va continuer, François-Xavier Bellamy, de parler de cette campagne des Européennes
27:56 et de ses différents sujets.
27:57 Et puis on évoquera également un autre sujet que vous venez d'aborder,
28:00 celui du budget de la France et de la menace de votre famille politique
28:05 faire tomber le gouvernement.
28:07 A tout de suite pour la seconde partie de ce grand journal.
28:09 [Musique]
28:18 Suite du Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
28:21 François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains aux Européennes
28:25 et notre invité ce dimanche.
28:27 Avant de revenir sur le fait que votre famille politique
28:30 veut éventuellement faire sauter le gouvernement sur la question des finances,
28:34 on va revenir sur la campagne des Européennes et votre premier meeting
28:38 avec une question de Pauline Buisson.
28:40 Oui, François-Xavier Bellamy, lors de ce meeting, Éric Ciotti, le président des LR,
28:43 a imploré les Français de droite, je cite, "revenez, revenez au milieu de vos valeurs,
28:48 revenez au sein de votre famille politique".
28:51 Implorer ces électeurs, ça sent un peu la panique, non ?
28:54 Ça c'est vous qui dites implorer.
28:56 Éric Ciotti a appelé les électeurs de droite à venir relever la droite.
28:59 Mais bien sûr qu'on insiste, bien sûr.
29:02 Parce que nous, on a la certitude que le faux clivage
29:05 qu'on a voulu nous imposer pendant des années,
29:07 que l'idée du "en même temps" qui a guidé la politique d'Emmanuel Macron
29:11 pendant les sept dernières années,
29:13 cette espèce de fiction démocratique dans laquelle la France s'enlise,
29:16 nous a conduit dans le mur.
29:18 Nous, nous croyons en la démocratie.
29:20 Ce que vous dites à vos électeurs, c'est que vous vous êtes égaré.
29:22 Ce que vous dites à vos électeurs, c'est que vous vous êtes égaré.
29:25 Et on s'est laissé égaré, beaucoup de Français,
29:28 et je les comprends d'une certaine manière,
29:30 parce qu'on a toujours raison d'espérer pour son pays,
29:33 ont cru à cette idée de la fin des clivages.
29:35 Pour ma part, je n'y ai jamais cru.
29:37 Moi, je n'ai jamais cru que la démocratie pouvait signifier le "en même temps".
29:40 Je pense qu'il y a aujourd'hui, et on le voit bien sur tous les grands sujets,
29:43 et on le voit d'ailleurs au Parlement européen,
29:45 où c'est ce clivage qui structure les débats parlementaires.
29:48 Il y a une gauche et il y a une droite.
29:51 Et il y a des réponses de gauche et des réponses de droite de grandes questions qui se posent.
29:54 Donc votre porte de sortie, c'est de réinstaurer ce clivage droite-gauche ?
29:57 Mais c'est la porte de sortie pour la France,
29:59 parce qu'il y a dans ce pays une majorité d'électeurs de droite.
30:01 Il y a une majorité d'électeurs qui veulent des choses simples,
30:03 qui veulent plus d'autorité à l'école,
30:05 qui veulent plus d'ordre dans la rue,
30:07 qui veulent plus d'équilibre dans les comptes,
30:09 qui veulent juste retrouver la sécurité,
30:11 qui veulent retrouver l'action d'un État régalien,
30:13 qui assument toutes ses missions, mais rien que ses missions,
30:16 et qui ne pèsent pas sur la société d'une manière démesurée.
30:19 Et ça, finalement, c'est ce que la droite porte dans son identité politique.
30:23 Emmanuel Macron, lui, à tous les problèmes de la France, répond avec les réponses de la gauche.
30:27 Écoutez Emmanuel Macron parler des problèmes budgétaires,
30:29 il vous dit aujourd'hui "la France n'a pas un problème de dépense excessive,
30:32 mais elle n'a juste pas assez de recettes".
30:34 Mais voilà, ça, ça s'appelle la gauche.
30:36 On va y revenir, mais en attendant, pour l'instant,
30:38 le retour du clivage gauche-droite, on ne le voit pas dans les sondages.
30:41 Le dernier sondage en date pour les européennes date d'aujourd'hui,
30:44 il est dans le Parisien dimanche.
30:46 Vous êtes à 6,5% des intentions de vote,
30:48 c'est 32% pour Jordan Bardella, donc l'extrême droite,
30:52 et c'est pour le camp présidentiel, Valérie Ayé, 16%.
30:57 Vous, vous êtes loin derrière.
30:59 Le seul sondage du moment...
31:00 - La gauche, elle est à 13%.
31:02 - Le seul sondage qui compte, c'est l'élection.
31:04 Et moi, je suis certain que dans cette campagne européenne,
31:06 nous arriverons à montrer aux Français la réalité des enjeux.
31:09 Le vrai débat européen, il est entre les deux grands groupes
31:12 qui structurent le Parlement européen.
31:14 D'un côté, le PPE, la droite européenne,
31:17 auxquelles appartient les Républicains,
31:19 et de l'autre côté, le groupe socialiste.
31:21 Et pendant ce mandat, qu'est-ce que nous avons vécu ?
31:23 Nous avons vu la situation dans laquelle le groupe socialiste,
31:25 qui était un peu moins nombreux que le PPE,
31:27 a pu bénéficier d'alliés solides
31:29 qui ont fait qu'il pouvait avoir une majorité
31:32 pour organiser la décroissance agricole,
31:34 la décroissance économique et industrielle,
31:36 pour organiser l'impuissance migratoire,
31:38 pour organiser la fuite en avant budgétaire
31:40 aussi au plan européen.
31:41 Ses alliés, c'était l'extrême gauche,
31:43 les Verts et les députés macronistes.
31:45 Et la candidate d'Emmanuel Macron commence d'ailleurs sa campagne
31:48 en disant "j'assume de voter 90% avec les socialistes".
31:52 Donc vous voyez bien qu'il y a des choix politiques.
31:54 Derrière les fictions du "en même temps",
31:56 il y a un camp macroniste qui assume d'être le supplétif de la gauche.
32:00 Eh bien nous nous disons à tous les électeurs de droite,
32:02 après 7 ans d'Emmanuel Macron au pouvoir,
32:04 après 5 ans de macronisme au Parlement européen,
32:07 c'est le moment de voir enfin ce qu'ils ont fait de votre voix.
32:11 Regardez ce qu'ils ont fait de vos voix.
32:14 Ils ont fragilisé le pays sur tous les sujets.
32:16 On nous avait promis un nouveau monde,
32:19 en réalité il n'y a plus rien qui marche aujourd'hui.
32:22 Et donc il est temps de sortir du "en même temps"
32:24 qu'on nous a envoyé dans le mur.
32:26 Et pour sortir du "en même temps", je crois qu'après un parti qui disait
32:28 "en même temps de droite et de gauche",
32:30 il ne faudrait surtout pas se tourner vers un parti qui nous dit
32:32 "ni de droite ni de gauche, ça c'est le rassemblement national".
32:35 Mais est-ce que les électeurs de droite finalement,
32:36 ils ne vont pas faire ce genre de journal ?
32:38 Et nous nous disons simplement, eh bien la France a besoin aujourd'hui
32:40 d'une droite qui se relève et qui relève la tête
32:42 pour pouvoir demain relever le pays.
32:44 Mais il y a une donnée intéressante quand même dans le sondage
32:46 qui a été évoqué par Pauline Buisson.
32:48 58% des électeurs des Républicains ont une bonne opinion de vous,
32:51 ce qui est une bonne performance.
32:53 Mais il sont aussi 58% très précisément
32:55 à avoir une bonne opinion de Jordane Bardella.
32:57 Comment vous expliquez cet "en même temps" pour le coup,
32:59 chez les électeurs de votre propre parti ?
33:02 On a une stratégie complètement différente
33:05 avec le candidat que vous citiez.
33:07 Moi je dis ce que je crois,
33:09 je dis ce que je pense être utile pour le pays.
33:11 On peut être d'accord ou pas avec moi,
33:13 mais ce que je dis aujourd'hui, je le disais hier,
33:15 je le dirai demain, notre ligne est claire,
33:17 constante, cohérente, et nous nous sommes battus
33:19 au Parlement européen.
33:21 C'est ça aussi qui compte dans cette élection,
33:23 c'est pas seulement qui parle mais qui fait.
33:25 Jordane Bardella, lui, il agrège les voix
33:27 en ne disant rien et en ne faisant rien.
33:30 C'est une autre tactique, je crois que malheureusement
33:32 elle n'honore pas le débat public.
33:34 A chaque fois qu'un débat a été organisé
33:36 entre les têtes de liste des élections européennes,
33:38 il s'est défilé.
33:39 Donc il va bien falloir qu'à un moment ou à un autre
33:41 il sorte du silence, qu'il sorte de l'ambiguïté.
33:43 Et je crois qu'à ce moment-là, nous serons là
33:45 pour rappeler d'abord la vacuité de son bilan.
33:47 Vous savez, le RN fait rêver les gens
33:49 en leur disant vivement le 9 juin
33:51 on va gagner l'élection européenne et ça va tout changer.
33:53 Mais le RN a déjà gagné l'élection européenne.
33:56 J'entends des Français qui disent "on les a pas essayés"
33:58 mais si, vous les avez essayés.
34:00 Vous leur avez fait confiance.
34:02 Ils ont gagné en 2019.
34:04 Ils ont même gagné en 2014.
34:06 Qu'est-ce qu'eux aussi ont fait des voix qui leur étaient confiées ?
34:08 Ils avaient le plus grand nombre de députés au Parlement européen
34:10 et malgré ça, ils n'auront pas déplacé
34:12 une virgule dans un seul texte européen.
34:14 Ils n'auront pas gagné une bataille.
34:16 Je dis même pas "gagné une bataille".
34:18 Ils n'ont même pas mené une seule bataille au Parlement européen.
34:20 Donc, la victoire du RN dans deux mois
34:25 ce serait en réalité la victoire du statu quo.
34:27 La seule chose qui peut changer vraiment la donne
34:29 en France comme en Europe
34:31 c'est le fait que la droite se relève
34:33 une droite qui construit l'avenir
34:35 une droite qui se tourne vers les solutions
34:37 dont le pays a besoin et dont l'Europe a besoin
34:39 pour faire face à la question migratoire
34:41 sur laquelle nous sommes cohérents.
34:43 Le RN vient de se déjuger complètement
34:45 sur les sujets d'immigration la semaine dernière au Parlement européen
34:47 comme il s'est déjugé sur l'Europe
34:49 comme il s'est déjugé sur l'OTAN
34:51 comme il s'est déjugé sur l'euro.
34:53 Ils n'ont même pas eu besoin de responsabilité
34:55 pour se renier sur tous les sujets.
34:57 Donc, vous voyez, choisissez la constance et la clarté
34:59 je suis sûr que c'est la condition pour la confiance
35:01 retrouvée pour le pays et pour le continent tout entier.
35:03 Je reviens un instant sur les sondages.
35:05 Est-ce que vous êtes, vous, dans un combat existentiel
35:07 pour votre famille politique, les républicains ?
35:09 Je rappelle qu'en dessous des 5%
35:11 c'est zéro député,
35:13 disparition du Parlement européen.
35:15 Le combat existentiel
35:17 il n'est pas pour la droite aujourd'hui.
35:19 Vous savez, les partis politiques, ça compte peu.
35:21 Moi, je ne me suis pas engagé en politique pour un parti,
35:23 pour une étiquette, pour les couleurs.
35:25 Vous dites qu'il faut un recours de la droite et de la gauche
35:27 et vous estimez que vous représentez la droite.
35:29 Parce que le vrai combat existentiel
35:31 il est pour la France.
35:33 Et aujourd'hui, malheureusement,
35:35 nous héritons
35:37 d'années de gouvernement
35:39 dont le bilan est désastreux
35:41 et plus largement de décennies
35:43 de pouvoir ou de compromission
35:45 avec le pouvoir idéologique de la gauche.
35:47 - Vous ne voulez pas parler de cette raison. Alors, je vous la représente pour votre famille politique.
35:49 - Mais évidemment, c'est un enjeu de survie.
35:51 Mais je ne le redis pas pour la droite, pour la France.
35:53 Et si nous voulons que la droite se relève,
35:55 ce n'est pas pour défendre un parti parmi d'autres.
35:57 Si nous voulons que la droite se relève, c'est parce que le pays en a besoin.
35:59 - Au moins un courant de pensée.
36:01 - Exactement. Parce que le pays a besoin de ce courant de pensée.
36:03 Parce que le pays a besoin de ce que la droite a à dire
36:05 politiquement à la France
36:07 et à son avenir. Et c'est ça.
36:09 C'est la seule chose qui m'inquiète.
36:11 Vous savez, moi je suis prof de philo. La politique, ce n'est pas mon métier.
36:13 Je me suis engagé dans l'exercice politique
36:15 et je m'y suis engagé à fond.
36:17 Et je me suis battu pendant 5 ans
36:19 tous les jours au Parlement européen
36:21 parce que je crois que la France joue sa survie.
36:23 On n'a pas encore parlé de l'école.
36:25 Mais la situation de l'école, tous les jours, nous montre
36:27 à quel point l'avenir de la France
36:29 aujourd'hui est effectivement en situation
36:31 d'urgence vitale.
36:33 La génération qui vient aujourd'hui
36:35 est menacée par cet effondrement
36:37 qui caractérise la crise que traverse le pays
36:39 tout entier. Et si je me suis engagé en politique
36:41 c'est parce que comme professeur je touchais
36:43 cette crise du doigt comme tant d'autres
36:45 professeurs en première ligne sur le terrain.
36:47 Donc ce qui m'intéresse aujourd'hui, je me suis engagé
36:49 à droite pas parce que, encore une fois, j'ai
36:51 l'esprit de parti, mais parce que je crois
36:53 que la France a besoin des réponses qu'une droite
36:55 fidèle à elle-même doit lui apporter demain.
36:57 - Puisque vous parlez de l'école, deux fois au moins
36:59 en tout cas ces derniers jours
37:01 on a vu une forme de pression
37:03 islamiste, la démission d'un
37:05 approviseur à Paris après avoir demandé
37:07 à une lycéenne d'enlever son voile
37:09 et puis un propriétaire de magasin de chaussures
37:11 à Strasbourg harcelé pour avoir
37:13 refusé le port du voile
37:15 à une employée. Quelles sont vos
37:17 solutions contre tout cela ? - Pardon,
37:19 je me permets d'aller plus loin, beaucoup plus
37:21 que deux fois. - Non mais récemment, dans ces
37:23 derniers jours, après on va parler de violence aussi.
37:25 - La petite Samara,
37:27 frappée à Montpellier
37:29 au point qu'elle est tombée dans le coma
37:31 parce qu'elle s'habillait à l'européenne,
37:33 et qu'elle était considérée pour cela comme
37:35 mécréante. Le petit Michel Cédine,
37:37 collégien, tué
37:39 parce qu'il avait eu le malheur d'entretenir
37:41 probablement une relation amoureuse
37:43 avec une jeune fille dont les parents,
37:45 la famille considéraient que c'était
37:47 un déshonneur. - Quelles sont vos solutions contre ce phénomène ?
37:49 - En fait, aujourd'hui, je crois qu'il faut que tout le monde comprenne
37:51 que nous vivons une
37:53 guerre civile silencieuse.
37:55 Nous sommes devant
37:57 des gens qui veulent
37:59 sur le sol français
38:01 imposer la charia
38:03 à bas bruit, et l'imposer
38:05 par la violence. On parlait de l'Iran tout à l'heure,
38:07 mais il se passe sur notre sol la même chose
38:09 que sur le sol iranien. - Vous considérez que c'est quelque chose
38:11 d'organisé ? - Vous comparez les deux situations ?
38:13 La situation en Iran et ce qui se passe
38:15 aujourd'hui en France ? - Mais bien sûr, je vois qu'en Iran,
38:17 de nouveau la police des mœurs s'est sortie dans la rue
38:19 pour arrêter les femmes qui ne portent pas le hijab.
38:21 En France, on peut multiplier les exemples,
38:23 c'est encore ces derniers jours, à Bordeaux, deux Algériens
38:25 qui sont poignardés
38:27 par un Afghan qui considère qu'il est
38:29 scandaleux qu'il soit en train de
38:31 boire du vin pendant le Ramadan.
38:33 Et moi je voudrais dire d'ailleurs que
38:35 aujourd'hui, notre devoir
38:37 c'est de protéger
38:39 sur le sol français
38:41 les français de toute confession,
38:43 y compris des français musulmans
38:45 qui veulent résister
38:47 à la pression de l'islamisme,
38:49 qui veulent résister à une interprétation
38:51 totalitaire de la religion. - Et alors, comment vous faites ?
38:53 - Et bien, en menant
38:55 ce combat avec détermination,
38:57 et d'abord en portant le bon diagnostic.
38:59 Parce que vous savez, une guerre civile,
39:01 c'est très difficile
39:03 à détecter, ça ne se lit qu'après coup.
39:05 Ce que vous voyez, ce sont des événements
39:07 sporadiques, des cas isolés,
39:09 ce que la presse appelle encore trop souvent
39:11 des faits divers. Ce ne sont pas des faits
39:13 divers, ce ne sont pas des faits isolés.
39:15 Il faut dénoncer l'ennemi par son nom.
39:17 Et notre combat à nous, je le redis
39:19 en France, et je le dis d'ailleurs,
39:21 j'en parle
39:23 très rarement
39:25 dans ces termes, parce que, justement, je ne veux
39:27 jamais mélanger la politique et la religion.
39:29 Mais je le dis aussi, permettez-moi
39:31 de le dire, comme croyant.
39:33 Comme des millions de français,
39:35 qui croient et qui savent que la foi
39:37 ne peut pas aller
39:39 sans la liberté. Notre
39:41 devoir à nous, c'est de défendre la liberté.
39:43 La liberté de conscience.
39:45 La liberté de ceux qui ne croient pas. La liberté
39:47 de ceux qui croient, mais qui ne veulent pas céder
39:49 à cet islam politique
39:51 qui impose sur le seul français
39:53 l'interprétation totalitaire du dogme religieux.
39:55 - Vous dites qu'il y a un problème avec l'islam en France ?
39:57 Avec la gestion de l'islam ?
39:59 - On a un problème avec le fait que
40:01 l'islamisme veut s'imposer sur le seul français.
40:03 C'est ça qu'il faut nommer.
40:05 C'est ça qu'il faut condamner. Et quand j'entends, pardon de le dire,
40:07 mais quand j'entends le gouvernement qui, sur ce sujet,
40:09 est encore en plein déni de réalité,
40:11 quand on se souvient que
40:13 Mme Belloubet, qui aujourd'hui est
40:15 ministre de l'éducation nationale,
40:17 avait décidé, lorsque
40:19 la jeune Nila était
40:21 menacée de mort pour avoir
40:23 dit du mal de l'islam, avait décidé d'abord
40:25 de la critiquer, elle, en disant
40:27 que c'était mal de critiquer une religion.
40:29 Le gouvernement, en réalité, par là, faisait
40:31 le jeu de l'islam politique.
40:33 Quand je vois qu'on a laissé démissionner
40:35 le professeur du lycée Ravel,
40:37 ce proviseur menacé de mort par
40:39 des islamistes pour avoir fait simplement
40:41 appliquer la loi française, ce proviseur
40:43 poussé à la démission parce qu'il voulait protéger
40:45 sa vie, mais aussi
40:47 motivation infiniment émouvante
40:49 et terrible, parce qu'il voulait protéger
40:51 son établissement du risque d'un
40:53 attentat. Ce proviseur est obligé de se mettre
40:55 sur le côté, et le gouvernement laisse faire ça.
40:57 Mais moi, j'aurais été ministre de l'éducation nationale,
40:59 je vous le dis, j'aurais refusé par principe
41:01 sa démission, et j'aurais tout fait pour sécuriser
41:03 son établissement, pour protéger ce
41:05 proviseur, par principe, parce qu'on
41:07 ne cède pas à l'islamisme.
41:09 Et j'aurais sanctionné durement
41:11 tous ceux qui, au rectorat de Paris, ont laissé
41:13 publier ce communiqué infâme,
41:15 qui commençait par expliquer qu'il partait pour convenance
41:17 personnelle, parce que le pas de vague,
41:19 ça suffit. Si on n'est pas capable
41:21 de nommer l'ennemi par son nom, on n'a aucune
41:23 chance de gagner cette bataille-là. Et la bataille,
41:25 elle est devant nous, et elle sera longue
41:27 et difficile. Il faut assumer de le dire.
41:29 Le gouvernement hérite, de ce point de vue-là,
41:31 je ne lui jette pas la pierre surtout, il hérite
41:33 d'une situation de déni qui dure depuis très longtemps.
41:35 Mais maintenant, il faut sortir du déni.
41:37 Et maintenant, il faut mener le combat. Et nous,
41:39 nous le disons depuis des années, mais il est temps
41:41 enfin que ce réveil puisse avoir lieu. - Vous parlez de combat,
41:43 vous parlez de guerre civile.
41:45 Les deux mots sont choisis. Encore une fois,
41:47 je voudrais revenir à quelque chose de plus concret.
41:49 Comment vous menez ce combat ?
41:51 - Ça veut dire que,
41:53 concrètement, prenons cet exemple
41:55 tout simple. Concrètement, nous avons le
41:57 devoir de dire que toute atteinte
41:59 à la liberté de conscience sur le sol français
42:01 doit être sévèrement punie. - Non mais ça, c'est d'aimer les choses.
42:03 - Mais ça n'est pas le cas aujourd'hui. Moi, j'ai été prof
42:05 dans un lycée public, et je voyais des jeunes filles
42:07 qui sont venues me voir. C'était pourtant
42:09 il y a 10 ans. La situation n'a fait
42:11 qu'empirer depuis. Qui venaient me voir en disant
42:13 qu'elles ne voulaient pas porter le voile, mais qu'elles y étaient
42:15 contraintes parce que si elles ne le faisaient pas,
42:17 elles étaient insultées, brimées, peut-être même
42:19 menacées. Eh bien, aujourd'hui, on est très
42:21 démunis comme professeur pour faire face
42:23 à une situation comme celle-là. - Le voile est aujourd'hui interdit à l'école.
42:25 - Le voile est interdit à l'école, mais en dehors de l'école.
42:27 Qu'est-ce que vous faites d'une témoignage d'une jeune fille qui vous parle
42:29 de cette oppression ? Parce que nous n'avons pas les moyens juridiques
42:31 de s'y connaître. - Vous êtes pour l'interdiction du voile dans l'espace
42:33 public ? - Je suis pour sanctionner
42:35 tous ceux, mais avec une sévérité absolue
42:37 qui, d'une manière ou d'une autre,
42:39 se rendraient coupables d'avoir imposé par
42:41 quelque intimidation que ce soit à une jeune fille de porter
42:43 le voile contre son gré. Et qu'on en fasse
42:45 des exemples. Et que si ces gens-là sont
42:47 binationaux, on les renvoie dans le
42:49 pays où la charia est la règle.
42:51 Parce que si c'est ça le pays dans lequel ils veulent
42:53 vivre, eh bien, ce ne sera jamais
42:55 la France. Je me suis battu au Parlement
42:57 européen, en pensant à mes élèves.
42:59 Je me suis battu pour que la Commission européenne
43:01 arrête de financer ces publicités
43:03 scandaleuses qui disaient "la joie est
43:05 dans le hijab". Eh bien, ce combat-là, je l'ai mené
43:07 contre la gauche, qui se prétend féministe,
43:09 mais qui refuse encore d'ouvrir
43:11 les yeux sur la réalité du combat féministe
43:13 aujourd'hui. Parce que le vrai combat féministe, il est
43:15 là. Il est pour rendre aux femmes partout
43:17 dans notre pays la liberté de s'habiller comme
43:19 elles le veulent. La liberté de croire ou de ne
43:21 pas croire. Et de croire comme elles le veulent.
43:23 La liberté de conscience. Et cette liberté-là,
43:25 si profondément attaquée, c'est à la droite
43:27 qu'il revient de la défendre. Parce que c'est
43:29 notre identité politique de défendre la liberté
43:31 face à, malheureusement, des adversaires politiques
43:33 qui refusent d'engager ce combat
43:35 comme il le faudrait. On va parler d'un
43:37 autre sujet, celui du déficit
43:39 de la France. Votre famille politique,
43:41 les Républicains, menacent,
43:43 j'ai envie de dire crescendo,
43:45 le gouvernement de le faire tomber,
43:47 probablement, ou pourquoi pas,
43:49 à l'automne. C'est ce que suggère Gérard Larcher,
43:51 le président du Sénat, ce matin
43:53 dans la presse. Quelle est
43:55 votre stratégie ? Vous voulez que
43:57 les Français retournent aux urnes après une
43:59 dissolution pour
44:01 revoir un peu la distribution politique ?
44:03 Pourquoi vouloir faire tomber le gouvernement ?
44:05 Nous, nous avons un seul but, c'est de
44:07 protéger les Français. C'est la seule chose qui compte
44:09 pour nous. Protéger la France de la dérive
44:11 budgétaire stupéfiante du gouvernement.
44:13 Il faut que chacun réalise que la
44:15 situation des comptes publics en France, elle est unique
44:17 en Europe. Pendant la période du Covid,
44:19 tous les États européens se sont endettés pour faire face à la
44:21 crise. Mais le Covid, c'est fini depuis un moment
44:23 maintenant. Et pour le coup,
44:25 au moment où nous nous parlons, alors que le gouvernement
44:27 annonce un dérapage budgétaire de
44:29 20 milliards supérieur à toutes ses
44:31 propres prévisions, dans ce
44:33 moment-là, tous nos voisins sont en train
44:35 de se désendetter. Et les pays qui étaient
44:37 le plus en difficulté nous font aujourd'hui la leçon.
44:39 Qui est responsable selon vous ? C'est Bruno Le Maire
44:41 qui est aux commandes depuis 7 ans au ministère
44:43 de l'économie, c'est Emmanuel Macron, c'est les deux,
44:45 c'est qui ? Écoutez, c'est incroyable
44:47 de voir dans les colonnes des journaux ces derniers jours
44:49 les gens qui tentent de se défausser,
44:51 qui sont au pouvoir depuis 7 ans,
44:53 depuis même plus que 7 ans
44:55 pour beaucoup, et qui essayent
44:57 de se renvoyer à la patate chaude. J'ai envie de dire
44:59 honnêtement, quand on est au pouvoir depuis
45:01 7 ans, la moindre des choses, c'est d'assumer
45:03 ses responsabilités. Que le président de la
45:05 République essaye de se défausser sur Bruno Le Maire,
45:07 que Bruno Le Maire essaye de se défausser
45:09 sur Emmanuel Macron, tout cela est
45:11 désolant. Les Français, vous savez,
45:13 ils savent très bien ce que c'est que d'assumer un budget. Quand ils
45:15 sont dans le rouge, ils savent que le banquier va arrêter.
45:17 Et ils assument. Et donc il faut que le gouvernement
45:19 assume maintenant. Les républicains porteront une motion de censure,
45:21 avec bien évidemment comme but de faire
45:23 tomber le gouvernement, si
45:25 le budget continue de
45:27 déraper, si les économies ne sont pas suffisantes,
45:29 s'il y a des nouveaux impôts. Eric Ciotti a fixé
45:31 une ligne claire. Il a fixé
45:33 une ligne rouge dans un entretien
45:35 récemment. Il a dit, si
45:37 il y a la moindre augmentation d'impôts,
45:39 si le gouvernement veut se défausser
45:41 sur les Français, en allant chercher encore
45:43 plus de leur effort, de leur travail,
45:45 de leur épargne, alors il faudra évidemment
45:47 les protéger. Et ça, c'est notre ligne rouge.
45:49 Vous savez, pour moi, encore une fois, la question
45:51 est très claire. Est-ce que la dérive budgétaire du pays
45:53 est liée au fait qu'on a,
45:55 comme le prétend le président de la République,
45:57 pas assez de recettes pour l'État ?
45:59 Bien sûr que non. On a aujourd'hui
46:01 l'État qui prélève les prélèvements obligatoires
46:03 les plus importants au monde.
46:05 Est-ce que les républicains peuvent, en matière budgétaire...
46:07 Excusez-moi, mais est-ce que les républicains peuvent
46:09 donner en matière budgétaire des
46:11 leçons ? Le journal L'Opinion
46:13 a relevé cette semaine
46:15 dans un article tout ce qu'avaient
46:17 proposé ou fait voter
46:19 les républicains et qui finalement
46:21 augmente le budget alors que vous proposez
46:23 un plan parallèlement où vous promettez un plan
46:25 de 100 milliards d'euros d'économie.
46:27 Il y avait notamment un revenu minimum pour les
46:29 agriculteurs. Il y avait, au moment de la réforme
46:31 des retraites, la facture
46:33 qui a été alourdie par des mesures pour les
46:35 les seniors. Il y avait le
46:37 fait de s'opposer à la récente réforme
46:39 envisagée sur le
46:41 régime chômage, alors que
46:43 vous étiez pour il y a peu de temps.
46:45 On ne s'est pas du tout opposé à la réforme
46:47 de l'assurance chômage. Alors là, pour le coup, c'est parfaitement faux.
46:49 Le Rassemblement National s'y oppose.
46:51 Nous, au contraire. Dans des prises de parole, notamment d'Olivier
46:53 Marlex, par exemple, a dit "on ne peut pas
46:55 s'en prendre à ceux qui sont au chômage".
46:57 Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, pardon.
46:59 Ce que dit Olivier Marlex, et il a raison de le dire,
47:01 c'est que l'État ne peut pas se défausser de sa propre
47:03 dérive budgétaire en allant taper
47:05 notamment des personnes qui sont
47:07 âgées aujourd'hui, des seniors qui sont
47:09 au chômage parce que là, pour le coup, il y a une situation
47:11 de précarité infinie qui est faite au français.
47:13 Oui, il y avait des mesures sur le chômage,
47:15 et notamment qui concernaient les seniors.
47:17 On est tout à fait favorable à une réforme de l'assurance chômage,
47:19 à conditionner les aides sociales comme le RSA,
47:21 à une activité mondiale ? Pas du tout.
47:23 Pardon de le dire, mais ça fait des années
47:25 que nous proposons au gouvernement de faire des économies.
47:27 On peut dire qu'il faut investir
47:29 plus dans certains domaines,
47:31 qu'il faut mettre plus d'argent. On assume de le dire.
47:33 Dans certains domaines, je vous parlais tout à l'heure
47:35 de l'industrie de défense, mais en parallèle, on propose
47:37 de faire des économies dans les dépenses
47:39 de l'État parce que c'est là qu'est le grand tabou
47:41 auquel le gouvernement ne veut pas s'attaquer.
47:43 La baisse du train de vie de l'État, la baisse
47:45 de la dépense publique. Et ça, ça fait des années
47:47 qu'on le propose. Cette année encore, il y a
47:49 plusieurs mois, le Sénat et la majorité
47:51 de droite au Sénat avec Bruno Retailleau
47:53 ont voté 25 milliards d'euros d'économies.
47:55 Le gouvernement n'en a tenu aucun compte.
47:57 Il n'a rien retenu là-dedans.
47:59 Donc pour ne nous fasse pas le procès,
48:01 on ne va pas laisser non plus.
48:03 Est-ce que 100 milliards d'euros d'économies, c'est réaliste ?
48:05 Bien sûr, sur plusieurs années. Et tout ça
48:07 est chiffré, construit, structuré.
48:09 De toute façon, on n'a pas le choix.
48:11 On a le devoir aujourd'hui de faire baisser
48:13 la dépense publique. Le coût de production de nos services
48:15 publics est 80 milliards supérieurs
48:17 à celui de la moyenne européenne.
48:19 Vous voyez bien que ça ne peut pas tenir.
48:21 Quelles sont les dépenses sociales ?
48:23 Pourquoi faites-vous des économies en matière sociale, par exemple ?
48:25 Par exemple, c'était déjà le programme de la droite
48:27 en 2017, en créant une allocation
48:29 sociale unique qui viendrait se substituer
48:31 à ce maquis d'aide sociale aujourd'hui,
48:33 qui font que parfois, effectivement, on
48:35 désincite au travail parce que la multiplication
48:37 des aides sociales finit par être
48:39 plus intéressante que le revenu qu'on
48:41 peut tirer du travail que l'on fait tous les jours.
48:43 Et donc, bien sûr qu'on a des économies
48:45 énormes à faire sur le maquis des aides sociales.
48:47 Mais je le redis, aujourd'hui, le vrai
48:49 grand sujet, c'est la baisse
48:51 de la dépense de l'État. On n'a
48:53 jamais eu autant de fonctionnaires dans ce
48:55 pays. Et pourtant,
48:57 tous les services publics essentiels
48:59 sont aujourd'hui fragilisés. On a le pire
49:01 système, celui dans lequel les Français payent le plus
49:03 pour des services publics qui n'existent plus.
49:05 - On va passer, justement, sur la motion de censure. Quel objectif
49:07 politique pour cette motion de censure, si ce n'est,
49:09 comme on le comprend, sanctionner
49:11 le gouvernement actuel ?
49:13 Est-ce que la perspective, c'est
49:15 une coalition ou alors une cohabitation
49:17 en cas de dissolution ? Mais ça nécessiterait que
49:19 les Républicains emportent les législatives,
49:21 ce qui est aujourd'hui hautement improbable.
49:23 Est-ce que vous avez pensé à ça, à cet
49:25 objectif politique de cette
49:27 opération ? - Attendez, on ne va pas faire de
49:29 plan sur la comète. La dissolution, ce sera
49:31 la décision du Président de la République
49:33 de lui seul. La motion de censure, je le
49:35 redis, c'est ce qu'Éric Ciotti a fixé
49:37 comme cap. Elle sera proposée par
49:39 les Républicains si le gouvernement tente
49:41 de s'en sortir, comme malheureusement, il semble
49:43 vouloir le faire, en
49:45 augmentant les prélèvements obligatoires, plutôt
49:47 qu'en baissant la dépense publique. C'est très simple.
49:49 La question budgétaire, elle est devant nous. Elle est
49:51 énorme. La crise budgétaire menace
49:53 tous les Français. Et donc, il va falloir
49:55 réagir. Si aujourd'hui, comme le
49:57 dit Emmanuel Macron... - Il faut penser aux conséquences aussi. - Si aujourd'hui,
49:59 comme le dit Emmanuel Macron, le choix, c'est de considérer qu'il n'y a pas
50:01 assez de recettes pour l'État et qu'il ne faut
50:03 pas toucher la dépense, alors là, pour le coup, la motion de censure
50:05 sera immédiate. Nous, ce que
50:07 nous disons, c'est qu'on sortira de cette crise budgétaire
50:09 en baissant la dépense publique et même
50:11 en baissant les prélèvements obligatoires pour
50:13 redonner aux Français du pouvoir
50:15 d'acheter, du pouvoir d'innover, d'investir,
50:17 du pouvoir de transmettre. Et quand
50:19 j'entends le gouvernement qui nous parle de taxer
50:21 les rentes, je ne peux pas ne pas être
50:23 inquiet, en particulier pour les retraités
50:25 de ce pays. Parce que qu'est-ce que ça veut dire, la rente ?
50:27 Si la rente, c'est le travail des
50:29 Français, si la rente, c'est le résultat de leur épargne,
50:31 si la rente, c'est le patrimoine qu'ils ont
50:33 créé pour pouvoir le transmettre à leurs enfants
50:35 demain. Alors dans ce cas, merci beaucoup.
50:37 En réalité, on rentrera dans une immense...
50:39 François-Xavier Bellamy pour ce
50:41 grand jury. Bon dimanche à tous et à la semaine prochaine.
50:43 [SILENCE]

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