Morandini Live (Émission du 11/04/2024)

  • il y a 5 mois
Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

Category

🗞
News
Transcript
00:00:00 Jeudi 11 avril 2024, Morandini Live numéro 1417, bonjour et bienvenue en direct.
00:00:10 A la une, on commence à en savoir plus sur ce qui s'est passé hier soir à Bordeaux et en particulier sur les motivations de l'agresseur.
00:00:17 On évoque désormais un motif religieux dans cette attaque car l'assaillant Angela Bass en serait pris à deux Algériens,
00:00:24 leur reprochant de boire de l'alcool pendant le ramadan. C'est pour cela qu'il aurait sorti son couteau et les aurait poignardés.
00:00:31 Et tout a été filmé avec des téléphones portables comme souvent désormais. Images sur France Info ce matin.
00:00:37 Sur les quais de Bordeaux, au milieu des passants, un homme menace avec un couteau une personne à terre et le poignarde à plusieurs reprises.
00:00:47 L'assaillant attaque ensuite une seconde victime puis prend la fuite avant qu'une patrouille de police le blesse mortellement. Le bilan est lourd.
00:00:55 Oui, le bilan est lourd, un mort et un blessé plus l'assaillant qui a été abattu par les forces de l'ordre.
00:01:00 Alors que s'est-il vraiment passé ? Écoutez le témoignage de ces deux filles qui étaient sur les lieux, c'était sur BFM ce matin.
00:01:06 Mon ami voit quelqu'un tomber dans les bras de quelqu'un d'autre. Il y a un mouvement de foule qui s'est créé autour,
00:01:13 avec notamment une personne qui avait l'air très paniquée, qui courait partout, quelqu'un qui appelait les pompiers.
00:01:19 Vraiment pour s'imaginer quelqu'un plaqué au sol et s'imaginer que c'est un coup de couteau, on n'aurait jamais imaginé ça.
00:01:25 En pleine journée, il était 19h30, il faisait jour.
00:01:29 Alors bien sûr, le premier réflexe a été de penser à une attaque terroriste puisque nous sommes en alerte maximum en France, vous le savez.
00:01:35 Mais à cette heure-là, la piste est écartée comme nous l'explique RMC.
00:01:40 Il n'y a pas de témoignage par exemple qui fente état de propos islamistes tenus par l'auteur de l'agression.
00:01:46 Cela dit, le parquet national antiterroriste est en lien direct depuis hier soir avec le parquet de Bordeaux.
00:01:52 On a vu la procureure de la République sur place hier soir.
00:01:55 Pour l'instant, c'est la piste de la RICS et de l'altercation qui est privilégiée ici.
00:02:01 D'après une source policière par exemple, le point de départ de cette altercation pourrait être un différent
00:02:07 lié à la consommation d'alcool des deux victimes qui ont essuyé les coups de couteau.
00:02:11 Il y a des bars situés juste à proximité.
00:02:13 Ce sont, on le rappelle, deux Algériens âgés de 37 et 26 ans.
00:02:17 L'identité de l'agresseur n'a pas été révélée ce matin encore.
00:02:21 Les enquêteurs essaient depuis hier soir d'en savoir plus sur son passé et sur les motivations de son geste.
00:02:27 On y reviendra bien sûr dès le début de cette émission.
00:02:30 Je voulais également vous parler de cette vidéo qui fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux ce matin.
00:02:34 C'est un gérant de magasin à Strasbourg qui refuse une intérimaire envoyée par une agence d'intérim car elle est voilée.
00:02:40 La séquence provoque la polémique avec ceux qui le soutiennent et ceux qui le dénoncent.
00:02:45 - Vous m'excusez, je suis au téléphone. - Je parle.
00:02:49 - Oui, parce que vous n'avez pas la tenue adéquate. - J'ai le voile, il faut le dire. Il faut passer par les mots.
00:02:54 - Oui, mais parce qu'on est en France, madame. C'est dans la loi.
00:02:59 - Moi, en magasin... - Liberté, égalité, fraternité. Un pays laïque.
00:03:04 - En pays laïque. - Voilà. Sur mon contrat, ce n'est pas écrit que je ne dois pas mettre le voile.
00:03:09 - Sur le contrat, ce n'est pas écrit que je ne dois pas mettre le voile. - Mais c'est laïque.
00:03:12 - Moi, j'ai une collègue qui a une colle du poil, elle ne la montre pas non plus. - Terminez avec ce que vous ne donnez pas, s'il vous plaît.
00:03:17 - Bon, donc, je suis désolé.
00:03:20 Voilà une tranche de vie qui fait beaucoup réagir et nous aurons l'occasion d'en parler dans cette émission.
00:03:24 La colère d'un frère et d'un mari dans une affaire qui avait bouleversé la France il y a tout juste un an.
00:03:29 Souvenez-vous, la famille de Karen Mezino, cette infirmière mortellement poignardée au sein du CHU de la ville de Reims en juin 2023.
00:03:36 Eh bien, cette famille est aujourd'hui en colère. Ils savent que l'agresseur qui avait déjà attaqué une infirmière en 2017 pourrait ne jamais être jugé
00:03:45 car il lui pourrait être déclaré irresponsable en raison de problèmes psychiatriques.
00:03:49 Un supportat pour cette famille qui vient d'écrire au ministère de la Justice et au président de la République, vous les entendrez tout à l'heure,
00:03:56 à l'époque de son agression, les infirmières de l'hôpital étaient sous le choc.
00:04:01 - C'était un peu dur. Dur parce que la collègue ASH a couru dans le service pour nous demander de fermer les portes.
00:04:10 C'était rude.
00:04:13 Et puis après le brancardier nous raconte qu'au final c'est une collègue infirmière qui s'est pris plusieurs coups de couteau au bloc opératoire.
00:04:20 On en a beaucoup parlé toute la journée.
00:04:23 - Voilà, vous entendrez donc la famille de l'infirmière agressée qui est en colère, vous l'entendrez dans un instant.
00:04:28 La sécurité reste un problème aujourd'hui encore dans les hôpitaux.
00:04:31 Un homme âgé de 23 ans a été interpellé lundi et placé en garde à vue après cette violente agression contre un brancardier à l'hôpital de Chaland en Vendée,
00:04:39 dont on vous a déjà parlé. Son procès est prévu le 26 avril prochain et son père a tenu à le défendre hier,
00:04:45 expliquant que son fils avait pété les plombs. Quant au brancardier, il est aujourd'hui hospitalisé.
00:04:50 L'auteur du coup donné au brancardier de Chaland a fait ses excuses auprès de la victime et de sa famille.
00:04:56 Le père de l'agresseur, brûlé par un choc électrique, raison pour laquelle il se rendait aux urgences, explique que son fils alcoolisé a pété les plombs.
00:05:04 La prise en charge étant trop longue à son goût.
00:05:07 J'arrivais à l'hôpital, on attendait 45 minutes, on les a suppliés à l'hôpital de nous prendre, de nous donner un petit cachet pour nous soulager.
00:05:15 Ils nous ont dit "si vous n'êtes pas content de rêver ici, vous avez qu'à aller à la Roche-sur-Lyon ou à Nantes".
00:05:22 Le directeur de l'hôpital de Chaland réfute cette version. Tout a été filmé, dit-il.
00:05:27 Les bandes de vidéos ont été transmises à la gendarmerie, donc l'enquête est en cours, la justice va se prononcer.
00:05:37 Ce que je peux vous dire, c'est que les patients étaient bien pris en charge à l'intérieur.
00:05:41 J'ai eu le témoignage du médecin qui disait qu'il était en train de proposer une prise en charge, voire la morphine pour les calmer.
00:05:51 Et c'est à ce moment-là qu'à l'extérieur, l'agression a eu lieu.
00:05:54 Médecins agressés, infirmières agressées, brancardiers agressés et maintenant aussi les pharmaciens agressés.
00:06:01 Le Conseil national de l'ordre des pharmaciens alerte en effet sur les agressions dans les officines en hausse de 30% par rapport à l'année 2022.
00:06:09 Les pharmaciens ont déclaré 475 agressions en 2023. Il s'agit de menaces, d'injures, encore d'agressions physiques.
00:06:16 Elles sont principalement motivées par le refus de délivrer des médicaments TF1 hier soir.
00:06:22 Dernier exemple en date, cet homme qui pénètre dans sa pharmacie et repart aussitôt avec ses cosmétiques volés.
00:06:29 La police est venue l'interpeller. Et puis bon, c'est une personne qui avait déjà un couteau dans son sac.
00:06:37 Yorick Berger n'intervient pas car ces individus peuvent être dangereux.
00:06:42 Ici à Nice, le client de cette pharmacie la saccage. Son ordonnance n'était pas valide.
00:06:49 Images spectaculaires, une fois de plus.
00:06:52 À un mois de l'arrivée de la flamme olympique dans l'Hexagone, Gérald Darmanin a détaillé les règles qui seront applicables pour les Parisiens qui habitent aux abords du Trocadéro ou de Champs de Mars, mais aussi le long de la Seine.
00:07:03 Il faudra s'inscrire sur un site internet pour pouvoir circuler, mais également avoir sur soi son QR code.
00:07:10 Les quais de Seine, l'île de la Cité ou même l'île Saint-Louis au cœur de Paris, ces lieux emblématiques de la capitale, sont désormais situés dans le périmètre de sécurité annoncé pour la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques.
00:07:23 Pendant une semaine avant l'événement, prévu le 26 juillet au soir, les habitants et ceux qui travaillent sur place auront besoin d'un QR code pour accéder à la zone.
00:07:32 Une mesure qui interroge cet habitant.
00:07:34 « Je pense qu'il faudrait laisser un pont au moins accessible pour que les gens puissent aller et venir comme ils veulent. Le QR code c'est un peu la gestapo retour au Covid. »
00:07:47 Au total, près de 20 000 personnes sont concernées. Pour obtenir le précieux sésame, elles devront s'inscrire sur une plateforme en ligne qui ouvrira le 10 mai.
00:07:55 Une jauge très limitée qui laisse les commerçants en suspens.
00:07:59 « C'est sûr que ça ne va pas nous faciliter les affaires. C'est un fait. Pour nous, pour les commerçants, là encore, tout dépend du commerce, franchement. »
00:08:09 C'est un peu la chronique d'une galère annoncée. Et justement, à propos des Jeux olympiques, vous le redoutiez.
00:08:14 Eh bien, la CGT l'a fait. La CGT a déposé des préavis de grève dans les trois branches de la fonction publique qui courent du 15 avril au 15 septembre.
00:08:22 Pendant toute la période des Jeux olympiques, vous avez bien entendu un préavis de 5 mois.
00:08:27 Et la patronne de la CGT est ravie d'avoir ainsi la possibilité de mettre la pagaille en France.
00:08:32 Pas de trêve olympique pour la CGT. Ce mercredi, le syndicat a déposé des préavis de grève dans les trois branches de la fonction publique, comprises entre le 15 avril et le 15 septembre.
00:08:44 Des dates qui coïncident avec celles des Jeux olympiques et paralympiques qui débuteront le 26 juillet jusqu'au 8 septembre.
00:08:51 Dans un communiqué, le premier syndicat de la fonction publique, qui avait déjà annoncé son intention d'appeler à la grève lors de l'événement, a fait part de ces revendications.
00:09:00 Il demande notamment des recrutements pérennes, des compensations salariales au titre des contraintes professionnelles générées par les Jeux,
00:09:07 ainsi que des droits au congé, au télétravail choisi et à la déconnexion.
00:09:11 Allez, les tops et les flops d'audience d'hier soir, en espérant qu'ils ne fassent pas grève. C'est Mister Audience.
00:09:16 - Bah attends !
00:09:17 - Hier soir, encore peu de monde en accès. Depuis quelques semaines, la situation est fragile pour Nagui sur France 2.
00:09:25 Et bien, hier soir, il a été battu de peu par le feuilleton de TF1. Demain nous appartient avec un peu plus de 2 600 000 téléspectateurs.
00:09:32 Le 19 mars de France 3 arrive 3e. Sur M6, la meilleure boulangerie de France est dans sa moyenne à 1,4 million.
00:09:40 Du côté des talk-shows quotidiens sur TMC, TVMP sur C8 sont tous les deux sous les 2 millions.
00:09:46 Sur France 3, aux Jeux Citoyens affiche une petite baisse en repassant sous le million.
00:09:49 Avec son best-of, c'est à vous la suite sur France 5 dépasse à peine les 500 000.
00:09:53 En prime time, France 2 est arrivé large leader grâce au téléfilm Menace sur Karmadech en rassemblant plus de 4 millions de téléspectateurs.
00:10:02 Les autres chaînes sont quant à elles loin derrière et font moins que la moitié des audiences de France 2.
00:10:07 TF1 est 2e avec sa série Doc qui ne décolle toujours pas à seulement 1,9 million, quasiment à égalité avec Top Chef sur M6.
00:10:13 Le magazine Secrets d'Histoire sur France 3 affiche également un score très timide à 1,6 million.
00:10:18 Mister Audience vous dit à demain.
00:10:20 - Je vous présente mes invités qu'on va accompagner en direct jusqu'à midi.
00:10:24 Laurent Jacobelli, bonjour. - Bonjour Jean-Marc.
00:10:26 - Merci d'être avec nous, député du Rassemblement National de la Moselle et porte-parole du Rassemblement National.
00:10:30 Maître Laure Alice Bouvier, bonjour. - Bonjour Jean-Marc.
00:10:32 - Merci également d'être avec nous, avocate. Jean-Marc Sylvestre, bonjour.
00:10:35 Journaliste économique et éditorialiste chez Atlantico et puis Mathias Leboeuf, bonjour.
00:10:39 - Bonjour Jean-Marc. - Docteur en philosophie et journaliste.
00:10:42 On va bien évidemment commencer avec ce qui s'est passé hier soir à Bordeaux,
00:10:46 d'autant plus qu'on commence à en savoir un peu plus sur ce qui s'est vraiment passé,
00:10:50 puisqu'on évoque désormais un motif religieux dans cette attaque,
00:10:53 car l'assaillant Angela Bass en serait pris à deux Algériens dans la rue,
00:10:57 leur reprochant de boire de l'alcool pendant le ramadan.
00:11:01 Et c'est pour cela qu'il aurait sorti son couteau et les aurait poignardés.
00:11:05 Ce sont les premières infos qui nous parviennent de la part des enquêteurs.
00:11:09 Tout d'abord, le rappel des faits en images.
00:11:11 - Pompiers et forces de l'ordre sont restés mobilisés cette nuit dans le secteur du Miroir d'eau,
00:11:20 sur les quais de la Garonne, où s'est déroulée l'attaque.
00:11:24 Quelques heures plus tôt, l'assaillant de type nord-africain a été neutralisé à proximité par les policiers,
00:11:30 alors qu'il se montrait menaçant avec son arme blanche.
00:11:34 Cet individu avait poignardé deux hommes de nationalité algérienne, peu avant 20h.
00:11:39 Sa première victime, âgée de 37 ans, est décédée.
00:11:54 La seconde, âgée de 26 ans, est grièvement blessée.
00:11:58 Le secteur, plutôt familial en journée, abrite de nombreux marginaux à la tombée de la nuit.
00:12:04 - Au vu du nombre d'individus qui avaient eu leur place au Miroir d'eau hier soir, on a évité un vrai carnage.
00:12:10 Il y a eu l'agression, il n'a pas posé son couteau.
00:12:13 Il a continué son périple autour de ce Miroir d'eau-là.
00:12:18 Il n'avait pas l'intention de poser son couteau.
00:12:20 D'après nos informations, une rique s'aurait éclatée entre l'assaillant et un groupe d'hommes
00:12:25 qui consommaient de l'alcool juste avant les faits.
00:12:27 L'identité de l'agresseur est encore inconnue.
00:12:31 - On part tout de suite en direct à Bordeaux, où on rejoint Régine Delfour avec les images de Laurent Sellerier.
00:12:36 Bonjour Régine, quelle est l'ambiance à Bordeaux ce matin ?
00:12:39 - Bonjour Jean-Marc, vous pouvez le voir sur les images de Laurent Sellerier, sur les quais de la Garonne, il y a du monde.
00:12:46 Les bordelais sont là, il y en a qui font du footing, d'autres du vélo.
00:12:50 On ne peut pas dire que les bordelais aient peur par rapport à ce qui s'est passé hier.
00:12:56 Ils nous disent évidemment qu'ils ont été choqués, puisque c'est très rare que cela arrive à Bordeaux.
00:13:03 Hier, il y avait beaucoup de monde, il faisait beau, donc il faut imaginer qu'il y avait du monde sur les quais de la Garonne.
00:13:09 Mais aussi de l'autre côté, puisque de l'autre côté qu'est Richelieu, il y a tous les bars.
00:13:14 Et vous savez, hier c'était un match important, donc il y avait beaucoup de monde qui était là.
00:13:20 Donc ils n'ont pas trop bien compris ce qui se passait.
00:13:22 Aujourd'hui, ils nous le disent, donc évidemment qu'ils sont choqués, mais qu'ils n'ont pas peur,
00:13:26 puisque c'est quand même quelque chose qui est plutôt rare ici à Bordeaux.
00:13:29 Il y a quand même une cellule psychologique qui a été mise en place au bout du quai de la Garonne, à côté de la maison éco-citoyenne.
00:13:40 On a vu d'ailleurs des médiateurs qui viennent à la rencontre des bordelais pour leur demander si tout va bien,
00:13:45 et leur dire qu'ils peuvent être entendus dans cette maison.
00:13:49 Merci beaucoup Régine Elfaux, en voie spéciale de CNews à Bordeaux avec les images de Laurence Ellari.
00:13:54 Je vous propose d'écouter le témoignage d'une dame qui était dans les parages
00:13:58 et qui évoque également les problèmes de sécurité qu'elle rencontre au quotidien.
00:14:02 Pas simplement hier, mais aujourd'hui, c'est vrai que c'est son sentiment et sans doute le sentiment de beaucoup de Français.
00:14:06 On a du mal à être en sécurité, à se sentir en sécurité quand on est dans la rue.
00:14:10 Dans le centre de Bordeaux, la sécurité c'est quelque chose de vraiment difficile maintenant.
00:14:18 Ça fait peur. Je promène mes chiens à cette heure-là. C'est difficile. C'est une drôle d'époque.
00:14:27 Voilà, drôle d'époque effectivement. Et je vous rappelle que selon les premières informations,
00:14:32 l'homme qui était à Angelabat aurait proposé aux deux Algériens qu'il a croisés,
00:14:36 leur a reproché de boire de l'alcool alors qu'on était en plein Ramadan.
00:14:40 Laurent Giacobelli, c'est vrai que l'attaque fait peur parce qu'on a pensé à une attaque terroriste.
00:14:45 Là aujourd'hui, on est sur une attaque qui a un autre motif, mais qui est tout aussi inquiétant.
00:14:49 Au fond, si ces premières informations sont confirmées, on laisse du conditionnel bien évidemment,
00:14:53 mais si ces premières informations sont confirmées, c'est une attaque au motif religieux en fait.
00:14:58 Oui, apparemment, selon les informations que vous nous donnez.
00:15:01 Et c'est malheureusement une nouvelle attaque qui fait suite à une longue série.
00:15:05 Je rappelle la jeune Samara à Montpellier qui a été agressée pour avoir des vêtements à l'européenne
00:15:10 et donc non conformes avec l'islam radical.
00:15:13 Je pense à ce jeune, Aviri Chaitillon, qui a été lui tué parce qu'il avait eu des relations par SMS,
00:15:21 dialogué avec une jeune fille et que donc il y avait un crime, excusez-moi les parenthèses mais les guillemets,
00:15:26 d'honneur ou plutôt de déshonneur.
00:15:28 Et donc on voit bien aujourd'hui qu'il y a une forme de terrorisme au quotidien
00:15:31 où des gens veulent faire respecter la charia, veulent que les lois de la religion, de l'islam dur,
00:15:35 de l'islam radical soient respectées par tous, musulmans ou non musulmans d'ailleurs,
00:15:39 et qui en vont jusqu'au crime, jusqu'à l'agression. Dans une société où le laxisme fait rage,
00:15:44 où on a tout toléré, tout accepté au-delà de la laïcité,
00:15:48 dans une société où il n'y a plus de freins, plus de barrières, plus de limites,
00:15:51 et bien certains ont substitué aux lois de la république les lois de la religion
00:15:54 et s'en prennent à ceux qui ne le respectent pas.
00:15:56 C'est le symbole de 40 ans de laxisme, d'une immigration galopante, incontrôlée
00:16:01 et d'un islam politique qu'on n'a pas réfréné trop tôt.
00:16:04 Alors il y a deux terrorismes aujourd'hui.
00:16:05 Le terrorisme lourd, dur, celui qui a endeuillé la France, qui fait exploser,
00:16:10 qui fait, qui attaque nos policiers, et puis le terrorisme du quotidien,
00:16:14 une police de la religion, comme on pourrait en avoir en Arabie Saoudite ou en Iran,
00:16:18 de ceux qui veulent que le fondamentalisme remplace la république.
00:16:21 Il faut lutter, il ne faut rien accepter, mais il faut dire les choses,
00:16:24 il ne faut pas rester dans le déni.
00:16:25 Et on rappelle là encore, parce que c'est important, que les premières victimes,
00:16:29 en tout cas là, sont sans doute des musulmans, a priori, enfin ils sont algériens,
00:16:33 je pense qu'ils sont musulmans et c'est ce qu'on leur reprochait.
00:16:35 Donc c'est-à-dire qu'on a aujourd'hui des islamistes qui s'en prennent directement aux musulmans,
00:16:39 c'était le cas pour Samara aussi, dont vous avez parlé, on réentendra Samara d'ailleurs dans un instant,
00:16:43 qui expliquait ce qui s'était passé.
00:16:45 C'est-à-dire que les choses sont en train d'avancer, de basculer une nouvelle fois.
00:16:49 Les musulmans français qui sont assimilés, qui vivent comme tous les autres français,
00:16:54 qui pratiquent leur religion dans le cadre privé, personnel,
00:16:56 mais qui s'adaptent à la vie publique tout à fait normalement,
00:16:58 sont les premières victimes, sont les premières cibles de ces gens-là.
00:17:01 Parce qu'eux ne veulent pas l'assimilation, eux ne veulent pas s'intégrer en France,
00:17:05 ils veulent remplacer, substituer notre système, nos mœurs, nos codes, nos valeurs et nos lois
00:17:10 par d'autres lois religieuses, celles de l'islam politique radicale.
00:17:14 Et donc il faut bien faire la différence parce qu'une fois encore,
00:17:17 ce sont tous nos compatriotes, musulmans modérés, athées, catholiques,
00:17:22 juifs aussi malheureusement, qui sont les victimes de ces attaques.
00:17:26 Et donc aujourd'hui il faut réagir parce que dire "il était fou",
00:17:29 c'est la violence générale, ça ne suffit pas.
00:17:31 Il faut poser un mot sur les choses.
00:17:33 Aujourd'hui il y a une offensive de l'islam radical en France,
00:17:36 violente, agressive, pour saper les fondements de notre rêve.
00:17:40 - Mathias Leboeuf, est-ce que vous êtes d'accord avec cette analyse ?
00:17:42 - Je serai moins catégorique que Laurent Jacobelli, je vais vous dire, je ne sais pas.
00:17:48 Et je vais vous dire en bon hyper...
00:17:50 - Vous ne savez pas quoi ?
00:17:51 - Si effectivement il y a une offensive, et si ça révèle une offensive.
00:17:55 Non mais je suis plus prudent que Laurent.
00:17:58 - Après il y a des signes.
00:18:00 - En revanche, si c'est le cas, si se met en place une espèce de police des mœurs spontanée
00:18:08 et un ordre moral à nature religieuse, bien évidemment que c'est profondément détestable
00:18:16 et qu'il faut combattre ça.
00:18:18 Donc on a un certain nombre de cas qu'on peut effectivement relier.
00:18:22 Il faut être extrêmement vigilant, il faut combattre ça.
00:18:25 Si c'est le cas, moi je suis un libertaire, donc l'ordre moral, quel qu'il soit,
00:18:30 et notamment s'il émane d'une religion, quelle que soit la religion,
00:18:34 je trouve ça absolument infecte.
00:18:37 Je suis très clair là-dessus, il n'y a pas de tolérance à avoir avec ça,
00:18:40 qu'on laisse vivre les gens comme ils veulent.
00:18:43 - On va prendre dans un instant les dernières infos avec Tanguy Hamon du service de la justice de Seine-Nouz.
00:18:47 Mais juste un mot quand même, ce qui est nouveau aussi, c'est que désormais on sort un couteau pour un oui, pour un non en France.
00:18:52 C'est-à-dire que, moi je vais vous dire la vérité, j'ai des amis musulmans qui ne font pas tous le ramadan
00:18:57 et ils m'ont raconté qu'il leur est arrivé d'avoir des remarques,
00:19:00 où on leur disait, parce qu'ils étaient dans un bar, parce qu'ils étaient en train de manger,
00:19:03 "Ah tu ne fais pas le ramadan par d'autres musulmans".
00:19:08 C'est arrivé, mais c'était une remarque.
00:19:10 Désormais aujourd'hui, en 2024, on sort un couteau et on poignarde des gens.
00:19:13 C'est ça qui est terrible.
00:19:15 Et comme l'histoire du voile pour la petite Samara dont on parlera dans un instant.
00:19:18 Je voudrais juste qu'on prenne les dernières infos sur l'enquête avant de continuer à parler,
00:19:21 puisqu'on est avec Tanguy Hamon, journaliste au service de la police et de la justice de CNews.
00:19:26 Tanguy, où en est-on de cette enquête et qu'est-ce qu'on sait précisément sur ce qui s'est passé hier ?
00:19:31 Le parquet de Bordeaux a bien précisé qu'aucune piste n'était écartée.
00:19:38 Il ne veut passer à côté d'aucun élément qui serait important pour l'enquête.
00:19:42 Mais plusieurs sources nous ont rapidement indiqué qu'on ne se trouvait pas dans le cadre d'une attaque terroriste.
00:19:48 On nous a parlé plutôt d'une altercation entre des personnes issues d'une même communauté.
00:19:54 Puisque selon nos informations, le suspect est originaire d'Afrique du Nord et ses victimes sont algériennes.
00:20:01 Et le mobile, vous en avez parlé, serait lié à une question de consommation d'alcool.
00:20:06 En fait, le suspect aurait reproché à ses victimes de boire de l'alcool alors qu'on était dans un contexte de fin du mois du Ramadan.
00:20:14 C'est la piste qui est privilégiée pour le moment selon les premiers éléments qui sont remontés.
00:20:19 L'enquête devra maintenant évidemment permettre de valider ça.
00:20:23 Et la procureure de la République nous en apprendra plus cet après-midi à 17h lors d'une conférence de presse.
00:20:29 Merci beaucoup Tanguy Amour. En direct, journaliste, police, justice de CNews pour les dernières informations.
00:20:35 Jean-Marc Sylvestre.
00:20:36 Oui, je pense que vous avez totalement raison. Il y a une composante religieuse qui est évidente, enfin importante,
00:20:41 dans tous les événements que nous avons vécu depuis une dizaine de jours.
00:20:45 Et cette composante religieuse marque un clivage à l'intérieur même de l'islam entre effectivement des radicaux
00:20:51 qui veulent imposer une application radicale des textes de l'islam et des modérés qui sont en train d'essayer de s'intégrer.
00:20:59 C'est évidemment les modérés qui en sont les victimes.
00:21:01 Mais ce n'est pas nouveau ça dans l'histoire de l'humanité.
00:21:04 Je ne vais pas vous faire un cours d'histoire, mais je sais qu'on n'en fait plus à l'école.
00:21:07 Il faut quand même en faire un peu. Les guerres de religion en France, ça existe.
00:21:11 Oui, mais ce n'est pas une guerre de religion.
00:21:12 Non, non, non, non, non.
00:21:13 C'est un trat. Là, on est même un trat religieux en fait.
00:21:16 C'est là que c'est un peu différent aussi. C'est un trat communautaire.
00:21:19 Mais Jean-Marc, Jean-Marc, la guerre de religion...
00:21:20 C'est aussi contre les catholiques et les juifs.
00:21:21 La guerre de religion dont je parle...
00:21:22 Attendez.
00:21:23 Pardonnez-moi. Laissez-moi terminer.
00:21:24 Mais là, c'est radicalisme.
00:21:25 La guerre de religion dont je parle, c'est une guerre de religion qui était chez les chrétiens.
00:21:28 C'est-à-dire que vous aviez des catholiques qui ne supportaient pas l'émergence d'un mouvement réformiste qui était la réforme et les protestants.
00:21:36 Et ça a duré un siècle. Il a fallu Catherine de Médicis, il a fallu Henri IV, il a fallu trois protestants.
00:21:42 Oui, mais là, c'est des gens qui ont la même religion.
00:21:44 Je note que vous êtes catholique.
00:21:45 Si c'est les musulmans là, on est sur des gens qui...
00:21:47 Mais là, ils ont la même religion.
00:21:49 Oui, bien sûr. Mais là, ils sont exactement la même chose. Ils ont exactement la même religion.
00:21:54 C'est pas la même façon de lire.
00:21:56 Laurent Jacobilli, Laurent Lechapel.
00:21:57 Jean-Marc Sylvestre, je note votre relativisme, mais il faut quand même dire les choses.
00:22:00 Là, la différence, c'est que c'est une guerre de religion importée.
00:22:03 C'est-à-dire que c'est par la voie de l'immigration que des gens arrivent en important leur code, en important leur valeur, en voulant nous les imposer.
00:22:12 C'est une immigration de conquête religieuse. C'est complètement différent de ce que vous évoquez.
00:22:17 Mais ce qui est sûr, c'est qu'on n'est plus dans l'explication sociale ou politique.
00:22:20 Jean-Marc Sylvestre, là, il y a une différence.
00:22:22 L'État n'est pas partie prenante. L'État, aujourd'hui, il y a des lois qu'il faut faire respecter et qu'il faut durcir.
00:22:27 Il faut faire respecter nos lois. Il faut aujourd'hui en finir avec aussi l'excuse de minorité,
00:22:31 parce qu'on voit bien qu'il y a des ados qui se livrent à cette guerre de religion.
00:22:34 Il faut aujourd'hui construire des places de prison pour arrêter, donner des peines, ne serait-ce qu'exemplaires au premier signal.
00:22:40 Aujourd'hui, il y a...
00:22:41 C'est exactement comme ça qu'on a fait cesser les guerres de religion, auxquelles je pense, au 16 juin.
00:22:45 Sauf qu'il faut dire les choses, Jean-Marc Sylvestre.
00:22:47 Ce ne sont pas aujourd'hui deux querelles, deux lectures différentes du même texte.
00:22:52 C'est aujourd'hui, dans une société qui est une république laïque,
00:22:55 il y a des gens qui arrivent et qui veulent imposer une religion par la force.
00:22:59 Et c'est ça, contre ça qu'il faut lutter, en faisant appliquer nos lois, en les durcissant,
00:23:03 en mettant fin au laxisme et en stoppant le flux migratoire.
00:23:06 - Maître Laurent Lisbouvir ?
00:23:07 - Moi, je ne sais pas Jean-Marc, mais il y a quelque chose qui me choque particulièrement.
00:23:10 On a vu Gérald Darmanin, il y a quelques jours, se féliciter du résultat des opérations XXL.
00:23:16 Comment est-ce qu'une telle chose a pu se produire ?
00:23:20 - Ce n'est pas beaucoup de liens avec les opérations XXL.
00:23:22 - Ce n'est pas de liens, mais on est dans un cadre, dans un contexte,
00:23:27 dans lequel la sécurité est au centre de tout.
00:23:29 C'est-à-dire que là, on est à Bordeaux, dans un endroit où il y a des familles.
00:23:33 - Mais vous ne pouvez rien faire contre ça. Un mec qui passe, qui a un couteau, on ne peut rien faire.
00:23:37 La police est très vite intervenue, je suis allé voir un policier ce matin.
00:23:40 Ils ont été exemplaires, ils sont intervenus en moins de 5 minutes.
00:23:42 Qu'est-ce que vous voulez faire ? On ne peut pas fouiller tout le monde dans la rue.
00:23:45 - Mais il aurait fallu quand même, il faudrait qu'on ait une police de proximité.
00:23:48 - Mais ça ne change rien, on ne peut rien faire.
00:23:50 N'importe qui peut aller n'importe où avec un couteau, aujourd'hui, dans la rue, en sortant là.
00:23:55 - Ça c'est le premier point. - Mais on ne peut rien faire.
00:23:57 - Si vous me permettez... - Allez-y vite, mais...
00:23:59 - Oui, mais ça c'est le premier point.
00:24:01 Le deuxième point, j'aimerais revenir sur cette question d'islamisme radical.
00:24:04 Évidemment, là, c'est une forme... Il ne parle pas de terrorisme, c'est une forme de terrorisme.
00:24:09 Si on reprend la loi de 1986, qui a été de Charles Pascua, quand il était ministère de l'Intérieur,
00:24:15 c'est tout à fait la définition du terrorisme qu'on a.
00:24:18 Donc, effectivement, c'est un terrorisme. Et c'est un terrorisme qui touche également les musulmans modérés.
00:24:22 Je ne comprends pas, pourquoi est-ce qu'on n'entend pas des imams modérés ?
00:24:25 On devrait faire fou, ici.
00:24:27 - Les premières victimes au monde du terrorisme islamique sont les musulmans.
00:24:31 Sur l'ensemble du monde.
00:24:33 - Mais où l'oralisme ouvre via raison, c'est que les imams, là, devraient le dénoncer.
00:24:38 - Ils devraient s'en engueuler, ils devraient le dénoncer.
00:24:40 - Là, il devrait y avoir front de autant des catholiques, des musulmans.
00:24:44 C'est-à-dire qu'en fait, l'islam radical attaque tout le monde.
00:24:46 Et c'est une forme de terrorisme où ils essayent d'imposer...
00:24:49 - Alors, on va en reparler dans un instant. On va faire le signe de la frontière.
00:24:51 On va en reparler dans un instant. On entendra Claude Moniquet, également,
00:24:53 qui va nous expliquer que c'est une attaque intra-communautaire, en fait, ce qui s'est passé.
00:24:57 Et c'est terrible, au fond, parce qu'aujourd'hui, tout le monde est en danger face à ces islamistes.
00:25:01 Donc, il faut que les musulmans se réveillent, aussi.
00:25:03 Que les musulmans modérés se réveillent et disent haut et fort "ça suffit, vous avez raison".
00:25:07 - Et la gauche, aussi, doit se réveiller.
00:25:09 - Oui, enfin, la gauche, vous savez, les insoumis, on sait qu'ils ne se réveilleront pas.
00:25:13 Les insoumis, c'est leur fond de commerce.
00:25:16 Bon, on en parle dans un instant. Laissez-nous des infos. Sommeil à la midi.
00:25:19 [Musique]
00:25:22 - Vous en parliez à l'instant, Jean-Marc.
00:25:24 Une cellule d'écoute mise en place à Bordeaux après l'agression au Coto,
00:25:27 qui a fait un mort et un blessé, tous deux des Algériens.
00:25:30 L'enquête s'oriente vers un différent lié à l'alcool.
00:25:33 Quant à l'identité de l'agresseur, elle reste inconnue.
00:25:35 Ce dernier n'avait pas de papier d'identité sur lui, au moment des faits,
00:25:38 et n'est pas répertorié au fichier automatisé des empreintes digitales.
00:25:43 Des élèves encore sous le choc après la mort d'un adolescent de 15 ans,
00:25:47 retrouvé inanimé dans les toilettes de son lycée à Reims.
00:25:50 Certains de ses camarades évoquent le harcèlement qu'aurait subi le jeune garçon.
00:25:54 Une autopsie va être pratiquée dans la journée pour déterminer la cause de son décès.
00:25:59 Et puis un sondage sans appel à la question "êtes-vous pour ou contre un référendum sur la politique migratoire en France ?".
00:26:06 Le "pour" l'emporte à 69%, quand 31% des sondés se disent contre.
00:26:11 Question portée justement devant le Conseil constitutionnel par les LR,
00:26:14 qui réclame un référendum d'initiative partagée sur le sujet,
00:26:18 dont la décision est attendue cet après-midi à 14h.
00:26:22 - Bonsoir, Catherine, sur CNews, merci d'être en direct avec nous.
00:26:26 On commence donc à en savoir plus sur cette attaque d'hier.
00:26:28 C'est vrai, ce que l'on apprend ce matin est pour le moins surprenant,
00:26:31 puisque ce serait une attaque qui serait liée au non-respect du ramadan,
00:26:35 puisque ce seraient des motivations religieuses.
00:26:39 On évoque un motif religieux dans cette attaque.
00:26:41 L'assaillant Djé Labba s'en serait pris à ses deux Algériens,
00:26:43 leur reprochant de boire de l'alcool pendant le ramadan.
00:26:47 Je vous propose d'écouter l'analyse de Claude Moniquet,
00:26:49 qui lui parle d'une attaque intra-communautaire.
00:26:51 - Pour que l'agression soit considérée comme terroriste,
00:26:54 il faut qu'elle soit liée à une revendication politique ou religieuse
00:26:57 dans le but de l'imposer ou d'interdire un comportement politique.
00:27:01 Ce n'est apparemment pas le cas cette fois-ci.
00:27:03 Mais par contre, ce que disent les témoins,
00:27:07 pousse effectivement vers cette piste de fait à connotation religieuse.
00:27:13 On est en face de quelqu'un qui semble être musulman,
00:27:15 qui croise d'autres personnes probablement musulmanes,
00:27:19 et qui leur reproche de consommer de l'alcool,
00:27:22 en particulier à la fin du ramadan, d'où la rixe.
00:27:25 On est dans un incident qui, quelque part,
00:27:31 ressemble à ce qu'on a connu ces dernières semaines
00:27:34 avec l'affaire Khamseline, avec l'affaire Samara,
00:27:36 c'est-à-dire une volonté d'imposer un comportement ou d'interdire un comportement
00:27:41 pour des raisons religieuses ou culturelles.
00:27:44 Donc on est dans un contexte qui, malheureusement, évoque de nouveau
00:27:48 probablement un défaut d'assimilation et une forte imprégnation religieuse,
00:27:53 cela étant un dernier mot sur la piste terroriste,
00:27:55 effectivement pour le moment elle est mise de côté,
00:27:58 mais l'attitude de l'auteur des faits au moment où la police intervient,
00:28:02 le fait de ne pas avoir jeté son arme,
00:28:04 de s'être montré menaçant apparemment de s'être rapproché des policiers avec son couteau,
00:28:09 ça c'est un comportement qu'on retrouve systématiquement
00:28:12 dans les attaques au couteau de caractère terroriste et djihadiste.
00:28:16 Donc tout reste ouvert, mais on est clairement sur quelque chose qui,
00:28:20 sur un incident qui a une nature communautariste, religieuse,
00:28:24 qui semble assez évidente.
00:28:26 – Effectivement, c'est ce que semblent montrer les dernières informations,
00:28:28 et c'est vrai qu'on peut aussi quand même s'étonner,
00:28:30 on dit que ce n'est pas terroriste,
00:28:31 mais on peut s'étonner que quelqu'un se promène avec un couteau dans la rue,
00:28:35 malgré tout, enfin moi j'aime bien que ce ne soit pas terroriste,
00:28:37 et aujourd'hui j'ai le sentiment que le gouvernement a de plus en plus de mal
00:28:39 à mettre le qualificatif terroriste sur les attaques,
00:28:41 on dit souvent "c'est un fou, c'est un déséquilibré",
00:28:44 là on va nous expliquer c'est une attaque intra-communautaire,
00:28:47 et malgré tout il y a une forme de terrorisme dans tout ça, Mathias.
00:28:50 – Moi je voulais rappeler que l'ensemble des célébrations de la Hid,
00:28:54 se sont quand même globalement extrêmement bien passées,
00:28:56 et passées de façon pacifiste, et je rappelle ça,
00:28:59 parce que justement la grande question c'est de savoir,
00:29:01 si on est là face à des faits divers, qui effectivement se sont peut-être enchaînés,
00:29:06 vous dites non, c'est bien, vous êtes détenteur de la vérité.
00:29:10 – Non mais j'ai un avis, ce n'est pas la vérité,
00:29:13 je n'ai pas dit que vous aviez tort, j'ai dit non, parce que c'est mon avis.
00:29:16 – Quand on regarde l'ensemble des célébrations de la Hid,
00:29:20 il n'y a pas eu, justement si on ramène à l'ensemble des fêtes
00:29:24 qui ont célébré la fin du ramadan, on n'a pas énormément…
00:29:29 – C'est pas ça le problème, le problème c'est ce qui s'est passé avec Samara,
00:29:31 c'est ce qui s'est passé avec d'autres,
00:29:32 le problème c'est en fait ça fait une société.
00:29:34 – Est-ce que c'est une série de faits divers qu'on aura toujours,
00:29:37 ou est-ce que, excusez-moi, on est sur un fait de société,
00:29:41 moi je ne suis pas aussi catégorique que vous là-dessus.
00:29:44 – Laurent Jacobelli.
00:29:45 – Si je peux me permettre, quand on parle aux policiers,
00:29:47 quand on parle aux instituteurs et aux professeurs,
00:29:49 il est évident que ce type d'attaque, pas toujours au couteau,
00:29:51 – Je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème.
00:29:52 – qui sont quotidiennes à l'école, quand vous avez des enfants qui refusent
00:29:55 qu'on puisse parler de la Shoah, qui protestent parce que leur voisin
00:30:00 à côté ne pratique pas le ramadan ou n'est pas voilé, etc.
00:30:03 Vous comprenez bien qu'il y a une offensive, elle est quotidienne,
00:30:06 elle est permanente, tout le monde le voit, on ne peut pas le nier.
00:30:09 Et tout à l'heure, votre intervenant parlait de lutte intra-communautaire,
00:30:12 mais c'est terrible d'avoir ces termes-là dans une nation comme la France
00:30:15 qui devrait être une nation soudée.
00:30:17 Ce qui nous relie, ce n'est pas notre couleur de peau, ce n'est pas notre religion,
00:30:20 c'est qu'on est tous adhérents au même club,
00:30:22 ce club c'est la nation et cette nation elle s'appelle France.
00:30:24 À force d'avoir accepté que des gens vivent entre eux, avec leurs normes,
00:30:30 issus de l'immigration, et ne soient pas insérés dans le reste de la société.
00:30:33 – On ne peut pas accepter ça.
00:30:34 – C'était même un gros mot.
00:30:35 Combien de fois on m'a insulté de tous les noms, de xénophobe, etc.
00:30:37 parce que je parlais d'assimilation.
00:30:39 Or on voit bien aujourd'hui les limites du système,
00:30:41 puisqu'il n'y a plus d'assimilation,
00:30:43 il y a des gens qui vivent les uns à côté des autres,
00:30:45 les uns contre les autres, avec leurs propres règles.
00:30:47 – Juste excusez-moi, moi depuis ce matin,
00:30:50 on a eu un début d'explication sur ce qui se serait passé,
00:30:53 c'est-à-dire le respect du nom Ramadan,
00:30:55 moi je repense à la maman de Samara, qui était sur CNews la semaine dernière
00:30:58 et qui expliquait que sa fille avait été traitée de mécréante,
00:31:01 c'est pour ça qu'on lui avait cassé la figure.
00:31:03 On va réécouter la maman de Samara, parce que j'ai voulu qu'on la réécoute ce matin,
00:31:06 je pense que c'est important, parce qu'on se retrouve exactement…
00:31:08 et c'est en ça que c'est un fait, c'est plus un fait divers, c'est en ça,
00:31:11 c'est parce que c'est une situation qui se répète,
00:31:13 fort heureusement, c'est pas toujours dramatique,
00:31:15 l'issue ça peut être des bagarres simplement,
00:31:18 mais là, excusez-moi, on est dans un fait de société,
00:31:20 il est en train de se passer quelque chose en France,
00:31:22 et si on ferme les yeux comme vous, Mathias Leboeuf,
00:31:25 si on dit que c'est des faits de société,
00:31:27 si on ne fait pas le lien entre ces différents éléments,
00:31:30 on est foutu Mathias, si on ne fait pas le lien.
00:31:32 – Ne dites pas que je ferme les yeux, parce que justement…
00:31:34 – Non mais vous dites que c'est des faits de société, vous ne faites pas le lien.
00:31:36 – Je pose la question, je ne ferme pas les yeux,
00:31:40 j'essaye justement de voir juste, pardon, c'est-à-dire…
00:31:43 – Alors, écoutons la maman de Samara, et vous allez voir,
00:31:46 en gros c'est la même histoire, la maman de Samara, c'était le voile,
00:31:49 là on est a priori dans une histoire d'alcool consommé pendant le Ramadan.
00:31:52 La maman de Samara sur CNews la semaine dernière.
00:31:55 – Cette jeune fille, elle est voilée, ma fille, voilà,
00:31:58 comme vous disiez, elle a sa biale européenne,
00:32:01 je vois que ce motif qui justifie son, je ne sais pas,
00:32:09 cet acharnement envers ma fille, parce qu'ils ont ni le même cercle d'amis,
00:32:12 elle est plus grande qu'elle, il n'y avait aucun différent entre eux,
00:32:17 et voilà, c'était physique, elle n'aimait pas ma fille,
00:32:20 elle ne pouvait pas la voir en fait, donc elle s'acharnait constamment sur elle,
00:32:24 voilà, des crachats, des insultes, on la traitait de mécréante,
00:32:30 on lui disait que voilà, et au bout d'un moment ma fille,
00:32:33 elle craquait, elle rentrait à la maison, elle me dit "maman,
00:32:35 ben voilà, bon, je la voyais d'une teinture à une autre, elle changeait,
00:32:39 elle avait voulu faire une couleur rouge à ses cheveux,
00:32:42 au bout d'une semaine, au bout de tellement d'insultes,
00:32:44 elle en arrivait à devoir se reteindre les cheveux,
00:32:47 elle me dit "maman, c'est pas possible, on m'insulte, ben je change",
00:32:51 elle changeait pour les autres, mais bon, moi je ne comprends pas,
00:32:56 je suis de la même communauté que cette jeune fille,
00:32:58 je suis de confession musulmane, ma fille pareil,
00:33:02 et on ne comprend pas cette version de la religion que ces personnes ont,
00:33:07 je suis choquée, parce que si c'est la raison de l'acharnement de ma fille,
00:33:12 c'est très très grave, c'est très très grave.
00:33:14 Voilà, c'était le 4 avril cette séquence, c'était donc la maman de Samara
00:33:19 qui expliquait, vous l'avez entendu, c'est exactement ça,
00:33:21 je suis de la même communauté, je ne comprends pas ce qui se passe,
00:33:24 ma fille est musulmane, moi je suis musulmane,
00:33:26 juste on a une autre approche finalement de la religion,
00:33:29 et c'est ce qui se passe, vous voulez juste dire avant Mathias, mais très vite.
00:33:31 - Je tenais à dire que je ne ferme absolument pas les yeux sur le lien,
00:33:34 - Vous fermez les yeux sur le lien entre les différents éléments,
00:33:36 en disant que c'est des éléments isolés.
00:33:38 - Je l'interroge le lien, et je ferme d'autant moins les yeux que je pense
00:33:41 qu'effectivement les instances, les responsables religieux musulmans
00:33:45 doivent prendre la parole, à commencer par un imam de Bordeaux
00:33:48 qui doit dire quelque chose.
00:33:50 - Oui, alors il faudrait forcer les imams religieux,
00:33:53 et si ils nous regardent là, je les appelle vraiment à prendre la parole
00:33:56 sur ce sujet là, parce que c'est essentiel, parce que c'est eux aussi
00:33:58 qui en sont les victimes, comme l'a dit très bien monsieur Giacobelli,
00:34:01 on est en France, on n'est pas en Arabie Saoudite,
00:34:03 à un moment il y a des règles à faire respecter,
00:34:05 donc on peut aussi se demander pourquoi ce monsieur, il avait un couteau,
00:34:09 c'est pas pour se défendre, est-ce que c'était pas pour faire un attentat d'ailleurs ?
00:34:12 - Est-ce qu'il ne cherchait pas une occasion aussi ?
00:34:14 - Est-ce qu'il ne cherchait pas de faire un attentat ?
00:34:16 - On peut se poser la question.
00:34:17 - Et l'attaque correspond parfaitement à la définition de 1986.
00:34:19 - Un dernier point, Jean-Marc, si vous me permettez,
00:34:21 je voudrais aussi rebondir sur ce qu'a dit monsieur Giacobelli,
00:34:24 par rapport aux enfants et par rapport à la radicalisation des enfants.
00:34:27 Il faut sensibiliser les enfants depuis le plus jeune âge à la radicalisation,
00:34:30 c'est ce qu'on fait en Grande-Bretagne, on cherche les élèves radicalisés
00:34:33 justement pour essayer d'étouffer dans l'œuf ce genre de problème.
00:34:36 - Jean-Marc Sébestre.
00:34:37 - C'est vrai qu'on assiste à un mouvement qui est nouveau,
00:34:39 enfin qui est nouveau, dont on aperçoit aujourd'hui,
00:34:42 et qu'il va falloir traiter.
00:34:44 Alors c'est vrai qu'il faut des contre-pouvoirs qui émergent,
00:34:47 notamment les contre-pouvoirs islamistes, les imams,
00:34:50 l'imam de Bordeaux qui a pourtant la réputation d'universitaire,
00:34:53 ouvert, réformiste, etc.
00:34:55 Il n'a pas encore parlé, j'espère qu'il va pouvoir parler,
00:34:58 parce que ce sont les musulmans modérés qui sont les victimes collatérales de tout ça.
00:35:02 Ils n'ont pas d'expression, tout ça.
00:35:04 Les mouvements féministes, est-ce qu'on les a entendus depuis une semaine ?
00:35:08 Franchement, sur l'affaire de la petite Samara,
00:35:12 enfin, qui n'arrêtent pas de nous donner des leçons.
00:35:14 Mais le problème c'est que quand les mouvements féministes parlent,
00:35:17 on dit qu'ils sont d'extrême droite.
00:35:19 C'est toujours pareil.
00:35:21 Il n'y a que les mouvements féministes de gauche qui ont droit à la parole,
00:35:24 tous les autres on dit qu'ils sont d'extrême droite,
00:35:26 vous êtes disqualifiés parce qu'ils défendent ces filles-là.
00:35:28 La gauche se tait.
00:35:30 A chaque fois on leur dit "vous êtes d'extrême droite".
00:35:32 La gauche se tait un peu.
00:35:34 Alors je voudrais ajouter, on peut attaquer l'Etat,
00:35:36 on peut reprocher beaucoup de choses à l'Etat.
00:35:38 Il y a des instances où il y a une cohabitation,
00:35:40 et il n'y a pas de guerre de religion, même intra-religion.
00:35:43 Par exemple dans les entreprises, ça ne se passe pas trop mal.
00:35:45 Pourquoi ? Parce qu'il y a une autorité,
00:35:47 parce qu'il y a une stratégie,
00:35:49 parce qu'il y a un sens que l'entreprise donne à la vie.
00:35:53 Et c'est peut-être ça qui manque au niveau gouvernemental.
00:35:56 - Laurent Jacobin.
00:35:57 - Je pense qu'on ne peut pas faire semblant non plus de découvrir le phénomène
00:35:59 qui effectivement s'accélère.
00:36:01 Ça fait des années qu'il y a des quartiers qui sont interdits
00:36:03 aux homosexuels par exemple,
00:36:05 aux juifs, aux femmes qui ont des jupes courtes.
00:36:07 Ça existe depuis très longtemps.
00:36:09 On le sait, on le dénonce.
00:36:11 Pourtant on nous a dit, systématiquement à nous aussi,
00:36:13 "Ah mais vous êtes d'extrême droite, vous êtes islamophobe."
00:36:15 Pas du tout.
00:36:17 Simplement le fait que d'autres règles, les règles de la charia,
00:36:19 s'imposent dans des coins de France, n'est pas tolérable.
00:36:21 Et il y a deux limites qui n'ont pas été données.
00:36:23 La première limite, c'est effectivement la limite des frontières avec l'immigration.
00:36:25 Ne pas importer ce type de comportement.
00:36:27 La deuxième limite, c'est une limite sociale.
00:36:29 Quand on a accepté le voile dans certains lieux publics,
00:36:32 quand on a accepté les horaires séparés dans les piscines,
00:36:35 quand on a accepté les menus séparés dans la cantine,
00:36:37 c'est-à-dire quand on a accepté à chaque fois les revendications d'un islam dur,
00:36:41 eh bien la République a reculé.
00:36:43 On en paye aujourd'hui le prix pour,
00:36:45 contre et contre ça, réaffirmer les valeurs de la République,
00:36:47 arrêter l'immigration, et surtout la fermeté,
00:36:50 la fermeté judiciaire, la fermeté policière,
00:36:53 parce qu'une fois encore, on ne va pas laisser les enfants de France
00:36:56 se faire massacrer parce qu'ils ne respectent pas le corps.
00:36:59 - Juste attendez, attendez, attendez,
00:37:01 le sujet suivant va vous intéresser,
00:37:03 parce qu'on n'est pas très loin au fond.
00:37:05 Je voudrais vous montrer une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux
00:37:07 depuis ce matin.
00:37:09 Ça se passe à Strasbourg, c'est le gérant d'un magasin à Strasbourg
00:37:12 qui a fait appel à une agence d'intérim
00:37:14 parce qu'il avait besoin d'une vendeuse dans son magasin.
00:37:16 Cette vendeuse arrive, et cette femme est visiblement voilée,
00:37:20 et le gérant du magasin la refuse en disant
00:37:23 "Bah ici c'est un magasin laïque,
00:37:25 moi je ne veux pas avoir de vendeuse voilée".
00:37:27 Et cette jeune femme, alors ce qui est assez étonnant,
00:37:30 parce qu'il faut prendre un peu de recul,
00:37:32 et c'est pour ça que je vous le dis avant de la montrer,
00:37:34 c'est qu'elle filme toute la séquence, la jeune femme.
00:37:36 Comme si elle savait peut-être qu'il allait y avoir un incident,
00:37:39 puisque la séquence se retrouve sur les réseaux sociaux,
00:37:41 et c'est elle qui le filme, on le voit bien,
00:37:43 c'est elle qui a la vidéo, qui filme le visage de cet homme,
00:37:47 et montré dans la vidéo, il est montré aujourd'hui,
00:37:50 cet homme est jeté en pâture sur les réseaux sociaux,
00:37:53 avec son visage, avec le nom du magasin,
00:37:55 avec quasiment l'adresse du magasin,
00:37:57 qui circule partout.
00:37:59 Donc aujourd'hui, je vous le dis, je pense que cet homme est en danger.
00:38:01 Voilà, parce qu'il est montré comme quelqu'un d'intolérant.
00:38:04 Donc je vous propose de regarder un extrait,
00:38:06 bien évidemment, nous, nous avons flouté le visage de cet homme,
00:38:09 on ne va pas vous le montrer, parce qu'on ne veut pas rentrer dans ce jeu-là,
00:38:11 mais l'échange entre les deux est intéressant,
00:38:13 parce que la jeune fille qui est voilée dit
00:38:15 "mais je suis en France, c'est liberté, égalité, fraternité",
00:38:17 et le jeune homme, et le propriétaire lui dit
00:38:20 "mais justement, on est en France,
00:38:22 donc vous n'avez pas à porter le voile dans mon magasin".
00:38:24 Regardez.
00:38:26 - Là, on est sur un lieu privé, donc vous récupérez vos affaires...
00:38:28 - Monsieur, je parle calmement.
00:38:30 - Vous avez demandé, que vous appelez l'agence qui m'a fait amener ici.
00:38:33 - Là, c'est moi qui vous demande de récupérer vos affaires.
00:38:35 - J'attends que vous finissiez.
00:38:37 - Non, c'est un lieu privé, vous n'avez pas le droit.
00:38:39 - Parce que vous n'allez pas changer mes propos.
00:38:41 - Je ne sais pas si vous entendez ou pas, mais...
00:38:43 - C'est vous qui changez mes propos.
00:38:45 - Moi, je n'ai jamais eu ce collage.
00:38:47 - Ben, idéal. Ah ben oui, bien sûr,
00:38:55 mais sauf que là, elle est là, elle ne veut pas partir.
00:38:57 Là, elle est devant moi.
00:38:59 - J'attends que vous finissiez.
00:39:01 - Ah mais, vous n'allez pas attendre que je finisse.
00:39:03 - Bien sûr.
00:39:05 - Si je vous demande de sortir, vous sortez.
00:39:07 - Non, bien sûr. J'attends que vous finissiez.
00:39:09 - Je ne veux pas sortir.
00:39:11 - J'attends que vous finissiez, parce que je ne veux pas que vous changez mes propos
00:39:13 en disant que c'est moi qui ne veux pas rester.
00:39:15 - Je ne change pas les propos.
00:39:17 - Vous me dites de partir, c'est différent.
00:39:19 - Je ne change pas les propos, vous n'avez pas la tenue adéquate,
00:39:21 je ne peux pas vous garder si vous ne souhaitez pas garder la tenue adéquate.
00:39:23 - Voilà, dites ça, mais ne dites pas que c'est moi qui ne veux pas rester.
00:39:25 - Non, pas du tout.
00:39:27 - On ne va pas y partir.
00:39:29 - Pas du tout.
00:39:31 - Effectivement, il faudra trouver un autre student.
00:39:33 - Vous déformez mes propos.
00:39:35 Vous me dites de partir, parce que j'ai le voile.
00:39:37 - Alors, vous m'excusez, je suis au téléphone.
00:39:39 - Je parle.
00:39:41 - Oui, parce que vous n'avez pas la tenue adéquate, tout simplement.
00:39:43 - J'ai le voile, il faut le dire, il faut passer par les mots, exactement.
00:39:45 - Oui, mais parce qu'on est en France, madame.
00:39:47 C'est dans la loi.
00:39:49 - Liberté, égalité, fraternité.
00:39:51 Un pays laïque.
00:39:53 - Un pays laïque.
00:39:55 - Sur mon contrat, ce n'est pas écrit que je ne dois pas mettre le voile.
00:39:59 Sur le contrat, ce n'est pas écrit que je ne dois pas mettre le voile.
00:40:01 - Oui, c'est laïque.
00:40:03 - Si vous le savez, j'allais pas signer sur mon contrat.
00:40:05 Terminez avec ce que tu ne donnes pas, s'il vous plaît.
00:40:07 - Bon, donc, je suis désolé.
00:40:09 - Voilà donc pour cette séquence qui est plus longue,
00:40:11 mais vous en avez vu l'essentiel.
00:40:13 - C'est surréaliste.
00:40:15 - Qu'est-ce qui est surréaliste ?
00:40:17 Parce que sur les réseaux sociaux, on a les deux versions.
00:40:19 Il y a les gens qui disent "cet homme est scandaleux
00:40:21 parce qu'il ne veut pas employer quelqu'un avec le voile"
00:40:23 et puis on a les autres qui disent "le voile est autorisé".
00:40:27 Alors juste avant qu'on en parle, je vous propose de parler avec un avocat,
00:40:29 Maître Fabien Guérini, qui est avocat spécialiste dans le droit du travail.
00:40:31 Justement, bonjour Maître, merci d'être en direct avec nous.
00:40:33 Que dit la loi dans des cas comme celui-là ?
00:40:37 Est-ce que ce gérant de magasin est obligé d'employer cette femme malgré le voile
00:40:43 ou est-ce qu'il peut lui imposer d'enlever le voile ?
00:40:45 - C'est un petit enclos.
00:40:47 - Bonjour Jean-Marc.
00:40:49 - En la matière, la loi renvoie au pouvoir de l'employeur de choisir
00:40:55 s'il souhaite que ses salariés, en contact avec la clientèle,
00:41:01 puissent ou pas être libres de porter le voile.
00:41:03 Donc lorsque ce monsieur constate que cette intérimaire,
00:41:09 puisqu'il ne la connaît pas, se présente et qu'elle est voilée,
00:41:12 il a le choix, il a le droit de considérer que cette tenue ne sera pas adaptée
00:41:17 avec la clientèle qu'il reçoit habituellement,
00:41:21 puisque c'était une précision qui aurait pu être abordée ou évoquée
00:41:24 par l'agence d'intérim qui ne l'a pas été.
00:41:26 Manifestement, il la voit pour la première fois lorsqu'elle se présente à lui
00:41:30 et effectivement, il a le droit de considérer que cette tenue ne sera pas adaptée
00:41:35 à sa clientèle.
00:41:37 En la matière, effectivement, on n'est pas sur un lieu public,
00:41:40 on est sur un lieu ouvert au public mais qui est un lieu privé,
00:41:43 c'est une entreprise privée.
00:41:44 Il a la maîtrise de la tenue de ses salariés et si effectivement
00:41:48 cet intérimaire estime que la mesure d'interdiction du port du voile
00:41:55 dans l'entreprise est excessive, il n'a qu'à saisir le Conseil de prud'homme
00:41:59 et c'est le juge qui tranchera cette question.
00:42:01 Mais au préalable, lui a la maîtrise et le droit de refuser l'accès
00:42:06 d'une tenue de cette nature pour son personnel salarié
00:42:11 en contact avec la clientèle.
00:42:13 - Maître, pendant que vous parlez, il y a Mathias Leboeuf qui est avec nous
00:42:15 qui dit "c'est faux, c'est faux, c'est faux".
00:42:17 - Moi ce que j'ai lu, c'est que la jurisprudence, notamment de 2017,
00:42:21 impose aux entreprises et aux employeurs d'avoir au préalable
00:42:25 une clause de neutralité, c'est-à-dire que l'employeur ne peut pas refuser
00:42:29 au gré à gré une personne qui a un signe religieux, quel qu'il soit.
00:42:36 Si l'entreprise a une clause de neutralité et que cette clause de neutralité
00:42:41 est explicite et intégrée au contrat de travail, effectivement,
00:42:45 il peut et il doit interdire les signes religieux,
00:42:52 notamment avec les salariés qui sont en contact avec la clientèle.
00:42:56 Mais si cette clause de neutralité n'est pas mentionnée,
00:42:59 alors il n'y a pas d'obligation et il y a eu des jugements
00:43:03 qui ont été rendus en ce sens.
00:43:05 - Maître ?
00:43:07 - Alors, il y a deux précisions.
00:43:09 D'abord, là, on a affaire à un intérim, donc il n'y a pas de contrat de travail
00:43:12 entre ce monsieur et ces 7 salariés.
00:43:14 Ensuite, effectivement, c'est une entreprise manifestement de petite taille,
00:43:18 donc il n'y a pas d'obligation d'avoir un règlement intérieur
00:43:21 qui concerne les entreprises de plus de 20 salariés,
00:43:23 donc en l'espèce, il n'y a pas de disposition spécifique à aborder.
00:43:27 Le critère essentiel pour la jurisprudence, c'est effectivement
00:43:30 le contact avec la clientèle.
00:43:32 Si cette dame travaille dans des bureaux, qu'elle est seule
00:43:35 ou simplement au contact du reste du personnel,
00:43:37 là, effectivement, l'employeur aura du mal à lui interdire le port du voile.
00:43:40 En revanche, le critère du contact avec la clientèle
00:43:43 permet d'interdire l'accès au poste si cette dame est voilée
00:43:47 et qu'il ne souhaite pas qu'elle le soit.
00:43:49 - A priori, elle est au contact du public parce qu'elle est vendeuse,
00:43:51 si on comprend bien dans les échanges, elle est vendeuse,
00:43:53 donc elle est au contact du public.
00:43:54 Merci beaucoup, maître, pour ces précisions.
00:43:56 Laurent Jacobelli, voilà où on en est aujourd'hui en France.
00:43:58 Voilà le type de situation qu'on rencontre aujourd'hui en France
00:44:01 avec tout ça qui est jeté en peinture sur les réseaux sociaux.
00:44:03 Et je le redis parce que, honnêtement, moi, je suis assez inquiet
00:44:06 pour le magasin de ce monsieur, j'espère qu'on parle que de matériel,
00:44:09 pour le magasin de ce monsieur qui est jeté en peinture sur les réseaux sociaux.
00:44:12 - Je partage complètement votre avis, Jean-Marc,
00:44:14 et cette vidéo, elle est terrible parce qu'il y a tout dedans.
00:44:16 D'ailleurs, on voit bien que c'est de la provocation.
00:44:18 La jeune fille, elle nargue le propriétaire.
00:44:20 Elle est là, elle dit "J'ai mon voile, je veux imposer l'islam radical
00:44:24 et tu ne peux rien faire."
00:44:25 Et elle cite même les règles de la République,
00:44:27 c'est-à-dire qu'aujourd'hui, cet islam offensif,
00:44:29 il joue avec nos lois, il joue avec nos règles
00:44:32 pour essayer de s'infiltrer partout dans la société.
00:44:35 Et je trouve que le patron du magasin a un vrai courage
00:44:39 parce que sa réputation, les critiques qu'il va subir sur les réseaux sociaux,
00:44:43 les menaces même, ça demande du courage pour dire "Ici, c'est la France,
00:44:46 ici, la femme, elle a le droit de montrer son visage,
00:44:48 elle n'est pas impure, elle n'est pas un objet de tentation,
00:44:51 la femme est l'égale de l'homme."
00:44:52 Moi, je pense au directeur de ce collège aussi,
00:44:54 qui a refusé l'entrée de dames voilées chez lui,
00:44:57 et à qui on a demandé de s'excuser.
00:44:59 C'est-à-dire que toutes ces attaques à la laïcité,
00:45:01 toutes ces attaques à la République, aujourd'hui, il faut être clair,
00:45:03 c'est non, vous ne voulez pas de nos règles, vous voulez imposer les vôtres,
00:45:06 c'est non, le voile dans l'entreprise, dans les lieux publics,
00:45:09 c'est non, faire une pause pour aller prier pendant un match de foot,
00:45:13 c'est non, il faut maintenant redire qu'ici, c'est la France,
00:45:16 c'est un pays laïc, ceux qui veulent respecter nos règles
00:45:18 et aiment notre pays sont les bienvenus, les autres vont ailleurs.
00:45:20 - Maître Bouvier.
00:45:21 - Oui, je rejoins tout à fait ce que dit M. Jacobillier
00:45:23 et ce qu'a dit mon confrère également,
00:45:25 c'est-à-dire que ce n'est pas une liberté fondamentale
00:45:28 d'avoir le droit de s'habiller comme on veut.
00:45:30 - Merci.
00:45:31 - Mais non, justement, ça ne fait pas partie de la liberté fondamentale,
00:45:33 ça a été réaffirmé par la jurisprudence
00:45:35 et plusieurs fois par la Cour de cassation que vous avez citée tout à l'heure,
00:45:37 notamment en 2003 et en 2008.
00:45:39 Par ailleurs, ici, il faut quand même rappeler que c'est un commerce,
00:45:42 donc dans un commerce, il y a une clientèle qui vient,
00:45:44 il y a des gens qui viennent, il y a des personnes qui peuvent être heurtées,
00:45:48 justement, parce qu'elles voient une personne avec un voile,
00:45:50 il y a des questions commerciales,
00:45:52 il y a des questions également de sécurité, aussi,
00:45:54 qui peuvent se poser parce qu'on peut aussi avoir des personnes
00:45:58 qui ne vont pas considérer qu'il faut porter le voile, etc.
00:46:01 Bref, dans le contexte dans lequel on est aujourd'hui,
00:46:04 il est évident que cette vidéo est une provocation,
00:46:07 et évidemment, cette jeune femme, elle le dit,
00:46:09 il faut dire les choses, je porte le voile,
00:46:11 mais en fait, là, elle jette l'opprobre sur ce monsieur
00:46:13 qui gère simplement son fonds de commerce,
00:46:15 et elle le met en danger, et là, il y a un vrai problème.
00:46:18 - Jean-Marc Tibestre ?
00:46:19 - Non, je crois qu'il y a un règlement dans une entreprise,
00:46:21 il y a des impératifs commerciaux.
00:46:23 - Des conventions collectives.
00:46:25 - Ce commerçant, c'est...
00:46:27 - Oui, en plus, ce commerçant, il a le droit de refuser
00:46:29 qu'une de ses vendeuses porte le voile.
00:46:31 - Ce qui est superfiant, c'est la façon...
00:46:34 Il s'est fait piéger, quoi.
00:46:35 - Il s'est fait piéger, oui, je pense, aussi.
00:46:37 Mathias Leboeuf, vous êtes le seul, visiblement, là...
00:46:40 Vous vous dites, il aurait dû l'accepter ?
00:46:42 - Non, je ne dis pas qu'il aurait dû l'accepter,
00:46:44 ce que je dis, c'est que, encore une fois,
00:46:46 on est toujours confrontés à ce problème
00:46:49 de conception de la laïcité qui invisibilise les religions.
00:46:53 Or, la laïcité, ce n'est pas nier les religions,
00:46:56 ce n'est pas ça, la laïcité. Moi, je vais vous dire...
00:46:58 - Mais là, même sur le plan vestimentaire, simplement,
00:47:00 il estime que sa vendeuse, comme peut-être que...
00:47:03 Si une femme est arrivée avec un string,
00:47:06 et il aurait dit "je ne vous accepte pas comme ça",
00:47:09 là, elle a un voile, il dit "je ne veux pas vous avoir comme ça".
00:47:11 - Mais, comment ? C'est un événement commercial,
00:47:13 une mission de sécurité.
00:47:14 - Juste, si un jeune arrive avec un suit à capuche,
00:47:17 vous ne pouvez pas lui dire "rentre chez toi
00:47:19 et va t'habiller autrement".
00:47:20 - Ça dépend, ça dépend où.
00:47:22 - Légalement, je crois que c'est...
00:47:25 - C'est pas de couture.
00:47:27 - Oui, très bien.
00:47:28 - Bien sûr que si.
00:47:29 - Encore une fois...
00:47:30 - Ce n'est pas une liberté fondamentale, encore une fois, de s'habiller.
00:47:33 - Je ne suis pas sûr que vous ayez raison, mais bon...
00:47:35 - Vous vérifierez, vous regardez.
00:47:37 - Oui, je vérifie.
00:47:38 - Elle est avocate en même temps.
00:47:39 - D'accord, on peut être avocat et parfois se tromper.
00:47:42 C'est pas avocat, c'est pas...
00:47:43 - Et on peut ne pas être avocat,
00:47:44 et se tromper aussi, la peau, vous avez fait le contrès.
00:47:46 - Évidemment, non, non, moi, je suis prudent.
00:47:49 - Moi, je crois plus à un avocat qu'un philosophe, excusez-moi.
00:47:51 - Je suis prudent, donc voilà, j'ai pas de souci avec ça.
00:47:55 Encore une fois, moi, après, je vais vous dire une chose,
00:47:58 je préfère une vendeuse agréable et voilée
00:48:01 plutôt qu'une vendeuse désagréable qui a la tête...
00:48:03 - Vous n'êtes pas propriétaire du magasin, vous n'êtes pas propriétaire du magasin.
00:48:05 - Non mais parce que le problème, le fond du problème...
00:48:07 - Ce propriétaire aujourd'hui est mis en danger par cette vidéo.
00:48:09 - Ça, d'accord.
00:48:10 - Ce propriétaire est mis en danger parce que cette jeune fille,
00:48:12 c'est pas innocence qu'elle a fait.
00:48:13 Objectivement, c'est pas innocence qu'elle a fait.
00:48:15 C'est pas innocence de venir avec le voile, de dialoguer pendant un long moment,
00:48:19 de le filmer pendant un long moment, alors que visiblement,
00:48:21 il est en lien, lui, avec l'agence d'intérim.
00:48:23 - Je crois que là, vous lui prêtez des intentions...
00:48:25 - Mais pourquoi elle filme alors ?
00:48:26 - Peut-être, justement...
00:48:27 - Quand vous avez confié avec quelqu'un, vous filmez, vous ?
00:48:28 - Ouais, ça peut arriver.
00:48:29 - Ah bon ?
00:48:30 - Oui, oui, ça peut arriver.
00:48:31 - Et vous le balancez sur la réseau ?
00:48:32 - Non, je ne mets pas...
00:48:33 - En disant quel est le magasin et quel est l'adresse ?
00:48:35 - Elle filme peut-être pour se protéger vis-à-vis de l'agence d'intérim.
00:48:39 - Je suis resté votre...
00:48:40 - Laurent Jacobi !
00:48:41 - Vous avez vu l'agence d'intérim ?
00:48:42 - Vous essayez de mettre sur les réseaux, mais pas sur les réseaux sociaux.
00:48:44 - Mathias Solon, est-ce que vous pouvez m'expliquer pourquoi depuis le début de cette émission,
00:48:47 vous reconnaissez à demi-mot les faits, mais après, vous essayez de trouver des excuses,
00:48:50 vous essayez de modérer.
00:48:52 Il y a un moment, il faut dire les choses.
00:48:54 Vous avez bien compris que là, c'était une attaque en règle contre le propriétaire du magasin,
00:48:57 c'était clairement une volonté de défier les lois de la République.
00:49:01 - Donner la parole à cette jeune femme ?
00:49:02 - Pourquoi ? Pourquoi ?
00:49:03 - A chaque fois, vous êtes du mauvais côté. Pourquoi ?
00:49:05 - Ah ben, parce que je suis de gauche, et que forcément...
00:49:08 - C'est bien le problème de la gauche, c'est bien le problème de la gauche.
00:49:11 - Mais non, mais donner...
00:49:12 - La gauche, c'est pas ce qu'elle veut.
00:49:13 - Si vous voulez, si on fait un travail de journalisme, on donne la parole à cette jeune fille
00:49:16 pour savoir quelles sont ses motivations.
00:49:18 - Mais ses motivations de quoi ?
00:49:19 - Je ne lui demande pas de...
00:49:20 - Mais ses motivations de quoi ?
00:49:21 - Pourquoi elle filme ?
00:49:22 - Pourquoi elle filme ?
00:49:23 - Mais je sais pas.
00:49:24 - Pourquoi elle filme ?
00:49:25 - Pourquoi elle insiste ?
00:49:26 - Vous avez le propriétaire qui lui dit...
00:49:27 - Moi, je ne préjuge pas.
00:49:28 - Mais moi non plus, je ne préjuge rien.
00:49:30 - Vous avez le propriétaire qui lui dit "je ne veux pas avoir devant d'autres voilées".
00:49:33 Point, le débat est clos, qu'est-ce que vous voulez demander ?
00:49:35 - Mais non, le débat n'est pas clos.
00:49:37 - Le débat est clos, c'est le propriétaire, c'est son magasin, c'est le propriétaire.
00:49:40 Il ne veut pas de jeune fille voilée comme vendeuse dans son magasin.
00:49:43 Point.
00:49:44 - Mais oui, mais oui.
00:49:45 - Je vais vous...
00:49:46 - Dans cinq minutes, Jean-Marc Morandini va nous dire "l'émission est terminée, il va falloir qu'on la termine".
00:49:49 - Bah oui, c'est ça.
00:49:50 - Il n'y aura pas d'autre solution.
00:49:51 - En 2008, je vous redemande...
00:49:52 - Il y a un cas, attendez, laissez répondre, Mathieu.
00:49:55 - Quand vous embauchez quelqu'un, vous ne pouvez pas dire "je veux un homme ou une femme", vous êtes obligé sur...
00:50:00 - Mais ça n'a rien à voir.
00:50:01 - Ah si, ça a voir.
00:50:02 - Mais ça n'a rien à voir.
00:50:03 - Vous ne pouvez pas...
00:50:04 - C'est pas une discrimination liée au sexe.
00:50:05 - Oui, c'est une discrimination liée à la religion.
00:50:07 - Non, pas à la religion.
00:50:08 - Au voile.
00:50:09 - C'est l'affichage, au communisme.
00:50:10 - C'est l'affichage.
00:50:11 - Mais à la question, à la question de la dune.
00:50:12 - Votre amalgame est terrible, votre amalgame est terrible.
00:50:14 - Mais non, je ne fais pas d'amalgame.
00:50:16 - Vous faites l'inverse de ce que vous voulez faire, vous êtes en train de nous dire aujourd'hui les musulmans français, eh bien, sont dans l'excès, pas du tout.
00:50:22 Là, c'est une offensive de prosélytisme religieux.
00:50:25 - Le problème, c'est que vous acceptez les musulmans à partir du moment où les musulmans ne ressemblent plus à des musulmans et où...
00:50:31 - Mais ça veut dire quoi, ressembler à un musulman ?
00:50:33 - Non mais entre guillemets, à partir du moment où les musulmans n'ont aucun signe d'appartenance à la religion.
00:50:39 - Excusez-moi, je ne connais pas votre religion et je m'en fiche, par exemple.
00:50:42 - Bien sûr.
00:50:43 - Ce qui fait qu'on est aujourd'hui en lien comme ça...
00:50:45 - Je suis d'accord avec ça.
00:50:47 - C'est qu'on a la même nationalité, qu'on respecte les mêmes règles et qu'on a les mêmes valeurs.
00:50:49 - Sauf que...
00:50:50 - Donc, cela doit s'appliquer à tout le monde.
00:50:52 - On ne peut pas...
00:50:53 - À partir du moment où vous placez votre religion au-dessus des normes de la République, en montrant des vêtements, en tenant des photos...
00:50:59 - Je suis entièrement d'accord, mais on n'affiche pas nos religions.
00:51:01 - ...alors vous cassez le Parc républicain.
00:51:02 - L'oralisme ouvier, je n'ai aucune idée de sa religion. Si elle était venue voiler, je connaîtrais sa religion.
00:51:07 - Excusez-moi.
00:51:08 - Vous avez reçu des gens voilés ici.
00:51:09 - Non, mais d'accord, je connais leur religion.
00:51:11 - Ça vous impose un problème ?
00:51:12 - Je connais leur religion.
00:51:13 - Ok, très bien.
00:51:14 - Justement, le problème...
00:51:15 - Vous l'avez très bien dit, il y a une question aussi. On parle d'un commerce, on parle de relations avec des clients.
00:51:19 - Si cette jeune fille était venue en string, évidemment qu'ils l'auraient aussi retenue.
00:51:22 - Oui, c'est ça.
00:51:23 - En 2008, la Cour de cassation, vous pourrez aller vérifier, M. Leboeuf, elle a considéré...
00:51:26 - Vous êtes en train de comparer le voile avec un string.
00:51:29 - Elle a considéré qu'un verre pudin...
00:51:31 - Non, non, non, non.
00:51:32 - Elle a considéré...
00:51:33 - C'est un argument juridique.
00:51:34 - C'est un élément vestimentaire, c'est ce qu'elle veut vous dire aussi.
00:51:37 - Voilà, elle a considéré qu'un bermuda n'était pas adapté et qu'un employeur pouvait dire à son employé de ne pas venir habillé en bermuda.
00:51:44 - Voilà, ça pose aussi la question.
00:51:46 - J'entends bien.
00:51:47 - Vous vérifierez la jurisprudence.
00:51:48 - Il y a un problème.
00:51:49 - Un dernier mot, Jean-Marc Sebastien.
00:51:50 - On a connu ça, le problème de la cravate, par exemple.
00:51:52 - Moi, j'ai connu une époque où dans les banques, il fallait mettre une cravate pour pouvoir recevoir le...
00:51:57 - L'Assemblée nationale.
00:51:58 - L'Assemblée nationale, il a fallu une cravate pendant longtemps.
00:52:00 - Exactement.
00:52:01 - On ne savait pas que les députés devaient être à peu près propres pour arriver dans les missives.
00:52:04 - Voilà.
00:52:05 - Et puis il y a eu l'époque Louis Boyard qui a tout changé.
00:52:07 - Et puis il y a eu la gauche.
00:52:08 - On pouvait être sale et on pouvait également ne pas avoir de cravate.
00:52:11 - Ce ne sont pas des signes religieux.
00:52:13 - Autre sujet que je voulais aborder ce matin, c'est celui de cette infirmière poignardée en 2023 avec la colère d'une famille.
00:52:18 Vous vous en souvenez sans doute, le 22 mai 2023, Karen Mezino, mère de deux enfants, a été attaquée sur son lieu de travail.
00:52:23 Elle était infirmière.
00:52:25 Elle a été attaquée par un homme armé d'un couteau.
00:52:27 L'agression s'est déroulée dans l'unité de médecine du travail de l'hôpital où elle travaillait, qui est à côté du service de psychiatrie, où était suivi le suspect.
00:52:35 Aujourd'hui, le frère et le mari de cette femme ont appris que peut-être cet homme ne serait pas jugé parce qu'il a des problèmes psychiatriques.
00:52:43 Il faut savoir qu'en 2017, cet homme avait déjà attaqué une autre infirmière dans un autre hôpital.
00:52:49 Il avait été remis ensuite en liberté puisqu'il n'avait pas encore été jugé à ce moment-là.
00:52:54 Le frère et le mari de Karen étaient hier soir chez notre confrère de Cyril Hanouna dans TPMP.
00:53:01 Et écoutez, ils ne comprennent pas comment aujourd'hui il est possible qu'un jour il n'y ait pas de procès.
00:53:06 Alors, il faut savoir aussi qu'on se bat aussi pour avoir un procès parce qu'on nous l'a expliqué.
00:53:12 Les juges nous ont expliqué au final, si c'est géré par le corps médical, il peut ressortir.
00:53:19 Parce que...
00:53:20 Il ne peut pas y avoir de procès.
00:53:22 Et voilà. S'il n'y a pas de procès, il peut ressortir.
00:53:25 Que s'il y a un procès et qu'il est parti en jugement, même si sa peine, il fait dans des hôpitaux spécialisés pour ses pathologies,
00:53:35 il sera obligé de repasser devant un juge pour être libéré.
00:53:40 Et là, ils le font très rarement, ils libèrent très rarement parce qu'ils savent très bien qu'il a commis des actes insupportables.
00:53:49 Et c'est pour ça qu'on se bat aujourd'hui. On a besoin d'un jugement.
00:53:55 Il est reconnu dangereux, il est déjà passé un acte deux fois, pourquoi on le laisserait de nous sortir ?
00:54:00 Bien sûr, je ne comprends pas.
00:54:01 Ça, ça fait très peur, maître Laurelis-Bouvier.
00:54:03 C'est vrai que pour les gens, quand le suspect est reconnu comme ne pouvant pas être jugé pour des problèmes psychiatriques, c'est terrible.
00:54:10 Parce qu'au fond, il n'y a pas de procès, cette personne part dans un hôpital, on ne sait pas quand elle va sortir,
00:54:14 on ne sait pas si elle est dehors un mois, deux mois ou dix ans après.
00:54:17 Et ça, c'est terrible pour les familles parce qu'ils ne sont pas reconnus en tant que victime en plus, puisqu'il n'y a pas de procès.
00:54:22 Alors, il y a deux cas dans lesquels on peut avoir...
00:54:26 Alors, il y a l'altération du discernement qu'il faut distinguer et l'abolition du discernement.
00:54:30 L'altération du discernement, au moment des faits, ça veut dire que le discernement de la personne a été altéré
00:54:35 et donc il pourra être jugé par un tribunal, mais sa peine sera plus légère.
00:54:39 Là, en l'occurrence, la question qui se pose, c'est la question de l'abolition du discernement.
00:54:43 À savoir que ce monsieur, on ne juge pas les fous, et donc par conséquent, ce monsieur ne serait pas accessible à une sanction pénale.
00:54:50 Qu'il décide... Alors, ce sont les juges, bien évidemment, mais qui vont se baser sur des expertises psychiatriques.
00:54:55 Il faut savoir que les experts psychiatres, ils vont faire leur rapport, mais...
00:55:00 Il y en a qui font de très bons rapports, il y a de très bons experts psychiatres, et on peut demander des contre-expertises,
00:55:05 mais dans la pratique, moi je constate qu'il y en a certains qui font des rapports qui sont très rapides, trop rapides,
00:55:13 sans véritablement considérer les faits, même les faits passés, etc.
00:55:17 Et ça pose un problème parce que les juges, même s'ils ne sont pas techniquement liés par le rapport...
00:55:23 - Ils peuvent décider ensuite, ils peuvent interpréter, c'est ça.
00:55:26 - Malgré tout, c'est une question technique, donc ils vont quand même s'intéresser à ce que va dire l'expert psychiatre.
00:55:32 Donc si un expert psychiatre déclare qu'il y a une abolition du discernement, généralement il va y avoir une abolition du discernement.
00:55:37 Et ce qui en résulte, c'est qu'il n'y a pas de jugement pénal, donc par conséquent, les familles, elles ont l'impression qu'elles ne sont pas considérées,
00:55:46 donc ça pose un vrai problème, une défiance envers la justice. Il peut y avoir une réparation civile, bon voilà, mais c'est la seule chose.
00:55:53 - Mais ce qui est terrible pour cette famille, c'est que non seulement ils ont le sentiment d'être face à une injustice,
00:55:56 parce que cette personne était dehors alors qu'elle avait déjà attaqué une infirmière en 2017,
00:56:01 et là en plus aujourd'hui, c'est une deuxième attaque, ils ont leur femme et leur fille qui est morte,
00:56:07 puisque c'était le père et le mari, et en plus on leur dit "ah mais vous savez, il n'y aura peut-être pas de procès,
00:56:13 parce qu'il sera peut-être reconnu comme non responsable à cause de problèmes psychiques".
00:56:17 Et je vois réagir Laurent Jacobelli, parce que c'est terrible en fait pour les familles.
00:56:21 - C'est deux peines qui s'abattent sur elles, c'est terrifiant, d'abord ce crime aurait pu être évité.
00:56:24 - Bien sûr.
00:56:25 - Il y avait un fou violent en liberté, comment dans une société comme la nôtre,
00:56:29 on peut se permettre d'avoir des gens potentiellement dangereux qui se baladent ?
00:56:33 Ça ne veut pas dire qu'il doit aller en prison effectivement parce qu'il est fou,
00:56:36 mais il peut être dans un centre spécialisé, surveillé, parce qu'il représente une menace pour la société.
00:56:41 Or aujourd'hui, ces centres spécialisés sont trop peu nombreux, comme d'ailleurs les places de prouesse.
00:56:47 - Mais aussi, c'est aussi la question de comment sortent-ils ? Qui décide de leur sortie ?
00:56:50 Il faudrait que ce soit un juge aussi qui décide de leur sortie.
00:56:52 - Et bien aussi qu'ils devraient y avoir un juge, et c'est les médecins en réalité.
00:56:54 - Ils devraient y avoir un principe de précaution, comme on en a dans tous les domaines.
00:56:58 À partir d'un moment où un individu est capable et susceptible de tuer un autre individu,
00:57:03 il doit être isolé par un cordon sanitaire du reste de la société.
00:57:06 Et deuxième nouvelle terrible pour la famille des victimes, c'est qu'il n'y aura pas de jugement derrière.
00:57:12 Il n'y aura pas un moment où on leur a dit "oui, vous êtes des victimes, on vous reconnaît comme tel",
00:57:15 et ça c'est terrible aussi dans la situation.
00:57:17 - Et si on en parle aujourd'hui, c'est parce qu'ils ont écrit au président de la République,
00:57:19 ils ont écrit au ministre de la Justice, ils écrivent à tout le monde pour dire "on veut un procès,
00:57:23 on veut que cet homme soit jugé parce qu'on en a besoin pour se reconstruire également et on ne peut que les comprendre".
00:57:29 - Et ça montre aussi qu'on a un droit qui est inadapté à la situation actuelle,
00:57:32 on a de plus en plus de pathologies justement à cause des drogues.
00:57:34 - Mais tout le monde est fou de toute façon, aujourd'hui vous avez une attaque dans la rue, on vous dit "c'est un fou".
00:57:38 - On a un droit qui est totalement inadapté à la situation actuelle.
00:57:41 - On n'a jamais vu autant de fous en liberté, il y en a peut-être sur ce plateau aussi.
00:57:44 Jean-Marc Sylvain, je... Non, non, laissez-moi pas, on va faire le signe des infos.
00:57:48 Dans un instant, on va vous parler des associations de protection animale qui demandent la fin de l'abattage rituel pour les viandes.
00:57:55 Ah là, les Cacher, c'est elles, 214, qui demandent ça aujourd'hui, mais toutes les associations le demandent depuis des années.
00:58:02 Puis on sera avec maître Antoine Réglet, avocat spécialiste du droit routier, qui sort un livre justement sur le droit routier.
00:58:08 Vous allez voir que là encore, il y a de nombreuses failles et là encore, les victimes ne sont pas écoutées.
00:58:12 La pub, le CNews Info, à tout de suite.
00:58:14 (Générique)
00:58:18 Premier déplacement au Canada pour Gabriel Attal, où il devrait s'entretenir avec son homologue Justin Trudeau.
00:58:24 Au cœur de cet échange, le sort du traité CETA, traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada
00:58:30 et dont Paris menace d'enrayer le processus de ratification.
00:58:34 Des agents épuisés, la colère monte derrière les murs du centre de détention de Salon de Provence.
00:58:40 Les agents pénitentiaires dénoncent un manque d'effectifs. Seuls 117 postes pourvus sur les 137.
00:58:46 Conséquence, les surveillants sont à bout et les arrêts maladie se multiplient.
00:58:51 Et puis, ouverture de la campagne de déclaration des impôts avec plusieurs nouveautés à la clé cette année.
00:58:56 Nouveau barème, nouveau questionnaire, extension de la réduction d'impôts pour les dons et incitation à la rénovation énergétique.
00:59:06 11h38 sur CNews, merci d'être en direct avec nous. On va parler de l'abattage rituel des animaux
00:59:11 qui permet de faire de la viande halal ou de la viande kashir.
00:59:14 L'association de défense pour animaux L214 a en effet demandé en pleine fête du ramadan hier
00:59:20 l'interdiction de l'abattage sans étourdissement, rituel visant à produire de la viande halal ou kashir
00:59:26 après la diffusion d'images de cruauté dans un abattoir de Bourgogne.
00:59:29 Images qu'on a décidé de ne pas vous montrer ce matin sur l'antenne de CNews tant elles sont violentes.
00:59:35 Dans cette vidéo filmée et diffusée par l'association, c'est dans l'abattoir de Vénarelle et l'homme, c'est en Côte d'Or.
00:59:42 On montre des bovins saignés à vif, non pas par un seul geste de cisaillement de la gorge comme le veut la pratique
00:59:48 mais avec des allers-retours dans la plaie ouverte avec une lame à la main.
00:59:52 Donc je vous le dis, on ne veut pas vous montrer ces images.
00:59:55 Mais L214, ce n'est pas la première association à demander ainsi la fin de l'abattage rituel pour les viandes halal et kashir.
01:00:01 De nombreuses associations le font, dont l'association Brigitte Bardot.
01:00:05 On est avec Christophe Marie, directeur adjoint de la fondation Brigitte Bardot.
01:00:08 Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
01:00:10 Il y a très longtemps que vous demandez en effet à ce que ce type d'abattage soit supprimé.
01:00:15 Bonjour, oui effectivement.
01:00:18 En fait, il faut se rappeler que le premier combat de Brigitte Bardot en 1962,
01:00:22 c'était pour imposer l'étourdissement des bêtes au moment de leur abattage.
01:00:27 Et ça a été adopté par un décret le 16 avril 1964.
01:00:31 Donc il va y avoir la semaine prochaine 60 ans que ce décret s'applique,
01:00:36 avec malgré tout l'exception sur l'abattage rituel.
01:00:39 Alors en 1964, l'abattage rituel, il était fait à la marge.
01:00:42 Maintenant, en fait, il faut savoir qu'en France, une majorité d'abattoirs de boucheries
01:00:47 est autorisée à faire de l'abattage sans étourdissement.
01:00:51 Parce que quand on parle de l'abattage rituel, effectivement,
01:00:53 la problématique, c'est la souffrance de l'animal qui est égorgé
01:00:57 et qui peut mettre jusqu'à 11 minutes pour les bovins avant de perdre conscience.
01:01:02 Donc 11 minutes, il n'est plus dans le box, il est en suspension, il est découpé vivant.
01:01:06 Et c'est absolument monstrueux.
01:01:08 Et Brigitte Bardot, effectivement, depuis très longtemps,
01:01:11 demande à ce que l'animal soit étourdi en toutes circonstances.
01:01:15 On a rencontré tous les présidents successifs jusqu'à Emmanuel Macron en 2018.
01:01:20 On avait été reçus il y a 20 ans avec Brigitte Bardot à la mosquée de Paris.
01:01:24 Il y a vraiment une possibilité d'imposer l'étourdissement,
01:01:28 mais c'est simplement un choix politique.
01:01:30 Parce qu'au niveau de l'Union européenne, la règle, c'est effectivement
01:01:34 à ce que les animaux soient étourdis avant leur abattage.
01:01:37 Et là, il y a eu des avis de la Cour européenne de justice,
01:01:41 puis de la Cour européenne des droits de l'homme,
01:01:44 qui a validé le fait qu'un État était tout à fait en mesure d'imposer l'étourdissement,
01:01:50 sans exception pour l'abattage cachère ou halal.
01:01:53 – Et Christophe Mary, ça c'est terrible,
01:01:55 ça veut dire que vous nous dites qu'aujourd'hui, dans la situation actuelle,
01:01:58 il arrive que des animaux soient découpés vivants
01:02:01 pour respecter ces règles d'abattage rituel ?
01:02:05 – Effectivement, non, mais il faut être conscient que,
01:02:10 en fait, pour les bovins, l'égorgement,
01:02:13 effectivement, il y a une période de conscience qui est très longue,
01:02:16 et on ne va pas attendre 11 minutes.
01:02:18 Là, je parle d'un rapport de l'INRA,
01:02:20 qui n'est pas non plus des associations de protection animale,
01:02:25 c'est un rapport des souffrances animales qui a été publié par l'INRA,
01:02:28 et effectivement, pour les bovins, il peut y avoir une période de conscience
01:02:32 qui intervient 11 minutes après l'égorgement,
01:02:34 et vous vous ditez bien que dans un abattoir
01:02:36 où le rendement doit être au maximum,
01:02:38 on ne va pas attendre 11 minutes que l'animal perde conscience.
01:02:41 Il est déjà sorti de son box, et on le voit dans les images L214,
01:02:45 puis il est suspendu et on découpe,
01:02:47 mais il est toujours conscient et vivant,
01:02:49 c'est ça qui est absolument monstrueux.
01:02:51 Donc, il y a un moment, il faut effectivement imposer l'étourdissement,
01:02:55 le rite n'impose pas, en plus, que l'animal soit conscient,
01:02:59 comme nous l'avait dit le docteur Dalil Boubecker
01:03:02 lorsqu'il est présidé le Conseil français du culte musulman,
01:03:05 donc il y a un moment, il faut que le politique,
01:03:07 eh bien, agisse et impose comme ça se fait
01:03:10 dans quasiment la moitié des États membres de l'Union européenne, déjà.
01:03:14 – Ça veut dire que dans la moitié des États membres de l'Union européenne,
01:03:16 déjà, il y a cette règle de l'étourdissement obligatoire,
01:03:18 mais pas en France, et ce qui est important,
01:03:20 et ça c'est capital même, ce que vous venez de dire,
01:03:22 c'est-à-dire que le rite n'impose pas, aujourd'hui,
01:03:25 que pour faire du halal ou du kachère, l'animal ne soit pas étourdi.
01:03:28 En fait, c'est-à-dire qu'on peut étourdir l'animal,
01:03:30 et à la fin il sera quand même halal ou kachère, c'est bien ça.
01:03:33 – Oui, tout à fait, alors c'est assez paradoxal,
01:03:36 parce qu'il n'y a rien dans les textes qui impose que l'animal soit conscient,
01:03:40 en revanche, il faut que la méthode d'étourdissement soit réversible,
01:03:44 c'est-à-dire que l'animal puisse reprendre conscience
01:03:46 s'il n'est pas égorgé sans être blessé,
01:03:48 parce que l'animal ne doit pas être blessé.
01:03:50 En revanche, il y a des choses très claires qui sont indiquées,
01:03:52 c'est que l'animal ne doit pas baigner dans son sang,
01:03:55 ne doit pas voir d'autres animaux se faire égorger,
01:03:59 ne doit pas non plus voir la dame qui va l'égorger,
01:04:01 et tous ces points-là ne sont absolument pas respectés.
01:04:04 Ça, ça fait partie normalement des préceptes
01:04:07 qui font qu'on reconnaisse une viande comme halal.
01:04:11 Et donc les points qui devraient être respectés ne le sont pas,
01:04:14 et finalement ça ne gêne personne,
01:04:16 mais je ne sais pas pourquoi il y a ce focus sur
01:04:20 que l'animal doit rester conscient au moment de l'égorgement,
01:04:23 alors que ça n'apparaît nulle part, ce n'est pas du tout une obligation,
01:04:25 il y a même des fatwa qui ont été rendues pour nous donner raison dans ce sens.
01:04:29 Donc c'est simplement un manque de courage,
01:04:32 chaque fois qu'on a vu, que ce soit les ministres de l'Intérieur,
01:04:34 que ce soit le Président, que ce soit Sarkozy et autres,
01:04:37 chacun nous disait "ouais non, ce n'est pas le moment,
01:04:39 là on est sur le voile, on est sur ci, on est sur ça,
01:04:41 ce n'est jamais le moment".
01:04:42 Bon, et en plus, il ne faut pas oublier…
01:04:44 On espère que les choses vont bouger maintenant,
01:04:47 parce que c'est vrai qu'au bout d'un moment,
01:04:48 imaginer ces animaux découpés vivants,
01:04:50 ça paraît totalement aberrant en 2024.
01:04:52 Merci beaucoup Christophe Paris,
01:04:53 directeur adjoint de la Fondation Brigitte Bardot.
01:04:55 Pour conclure cette émission, je voulais qu'on parle d'un livre,
01:04:58 qui est signé de Maître Antoine Reglet.
01:05:00 Bonjour Maître, merci d'être en direct avec nous.
01:05:02 Un livre sur les drames de la route,
01:05:03 combat contre l'injustice.
01:05:05 Et si j'ai été sensible à ce livre,
01:05:06 c'est qu'à travers dix dossiers, en fait,
01:05:08 que vous avez traités, vous évoquez en particulier les victimes.
01:05:12 Et vous dites que les victimes, généralement,
01:05:13 sont invisibilisées, sont inaudibles,
01:05:15 et vous avez voulu leur redonner la parole.
01:05:18 Oui, on les voit assez peu, les victimes, on les entend peu,
01:05:20 on parle beaucoup des auteurs,
01:05:21 encore que sur cette chaîne, on parle peut-être plus qu'ailleurs…
01:05:23 On essaie, c'est pour ça qu'on est sensible à ce livre.
01:05:25 Oui, les victimes sont oubliées,
01:05:27 on ne les entend pas,
01:05:28 et puis elles souffrent d'une double injustice.
01:05:30 L'injustice d'abord de l'accident, qui est terrible,
01:05:32 ce sont des innocents qui n'ont rien demandé à personne,
01:05:34 on leur rend dedans, on leur enlève leur enfant,
01:05:36 leur vie, leurs jambes.
01:05:37 Et puis, une injustice à laquelle on ne s'attend pas,
01:05:39 c'est l'injustice d'une justice, justement,
01:05:41 qui ne se rend pas ou qui se rend mal.
01:05:43 La justice est trop lente,
01:05:45 elle est parfois, en tout cas pour les victimes,
01:05:46 pas du tout assez sévère.
01:05:48 Et puis, il y a tout le côté indemnisation,
01:05:50 où on a une injustice des assurances,
01:05:51 qui vont tout faire pour culpabiliser les victimes,
01:05:54 en leur disant "vous avez peut-être commis une faute
01:05:56 dans votre accident, et du coup,
01:05:58 on va vous opposer votre faute pour vous retrancher
01:06:00 une part de l'indemnisation".
01:06:02 Donc, on a une justice lente, pas assez sévère,
01:06:04 des assureurs qui pensent clairement,
01:06:06 en grande majorité, au sou,
01:06:08 et puis, aucun accompagnement psychologique.
01:06:10 Il y a quelques mois, vous aviez invité Sophie,
01:06:12 qui témoigne dans ce livre, qui était venue
01:06:14 avec une grande dignité, expliquer qu'en gros,
01:06:16 en 7 ans, elle n'avait pas vu un psy.
01:06:18 - Vous les appelez les inaudibles,
01:06:20 ou encore les invisibles, alors que c'est des gens
01:06:22 qui souffrent dans leur chair, parfois,
01:06:24 il y a des gens qui se retrouvent amputés, par exemple,
01:06:26 leur vie change, il y a des gens qui se retrouvent paralysés,
01:06:28 également, leur vie change, or, ces gens-là,
01:06:30 la société n'y fait pas attention.
01:06:32 Au fond, on les regroupe sous le terme de "blessés".
01:06:34 C'est un accident, il y a eu deux blessés.
01:06:36 Et dans l'esprit des gens, c'est terrible,
01:06:38 parce qu'on dit "ben, c'est pas grave, y'a pas de morts".
01:06:40 - Oui, alors, 3 000 morts, c'est pas rien,
01:06:42 et puis 200 000 blessés, dont en gros,
01:06:44 16 000 personnes qui trouvent le handicap lourd,
01:06:46 et ces personnes-là, effectivement,
01:06:48 n'existent pas, ou alors, si elles existent,
01:06:50 parfois, c'est dans le regard des approbateurs des gens,
01:06:52 c'est le chauffeur de bus qui dit
01:06:54 "ben, désolé, ma rampe, elle marche pas",
01:06:56 c'est des ascenseurs qui sont pas accessibles,
01:06:58 et donc, c'est une question du handicap, effectivement,
01:07:00 qu'on n'aime pas tellement regarder, peut-être parce qu'il nous fait peur,
01:07:02 ce handicap. Moi, ce que je veux dire aussi
01:07:04 dans ce livre, parce que c'est pas un livre négatif,
01:07:06 moi, j'ai voulu qu'on ne ferme pas ce livre
01:07:08 le cœur serré, mais le point levé,
01:07:10 c'est dire "ces gens-là, certes, on ne les regarde pas
01:07:12 assez, etc., mais eux, ils se relèvent
01:07:14 et ils nous donnent des leçons de vie".
01:07:16 C'est un livre extrêmement positif.
01:07:18 Moi, j'ai voulu leur donner le courage
01:07:20 de se relever, grâce à ce livre,
01:07:22 et puis, leur donner, effectivement, l'espoir
01:07:24 également de combattre, parce qu'il faut
01:07:26 combattre les injustices, on l'a dit,
01:07:28 vous parlez de société, moi, je crois aussi que
01:07:30 le pouvoir politique a une responsabilité
01:07:32 immense dans
01:07:34 le regard absent que l'on porte
01:07:36 sur ses victimes. - Alors, parmi les 10
01:07:38 cas que vous évoquez, il y a celui de Jade,
01:07:40 et Jade, forcément, ça fait écho à l'affaire
01:07:42 Palmad, on va comprendre pourquoi, parce que vous
01:07:44 commencez, et je voudrais juste vous lire, parce que
01:07:46 je trouve ça très fort, vous dites "Jade est morte
01:07:48 avant même d'être née, pour la justice
01:07:50 française, elle n'est rien, ni personne,
01:07:52 elle n'a pas respiré, donc elle n'a pas
01:07:54 le droit d'exister", donc c'était,
01:07:56 elle était dans le ventre de sa maman,
01:07:58 Jade, et elle est décédée dans un accident,
01:08:00 et comme elle n'a pas respiré,
01:08:02 au fond, comme elle n'est pas née,
01:08:04 exactement comme dans l'affaire Palmad,
01:08:06 on considère que
01:08:08 elle n'existe pas ? - Oui, le pire,
01:08:10 c'est qu'ils étaient sur le chemin
01:08:12 de la maternité, lors de cet accident-là.
01:08:14 - À 4 jours du terme de grossesse,
01:08:16 ils allaient à la maternité.
01:08:18 - Ils y étaient, elle et la veille, à Arras, on les avait renvoyés,
01:08:20 en disant "le coin n'est pas assez ouvert, revenez demain,
01:08:22 ils y vont", et effectivement, une
01:08:24 femme de 70 ans arrive en contresens,
01:08:26 et les percutes de plein fouet, Jade
01:08:28 meurt à l'intérieur du ventre de sa mère,
01:08:30 avant même d'avoir respiré à l'extérieur,
01:08:32 et effectivement, pour le droit pénal,
01:08:34 depuis trop longtemps,
01:08:36 on considère que Jade n'ayant pas respiré,
01:08:38 alors elle n'est pas autrui, et du coup, elle n'est
01:08:40 pas, elle, Jade, victime d'un homicide
01:08:42 involontaire ou d'un homicide routiné. - Mais pourtant, elle était
01:08:44 vivante, parce qu'en plus, vous expliquez, vous dites
01:08:46 que s'ils vont à la maternité, c'est parce
01:08:48 qu'elle donne des coups tellement forts dans
01:08:50 le ventre de sa maman, enfin, je veux
01:08:52 même pas imaginer ce qui
01:08:54 peut se passer dans un cas comme ça, dans la tête de sa maman,
01:08:56 parce qu'elle la sent, sa fille,
01:08:58 elle sent les coups qu'elle donne, elle dit "c'est
01:09:00 pour ça que je vais à la maternité", ils ont un accident
01:09:02 sur la route de la maternité, on lui dit "mais votre fille
01:09:04 n'existe pas", en fait, la justice, ensuite,
01:09:06 après l'accident, leur dit "votre fille n'existe pas".
01:09:08 La justice leur dit parce que le droit le
01:09:10 dit ainsi. Et, effectivement, quand je
01:09:12 vous disais "il y a une responsabilité du législateur",
01:09:14 je pensais pas tellement à celle-là, mais effectivement, depuis
01:09:16 une jurisprudence de 2002 où la Cour de Cassation
01:09:18 est venue nous dire "un enfant à naître n'est
01:09:20 pas autrui", pour protéger l'IVG,
01:09:22 on peut, tout en protégeant
01:09:24 l'IVG, changer la loi, et c'est le combat qu'Angélique
01:09:26 et Valentin m'ont demandé de mener, on est
01:09:28 aidés en cela par le député
01:09:30 Di Filippo, de Moselle, par la députée Violette
01:09:32 Spilbout, qui m'a promis, hier,
01:09:34 qu'on allait présenter les réformes de ce
01:09:36 livre à Éric Dupond-Moriti très prochainement.
01:09:38 Donc, peut-être que ça va bouger, mais la responsabilité
01:09:40 de l'État, elle est importante. Quand ils viennent
01:09:42 dire, les ministres de l'Intérieur ou de la Justice,
01:09:44 "c'est terrible, c'est terrible, c'est terrible",
01:09:46 mais que derrière, ils changent pas un décret,
01:09:48 qu'ils changent pas une loi, et que quand ils changent
01:09:50 une loi, en réalité, ils nous changent un mot,
01:09:52 l'homicide involontaire devenant l'homicide routier, aussi
01:09:54 symbolique et important soit-il, ça change
01:09:56 rien. Ils ont une responsabilité,
01:09:58 et moi, je considère que l'on ne peut pas
01:10:00 faire de la politique par le symbole,
01:10:02 on doit faire la politique de la considération,
01:10:04 alors que là, depuis trop d'années, on est sur
01:10:06 de la politique de la communication.
01:10:08 - Il y a les lois, et puis il y a l'humain, c'est important,
01:10:10 l'humain aussi, et par exemple,
01:10:12 les psys, il n'y a jamais de psys
01:10:14 qui sont avec les gendarmes,
01:10:16 qui sont... Par exemple, un gendarme vient vous annoncer
01:10:18 que votre fils ou votre fille a eu un accident de la route
01:10:20 et est décédée, ils sont tout seuls.
01:10:22 - Ah oui, ils sont tous seuls. - Il faudrait qu'il y ait
01:10:24 un psy avec eux, parce que, déjà, même les gendarmes,
01:10:26 pour eux, enfin, le poids d'aller dire
01:10:28 à une maman, d'aller dire à un papa, une frère,
01:10:30 une soeur, que leur enfant
01:10:32 est mort, mais c'est une horreur.
01:10:34 - Ça fait partie des propositions extrêmement simples,
01:10:36 de bon sens, qui ne coûtent pas grand-chose,
01:10:38 ni politiquement, ni au niveau économique,
01:10:40 même si on n'est plus à un dérapage près, de toute façon.
01:10:42 Donc, effectivement, moi, je souhaite que les gendarmes,
01:10:44 les médecins, soient formés quelques heures
01:10:46 pour utiliser les bons mots, parce que ce sont des mots
01:10:48 que les gens, dont les gens se souviendront
01:10:50 toujours. La résonance de ces mots,
01:10:52 de la voix qu'on utilise, va résonner.
01:10:54 Donc, on forme ceux qui annoncent,
01:10:56 et dès qu'on arrive à l'hôpital, soit
01:10:58 pour constater le décès, soit pour constater
01:11:00 le handicap, le sien ou celui d'un proche,
01:11:02 le psy qui est de permanence au 5ème étage,
01:11:04 il descend !
01:11:06 Il descend, il est là, et c'est un soutien important.
01:11:08 Et après, parce qu'il faut gérer l'après,
01:11:10 Sophie le dit, quand je rentre à la maison,
01:11:12 que j'annonce aux enfants "Jean est mort",
01:11:14 j'ai personne ! Donc, je crois qu'il faut
01:11:16 accompagner Sophie et les enfants, et tous les autres,
01:11:18 pendant un ou deux ans, la solidarité nationale
01:11:20 doit leur payer, via la sécurité sociale,
01:11:22 des séances de psy.
01:11:24 - Merci beaucoup, Maître Antoine Réglet. Votre livre s'appelle
01:11:26 "Drame de la route, combat contre l'injustice,
01:11:28 pour ne pas être victime deux fois", ce qui est le cas aujourd'hui.
01:11:30 Ils sont victimes deux fois,
01:11:32 et c'est paru chez Hugo Doc. Merci Maître d'avoir été
01:11:34 en direct avec nous, merci à tous, on se retrouve demain en direct,
01:11:36 à partir de 10h35 sur CNews,
01:11:38 dans un instant, Sonia Babrouk, bye bye,
01:11:40 à demain.