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Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:00 [Générique]
00:00:05 Jeudi 1er février 2024, Morandini Live numéro 1368.
00:00:09 Bonjour et bienvenue en direct avec ces images en direct depuis Bruxelles.
00:00:15 Puisque vous le savez, il y a des dizaines, des centaines d'agriculteurs qui sont réunis à Bruxelles
00:00:21 devant le Parlement européen depuis ce matin.
00:00:24 Ils veulent faire pression sur les décisions qui vont être prises tout au long de la journée.
00:00:29 Bruxelles donc avec ses agriculteurs et quelques incidents sans gravité qui sont à noter
00:00:35 puisqu'on indique que la police est ciblée par des jets de fumier, par des feux d'artifice.
00:00:41 Bruxelles qui est actuellement en état de siège avec donc ces images.
00:00:46 On sera en direct avec notre envoyée spéciale Célia Barotte à Bruxelles dans un instant.
00:00:51 Je vous présente mes invités qui vont m'accompagner en direct.
00:00:53 Alexandre Darny, collègue, bonjour.
00:00:54 Merci d'être avec nous, président du groupe Rassemblement national, concierge, régional.
00:00:58 Val Deloire, Emmanuelle de Richou, foncière générale, bonjour.
00:01:02 Merci d'être avec nous.
00:01:03 Dabila Hitakache, bonjour également.
00:01:04 Responsable pole politique Renaissance de Sède-Saint-Denis, c'est-à-dire majorité présidentielle.
00:01:09 Et puis Amélie Rebière, vice-présidente de la coordination rurale, bonjour.
00:01:13 Et merci également d'être avec nous.
00:01:14 On reste sur ces images de Bruxelles que vous découvrez.
00:01:18 D'abord, comment vous réagissez à ces images et à ce qui se passe à Bruxelles en ce moment ?
00:01:23 Ce n'est pas une surprise.
00:01:25 Il y a dix jours, on était à Bruxelles en train de justement échanger avec les autres pays.
00:01:29 On s'est bien rendu compte qu'il y avait des gros problèmes dans toute l'Europe.
00:01:32 Donc c'est la continuité de ce qui a été initié il y a quelques temps.
00:01:38 Et à mon avis, ça ne fait que commencer parce qu'il y a un énorme malaise dans l'Europe entière.
00:01:43 Mon général, quand vous voyez ce qui se passe à Bruxelles, c'est assez étonnant
00:01:45 parce que la stratégie est un peu différente de ce qui se passe en France.
00:01:47 On a laissé les agriculteurs entrer, on a laissé les tracteurs entrer
00:01:50 et on se retrouve avec des agriculteurs et des tracteurs en pleine ville.
00:01:55 – Non, je rectifie un petit peu parce que vous dites "c'est un général, c'est un général".
00:01:58 – Pardon, allez-y alors.
00:02:00 – Donc qu'est-ce que je pense ? Pas grand-chose si ce n'est...
00:02:03 – Non mais sur la stratégie.
00:02:05 – Sur la stratégie, c'est une stratégie j'allais dire de manifestants
00:02:08 qui veulent arriver à quelque chose.
00:02:09 Donc eux, ils ont choisi la voie forte vis-à-vis de la police qui les encadre.
00:02:16 – Les autorités belges ont eu raison de les laisser rentrer ?
00:02:18 – Je ne sais pas, je pense que peut-être n'avaient-ils pas d'autre choix que de les laisser rentrer.
00:02:23 – Amélie Robière de la coordination rurale dit oui, ils ont eu raison.
00:02:27 – Oui, oui, je dis oui parce que pour faire le parallèle avec notre convoi du Londres et Garonne,
00:02:31 en fait, ils les auraient laissés arriver jusqu'à Rungis tranquillement, pacifiquement,
00:02:36 ça serait très bien passé, c'est ce qui était prévu au départ.
00:02:39 Et en fait, le fait de se confronter, de confronter les forces de l'ordre
00:02:42 avec la population agricole qui est foncièrement de toute façon aux côtés des forces de l'ordre
00:02:49 et qui est respectueuse de l'ordre, ça ne fait que mettre en fait le feu aux poudres
00:02:53 parce qu'on est une population qui travaille, qui est respectueuse des valeurs de la République
00:02:58 et vous voyez bien que la réaction du gouvernement face à ses agriculteurs
00:03:03 est complètement disproportionnée et c'est l'incompréhension totale.
00:03:06 On vit ça comme une trahison en fait.
00:03:08 – Alors on va aller voir ce qui se passe sur place à Bruxelles,
00:03:10 on retrouve sur place Célia Barotte qui est avec Charles Bagé.
00:03:14 Célia, vous êtes au cœur de cette manifestation, comment les choses se passent ?
00:03:19 – Eh bien, j'emmarque la situation est très tendue entre les agriculteurs européens,
00:03:27 il y a une forte majorité de présence d'agriculteurs italiens ou encore allemands et polonais.
00:03:33 Les forces de l'ordre essayent de répliquer face aux attaques des agriculteurs
00:03:37 par des jets d'eau, par des rejets de projectiles,
00:03:40 comme vous pouvez le voir sur les images de Charles Bagé.
00:03:42 Nous sommes juste à côté du Parlement européen
00:03:45 et il y a un véritable face à face entre les agriculteurs et les forces de l'ordre.
00:03:50 Hier nous avions ce face à face entre les véhicules blindés et les tracteurs,
00:03:54 cette fois-ci les agriculteurs passent à l'action,
00:03:57 il y a vraiment une forte colère, une forte tension qui se fait ressentir
00:04:02 depuis quelques heures maintenant et pourtant nous ne sommes que seulement au début de la journée.
00:04:07 Une rencontre normalement avec des représentants de l'Union européenne
00:04:11 et des syndicats agricoles devrait se dérouler cet après-midi,
00:04:15 mais pour l'instant c'est surtout la colère qui est présente à Bruxelles.
00:04:19 Nous sommes, je vous le rappelle, juste à côté du Parlement européen,
00:04:23 donc la tension est en train de monter.
00:04:25 – Célia, on voit bien la tension qui monte avec vous, avec les images qui nous arrivent,
00:04:29 vous voyez des slogans, des revendications de la part de ces agriculteurs, qu'est-ce qu'ils disent ?
00:04:34 – Alors les agriculteurs reprochent la charge administrative imposée
00:04:42 par l'Union européenne dans leur métier,
00:04:45 ils reprochent aussi, pour eux c'est une Europe qu'ils ne veulent plus,
00:04:48 ils ne veulent plus cette Europe qui leur impose des charges administratives,
00:04:52 des normes environnementales,
00:04:54 donc là c'est vraiment une colère contre les décisions européennes
00:04:58 et une union, en fait il faut bien préciser que là on assiste à une union des pays,
00:05:03 tous les agriculteurs sont là, il y a vraiment une solidarité et une colère
00:05:08 partagée entre les nombreux pays présents aujourd'hui devant le Parlement européen.
00:05:13 – Célia, et également ce qu'on peut voir c'est qu'il y a des slogans qui sont en plusieurs langues,
00:05:18 on peut voir qu'il y a des slogans en italien, des slogans en français,
00:05:21 donc on voit bien cette union,
00:05:23 en attaquant, on parle de jet de fumée contre les forces de l'ordre,
00:05:27 on voit l'incendie qui est allumé que vous nous montrez avec les images de Charles Magé,
00:05:31 quel est l'objectif des agriculteurs ?
00:05:33 Est-ce qu'ils ont envie d'entrer dans le Parlement européen ? Est-ce qu'ils ont envie d'avancer ?
00:05:37 – Eh bien ils commencent déjà à avancer,
00:05:42 il y a eu plusieurs avancées des agriculteurs face aux forces de l'ordre
00:05:45 mais malheureusement pour eux ils sont rejetés, repoussés par des jets d'eau,
00:05:50 il y a aussi quelques gaz lacrymogènes qui sont lancés à leur encontre,
00:05:55 ils espèrent une rencontre avec les représentants européens,
00:05:59 dans l'après-midi une rencontre entre les syndicats agricoles et le commissaire européen est attendue,
00:06:04 mais pour l'instant aucune réponse, aucune précision,
00:06:07 des discours sont prononcés et des actions symboliques doivent être organisées,
00:06:11 alors on va attendre un petit peu la situation parce qu'il y a un mouvement,
00:06:16 je crois qu'un tracteur va essayer d'avancer,
00:06:19 on va essayer de suivre la situation avec vous Jean-Marc tout au long de la matinée,
00:06:24 mais c'est vrai qu'il est quand même seulement 11h moins le quart
00:06:28 et la situation est très tendue, normalement le mouvement doit s'arrêter à 17h,
00:06:33 mais nous avons parlé avec quelques représentants syndicaux qui nous ont précisé
00:06:37 que sans réponse, sans rencontre concrète avec les représentants de l'Union Européenne,
00:06:41 le mouvement pourrait se prolonger dans les jours à venir.
00:06:44 – Vous nous parlez de tracteurs qui voudraient avancer,
00:06:46 ça veut dire qu'il y a des tracteurs qui sont entrés dans la ville en tout cas,
00:06:48 vous nous le confirmez.
00:06:51 – Ah oui, toutes les rues qui encerclent le Parlement européen
00:06:56 sont occupées par des centaines de tracteurs,
00:06:59 puisque un millier d'agriculteurs est attendu aujourd'hui,
00:07:03 certains sont arrivés dès cette nuit à 1h du matin,
00:07:06 donc la ville est vraiment paralysée par les tracteurs.
00:07:10 Pour faire une petite comparaison, hier je me trouvais à Rungis
00:07:13 et là où il y avait seulement une petite dizaine de tracteurs qui avaient réussi à rentrer,
00:07:18 là la situation à Bruxelles est complètement différente,
00:07:21 on assiste à une invasion de tracteurs dans les rues.
00:07:25 – Je vous interromps un instant parce qu'on va partir sur la sortie de la gare de vue
00:07:28 de Karine Dupuis qui est en train de parler,
00:07:30 qui sort à l'instant de gare de vue, en direct.
00:07:32 – La manifestation pacifique que l'on a fait,
00:07:36 sans dégradation aucune,
00:07:39 et le sort qui nous a été réservé juste après.
00:07:42 – Pour vous dire un contraste entre ce qu'avait annoncé Gérald Darmanin,
00:07:46 vous avez dit qu'il faut accompagner les actions des agriculteurs
00:07:49 et pas les réprimer, les sanctionner,
00:07:52 vous trouvez que là, clairement, le ton est très différent ?
00:07:55 – Oui, oui, le ton a été complètement différent.
00:07:57 Comment voulez-vous accepter, j'étais reçue le midi à Matignon
00:08:03 et le soir je me retrouve au commissariat en gare de vue,
00:08:07 si c'est la réponse qu'on donne aux paysans de France
00:08:10 et les paysans qui sont ici en convoi avec nous,
00:08:14 d'avoir uniquement des mesures et des réponses concrètes
00:08:17 pour revenir avec sérénité sur leurs fermes, c'est très grave.
00:08:21 Voilà, merci, c'est bon.
00:08:23 – Quelle est la suite pour vous, désormais ?
00:08:25 Il y a un rassemblement coordination, un rassemblement national ?
00:08:28 – Laissez-moi retrouver les miens,
00:08:30 laissez-moi retrouver les agriculteurs avec qui je suis,
00:08:33 et après on verra, voilà, merci.
00:08:35 – Merci.
00:08:36 – Duc, en direct qui sort de gare de vue,
00:08:39 on va retourner sur les images de Bruxelles,
00:08:42 sur les images qu'on avait de Célia Barotte et Charles Bagé.
00:08:45 Alexandre Nicolique, c'est vrai que l'actualité s'entrechoque,
00:08:48 il y a ce qui se passe à Bruxelles, il y a ce qui se passe en France également,
00:08:51 ça vous inspire quoi ?
00:08:53 On va commencer par Bruxelles tout d'abord et cette colère.
00:08:56 – Ça montre qu'en fait il y a un vrai ras-le-bol des agriculteurs
00:09:00 dans toute l'Europe et on le voit aussi en France,
00:09:03 et peut-être encore plus,
00:09:05 et des agriculteurs qui ne sont pas entendus,
00:09:07 qui meurent en silence, un agriculteur qui se suicide tous les deux jours,
00:09:11 un million d'exploitations qui ont disparu depuis 1970,
00:09:14 il y a en France un tiers des agriculteurs qui vivent avec 350 euros par mois ou moins,
00:09:19 et ça ne fait pas la une de l'actu,
00:09:21 et pour commencer à se faire entendre, ils n'ont pas le choix,
00:09:24 et je pense que beaucoup auraient préféré rester évidemment dans leurs fermes,
00:09:28 continuer à travailler, mais ils n'en peuvent plus,
00:09:31 ils n'en peuvent plus parce que eux n'en arrivent plus à vivre,
00:09:34 mais c'est notre agriculture qui meurt en silence.
00:09:36 Quand en 2006 on était deuxième pays exportateur,
00:09:39 on représentait 9% de parts de marché de l'agriculture,
00:09:42 aujourd'hui on est passé à cinquième pays exportateur,
00:09:44 on est descendu à 5% de parts de marché,
00:09:46 on voit que toute la politique qui est menée nuit à notre agriculture et à nos agriculteurs,
00:09:51 et ce qui devait être mis en place,
00:09:53 et ce qui va se poursuivre avec la stratégie de la ferme à la fourchette,
00:09:56 sur le plan vert, qui va rajouter encore des normes,
00:09:58 qui va réduire notre productivité encore,
00:10:00 et bien les agriculteurs là disent non, la stop, on ne peut plus,
00:10:03 déjà qu'on n'arrive plus à vivre actuellement,
00:10:05 et bien non, on ne veut pas que ça s'aggrave encore,
00:10:07 et on le voit bien d'ailleurs, que cette pression là,
00:10:09 sur certains points, on peut penser même,
00:10:11 là si on revient sur la politique franco-française,
00:10:13 avec l'aggravation par exemple des taxes,
00:10:15 sur le génère, l'augmentation qui devait être mise en place,
00:10:18 quand le gouvernement nous disait on ne peut pas revenir dessus,
00:10:20 c'est nécessaire pour le budget,
00:10:21 et bien face à cette mobilisation, ils sont revenus dessus.
00:10:23 Quand on leur disait, il faut que la loi EGalim soit respectée,
00:10:25 vraiment, et bien là, ils ne vont pas...
00:10:27 Oui, c'est des mesures franco-françaises ça,
00:10:29 le problème ça va être l'Europe et de faire bouger l'Europe.
00:10:32 Si je reviens sur l'Europe, je disais,
00:10:34 cette aggravation avec encore le 24 janvier,
00:10:36 en commission, un vote pour un accord avec le Chili de libre-échange,
00:10:41 quand on sait qu'on importe déjà 50% du poulet
00:10:44 qui est consommé en France,
00:10:46 quand on sait que le Chili est un gros producteur de poulet,
00:10:49 mais on ne peut pas mettre en concurrence notre pays,
00:10:52 avec un pays comme ça,
00:10:53 et on peut parler de l'Ukraine, qu'il faut aider bien sûr,
00:10:55 mais pas en détruisant notre agriculture,
00:10:58 parce que quand on importe du poulet,
00:11:00 130% d'augmentation d'importation de poulet par exemple...
00:11:02 Du poulet qui importe à 3 euros d'Ukraine,
00:11:04 alors que chez nous ça coûte 7 euros.
00:11:06 Comment nos agriculteurs peuvent vivre ?
00:11:08 Nabil Haïtaka, je suis pour vous présenter la majorité ici,
00:11:10 la position la plus difficile,
00:11:12 il faut bien l'avouer, autour de cette table.
00:11:14 On va parler de ce qui se passe en France dans un instant,
00:11:16 mais tout d'abord ces images de Bruxelles qui nous arrivent,
00:11:18 cette colère des agriculteurs, colère européenne,
00:11:20 et on est en train finalement tous de découvrir,
00:11:22 et les agriculteurs eux le savent depuis longtemps,
00:11:24 le disent depuis longtemps,
00:11:26 mais je crois que le grand public découvre
00:11:28 que finalement cette politique européenne ne satisfait personne.
00:11:30 Les agriculteurs, on le voit, sont tous réunis à Bruxelles,
00:11:32 ils sont tous mécontents, tous.
00:11:34 Oui le malaise il est européen.
00:11:36 Alors c'est vrai que, à la base,
00:11:38 ce mouvement a commencé quand même en France,
00:11:40 les agriculteurs espagnols,
00:11:42 allemands...
00:11:44 - C'est au pay-buy ?
00:11:46 - Non, non, c'est ce que je veux dire.
00:11:48 Je vois que les pays européens,
00:11:50 les agriculteurs de nos partenaires,
00:11:52 enfin de nos pays partenaires,
00:11:54 regardent ce qui se passe en France.
00:11:56 Donc oui le malaise est européen,
00:11:58 et la colère est légitime, saine,
00:12:00 sur beaucoup de choses,
00:12:02 on pourra en reparler pendant l'émission.
00:12:04 Président Macron est aujourd'hui à Bruxelles
00:12:06 pour engager un bras de fer
00:12:08 avec la Commission européenne,
00:12:10 parce qu'en effet, nous avons des normes
00:12:12 qui s'imposent, des normes sanitaires et environnementales.
00:12:14 - Oui, nous on en rajoute,
00:12:16 le problème c'est que nous on en rajoute.
00:12:18 C'est-à-dire qu'il y a déjà les normes de l'Europe
00:12:20 qui sont lourdes,
00:12:22 et la France en rajoute encore par-dessus.
00:12:24 - Alors on ne va pas faire un débat sur la surtransposition ?
00:12:26 - Bah oui, c'est quand même un des sujets.
00:12:28 - Non, non, parce qu'on est aussi en concurrence
00:12:30 avec des pays intra-européens,
00:12:32 avec d'autres pays de l'Union Européenne,
00:12:34 où on n'a pas les mêmes normes, les mêmes règles sur les fitos,
00:12:36 on a plus de taxes, et on est en concurrence directe,
00:12:38 avec l'Espagne par exemple, avec beaucoup de pays,
00:12:40 qui font qu'aujourd'hui on importe plus d'autres pays de l'Union Européenne.
00:12:42 - Amélie Robillard va nous le dire.
00:12:44 - Je voudrais juste terminer mon point.
00:12:46 L'objectif du Président de la République,
00:12:48 c'est de dire que ces normes sanitaires
00:12:50 et environnementales,
00:12:52 qui nous pèsent par rapport aux agriculteurs
00:12:54 du Mercosur par exemple, puisque vous parlez
00:12:56 du traité de libre-échange,
00:12:58 qui est actuellement en négociation
00:13:00 avec ces pays d'Amérique du Sud,
00:13:02 mais n'oublions pas,
00:13:04 derrière vous parlez du poulet...
00:13:06 - Mais vous êtes pour ou pas ça par exemple ?
00:13:08 - Il ne peut pas être signé en l'Etat.
00:13:10 - En l'Etat, ça veut dire quoi ?
00:13:12 - Juste attendez, parce que tout le monde s'arrête depuis quelque temps sur le mot "en l'Etat".
00:13:14 En l'Etat, ça veut dire quoi ?
00:13:16 - Tout simplement un traité de libre-échange,
00:13:18 quand vous avez aussi, nous,
00:13:20 on a une agriculture exportatrice,
00:13:22 on a aussi des agriculteurs qui exportent sur ces marchés-là.
00:13:24 - Juste Amélie Robillard,
00:13:26 parce qu'elle nous écoute,
00:13:28 elle est désespérée visiblement en vous écoutant.
00:13:30 - Je comprends, mais l'autre enjeu,
00:13:32 c'est l'enjeu du cours d'achat.
00:13:34 Vous savez très bien qu'on importe aussi des produits
00:13:36 de moindre coût pour nos consommateurs.
00:13:38 - Amélie Robillard, ça vous désespère visiblement d'entendre ça.
00:13:40 - Oui, ça me désespère, c'est toujours le même discours.
00:13:42 Monsieur Macron est au pouvoir
00:13:44 quand même depuis de nombreuses années,
00:13:46 on a l'impression qu'on découvre une crise agricole.
00:13:48 Ça fait un moment que ça couvre,
00:13:50 les traités de libre-échange sont signés alors qu'on est contre.
00:13:52 On était encore au Parlement il y a 10 jours,
00:13:54 on était en train de discuter des traités de libre-échange,
00:13:56 le traité de libre-échange du Chili
00:13:58 était signé ce jour-là,
00:14:00 il sera ratifié le 26 février.
00:14:02 Vous n'avez pas compris qu'on a tout...
00:14:04 - C'est presque une provocation.
00:14:06 - Il y a une zone de chaos à Bruxelles
00:14:08 qu'on aurait pu éviter.
00:14:10 Alors, on en a marre des discours
00:14:12 qui puent la bien-pensance,
00:14:14 et puis on est d'accord avec vous, vous voyez.
00:14:16 - Pour vous, l'enjeu du pouvoir d'achat
00:14:18 pour nos consommateurs, c'est la bien-pensance.
00:14:20 - Justement, c'est pour ça qu'il faut baisser les taxes.
00:14:22 - Non, non, la vraie violence...
00:14:24 - Je comprends votre colère.
00:14:26 - La vraie violence, elle est
00:14:28 où les agriculteurs se suicident tous les deux jours.
00:14:30 La vraie violence, elle est moi, au fond de mon étable,
00:14:32 qui ne peut pas payer une paire de lunettes à ma fille.
00:14:34 Donc au bout d'un moment, les discours,
00:14:36 on en a ras-le-bol.
00:14:38 Moi, j'en ai marre d'entendre des gens en costard-cravate
00:14:40 qui viennent nous expliquer notre métier
00:14:42 et nous dire "Ah oui, mais on vous accompagne,
00:14:44 on comprend votre malaise, on comprend votre malaise."
00:14:46 M. Macron, il est à Bruxelles aujourd'hui,
00:14:48 il est responsable du malaise qui se passe aussi en Europe.
00:14:50 - Alors, est-ce que je peux vous poser une question aussi ?
00:14:52 Qu'est-ce que vous dites aux consommateurs
00:14:54 qui veulent des produits moins chers ? Vraiment !
00:14:56 C'est la question que je vous pose.
00:14:58 - Pourquoi des produits moins chers ?
00:15:00 - Non, je veux dire...
00:15:02 - Pourquoi des produits moins chers ?
00:15:04 - Mais parce qu'il y a un enjeu du pouvoir d'achat.
00:15:06 - On pourrait produire pour les consommateurs français
00:15:08 si on n'était pas en concurrence déloyale.
00:15:10 Si on a un industriel en face de nous
00:15:12 qui nous dit "Mais moi, j'en ai rien à faire de ton produit."
00:15:14 - Moi, j'ai une question. - Non mais laissez-moi finir, s'il vous plaît.
00:15:16 - Allez-y. - Quand on a un industriel en face de nous,
00:15:18 à cause des traités de libre-échange,
00:15:20 qui nous dit "Moi, j'en ai rien à faire de ton produit,
00:15:22 je peux l'importer moins cher de l'autre bout de la planète."
00:15:24 Quand on a une réponse comme ça,
00:15:26 comment voulez-vous qu'on ait un moyen de pression pour vendre nos produits ?
00:15:28 Nos produits sont en concurrence déloyale
00:15:30 avec des produits intra-européens et extra-européens,
00:15:32 qui n'ont pas les mêmes règles sociales.
00:15:34 - Qui n'ont pas les mêmes normes. - Laissez-moi finir.
00:15:36 - Qui n'ont pas les mêmes normes, qui n'ont pas les mêmes règles sociales non plus.
00:15:38 - On est d'accord. - Donc, si on avait déjà un peu de protectionnisme au niveau français,
00:15:42 les consommateurs pourraient consommer local et pas plus cher.
00:15:46 - Et c'est pas un gros mot, protectionnisme, c'est pas un gros mot, hein.
00:15:48 - Je vais bien en lire. - C'est une façon...
00:15:50 - Tout ce que vous achetez pour nourrir vos bêtes,
00:15:52 vous les achetez où, en fait ?
00:15:54 Sur votre exploitation, vous les achetez où ?
00:15:56 - Je les achète dans mon département.
00:15:58 - Dans votre département, vous n'achetez pas du tout sur d'autres marchés, rien du tout ?
00:16:02 - Ah non. - Donc, tout ce que vous utilisez...
00:16:04 - Ah non, je produis mes céréales que j'échange avec ma coopérative agricole
00:16:08 pour pouvoir produire mon aliment.
00:16:10 J'importe rien, moi. J'importe rien.
00:16:12 - Mais c'est pas le cas de tous les agriculteurs en France.
00:16:14 Vous savez très bien aussi que beaucoup d'agriculteurs français achètent...
00:16:18 - Juste, excusez-moi, Nabila Ittakach.
00:16:20 Excusez-moi, parce que du coup, j'ai du mal à comprendre votre position.
00:16:22 Vous êtes en train de nous dire que vous êtes d'accord pour qu'on fasse bouger les choses ou pas ?
00:16:26 Parce qu'en même temps, vous êtes en train de justifier la situation actuelle.
00:16:28 - Non, moi, je suis complètement d'accord.
00:16:30 - Vous êtes d'accord en même temps et au bout d'un moment, vous le voyez, le résultat du en même temps, c'est que ça explose.
00:16:34 - Non, non, moi, je suis complètement d'accord pour faire bouger les choses,
00:16:36 pour aller renégocier les traités en protégeant les intérêts de nos agriculteurs.
00:16:40 Ça, c'est évident. Mais derrière, vous pouvez pas sortir complètement des traités de libre-échange.
00:16:44 Parce que vous, vous proposez quoi, en fait ?
00:16:46 - Ah ben, je vous propose un... - Je vous écoute depuis tout à l'heure.
00:16:48 - Bien sûr, mais je vais vous dire... - Est-ce que vous sortez des traités de libre-échange ?
00:16:50 - On fait un moratoire. - Est-ce que vous sortez de la...
00:16:52 - On fait un moratoire. - Un moratoire, mais ça veut rien dire.
00:16:54 - Il y a une pause avec ces accords de libre-échange et après, on regarde chaque accord qui peut y avoir...
00:17:00 - Et on demande en séquence de cette pause... - Exactement les mêmes normes.
00:17:02 - ...c'est que nos agriculteurs n'exportent plus. - Attendez, c'est ce que vous leur dites.
00:17:04 - Mais je viens de vous dire... - Vous prenez la responsabilité...
00:17:06 - Monsieur, avant de dire... - Vous prenez la responsabilité de dire aux agriculteurs français...
00:17:08 - ...de dire que tous les accords de libre-échange... - On sort des traités de libre-échange.
00:17:12 - Vous n'exportez plus sur les marchés internationaux.
00:17:14 - Mais parce que vous pensez que quand il n'y a pas d'accord de libre-échange, il n'y a pas d'échanges internationaux, vous.
00:17:17 - Vous en êtes là, de votre point de vue, sur le commerce internationaux. - Mais on voit la compétence.
00:17:20 - Mais monsieur, pourquoi... - Vous savez que les Etats en face, la Chine, les Etats-Unis, qui sont les plus agressifs...
00:17:24 - Pourquoi on était le deuxième pays exportateur avant les accords de libre-échange ?
00:17:28 - Pourquoi on était le deuxième pays exportateur avant les accords de libre-échange si ça nous arrangeait ?
00:17:31 - On peut avoir un pays qui a des clauses qui protègent les agriculteurs.
00:17:33 - Mais parce que, monsieur, vous savez très bien qu'il y a de nouvelles puissances agricoles, que le monde a changé.
00:17:36 - Ah d'accord. - Et donc cette puissance-là, avec des normes qui sont totalement différentes, vous les mettez en concurrence direct.
00:17:43 - Il y a plein de choses qui sont... - Faites deux dialogues en même temps, s'il vous plaît.
00:17:47 - Vous parlez sur le Mercosur. Alors là, c'est votre nouveau sujet, parce que vous voulez maintenant nous faire croire que vous êtes à fond contre le Mercosur.
00:17:55 Emmanuel Macron, quand il arrive au pouvoir en 2017, c'est important de le rappeler, en octobre 2017, il parle avec des agriculteurs,
00:18:01 et puis là, d'un seul coup, il dit "Oui, il faut revenir peut-être sur le Mercosur, il faut faire une pause".
00:18:04 Trois mois après, après avoir discuté avec d'autres pays européens, et pour satisfaire l'Allemagne, qui veut vendre des Mercedes et des Audi dans les pays sud-américains,
00:18:12 il dit "Il faut accélérer le Mercosur", il change totalement d'avis. Une fois que Bolsonaro est élu, quelques mois après, il dit "Ah bah non, mais pour nuire au Brésil,
00:18:21 maintenant, Bolsonaro, ça nous convient pas, on va faire une pause sur le Mercosur". Et il revient dessus, et là encore, il dit qu'il faut être à fond pour le Mercosur,
00:18:30 il y a huit mois de ça, en juin 2017, en juin 2023, parce qu'il y a Lula qui est élu. Donc en fait, lui, son sujet, c'est "Est-ce qu'il faut avantager le Brésil ou pas ?"
00:18:39 Et pas du tout le sujet des agriculteurs. Et là maintenant, qu'il y a encore une accélération des manifestations d'agriculteurs qui disent "On n'en peut plus de ces accords-là",
00:18:47 et bien là, il revient sur le Mercosur parce qu'il sait qu'on n'a aucun avantage avec le Mercosur. Mais on pourrait parler de tous les autres accords.
00:18:53 Arrêtez de dire que ça fait augmenter les prix, c'est pas vrai, il y a eu 20% d'inflation sur les produits alimentaires. Si vous arrêtiez de mettre autant de taxes par rapport à nos agriculteurs,
00:19:02 et donc rajouter des dépenses sur les phytos, sur tout ça, si vous arrêtiez avec des normes, et que l'ANSES, sans qu'il y ait une vérification ou non sur certains phytos, interdit certains phytos,
00:19:13 nos agriculteurs, ils n'auraient pas des coûts et des charges aussi importants. Si ensuite, vous mettiez la TVA à 0% sur certains produits alimentaires notamment, et bien là, vous baisseriez aussi...
00:19:22 Alors, cette colère des agriculteurs, vous la voyez en direct puisque vous voyez les images de Bruxelles en ce moment qui nous arrive avec Sylvia Barot et Charles Bagé, ça c'est Bruxelles,
00:19:35 mais vous savez qu'en France également, on a vécu hier soir en particulier cette colère des agriculteurs à Rungis, vous avez vu il y a quelques instants en direct sur CNews,
00:19:43 la colère induc qui a été libérée, Sandra Buisson, journaliste police-justice de CNews, on va essayer de faire le point avec vous, est-ce qu'on sait si toutes les gardes à vue ont été levées, Sandra ?
00:19:53 Elles sont en train d'être levées, elles le seront d'ici la fin de matinée, ces 79 personnes qui ont été interpellées et placées en garde à vue hier vont donc retrouver la liberté,
00:20:07 ça ne veut pas dire que c'est la fin de l'enquête, alors il y avait beaucoup d'individus interpellés, ils étaient répartis dans une quinzaine de commissariats, dans le Val-de-Marne, mais aussi en Seine-Saint-Denis, à Paris,
00:20:17 l'enquête donc, elle, elle est confiée au commissariat de Lailerose par le parquet de Créteil et il va falloir, sur un temps un peu plus long, déterminer qui sont les auteurs des dégradations
00:20:29 qui ont été commises hier dans l'après-midi au moment où plusieurs dizaines d'agriculteurs sont entrés dans cette zone de stockage de Rungis, alors parmi ces gardes à vue très médiatiques, il y a Serge Bousquet-Cassagne qui était au commissariat de Créteil,
00:20:43 Karine Duc également, qui était, elle, à Maison-Alfort et dont vous avez vu la sortie de garde à vue il y a quelques minutes sur notre antenne, elle nie avoir commis des dégradations en réunion,
00:20:54 elle nie avoir voulu commettre des dégradations, ce sont effectivement les deux chefs d'ouverture d'enquête qui peuvent faire encourir, selon la gravité des dégradations, jusqu'à 5 ans de prison et 75 000 euros d'amende pour les faits les plus graves.
00:21:08 Il faut garder en tête aussi qu'il y avait 15 autres personnes qui avaient été placées en garde à vue hier matin, qui sont sorties de garde à vue au bout de quelques heures hier et on attend encore une communication du parquet de Créteil pour savoir quelles sont les éventuelles suites judiciaires les concernant.
00:21:23 Vous vous souvenez, cette quinzaine d'agriculteurs, ce sont ceux qui se sont présentés hier matin à une porte d'entrée de Rungis, eux disent qu'ils n'ont pas entravé la circulation contrairement aux affirmations des sources policières,
00:21:36 ils disent qu'ils sont arrivés près de ce péage de Rungis, ils étaient même eux-mêmes surpris d'avoir pu accéder jusque là et qu'ils se sont garés sur le côté de la route sans entraver la circulation.
00:21:46 Beaucoup pour ce point en direct, Sandro Abyssant, journaliste, police, justice de CNews, mon général, quand vous voyez ce qui s'est passé hier à Rungis, en particulier ces gardes à vue en masse, c'est-à-dire qu'il y a eu quasiment 90 gardes à vue qui ont été faites, comment vous réagissez, vous trouvez ça normal ?
00:22:03 Moi je trouve que c'est un pétard mouillé, c'est un pétard mouillé, pourquoi ? Parce que la révolte justifiée de nos paysans, c'est la France qui se réveille, et la vraie France, celle à laquelle on croit, celle à laquelle on a voué notre vie, et je pense que justement, ce réveil brutal entraîne une bonne partie de nos concitoyens, puisqu'il y a plus de 80% de nos concitoyens qui approuvent ces manifestations,
00:22:31 et je crois que c'est un réveil, et que ce réveil, on n'arrêtera pas du jour au lendemain. Donc tout est fait aujourd'hui pour essayer de calmer l'affaire en prenant quelques agriculteurs ici ou là, en les internant pour une raison, des raisons qui sont totalement, vous voyez bien, c'est vraiment ce que je dis, un pétard mouillé, et la cause est beaucoup plus profonde, la cause c'est l'existence même de la France.
00:22:57 – Mais certains, enfin j'entendais certaines voix ce matin qui disaient, ben oui parce que dans les banlieues quand ça casse, on n'est pas aussi pronds, on va amener 90 personnes en garde à vue, là simplement, je ne sais pas si vous avez suivi hier, on l'a vu sur CNews en direct, on a vu ces arrestations qui se sont faites, les agriculteurs ont été d'une, j'ai envie de dire d'une politesse, d'une politesse et d'une gentillesse, on leur a dit "montez dans le camion, vous allez être placés en garde à vue", ils sont allés, ils sont montés, donc c'est vrai que c'est facile d'en placer 90 en garde à vue comme ça, dans les banlieues ça ne se passe pas pareil.
00:23:25 – Vous avez tout à fait raison, en ce sens qu'aujourd'hui, j'allais dire que notre pays, pour des raisons multiples et variées, a ces paysans qui se révoltent, et en quelque sorte c'est la France que l'on dépossède, c'est-à-dire que nous avons une France qui est attachée à la plèbe, qui est attachée à ses terres, qui est attachée à la France éternelle, et de l'autre côté dans nos banlieues, vous avez des banlieues qui se sont révoltées en émeute colossale au mois de juin-juillet, qui nous a coûté les yeux de la tête,
00:23:54 et ce sont des gens qui se sont révoltés alors qu'ils n'ont pas atteint la France, ils n'ont pas atteint la patrie, donc on a une France que l'on dépossède, et une France à laquelle on n'est pas parvenu à donner l'âme nécessaire pour être citoyen.
00:24:12 – Voilà, effectivement, et c'est vrai que vous regardez également ces images qui nous arrivent de Bruxelles en direct, vous les voyez ces images avec cet incendie, on va les mettre plein pot s'il vous plaît,
00:24:23 ces images avec cet incendie qui est allumé à Bruxelles, on est autour du Parlement européen et vous voyez cette colère également, cette colère des agriculteurs venus de toute l'Europe,
00:24:34 on va continuer à suivre ça, à voir également ce qui se passe en France avec les envoyés spéciaux de CNews dans un instant, pour l'instant on va faire le CNews Info avec Miquel Dorian puisqu'il est 11h.
00:24:44 [Musique]
00:24:47 – Karine Leduc s'est exprimée à la sortie du commissariat de Maison-Alfort, la garde à vue de la vice-présidente de la coordination rurale 47 a été levée ce matin,
00:24:55 et selon elle, les interpellations d'agriculteurs et les gardes à vue sont très graves.
00:25:00 Des renforts de police devant l'Assemblée nationale alors que les agriculteurs sont déterminés à maintenir la pression autour de Paris,
00:25:05 ils menacent de se rendre devant le Palais Bourbon, c'est ce qu'a déclaré Véronique Lefloche ce matin, présidente de la coordination rurale chez nos confrères d'RMC.
00:25:13 Et puis 47% des enseignants en grève aujourd'hui, selon le syndicat SNES-FSU, l'objectif de cette mobilisation est la défense de l'école publique,
00:25:21 après les déclarations polémiques de la ministre de l'Éducation, les salaires et les conditions de travail sont également bien sûr en ligne de mire.
00:25:28 [Musique]
00:25:33 10h03 sur CNews, merci d'être en direct avec nous pour la suite de cette édition spéciale, donc vous voyez ce qui se passe à Bruxelles.
00:25:41 On va aller également sur les points de blocage partout en France.
00:25:45 On va rejoindre Célia Barotte qui est à Bruxelles et qui est avec un agriculteur, visiblement Célia.
00:25:51 [Bruxelles]
00:25:55 Je suis avec Nicolas, Nicolas vous avez 26 ans et vous êtes fils d'agriculteur, donc on va rappeler à nos téléspectateurs, vous êtes agriculteur en Belgique.
00:26:03 On a aussi un mouvement de protestation en France, mais qu'est-ce que les agriculteurs belges reprochent à l'Union Européenne ?
00:26:10 C'est un petit peu comme la France, on veut des prix justes pour tous les pays, même qu'ils soient en France, en Belgique, je pense qu'on est tous solidaires.
00:26:19 Et je pense que l'Europe joue un petit peu avec nous, donc moi je pense qu'il est grand temps de s'unir encore une grande fois comme aujourd'hui et bien faire comprendre qu'on va pas en arrêter là.
00:26:31 Vous êtes arrivé cette nuit en tracteur, comment ça s'est déroulé ce siège de Bruxelles ?
00:26:37 Parce que près d'un millier d'agriculteurs sont là, sont présents, un millier de tracteurs, comment ça s'est organisé ce blocage ?
00:26:45 Moi je suis arrivé ici à Bruxelles même vers 22h30, ça s'est décidé à 20h au soir, un départ de Anguien jusqu'ici.
00:26:55 Le déroulement s'est bien passé, on va dire vers 23h, nos confrères flamands sont arrivés en masse, il y avait déjà des barrages qui ont été faits avant notre arrivée.
00:27:08 La Wallonie était avec nous aussi, la Flandre était là aussi et une partie des français étaient déjà parmi nous.
00:27:15 Et ils sont arrivés ici sur la place de Luxembourg vers 1h au matin pour tout bloquer en tout cas.
00:27:20 Qu'est-ce que vous attendez de cette journée, de cette action ? Comment ça va se dérouler ?
00:27:24 Vous attendez des rencontres avec les représentants européens, des réponses et des solutions concrètes ?
00:27:31 Moi j'attends une réponse concrète de nos politiques, que ce soit européenne ou n'importe quoi, parce que j'ai 26 ans, je veux vivre de ma passion.
00:27:40 Vous me disiez que vous hésitiez même à reprendre l'exploitation familiale ?
00:27:43 Oui j'hésite parce que les prix ne sont pas là, mes parents aussi, ma maman hésite aussi que je reprenne la ferme parce que les prix ne sont pas là.
00:27:52 Mais moi je ne veux pas parce que je vis depuis mes 12 ans, même plus depuis que je suis né dans ce milieu agricole, c'est ma passion, c'est mon métier.
00:28:01 J'adore faire ce métier et moi ce que je ne veux pas changer c'est nourrir la population, que ce soit belge ou française ou dans les autres pays européens.
00:28:07 Depuis dernière question, on voit quand même cette union d'agriculteurs venus de plusieurs pays.
00:28:12 Est-ce que ça vous donne encore plus de force ? Est-ce que ça va permettre de faire perdurer le mouvement et de continuer sur plusieurs jours ?
00:28:19 Oui parce que quand on vient d'un pays comme la Belgique, on sait très bien qu'en France, c'est pas ordonné non plus.
00:28:27 Je pense qu'une union comme aujourd'hui, ça peut faire bouger les choses et s'il faut rester plusieurs jours avec la France et les Allemands ou n'importe quoi, on restera plusieurs jours ici tant qu'on n'a pas ce qu'on veut.
00:28:38 Merci beaucoup Nicolas. Donc vous voyez, Jean-Marc, c'est une grande solidarité, une grande mobilisation qui se passe ici à Bruxelles.
00:28:47 On est juste à côté du Parlement européen, les tensions commencent à se faire sentir entre les forces de l'ordre et les agriculteurs.
00:28:54 C'est un véritable face à face, chacun répond avec ses armes, du mobilier urbain est brûlé, des projectiles sont lancés à l'encontre des forces de l'ordre.
00:29:03 Des forces de l'ordre qui répliquent avec des jets d'eau pour essayer de repousser les agriculteurs qui tentent de rentrer, d'approcher le Parlement européen.
00:29:12 C'est vraiment une solidarité qui se fait ressentir ici entre tous les pays européens et une nouvelle génération d'agriculteurs qui craint pour son futur.
00:29:22 Merci beaucoup Célia Barotte. Avec Charles Bajé à Bruxelles, on reste bien évidemment sur ces images d'incidents qui se déroulent en ce moment même.
00:29:29 Amélie Rebière, quand vous voyez ce qui se passe et que vous entendez ce discours, ce discours finalement de cet agriculteur belge, on a le même en France.
00:29:37 On a des gens qui sont passionnés, on a des gens qui ont envie de faire ce métier parce que, il faut le dire et le redire, vous ne faites pas ça pour l'argent.
00:29:43 Parce que quand on travaille 70 heures par semaine et qu'on gagne pour la plupart 1000, 1200, 1300 euros par mois, on sait que vous ne faites pas ça pour l'argent.
00:29:50 Mais simplement, à un moment donné, c'est plus viable. Les règles qu'on vous impose, à un moment donné, ce n'est plus possible.
00:29:56 Et c'est le même discours en Belgique et c'est pour ça qu'il y a cette union des agriculteurs aujourd'hui à Bruxelles.
00:30:01 En fait, la population que vous voyez dans la rue tout de suite, ce n'est pas une population qui demande la semaine des 4 jours, qui demande des RTT supplémentaires.
00:30:08 On demande juste de pouvoir vivre de notre métier et de pouvoir transmettre notre héritage à nos enfants.
00:30:14 Moi, j'ai un gamin qui est en seconde, qui veut reprendre l'exploitation agricole. Je ne sais pas quel avenir on peut lui laisser.
00:30:20 Je vous le dis avec émotion parce que c'est un héritage qu'on a. On ne peut pas le transmettre. On ne peut plus le transmettre.
00:30:28 C'est ça le problème. On est reculés. On ne peut plus vivre de notre métier.
00:30:34 Si vous voyez une scène de chaos comme ça, c'est parce que vous avez une population à bout qui ne vit plus de son métier.
00:30:41 La terre, on l'a dans les tripes. On lui doit tout. Et on n'est pas des matérialistes. On s'en fout d'avoir une Rolex.
00:30:51 Nous, ce qu'on veut, c'est vivre de notre métier et pouvoir transmettre ses valeurs à nos enfants et pouvoir continuer à nourrir la population.
00:30:56 Je ne sais pas si vous vous rendez compte de la détresse.
00:31:00 – Cette détresse, on la voit, on la sent. Vous lui dites quoi, votre fils qui veut reprendre l'exploitation ?
00:31:04 – Il faut qu'il fasse autre chose. Il faut qu'il fasse autre chose.
00:31:07 Pourquoi il va bosser 80 heures par semaine pour gagner 500 euros par mois ?
00:31:12 On déclare 11 000 euros à deux avec mon mari et on élève trois enfants. Vous vous rendez compte ?
00:31:18 Est-ce que vous vous rendez compte ?
00:31:23 – Qu'est-ce que vous lui dites ? Malgré tout, il a envie de le faire parce qu'il a la passion ?
00:31:27 Parce que vous lui avez transmis cette passion dans les tripes ?
00:31:30 – Parce que c'est un mode de vie, c'est une passion. On ne peut pas arrêter.
00:31:36 Et c'est pour ça qu'on est dans la rue. Parce que, en fait, si on pouvait arrêter,
00:31:40 si on s'en foutait, il n'y aurait personne dans la rue.
00:31:44 Et puis on dirait, tant pis, on n'a qu'à bouffer du poulet ukrainien,
00:31:47 on n'a qu'à manger de l'agneau qui vient de Nouvelle-Zélande.
00:31:49 On s'en fout, de toute façon, on fera autre chose. On ira conduire les camions.
00:31:53 À l'origine, je devais être prof de maths.
00:31:56 Je me dis, finalement, je suis agricultrice.
00:32:00 Et vous savez, c'est des gens qui sont heureux de faire leur métier.
00:32:03 On est heureux de nourrir la France, on est fiers.
00:32:05 Mais seulement, on a l'impression qu'on ne veut plus de nous.
00:32:08 On a l'impression qu'on ne veut plus de nous.
00:32:10 – Bon, général, je vous avais écrasé une arme en écoutant Amélie.
00:32:13 J'étais surpris par l'émotion.
00:32:16 – Non, ce qu'elle dit là, c'est quelque chose que l'on ressent quand on est français.
00:32:22 Comme disait Sully, le ministre d'Henri IV,
00:32:24 "C'est la bourrache et pas tu râches, on est des mamels de la France".
00:32:27 Et donc, il n'y a que les incultes et les gens qui ne veulent pas faire,
00:32:31 ou qui ont une vision mondialiste qui laisse tomber tout un impant de notre société.
00:32:37 Et je crois que quand on est français à part entière,
00:32:39 et quand on souhaite que notre France vive,
00:32:42 et bien il faut écouter nos paysans, il faut les soutenir,
00:32:45 il faut leur apporter notre soutien jour et nuit, il faut aller les encourager.
00:32:50 Alors je sais qu'un certain nombre de mes camarades,
00:32:53 de plus jeunes camarades, sont allés sur les différentes zones
00:32:57 pour essayer de leur proposer leur aide.
00:32:59 Mais si vous voulez, au-delà de la fièvre qui est celle de nos agriculteurs aujourd'hui,
00:33:07 je pense qu'il y a une prise de conscience beaucoup plus forte qu'on ne pense
00:33:10 au sein de notre population.
00:33:11 Et je pense là aussi que si le gouvernement ne fait pas machine arrière
00:33:18 sur un certain nombre d'actions qui sont faites à Bruxelles et ailleurs,
00:33:23 on va vers des difficultés beaucoup plus grandes.
00:33:26 Mais vous savez, je suis très touché par l'arme,
00:33:28 parce qu'en plus j'étais il y a trois jours sur un barrage,
00:33:30 on a fait une émission depuis ce barrage,
00:33:33 et j'avais une agricultrice en face de moi,
00:33:35 elle était exactement dans la même situation que vous,
00:33:37 et elle a craqué comme vous en parlant de ses enfants.
00:33:40 Parce que je crois que c'est un des points sensibles chez vous,
00:33:43 parce que souvent vous êtes agriculteur de père en fils,
00:33:46 et là vous vous dites "on va être obligés d'arrêter, mais pour leur bien à eux".
00:33:50 C'est drôle parce que c'était exactement la même chose,
00:33:54 elle me disait "moi j'ai un enfant, j'ai un fils qui veut reprendre l'exploitation,
00:33:58 mais je lui dis ne le fais pas, n'y va pas, c'est pas possible".
00:34:01 Et vous êtes exactement dans la même situation,
00:34:04 parce qu'il y a l'amour de la maman,
00:34:06 il y a la maman qui veut que son fils ait une belle vie,
00:34:08 et elle se dit "agriculteur c'est plus possible".
00:34:11 Non, c'est plus possible, c'est ce qu'on disait tout à l'heure,
00:34:15 c'est une population qui a des valeurs,
00:34:17 et nous la famille, la famille c'est central.
00:34:19 C'est pour ça que je vous disais on n'est pas des matérialistes,
00:34:21 parce que je suis avec mon mari et mes enfants,
00:34:25 on est à la campagne, vous savez mes enfants quand ils rentrent du collège ou du lycée,
00:34:29 il y en a un qui vient faire tes télévos avec moi le soir,
00:34:32 le deuxième va aider son père à faire le reste,
00:34:35 et le troisième s'occupe de la maison et commence à préparer à manger.
00:34:39 Voilà, alors c'est notre vie, c'est simple, c'est authentique,
00:34:44 c'est la France que nous on veut défendre aussi, vous voyez.
00:34:47 Et c'est la France qu'on aime, honnêtement, on va dire,
00:34:49 enfin en tout cas, c'est la France qu'on aime quoi.
00:34:52 On est en direct avec Cédric Vial-Montaïc, éleveur de bovins dans le Cantal.
00:34:56 Bonjour Cédric, merci d'être avec nous,
00:34:58 vous avez sans doute entendu Amélie qui parlait sur ce plateau à l'instant,
00:35:03 et je pense que peut-être pour vous, et en tout cas autour de vous,
00:35:06 nombre d'agriculteurs se reconnaissent dans ce qu'elle dit.
00:35:10 Oui bonjour, bien sûr, je partage mot pour mot sa détresse,
00:35:15 aujourd'hui le monde de l'élevage va mal,
00:35:18 ceux qui vous disent le contraire sont à côté de leur plaque,
00:35:22 et moi ce qui me fait encore plus peur aujourd'hui,
00:35:24 c'est que les revendications d'élevage, j'ai l'impression qu'elles sont passées un peu en second plan,
00:35:29 et j'ai encore l'impression que ce qui va ressortir de tout ça,
00:35:32 c'est qu'on va se faire banaler comme d'habitude,
00:35:34 donc si personne ne veut en prendre conscience,
00:35:36 comme elle dit, on disparaîtra et terminé, il n'y a rien à dire.
00:35:39 Il y a vraiment un risque de disparition,
00:35:41 parce que ça fait plusieurs fois qu'on entend ça dans la bouche d'agriculteurs,
00:35:43 alors on peut se dire que c'est une figure de style,
00:35:45 mais il y a vraiment un risque que l'élevage de bovins que vous faites disparaisse en France ?
00:35:50 Bien sûr, il y a de moins en moins de bovins en France,
00:35:53 on est les derniers des Gaulois,
00:35:55 moi à 40 ans, beaucoup de mes amis autour me disent
00:35:59 que mes gamins, la ferme, ils n'en ont rien à foutre,
00:36:02 et surtout ce qu'on ne veut pas c'est qu'ils la reprennent,
00:36:04 mais c'est la vérité, l'élevage bovin en France, il n'en suce pas,
00:36:08 et je ne vois pas comment, moi je le vois mal le truc, je vous le dis.
00:36:13 Il y a les images que vous voyez peut-être également qu'on diffuse à l'antenne
00:36:17 de ce qui se passe à Bruxelles en ce moment,
00:36:19 vous avez vu que là c'est la colère qui s'exprime de façon beaucoup plus vive qu'en France,
00:36:23 et on le dit, on le répète, en France les choses se passent très bien,
00:36:26 les agriculteurs sont fantastiques, on a rarement vu un mouvement social
00:36:29 où les choses se passent aussi bien sur plusieurs jours avec des piquets,
00:36:32 avec des face-à-face, avec les forces de l'ordre,
00:36:35 donc voilà, je trouve qu'il y a un respect de l'autorité,
00:36:38 il y a un respect des forces de l'ordre qui est fabuleux,
00:36:41 à Bruxelles ça s'énerve un petit peu, mais il y a aussi un ras-le-bol qu'il faut comprendre,
00:36:46 le sentiment de ne plus avoir d'issues partout en Europe,
00:36:49 enfin en tout cas dans les grands pays européens.
00:36:52 Oui c'est ça, les agriculteurs sont respectueux, ce ne sont pas des voyous, ce ne sont pas des casseurs,
00:36:57 je ne crois pas qu'on aille à l'affrontement avec les CRS, moi je n'en veux pas de toute façon,
00:37:02 et oui la colère est à Bruxelles,
00:37:05 parce que le problème de tout le monde c'est Bruxelles,
00:37:08 aujourd'hui on est dirigé par des technocrates qui n'ont rien à foutre de nous,
00:37:12 et oui forcément la colère va exploser là-haut,
00:37:16 et bien sûr nous on attend un infléchissement de la politique européenne,
00:37:20 et qu'ils arrêtent leur fute en avant et qu'ils écoutent un peu les petits agriculteurs,
00:37:24 parce que sans ça, comme je le dis depuis tout à l'heure, on aurait vite disparu.
00:37:29 Vous voyez peut-être aussi sur notre écran qu'Abril Atal fera des annonces aux agriculteurs normalement à midi,
00:37:34 et ce sera en direct sur CNews, vous attendez quelque chose de précis ?
00:37:38 Quelque chose de précis, oui, qu'on ait enfin une politique des prix garantis,
00:37:44 parce que je dirais on ne peut plus travailler en sachant le prix de ce qu'on va vendre,
00:37:51 c'est jamais corrélé avec nos coûts de production,
00:37:54 toutes les lois feront qu'augmenter nos coûts de production dans ce pays,
00:37:57 si jamais on nous met un prix en face, comment voulez-vous qu'on tienne ?
00:38:00 Alors on peut nous envoyer des aides de la PAC,
00:38:02 mais les aides de la PAC c'est toujours plus de contraintes, de conneries,
00:38:05 qui nous emmerdent tous les jours,
00:38:06 donc tant qu'il n'y aura pas de politique de prix,
00:38:08 ils pourront justiculer, on s'en sortira pas.
00:38:11 Merci beaucoup Cédric Vialmontagne, merci Hélbert Debovin dans le Cantal,
00:38:15 Nabil Haïtakach, ce désespoir des agriculteurs à un moment donné,
00:38:18 en fait il a fallu qu'ils s'expriment par des blocages,
00:38:20 il a fallu qu'ils s'expriment par des tracteurs qui montent sur Paris,
00:38:24 il a fallu qu'ils s'expriment par les autoroutes bouchées,
00:38:27 par la ville de Lyon encerclée, par Paris où les principaux accès sont bloqués,
00:38:32 sinon vous ne l'entendiez pas au gouvernement, vous n'entendiez pas ce désespoir ?
00:38:36 Non, je ne crois pas que le gouvernement n'entende pas le désespoir,
00:38:39 il faut rappeler que l'agriculture c'est 40 milliards,
00:38:43 c'est ce que ça crée aujourd'hui dans l'économie française,
00:38:45 20 milliards c'est de la subvention aussi bien de l'Union Européenne que de la France.
00:38:50 Donc non, il y a un malaise, il est français, il est aussi européen,
00:38:54 il va falloir y répondre, l'enjeu c'est le prix, c'est vraiment le prix.
00:38:58 Il y a une loi qui avait été passée, on en avait parlé avec cet agriculteur sur le dernier plateau,
00:39:02 il disait qu'Egalim c'était quelque chose de bien,
00:39:05 mais ça n'avait pas été respecté par les distributeurs.
00:39:09 Allez-y, Amélie Robillard, elle dit non, mais elle n'ose pas parler.
00:39:13 Je vais vous parler d'Egalim après.
00:39:15 Je voudrais juste terminer, et l'idée c'est quand même qu'Egalim soit respecté.
00:39:20 Personne ne peut dire qu'Egalim c'était pas bien, l'objectif d'Egalim c'était non, c'est pas assez bien.
00:39:26 Ce que je veux dire c'est que le prix c'est l'enjeu pour les agriculteurs,
00:39:30 ils doivent pouvoir être rémunérés à un prix beaucoup plus juste.
00:39:33 Le Premier ministre l'a annoncé la semaine dernière,
00:39:36 il va falloir multiplier les contrôles et mettre des sanctions pour que ce soit respecté,
00:39:40 enfin, et pour que les agriculteurs puissent vendre à un prix beaucoup plus juste,
00:39:45 qui leur permette de survivre, parce que vous avez raison,
00:39:47 s'ils n'ont pas un prix qui leur permette de survivre, ils vont disparaître.
00:39:51 Et ça, on l'entend, on l'entend vraiment.
00:39:54 Amélie, vous aviez envie de réagir.
00:39:56 Alors, à propos de la loi Egalim, d'abord c'est une loi qui a été négociée avec la FNSEA et l'IGEA principalement,
00:40:02 nous n'avons pas été conviés aux négociations.
00:40:05 Il faut savoir que la loi Egalim ne concerne pas les fruits et légumes.
00:40:09 Déjà, donc voilà, nos pauvres petits producteurs de fruits et légumes
00:40:13 peuvent s'asseoir sur cette loi franco-française,
00:40:15 et en plus, en 2021, le France Coopérative,
00:40:20 donc le président de toutes les coopératives de France,
00:40:22 a mis la loi Egalim au Conseil d'Etat, je ne sais pas si vous êtes au courant,
00:40:26 pour justement annihiler l'action de la loi Egalim sur les coopératives agricoles.
00:40:32 Donc, il dit "J'ai mené un combat contre cette disposition car elle détourne la capacité de fonctionnement des coopératives
00:40:37 et pour protéger le droit de la collectivité des coopératives".
00:40:40 C'est-à-dire que vous avez à peu près 80% des agriculteurs qui travaillent avec des coopératives.
00:40:44 Donc, moi je veux bien, une loi Egalim c'est une obligation en plus de contractualisation,
00:40:48 c'est-à-dire que si je vends mes bêtes au marché au cadran,
00:40:51 la loi Egalim ne rentre pas en compte.
00:40:53 Si je vends un taureau à un copain dans la cour de ma ferme, je suis obligée de faire un contrat.
00:40:58 Parce que c'est en plus une obligation de contractualisation.
00:41:01 Qui dit contractualisation dit la fin de la liberté des marchés.
00:41:04 Sauf que le problème c'est qu'on a une loi franco-française sur un marché mondial.
00:41:08 Et nous, ce qu'on veut mettre en avant, alors bien sûr qu'il y a un article de la loi Egalim
00:41:13 qui doit être respecté pour les ventes justement à perte et les ventes avec trop de promotion.
00:41:17 Effectivement, ça, ça doit être respecté.
00:41:19 Mais d'un autre côté, vous ne pouvez pas vous planquer derrière la loi Egalim
00:41:23 parce que l'Etat fait exactement ça.
00:41:25 Le gouvernement prend ce prétexte de la loi Egalim en disant "C'est pas nous".
00:41:29 C'est la grande distribution qui n'applique pas la loi.
00:41:31 Alors déjà, depuis quand le gouvernement pond des lois et ne les fait pas appliquer ?
00:41:35 Alors ça, c'est la fête au village.
00:41:37 Mais en plus, le gouvernement se planque derrière ça en disant "C'est pas nous".
00:41:42 Alors Bruno Le Maire, en personne, dit "Ah non mais on va mettre tout ce qui est en notre pouvoir pour faire appliquer cette loi Egalim".
00:41:48 "On va faire des contrôles".
00:41:50 Et ça va tout changer. Et moi, au fond de mon étable, ça ne va rien changer à mon quotidien.
00:41:55 Donc au bout d'un moment, ça va bien.
00:41:57 Écoutez les revendications de ceux qui travaillent.
00:42:00 Écoutez les revendications de ceux du terrain.
00:42:02 Quand on vous dit "On demande une année blanche pour avoir un peu d'air au niveau des trésoreries",
00:42:07 on ne demande pas grand-chose.
00:42:08 Quand on dit "On ne veut plus de traités de libre-échange",
00:42:10 arrêtez de nous bassiner en disant que ça va sauver l'agriculture française malgré tout.
00:42:14 Il y a des termes qu'on peut mettre dans les traités de libre-échange qui peuvent protéger notre agriculture.
00:42:19 Quand on vous parle de 0€ de transmission sur les exploitations agricoles parce que c'est notre outil de travail,
00:42:25 ça, ça peut se mettre en place.
00:42:27 Quand on vous parle du GNR, du gasoil non routier,
00:42:29 l'augmentation du gasoil non routier avait été négociée par la FNSEA et les GA l'année dernière.
00:42:36 Une augmentation sur plusieurs années pour pouvoir nous refiler l'eau biocarburant
00:42:41 qui est fabriquée par M. Rousseau, président de la FNSEA.
00:42:44 Donc au bout d'un moment, il faut arrêter de nous prendre pour des débiles.
00:42:47 On est revenu à la situation initiale, c'est-à-dire que malgré tout,
00:42:51 on paie encore le GNR cher par rapport à ce qu'on peut nous sortir de notre exploitation.
00:42:56 Donc on demande le GNR entièrement détaxé parce que c'est notre outil aussi de travail,
00:43:01 écouter les revendications du terrain.
00:43:03 On va voir si Gabriel Attal vous a entendu, puisqu'il voulait dire qu'on l'a appris il y a quelques instants.
00:43:07 Il fera une conférence de presse à midi où il devrait faire de nouvelles annonces.
00:43:10 Vous la vivrez bien évidemment sur CNews.
00:43:12 On va voir si cette fois, il vous a entendu.
00:43:15 Parce qu'honnêtement, si cette fois, les annonces ne sont pas à la hauteur de ce que vous attendez,
00:43:18 moi je suis assez pessimiste sur la suite.
00:43:20 Parce que Gabriel Attal, il ne vient pas faire une conférence de presse pour rien.
00:43:24 Donc voilà, on espère...
00:43:25 Ça sera sans violence, mais on ne lâchera pas l'affaire.
00:43:27 C'est marche ou crève.
00:43:28 Donc ça sera sans violence, mais on ne lâchera pas.
00:43:30 Alors on va aller sur l'autoroute A6, et je vous donne la parole dans un instant, Alexandra.
00:43:33 On va aller sur l'autoroute A6, rejoindre Antoine et Stève, qui est sur place.
00:43:38 L'autoroute A6, alors on est de retour en France, après les images de Bruxelles que vous suivez depuis tout à l'heure.
00:43:42 Antoine, quelle est la situation sur l'autoroute A6 ?
00:43:45 Eh bien, deux jours maintenant de blocage sur cette autoroute A6.
00:43:51 Vous le voyez, 150 tracteurs, toujours mobilisés ici.
00:43:55 Ils viennent de partout en France, principalement autour des jeunes agriculteurs et de la FNSEA.
00:43:59 De l'autre côté, tout au fond de l'image là-bas, il y a un dispositif de force de l'ordre assez important,
00:44:04 avec un escadron de gendarmerie et deux véhicules blindés de gendarmerie.
00:44:08 Et puis derrière moi, regardez, je vais vous montrer ce petit village d'irréductibles, c'est comme ça qu'il s'appelle.
00:44:13 Ici, les agriculteurs que vous voyez à l'image, ils ont monté un véritable village avec de l'approvisionnement quotidien,
00:44:19 de nourriture, de boissons, tout ce qu'il faut.
00:44:21 Alors, il y a quelques jours, ils nous disaient que leur objectif c'était d'aller jusqu'à Rungis, à 6 km d'ici,
00:44:27 voire jusqu'à Paris, pour certains d'entre eux qui voulaient aller devant l'Assemblée nationale.
00:44:31 Mais c'est vrai que cette pénétration à l'intérieur de Rungis hier, de leurs collègues de la coordination rurale,
00:44:37 semble les avoir un petit peu refroidis.
00:44:39 C'est pour ça qu'aujourd'hui, ils sont plutôt dans un esprit de rester ici sur l'autoroute A6,
00:44:44 continuer à bloquer, continuer à mettre la pression sur le gouvernement.
00:44:48 C'est ce qu'ils nous disent.
00:44:49 Vous voyez, ils sont en train de s'exprimer en ce moment sur cette petite estrade qui a été montée exprès pour l'occasion.
00:44:54 Le président de la FRSEA, la Fédération régionale des agriculteurs ici en Ile-de-France,
00:44:59 est en train de s'exprimer pour expliquer les négociations en cours avec le gouvernement.
00:45:04 Ils sont en train de faire un point sur les différentes revendications.
00:45:07 On parle notamment des marchés internationaux, vous savez, ce fameux deal sur le Mercosur.
00:45:12 C'est au cœur des revendications, en tout cas des agriculteurs qui se trouvent avec moi ici.
00:45:16 Merci beaucoup Antoine et Steve.
00:45:17 Je pense que tous ces agriculteurs sont en train d'apprendre également que Gabriel Attal va parler à midi,
00:45:23 puisque l'information n'a que quelques instants.
00:45:25 Donc ils vont l'apprendre et ils vont pouvoir commenter et suivre ça en direct sur ces news.
00:45:30 Alexandre Arnicoli, qu'en est-ce sur ces images en direct de la CIS, pendant que vous vouliez réagir à ce qui était dit ?
00:45:36 Oui, oui, je voulais réagir par rapport à... Effectivement, je vais répéter ce que je disais tout à l'heure,
00:45:40 mais sur l'attaque sur le GNR, on a vu un gouvernement qui est revenu dessus,
00:45:44 alors que pendant des mois, même quand les agriculteurs renversaient les panneaux, par exemple,
00:45:47 et montraient un ras-le-bol et un mécontentement avec une aggravation de leur situation,
00:45:51 ils n'étaient pas entendus et enfin, le gouvernement, j'espère qu'il va aller jusqu'au bout, est revenu dessus.
00:45:57 Donc on était les seuls jusqu'à là à le dire sur la loi EGalim.
00:46:00 Effectivement, elle n'est pas complète, mais même sur l'application, c'était dit.
00:46:03 Quand on voit que d'un seul coup, on dit "il y a trois industriels qui ne respectent pas,
00:46:07 donc on va les sanctionner, on va mettre en place des amendes contre ceux qui ne respectent pas la loi EGalim",
00:46:12 ça veut dire que vous le saviez et vous laissiez faire.
00:46:14 Et c'est ça qui est scandaleux.
00:46:15 C'est-à-dire que quand les agriculteurs manifestaient par rapport à ça,
00:46:18 ça ne vous dérangeait pas tant qu'il n'y avait pas justement ces blocages-là.
00:46:22 Mais les agriculteurs, ce qu'ils demandent encore une fois, de manière beaucoup plus large,
00:46:25 quand on parle, le GNR c'était soi-disant pour des questions écologiques,
00:46:28 quand on parle d'écologie, comment vous pouvez considérer que c'est écologique
00:46:32 d'aller chercher des produits à l'autre bout du monde alors que 50% des émissions de gaz à effet de serre de notre pays,
00:46:36 ce sont justement les importations, comment il peut y avoir une cohérence ?
00:46:39 Alors moi, ma question, elle est simple.
00:46:41 Est-ce que vous allez revenir justement avec un moratoire pour stopper ces accords de libre-échange ?
00:46:45 Est-ce que vous allez revenir sur la politique et la stratégie de la ferme à la fourchette,
00:46:49 qui va entraîner une réduction de notre production et qui va encore pénaliser notre agriculture dans ce marché mondial ?
00:46:53 Est-ce que vous allez renoncer par exemple à la planification écologique qui prévoit 25% de bio en 2030
00:47:00 alors qu'aujourd'hui le marché il a 6% de bio ?
00:47:02 Il faut du bio.
00:47:03 C'est très bien, le bio ça correspond à marché.
00:47:05 Mais ça entraîne, il y a 50% de rendement en moins, ça entraîne une augmentation des coûts par exemple
00:47:10 et ça culpabilise les autres agriculteurs qui ont fait d'énormes progrès sur la...
00:47:15 Les agriculteurs ça leur coûte de l'argent, vous savez les phytos par exemple,
00:47:19 surtout avec les taxes que vous mettez en place.
00:47:21 Donc ils essaient évidemment de réduire et c'est ce qu'ils font avec des moyens modernes,
00:47:25 avec les GPS par exemple, avec des choses pour réduire la consommation de phytosanitaires.
00:47:29 Les français sont exemplaires là-dessus, mais vous continuez à les criminaliser.
00:47:32 Alors est-ce que vous allez revenir sur tout ça ?
00:47:34 Est-ce que vous allez faire pression au sein du Parlement européen, c'est qu'Emmanuel Macron va y être,
00:47:38 au-delà de dire "oui on soutient et j'ai une larme et j'approuve"
00:47:42 quand on est tous choqués évidemment et tous heurtés par votre détresse madame
00:47:46 mais quand on va voir des agriculteurs, on sait tout ce qu'on ressent.
00:47:48 Mais c'est votre responsabilité, alors que plutôt que d'essayer d'approuver comme ça,
00:47:52 est-ce que sur tout ce que je viens de dire, tout ce qui fait qu'aujourd'hui nos agriculteurs sont dans une grande souffrance,
00:47:56 vous allez revenir dessus ? Et une dernière question.
00:47:58 Je voyais l'éleveur bovin tout à l'heure, l'éleveur bovin, par exemple même sur la commande publique,
00:48:03 il y a deux tiers de la consommation de boeuf aujourd'hui dans les cantines qui sont de l'importation de boeuf.
00:48:09 Pour soutenir ces filières-là, est-ce que vous allez obliger que la commande publique soit au moins,
00:48:13 c'est aussi écolo, c'est du local, que ce soit de la production française ?
00:48:18 Je pense que c'est Gabriel Attal qui répondra à tout ça, parce que je ne pense pas que Nabil Ettaqach
00:48:22 peut répondre à toutes ces questions qui sont des questions de fond,
00:48:25 mais il parlera à Gabriel Attal par la midi donc on va l'entendre.
00:48:29 - Attendez, moi je voudrais quand même vous montrer une séquence, parce que j'ai vu ça sur internet ce matin
00:48:34 et je trouve que c'est assez symptomatique, c'est une vidéo dans laquelle des apiculteurs sont allés dans une grande surface,
00:48:41 dans les rayons d'une grande surface, vous l'avez peut-être vu, et ils sont allés voir d'où venaient les miels qui étaient vendus.
00:48:47 Et vous allez voir, on a le tour du monde alors que les apiculteurs en France ont du mal à vivre,
00:48:51 ont du mal à boucler leur fin de mois, regardez cette vidéo, elle est assez symptomatique au fond,
00:48:56 c'est un exemple, c'est le miel, mais ça se passe comme ça.
00:48:59 - Donc on est dans le rayon du miel, vous pouvez constater qu'il ne reste plus grand chose dans le rayonnage,
00:49:04 voilà, on a vidé tout ce qui était hors France, vous pouvez constater les caddies sont pleins, c'est du miel d'ailleurs,
00:49:13 et on va vous citer toutes les origines, donc moi j'ai un miel ukraine.
00:49:17 - Un espagne.
00:49:20 - Miel de montagne du Brésil.
00:49:22 - Moi de la Moldavie.
00:49:23 - L'Ukraine, le Mexique, Bulgarie.
00:49:25 - Argentine, Cuba, Roumanie, Bulgarie.
00:49:27 - Vietnam, Argentine.
00:49:29 - Ukraine.
00:49:30 - Bulgarie, Roumanie.
00:49:32 - Bio, Roumanie, Mexique.
00:49:34 - Ukraine, Bulgarie, Hongrie, Espagne.
00:49:37 - 100% Roumanie, et bio du monde entier.
00:49:40 - Voilà, donc les consommateurs, il est temps que vous exigiez du miel français,
00:49:45 parce qu'aujourd'hui les apiculteurs français défendus par la FNSEO et DGA n'arrivent pas à vendre leur miel,
00:49:51 c'est inadmissible, et on n'a pas les mêmes prix de revient en termes de compétitivité,
00:49:55 il est très très compliqué de pouvoir lutter.
00:49:58 - Non mais on fait venir du miel du Vietnam, enfin on est chez les dingues,
00:50:02 excusez-moi, Ukraine, Espagne, Moldavie, Bulgarie, Brésil, Argentine, Roumanie, Hongrie,
00:50:09 Amélie Robillard, c'est surréaliste quand même cette situation.
00:50:12 - C'est surréaliste mais c'est ce qu'on vit tous les jours,
00:50:14 enfin je vais vous donner un autre exemple que je connais bien,
00:50:17 on est allé vendre des noix à Paris sur le parvis de la gare Saint-Lazare l'an dernier,
00:50:22 parce que la Corrèze est productrice de noix,
00:50:25 et évidemment il y a des petits producteurs qui se plaignaient de ne pas pouvoir vendre leur production,
00:50:30 il faut savoir que bon en diversification ça représente quand même une part de la trésorerie,
00:50:35 et il y en a même qui sont installés uniquement en noix, donc vous imaginez,
00:50:38 donc en fait ce qui se passait c'est qu'ils n'arrivaient plus à vendre leur production locale,
00:50:42 parce qu'il y avait le marché qui était inondé par des noix du Chili et de Californie,
00:50:47 donc en fait on vous vendait en Corrèze où il y a une production locale des noix qui venaient du Chili et de Californie,
00:50:55 à tel point que le coût de revient de vente de noix est passé de 3 euros le kilo à 50 centimes,
00:51:01 puis plus rien du tout les gars, brûlez les noix !
00:51:04 Donc on est allé alerter le gouvernement, zéro, voilà, ça continue d'arriver sur le marché,
00:51:10 on est content d'avoir été entendu,
00:51:12 ce qui se passe c'est que vous avez des pays comme ça, hors Union Européenne,
00:51:17 qui inondent une production avec des petits producteurs locaux qui meurent en France,
00:51:22 donc après ils ont le monopole du marché et après ils font ce qu'ils veulent,
00:51:25 et c'est ce qui est arrivé avec la moutarde,
00:51:27 pourquoi on a eu une pénurie de moutarde ?
00:51:29 Parce que le Canada a inondé le marché de la moutarde en France,
00:51:32 les petits producteurs qui n'étaient plus compétitifs ont arrêté parce qu'ils ne vivaient pas de leur production,
00:51:37 et il y a eu une grosse sécheresse au Canada,
00:51:39 et bien plus de moutarde, sauf que le consommateur se réveille en se disant
00:51:42 "ah mince, alors il n'y a plus de moutarde, comment ça se fait ?"
00:51:44 Bah oui, parce qu'on aurait consommé français, on aurait de la moutarde.
00:51:47 - Mais en fait je crois que pour bien expliquer ça,
00:51:49 et je trouve que l'exemple du miel est très bien, c'est très bien ce qu'ils ont fait là,
00:51:51 parce qu'au moins on comprend bien, vous nous donnez l'exemple de la moutarde, c'est très clair aussi,
00:51:54 mais là le miel, en général, quand on entend ces histoires, on se dit qu'on est chez les dingues !
00:51:58 C'est d'ailleurs qu'en France ils n'arrivent pas à vendre leur production de miel,
00:52:01 on va chercher du miel au Vietnam, au Brésil, en Argentine,
00:52:04 et en plus, alors au niveau écolo, je vous raconte pas,
00:52:06 parce que le miel, il faut le faire venir, il n'arrive pas par des tuyaux sous la mer,
00:52:10 c'est pas du pétrole, donc il faut le faire venir,
00:52:12 il y a les avions, il y a le transport, mais ça choque personne, tout le monde trouve ça très bien.
00:52:17 - Je pense que la situation est relativement grave, alors pourquoi ?
00:52:21 Je ramène ça en 1940, ou 39,
00:52:24 la France, il y avait une stratégie, emmenée par le général Gamelin,
00:52:30 mais personne n'écoutait, c'est-à-dire que le gouvernement n'écoutait pas les autres,
00:52:34 De Gaulle par exemple, et on s'est pris une avoinée considérable en 40.
00:52:39 Il faut écouter, alors je pense que nous avons des gouvernants depuis maintenant un certain nombre d'années
00:52:43 qui n'écoutent pas, ils n'ont pas écouté sur l'immigration,
00:52:46 ils n'écoutent pas sur nos paysans, ils n'ont pas écouté sur l'industrie, etc.
00:52:50 Tant et si bien qu'on a l'impression que là aussi, le pays réel va, cas un cas, vaille que vaille,
00:52:58 et le pays, j'allais dire, des dirigeants, est complètement hors...
00:53:04 - En réalité, hors sol, de toute façon, c'est ce que je dis souvent ici,
00:53:10 on a l'impression que... en fait c'est hors sol,
00:53:12 mais comment vous voulez que ces gens-là qu'on voit à l'image, ces apiculteurs,
00:53:16 comment vous voulez qu'ils acceptent la situation ?
00:53:19 C'est inacceptable, on se dit "la France ne nous protège pas, la France ne les protège pas".
00:53:23 Des fois quand on prononce ce mot "protectionnisme", on dit "oh là là, oui mais il faut pas"...
00:53:28 Oui, il faut, à un moment donné, il faut, si on veut que nos agriculteurs survivent.
00:53:32 - C'est une question de souveraineté, vous l'avez dit,
00:53:34 on l'a vu à travers les problèmes de médicaments, par exemple, dans certaines périodes.
00:53:38 Encore un moment, on est dépendant d'autres pays producteurs,
00:53:41 et si on diminue la production en France, et qu'on n'est plus capable de produire suffisamment
00:53:47 pour nourrir les Français, on se retrouve dépendant d'autres pays,
00:53:50 on peut se retrouver face à des pénuries alimentaires.
00:53:53 Il faut comprendre que ça doit être un secteur clé, l'agriculture.
00:53:56 L'agriculture, c'est ce qui a dessiné la France, les paysages,
00:53:59 et nourrir le peuple français, ça doit être la priorité des priorités,
00:54:02 et il faut sortir l'agriculture de tous ces accords qui font qu'on en est là,
00:54:05 qu'on est dépendant d'autres pays, et qu'on fait crever nos agriculteurs.
00:54:08 - On a déjà perdu notre industrie, on va encore perdre notre agriculture.
00:54:10 - On a la prévalence commerciale de notre histoire.
00:54:12 - Vite, parce qu'on doit faire la pause.
00:54:14 - Moi j'ai une question à vous poser, je suis complètement d'accord,
00:54:16 vous avez des miel qui vient de partout, etc.
00:54:18 Mais vous savez qu'à l'étranger, vous avez aussi des produits français
00:54:21 dans les réseaux, et on le faisait très bien avant.
00:54:24 Mais alors comment vous pouvez accepter que,
00:54:27 qu'est-ce que vous dites aux producteurs français qui vendent à l'étranger,
00:54:30 vous leur dites quoi ? - On va pas interdire devant l'étranger.
00:54:33 - Mais vous savez qu'on commerce sans accord de libre-échange,
00:54:36 vous savez que ça existe en fait, qu'on commerce avec plein de pays.
00:54:39 - Mais vous vous racontez n'importe quoi.
00:54:41 - Pourquoi avant ces accords de libre-échange,
00:54:43 ces deuxièmes pays exportateurs, répondez à cette question ?
00:54:45 Pourquoi notre balance commerciale est de moins en moins bonne ?
00:54:47 - Parce qu'on a l'impression qu'à l'époque, dans les années 80,
00:54:49 le libre-échange a profité à nos agriculteurs, et c'était très bien.
00:54:52 Aujourd'hui, sans ces accords de libre-échange que vous avez...
00:54:54 - Mais là, juste, excusez-moi, vous les avez entendus sur le miel ?
00:54:59 Vous les avez entendus sur le miel ?
00:55:02 Sur le miel, puisqu'on en parle ?
00:55:04 Ils vous disent "on n'arrive pas à vendre notre production, on n'arrive pas à la vendre".
00:55:07 - D'accord, ça je l'ai entendu.
00:55:09 Ce que je vous dis, qu'est-ce que vous dites aux agriculteurs
00:55:12 qui vendent, qui ont des réseaux...
00:55:14 - Mais qui continuent !
00:55:16 - Non, à l'étranger, c'est pas possible.
00:55:18 - Mais vous pensez qu'on vendait pas du Bordeaux avant ?
00:55:20 - Ce n'est pas possible. Vous savez que si on arrête, par exemple,
00:55:23 si on arrête ça, les taxes et les douanes,
00:55:26 les tarifs douaniers de nos produits seront fortement impactés.
00:55:30 - Vous savez, par exemple, le Canada l'a fait. On a signé un droit, le CETA par exemple.
00:55:33 Le Canada, pour protéger leur filière sucrière, parce qu'ils produisent beaucoup avec la betterave, par exemple,
00:55:37 alors on avait un accord, ils sont revenus là-dessus,
00:55:39 ils ont remis des droits de douane juste sur le sucre,
00:55:41 et nous, on n'a pas fait la même chose, par exemple, sur leurs bovins.
00:55:43 Vous voyez, c'est toute l'incohérence, eux, ne protègent pas nous.
00:55:46 - On va faire une pause. On va laisser passer le miel et les abeilles,
00:55:50 référence à un vieux feuilleton d'Ave Production que vous ne devez pas connaître, Alexander,
00:55:53 vous êtes trop jeune pour ça.
00:55:55 Petite image de Bruxelles, juste avant de faire la pause,
00:55:57 image en direct de la situation à Bruxelles, avec cet incendie qui a été allumé.
00:56:01 On est à côté du Parlement européen, on va continuer à suivre ce qui se passe là-bas.
00:56:06 Également, Gabriel Attal, donc ses annonces aux agriculteurs,
00:56:09 à midi, en direct, sur CNews. On fait une pause.
00:56:12 - On va continuer, on se retrouve dans un instant. A tout de suite.
00:56:15 - Gabriel Attal tiendra une conférence de presse à midi, depuis Matignon.
00:56:24 Le Premier ministre tentera à nouveau de répondre à la colère des agriculteurs
00:56:27 qui continuent de manifester et de bloquer des routes.
00:56:30 Les ministres de l'économie, de l'agriculture et de la transition écologique seront également avec lui.
00:56:35 Prise de parole à suivre en direct sur CNews.
00:56:38 La garde à vue des 79 agriculteurs interpellés hier à Rungis a été levée.
00:56:42 La vice-présidente de la coordination rurale 47, Karine Duc, est sortie du commissariat de Maison-Alfort.
00:56:47 Selon elle, le gouvernement répond à la colère des agriculteurs par des interpellations et des gardes à vue,
00:56:52 ce qui est, je cite, "très grave".
00:56:54 Et puis, plus de 8000 manifestants et 5000 engins agricoles recensés dans toute la France
00:56:58 par les forces de l'ordre à Lyon.
00:57:00 Les agriculteurs bloquent actuellement toutes les autoroutes qui entourent la ville.
00:57:03 Même chose à Nîmes, Grenoble ou encore Nantes.
00:57:05 Et concernant l'île de France, 8 points de blocage sont toujours actifs sur les autoroutes autour de Paris.
00:57:11 11h36 sur CNews. Merci de nous retrouver en direct avec ces images de Bruxelles.
00:57:19 Amélie Rubière, pendant la pause, vous aviez envie de préciser certaines choses par rapport à ce qui a été dit par Nabil Haïtakaj.
00:57:25 Donc faites-les à l'antenne, c'est mieux.
00:57:27 Oui, je disais, on ne peut pas culpabiliser les éleveurs et les producteurs en disant "vous êtes bien contents d'exporter vos produits".
00:57:33 Je donnais l'exemple de l'agneau. Avec le traité de Nouvelle-Zélande, on importe de l'agneau de l'autre bout de la planète.
00:57:40 On est déficitaire en production en France au niveau des agneaux.
00:57:43 Pourquoi on n'installe pas nos jeunes pour produire de l'agneau français, le vendre localement ?
00:57:48 C'est vertueux, c'est écologique, au lieu de le faire venir de Nouvelle-Zélande.
00:57:53 Donc moi je ne comprends pas. Et qu'on arrête de nous culpabiliser au bout d'un moment, ça va bien.
00:57:57 Mais vous vous approuvez après avoir signé l'accord sur Nouvelle-Zélande, je ne comprends pas.
00:58:00 Ce que je vous dis depuis tout à l'heure, il faille que la production française soit vendue dans des circuits courts,
00:58:08 que la commande publique prenne sa part. Quand je dis la commande publique, ce sont les cantines, les épargnes.
00:58:13 Vous savez très bien que depuis Egalim, c'est ce que le gouvernement essaie de faire.
00:58:18 Mais ça ne se change pas comme ça, on ne change pas des équilibres en 10 ans. Ce n'est pas possible.
00:58:22 Ça fait 40 ans, 50 ans qu'il y a des traités de libre-échange, on ne les change pas comme ça.
00:58:27 Vous arrivez avec vos solutions toutes faciles.
00:58:31 Attendez madame, je vous ai laissé parler. Je ne peux pas parler en stéréo.
00:58:34 Je ne peux pas parler en stéréo, ce n'est pas possible.
00:58:37 Vous venez avec des recettes, on a l'impression que vous allez nous inhiber.
00:58:42 Vous avez refusé notre amendement, vous disiez que ce n'était pas possible.
00:58:44 Une augmentation de 2,85 centimes par an, c'était très bien.
00:58:46 Vous disiez que vous dites n'importe quoi quand vous reveniez dessus.
00:58:48 Les agriculteurs sont dans la rue, Gabriel Attal dit "ah oui finalement il faut revenir dessus".
00:58:52 Donc continuez à nous écouter, allez plus loin.
00:58:54 Sur la loi Gallimont, vous disiez qu'il faut que ça soit respecté, vous avez commencé à le respecter.
00:58:57 Continuez sur le reste monsieur. J'espère que Gabriel Attal ira dans le même sens.
00:59:01 Madame parlait de la reprise par exemple.
00:59:03 Nous on demande qu'il n'y ait plus de droits de succession pour les transmissions justement par exemple.
00:59:07 En garantissant que les enfants ensuite gardent les exploitations pendant 10 ans.
00:59:12 Est-ce que vous allez aller à ce sens là ?
00:59:14 Parce que quand vous avez un million d'exploitations...
00:59:16 C'est dans le débat, on est les seuls à le proposer.
00:59:18 Quand vous avez un million d'exploitations qui ont disparu, les reprises, les agriculteurs se disent
00:59:23 "je ne vais pas reprendre parce qu'il y a des taxes et parce que je ne vais pas en vivre".
00:59:26 Non, non, non.
00:59:28 On va donner la parole aux agriculteurs. On est avec Olivier Morin qui est éleveur en Valais d'Aspe.
00:59:35 Bonjour Olivier, merci d'être avec nous. Qu'est-ce que vous faites précisément ?
00:59:39 Je suis éleveur de Bruby-les-Tiers et de Port-Noir.
00:59:44 Je suis sur un système transhumain, on fait du pastoralisme.
00:59:48 Je suis dans le créneau que tout le monde prône.
00:59:53 On parle beaucoup comme une des solutions ultimes qui est le circuit court et la vente directe.
01:00:00 Aujourd'hui, quel est le plus gros problème que vous rencontrez au quotidien ?
01:00:04 Aujourd'hui, on a deux gros problèmes.
01:00:07 On a un premier problème qui est la maîtrise des charges.
01:00:10 Puisque aujourd'hui, on parle beaucoup de prix des produits, de concurrence des loyales, etc.
01:00:18 Mais aujourd'hui, on a un gros souci sur les charges.
01:00:21 Et ça, ça impacte énormément.
01:00:24 Je vous donne un exemple dont on a peu parlé.
01:00:27 Le matériel agricole, et on en voit aujourd'hui actuellement défiler, un tracteur, son prix a doublé en même pas dix ans.
01:00:35 Ça c'est un autre exemple pour des éleveurs de montagne comme nous,
01:00:40 qui sont sur des petites exploitations de 30 à 40 hectares, qui sont en pente,
01:00:44 où on ne peut pas faire de culture, on doit acheter,
01:00:47 puisque malgré la proximité de la montagne et la pratique de la transhumance, on n'est pas autonome.
01:00:52 L'éleveur, l'année dernière, lorsqu'il a dû acheter son maïs ou son tourteau pour compléter ses animaux,
01:00:59 il a dû le payer au prix fort, qui a été fixé à Chicago sur des cours mondiaux.
01:01:04 Donc là, l'éleveur n'était pas content, et le céréalier n'était pas content.
01:01:09 Cette année, le cours s'est effondré, le céréalier n'est pas content,
01:01:15 et l'éleveur n'est pas non plus super content, parce que finalement, le prix qu'il a payé l'année dernière n'a pas beaucoup baissé non plus.
01:01:22 Donc on est dans un problème qui est très complexe, un mal qui est très profond.
01:01:27 J'ai écouté vos débats par rapport aux questions de libre-échange.
01:01:33 Ma collègue, juste avant moi, en a parlé.
01:01:35 C'est vrai que notre filière a été la première à impacter depuis les années 80 par les accords de libre-échange
01:01:40 et les traités d'importation vers la Nouvelle-Zélande.
01:01:44 Mais effectivement, aujourd'hui, il y a des productions.
01:01:47 Nous, par exemple, sur l'agneau de lait, beaucoup d'agneaux, quasiment l'intégralité, sont exportés juste à l'autre côté de la frontière.
01:01:54 Et vice-versa, puisqu'il y a aussi des produits type fourrage, etc., qui arrivent d'Espagne.
01:02:00 Olivier Véran, vous voyez, pendant que vous parlez, ces images, de ce qui se passe à Bruxelles en ce moment,
01:02:05 avec vos collègues agriculteurs qui sont là-bas pour faire pression, vous attendez vraiment quelque chose de cette journée ?
01:02:10 On dit beaucoup que c'est une journée clé qui va se prendre des décisions importantes à Bruxelles.
01:02:14 Vous attendez quelque chose de concret ?
01:02:17 Ce qui se passe depuis quelques jours, on ne peut pas dire qu'il y ait un jour qui soit plus clé que l'autre.
01:02:23 Je pense qu'il y a un début de quelque chose. Et à mon avis, il y aura un après.
01:02:28 On le voit sur le terrain, dans les échanges qu'il peut y avoir entre les éleveurs.
01:02:33 Tout le monde est unanime sur le fait de dire qu'on n'attend pas grand-chose.
01:02:39 Ça fait des années que ça dure, ça fait des décennies que ça dure.
01:02:43 Et aujourd'hui, ce n'est pas à coup de millions qu'on va régler les problèmes.
01:02:48 On voit bien qu'aujourd'hui, une bonne partie, une grosse partie des aides qui sont allouées aux agriculteurs,
01:02:55 finalement, sont captées par d'autres. Et notamment par l'agro-industrie.
01:03:01 Je pense notamment à ce que j'évoquais au début sur le prix du matériel agricole.
01:03:08 Donc aujourd'hui, non.
01:03:11 Mais je pense que le fait que les médias relèvent et relatent, il y a énormément de débats,
01:03:18 il y a énormément de choses qui en sortent. Je pense qu'il y aura une suite à ça.
01:03:22 Du moins, je l'espère.
01:03:23 – Et est-ce que vous faites partie de ces éleveurs, de ces agriculteurs,
01:03:26 que moi je rencontre depuis une semaine maintenant.
01:03:29 Et beaucoup me disent la même chose, ils me disent "on ne veut pas de prime, on ne veut pas d'aide,
01:03:33 on veut juste vivre de notre travail et on veut vivre décemment de ce travail".
01:03:37 Une prime, ok, c'est bien sur le moment, mais ce n'est pas ça.
01:03:40 Nous on veut juste que notre travail soit payé le juste prix.
01:03:43 Vous êtes également dans cette démarche ?
01:03:45 – Pas tout à fait, parce qu'il faut aussi être conscient qu'on a des aides.
01:03:53 Il y a des systèmes agricoles qui sont complexes et qui ont ce qu'on appelle des handicaps.
01:03:59 Donc moi, en tant qu'éleveur de montagne, ça serait malvenu, je dirais,
01:04:05 de critiquer le système qui consiste à aider les exploitations qui sont un peu plus en difficulté
01:04:12 parce qu'il y a un handicap naturel.
01:04:15 Après, il faut faire la part des choses entre ce qui est perfuser une exploitation
01:04:23 et ce qui est aider à avoir un développement d'entreprises et d'une exploitation agricole
01:04:29 qui produit et qui peut se permettre d'embaucher de la main d'œuvre
01:04:35 et d'avoir vraiment un rôle d'entreprise, c'est-à-dire une activité économique qui est viable.
01:04:42 Donc oui, on a envie de vendre nos produits à leur juste prix, ça c'est une vérité.
01:04:50 C'est ce que nous, par exemple, dans nos systèmes en circuit court, on essaye de faire.
01:04:54 Mais il ne faut pas rêver, aujourd'hui, il y a des problèmes à tous les niveaux de la production,
01:05:01 depuis l'élevage jusqu'à la distribution.
01:05:04 Juste un dernier exemple, sans être très long, vous savez aujourd'hui la question des abattoirs.
01:05:09 Les abattoirs, par endroits, ont quasiment doublé les prix
01:05:13 et aujourd'hui, ils sont toujours dans une situation de faillite.
01:05:15 Donc c'est qu'il y a vraiment un problème très très très profond.
01:05:19 Merci beaucoup Olivier Morin, éleveur dans le Béarn, merci d'avoir été avec nous.
01:05:24 On continue les équipes de CNUS sur le terrain, on part maintenant rejoindre Anisabelle Thollé
01:05:29 qui est avec Laurent Scellarié qui est sur l'autoroute A1 visiblement. C'est bien ça Anisabelle ?
01:05:34 Absolument Jean-Marc, nous sommes sur l'autoroute A1 où il y a environ 400 agriculteurs,
01:05:41 plus de 300 tracteurs qui vont encore arriver en renfort.
01:05:45 Ici nous sommes à seulement 1 km des pistes de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle
01:05:49 et un peu plus haut, il y a deux blindés de gendarmerie.
01:05:53 Mais bon, les gendarmes et les policiers à l'arrière sont en calots, ils ne sont pas casqués.
01:05:57 L'ambiance est bonne, enfin ici je suis avec Guillaume Chartier qui est administrateur de la FDSEA.
01:06:02 Monsieur, vous êtes ici présent sur ce barrage précisément depuis lundi.
01:06:06 Qu'est-ce que vous attendez aujourd'hui particulièrement avec Emmanuel Macron qui se trouve à Bruxelles ?
01:06:12 On attend aujourd'hui des annonces qui vont dans le sens de nos revendications depuis des années
01:06:18 et depuis lundi où on ne cesse d'expliquer que l'on veut revenir sur une agriculture,
01:06:24 du bon sens paysan, avoir des moyens de production, être dans la norme européenne
01:06:29 et pas au-delà de la norme européenne.
01:06:31 Et il y a un tas de sujets qui ont été discutés, qui sont en train d'être travaillés.
01:06:35 On espère avoir des annonces qui aillent dans le bon sens
01:06:38 et on s'en référera aux annonces de nos deux présidents au niveau de JIA et de la FNSEA.
01:06:45 On a tellement de revendications qui sont diverses parce que toutes les filières sont concernées,
01:06:51 tous les territoires sont concernés.
01:06:53 Ici, je ne sais pas si les avancées sont suffisantes, elles le seront peut-être pour moi,
01:06:58 mais là on n'est pas pour défendre un individu, on est là pour défendre du collectif,
01:07:03 le monde agricole, les agriculteurs, les agriculteurs.
01:07:06 Et vous-même d'ailleurs, vous êtes directement impliqué puisque vous êtes exploitant.
01:07:11 On précise que c'est votre femme qui dirige l'exploitation pendant que vous êtes sur le terrain.
01:07:16 Et donc comment ça se passe dans votre exploitation ?
01:07:19 Qu'est-ce qui pourrait changer concrètement pour vous si des mesures étaient prises ce matin à Bruxelles ?
01:07:26 Tout à fait. J'ai mon salarié et ma femme aussi qui travaillent sur l'exploitation avec moi.
01:07:30 Ce qui me permet d'être là, serein et disponible aujourd'hui pour défendre la cause de tous.
01:07:36 Ce qu'il nous faudrait... Est-ce qu'il y a 140 points ?
01:07:41 Alors le principal ou les deux premiers ?
01:07:45 Mais je ne peux pas vous répondre, je vous ai dit que ça serait nos présidents qui décideront.
01:07:49 Ils sont dans la négo. Moi ici, je suis paysan sur le terrain, je leur apporte mon soutien comme tous les autres.
01:07:56 On est 300, 400, 500 selon les heures, les mouvements, les rotations et autres.
01:08:00 Il y a près de 300 tracteurs qui sont là. Un bloqué, jamais vu. Paris, comme ça, à 30 km.
01:08:06 On est bien loin, on n'est pas là pour embêter les gens, pour les empêcher de travailler.
01:08:09 On revendique un droit à travailler.
01:08:11 Donc tout ce qu'on veut nous, c'est que la population soit avec nous, continue d'être avec nous.
01:08:16 Et puis on va trouver des solutions.
01:08:18 La solution pour le climat, pour la biodiversité, pour les bioressources, les biomatériaux, la biochimie.
01:08:25 La chimie verte, l'alimentation.
01:08:28 C'est la photosynthèse, c'est le vivant, qu'il soit animal ou végétal.
01:08:31 C'est nous qui travaillons avec au quotidien.
01:08:34 Je vous remercie. On va aller se tourner vers un stand là-bas, Jean-Marc.
01:08:38 Où vous allez voir que c'est l'heure du déjeuner ici et que l'ambiance est plutôt bon enfant.
01:08:43 Et que ce sont ces messieurs qui préparent le déjeuner, puisqu'ils épluchent les pommes de terre.
01:08:50 En vue du déjeuner qui va avoir lieu d'ici une petite demi-heure, Jean-Marc.
01:08:54 Je suis certain que vous serez invité.
01:08:56 Merci beaucoup, Elisabeth Tollé, d'avoir été avec nous avec les images de Laurence et Laria à midi.
01:09:00 Je vous le rappelle, Gabriel Attal va faire des annonces.
01:09:03 Amélie Robillard, est-ce qu'il n'y a pas quand même, malgré tout,
01:09:06 alors on a beaucoup vanté la qualité du mouvement paysan qui a lieu en ce moment.
01:09:11 Et paysan, ce n'est pas une insulte. Vraiment. Au contraire, il faut respecter ce mot-là.
01:09:15 Mais est-ce qu'il n'y a pas un problème syndical également ?
01:09:18 Parce qu'on a l'impression également qu'il y a une guerre entre vos deux gros syndicats.
01:09:22 Et c'est vrai que d'un côté avec la coordination rurale, de l'autre avec la FNSEA, vous n'êtes pas du tout sur la même ligne.
01:09:28 Alors, c'est vrai que cette crise, moi je l'ai toujours dit, c'est une crise économique.
01:09:33 C'est une crise politique également, puisqu'on n'est pas d'accord avec cette politique agricole qui est en train d'être menée.
01:09:39 C'est une crise syndicale.
01:09:40 C'est une crise syndicale, effectivement, parce qu'on est face à la FNSEA qui est le syndicat majoritaire jusque-là,
01:09:47 qui a comme président un énorme industriel qui veut nous vendre son biocarburant, entre autres.
01:09:53 Mais c'est eux que le gouvernement écoute.
01:09:55 Mais c'est eux que le gouvernement écoute, évidemment, parce qu'ils ont infiltré le gouvernement depuis très longtemps.
01:10:00 Infiltré, carrément.
01:10:02 Oui, oui. Et puis ça se voit dans les négociations.
01:10:04 C'est-à-dire que Gabriel Attal a reçu la FNSEA et ses représentants deux fois avant de recevoir la présidente de la coordination rurale.
01:10:12 Et ça s'entend sur le terrain. C'est-à-dire que ce monsieur n'a pas été capable de parler des revendications.
01:10:17 Nous, n'importe quel agriculteur de la coordination rurale...
01:10:20 Juste, alors, je ne vais pas le défendre, mais simplement, eux ont 140 revendications, vous en avez 5 ou 6.
01:10:24 C'est plus simple pour vous de les expliquer.
01:10:26 Non, non, non, non, il y en a bien plus de 5 ou 6.
01:10:28 Oui, enfin, il y en a beaucoup moins. Il y a les 5 ou 6 principales, en tout cas, qui ressortent.
01:10:31 On vous dit les 5 ou 6 principales, effectivement, mais il y en a d'autres derrière.
01:10:35 Je peux vous assurer qu'il y en a plus de 5 ou 6.
01:10:37 Après, pour l'histoire des primes, nous, on a toujours dit à la coordination rurale "des prix, pas des primes".
01:10:43 Il faut sortir de ce système.
01:10:45 A la base, la PAC était faite pour donner des indemnités compensatoires aux agriculteurs, et pas des primes,
01:10:52 pour pouvoir produire à moindre coût, justement, pour que les consommateurs puissent se nourrir à moindre coût.
01:10:57 L'indemnité dont parlait ce monsieur qui fait de l'estive, c'est l'indemnité compensatoire...
01:11:03 Il y a vraiment une guerre entre syndicats, c'est clair.
01:11:05 Je suis tout à fait d'accord avec ce qu'il disait, c'est l'indemnité compensatoire au handicap naturel.
01:11:09 Nous, on la touche en moyenne montagne, c'est une indemnité qui est par hectare,
01:11:13 mais on ne pourrait pas s'en passer, parce qu'en fait, on ne produit pas en moyenne montagne
01:11:17 comme on peut produire dans la bouffe, vous comprenez bien.
01:11:19 C'est évident. A midi, je vous le rappelle, sur CNews, Gabrielle Attal avec les annonces du gouvernement.
01:11:23 Nouvelles annonces pour essayer de calmer la crise agricole, crise qui se voit à Bruxelles, sur les images qu'on a en direct.
01:11:30 On va retourner faire un dernier tour à Bruxelles avec Célia Barhot.
01:11:34 Est-ce que la situation est toujours tendue sur place ?
01:11:37 Je suis pas sûr que Célia Barhot m'entende.
01:11:49 Images de Bruxelles, en ce moment, vous le voyez avec cette tension.
01:11:54 Est-ce que vous m'entendez très bien ?
01:11:55 On vous entend parfaitement. Allez-y Célia.
01:12:02 Alors, j'en remarque une mobilisation toujours très intense entre les forces de l'ordre,
01:12:06 du côté des forces de l'ordre, mais aussi du côté des agriculteurs.
01:12:09 Les jets de projectiles se sont arrêtés, mais on sent quand même que la tension continue,
01:12:14 que les agriculteurs ne lâchent rien.
01:12:16 Il y a des revendications qui se font entendre de la part de tous les pays.
01:12:22 Une mobilisation qui a commencé à Bruxelles, je vous le rappelle, depuis cette nuit.
01:12:27 Les tracteurs sont arrivés, ont bloqué la ville depuis une heure du matin.
01:12:32 On attend un millier d'agriculteurs ici à Bruxelles.
01:12:36 Il faut vraiment se rendre compte que toutes les rues qui entourent le Parlement européen
01:12:40 sont bloquées par des tracteurs.
01:12:41 La situation va évoluer au fil de la journée, mais aussi au fil des rencontres
01:12:46 entre les représentants de l'Union européenne et des syndicats agricoles européens.
01:12:51 Merci beaucoup Célia Barhot, et avec ces images, effectivement,
01:12:55 je le disais à Alexandre Nicolic, Gabriel Attal va parler dans 10 minutes,
01:12:59 à priori maintenant, vous pensez qu'il va arriver à dénouer cette crise ?
01:13:02 Je pense qu'il va continuer à annoncer des mesures ou des retours sur ce qu'ils avaient annoncé
01:13:07 qui allait aggraver la situation, mais sur les problèmes structurels.
01:13:10 Tout à l'heure, l'agriculteur parlait des taxes, des charges, des normes,
01:13:13 parce que les conditions à certaines aides qui sont évoquées,
01:13:16 c'est de plus en plus de normes avec des agents de la biodiversité qui arrivent
01:13:18 et qui n'y connaissent rien souvent sur le terrain,
01:13:20 qui disent à des agriculteurs comment il faut faire,
01:13:23 alors que les agriculteurs connaissent cette terre,
01:13:26 ils savent comment faire pour qu'il y ait encore beaucoup de production dans l'avenir,
01:13:30 parce que c'est ce qui les fait manger et vivre.
01:13:33 Donc je pense qu'il n'y aura aucune mesure annoncée,
01:13:36 évidemment parce qu'il y en a plein qui sont européennes
01:13:39 et qui ne voudront pas revenir sur des accords européens.
01:13:42 Nous, on l'espère pour l'avenir de l'agriculture française.
01:13:46 Je rappelle juste, et c'est peut-être aussi pour ça que c'est important qu'il y ait cette pression-là maintenant,
01:13:50 parce que 30% des dépenses de l'Union Européenne,
01:13:53 c'est la destination de l'agriculture.
01:13:56 Donc c'est un sujet primordial pour l'Union Européenne,
01:13:59 vers des élections prochainement, le 9 juin prochain.
01:14:01 C'est le moment de faire entendre des revendications très divergentes
01:14:04 et que les gens sachent pourquoi ils vont voter,
01:14:06 parce que si on continue dans cette voie-là qui va aggraver la situation,
01:14:09 je le disais, avec toutes les planifications prévues,
01:14:11 c'est la mort de notre agriculture et des agriculteurs.
01:14:13 Juste Amélie Robillard, dans quelques instants, vous le voyez sur l'écran,
01:14:15 les annonces de Gabriel Attal, vous avez de l'espoir ?
01:14:18 - Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir.
01:14:20 - Gardons cet espoir.
01:14:22 Merci beaucoup, dans un instant, Sonia Mabrouk,
01:14:24 bien évidemment, en direct sur CNews,
01:14:26 et vous allez entendre avec nous, avec les agriculteurs
01:14:28 qui sont réunis devant les écrans de télé,
01:14:30 pour suivre ces annonces importantes.
01:14:32 Sonia Mabrouk, dans un instant, on se retrouve demain en direct
01:14:34 à partir de 10h35.
01:14:36 A demain, et d'ici là, soyez prudents.
01:14:38 *Musique*