• il y a 9 mois
Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:00 [Générique]
00:00:04 Vendredi 1er mars 2024, Morandini Live numéro 1389.
00:00:08 Bonjour et bienvenue en direct à la Une.
00:00:10 Nous partons tout de suite en direct à Versailles avec ces images.
00:00:14 Donc en direct, ce sont ces agriculteurs et ces tracteurs
00:00:18 qui étaient en train de se diriger vers le château de Versailles.
00:00:22 Vous voyez ces images signées Raphaël Lasrec et Marine Sabourin.
00:00:26 Ils étaient en train de se diriger vers le château de Versailles
00:00:29 avant d'être arrêtés par les forces de l'ordre.
00:00:32 Les policiers qui ont établi un barrage juste avant ce château.
00:00:36 On les suit bien évidemment avec les équipes de CNews
00:00:40 et on continue à suivre le mouvement et l'évolution de ces tracteurs,
00:00:45 de ces agriculteurs qui avaient promis des opérations spectaculaires.
00:00:48 Et ça a commencé dès ce matin, place de l'Etoile à Paris
00:00:51 où le calme est désormais revenu après une opération coup de poing.
00:00:54 66 interpellations ont eu lieu ce matin selon le dernier bilan.
00:00:59 Les membres de la coordination rurale étaient venus avec des tracteurs
00:01:02 et des bottes de paille.
00:01:03 Une opération choc dans le calme.
00:01:06 Mais les manifestants de la coordination rurale ont été interpellés
00:01:08 par les forces de l'ordre.
00:01:10 Des manifestants qui voulaient rappeler que tout n'est pas réglé.
00:01:13 Regardez, c'était ce matin en direct sur CNews à 6 heures,
00:01:16 juste avant son interpellation.
00:01:18 Patrick Legra s'exprimait au micro d'Adrien Spiteri.
00:01:21 L'objectif aujourd'hui c'était de reparler encore une fois
00:01:24 de nos politiques qui nous ont promis des aménagements agricoles
00:01:27 qui vont dans le sens de l'agriculture française.
00:01:30 Alors qu'aujourd'hui on se rend compte encore une fois
00:01:32 que nous avons encore des lois de libre-échange
00:01:36 qui viennent de passer aussi bien vis-à-vis du Chili, vis-à-vis du Kenya.
00:01:41 Et ça, ça ne peut pas durer, on ne peut pas avoir ce double langage
00:01:44 pendant des semaines et des mois.
00:01:46 Là on voit que des agriculteurs mettent un genou à terre,
00:01:49 ils font une haie d'honneur.
00:01:51 Est-ce que vous pouvez nous dire l'objectif ?
00:01:53 Aujourd'hui, vous allez, par rapport à tous les agriculteurs
00:01:57 qui sont morts aussi bien cette année, ces derniers mois
00:02:00 et ces dernières années, par rapport à des problèmes personnels,
00:02:04 comme vous pouvez voir, on voulait faire ce point à l'arc de triomphe
00:02:07 pour vous dire que les agriculteurs, c'est aussi des moments très difficiles
00:02:13 et que Paris aujourd'hui c'est le salon de l'agriculture,
00:02:15 ce n'est pas seulement cela.
00:02:17 C'est pour ça qu'aujourd'hui, symboliquement,
00:02:19 nous allons mener une gerbe sous l'arc de triomphe en direct
00:02:23 pour montrer aussi que la solidarité, c'est aussi dans les moments difficiles.
00:02:26 Et à l'arc de triomphe, c'est là aussi que repose le soldat inconnu,
00:02:29 est-ce que c'était un symbole aussi ?
00:02:31 On ne le fait pas seulement pour la coordination rurale,
00:02:35 on fait cette remise de gerbe pour l'ensemble des agriculteurs
00:02:39 qui ont souffert, qui ont disparu et qui souffrent
00:02:41 et pour éviter qu'il y en ait encore plus qui souffrent demain.
00:02:44 Voilà, cette séquence était en direct à 6h ce matin
00:02:47 et là, on revient sur le direct en ce moment même à Versailles.
00:02:51 Vous le voyez, visiblement, les agriculteurs sont en train de négocier
00:02:54 avec les forces de l'ordre.
00:02:56 En ce moment même, leur volonté était de faire une action spectaculaire,
00:03:00 de se rendre au château de Versailles,
00:03:02 mais ils sont bloqués par les forces de l'ordre.
00:03:04 On va continuer à suivre ce qui se passe,
00:03:07 bien évidemment, tout au long de cette émission en direct
00:03:09 avec notre équipe qui est sur place.
00:03:11 Dans l'actualité également, un visage que vous allez voir,
00:03:14 c'est celui d'Anthony, 30 ans.
00:03:17 Cet homme allait être papa dans quelques jours pour la deuxième fois.
00:03:20 Il habitait en Ile-et-Vilaine.
00:03:22 Il a été tué ce week-end à coups de batte de baseball
00:03:24 par deux frères qui habitent dans une caravane
00:03:26 et qui terrorisaient les habitants depuis plusieurs jours.
00:03:29 Et il a été tué pour un simple coup de klaxon.
00:03:34 Sur les lieux du drame, des fleurs et ces mots écrits
00:03:36 par la maman d'Anthony, 30 ans, tabassé à mort à coups de batte de baseball
00:03:41 parce qu'il a eu le malheur de klaxonner en passant devant cette caravane
00:03:44 où vivaient ses agresseurs, deux frères, à la sortie du village de Simon.
00:03:49 Dans ce lieu-dit en pleine campagne,
00:03:51 tout le monde, ou presque, a déjà eu affaire avec les deux mises en cause.
00:03:54 - Quand je passais avec mon tracteur,
00:03:57 il me photographiait et puis il m'ajurait.
00:04:03 Parce que, apparemment, je faisais du bruit.
00:04:05 Il a dit à ma femme "tu vas mourir"
00:04:08 en lui mettant les doigts dans les yeux.
00:04:10 - Nous allons revenir sur ce drame qui est peut-être d'ailleurs
00:04:13 le symbole de l'ensauvagement de notre société.
00:04:15 Et puis vous entendrez la maman d'Anthony en larmes
00:04:18 qui ne comprend pas comment on a pu massacrer ainsi son fils.
00:04:22 Ce matin, je vous proposerai également une page spéciale
00:04:24 sur le bilan des opérations anti-drogue dans les cités.
00:04:26 Vous savez, ces opérations qui s'appellent Placenet.
00:04:28 Souvenez-vous, il y a trois semaines, quasiment jour par jour,
00:04:31 Gérald Darmanin a annoncé la multiplication des opérations Placenet
00:04:35 pour débarrasser les cités des dealers et du trafic de drogue.
00:04:38 Trois semaines après "On en somme nous",
00:04:40 page spéciale dans Morandini Live.
00:04:42 Mais tout d'abord, souvenez-vous de ce que disait sur ces news
00:04:44 le ministre de l'Intérieur.
00:04:46 - Nous allons donc intensifier ces opérations Placenet
00:04:50 qui prévoient la préjudiciarisation,
00:04:53 c'est-à-dire le fait que, évidemment, la justice,
00:04:55 très en amont, travaille et sous leur autorité,
00:04:59 font travailler les services de police
00:05:00 pour pouvoir interpeller, mettre en détention les personnes.
00:05:03 Un travail de présence, notamment des gendarmes mobiles
00:05:05 et des CRS dans le quartier.
00:05:07 Un travail, évidemment, de renseignement et d'écoute
00:05:09 et un travail de contrôle tout azimut,
00:05:11 y compris de commerce illicite qui est l'objet du blanchiment
00:05:14 puisque c'est 900 commerces qui ont été contrôlés ou fermés
00:05:18 du fait de ces opérations partout sur le territoire national.
00:05:21 - Alors, trois semaines après, quel est le bilan ?
00:05:24 Nous allons y revenir dans un instant
00:05:25 avec des images spectaculaires de ces opérations
00:05:28 car désormais, ce sont des petites villes
00:05:30 qui sont la cible des dealers.
00:05:31 Exemple, L'Aigle, une commune au nord-ouest de la France,
00:05:34 dans le département de Lornes, en région Normandie.
00:05:37 Regardez cette opération Place Nette
00:05:39 diffusée sur France 3 Normandie hier.
00:05:41 6h du matin, les gendarmes interpellent
00:05:45 une dizaine de suspects dans des appartements.
00:05:47 Des interpellations que la procureure de la République
00:06:01 ne nous a pas autorisées à filmer,
00:06:03 mais qui n'ont pas vraiment étonné les habitants de la Madeleine,
00:06:07 réveillés par cet impressionnant dispositif de gendarmerie.
00:06:10 - Et je vous le disais, les opérations de police
00:06:12 se multiplient donc comme à Rennes, par exemple, également,
00:06:15 où les équipes de CNU se sont rendues il y a 15 jours.
00:06:17 Écoutez ce qu'en disent les habitants de cette cité.
00:06:20 - Les petits jeunes, ils s'en vont.
00:06:22 Même s'ils arrivent à en attraper,
00:06:23 il y en a d'autres qui seront mis en place.
00:06:25 C'est un cercle vicieux, tout ça.
00:06:26 - Ils ne sortent plus le soir.
00:06:28 On a peur d'être attaqués.
00:06:30 Ils surveillent.
00:06:31 Même dans les...
00:06:32 Il y a des gens qui ont déménagé à cause de ça.
00:06:35 Ils ne pouvaient même pas rentrer chez eux.
00:06:37 Un peu plus loin, au Blône,
00:06:38 Charlie et son épouse sont installées à deux pas de la tour
00:06:41 qui sert de nourrice dans le quartier.
00:06:43 En pleine interview, d'écrit raison à l'extérieur
00:06:46 pour signaler l'arrivée d'une patrouille de police
00:06:49 aussitôt filmée par les petites mains du trafic.
00:06:52 - Et le problème pour les forces de l'ordre,
00:06:53 c'est que plus les opérations placenet se multiplient,
00:06:56 plus les trafiquants s'adaptent.
00:06:58 TF1 hier soir.
00:07:00 Les trafiquants s'adaptent à grande vitesse
00:07:02 à la répression policière.
00:07:04 Grâce aux réseaux sociaux,
00:07:05 la livraison à domicile de cannabis ou de cocaïne
00:07:07 touche désormais tous les départements.
00:07:10 Le chiffre d'affaires annuel de la drogue
00:07:12 aurait atteint 5 milliards d'euros, un record.
00:07:15 - Et puis dans l'actualité, également, je vous parle souvent,
00:07:17 car cela fait partie de notre vie quotidienne,
00:07:19 des pénuries de médicaments qui sont souvent passés sous silence.
00:07:23 Alors une proposition de loi veut renforcer les stocks.
00:07:25 Mais est-ce vraiment efficace ?
00:07:28 C'est le quotidien du pharmacien, la course aux médicaments.
00:07:32 - Là, je vous montre actuellement la dernière commande que j'ai passée
00:07:36 et donc la totalité des produits qui ne m'ont pas été livrés
00:07:39 puisque on est passé sur, je dirais, le répartiteur de secours
00:07:42 qui, lui non plus, n'en a pas.
00:07:43 Ici, la moxiciline vient d'Allemagne avec emballage,
00:07:46 dans la langue de Goethe.
00:07:47 L'an dernier, les signalements de rupture de stock ont augmenté de 30%.
00:07:51 Obliger les industriels du médicament à stocker plus,
00:07:55 sous peine de sanctions financières,
00:07:57 cette association de patients dit banco.
00:07:59 - France Asso Santé souhaite 4 mois de stock tournant
00:08:03 et ces stocks seront déstockés en cas de pénurie.
00:08:06 Donc c'est une manière de prévenir les pénuries pour les patients.
00:08:12 - Voilà, et on reviendra sur ces pénuries tout à l'heure en fin d'émission.
00:08:14 Tout de suite, les tops et les flops d'audience hier soir,
00:08:16 c'est avec Mister Audience.
00:08:17 Et est-ce qu'Évine...
00:08:18 Bah attends...
00:08:20 - En Axess, hier soir, une fois de plus,
00:08:23 personne n'a dépassé les 3 millions.
00:08:25 Une situation plutôt inquiétante pour les chaînes télé,
00:08:28 qui durent depuis quelques jours avec des téléspectateurs
00:08:30 qui boudent le petit écran.
00:08:32 Nagui a conservé sa place de leader sur France 2
00:08:34 avec N'oubliez pas les paroles à 2 millions 8.
00:08:36 Le feuilleton de TF1, Demain nous appartient, est derrière.
00:08:38 Le 19h de France 3 est dans la foulée de TF1 à la 3ème place.
00:08:41 Sur M6, la meilleure boulangerie de France est en revanche au plus haut,
00:08:45 avec un record de la saison à 1 million 8.
00:08:47 Du côté des talk-show quotidiens sur TMC,
00:08:52 TPMP sur C8 sont à égalité.
00:08:54 Ian Barthes et Cyril Hanouna ont tous les deux frôlé les 2 millions.
00:08:57 Sur France 5, c'est à vous la suite à gagner un peu de terrain
00:08:59 en repassant au-dessus du million
00:09:01 et en battant Jeux Citoyens sur France 3,
00:09:03 qui est faible à seulement 721 000.
00:09:05 En Prime, Jean-Luc Rechman a encore une fois prouvé son succès.
00:09:11 La série Léométh et Ibrigade des mineurs a permis à TF1 d'arriver en tête.
00:09:15 Le premier épisode, qui était exceptionnellement le seul inédit,
00:09:18 est à seulement 4 millions 100.
00:09:20 Avec une enquête sur Jarrah Miller et les accusations de viol à son encontre,
00:09:23 Envoyé spécial sur France 2 réalise un score correct à 2 millions 3.
00:09:27 Pour Pékin Express sur M6, c'est un score timide,
00:09:29 mais surtout c'est un très gros flop pour France 3.
00:09:32 Les 31e victoires de la musique classique,
00:09:34 qui n'ont attiré que 800 000 personnes,
00:09:36 ont ne seulement été battues par France 5
00:09:38 avec le Mister du Tombeau d'Alexandre Legrand,
00:09:40 mais aussi par le film Aladin sur W9.
00:09:42 Mister Audience vous dit à lundi.
00:09:45 - Je vous présente mes invités qui vont m'accompagner en direct jusqu'à midi.
00:09:48 Victor Herro, bonjour. - Bonjour.
00:09:49 - Merci d'être avec nous, journaliste de la politique à Valeur Actuelle.
00:09:51 Madi Saidi, bonjour. - Bonjour.
00:09:52 - Conseil en communication d'influence.
00:09:54 Jean-Marc Sylvestre, bonjour.
00:09:55 Journaliste économique et éditorialiste chez Atlantico.
00:09:58 Et puis Mathias Leboeuf, bonjour. - Bonjour.
00:09:59 - Docteur en philosophie et journaliste.
00:10:02 Priorité au direct.
00:10:03 On part à Versailles tout de suite avec ces images
00:10:06 qui nous arrivent de nos envoyés spéciaux.
00:10:09 Marine Sabourin, Raphaël Lasrec à Versailles.
00:10:11 Ce sont les agriculteurs qui étaient à Paris ce matin,
00:10:15 qui étaient place de l'étoile.
00:10:16 On vous a montré les images tout à l'heure qui, visiblement, se sont déplacées.
00:10:20 Ils sont pour l'instant à Versailles, Marine Sabourin.
00:10:23 Que se passe-t-il ? Ils sont bloqués, a priori.
00:10:25 - Quelques centaines de mètres du château,
00:10:32 avec plusieurs dizaines de tracteurs.
00:10:34 Alors, pour rappel, dès 5h, on a ces agriculteurs
00:10:36 qui ont bloqué une partie des Champs-Élysées.
00:10:38 Des agriculteurs de la coordination rurale,
00:10:40 principalement, qui venaient de Haute-Saône, du Loiret ou encore du Vexin.
00:10:45 Alors, il y avait plusieurs tracteurs garés sur la place de l'étoile.
00:10:47 On a une partie de ces agriculteurs qui ont été interpellés
00:10:50 entre 8h30 et 9h et qui ont été emmenés au commissariat.
00:10:53 L'idée, c'était de prendre leurs identités.
00:10:54 Pour le reste, ceux qui avaient leurs tracteurs sur la place de l'étoile,
00:10:58 eh bien, les forces de l'ordre leur ont demandé de partir,
00:11:00 escortés par la police et la gendarmerie,
00:11:03 pour traverser une partie de la capitale.
00:11:05 On a fait une grosse demi-heure de route avec eux, direction Versailles,
00:11:08 où nous sommes arrivés, donc, il y a une dizaine de minutes.
00:11:10 Et pour cela, deux voies sur trois ont été bloquées
00:11:14 pour faire avancer le cortège sur le périphérique et sur l'autoroute.
00:11:16 Alors, malgré les embouteillages, on a vu énormément de monde
00:11:20 faire des appels de phare en guise de soutien aux agriculteurs.
00:11:23 On a entendu des klaxons tout au long du trajet.
00:11:26 Là, nous sommes arrivés avec les agriculteurs,
00:11:28 encadrés par la police, la gendarmerie, les CRS,
00:11:31 et ils attendent le top départ pour se rendre dans quelques instants
00:11:34 au niveau du parking du château de Versailles.
00:11:37 – Leur objectif, c'est quoi ? C'est de s'installer sur le parking ?
00:11:41 – C'est ça, en fait, leur objectif, c'est de s'installer sur le parking.
00:11:44 Alors, à un moment, il a été dit qu'il voulait bloquer le salon de l'agriculture
00:11:47 et finalement, ce qui a été décidé, c'est de se rendre sur le château de Versailles
00:11:51 pour cette image symbolique, après les Champs-Élysées,
00:11:55 deuxième étape, le château de Versailles.
00:11:57 – Merci beaucoup, Marine, on va rester sur vos images, bien évidemment,
00:12:00 et puis vous nous appelez si les choses bougent,
00:12:02 Jean-Marc Sylvestre, journaliste économique.
00:12:04 C'est vrai qu'on a le sentiment que la colère des agriculteurs n'est pas calmée.
00:12:07 On le voit ce matin avec cette opération symbolique
00:12:10 qui a eu lieu Place de l'Étoile, on le voit à nouveau là, en direct,
00:12:13 avec les images de Raphaël Lasrec à Versailles, ça continue ?
00:12:16 – Ça va continuer, ça risque de continuer encore un moment
00:12:19 parce que les revendications des agriculteurs sont assez difficiles,
00:12:24 finalement, à cerner et à traiter.
00:12:26 On voit bien que les mesures qui avaient été annoncées,
00:12:28 d'abord par Gabriel Attal et puis ensuite par Emmanuel Macron
00:12:34 pour essayer de se sortir du piège, là, au moment de l'inauguration
00:12:38 du salon de l'agriculture la semaine dernière,
00:12:40 ces mesures-là n'ont pas d'impact,
00:12:43 elles ne répondent pas à la vraie demande de ces agriculteurs.
00:12:48 – Mais l'objectif c'était quoi ? C'était de passer le salon, en fait ?
00:12:50 C'était d'enjamber le salon pour le gouvernement ?
00:12:51 – Pour le gouvernement, c'était ça ce qu'ils souhaitaient, a priori.
00:12:53 – C'était d'enjamber le salon et de faire en sorte que le salon se passe bien
00:12:56 parce que c'est quand même une manifestation très populaire dans le salon.
00:12:59 Et c'est une manifestation très sympathique
00:13:00 qui attire énormément de monde et de visiteurs
00:13:04 qui viennent de Paris, d'abord, de la France entière,
00:13:07 et ça, il fallait absolument le préserver.
00:13:10 Mais sur le cœur des revendications,
00:13:12 je crois qu'on a une confusion en France,
00:13:16 c'est qu'on n'a pas voulu, on n'a absolument pas voulu
00:13:19 dire quels étaient les problèmes de l'agriculture en général.
00:13:22 Le problème de l'agriculture française, c'est son manque de compétitivité.
00:13:27 L'agriculture française ne peut pas vivre de subventions européennes
00:13:31 et de subventions françaises, qui représentent des sommes trop colossales.
00:13:35 Il faut qu'ils vivent de leur travail, et pour vivre de leur travail…
00:13:38 – Il faut mieux leur acheter leurs produits.
00:13:39 – Non, il faut qu'ils soient compétits.
00:13:40 Oui, mais pour qu'on achète leurs produits,
00:13:42 c'est comme pour venir à la télévision, il faut que le programme soit attrayant.
00:13:46 Donc il faut qu'il le produit soit de qualité, il faut qu'il soit…
00:13:49 – C'est le cas, c'est le cas en général.
00:13:51 – Pas toujours, pas toujours.
00:13:53 Pas toujours, pas toujours, pas toujours.
00:13:55 Et il faut accepter les conditions de la concurrence, et ça c'est compliqué.
00:13:59 – Oui, mais il faut que la concurrence soit équilibrée.
00:14:01 C'est-à-dire, il faut que chacun ait les mêmes règles, alors c'est le problème.
00:14:04 – C'est ce que disent les agriculteurs.
00:14:05 On ne peut pas nous interdire des produits, c'est ce qu'ils disent,
00:14:08 alors que c'est des produits qui sont autorisés dans les pays voisins.
00:14:10 – Je suis totalement d'accord avec ça.
00:14:12 – Donc que chacun soit au même niveau, et à partir de là, c'est la course.
00:14:14 Je suis d'accord.
00:14:15 – Alors il y a une harmonisation européenne à obtenir,
00:14:18 et paradoxalement d'ailleurs, les agriculteurs dont certains sont contre
00:14:23 le commerce mondial, les échanges européens, réclament une harmonisation.
00:14:27 Donc ils réclament finalement plus d'Europe
00:14:30 pour que l'Europe fasse son métier de coordinateur.
00:14:33 – Victor Hérault là-dessus, et je précise donc qu'on est en train de voir
00:14:35 le château de Versailles qui est au bout de l'avenue,
00:14:38 au bout de cette avenue où sont pour l'instant bloqués les agriculteurs
00:14:42 avec leurs tracteurs, ces agriculteurs qui étaient là à Paris,
00:14:46 et qui continuent à vouloir montrer leur détermination.
00:14:49 Ils voulaient une image symbolique ce matin, c'était l'image de,
00:14:52 à Paris, Place de l'Étoile, ils souhaitent une deuxième image symbolique,
00:14:55 et on la vivra sans doute en direct ce matin, si la police les laisse avancer,
00:14:59 la deuxième image symbolique c'est les tracteurs à Versailles.
00:15:01 Victor Hérault sur cette colère.
00:15:02 – Alors pourquoi cette crise s'enlise ?
00:15:04 Il faut bien comprendre effectivement la nature de ce mouvement,
00:15:06 là je vais aller dans votre sens monsieur,
00:15:07 effectivement il y a la question de ces agriculteurs,
00:15:11 ce n'est pas qu'ils ne gagnent pas assez,
00:15:12 c'est qu'ils n'arrivent pas à vivre de leur travail,
00:15:14 et qu'ils ne veulent pas être justement sous perfusion de l'État,
00:15:16 comme vous l'avez dit, des subventions étatiques ou européennes.
00:15:19 Je rappelle quelques chiffres très simplement,
00:15:21 il y a 70% des agriculteurs qui gagnent moins que le SMIG,
00:15:23 ça c'est sur l'état de pauvreté de ces agriculteurs,
00:15:25 mais il y a 40% de ces agriculteurs qui gagnent 350 euros de leur activité agricole,
00:15:30 c'est-à-dire qu'ils sont obligés d'avoir un conjoint qui apporte plus d'argent dans la caisse,
00:15:34 ou alors d'avoir un mandat à côté qui leur permet de rapporter un petit peu d'argent,
00:15:38 ou alors de toucher justement ces subventions étatiques.
00:15:41 Et sur la question des retraites aussi,
00:15:43 parce que c'est une question qui revient souvent,
00:15:45 les agriculteurs n'arrivent à financer leur régime agricole que pour un tiers,
00:15:49 les deux autres tiers c'est l'État.
00:15:50 Or c'est humiliant pour un agriculteur de ne pas pouvoir subvenir à ses besoins,
00:15:54 de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de sa famille,
00:15:56 et de ne pas pouvoir payer sa retraite avec son activité agricole.
00:15:59 – On reviendra sur les agriculteurs dans un instant,
00:16:01 je vous donnerai tout à l'heure Madi et Mathias,
00:16:03 je vous donnerai la parole parce qu'on va continuer à suivre leur évolution,
00:16:05 on va y revenir plusieurs fois dans l'émission en particulier,
00:16:07 dès que les tracteurs vont commencer à bouger,
00:16:10 vous le voyez depuis tout à l'heure il y a visiblement des négociations qui sont en cours,
00:16:12 vous les voyez à l'image entre les agriculteurs et la police,
00:16:16 la police qui pour l'instant a des consignes de ne pas les laisser avancer,
00:16:19 mais vous voyez que tout se fait dans la bonne humeur en tout cas,
00:16:24 et dans l'entente cordiale, même s'il y a eu 66 interpellations,
00:16:27 quand même ce matin à Place de l'Étoile,
00:16:28 c'est à noter parce que c'est assez rare,
00:16:30 mais on voit là des rires et des sourires qui sont échangés avec les forces de l'ordre,
00:16:34 et ça fait que c'est un peu la signature de ce mouvement des agriculteurs depuis le début.
00:16:38 – On peut vraiment pas imaginer une nationalisation de l'agriculture française,
00:16:40 ils ne veulent pas vivre des subventions d'État.
00:16:43 – Ben non, ils ne veulent pas vivre des subventions, ils veulent vivre de leur travail,
00:16:45 on y reviendra tout à l'heure,
00:16:46 je voudrais qu'on quitte Versailles et on va revenir sur un autre sujet,
00:16:51 moi qui m'a interpellé dans l'actualité,
00:16:52 et je voulais vraiment commencer avec ça,
00:16:54 c'est la mort d'un homme, un homme qui s'appelait Anthony,
00:16:57 il avait 30 ans et il a été tué à coup de batte de baseball pour un coup de klaxon,
00:17:03 vous voyez l'image d'Anthony qui a été tué, il était dans un village,
00:17:08 et il y a deux frères qui depuis des semaines terrorisaient ce village,
00:17:13 et donc les choses se sont mal tournées,
00:17:15 c'est sans doute un signe de l'ensauvagement,
00:17:17 alors je sais que ce mot fait parfois bondir,
00:17:19 et c'est pour ça que je l'emploie à dessein et avec un point d'interrogation à l'antenne,
00:17:22 est-ce que c'est un des symboles de l'ensauvagement ?
00:17:24 Tout d'abord, le retour sur les faits, regardez.
00:17:27 Sur les lieux du drame, des fleurs et ces mots écrits par la maman d'Anthony, 30 ans,
00:17:33 tabassé à mort à coup de batte de baseball,
00:17:35 parce qu'il a eu le malheur de klaxonner en passant devant cette caravane
00:17:39 où vivaient ses agresseurs, deux frères, à la sortie du village de Simon.
00:17:43 Dans ce lieu-dit en pleine campagne,
00:17:45 tout le monde, ou presque, a déjà eu affaire avec les deux mises en cause.
00:17:48 Quand je passais avec mon tracteur,
00:17:51 il me photographiait et il m'injuriait,
00:17:57 parce que, apparemment, je faisais du bruit.
00:17:59 Il a dit à ma femme "tu vas mourir"
00:18:02 en lui mettant les doigts dans les yeux.
00:18:04 Deux semaines plus tôt, Anthony avait eu un différent avec les deux frères,
00:18:08 mais selon le maire de Saint-Uriel, les choses jusque-là étaient sous contrôle.
00:18:13 Pour les proches d'Anthony, il y a eu un retard à l'allumage.
00:18:16 Que ce soit les élus ou même les gendarmes,
00:18:18 tant qu'il n'y a pas de preuves à verer, on ne peut pas y aller au bout.
00:18:22 Il faut que ça en arrive à ce point-là
00:18:26 pour les mettre hors de circuit et hors du danger.
00:18:30 - Ça vous met en colère ?
00:18:31 - Ah bah, moi, total. Ça me rend fou d'un truc pareil.
00:18:35 Les deux frères ont été mis en examen et écroués.
00:18:38 Samedi, une marche blanche est organisée à la mémoire d'Anthony à Saint-Uriel.
00:18:42 Il allait devenir papa pour la deuxième fois dans quelques jours.
00:18:46 - Voilà, c'est un véritable drame.
00:18:48 Je vous propose d'écouter la maman d'Anthony.
00:18:49 Elle s'est exprimée ce matin chez nos confrères de RMC.
00:18:52 Une maman qui est en larmes, bien évidemment,
00:18:54 et qui ne comprend pas comment on a pu tuer son fils.
00:18:57 Essayez d'imaginer un instant.
00:18:58 Il a été tué à coups de batte de baseball.
00:19:00 Vous vous rendez compte de la violence, du massacre qu'il faut
00:19:03 pour tuer une personne à coups de batte de baseball ?
00:19:06 Écoutez sa maman ce matin sur RMC.
00:19:09 - Je viens de déposer cinq roses pour mon fils.
00:19:11 Pas de mots, c'est horrible.
00:19:13 Anthony était mon fils unique.
00:19:14 Je l'ai élevé seul.
00:19:16 J'étais toujours là pour lui et lui était toujours là pour moi.
00:19:19 Il était jeune papa.
00:19:20 On vient de fêter l'anniversaire de Thilio,
00:19:22 qui vient d'avoir trois ans jeudi, et sa copine Cassandra,
00:19:25 qui est enceinte et qui est prête à coucher dans quelques semaines.
00:19:28 Une marche blanche aura lieu samedi dans la commune.
00:19:30 - Je suis sûre qu'il y aura du monde.
00:19:32 Tout le monde va venir nous soutenir.
00:19:33 Une vraie famille.
00:19:35 C'était un gentil garçon, timide, réservé
00:19:38 et très serviable pour toutes les associations.
00:19:40 Il faisait partie du comité des fêtes depuis à peu près dix ans.
00:19:44 - Un témoignage est bouleversant.
00:19:45 On est en direct avec Ilana Wasserstein, qui est psychologue.
00:19:48 Bonjour, merci beaucoup d'être en direct avec nous.
00:19:50 C'est vrai que je le disais, un témoignage, il est bouleversant.
00:19:53 Est-ce qu'on est dans un ensauvagement de la société ?
00:19:56 Est-ce que ce mot vous choque ou vous vous dites
00:19:58 oui, il y a une forme d'ensauvagement ?
00:19:59 - Oui, malheureusement, il y a une forme d'ensauvagement.
00:20:02 Parce qu'il y a multiples facteurs,
00:20:07 mais on peut dire que les personnes qui sont régies
00:20:11 sous le principe du plaisir, qu'on peut nommer sociopathe,
00:20:16 voire psychopathe, sont des personnes qui ont une intolérance
00:20:19 à la frustration et on voit bien que la société d'aujourd'hui,
00:20:22 les gens sont de plus en plus individualistes,
00:20:24 plus centrés sur le plaisir, la facilité,
00:20:27 plutôt que sur le respect, la communauté.
00:20:30 Il y a aussi une perte de crédibilité de l'autorité.
00:20:34 On le voit un petit peu partout, que ce soit les élèves
00:20:37 avec les professeurs, les enfants avec les parents.
00:20:40 On est dans une ère de la psychologie positive,
00:20:42 mais d'un autre côté, le respect des règles, le respect des lois.
00:20:47 Voilà, ces jeunes, ils ont montré à plusieurs reprises
00:20:51 qu'ils étaient en dehors d'une certaine norme.
00:20:54 Et pour autant, tant qu'il n'y a pas de délit,
00:20:58 on ne peut rien leur reprocher en particulier.
00:21:00 Et pourtant, s'il y a eu cette violence, c'est bien,
00:21:03 parce qu'à un moment donné de leur existence,
00:21:05 ils ont eux-mêmes subi de la violence.
00:21:07 – Mais comment vous expliquez justement qu'il y a une hausse
00:21:10 de cet ensauvagement, puisque vous acceptez le terme,
00:21:13 et tant mieux, parce que moi, j'ai vraiment le sentiment aussi
00:21:15 qu'on est dans une société où il y a de plus en plus d'actes sauvages,
00:21:18 en tout cas, comment vous expliquez qu'il y en ait de plus en plus ?
00:21:22 Comment vous expliquez qu'aujourd'hui, finalement,
00:21:25 des gens enfreignent les règles, mais avec une violence absolue ?
00:21:27 C'est-à-dire, on n'enfreint pas les règles en brûlant un feu rouge,
00:21:30 on enfreint les règles, et je l'ai exprimé il y a quelques instants,
00:21:33 parce qu'il faut imaginer ce que c'est que de tuer une personne
00:21:36 avec une batte de baseball, c'est-à-dire le nombre de coups,
00:21:39 enfin voilà, j'espère que ça ne nous écoute pas,
00:21:41 mais ça veut dire qu'il faut lui exploser la tête, enfin,
00:21:43 excusez-moi, c'est ça aussi, tuer quelqu'un à coups de batte de baseball,
00:21:45 c'est terrible à dire à l'antenne, mais c'est aussi ça la réalité.
00:21:48 Comment vous expliquez ça ?
00:21:51 – Eh bien, vous voyez une différence entre un enfant qui a fait une bêtise
00:21:54 et le parent qui va lui mettre une petite tape pour dire
00:21:56 "c'est pas bien ce que tu as fait", et puis le parent qui va se défouler
00:21:59 sur son enfant, en fait, parce qu'il aura passé une mauvaise journée,
00:22:02 et en fait, eh bien l'enfant sera le punching ball.
00:22:05 Les individus s'instrumentalisent de plus en plus, en fait,
00:22:09 tout au long de la journée on vit des frustrations,
00:22:10 et pour autant, il n'y a aucune gestion des émotions.
00:22:13 Concrètement, on devrait apprendre à l'école déjà les neurosciences,
00:22:17 ce qu'on a découvert au niveau du cerveau, qu'est-ce qu'une émotion,
00:22:19 à quoi elle sert, la communication bienveillante, l'empathie, le respect,
00:22:24 il y a des choses qui font défaut, concrètement.
00:22:27 – C'est un manque d'éducation aussi, donc, c'est un manque d'éducation,
00:22:30 c'est-à-dire qu'on est dans une société qui ne pose pas assez les règles,
00:22:34 qui n'impose pas assez les règles.
00:22:36 – Oui, le cadre est trop souple, pas assez structurant,
00:22:40 les enfants n'ont plus assez de limites,
00:22:42 il y a des addictions de plus en plus, notamment au téléphone,
00:22:45 avec des vidéos, des films, qui sont de nature eux-mêmes de plus en plus violents,
00:22:51 comme si finalement, cette violence devenait une forme de normalité.
00:22:55 – Merci Hélène Avanstein, merci d'avoir été avec nous,
00:22:57 vous êtes psychologue, Madi Saïdic, cette histoire elle est terrible,
00:23:01 et alors ça pourrait être un fait divers, je le dis souvent,
00:23:03 parce que moi j'aime bien commencer cette émission régulièrement
00:23:06 avec des faits divers, on appelle ça fait divers,
00:23:09 mais ça devient de plus en plus des faits de société,
00:23:10 qui sont symboliques de ce que vivent les Français,
00:23:12 et de ce qu'on vit au quotidien, et ça je trouve que ça en fait partie,
00:23:15 parce que c'est d'une horreur terrible,
00:23:17 ça pourrait être trois lignes dans un journal, bien évidemment,
00:23:19 moi je veux en faire la une aujourd'hui,
00:23:21 parce que je trouve qu'on est dans une société où on ne respecte plus rien,
00:23:25 c'est-à-dire non seulement on ne respecte pas les règles,
00:23:27 mais on ne respecte pas l'humain.
00:23:29 – Absolument, absolument, au-delà même de la question psychique,
00:23:33 le fait que les gens aujourd'hui ont plein d'addictions,
00:23:37 je crois qu'on a un vrai problème de société,
00:23:39 il y a une crise de l'autorité, les gens ne respectent plus rien,
00:23:41 les gens ne craignent plus l'autorité,
00:23:43 aujourd'hui les gens ne craignent plus l'autorité,
00:23:46 ces jeunes, les deux personnes qui ont tué Anthony aujourd'hui
00:23:50 sont incarcérées, mais il y a eu tellement d'Anthony,
00:23:53 et c'est terrible à dire, il y aura encore des Anthony malheureusement,
00:23:56 parce qu'on est dans une société du laisser-faire,
00:23:59 on ne fait rien, on ne dit plus rien,
00:24:01 les gens se sentent quelque part libres de tout faire,
00:24:05 de tout dire sans jamais risquer quoi que ce soit,
00:24:09 et malheureusement on en aura d'autres,
00:24:11 parce qu'on est aussi dans une société où l'autorité n'est plus là,
00:24:15 je crois que même l'autorité de la police ne fait plus peur à personne,
00:24:19 moi je fais partie de cette génération où les policiers on les respectait,
00:24:23 c'était une vraie autorité, moi je me souviens en allant à l'école,
00:24:26 on avait des personnes qui nous faisaient traverser,
00:24:29 c'est souvent des policiers, on les embrassait, on les respectait,
00:24:32 on les craignait, aujourd'hui on ne craint plus la police,
00:24:35 cela n'existe plus, donc il y a un vrai problème de société,
00:24:37 il appartient aussi à nos politiques de se positionner,
00:24:40 de faire en sorte que cela n'arrive plus,
00:24:42 mais malheureusement je pense qu'on en aura d'autres.
00:24:44 – On en aura d'autres, et là je pense que c'est pour ça qu'il faut en parler,
00:24:47 parce que ce qui fera bouger les politiques,
00:24:49 c'est aussi qu'on en parle, qu'on en parle sur ces news,
00:24:51 qu'on en parle ailleurs, c'est aussi ça qui fera bouger les politiques,
00:24:53 c'est pas en mettant ça sous la table,
00:24:55 et en faisant croire que ça n'existe pas.
00:24:56 On va faire une pause et puis on va continuer à parler de ça,
00:24:59 parce que tuer quelqu'un à coup de batte de baseball,
00:25:01 simplement parce qu'il a klaxonné, mais où est-on ?
00:25:04 C'est quoi cette société d'aujourd'hui ?
00:25:05 Vous entendiez le témoignage aussi du monsieur,
00:25:07 qui disait "il a menacé ma femme de mort en lui mettant les doigts dans les yeux".
00:25:11 Vous vous rendez compte où on est ?
00:25:12 On fait une pause avec le CNews Info et on reparle de tout ça juste après.
00:25:16 [Musique]
00:25:19 – Elle est en campagne et occupe déjà le terrain,
00:25:22 premier déplacement de Valérie Hayé, tête de liste Renaissance aux Européennes,
00:25:26 qui visite une exploitation agricole dans la Mayenne.
00:25:30 Perpétuité requise contre Ilyas Akoudad, meurtrier présumé d'Éric Masson,
00:25:34 l'accusé a reconnu être l'auteur du tir mortel
00:25:37 qui a coûté la vie à ce policier sur un point de dîle d'Avignon en 2018.
00:25:42 Et puis une distribution d'aide humanitaire qui vire au drame,
00:25:45 110 personnes décédées selon le Hamas suite à des tirs israéliens
00:25:49 sur une foule affamée et à une bousculade mortelle dans le nord de Gaza.
00:25:53 Des images qui ont suscité l'indignation de la communauté internationale,
00:25:57 Paris réclame une enquête indépendante.
00:26:00 [Musique]
00:26:02 – 11h04 sur CNews, merci d'être avec nous,
00:26:04 on continue à parler de ce drame,
00:26:06 donc après ce CNews Info de sommeil à la Bidi,
00:26:07 je ne l'avais pas cité juste avant le CNews Info
00:26:09 parce que j'étais vraiment sur cette histoire qui moi me perturbe,
00:26:12 parce que je trouve que cet ensauvagement, Mathias Leboeuf,
00:26:15 vous vous êtes philosophe en plus, vous acceptez ce mot d'ensauvagement ?
00:26:18 – Non, je ne l'aime pas beaucoup, je crois que comme disait Camus,
00:26:21 mal nommer les choses c'est ajouter aux malheurs du monde et je voudrais dire…
00:26:24 – Et ne pas les nommer c'est ne pas savoir y répondre.
00:26:26 – Ça je suis entièrement d'accord.
00:26:28 – Ça c'est Morandini, c'est pas Camus mais…
00:26:29 [Rires]
00:26:32 – Rien d'autre philosophe ?
00:26:33 – Non, pas du tout.
00:26:35 – Déjà effectivement c'est un drame absolu et je voudrais dire en préambule
00:26:41 que j'espère que les auteurs de ce meurtre seront sévèrement punis,
00:26:45 donc il n'y a aucune clémence et aucune à avoir avec ce genre de choses.
00:26:49 Moi je n'aime pas le terme d'ensauvagement, je vais vous dire pourquoi,
00:26:52 parce que c'est essentialiser, c'est dire que d'un côté il y a les civilisés,
00:26:55 de l'autre côté il y a les sauvages.
00:26:56 – Bah oui, excusez-moi, oui.
00:26:59 – La société malheureusement…
00:27:00 – Non, non, non, parce que…
00:27:01 – Je vous ai écouté…
00:27:02 – Non, non, parce que il y a un continuum et dire qu'il y a les sauvages d'un côté
00:27:08 et les civilisés de l'autre, encore une fois, c'est faire une rupture
00:27:11 et essentialiser le sauvage, c'est quoi le sauvage ?
00:27:15 – Le sauvage c'est quelqu'un qui ne respecte pas les règles,
00:27:17 c'est quelqu'un qui ne respecte pas l'homme, c'est quelqu'un qui ne respecte pas l'humain.
00:27:20 Mais excusez-moi, ces gens-là ce n'est pas des sauvages ?
00:27:22 Ces gens-là qui tuent quelqu'un à coup de batte de baseball, ce ne sont pas des sauvages ?
00:27:26 – Il y a quelque chose de…
00:27:28 – Vous trouvez que ce sont des gens civilisés ?
00:27:29 – Non, mais je ne veux pas les défendre.
00:27:33 – Non, mais j'ai bien compris, c'est sur le nom.
00:27:35 – Je ne veux surtout pas de réapplication.
00:27:37 – Pour moi il y a deux catégories de gens, il y a des gens civilisés et il y a des sauvages.
00:27:41 Pour moi, eux, je les cache chez les sauvages.
00:27:43 – Oui, mais le sauvage ça ne veut rien dire, le sauvage c'est l'animal si vous voulez.
00:27:47 – Oui, parfois.
00:27:48 – Et quand vous enlevez à un individu son côté, son humanité,
00:27:55 vous ne pouvez pas comprendre, c'est-à-dire dire que c'est des sauvages,
00:27:58 ça veut dire que ce ne sont plus des hommes.
00:27:59 – Vous ne trouvez pas que c'est un comportement animal qu'ils ont eu ?
00:28:03 – Si.
00:28:03 – Ah bon, ben oui, alors c'est oui ou c'est non ?
00:28:05 – Non, non, non, mais dire que c'est un comportement animal,
00:28:08 ça ne veut pas dire quelque chose.
00:28:09 Après, que ce soit des sociopathes et qu'il y ait…
00:28:13 – Oui, mais ce n'est pas parce qu'on met un nom intelligent sur un comportement,
00:28:17 c'est pas pour ça que ce n'est pas sauvage.
00:28:18 Excusez-moi, sociopathe c'est un nom, ça fait bien de dire sociopathe.
00:28:21 – Non, non, non, mais non.
00:28:22 – Excusez-moi, moi je suis assez basique, pour moi je ne dis pas que c'est des sociopathes,
00:28:25 je dis que ce sont des sauvages.
00:28:26 – Encore une fois, mal nommer des choses c'est ajouter au malheur du monde.
00:28:28 – Oui, mais je crois qu'il faut…
00:28:29 – Non, non, mais je voudrais juste dire une chose,
00:28:31 c'est que pour moi il y a effectivement une montée de la violence,
00:28:36 donc ça me paraît clair, et après il y a effectivement une rupture du contrat social,
00:28:43 et moi je préfère parler d'associabilité ou de rupture…
00:28:47 – Vous vous intellectualisez la chose en fait.
00:28:48 – Non, pardon.
00:28:49 – Oui, excusez-moi, rupture du contrat social,
00:28:51 vous allez aller discuter avec ces gens-là en leur disant
00:28:53 "Oh mais c'est pas bien, vous avez rompu le contrat social".
00:28:55 Vous allez leur dire "Non, vous êtes des sauvages".
00:28:57 – Il n'est pas interdit de réfléchir et c'est pas…
00:28:59 – Victor Hérault, qu'est-ce que vous répondez à Mathias Leboeuf qui dit
00:29:01 "C'est pas de l'ensovagement".
00:29:04 – Pourquoi, alors, on va trouver un terrain d'entente sur le fait que,
00:29:06 peut-être que, je ne dirais pas que ce sont des sauvages,
00:29:08 dans tous les cas l'acte est sauvage, on est tous d'accord là-dessus.
00:29:11 – Oui, d'accord, évidemment.
00:29:12 – Maintenant pourquoi parler de faits de société,
00:29:13 et donc d'ensauvagement, on peut mettre le mot qu'on veut,
00:29:15 on a compris l'idée, pourquoi parler de faits de société,
00:29:18 et non pas de faits divers ?
00:29:19 – Ça c'est la vraie question.
00:29:20 – Parce qu'à mon sens, la cause de cet acte sauvage,
00:29:23 n'est pas une cause individuelle, liée à la situation personnelle de cet individu,
00:29:28 mais trouve ses racines dans des défauts de la société d'aujourd'hui,
00:29:32 on peut être d'accord ou pas d'accord,
00:29:33 la sociologue était relativement d'accord avec ça,
00:29:35 moi je suis tout à fait d'accord avec ça,
00:29:37 l'acte qui a eu lieu s'explique en partie par un défaut de la société.
00:29:41 – J'ai un jour, sur ce plateau, eu l'occasion de dire que cette violence,
00:29:46 c'était aussi une violence qui émanait de la société,
00:29:49 c'est-à-dire que la société…
00:29:50 – Mais ce n'est pas la société qui est violente,
00:29:52 la société, effectivement, moi je partage ce que vous dites madame,
00:29:54 sur l'individualisme, l'individualisme total,
00:29:56 et je ne dirais pas la recherche du plaisir,
00:29:58 le corollaire de la recherche du plaisir immédiat,
00:29:59 c'est la très mauvaise gestion de la frustration,
00:30:01 c'est sur tout ça que ça s'est passé,
00:30:02 cet homme a été frustré, on l'a klaxonné, qu'est-ce qu'il fait ?
00:30:04 Il a tué un homme en réponse.
00:30:06 – Quand vous faites, là vous intellectualisez encore plus que moi,
00:30:10 parce que quand vous faites cette analyse,
00:30:12 [Rires]
00:30:14 vous cherchez à comprendre, et je suis d'accord avec vous,
00:30:16 pour le coup, effectivement, il y a une analyse à développer,
00:30:19 savoir pourquoi, après, bien évidemment qu'il y a un problème d'autorité,
00:30:22 qu'il y a un problème de respect, et que l'espace social,
00:30:26 l'espace public qui normalement doit être un espace pacifié,
00:30:30 aujourd'hui n'est plus reconnu et respecté par un certain nombre de gens.
00:30:33 – Jean-Marc Sylvain, sans sauvagement, vous prenez le mot ou pas ?
00:30:36 – Oui on peut le prendre, parce que bon, par facilité comme ça,
00:30:39 mais je ne suis pas sûr que le fait qu'on décrive cette délinquance,
00:30:45 cette sauvagerie, soit explicable de cette façon.
00:30:52 Il y a une responsabilité globale de la société,
00:30:54 et c'est bien ce qui rend le problème très compliqué,
00:30:56 il y a un problème des parents, il y a un problème de l'école,
00:30:58 il y a un problème de la frustration, un problème des jeux vidéo,
00:31:02 parce que c'est dans les jeux vidéo qu'on a vu qu'il y avait des battes de discours.
00:31:04 – De la démission de l'État aussi.
00:31:05 – Alors on peut aussi parler de la démission de l'État,
00:31:10 de la justice, de la lenteur, etc.
00:31:13 Tout ça, bon, c'est vrai qu'il faut revoir ce modèle-là,
00:31:18 c'est peut-être la rançon aussi de la liberté dont on dispose,
00:31:22 de la liberté qui est formidable,
00:31:24 qui est une valeur qu'il faut vraiment protéger.
00:31:26 Alors comment protéger cette liberté sans accepter justement
00:31:29 ces dérives qui sont là, très bien ?
00:31:32 – Tout le monde l'accepte très bien, il y a quelques cas quand même…
00:31:34 – Il y a de plus en plus de cas qui sont bâclés.
00:31:39 – Oui mais parce qu'on tape pas assez fort dans les sanctions,
00:31:42 excusez-moi de revenir toujours à ça,
00:31:44 mais on tape pas assez fort dans les sanctions,
00:31:46 ces gens ont peur de rien.
00:31:47 Si ces deux frères, visiblement on dit sept personnes,
00:31:50 mais à priori ce sont deux frères,
00:31:52 si ces frères qui avaient menacé cette dame,
00:31:54 en lui mettant les doigts dans les yeux,
00:31:55 en lui disant "on va te crever",
00:31:58 si ces gens-là avaient été convoqués à la police,
00:32:00 s'ils avaient des menaces, s'ils étaient menacés de façon juste,
00:32:02 peut-être qu'ils auraient fait attention,
00:32:04 simplement il ne s'est rien passé, il ne s'est rien passé.
00:32:06 Donc qu'est-ce qu'ils font ?
00:32:07 Ils passent à l'étape supplémentaire,
00:32:08 et l'étape supplémentaire c'est prendre sa batte de baseball
00:32:11 et aller tuer un pauvre monsieur qui allait être papa pour la deuxième fois
00:32:15 et qui aujourd'hui est mort, massacré à coup de batte de baseball.
00:32:18 C'est ça, donc tapons plus fort, allons-y !
00:32:21 - Qu'il y ait une impunité ou un sentiment d'impunité,
00:32:25 et que ce soit extrêmement dangereux et nocif,
00:32:28 bien évidemment, je crois qu'on est tous d'accord,
00:32:30 quel que soit le bord politique là-dessus.
00:32:32 Encore une fois, la violence elle ne frappe pas à droite ou à gauche,
00:32:35 la violence elle est aveugle et elle frappe,
00:32:37 elle n'est ni de droite ni de gauche.
00:32:39 - La gauche a plus tendance à l'oublier que la droite.
00:32:42 - Un dernier mot là-dessus, Madi Saïdi.
00:32:44 - Il faut l'assumer aussi, il faut arrêter de trouver des excuses aux gens.
00:32:47 Il faut l'assumer, alors c'est très bien, en philosophe aussi c'est très bien,
00:32:50 mais je crois qu'à un moment il faut avoir les pieds dans le cambouis,
00:32:54 il faut aller sur le terrain et voir ce qu'il se passe.
00:32:57 Et la vérité c'est qu'à un moment droite ou gauche,
00:32:59 c'est même pas une question d'idéologie,
00:33:01 mais je crois qu'il faut accepter.
00:33:02 Alors qu'à gauche on a plus tendance à aller trouver des excuses,
00:33:05 alors évidemment les pauvres ils sont mal nés,
00:33:07 mais il y a plein de pays où les gens sont mal nés.
00:33:08 - Personne dit ça là.
00:33:09 - Comment font nos voisins européens pour avoir moins de délacants ?
00:33:13 - Vous faites plaisir à bon coup sur la gauche, franchement...
00:33:16 - La vérité c'est que c'est pas droite ou gauche.
00:33:18 - Si ça vous fait du bien, tant mieux, mais...
00:33:20 - Mais non, mais ça me fait aucun bien, la vérité c'est que le bien que ça me ferait...
00:33:24 - C'est pas...
00:33:25 - Attends, laissez parler Madi.
00:33:28 - Le bien que ça me ferait, c'est qu'on accepte la réalité
00:33:31 et qu'on se batte pour vivre mieux ensemble.
00:33:33 Mais ça, pour que ce soit possible, il faut qu'on accepte aussi la réalité.
00:33:36 Et la réalité c'est qu'il faut arrêter de trouver des excuses aux gens,
00:33:39 des gens qui sont mal nés, des gens...
00:33:41 - C'est la pauvreté.
00:33:43 - Mais il y a des personnes, on en avait encore hier sur ce plateau,
00:33:46 on nous expliquait que c'est des gens qui étaient dans la précarité,
00:33:48 donc quand on est dans la précarité, on est instable,
00:33:50 et quand on est instable, on devient violent.
00:33:52 - Quand on est pauvre, on est forcément malhonnête,
00:33:54 quand on est pauvre, on est forcément délinquant.
00:33:56 - Ouais, ouais, y'en a marre de trouver ces excuses.
00:33:58 Bon, justement, tiens, on va parler d'une autre situation,
00:34:01 on va parler des opérations Plasnet.
00:34:04 Vous savez, il y a cela fait trois semaines, Gérald Darmanin,
00:34:06 il est venu à la télé, il était sur CNews,
00:34:08 et il a dit "on va multiplier les opérations Plasnet"
00:34:11 qui sont là pour lutter contre le trafic de drogue.
00:34:14 Et j'ai voulu qu'on fasse une partie spéciale aujourd'hui
00:34:16 sur cette opération Plasnet, trois semaines après,
00:34:18 quel est le bilan ?
00:34:19 Alors pour bien poser les choses, je vous propose de revenir
00:34:21 trois semaines en arrière, Gérald Darmanin, sur CNews,
00:34:24 explique qu'il va multiplier les opérations Plasnet.
00:34:28 - Nous allons donc intensifier ces opérations Plasnet
00:34:32 qui prévoient la préjudiciarisation, c'est-à-dire le fait que,
00:34:36 évidemment, la justice, très en amont,
00:34:38 travaille et sous leur autorité, font travailler les services de police
00:34:41 pour pouvoir interpeller, mettre en détention les personnes,
00:34:44 un travail de présence, notamment des gendarmes mobiles
00:34:46 et des CRS dans le quartier,
00:34:48 un travail, évidemment, de renseignement et d'écoute,
00:34:51 et un travail de contrôle tout azimut,
00:34:53 y compris de commerce illicite qui est l'objet du blanchiment,
00:34:56 puisque c'est 900 commerces qui ont été contrôlés ou fermés
00:35:00 du fait de ces opérations partout sur le territoire national.
00:35:03 Il y en aura donc, comme a dit le président de la République,
00:35:04 entre 10 et 20 par semaine de ces opérations,
00:35:07 dont certaines de très grande ampleur,
00:35:08 sur lesquelles je reviendrai dans les prochaines semaines,
00:35:11 et je voudrais dire que si le trafic de drogue,
00:35:13 évidemment, est un poison pour l'ensemble de la société,
00:35:16 nous sommes en train de gagner des victoires territoriales,
00:35:18 méticuleusement, pas à pas, avec la justice,
00:35:21 avec le travail que fait le garde des Sceaux,
00:35:22 avec le travail qu'on peut faire au ministère de l'Intérieur,
00:35:24 nous commençons à avoir des victoires probantes,
00:35:27 comme ici à Besançon,
00:35:28 et je voudrais remercier les policiers, les gendarmes et les magistrats.
00:35:31 – Alors sur le papier, c'est bien, c'est vrai,
00:35:33 une opération Place Nette, le seul problème,
00:35:35 c'est qu'est-ce qui se passe une fois qu'on a fait Place Nette,
00:35:37 parce que tout le problème est là.
00:35:38 On va y revenir, mais avant,
00:35:39 alors depuis qu'il y a eu cette annonce de Gérald Lamain,
00:35:41 c'est assez intéressant, parce que si vous êtes sur les réseaux sociaux,
00:35:43 vous avez peut-être vu que je n'ai jamais eu autant de communication
00:35:46 de la part de la gendarmerie.
00:35:47 C'est-à-dire que la gendarmerie communique
00:35:49 autour des opérations Place Nette,
00:35:50 donc il y a des consignes, je pense,
00:35:52 et alors ils nous font des clips vidéo
00:35:54 pour montrer les actions de la gendarmerie,
00:35:56 c'est bien fait, c'est très spectaculaire,
00:35:58 je vous propose d'en regarder deux,
00:35:59 on va commencer avec le clip vidéo de la gendarmerie de Haute-Garonne,
00:36:03 il a été publié hier, regarde.
00:36:04 (Musique)
00:36:34 Voilà, c'est très spectaculaire,
00:36:36 je pense que Netflix peut aller se coucher.
00:36:38 Autre exemple, dans le Morbihan, regardez.
00:36:40 (Musique)
00:37:09 Alors, ça fait beaucoup rager autour de la table,
00:37:10 Mathias Leboeuf, vous trouvez ça comment ?
00:37:12 Je trouve ça assez dangereux, en fait,
00:37:15 je trouve que c'est le nouveau,
00:37:17 la spectacularisation de l'action policière,
00:37:19 je trouve ça très bien qu'ils communiquent
00:37:23 et qu'ils fassent savoir ce qu'ils font,
00:37:24 mais de cette façon-là, en faisant une espèce de bande d'annonce à la Netflix…
00:37:27 C'est fait pour faire peur, en fait.
00:37:29 C'est-à-dire que c'est quand même assez spectaculaire.
00:37:32 On a l'impression de regarder une série…
00:37:34 Oui, mais regardez, ils sont armés,
00:37:36 on voit qu'ils sont armés, ils sont équipés,
00:37:38 l'idée c'est de faire peur aussi, regardez.
00:37:39 Il y a un livre qui est sorti sur le nouveau spectacle politique,
00:37:41 là on a l'impression que c'est le nouveau spectacle policier,
00:37:43 et ça donne l'impression que c'est un jeu,
00:37:44 qu'il y a une série, que c'est Bac Nord…
00:37:48 Regardez, c'est impressionnant.
00:37:49 C'est trouvant, ça quand même, vous dites,
00:37:50 s'il y a ça qui arrive demain dans ma cité, c'est impressionnant.
00:37:53 Qu'on montre ces images, qu'on les mette en scène comme ça,
00:37:57 je trouve que c'est contre-productif.
00:37:59 Victor Girod.
00:37:59 Oui, je partage ce qui vient d'être dit,
00:38:01 en fait je ne pense pas que ça fasse peur à tout ce soit…
00:38:03 Vous allez finir à gauche, moi.
00:38:04 Ou moi, ou moi, très à droite.
00:38:06 Ça m'impressionne effectivement,
00:38:08 mais je ne suis pas le public cible si je peux dire.
00:38:10 Vous voulez faire peur,
00:38:11 vous mettez, enfin vous filmez à ce moment-là une vraie interpellation,
00:38:14 vous filmez quelqu'un qui se fait plaquer au sol,
00:38:15 là les personnes auront peur.
00:38:16 Là on est dans le…
00:38:17 C'est la mort en fait.
00:38:18 Ils mettent son casque, il a son arme, d'accord,
00:38:20 mais on le sait qu'ils ont des armes et qu'ils ont des casques,
00:38:21 je pense que là c'est de la communication.
00:38:23 En revanche ce qui est intéressant politiquement,
00:38:25 c'est que ça rentre dans la stratégie gouvernementale aujourd'hui,
00:38:28 qui est de répondre à la colère populaire,
00:38:30 qui est de dire des paroles, des paroles, des paroles, aucun acte,
00:38:32 et là ils disent des actes, des actes, des actes,
00:38:33 et on communique à fond là-dessus.
00:38:34 – Alors nous au CNews, on est allés faire un travail de journaliste,
00:38:36 on est allés à Rennes, dans un des quartiers à Rennes,
00:38:39 on y est allés le 14 février dernier,
00:38:41 pour savoir comment les choses se passaient.
00:38:44 Gérald Darmanin avait annoncé une baisse des points de deal de 30%
00:38:47 entre 2021 et aujourd'hui, comment ça se passe sur le terrain ?
00:38:49 Regardez.
00:38:50 – Quartier Italie à Rennes, en plein après-midi,
00:38:53 devant ce centre commercial et à l'intérieur,
00:38:56 le trafic bat son plein aux yeux de tous.
00:38:59 Si Gérald Darmanin, en déplacement dans la ville en début de semaine,
00:39:02 a annoncé une baisse de 30% des points de deal entre 2021 et aujourd'hui,
00:39:08 ce n'est pas le sentiment des habitants.
00:39:09 – Les petits jeunes, ils s'en vont, même s'ils arrivent à en attraper,
00:39:11 il y en a d'autres qui se sont mis en place.
00:39:13 C'est un cercle vicieux tout ça.
00:39:15 – Ils ne sortent plus le soir, on a peur d'être attaqués,
00:39:18 ils surveillent, même dans les…
00:39:21 Il y a des gens qui ont déménagé, à cause de ça,
00:39:24 ils ne pouvaient même pas rentrer chez eux.
00:39:25 – Un peu plus loin, au Blône, Charlie et son épouse
00:39:28 sont installées à deux pas de la tour qui sert de nourrice dans le quartier.
00:39:32 En pleine interview, décrit Raison à l'extérieur,
00:39:35 pour signaler l'arrivée d'une patrouille de police,
00:39:37 aussitôt filmée par les petites mains du trafic.
00:39:40 Charlie veut quitter le quartier, inquiet pour ses quatre enfants.
00:39:44 – Un enfant peut avoir envie de quelque chose, il se fait peut-être recruter,
00:39:47 et il se dit, tiens, mes parents ne peuvent pas me donner 500 euros par jour,
00:39:51 là, si je peux gagner 700 euros par jour,
00:39:53 ou un enfant peut se faire shooter par une balle,
00:39:55 peut-être, et ça, je vais appeler la police avec eux.
00:39:57 – Au pied des tours, il y a cette aire de jeu,
00:40:00 Charlie n'autorise jamais ses enfants à s'y rendre.
00:40:03 – On est en direct avec Bruno Bartossetti,
00:40:05 secrétaire national zone sud, unité AGP Police, FO.
00:40:08 Bruno Bartossetti, bonjour, merci d'être en direct avec nous.
00:40:10 Alors, on a vu, les images sont spectaculaires,
00:40:11 il y a des photos aussi qu'on va passer pendant que vous parlez,
00:40:14 qui sont mises en ligne par la police, par la gendarmerie,
00:40:16 il y a toute une série de photos dans plusieurs endroits.
00:40:18 D'abord, qu'est-ce que vous en pensez-vous de ce type de communication ?
00:40:21 Vous avez le sentiment que c'est efficace ?
00:40:23 – Oui, bonjour, alors, sur la communication, je ne m'exprimerai pas,
00:40:28 parce qu'elle n'a pour moi pas beaucoup d'efficacité en matière de communication,
00:40:31 – C'est pour ça que c'est très important de faire comprendre.
00:40:33 – Mais en tout cas, c'est important aussi,
00:40:34 c'est important malgré tout de faire comprendre que la police,
00:40:38 ou la gendarmerie, travaille sur ces placenettes.
00:40:40 Et là, c'est important aussi de faire savoir que l'on fait notre travail,
00:40:43 alors on n'a pas besoin, bien sûr, de ces placenettes
00:40:46 pour démontrer que nous faisons notre travail au quotidien,
00:40:48 mais ça, c'est un point intéressant.
00:40:50 Les placenettes, également, c'est aussi sécuriser la population
00:40:53 qui en a bien besoin.
00:40:54 Maintenant, on sait aussi, que là, c'est important,
00:40:57 c'est qu'est-ce qu'il y a derrière ?
00:40:58 Est-ce qu'on n'engorge pas davantage le travail de nos enquêteurs ?
00:41:02 Ça, c'est le travail qui est dans l'ombre, qu'on ne voit pas,
00:41:04 et eux manquent de moyens pour travailler.
00:41:06 Lorsqu'on interpelle des mineurs isolés,
00:41:08 que répond la justice, puisqu'elle n'a même pas les textes
00:41:11 pour pouvoir justement prendre des mesures et des sanctions ?
00:41:14 Voyez-vous, ce qui est important, c'est tout ce qu'il y a derrière.
00:41:16 Après, la communication, on sait qu'en France,
00:41:19 et je ne vais pas citer les chaînes,
00:41:21 mais toutes les chaînes ont passé des messages d'interpellation
00:41:25 de police, de gendarmerie,
00:41:26 et il n'y a pas que des photos et de la communication.
00:41:29 Il y a aussi la démonstration que nous travaillons
00:41:33 avec beaucoup de détermination.
00:41:36 – Ça, c'est clair, je crois que Bruno, vous le savez,
00:41:38 personne n'a en doute le travail efficace de la police sur le terrain
00:41:41 et la volonté de chacun, chaque policier sur le terrain,
00:41:43 chaque gendarme, de bien faire son travail.
00:41:45 Mais moi, ce qui me manque, j'ai envie de dire, c'est le après.
00:41:47 C'est-à-dire que, oui, ces opérations place nette sont efficaces,
00:41:50 oui, effectivement, vous arrêtez des gens,
00:41:52 vous faites des saisies de drogue,
00:41:53 mais simplement, vous ne pouvez pas,
00:41:55 parce que vous n'avez pas les effectifs,
00:41:56 vous ne pouvez pas rester ensuite sur le terrain,
00:41:58 donc vous êtes obligé de repartir.
00:42:00 Moi, ce qui m'intéresse de savoir, c'est ce qui se passe après.
00:42:02 C'est-à-dire, est-ce qu'après, ces dealers reviennent
00:42:04 et vous êtes obligé de faire une deuxième opération place nette
00:42:07 un mois ou deux mois plus tard ?
00:42:09 – Oui, voilà, et c'est très important ce que vous soulignez,
00:42:13 c'est le après.
00:42:14 Alors, le après, il y a deux sujets,
00:42:15 il y a les réponses pénales qui ne sont pas toujours présentes,
00:42:18 qui ne sont pas adaptées ou qui sont trop longues à venir,
00:42:21 et puis vous avez aussi, de toute façon, l'adaptation,
00:42:24 c'est-à-dire que les réseaux de stup vont s'adapter à notre travail.
00:42:29 Il y a l'effet surprise dans un premier temps,
00:42:31 un deuxième effet surprise,
00:42:32 et puis en fait, ils vont travailler autrement,
00:42:34 à travers les réseaux sociaux, à travers la mobilité,
00:42:37 c'est eux qui vont aller vers les consommateurs.
00:42:39 Donc, en fait, de toute façon,
00:42:40 cette drogue circule quand même dans notre hexagone,
00:42:43 c'est vrai qu'on les gêne considérablement,
00:42:45 c'est vrai qu'on casse des points de deal,
00:42:46 mais ils renaissent autrement,
00:42:48 et j'insiste bien sur la mobilité,
00:42:49 sur les Uber Eats, les Uber Eats, pardon,
00:42:52 les Uber Sheets, les Uber Coke,
00:42:53 et on sait que c'est très compliqué pour nous,
00:42:55 c'est pour cette raison,
00:42:56 c'est pour cette raison que c'est très très important,
00:42:59 l'avenir, et de renforcer le travail d'investigation,
00:43:02 de donner les moyens à la PG, aux Sûretés départementales,
00:43:05 aux enquêteurs de quartier,
00:43:06 de pouvoir appliquer finalement un travail de continuité
00:43:11 pour pouvoir ficeler des procédures dans de bonnes conditions,
00:43:14 ce qui n'est pas le cas aujourd'hui,
00:43:15 c'est très difficile aujourd'hui pour les enquêteurs.
00:43:17 – Et on le voit au quotidien,
00:43:18 merci Bruno Bartosetti d'avoir été avec nous,
00:43:20 c'est le traité international, zone sud, unité, AGP, police FO,
00:43:23 on a vu plusieurs petits clips qui ont été faits,
00:43:24 je vous propose juste d'en regarder un,
00:43:25 et on reprend le débat après,
00:43:26 c'est à Blois, cette fois, c'est la police nationale de Blois
00:43:29 qui a mis ça sur les réseaux sociaux,
00:43:31 il y a eu 8 interpellations liées à des trafics,
00:43:34 avec du vol aggravé, des recels, des armes également,
00:43:37 des stupéfiants, et regardez le petit clip
00:43:39 qui a été mis en ligne, ça a duré une petite minute,
00:43:41 c'est très bien fait, c'est commenté, etc.
00:43:43 On dirait vraiment un reportage, mais je le rappelle,
00:43:45 ce sont des vidéos de la police nationale,
00:43:47 c'est toujours important de sourcer les images qu'on diffuse
00:43:50 parce qu'on n'a pas la même lecture à chaque fois, regardez.
00:43:53 [Musique]
00:43:55 – C'est squatté.
00:43:56 [Musique]
00:43:58 On va élucider une vingtaine de vols dans les bars tabac,
00:44:03 avec un préjudice estimé à 200 000 euros,
00:44:05 il y avait 72 policiers d'engagés sur la première opération,
00:44:09 l'opération judiciaire, et depuis, tous les jours,
00:44:12 on est en train d'engager entre 10, 15, 20 policiers
00:44:16 sur les différents sites que l'on a pu identifier, cibler,
00:44:21 avec plusieurs services de l'État qui ont été associés,
00:44:23 les impôts, l'Ursaf, on a procédé à pas mal d'enlèvements d'épaves
00:44:26 qui peuvent servir également de points de stockage au niveau stup,
00:44:31 et on a fait pas mal aussi de caves,
00:44:33 on a fait une trentaine d'opérations dans les caves,
00:44:35 dans les hautes immeubles, on a procédé à pas mal de nettoyage.
00:44:38 Le but du jeu, c'est on fait des opérations, on sature l'espace.
00:44:42 - Voilà, images et donc reportages faits par la police nationale,
00:44:46 je le rappelle, c'est important, mais Adissa Eidi, vous trouvez ça efficace ?
00:44:49 - Je crois qu'on atteint à un moment les limites de la communication,
00:44:53 alors c'est très bien de montrer que les policiers sont sur le terrain,
00:44:55 on le sait, on connaît leur travail,
00:44:57 on sait combien c'est difficile d'être policier aujourd'hui,
00:45:00 néanmoins, comme le disait justement tout à l'heure l'un de leurs collègues,
00:45:03 c'est l'après, qu'est-ce qui se passe après ?
00:45:05 Est-ce qu'après les dealers se réinstallent à l'évidence ?
00:45:08 Oui, ils se réinstallent.
00:45:10 Est-ce que les habitants arrivent à se réapproprier leur quartier ?
00:45:16 Malheureusement, non.
00:45:18 Donc ces quartiers continuent malheureusement,
00:45:20 faute de moyens, faute de moyens de la police,
00:45:22 mais aussi faute de moyens de la justice, malheureusement,
00:45:25 parce que c'est souvent ces mêmes délinquants qui partent,
00:45:27 un mois, deux mois, reviennent,
00:45:28 et d'ailleurs en partant, ils savent aussi comment remplacer,
00:45:31 ceux qui partent sont remplacés,
00:45:32 donc en réalité, en termes d'impact, il y a une vraie question,
00:45:35 est-ce que ces opérations sont vraiment efficaces ?
00:45:37 Mathias Leboeuf.
00:45:39 C'est important de communiquer,
00:45:41 parce que ça peut donner à la population le sentiment
00:45:43 qu'effectivement on agit et qu'on ne les laisse pas à leur désespoir.
00:45:47 Après, démanter des points de deal, c'est bien,
00:45:49 mais les points de deal, c'est les terminaisons nerveuses
00:45:51 d'un cancer qui s'étend.
00:45:54 Donc, quelle est la politique structurelle sur les trafics,
00:45:56 les réseaux, mais les réseaux de fond ?
00:45:58 C'est-à-dire que quand c'est arrivé au point de deal,
00:46:00 on est déjà en fin d'acheminement.
00:46:02 Donc, c'est là-dessus aussi qu'il pourrait communiquer,
00:46:04 parce qu'on a l'impression qu'à jouer à démanteler des points de deal,
00:46:07 on ne sera jamais gagnant,
00:46:08 parce que les points de deal, effectivement, ils reflorissent.
00:46:10 C'est compliqué, parce qu'on a longtemps reproché à la police de ne pas agir,
00:46:13 on a longtemps dit que la police n'agit pas dans les cités.
00:46:16 Donc là, au moins, on peut dire qu'avec Darmanin, la police agit.
00:46:19 Alors, c'est vrai qu'ils le montrent, il y a de la com,
00:46:21 mais en même temps, on est en 2024,
00:46:23 on est dans une société de com, où il y a les réseaux sociaux.
00:46:25 Sur le fond des trafics et des filières, qu'est-ce qui est fait ?
00:46:30 Et ensuite, la question, c'est pourquoi, sur ces zones-là,
00:46:35 qui sont des zones de reconquête républicaine,
00:46:39 il n'y a pas des policiers en permanence ?
00:46:41 Pourquoi on ne...
00:46:42 - Parce qu'on ne les a pas !
00:46:43 - Pourquoi on ne... - Parce qu'on ne les a pas !
00:46:44 Les policiers le demandent, vous avez vu, les policiers, ils veulent...
00:46:48 - Pourquoi on ne crée pas des commissariats permanents dans ces cités ?
00:46:51 Pourquoi ces cités sont abandonnées ?
00:46:53 Parce que la nuit, il n'y a rien !
00:46:54 - Alors justement, on va retrouver en direct Mohamed Benmedour,
00:46:58 qui est médiateur dans le quartier Nord de Marseille.
00:47:00 Bonjour Mohamed, merci d'être en direct avec nous.
00:47:02 Vous déjà, je voulais savoir, quand vous voyez toutes ces images,
00:47:04 tous ces clips, toutes ces vidéos, est-ce que vous vous dites,
00:47:06 ça peut être efficace, parce que vous connaissez bien ces cités,
00:47:10 où il y a les réseaux sociaux, forcément, les jeunes,
00:47:12 comme partout, sont sur les réseaux sociaux,
00:47:14 est-ce que vous pensez que ça peut les impressionner,
00:47:15 ça peut leur faire peur, ou pas du tout ?
00:47:18 - Non, leur faire peur, leur faire peur, je ne pense pas,
00:47:20 parce qu'on voit énormément de choses sur les réseaux sociaux,
00:47:26 tout le monde utilise les réseaux sociaux,
00:47:28 on sait que c'est aussi un moyen de communication.
00:47:31 Moi, je dis que si les jeunes, maintenant, n'ont pas peur des balles,
00:47:38 ils n'auront malheureusement pas peur de ces effets d'annonce sur les réseaux sociaux,
00:47:44 même si c'est vrai qu'il y a un énorme travail qui se fait sur le terrain,
00:47:47 il faut le reconnaître.
00:47:48 - En tout cas, ça ne peut pas faire de mal, cette communication sur les réseaux sociaux,
00:47:51 ça c'est sûr.
00:47:52 Ces opérations place-nette, déjà, est-ce qu'à Marseille, vous,
00:47:55 vous en entendez parler, est-ce que vous voyez du concret
00:47:58 sur ces opérations place-nette, ou pour vous, ça reste des mots ?
00:48:02 - Non, les opérations place-nette, nous, on est les premiers témoins à Marseille,
00:48:06 parce que je le vois constamment tous les jours,
00:48:11 il y a une présence policière constante et harcelante au niveau des points de deal,
00:48:17 il y a des descentes quasi quotidiennes, et qui sont faites de manière récurrente.
00:48:24 Ça peut commencer par exemple tôt le matin à 11h,
00:48:29 et en avoir une heure après, puis ensuite une autre en fin de journée,
00:48:34 et même des fois, je suis témoin de descente de police à minuit.
00:48:38 Ça ne s'arrête pas, mais le problème, là, c'est un problème,
00:48:43 on va dire, qui n'est pas que répressif,
00:48:47 parce que la police fait son job, et sur ça, on ne peut pas revenir là-dessus,
00:48:53 mais si ces jeunes s'emprunt dans ces trafics,
00:48:57 et malgré le risque qui est très élevé en ce moment au niveau judiciaire,
00:49:02 et même au niveau mortel pour ces jeunes-là,
00:49:05 on a toujours des jeunes qui sont ancrés dans ces trafics,
00:49:08 et qui rentrent encore dans ces trafics-là.
00:49:10 Donc la priorité, c'est l'éducation, et nous, là, à l'heure actuelle,
00:49:14 on est en train de se battre sur ça,
00:49:17 notamment avec le collectif des familles des victimes,
00:49:19 avec le soutien de l'État,
00:49:21 on a un nouveau préfet à l'égalité des chances,
00:49:24 qui est venu sur le terrain, qui est constamment sur le terrain,
00:49:26 et qui veut maintenant mettre des plans d'action concrets pour ces jeunes.
00:49:33 Moi, je serai là pour l'avenir de ces jeunes, et pour aider ces jeunes-là.
00:49:37 Je les côtoie, je vous dis honnêtement, je les côtoie,
00:49:40 que ce soit même des trafiquants, moi, ça ne me dérange pas,
00:49:43 je dialogue avec tout le monde.
00:49:45 – Mais justement, ça m'intéresse, puisque vous côtoyez des trafiquants,
00:49:48 est-ce qu'ils ont envie de s'en sortir ?
00:49:50 Enfin, moi, c'est la question que je me pose toujours,
00:49:52 et je l'ai souvent dit sur ce plateau,
00:49:54 quand on a des jeunes qui touchent en faisant chouffe,
00:49:56 qui touchent 2 000, 3 000 euros par mois,
00:49:59 est-ce qu'ils vous disent "ah oui, moi, j'aimerais bien avoir un travail "normal"
00:50:04 et gagner le SMIG ?
00:50:05 C'est impossible qu'on vous dise ça ?
00:50:08 – Non, on ne me dit pas ça, mais tous les jeunes,
00:50:09 c'est hallucinant, avec lesquels je parle, souvent sont mineurs,
00:50:14 et la quasi-totalité, quand je parle avec eux,
00:50:18 ils m'ont dit "je suis suivi par la mission locale,
00:50:20 j'ai un projet de formation, j'ai rendez-vous le mois prochain
00:50:24 pour entamer une formation".
00:50:26 – Ça veut dire qu'ils espèrent s'en sortir,
00:50:28 ils espèrent sortir du trafic de drogue à un moment,
00:50:30 quitte à gagner moins d'argent,
00:50:32 parce qu'on le sait, il y a des fois aussi, il faut dire la vérité,
00:50:34 des fois c'est dans des familles qui sont défavorisées,
00:50:37 ça existe, et des fois l'argent de la drogue,
00:50:38 ça sert simplement à faire vivre la famille,
00:50:40 ça sert à faire vivre la maman,
00:50:42 ça sert à faire vivre les frères, le papa,
00:50:46 mais ces gamins sont prêts à laisser tomber tout ça
00:50:49 pour aller faire un boulot "normal" ?
00:50:52 – Non mais ils le savent, même moi je leur dis de vive voix,
00:50:55 je leur dis que ça c'est un temps le trafic,
00:50:58 en fait quand ils font ça, ils disent ça pour se défoncer,
00:51:03 parce qu'en fait c'est compliqué à la maison,
00:51:05 la maman ne peut pas subvenir à leurs besoins,
00:51:08 donc il y a le goût de cet argent facile,
00:51:12 une fois qu'on goûte un peu à cet argent,
00:51:15 on est tenté aussi de continuer,
00:51:20 mais ils savent très bien que ça ne durera qu'un temps,
00:51:23 ils le savent pertinemment, et ça ils en sont conscients,
00:51:27 après comme je dis c'est l'éducation…
00:51:30 – Je suis content de vous l'entendre dire,
00:51:32 parce que moi je n'arrête pas de répéter ça sur ce plateau,
00:51:34 et je me fais souvent engueuler par les invités qui sont de l'Horata,
00:51:37 parce que moi je dis que la base c'est l'éducation,
00:51:38 et l'éducation par les parents,
00:51:40 en plus c'est aux parents à imposer des règles aux enfants,
00:51:42 après il vient l'école,
00:51:44 mais il ne faut pas substituer l'école aux parents,
00:51:45 la priorité c'est les parents, c'est à eux d'éduquer leurs gamins,
00:51:48 et l'école doit venir en complément,
00:51:50 et je suis content que vous répétiez,
00:51:52 et ça fait plusieurs fois que vous répétez,
00:51:53 l'essentiel c'est l'éducation, je suis d'accord avec vous,
00:51:56 et ça fait partie de votre "boulot" en tant que médiateur,
00:51:59 effectivement d'essayer de remettre les gens dans le droit chemin,
00:52:01 merci Mohamed Benhoudour depuis Marseille,
00:52:03 merci d'avoir été en direct avec nous, Victor Hérault.
00:52:05 - Alors plusieurs choses très rapidement,
00:52:06 déjà je ne dénigre évidemment pas le travail de la police,
00:52:08 on sait souvent qu'en plus l'efficacité des actions de police
00:52:11 ne dépend pas tant du travail des policiers
00:52:12 que des directives qui leur sont données,
00:52:14 et de l'action gouvernementale,
00:52:15 donc ça c'est mis de côté.
00:52:16 Maintenant il y a deux sujets,
00:52:17 il y a le sujet de la lutte contre la drogue,
00:52:19 il y a le sujet d'investir des espaces publics
00:52:22 qui ont été abandonnés à des dealers, à du trafic,
00:52:25 c'est pas pour rien effectivement,
00:52:26 vous aviez eu raison de le rappeler,
00:52:27 qu'on parle de quartier de reconquête républicaine,
00:52:31 s'il y a reconquête républicaine,
00:52:32 c'est bien qu'il n'y a plus de république à ces endroits-là.
00:52:34 Donc il y a la question de réinvestir ces espaces,
00:52:36 et la question du trafic de drogue.
00:52:38 J'ajouterais à ce qu'a dit monsieur le policier,
00:52:40 qu'on a interrogé juste là,
00:52:41 que souvent ces jeunes-là voient ce travail
00:52:44 comme un vrai travail comme vous disiez,
00:52:46 comme un travail légitime,
00:52:47 ils se voient comme des entrepreneurs parfois.
00:52:49 Il faut savoir qu'il y a une professionnalisation
00:52:50 du milieu de la drogue,
00:52:51 maintenant quand vous recevez effectivement
00:52:53 les histoires de Uber Sheet etc.,
00:52:55 c'est-à-dire qu'il y a une Uberisation,
00:52:56 maintenant il y a des menus, il y a des cartes,
00:52:59 il y a des promotions, il y a de la fidelisation.
00:53:01 C'est une économie.
00:53:02 - Il y a même des cartes de fidélité en fait.
00:53:03 Moi j'ai vu ça sur les réseaux sociaux,
00:53:05 il y a des cartes de fidélité.
00:53:07 - Il faut s'attaquer à la fidelisation.
00:53:08 - Mathias Leboeuf et après Jean-Marc Sylvestre.
00:53:09 - Bien évidemment que l'éducation est indispensable,
00:53:12 mais le vrai problème est un problème de s'attaquer
00:53:14 à une économie qui est une économie parallèle,
00:53:16 qui est une économie pour le coup libérale,
00:53:19 parce qu'il y a un marché qui est complètement dérégulé,
00:53:22 et qui fait vivre des gens.
00:53:24 Et tant qu'on ne s'attaquera pas aux filières
00:53:27 et à la structure même de son marché,
00:53:28 on pourra faire toutes les places nettes que l'on veut,
00:53:31 il faudra commencer à de vite à mettre un...
00:53:32 - Jean-Marc Sylvestre, économiste libéral,
00:53:34 est-ce que c'est votre faute ?
00:53:35 (Rires)
00:53:37 - C'est certainement en partie effectivement
00:53:39 de la faute du système et de liberté et tout ça.
00:53:44 Mais vous avez raison, il faut s'attaquer effectivement
00:53:47 aux flux financiers, casser les flux financiers,
00:53:49 et au deux bouts de la chaîne.
00:53:52 Premier bout de la chaîne c'est à quoi sert cet argent ?
00:53:54 Il sert effectivement à faire vivre socialement
00:53:56 un certain nombre de quartiers,
00:53:57 et ça c'est compliqué à résumer,
00:54:00 parce que ça nécessite tout ce que vous disiez.
00:54:02 Mais il sert aussi à fabriquer des fortunes mafieuses.
00:54:06 - Assez peu en France, ils sont souvent à l'étranger d'ailleurs.
00:54:09 - Il se retrouve, c'est de l'argent qu'il faut reblanchir,
00:54:14 vous reblanchir dans des belles bagnoles,
00:54:16 dans de l'immobilier, dans tout ça.
00:54:18 Mais il y a à l'autre bout de la chaîne,
00:54:20 c'est que si ça marche, c'est parce qu'il y a des consommateurs.
00:54:23 Et il va peut-être falloir dans ce pays
00:54:25 s'intéresser à la consommation de la drogue,
00:54:27 parce que c'est un mot que vous n'avez pas encore prononcé,
00:54:29 mais c'est qu'on achète de la drogue.
00:54:32 - Non mais la gauche elle veut libéraliser le shit,
00:54:34 qu'est-ce que vous voulez qu'elle vous dise ?
00:54:36 Il veut libéraliser le shit,
00:54:39 il ne va pas vous dire qu'il faut taper sur les acheteurs de drogue.
00:54:43 - Pardonnez-moi, quand on a fait des campagnes anti-tabac,
00:54:47 ça a quand même un peu marché.
00:54:49 - Je vous laisse vous défendre,
00:54:50 non non, le seul truc qui a marché c'est la hausse des prix.
00:54:52 Non non, ne dites pas que ça a marché la campagne anti-tabac,
00:54:54 tout le monde s'en fout de notre campagne anti-tabac,
00:54:56 c'est le prix qui compte.
00:54:57 Quand le paquet il est à 12 euros, ils arrêtent d'acheter.
00:54:59 - On a eu une baisse des cancers et des débris.
00:55:02 - A cause de la hausse du prix, mais pas à cause du campagne anti-tabac.
00:55:04 Juste un mot Mathias Leboeuf.
00:55:06 Mathias Leboeuf et le shit, attendez, juste ça m'intéresse.
00:55:08 Vous voulez régulariser ou pas ? Légaliser ou pas ?
00:55:11 - Je prends une petite barrette à je-crois.
00:55:13 Moi la question...
00:55:14 - Vous voulez légaliser ou pas ?
00:55:15 - Je ne sais pas, je vais vous dire pourquoi,
00:55:17 parce que la question c'est est-ce que légaliser,
00:55:19 c'est-à-dire produire des filières officielles,
00:55:21 est-ce que c'est casser le marché ?
00:55:23 Si ça permet de casser...
00:55:24 - Ça cassera le marché du shit, mais pas celui de la cocaïne.
00:55:26 Alors après on légalisera la cocaïne,
00:55:28 et puis après on légalisera l'héroïne.
00:55:30 Soyons fous.
00:55:31 - Non, il ne faut pas...
00:55:32 - Ben oui, bon allez.
00:55:33 - Si ça permet de casser le marché,
00:55:34 et de mettre à mal l'économie,
00:55:36 ça peut être intéressant de dépenser.
00:55:38 - Ça, ça va casser, le shit, c'est tout.
00:55:40 - Les expériences étrangères...
00:55:41 - Ils sont en train d'y revenir, même Amsterdam, ils y reviennent.
00:55:44 - C'est pas une bonne idée.
00:55:45 Moi j'ai pas d'idéologie là dessus, il faut être pragmatique.
00:55:49 - À gauche en général, il y a une idéologie là dessus.
00:55:51 - On fait une pause, on se retrouve dans un instant, on fait une pause.
00:55:54 On fait une pause, on verra.
00:55:56 Je veux qu'on redise un mot de Nîmes,
00:55:57 on en a parlé en début de semaine,
00:55:58 de cette école où on n'arrive plus à enseigner
00:56:00 parce qu'il y a trop de trafic de drogue,
00:56:02 parce qu'il y a des fusillades.
00:56:03 On ira également à Versailles,
00:56:04 on fera le point sur ces agriculteurs qu'on suivait tout à l'heure.
00:56:07 Pour tout vous dire, ils n'arrivent toujours pas au château de Versailles,
00:56:09 ils sont toujours bloqués, visiblement.
00:56:10 Les négociations semblent difficiles avec le préfet.
00:56:13 On fait une pause, on se retrouve dans un instant.
00:56:15 On se retrouve avec nous, à tout de suite en direct sur CNews.
00:56:17 - Et maintenant, le château de Versailles,
00:56:24 un convoi de tracteurs devant le monument,
00:56:26 comme vous pouvez le constater sur ces images.
00:56:29 Les agriculteurs ne lâchent rien,
00:56:31 au contraire, ils multiplient les actions coup de poing
00:56:33 et les blocages depuis ce matin.
00:56:35 Une expérimentation étendue,
00:56:37 le test du RSA conditionné à l'activité passe à 47 départements.
00:56:42 Désormais, pour le garder,
00:56:44 les bénéficiaires devront effectuer 15 heures d'activité,
00:56:46 une obligation qui devrait être généralisée en 2025.
00:56:50 Et puis, ils comptent plus que jamais sur votre générosité,
00:56:54 premier jour de collecte au resto du cœur,
00:56:56 alors que l'association peine à faire le plein
00:56:59 en raison de l'inflation alimentaire
00:57:01 et des bénéficiaires toujours plus nombreux.
00:57:04 - 11h36 sur CNews, merci d'être avec nous.
00:57:10 On va continuer à parler justement de ce trafic de drogue
00:57:13 avec cette opération spéciale Plastet.
00:57:15 On vous a dit qu'on faisait le point,
00:57:17 aujourd'hui on le fait depuis tout à l'heure avec nos invités,
00:57:19 avec les reportages, les enquêtes.
00:57:21 Je voudrais qu'on regarde un extrait d'un sujet de France 2
00:57:23 qui a été diffusé hier soir.
00:57:24 Et on vous en a parlé en début de semaine,
00:57:25 c'est ce qui se passe à Nîmes
00:57:26 où plus de la moitié des enseignants ne vient plus en cours.
00:57:29 Alors, ils sont en maladie, ils sont en grève,
00:57:30 c'est un peu entre les deux,
00:57:32 pour protester contre les fusillades répétées dans le quartier.
00:57:34 On les comprend, il y a les parents qui ne peuvent plus amener les élèves,
00:57:36 il y a les élèves qui ont peur parce qu'ils sont obligés
00:57:38 de se jeter au sol régulièrement parce qu'il y a des fusillades.
00:57:41 Donc regardez, extrait, et vous allez voir, c'est assez étonnant
00:57:43 parce que le journaliste de France 2 est en train de faire une interview
00:57:46 et de l'autre côté de la rue, il y a un guetteur,
00:57:48 un guetteur qui est en train de surveiller ce qui se passe,
00:57:51 il est en train de surveiller le trafic de drogue.
00:57:53 Un guetteur à 50 mètres de l'entrée de l'établissement scolaire
00:57:58 et des enfants protégés par la police municipale.
00:58:02 Une situation ubuesque dans ce quartier populaire de Nîmes.
00:58:06 Depuis lundi, plus de la moitié des enseignants sont en arrêt maladie.
00:58:10 Estimant ne pas être en sécurité, ils sont remplacés,
00:58:14 mais cela ne convainc pas certains parents.
00:58:16 Vous vous rendez compte, Victor Hérault, dans quelle situation on se trouve ?
00:58:20 C'est-à-dire qu'en fait on est incapable, on est incapable d'enseigner correctement
00:58:24 dans ces lycées et en début de semaine on avait une maman qui était en larmes
00:58:27 et qui disait "mais c'est pas possible, c'est l'avenir de mes enfants
00:58:29 qui est en train de se jouer" et la maman nous disait, moi, dans ce quartier-là,
00:58:33 en fait je compte sur ça, je compte sur l'école pour que mon enfant puisse sortir
00:58:37 de cette situation difficile, pour qu'il puisse progresser dans la société,
00:58:41 monter socialement et on est en train de les priver de ça.
00:58:45 Non seulement on les prive de ça, en plus on les habitue à une violence,
00:58:47 on les habitue à la vision de ce trafic de drogue-là, de ces guetteurs, etc.
00:58:51 Je vais même vous dire, les images qu'on a là, j'ai l'impression qu'on est
00:58:53 désensibilisés aujourd'hui, qu'on n'arrive pas à comprendre
00:58:55 à quel point c'est ubuesque, parce qu'on ne va même pas.
00:58:57 C'est-à-dire que les policiers en seraient dus à protéger l'école
00:59:00 et puis on sait que juste à côté...
00:59:01 - Vous avez vu, ça commençait avec l'image du mec qui surveillait !
00:59:05 - La situation est absolument lunaire.
00:59:08 Il faut évidemment, et vous aviez raison tout à l'heure en disant,
00:59:11 on a en face de nous, on a une hydre.
00:59:12 C'est-à-dire que vous coupez une tête en bout de course,
00:59:14 il y en a trois qui repoussent, c'est pas ça le problème,
00:59:16 il faut évidemment revenir au cœur du sujet, taper au cœur de toute cette filière-là,
00:59:21 parce que là c'est pas possible, ils gagnent tellement de terrain
00:59:23 que les policiers ne les pourchassent même plus,
00:59:25 ils se contentent de protéger les riverains juste à côté.
00:59:27 - Mais Madi Saïdi, c'est vrai qu'on est dans une situation où en fait
00:59:29 on est obligé de protéger les écoles.
00:59:31 Et de l'autre côté de la rue, c'est ce que dit Victor,
00:59:34 et de l'autre côté de la rue vous avez les dealers.
00:59:36 - Vous avez les dealers, vous avez des choux bien tranquilles qui regardent la police.
00:59:39 C'est à la limite s'ils ne les narguent pas,
00:59:41 et c'est d'autant plus terrible pour ces enfants qui quelque part
00:59:44 grandissent avec cette violence, qui au fil des années
00:59:47 va leur paraître presque rien finalement.
00:59:49 - Et puis si, si, si.
00:59:50 - Ce qui est très étonnant, c'est qu'au cours des dix dernières années,
00:59:52 on a vu une évolution de l'organisation du commerce de la drogue
00:59:55 avec un développement dans la France entière.
00:59:57 C'est-à-dire, ce commerce qui était en général réservé aux grandes métropoles
01:00:01 ou à la région parisienne, il a diffusé dans toutes les villes moyennes.
01:00:05 Il remonte en...
01:00:06 - Oui, mais vous vous rendez compte en fait, c'est-à-dire que l'école,
01:00:08 elle ne peut même pas ouvrir.
01:00:09 - C'est ça.
01:00:10 - Mais on est où en fait ?
01:00:11 Non mais moi je trouve que ça, ça devrait faire l'ouverture
01:00:14 de tous les journaux tous les jours.
01:00:16 Excusez-moi, une école qui est en France ne peut pas ouvrir
01:00:19 parce qu'il y a des fusillades, parce qu'il y a des dealers,
01:00:21 mais en fait c'est l'ouverture des journaux tous les jours.
01:00:23 - Ça va pousser les parents.
01:00:24 - C'est une honte.
01:00:25 - Oui, scolarisation des parents, où un jour les parents vont sortir avec des armes
01:00:28 et ça va mal tourner, Mathias Leboeuf.
01:00:31 - Vous qui attaquez souvent la gauche...
01:00:33 - Non, je n'attaque pas, je constate simplement.
01:00:35 - Je voudrais faire...
01:00:36 Ça se carrie un peu au même.
01:00:38 Je voudrais faire une remarque, la gauche devrait être très très vigilante avec ça
01:00:41 parce que, en fait, les principales victimes de ce genre de trafic,
01:00:45 c'est souvent les quartiers populaires.
01:00:47 Ce n'est pas le 16e, le 7e arrondissement de Paris,
01:00:49 c'est les quartiers populaires, c'est des gens qui sont justement
01:00:53 au ras du sol.
01:00:55 - Si la gauche actuelle se préoccupait vraiment des quartiers populaires
01:00:57 et des classes populaires, ça se serait.
01:00:59 - Ça se serait.
01:01:00 - Mais vous êtes d'accord avec moi que c'est une honte, ce qui se passe.
01:01:02 - Bien évidemment.
01:01:03 - Et que ça devrait faire la lune de tous les journaux tout le temps.
01:01:05 - Mais là, on a un abandon républicain.
01:01:07 - Mais parce qu'ils n'y arrivent pas,
01:01:09 alors ils sont obligés de protéger l'école.
01:01:10 Vous vous rendez compte de ces gamins qui vont à l'école
01:01:12 protégés par la police.
01:01:14 - C'est dramatique, ces gens dans ces quartiers-là.
01:01:17 - Ils n'ont pas de prof, le niveau scolaire est juste lamentable.
01:01:20 - Les quartiers-là, ce n'est même pas la pire pensée.
01:01:22 - Et ça, ça alimente la délinquance future.
01:01:24 - Mais vous savez, lundi ou mardi, je ne sais plus quel jour c'était de cette semaine,
01:01:30 on avait une épreuve qui racontait que, en rentrant d'une sortie scolaire,
01:01:33 tout le monde avait été obligé de se jeter par terre dans le car,
01:01:36 les élèves, les profs, de se mettre à plavandre
01:01:38 parce qu'il y avait une fusillade à côté, parce que ça tirait.
01:01:41 - Là, on développe de l'alphobie.
01:01:43 - On est où ?
01:01:44 Moi, je comprends les parents qui ne revoient pas leurs gamins,
01:01:46 je comprends les élèves qui ne veulent pas y aller,
01:01:48 je comprends les profs qui ne veulent pas y aller,
01:01:50 ce n'est pas après eux.
01:01:51 - On ne peut pas faire non plus de ce cas une généralité non plus.
01:01:54 - Personne ne généralise, on parle de Nîmes, et je dis Nîmes,
01:01:56 mais justement, c'est parce que ce n'est pas une généralité
01:01:58 qu'il faut mettre les forces là-bas et qu'il faut régler le problème.
01:02:01 Si c'était dans 200 écoles, j'ai envie de dire,
01:02:03 ok, on n'a pas les moyens, là, c'est une école,
01:02:05 donc allons-y, on y va, on tape, on frappe, on met la police,
01:02:09 on met les CRS, on met tous les gens qu'il faut, ça vous fait rire.
01:02:12 Mais c'est vrai, je vais même vous dire,
01:02:14 c'est comme l'histoire de cet homme tabassé à la batte de baseball tout à l'heure,
01:02:16 c'est-à-dire qu'on a entendu quelqu'un qui nous expliquait
01:02:18 tout était sous contrôle jusqu'à ce que ça ne soit plus.
01:02:20 C'est toujours comme ça, c'est jamais une généralité jusqu'à ce que ça ne devienne.
01:02:23 - Bon, allez, je vous propose de clore cette page spéciale
01:02:26 consacrée aux opérations place-tête, et on va revenir aux agriculteurs.
01:02:28 On part en direct à Versailles avec les agriculteurs
01:02:33 qui semblent s'être approchés du château de Versailles.
01:02:36 On est sur place avec Juliette Sada et les images de Laurence et Larié.
01:02:40 Juliette, visiblement, les choses ont un peu avancé depuis tout à l'heure.
01:02:44 - Oui, bonjour. Ça y est, ils viennent d'obtenir l'autorisation d'avancer.
01:02:48 Jusqu'ici, ils étaient bloqués à quelques centaines de mètres
01:02:52 du parvis du château de Versailles sur l'avenue principale.
01:02:56 Donc, ça y est, ils ont autorisé...
01:02:58 La préfecture a autorisé leur déplacement.
01:03:00 Donc, maintenant, l'objectif, c'est d'avancer, d'atteindre le parvis du château de Versailles
01:03:05 et puis investir les lieux, déposer du soin et surtout, bien sûr, se faire entendre.
01:03:11 La coordination rurale, 3e syndicat agricole qui entend opérer aujourd'hui dans le calme.
01:03:20 Je rappelle qu'ils étaient ce matin présents sur la place de l'Etoile
01:03:25 où ils ont levé le camp.
01:03:27 Les tracteurs ont démarré vers 9h du matin pour rejoindre cette autre place symbolique
01:03:35 à investir aujourd'hui pour les opérations du jour.
01:03:37 - Effectivement, on les a un peu forcés à lever le camp.
01:03:39 Les forces de l'ordre sont un peu intervenues pour les pousser à lever le camp.
01:03:41 Il y a eu 66 interpellations d'ailleurs.
01:03:43 Merci, Juliette Sada, avec les images de Laurence Ellarié.
01:03:46 Donc, vous le voyez, les agriculteurs et les tracteurs réussissent à s'approcher du château de Versailles.
01:03:51 A priori, c'est juste une opération symbolique, comme c'était assez symbolique d'ailleurs ce matin,
01:03:55 place de l'Etoile, puisque leur idée était de mettre du foin sur la route.
01:04:00 Voilà donc pour ces images depuis le château de Versailles.
01:04:03 Autre sujet que je voulais aborder, ce sont les médicaments et ce projet de loi contre les pénuries.
01:04:07 Alors ça aussi, ça fait partie des sujets dont je vous parle régulièrement,
01:04:10 parce que je trouve que c'est notre vie quotidienne et que moi j'entends sans arrêt des gens autour de moi
01:04:14 qui me disent "je suis allé chercher tel médicament, il n'y en avait pas".
01:04:16 Et ça aussi, ça fait partie des choses qu'il faut mettre en avant.
01:04:19 Tout d'abord, écoutez quel est ce projet de loi contre les pénuries.
01:04:22 - C'est le quotidien du pharmacien, la course aux médicaments.
01:04:27 - Là, je vous montre actuellement la dernière commande que j'ai passée
01:04:31 et donc la totalité des produits qui ne m'ont pas été livrés,
01:04:34 parce qu'on est passé sur le répartiteur de secours qui lui non plus n'en a pas.
01:04:38 Ici, la moxiciline vient d'Allemagne avec emballage dans la langue de Goethe.
01:04:42 L'an dernier, les signalements de rupture de stock ont augmenté de 30%.
01:04:46 Obliger les industriels du médicament à stocker plus, sous peine de sanctions financières,
01:04:51 cette association de patients dit banco.
01:04:54 - France Asso Santé souhaite 4 mois de stock tournant.
01:04:58 Et ces stocks seront déstockés en cas de pénurie.
01:05:01 Donc c'est une manière de prévenir les pénuries pour les patients.
01:05:06 4 mois de stock obligatoire au lieu de 2 actuellement,
01:05:09 notamment sur les 6000 médicaments d'intérêt majeur.
01:05:12 C'est le cœur de la proposition de loi présentée à l'Assemblée.
01:05:15 Mais pour ce pharmacien, cela ne répond pas du tout à l'urgence du moment.
01:05:19 - C'est comme si on disait à l'Ukraine, écoutez vous avez besoin d'armes,
01:05:24 mais on ne va pas vous les fournir maintenant, on va d'abord nous faire nos réserves
01:05:26 et ensuite on vous les donnera.
01:05:27 On a vraiment besoin des médicaments maintenant et on a besoin qu'ils les libèrent en fait maintenant.
01:05:32 Les industriels du médicament sont aussi sceptiques par rapport à cette proposition de loi,
01:05:37 car stocker, ça coûte cher.
01:05:39 Alors qu'en pensent les pharmaciens ? Est-ce que ça va débloquer la situation ?
01:05:42 On est en direct avec Bruno Felouz qui est pharmacien à Levallois-Perret.
01:05:45 Bonjour Bruno, alors on le voit, ce projet de loi parle de renforcer les obligations
01:05:49 de constitution de stock minimal de sécurité pour les industriels,
01:05:53 de renforcer les sanctions financières.
01:05:55 Clairement, est-ce que ça va marcher ?
01:05:57 Et est-ce qu'on va enfin retrouver plus de médicaments dans les pharmacies ?
01:06:00 - Jean-Marc, moi je trouve qu'il y a un problème, c'est que vous connaissez une entreprise,
01:06:04 une société qui ne veut pas vendre son stock pour faire de l'argent, des profits.
01:06:07 Donc je pense que les laboratoires pharmaceutiques ont du stock,
01:06:12 mais on a surtout un problème dans la vente à l'État français.
01:06:15 Il est là le problème aujourd'hui.
01:06:16 On est en train de déplacer un sujet et on met le problème sur les laboratoires.
01:06:22 Est-ce que ce n'est pas mieux de se dire pourquoi il y a une rupture
01:06:25 alors qu'il y a 10 labos qui fabriquent la même molécule ?
01:06:28 Moi c'est là où j'interpelle, je me dis qu'est-ce qui se passe ?
01:06:30 Pourquoi on n'a pas de médicaments qui arrivent en France ?
01:06:34 Est-ce que vous croyez que des laboratoires, des entreprises qui doivent faire des bénéfices,
01:06:38 qui doivent faire un chiffre d'affaires, s'interdisent de vendre en France ?
01:06:42 Est-ce qu'on ne marche pas sur la tête encore ?
01:06:44 - Mais on la connaît la réponse Bruno, la réponse c'est qu'en France on achète les médicaments
01:06:47 moins chers que dans le reste de l'Europe et que ces entreprises préfèrent vendre à l'étranger
01:06:51 parce qu'elles vont se faire plus d'argent plutôt qu'en France.
01:06:54 Parce qu'en France on achète les médicaments moins chers à cause des remboursements
01:06:57 par la Sécurité Sociale, il faut dire les choses aussi.
01:07:00 Et donc la France n'est pas un marché prioritaire pour eux.
01:07:03 - Et bien oui d'accord, le stock tampon qu'on doit avoir pour 3 mois, 4 mois, 6 mois, c'est la même chose.
01:07:09 Si votre client ne vous plaît pas ou s'il achète à perte, et le labo vend à perte exactement,
01:07:15 qu'est-ce qui se passe ?
01:07:16 Donc il faut aller voir le prix du médicament, le prix du remboursement,
01:07:19 est-ce qu'il faut peut-être dérembourser des médicaments ?
01:07:21 Est-ce qu'il va falloir revoir toute la politique sanitaire et des déremboursements avec la Sécu ?
01:07:28 Moi je pose des questions.
01:07:29 Mais dire aujourd'hui on va mettre un stock tampon pour qu'on puisse donner pour les Français,
01:07:37 vous pensez qu'un labo n'a pas de stock, il ne fabrique pas pour le monde entier,
01:07:42 et la France on n'a pas de stock.
01:07:45 Le stock tampon, visiblement avec ce projet de loi en tout cas,
01:07:49 ils vont être obligés de le faire puisqu'on parle de sanctions à hauteur de 50% du chiffre d'affaires,
01:07:53 c'est même pas du bénéfice, c'est 50% du chiffre d'affaires avec un maximum de 5 millions d'euros.
01:07:58 Ou alors les entreprises vont se retirer de France, tout simplement,
01:08:01 elles vont dire "voilà la France n'est pas dans le marché".
01:08:03 Vous n'avez pas entendu les labos qui disent "on va arrêter de commercier des médicaments,
01:08:07 on perd de l'argent dessus" ?
01:08:08 Mais j'en entends tous les jours de ça.
01:08:10 Donc à un moment on va se voir avec des labos,
01:08:12 vous vous rendez compte le nombre de laboratoires pharmaceutiques
01:08:15 qui fabriquent des médicaments sur la même molécule ?
01:08:17 L'amoxycyline est fabriquée par 10 labos.
01:08:21 Aujourd'hui ils ne veulent pas le vendre en France parce qu'ils perdent de l'argent.
01:08:25 Comment on peut accepter de perdre de l'argent en vendant ?
01:08:28 Je veux bien qu'on n'en fasse pas des profits monstrueux,
01:08:31 mais il y a un moment je me mets à la place de l'entreprise,
01:08:34 je me dis "je vais vendre à un client qui me fait perdre de l'argent".
01:08:38 Bruno, il faut que ce soit très clair,
01:08:40 vous ce que vous dites c'est que si on met ces règles qui sont très strictes,
01:08:43 au bout d'un moment l'entreprise va dire "la France j'oublie,
01:08:46 je me retire du marché français plutôt qu'à avoir à payer des amendes
01:08:50 parce que je ne respecte pas ces règles".
01:08:51 C'est ça a priori selon vous que vont faire les entreprises ?
01:08:54 Mais c'est logique, je renvoie la question.
01:08:57 Oui mais ça va être pire qu'aujourd'hui alors ?
01:09:00 Comment ?
01:09:01 Ça va être pire qu'aujourd'hui du coup ?
01:09:03 De toute façon ça ne s'arrange pas, je vous avais dit il y a quelques mois
01:09:06 "vous allez vendre en hiver cette taquata, là ça ne change pas".
01:09:09 Nous on a pris l'habitude de renvoyer les clients,
01:09:11 de leur dire "on ne trouve pas" ou "on n'a pas" ou on essaie de substituer.
01:09:14 Mais le vrai problème c'est les malades,
01:09:16 les malades qui doivent aller faire 10 pharmacies
01:09:19 pour aller chercher un médicament qui est un petit spray pour le nez
01:09:22 ou qui est un antibiotique.
01:09:23 On marche sur la tête, là on est en plein hiver,
01:09:26 on va sortir, mais on est tout le temps en demande,
01:09:29 on cherche, on essaie de s'approvisionner,
01:09:31 on est contingenté, on n'a pas les boîtes qu'on veut,
01:09:34 donc rien ne va changer, je vous le signe sur un papier,
01:09:37 moi ça ne va pas changer dès les prochaines années.
01:09:40 Donc qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ?
01:09:42 On vend à perte, c'est un labo,
01:09:44 comment vous voulez qu'une entreprise gagne de l'argent ?
01:09:46 Il y a un moment où il faut être réaliste.
01:09:48 Merci Bruno Folouz, pharmacien, merci d'avoir été en direct avec nous Jean-Marc Sivès
01:09:51 puisque vous êtes journaliste économique,
01:09:53 on s'en sort comment de cette galère ?
01:09:55 C'est un exemple supplémentaire qui prouve que le système d'assurance maladie
01:09:58 en France, qui est un des plus chers du monde,
01:10:00 n'est pas non plus le plus performant
01:10:02 puisqu'on arrive à des situations de pénurie.
01:10:04 Et c'est vrai qu'une entreprise, elle viendra s'installer
01:10:06 parce que si elle a intérêt, c'est ça, ça.
01:10:08 Donc ils vont se retirer ?
01:10:10 Oui, ils vont se retirer, il n'y en a déjà pas beaucoup,
01:10:12 on importe beaucoup de l'étranger.
01:10:14 Non, mais les entreprises étrangères ne vont plus venir en France,
01:10:16 si on leur met des sanctions, si on leur met des obligations,
01:10:18 ils vont se barrer ?
01:10:20 C'est un système qui permet à des investisseurs
01:10:22 d'installer des usines en France
01:10:24 et qui aient intérêt à faire fonctionner
01:10:26 avec un modèle économique qui soit cohérent.
01:10:28 Mais ils vous le disent, il faut augmenter le prix des médicaments ?
01:10:30 Il faut payer plus cher ?
01:10:32 Il faut regarder comment fonctionne l'assurance maladie.
01:10:34 Merci beaucoup Jean-Marc Silleur,
01:10:36 en plus vous finissez pile poil sur le générique,
01:10:38 vous êtes parfait, vous devriez faire de la télé, vous y avez pensé ?
01:10:40 Merci beaucoup, merci à tous de nous avoir suivis,
01:10:42 on se retrouve lundi en direct
01:10:44 à partir de 10h35,
01:10:46 dans un instant c'est Thierry Kavan,
01:10:48 à lundi passez un bon week-end,
01:10:50 et d'ici là, soyez prudents !