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Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:0010h37 sur CNews, merci d'être en direct avec nos éditions spéciales donc pour revenir sur cette
00:00:12information qu'on a apprise il y a quelques instants, ce sont les aveux de ONL qui est
00:00:18désormais le meurtrier présumé de la petite Louise, 11 ans. On va développer cette information
00:00:23tout au long de cette émission spéciale avec nos spécialistes, avec nos reportages, avec nos
00:00:29envoyés spéciaux également qui vont nous donner les détails. ONL, le suspect du meurtre de Louise,
00:00:3511 ans, est donc passé aux aveux. Vous savez que ce jeune homme aurait tué cette collégienne d'une
00:00:40dizaine de coups de couteau à l'aide d'un objet tranchant dans le bois des Templiers. Sa garde à
00:00:46vue doit s'achever aujourd'hui avec une possible présentation devant un juge d'instruction et une
00:00:52mise en examen. Il a 23 ans, il est décrit comme accro aux jeux vidéo en ligne, on aura l'occasion
00:00:58d'y revenir d'ailleurs dans un instant et son ADN a été retrouvé sur le corps de la collégienne et
00:01:03le parquet a annoncé il y a un peu plus d'une demi-heure qu'il avait avoué le meurtre de cette
00:01:09fille. Je vous présente mes invités en direct sur ce plateau, Maître Gilbert Collard, bonjour, merci
00:01:14d'être avec nous, vous allez nous faire part de votre expérience justement dans ce type d'affaires
00:01:17tout au long de cette émission. Laurence Ailler, bonjour, chroniqueuse politique, Rachida Kaout,
00:01:22bonjour, conseillère municipale Renaissance, livrée sur scène et maître Philippe-Henri
00:01:25Honegger, bonjour, merci également d'être avec nous. Tout de suite donc les dernières informations,
00:01:29on va retrouver Célia Barod, journaliste police-justice à CNews. Célia, vous nous confirmez
00:01:34donc que le parquet a annoncé il y a quelques instants qu'Owen avait avoué le meurtre de Louise.
00:01:41Oui Jean-Marc, aux alentours de 9h45, le procureur d'Evry nous a confirmé que ce jeune garçon âgé
00:01:49de 23 ans est placé en garde à vue depuis lundi soir et passé aux aveux. Il a affirmé
00:01:56et confirmé les faits qui lui étaient reprochés lors de son placement en garde à vue, c'est-à-dire
00:02:01meurtre sur une mineure de 15 ans. Trois autres personnes de son entourage sont également et
00:02:07toujours en garde à vue pour non-dénonciation de crime. Il s'agit de sa mère, de son père et de
00:02:12sa petite amie. Alors c'est vrai que même s'il y a eu plusieurs interpellations, plusieurs mises
00:02:16en garde à vue, depuis hier il y a un faisceau d'indices qui tourne et qui se constitue autour
00:02:24de ce garçon Owen L, puisque son ADN a été retrouvé sur les mains de Louise, donc il y avait
00:02:32déjà ce premier indice. Également la reconnaissance de sa silhouette sur les images de
00:02:39vidéosurveillance, notamment cette photo où l'on voit un jeune garçon habillé d'une doudoune noire
00:02:45et d'une casquette, une photo qui a circulé sur les réseaux sociaux. De nombreux voisins l'ont
00:02:49reconnu, l'ont dénoncé et également sa petite sœur, sa propre petite sœur, lorsqu'elle a été
00:02:54interrogée pendant l'enquête de voisinage par les enquêteurs, a confirmé le reconnaître et elle a
00:03:00dit que son frère avait et possédait une veste similaire et une casquette similaire. C'est bien
00:03:06que c'est on sur ce fameux Owen L, visiblement c'est quelqu'un qui aurait un passé violent. Alors
00:03:13ce que l'on sait, c'est qu'à plusieurs reprises il y a eu des signalements auprès de la police,
00:03:18notamment pour des faits de violence sur sa petite sœur, donc cette même petite fille qui a affirmé
00:03:25le reconnaître sur les images de vidéosurveillance. Il aurait été donc violent auprès d'elle. Ces
00:03:32violences ont été inscrites au traitement des antécédents judiciaires. On ne sait pas si ces
00:03:37faits ont fait l'objet de poursuites judiciaires. Pour l'instant nous ne savons pas s'il est connu
00:03:42sur le plan judiciaire, s'il a été condamné, s'il y a eu aussi un suivi éducatif. Concernant
00:03:49sa réputation, il est décrit comme sans emploi, comme accro aux jeux vidéo et il passerait ses
00:03:55journées entre la supérette du coin, les jeux vidéo dans sa chambre et le bar tabac PMU de la
00:04:02commune. Il y a une des hypothèses qui circule depuis hier, c'est qu'il aurait perdu à priori
00:04:07une partie de jeux vidéo, qu'il serait rentré dans une colère noire et qu'ensuite il serait
00:04:13sorti et que le meurtre de Louise aurait eu lieu après. Est-ce qu'on a des informations autour de
00:04:18ça ? Pour l'instant c'est l'hypothèse qui ressort des investigations, mais aussi qui ont passé
00:04:26beaucoup de temps à épiner sur Orges. On a aussi entendu parler de cette hypothèse notamment de la
00:04:31part des voisins, donc c'est ce qui se dit, qu'il est très accro aux jeux vidéo, il a aussi des
00:04:36réactions très impulsives lorsqu'il perd. Alors donc c'est cette hypothèse qui ressort, bien sûr
00:04:43toujours aucune officialisation, confirmation tant que nous ne nous avons pas les déclarations du
00:04:48procureur d'Evry qui est prévu lors d'une conférence de presse à 18h. Mais c'est l'hypothèse, la
00:04:53piste qui pour l'instant est évoquée puisque la piste d'un crime de sexe est écartée, aucune trace
00:05:00de viol n'a été mis en évidence sur le corps de Louise et puis le téléphone de Louise ayant été
00:05:05retrouvé à proximité du lieu où on a retrouvé son corps permet d'exclure la piste d'un crime
00:05:13crapuleux. Donc pour l'instant même sans avoir de précision sur le mobile, les motivations de ce
00:05:19jeune homme, il y a quelques pistes et qui commencent à sortir. On va continuer à surveiller, on vous
00:05:24retrouve un peu plus tard Célia dans cette édition spéciale. Merci beaucoup maître Gilbert Collard.
00:05:28Qu'est-ce que ça évoque pour vous ? Moi je suis très troublé en fait par l'absence évident de
00:05:34motifs et de motivations parce que c'est vrai que souvent dans des cas comme ça, ça peut être du
00:05:38vol, ça peut être des motivations d'ordre sexuel. Là visiblement c'est ni un ni l'autre, c'est assez
00:05:45troublant. Quand on est au-dessus du crime, on est au-dessus d'un puits sans fond. Quand on
00:05:52prend le cas de Christian Ranucci, condamné à mort et décapité, il n'a pas violé Maria Dolores.
00:05:59Quand on prend le cas de Moitoiré qui a poignardé de 44 coups de couteau le petit Valentin, 11 ans,
00:06:08qui faisait du vélo dans un village calme, anodin, il n'a pas violé. Alors il y a vraiment des moments
00:06:17où on aurait presque envie de remonter à la théorie, qui ne dira rien à beaucoup de monde, de
00:06:23l'ombroso. Moi personnellement je crois à cette théorie. La théorie de l'ombroso c'est qu'on a des
00:06:30résurgences à un moment donné. Alors lui bon il a déraillé complètement le l'ombroso en question, je ne
00:06:35partage pas ses idées déraillantes, mais il soutient qu'à un moment donné il y a une résurgence presque
00:06:40archaïque de la violence archaïque et que les freins sociaux, les freins qu'on est censé utiliser, le
00:06:49terme de frein étant un terme de la criminologie. Les freins éducatifs, les freins punitifs ne fonctionnent
00:06:55plus. Cette montée qu'on ne canalise plus de la violence provoque des crimes irrationnels. Alors cette
00:07:03théorie elle a été battue en brèche parce que l'ombroso il s'est mis à déconner, il a dérivé sur des
00:07:07questions de race à l'époque. Quand je vois Moitoiré par exemple qui prétend que c'est sa boîte à outils,
00:07:16– Qui est le meurtrier du petit Valentin, dont vous nous parliez, c'était dans l'air à l'époque.
00:07:19– Qui lui a conseillé de tuer Valentin, alors je l'ai eu en face de moi.
00:07:22– Mais est-ce que ce sont des fous alors ? Il n'a pas été reconnu comme fou ?
00:07:26– Alors attendez, il y a eu neuf expertises et vraiment il a fallu qu'on ait affaire à un juge d'instruction
00:07:31qui s'accroche pour que finalement on le juge. Je l'ai eu en face de moi Moitoiré, je l'ai questionné.
00:07:35Je l'ai questionné. Alors au début je sentais qu'il essayait de fuir dans une espèce de langage de fou.
00:07:44Et je l'ai coincé sur les mots qu'il utilisait.
00:07:47À un moment donné je lui ai dit, mais quand vous utilisez le mot « pas fait exprès », ça veut dire quoi ?
00:07:52Et là il s'est mis à expliquer les mots. Il s'est mis à expliquer les mots.
00:07:56Alors quand il y a eu la querelle des experts, c'était une bagarre incroyable, un mot liéresque.
00:08:00Ils se sont presque foutus sur la gueule les experts à l'audience.
00:08:03Je leur ai dit, mais comment expliquez-vous qu'ils puissent donner une définition des mots qu'ils emploient ?
00:08:10Oui parce que c'est toute la question, maître Philippe Henri-Honegger, c'est toute la question qui va se poser ensuite,
00:08:15une fois qu'on va admettre que c'est bien lui, parce que les aveux ça ne suffit pas pour faire des coups de braveur.
00:08:21Il faut le rappeler, ça ne suffit pas.
00:08:26Mais c'est des éléments en tout cas qui vont dans ce sens-là.
00:08:30La question de la responsabilité va se poser s'il n'y a pas de motif évident ?
00:08:34C'est une question surtout par rapport à la justice pénale qui est quasiment philosophique.
00:08:38D'un point de vue juridique, les choses sont assez claires.
00:08:41Soit vous avez ce qu'on appelle une abolition du discernement,
00:08:44c'est-à-dire que vous étiez totalement incapable de comprendre ce qui se passait.
00:08:47Vous avez vu des dragons, vous aviez l'impression que c'est Dieu qui vous parlait.
00:08:50Et dans ce cas-là, il n'y a pas de responsabilité pénale.
00:08:52Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas une sorte de forme psychiatrique qui doit y avoir un traitement.
00:08:56Mais en tous les cas, vous ne pouvez pas être condamné parce que le principe, c'est de dire
00:08:59si vous ne comprenez pas ce qui s'est passé, on ne va pas vous condamner pour ce que vous avez fait.
00:09:04Ensuite, il y a une forme qui s'appelle l'altération du discernement, qui est un petit peu moins.
00:09:08C'est-à-dire qu'en gros, vous étiez capable de concevoir ce qui était le bien et le mal,
00:09:13mais vous aviez des forces intérieures, des problèmes psychiatriques qui vous ont poussé à ça.
00:09:18Ça fait qu'on diminue la peine, mais on vous condamne quand même.
00:09:21Mais il ne faut pas oublier qu'il existe des cas dans lesquels ce n'est pas psychiatrique.
00:09:26C'est-à-dire que, parce que vous avez une crise de colère gigantesque,
00:09:30parce que, et ce n'est pas forcément des motivations qui sont l'argent ou le sexe,
00:09:34parce que vous êtes embrouillé avec quelqu'un.
00:09:36C'est une façon d'extérioriser sa colère.
00:09:38C'est-à-dire qu'on est très en colère.
00:09:39Parce que vous avez pété un câble.
00:09:41Et malheureusement, c'est la nature humaine qui est comme ça.
00:09:45C'est terrible, mais malheureusement, ça arrive, et ça arrive beaucoup chaque année.
00:09:50Là, vous devez assumer entièrement votre responsabilité.
00:09:53Et pour être honnête, la plupart des cas de meurtre, c'est des cas de ce type-là.
00:09:59Et en particulier, quand on a ce que les experts identifient assez bien,
00:10:05c'est la multiplication, notamment des coups de couteau.
00:10:08C'est-à-dire que, si vous avez décidé de tuer quelqu'un…
00:10:09– Là, il y en a 8, à priori.
00:10:11On ne sait pas si c'est un couteau, en tout cas, c'est une arme tranchante.
00:10:14Mais on dit couteau pour simplifier.
00:10:16En tout cas, il y a 8 coups de couteau sur la tête d'un joueur.
00:10:17– Si vous avez décidé de tuer quelqu'un, si c'est prémédité,
00:10:20en général, il y a un ou deux coups de couteau.
00:10:22Quand on a une multiplication des coups de couteau,
00:10:24très souvent, c'est qu'on a une explosion de rage incontrôlée.
00:10:28Et très souvent aussi, j'ai eu des cas de gens que j'ai défendus,
00:10:30qui disent, je ne me souviens plus.
00:10:32Je me souviens du premier coup de couteau, mais les 10, 15…
00:10:35Moi, j'ai eu un cas, une fois, de 50 de coups de couteau.
00:10:38Je ne m'en souviens plus, ils sont avérés.
00:10:39– Ce n'est pas le cas là, puisque visiblement, il y a des aveux,
00:10:41d'après ce que dit le procureur.
00:10:43S'il y a des aveux, ça veut dire qu'on se souvient, à priori.
00:10:44– Je ne dis pas que c'est dans tous les cas,
00:10:45mais on peut aussi avouer et arrêter là.
00:10:48– Je ramène au cas présent.
00:10:48– Cette question de la rage, c'est sûr qu'il y a un intérêt.
00:10:51– On va prendre en direct Philippe Boxot,
00:10:52qui est criminologue et médecin légiste.
00:10:54Bonjour, merci beaucoup d'être en direct avec nous.
00:10:57Qu'est-ce que ça évoque pour vous, cette affaire ?
00:11:00On commence à avoir quelques éléments assez précis sur ce qui s'est passé,
00:11:05avec cette question sur la motivation.
00:11:08Qu'est-ce que ça évoque pour vous, criminologue ?
00:11:11– Pour les criminologues, c'est une affaire assez classique,
00:11:14où une jeune fille a été…
00:11:16On ne sait pas encore très bien ce qu'il a exactement fait.
00:11:18Mais où elle a en tout cas été tuée par ce monsieur de huit coups de couteau.
00:11:21Comme vous le disiez tout à l'heure, huit coups de couteau,
00:11:24en tout cas c'est une arme piquante, tranchante, c'est une arme de ce type-là.
00:11:28D'habitude, il se souvient très bien du premier,
00:11:29pas nécessairement des autres, donc il n'a pas dit,
00:11:31même s'il est un aveu, qu'il se souvient absolument de tout ce qui s'est passé.
00:11:35On a l'impression qu'il s'agit d'un acte de folie,
00:11:37de quelqu'un qui a commis un fait qui ne voulait pas qu'il soit répercuté,
00:11:40puis qui a voulu faire disparaître la personne sur laquelle il l'a commis.
00:11:45Maintenant, c'est un peu tôt pour aller plus loin dans toutes ces approches.
00:11:49La question qu'on peut se poser, quand même,
00:11:51c'est ensuite le fait de rentrer chez soi, le fait de reprendre une vie normale.
00:11:55C'est assez troublant aussi,
00:11:56parce qu'il y a quand même une conscience de ce qui s'est passé.
00:12:00Eh bien, pas tant que ça.
00:12:01En fait, il a fait disparaître sa victime puisqu'il l'a tuée,
00:12:05ce qui veut dire qu'il estime qu'elle, en tout cas, ne pourra plus parler.
00:12:07Là, ils se trompent, puisque les médecins légistes par l'autopsie l'ont fait parler.
00:12:11C'est notre rôle, c'est d'encore faire parler une dernière fois le mort.
00:12:14Et puis, d'autre part, rentrer dans la vie courante,
00:12:17ça veut dire qu'il a scotomisé ce qui s'est produit.
00:12:19Il aurait très bien pu, même dans certains cas de conscience altérée,
00:12:24faire en sorte que ça ne revienne pas à son esprit, le nier.
00:12:27Et le nier tellement fort, et en toute conscience en plus,
00:12:30qu'il va imaginer même ne pas l'avoir commis, ne pas être l'auteur,
00:12:34estimer s'il est condamné, que c'est une injustice que de le condamner.
00:12:37C'est un processus psychologique qui est très connu des juridictions,
00:12:40très connu des cours d'assises,
00:12:42et dans lequel certains des prévenus, certaines des accusés s'enfoncent.
00:12:45C'est un système de défense psychologique tout à fait classique,
00:12:49mais qui l'a émené jusqu'au maximum de ce qu'il peut donner.
00:12:52– Et qu'est-ce qui fait qu'une personne est déclarée responsable ou pas de ces actes ?
00:12:56Qu'est-ce qui fait qu'on se dit, au moment…
00:12:59parce que ça doit être très compliqué à estimer quand même,
00:13:01si la personne est consciente ou pas au moment où elle commet un crime.
00:13:04Comment on arrive à imaginer ce qui s'est passé précisément à ce moment-là ?
00:13:10– Ce sont les psychiatres qui sont chargés de ça,
00:13:12et leur rôle est particulièrement important,
00:13:14en tout cas en Belgique, et je pense qu'en France c'est pareil,
00:13:16puisque si on estime que la personne n'était pas en état
00:13:22de comprendre ce qu'elle faisait, on parle chez nous de démence,
00:13:26c'est-à-dire un état de conscience qui est terriblement altéré,
00:13:28au point de ne pas se rendre compte de ce que l'on commet,
00:13:31eh bien on estime qu'on ne va pas la juger.
00:13:33Il y a plusieurs procès en Belgique où on a quand même jugé la personne
00:13:36parce qu'il était important qu'on ait un jugement,
00:13:39mais où le jugement de toute façon s'est soldé
00:13:40par une mise en internement psychiatrique,
00:13:42c'est-à-dire par le fait qu'elle ne va pas en prison,
00:13:45mais qu'elle va dans un hôpital psychiatrique
00:13:47pour y subir des soins nécessités par son état psychique.
00:13:50Ceci dit, ce n'est pas nécessairement une bonne nouvelle
00:13:52pour la personne qui est condamnée,
00:13:54parce qu'en prison on sait toujours quand on en sortira,
00:13:57mais en hôpital psychiatrique, ce n'est pas certain.
00:13:59Donc clairement, ce n'est pas nécessairement mieux
00:14:01d'être mis en hôpital psychiatrique avec des gens qui,
00:14:04ça il faut bien le reconnaître, sont beaucoup plus dangereux
00:14:07que les prisonniers que l'on a dans les prisons communes.
00:14:10– Mais dans le cas présent, on a un garçon de 23 ans
00:14:13qui est donc un adulte, en plus c'est un garçon donc voilà,
00:14:17qui va s'en prendre une petite fille qui a 11 ans,
00:14:20qui est donc faible, qui est fragile,
00:14:23il y a quand même une certaine conscience dans le choix de la cible,
00:14:26c'est-à-dire qu'il n'est pas allé poignarder un grand costaud
00:14:30qui passait par là, il y a le choix quand même d'une personne fragile,
00:14:34donc il y a une certaine conscience malgré tout.
00:14:37Et de choisir, c'est ce qu'il a fait,
00:14:39une personne sur laquelle il va avoir un certain ascendant,
00:14:41tant spirituellement, c'est-à-dire par l'intellect,
00:14:44puisqu'il a 23 ans donc il n'a plus de maturité qu'elle normalement,
00:14:47que par la force, la force physique.
00:14:49À 11 ans, on se défend moins qu'on ne se défendrait
00:14:52si elle avait 30 ans, 35 ans,
00:14:54il n'est pas dit qu'il serait arrivé au même fin
00:14:57avec quelqu'un de cet âge-là.
00:14:58Donc il a choisi ce qu'on appelle une proie,
00:15:00une victime qui devient véritablement une proie,
00:15:03une proie sur laquelle il sait qu'il va pouvoir
00:15:05exercer toute son influence, toute sa force et toute sa volonté.
00:15:09– Et le fait ensuite de rentrer chez soi et de reprendre une vie normale,
00:15:13moi ça reste quelque chose de troublant quand même.
00:15:16– Ah, je vous comprends, mais c'est typique du psychopathe,
00:15:19on est dans ce processus-ci de psychopathie,
00:15:21la psychopathie n'est pas une maladie mentale,
00:15:23c'est un état, c'est un état de développement psychique,
00:15:26c'est presque un état de caractère, si on veut, on peut le dire comme ça,
00:15:30qui fait que l'on reste néanmoins tout à fait compétent
00:15:34quant au niveau de ses actes,
00:15:35ça veut dire que c'est pas parce qu'on est psychopathe
00:15:37qu'on va se retrouver en hôpital psychiatrique, qu'on sera interné.
00:15:40Les psychopathes on les juge comme les autres, il n'y a pas de problème.
00:15:43Et cette psychopathie a fait qu'il a pu,
00:15:46effectivement commettre un acte qui est répugnant pour tout le monde,
00:15:49sauf pour lui, et sauf pour pas mal de psychopathes,
00:15:52et vivre une vie normale en estimant quasiment
00:15:55que c'était normal ce qu'il a commis.
00:15:57Et c'est là que le psychopathe est dangereux,
00:15:58et c'est pour ça que la prison existe,
00:16:00c'est pour les retirer de la société,
00:16:02parce que ce sont de véritables dangers publics.
00:16:05– Merci beaucoup Philippe Oxo, merci pour cette analyse,
00:16:07je rappelle que vous êtes criminologue et médecin légiste en Belgique,
00:16:10merci d'avoir été avec nous.
00:16:12On va partir tout de suite à Éplinay-sur-Orge,
00:16:13dans l'Essonne, où nous attend Audrey Bertheau,
00:16:15envoyée spéciale de CNews avec les images de Charles Bagé.
00:16:19Audrey, je suppose que l'information est arrivée,
00:16:21bien évidemment, à Éplinay-sur-Orge,
00:16:23l'information des aveux d'Owen.
00:16:27– Oui, on se trouve à l'entrée de la rue d'où vit Owen,
00:16:33donc on essaye depuis ce matin d'avoir quelques témoignages.
00:16:37En ce qui concerne les voisins, vraiment, Jean-Marc,
00:16:41tous nous disent que c'en est trop pour eux
00:16:43d'apprendre qu'Owen vit à quelques pas de chez eux,
00:16:47donc ils ont vraiment du mal à s'exprimer, à prendre la parole.
00:16:51Ce matin, on a tout de même échangé avec des habitants d'Éplinay
00:16:54qui ne connaissaient pas forcément ce jeune de 23 ans,
00:16:59mais en ce qui les concerne, ils nous disent évidemment
00:17:01qu'ils sont extrêmement choqués,
00:17:03parce que ça aurait pu arriver à leur enfant, à leur fille,
00:17:07donc ils sont complètement choqués, bien sûr.
00:17:10Et puis, vous le voyez, cette rue est bien sûr bloquée
00:17:13depuis ce matin par des policiers.
00:17:16On a vu un enquêteur de police entrer dans la maison d'Owen ce matin,
00:17:21il est depuis reparti, c'était la même personne,
00:17:23le même homme qui était déjà là hier lors de la perquisition.
00:17:26Donc voilà, l'enquête, bien sûr, continue,
00:17:28même si Owen est passé aux aveux.
00:17:31Donc, il y a maintenant une heure qu'on a appris
00:17:34qu'il était passé aux aveux.
00:17:36Merci beaucoup, Audrey Berteau, avec les images de Charles Bagé
00:17:38à Éplinay, sur Orges, dans la rue, où vit Owen, bien évidemment.
00:17:42Laurence Saillé, c'est vrai que cette affaire bouleverse les Français,
00:17:46bouleverse les parents, bouleverse les familles.
00:17:48Il y a une vraie onde de choc qui est très puissante.
00:17:50Oui, c'est absolument terrible.
00:17:52On est dans l'atrocité absolue.
00:17:53On voit tout ce visage de cette petite fille
00:17:56qui soit ressemble à nos enfants ou aux enfants de proches.
00:18:01C'est difficile de ne pas être dans une émotion,
00:18:03être submergé par l'émotion.
00:18:05Et c'est pour ça qu'effectivement, moi, j'entends ce que disent les avocats,
00:18:09parce que vous avez l'habitude de traiter cette affaire.
00:18:11J'entends ce que les analystes, des psychiatres ou des spécialistes.
00:18:15Mais quand on est un simple citoyen ou une simple maman,
00:18:19c'est très difficile d'accepter l'idée, en fait.
00:18:22Déjà, de chercher une explication.
00:18:23C'est parce qu'on a toujours le sentiment qu'on cherche une excuse.
00:18:27Même si ce n'est pas le cas, je ne remets absolument pas en cause
00:18:30tout ce que vous avez dit.
00:18:31Donc, c'est assez insupportable.
00:18:32Et dans les cas, par exemple, d'abolition du discernement,
00:18:36j'imagine comme ça doit être terrible de se dire qu'en fait,
00:18:39un être cher a disparu dans ces circonstances
00:18:42et qu'il ne répond pas complètement de ses actes,
00:18:45même si j'entends que l'hôpital psychiatrique
00:18:48peut être quelque chose qui n'est pas effectivement agréable.
00:18:51Et donc ça, il faut faire très attention
00:18:53parce que ça donne un sentiment d'injustice et d'impuissance.
00:18:57On se sent impuissant, on se dit en fait,
00:18:59quelqu'un tue et on dit qu'il n'en est pas totalement responsable.
00:19:03Donc, qu'est-ce qu'on peut faire contre ça ?
00:19:05Parce que cette personne ne répondra pas de ses actes.
00:19:07Et il ne faut pas laisser ce sentiment s'installer
00:19:09parce que le sentiment d'impuissance,
00:19:12ça amène aussi de la colère, de la peur.
00:19:14Et on a tous ce sentiment d'impuissance.
00:19:17Moi, je ne savais même pas quoi écrire après ce qui s'est passé
00:19:20parce que j'en ai marre d'écrire soutien,
00:19:23on va faire en sorte que ça n'arrive plus.
00:19:25Surtout quand on a eu des responsabilités politiques,
00:19:27on se sent tellement démuni dans ces situations
00:19:30qu'on a l'impression de répéter toujours la même chose
00:19:33à chacun des drames avec des circonstances différentes.
00:19:36Et j'espère que, si vous voulez,
00:19:39ne s'installera pas justement ce sentiment d'impuissance
00:19:43qui fait qu'on ne croit plus en rien, ni au système politique,
00:19:45ni à la protection de l'État,
00:19:47ni en quoi que ce soit qui puisse protéger nos enfants.
00:19:49Maître Gilbert Collard, par rapport aux affaires
00:19:52que vous avez eues à traiter,
00:19:53vous êtes souvent occupé, hélas, de ce type d'affaires,
00:19:56mais est-ce que vous avez le sentiment
00:19:58qu'aujourd'hui l'impact est plus fort dans la société ?
00:20:00Alors, deux observations.
00:20:02La première, c'est de voir qu'on commence quand même,
00:20:06et vous avez raison, à installer l'idée d'une irresponsabilité.
00:20:12Non, tous les criminels sont perturbés.
00:20:15Ce n'est pas pour autant qu'ils sont irresponsables.
00:20:18On ne tue pas quand on est un homme ou une femme
00:20:21complètement équilibrés.
00:20:23Mais ça ne veut pas dire pour autant
00:20:24qu'on ne porte pas la responsabilité de ces actes.
00:20:28D'accord ?
00:20:29Ensuite, quand on fréquente les criminels,
00:20:34d'abord, on se rend compte qu'ils ne regrettent pas, souvent.
00:20:37Moi, je l'ai confessé,
00:20:38je n'ai jamais rencontré un criminel qui m'a dit « je regrette ».
00:20:41Ah oui ? Moi, j'en ai rencontré.
00:20:43Vous avez de la chance.
00:20:44Maître Nègre, vous avez rencontré des criminels qui regrettent.
00:20:46Il doit avoir beaucoup plus d'expérience que moi, c'est pour ça.
00:20:49Non, mais il y a eu plus longues témoignages.
00:20:53Il se trouve que sur une période plus courte, j'en ai déjà eu plein.
00:20:55Des assassins d'enfants vous ont dit qu'ils regrettaient ?
00:20:57Alors, vous avez dit « criminels ».
00:20:59Donc, c'est différent des assassins d'enfants.
00:21:01Et quoi ? C'est un poète, un assassin d'enfants ?
00:21:03Ce n'est pas un criminel ?
00:21:04Non, mais je veux dire, moi, j'ai défendu
00:21:06un certain nombre de criminels,
00:21:08c'est-à-dire des gens qui ont été condamnés pour des crimes.
00:21:09Mais moi, je parle d'assassins d'enfants.
00:21:10Je comprends, mais vous avez dit « criminels ».
00:21:12Bon, ce n'est pas grave, j'en vois sur les mots.
00:21:15Moi, je n'ai jamais rencontré un assassin d'enfant.
00:21:17On peut le dire qu'il y a des confrères,
00:21:19comme on peut le faire très librement.
00:21:21Et aucun des confrères ne m'a dit qu'il regrette.
00:21:24Il veut s'en sortir.
00:21:25Rachida Kaout, en tant que maman,
00:21:29parce que je sais que c'est quelque chose qui vous a touchée également,
00:21:32comme la plupart des gens qui parlent de cette affaire,
00:21:36tout le monde se projette, en fait,
00:21:38projette sa famille dans cette affaire.
00:21:39Oui, c'est bouleversant.
00:21:42Encore une fois, notre société subit la perte d'un enfant.
00:21:48Et moi, je peux dire que finalement,
00:21:50la conclusion que je tire de cette affaire,
00:21:52c'est que Louise, en fait, c'est une pauvre victime expiatoire
00:21:57d'une société qui va mal aujourd'hui.
00:21:59Et j'ai entendu dans le reportage juste avant
00:22:02que le profil du meurtrier,
00:22:06c'est un profil qui correspond à ce que je vois au quotidien
00:22:12en tant qu'élue et où je vois des jeunes
00:22:14qui sont sans activité, en perdition, qui, donc, végètent.
00:22:19C'est très difficile à entendre ce que vous dites.
00:22:21Je suis en train de vous dire que...
00:22:22Vous voudrez dire que ça l'excuse, quelque part.
00:22:24Non, on n'excuse pas.
00:22:25Ou que la société est responsable de ça.
00:22:27Non, c'est pas la société, c'est lui qui est responsable de ses actes.
00:22:29Madame Sayed, il y a un moment où il faut ouvrir les yeux.
00:22:31La société a changé.
00:22:32Aujourd'hui, la société ne fait pas mal.
00:22:33La société est responsable des criminels et des tueurs d'enfants.
00:22:36Il y a un moment, je ne sais pas, vous avez des cas, des profils
00:22:39qui, aujourd'hui, commettent l'irréparable.
00:22:43Il faut quand même se concentrer sur l'origine du mal.
00:22:46Et l'origine du mal, c'est quoi pour eux ?
00:22:49Je suis en train de vous dire que ce jeune,
00:22:53ce jeune, d'accord, ce n'est pas moi qui le dis, vous voyez,
00:22:55vous avez même les voisins qui vous disaient tout,
00:22:57on en a marre de... Comment il s'appelle ?
00:22:59Owen.
00:23:00De Owen, d'accord ?
00:23:01Aujourd'hui, il est passé...
00:23:03Je vous parle d'un jeune qui est sans activité,
00:23:06en perdition, qui s'adonne à des jeux vidéo,
00:23:09en l'occurrence, d'après ce que j'ai pu entendre,
00:23:11Fortnite, c'est ça ?
00:23:13Donc, des jeux de violence, bref.
00:23:15Et je vais vous dire, aujourd'hui, il a commis l'irréparable,
00:23:18ça ne veut pas dire que c'est sculpté, en fait.
00:23:22Visiblement, vous mettez en colère les Gilbert Collard et Laurence Sayed.
00:23:25Mais oui, mais bon...
00:23:27On ne peut pas...
00:23:29C'est un discours de scoutisme.
00:23:31Alors, et quelle est votre analyse sur la situation ?
00:23:34Je garderai bien de faire une analyse sur les facteurs...
00:23:37Moi, j'essaie d'en trouver, pour trouver des solutions.
00:23:39Ce n'est pas parce que j'ai été conseiller municipal dans une petite ville
00:23:42que je vais faire une analyse criminologique des facteurs...
00:23:44Oui, mais il y a un moment, monsieur Collard, vous n'allez pas...
00:23:47Laissez-le parler, laissez-le parler.
00:23:48Juste sur un sujet comme ça, essayons de nous écouter.
00:23:50Oui, mais c'est pour ça.
00:23:51Moi, je demande qu'à vous écouter, même si ça m'est parfois difficile.
00:23:54Écoutez-moi avec la même difficulté.
00:23:56Moi aussi.
00:23:57Ça me peine parce qu'on ne trouve pas de solution.
00:23:59Écoutez, je compatis à votre peine, voilà.
00:24:01Mais on n'a pas...
00:24:02Vous comprenez ?
00:24:03Dites-vous bien que peut-être, en ce moment, il y a l'oncle, la tante
00:24:07qui regarde la télé et qui vous voit.
00:24:09Oui.
00:24:10Dites-le vous, ça.
00:24:11Et quand on entend quelqu'un dire
00:24:13« Je suis élu au conseil municipal, au conseil rural... »
00:24:16Mais ça, on s'en fiche.
00:24:17Je suis juste sur le terrain avec les gens qui viennent me voir tous les jours.
00:24:20Essayez de contenir votre parole.
00:24:22Mais je vais vous dire, c'est très pénible, en fait, ce que vous dites.
00:24:25Parce que moi, je vous parle de vécu, de terrain.
00:24:28Je ne suis pas sur les plages de télévision avec les gens.
00:24:31Justement, on va y revenir dans un instant.
00:24:33Vous êtes incapable de donner un facteur déterminant du passage à l'acte.
00:24:37J'essaie d'en trouver.
00:24:38Voilà.
00:24:39J'essaie.
00:24:40On va y revenir dans un instant.
00:24:42On parlera...
00:24:43On est d'accord.
00:24:44S'il vous plaît.
00:24:45On parlera des jeux vidéo en particulier, parce qu'aujourd'hui, c'est une des hypothèses
00:24:48qui est avancée.
00:24:49On va voir si c'est crédible ou pas.
00:24:50On poursuit cette édition spéciale juste avant.
00:24:53C'est des infos sur le reste de l'actualité.
00:24:56Juste après, avec Célia Barotte, on va faire un nouveau point sur l'enquête.
00:24:59Mais tout d'abord, le reste de l'actualité.
00:25:01Le CNews Info.
00:25:02Sandra de Chambaud.
00:25:05C'est aujourd'hui que l'Assemblée nationale se penche sur une proposition de loi pour
00:25:09durcir la justice des mineurs.
00:25:11Comparution immédiate, sanction des parents, dérogation à l'excuse de minorité.
00:25:15Plusieurs mesures seront étudiées.
00:25:17Le texte avait été proposé par l'ancien Premier ministre, Gabriel Attal.
00:25:22Un joueur de l'équipe de foot est en détention pour tentative d'homicide.
00:25:26Dimanche dernier, une bagarre a éclaté à la mi-temps d'un match contre les U20 de
00:25:29Damari Lellis.
00:25:30Des jeunes damariens, armés, s'en sont pris à eux.
00:25:33Le gardien de but est accusé d'avoir porté un coup de couteau à l'un des agresseurs
00:25:37présumés.
00:25:38Ce dernier est toujours hospitalisé.
00:25:41Emmanuel Macron et le Premier ministre indien sont à Marseille aujourd'hui.
00:25:45Les deux dirigeants ont rendu un hommage aux soldats indiens morts en France pendant
00:25:49la Première Guerre mondiale.
00:25:50Cette visite s'inscrit dans le cadre d'un partenariat entre leurs pays.
00:25:54C'est le symbole de l'indépendance française, selon Paris.
00:26:20Sa garde à vue doit s'achever aujourd'hui.
00:26:22On a appris tout à l'heure aux alentours de 9h45 qu'il aurait avoué les faits.
00:26:29On est avec Célia Barotte pour faire un nouveau point, comme on va le faire régulièrement
00:26:33tout au long de cette édition spéciale.
00:26:34Célia, journaliste police-justice de CNews, quelles sont les informations que vous avez
00:26:38pu recueillir autour de ces aveux d'Owen ?
00:26:43Pour l'instant, Jean-Marc, ce que l'on sait, c'est qu'Owen, elle, a avoué et a confirmé
00:26:49les faits qu'on lui reproche en garde à vue, c'est-à-dire meurtre sur une mineure
00:26:53de 15 ans, sur Louise.
00:26:56Son ADN avait été retrouvé hier sur les mains de Louise.
00:27:01On pouvait aussi s'attendre à ce faisceau d'indice qui venait se confirmer.
00:27:06On a cette trace ADN, ces aveux.
00:27:10Également aussi, on avait hier ces reconnaissances de Rivrain, de la part de Rivrain, ou encore
00:27:17de la part de sa petite sœur qui confirmait sa silhouette sur les images de vidéosurveillance
00:27:22qui avaient été dévoilées et qui circulaient notamment sur les réseaux sociaux.
00:27:26Toujours aucune trace de cette doudoune noire que l'on voit sur cette photo, également
00:27:32qui a été utilisée et qu'Owen, elle, portait au moment des faits.
00:27:37Désormais, il va falloir que le procureur d'Evry nous communique le mobile exact de
00:27:43cet acte.
00:27:44Pour quelles raisons Owen, elle, a pris contact et s'en est pris à Louise ?
00:27:49Comment l'a-t-il emmené dans les bois ?
00:27:52Est-ce qu'il a fait appel à une tierce personne ?
00:27:56Est-ce qu'il y a aussi meurtre en bande organisée ?
00:27:58Ou est-ce qu'il y a eu préméditation ?
00:28:00S'il y a eu préméditation, il va y avoir une requalification des faits.
00:28:04Nous passons d'un meurtre à un assassinat.
00:28:07Cela peut aussi avoir des conséquences sur les suites judiciaires.
00:28:11Après sa garde à vue, Owen va être déféré, présenté à un juge en vue de sa mise en
00:28:16examen et éventuellement d'un placement en détention provisoire si c'est ce qui
00:28:21est décidé par les juges.
00:28:23En tout cas, là, ces aveux viennent confirmer les premières pistes qui se tournaient vers
00:28:29Owen, elle, puisque aussi trois de ses proches, je vous le rappelle, ont été placés en
00:28:34garde à vue pour non-dénonciation de crime.
00:28:37Il y avait des incohérences sur les versions qui étaient données de la part de sa mère,
00:28:41de son père, mais également de sa petite amie.
00:28:44En tout cas, le voisinage avait confirmé ces hypothèses.
00:28:48Un voisin a rappelé que ses parents avaient même participé, auraient participé aux
00:28:54recherches qui ont été organisées pour retrouver Louise dès les premières heures
00:28:59de sa disparition.
00:29:00En tout cas, c'est une enquête qui s'est accélérée.
00:29:03Je veux souligner le travail des forces de l'ordre, des forces d'investigation qui ont
00:29:07été vivement mobilisées ces derniers jours, jour et nuit.
00:29:12Et pour l'instant, nous nous attendons avec impatience.
00:29:16Le point presse du procureur Dévry qui est attendu aux alentours de 18 heures, cela va
00:29:20nous permettre d'avoir des informations aussi sur son profil, sur ses antécédents judiciaires.
00:29:25Est-ce qu'il a été connu, signalé ?
00:29:28Pour l'instant, selon nos confrères du Parisien, il y aurait eu déjà des signalements
00:29:32dans le passé concernant des faits de violence à l'encontre de sa petite sœur.
00:29:36Sa petite sœur qui, je vous le rappelle, a coopéré avec les enquêteurs puisque c'est
00:29:40elle qui a confirmé la présence, en tout cas le fait que son frère possédait une
00:29:47doudoune similaire à celle qui est sur la photo, qui est diffusée sur les réseaux sociaux.
00:29:52Merci beaucoup Celia Barotte pour ce point précis.
00:29:53On vous retrouvera tout à l'heure à 11h30 ou plus tôt, bien évidemment.
00:29:56S'il y a d'autres informations qui nous parviennent, vous soulignez l'efficacité
00:30:00des forces de l'ordre et des enquêteurs.
00:30:03Et Bruno Rotailleau, ministre de l'Intérieur qui était ce matin sur France Inter, l'a
00:30:07souligné également.
00:30:08Je crois que c'est juste pour être très précis que son interview, c'était juste
00:30:11avant les aveux, mais elle reste d'actualité.
00:30:14On connaît l'âge de la petite sœur.
00:30:16Est-ce que le coupable a été arrêté ?
00:30:18Vous me permettrez quand même de saluer les forces, notamment de sécurité, les policiers
00:30:24puisque, en un peu plus de 48 heures simplement, le coupable pourrait avoir été confondu
00:30:29si j'en juge par les traces de l'ADN, par un certain nombre d'autres indices.
00:30:34Je veux vraiment les féliciter.
00:30:35Ils font un travail vraiment difficile.
00:30:37Vous êtes sûr que le coupable a été arrêté ?
00:30:39On n'est jamais sûr.
00:30:40Voilà, c'était juste avant les aveux.
00:30:42C'est pour ça que je voulais préciser par rapport à la fin de son intervention.
00:30:46Il y a quand même quelque chose de surprenant également, c'est que la doudoune, on ne
00:30:50la retrouve pas, l'arme du crime, on ne la retrouve pas.
00:30:52Maître Collard, on va avoir du mal à nous expliquer qu'il n'était pas conscient.
00:30:56Comment soutenir qu'il y a incohérence dans tant de cohérence, quand même ?
00:31:00Ça a été le cas de Moitoiré dans l'affaire du petit Valentin.
00:31:03Il a fait disparaître l'épreuve, il a caché le couteau.
00:31:06Alors, la question qu'on se pose chaque fois, c'est comment pouvez-vous être un
00:31:11criminel incohérent mais avoir tant de cohérence dans les échappatoires que vous mettez en
00:31:18place pour vous tirer d'affaires ?
00:31:20Voilà, la question quand même, elle montre qu'il y a une lucidité dans la fuite.
00:31:25C'est vrai que M. Retailleau a raison de féliciter évidemment les policiers.
00:31:30Et hier, j'étais assez offusquée parce que j'entendais certains qui critiquaient
00:31:35la manière dont était menée l'enquête.
00:31:36Je ne sais pas si vous avez entendu ça.
00:31:38C'est-à-dire que certains disaient « ah mais oui, mais ils ont mis en garde à vue
00:31:41d'autres personnes qui étaient innocentes, ce n'est pas normal ».
00:31:43Mais qui disait ça ?
00:31:44Vous vous rendez compte ? Je l'ai entendu sur des plateaux.
00:31:46Je ne vais pas citer les chaînes.
00:31:48Ce que je veux dire par là, c'est qu'on en est, alors que les forces de l'ordre,
00:31:51certes, ont mis en place une dynamique qui était...
00:31:55Mais certains avocats disaient « bon, les pauvres, ils ont été mis en garde à vue,
00:31:58certains étaient innocents ».
00:31:59Mais on se rend compte un peu, quand même, on se rend compte un petit peu de la bêtise
00:32:02de ce genre de commentaire, quand on voit ce que les forces de l'ordre sont amenées
00:32:05à faire.
00:32:06Un, en première urgence parce que le corps n'avait pas été retrouvé lors de la première
00:32:09garde à vue.
00:32:10Deux, encore urgence parce que les parents étaient terrorisés à l'histoire que leurs
00:32:13enfants étaient dans la rue.
00:32:14Et la seule chose qu'on trouve à dire pour critiquer les forces de l'ordre, c'est
00:32:17qu'ils mettent en garde à vue des gens qui ne sont pas concernés.
00:32:20Et en 48 heures.
00:32:21Et en 48 heures.
00:32:22Donc je veux dire qu'il y a un moment, il faut quand même reconnaître les choses.
00:32:25Maître Philippe Hermann Honegger, question vis-à-vis de votre expérience.
00:32:28Moi, j'ai été assez surpris de voir les membres de la famille placés en garde à vue.
00:32:32Ils y sont encore, a priori d'ailleurs, c'est-à-dire c'est le père, la mère et la petite amie
00:32:37qui sont en garde à vue.
00:32:39C'est quand même quelque chose qui est assez rare, d'autant que la garde à vue se prolonge
00:32:41en plus.
00:32:42C'est pas une garde à vue de deux, trois heures.
00:32:43Ils ont passé une nuit en garde à vue.
00:32:45Alors moi, qui ai beaucoup fait crime sur Energy 12, j'ai assez rarement vu ça.
00:32:51Et d'autant que la qualification qui est annoncée, moi, m'étonne un peu.
00:32:54Ce qui est annoncé, c'est une non-dénonciation de crime.
00:32:57Je ne veux pas rentrer dans les détails, mais en gros, quand on est à proximité d'un
00:33:00criminel, il y a deux manières de pouvoir être mis en cause.
00:33:03Soit ce qu'on appelle la non-dénonciation de crime, qui est en fait antérieure au crime.
00:33:07Si vous avez eu connaissance qu'un crime va être commis et que par votre dénonciation
00:33:10vous pourriez l'empêcher, et que vous ne l'avez pas fait, vous pouvez être condamné
00:33:14pour non-dénonciation de crime.
00:33:15Et puis l'autre, c'est ce qu'on appelle le recel de malfaiteurs, ça c'est postérieur
00:33:19au crime.
00:33:20C'est que par exemple, vous savez que quelqu'un a commis un crime, et que vous le recueillez
00:33:23chez vous, vous l'aidez, vous l'aidez à se cacher.
00:33:26Ce qu'il faut savoir, c'est que pour l'une comme pour l'autre, il y a une immunité
00:33:30qui est prévue par la loi pour la famille.
00:33:32C'est-à-dire le père, la mère, le soeur, les soeurs, les frères.
00:33:34Sauf pour les crimes d'enfance.
00:33:36Sauf pour les crimes de mineurs de moins de 15 ans, parce qu'on considère que quand
00:33:41vous êtes un très très proche, vous allez avoir tendance à aider votre frère ou votre
00:33:45soeur.
00:33:46Mais là, ils parlent de non-dénonciation de crime, ça veut dire que ce serait supposément
00:33:49qu'ils auraient su avant que ça se passe.
00:33:51La non-dénonciation, c'est avant, forcément.
00:33:52La non-dénonciation, c'est forcément avant.
00:33:54Moi, je pense qu'on serait plutôt sur un recel de malfaiteurs.
00:33:56C'est-à-dire qu'ils ont su qu'ils l'avaient fait, ils ont peut-être aidé à cacher la
00:33:59doudoune, le coup de serre.
00:34:01Ou alors, il avait manifesté avant une intention, dans sa colère, d'aller tuer.
00:34:05C'est vrai que c'est étonnant.
00:34:07Je vous donne une information qui va dans ce sens-là.
00:34:09Ce sont nos confrères du Parisien qu'il y a à l'instant.
00:34:12Je vous dis exactement comment c'est écrit sur le Parisien, parce que ce n'est pas hyper
00:34:17précis, mais sa petite amie âgée de 23 ans est aussi passée aux aveux ce mercredi,
00:34:22selon une source proche du dossier, au Parisien.
00:34:25On ne sait pas aveux de quoi.
00:34:27Est-ce qu'elle avouait qu'elle savait que ça allait se passer ou que ça s'était passé ?
00:34:31Ce qui m'intéresse beaucoup, ce sont les violences sur la petite soeur.
00:34:34Beaucoup.
00:34:35Malheureusement, je n'ai pas l'âge de la petite soeur, mais si on a un parallèle d'âge
00:34:40entre l'âge de la petite soeur et l'âge de la victime, on peut considérer qu'il était
00:34:44vraiment habité par une violence contre cette catégorie d'êtres humains, des petites
00:34:51jeunes filles qui se signaleraient.
00:34:53Peut-être que la famille le savait et peut-être que la famille a vu venir le coup.
00:34:57Et d'autant que sur la petite soeur, selon les informations qu'on a pu recueillir, il
00:35:01était accusé d'avoir passé à tabac.
00:35:03Ce n'est pas un coup.
00:35:04Ce sont les mots qui sont prononcés.
00:35:07Il y a plusieurs plaintes.
00:35:09Il aurait passé à tabac la petite soeur à plusieurs reprises sous les yeux impuissants
00:35:14de ses parents.
00:35:15De toute façon, là, si jamais c'était avéré, se pose la question qu'on peut se poser tous
00:35:20les jours, c'est la non-assistance à personne en danger dans le cadre des violences.
00:35:24En l'occurrence, il y avait eu apparemment un acte de justice, de procédure, mais le
00:35:30nombre de personnes qui entendent, qui voient des enfants être sous le coup de la violence
00:35:37dans le cadre familial et qui ne disent rien, moi, c'est quelque chose qui me...
00:35:41Et ce garçon, si effectivement les faits sont avérés, qu'il n'y ait pas eu de mise
00:35:46à l'isolement, enfin de déloignement de sa petite soeur, ça par contre, là, je suis
00:35:51d'accord, la société a une responsabilité.
00:35:53S'il y a avant des faits qui pourraient être décrits comme cela.
00:35:57Effectivement.
00:35:58Alors, il y a un élément qui est évoqué depuis hier, ce sont les jeux vidéo, et
00:36:02en particulier le jeu Fortnite, puisqu'il est expliqué qu'il aurait joué à ce jeu
00:36:07vidéo et qu'ensuite, il aurait piqué un coup de colère parce qu'il serait parti.
00:36:11Moi, je me suis dit que c'était peut-être intéressant de voir à quoi ressemble ce jeu.
00:36:14Donc, je vous propose de regarder 30 secondes.
00:36:16C'est la bande-annonce qui avait été faite pour ce jeu Fortnite.
00:36:19Ensuite, on en parle avec Laura Lebar, qui est psychanalyste et qui, justement, s'est
00:36:23penchée sur les rapports entre les jeux vidéo et la violence.
00:36:26D'abord, regardez 30 secondes de ce qu'est ce jeu parce que peut-être que vous ne le
00:36:29connaissez pas.
00:36:56Voilà donc à quoi ressemble ce jeu.
00:37:06Laurent, ça y est, je peux dire ce que vous avez dit.
00:37:08En le regardant, vous avez dit je ne comprends pas que ça existe.
00:37:10Pardon, oui, je sais que c'est critiquable ce que je dis, mais je le pense, je ne comprends
00:37:15pas qu'on puisse prendre du plaisir à tuer.
00:37:17Ça, c'est différent.
00:37:18Le fait que ça existe, c'est comme vous dites, je ne comprends pas qu'un film d'horreur
00:37:21existe.
00:37:22Ce que je veux dire, c'est que pour moi, je vous le dis, je suis désolée que ça
00:37:25ne corresponde pas à ce que tout le monde dit ou pense, mais c'est une position qui
00:37:28est différente.
00:37:29Moi, je pense que ça développe le…
00:37:31Mais un film d'horreur aussi, dans ce cas-là ?
00:37:33Non, mais là, on est acteur et je pense que ça développe des instincts.
00:37:37C'est comme l'Hannouba.
00:37:38On oublie trop.
00:37:39Non, non, non, attendez, attendez, je vais répondre parce que là, ne confondez pas
00:37:45ça avec le judo, le karaté, etc.
00:37:47Ce que je veux dire par là, c'est qu'on ne tue pas les gens.
00:37:52Non, mais la criminologie a abordé cette question.
00:37:55Ça paraît comme ça, mais moi, personnellement, je trouve que ça réveille des instincts.
00:37:58Non, mais ça, on l'a compris.
00:37:59Jouer pour tuer, je ne comprends pas.
00:38:01Voilà, c'est tout.
00:38:02Mais Gabriel Tard, qui est un grand criminologue, de la fin du 19e, début 20e, a mis au point
00:38:08une théorie qui reprise maintenant celle de l'imitation.
00:38:11Il y a dans le comportement criminel, notamment chez les jeunes, notamment chez les jeunes
00:38:16fragiles, un phénomène d'imitation.
00:38:18Et il mettait en garde la société à l'époque.
00:38:20On n'avait pas encore les réseaux sociaux, tout le machin, le truc.
00:38:23Et de fait, il y a là un mécanisme possible, je dis bien possible, sur des esprits d'imitation.
00:38:29On va justement parler avec Laura Lebar qui est psychanalyste.
00:38:31Bonjour Laura, merci d'être en direct avec nous.
00:38:33Je le disais, vous avez travaillé sur ces rapports entre la violence, entre les jeux
00:38:38vidéos.
00:38:39D'abord, est-ce que pour vous, il existe un vrai lien entre les deux ?
00:38:42Oui, Jean-Marc, merci beaucoup.
00:38:45Alors, Fondapol a publié une enquête justement là-dessus en expliquant que le risque d'agression
00:38:51chez les jeunes qui jouent aux jeux vidéo est similaire à ceux qui consomment de la
00:38:54cocaïne ou de la MDMA.
00:38:55On est à 29% de risque.
00:38:57Au niveau des dépressions, pareil, il y a une augmentation, on est à 23% de risque
00:39:01de dépression.
00:39:02Donc effectivement, aujourd'hui, on a des mesures qui montrent clairement qu'il y a
00:39:05une corrélation directe entre l'agressivité, la dépression chez les jeunes et l'utilisation
00:39:09abusive des jeux vidéo.
00:39:11Mais est-ce que ce n'est pas un défouloir en même temps ces jeux vidéo ?
00:39:13On voit les images à gauche de l'écran pendant qu'on est en train d'en parler.
00:39:17Est-ce que ce n'est pas au contraire un défouloir ?
00:39:19Alors, il va y avoir plusieurs choses.
00:39:21C'est toujours, comme vous le disiez tout à l'heure, comment je regarde un film d'horreur,
00:39:24qu'est-ce que j'en fais ?
00:39:25Qu'est-ce que je fais de cette information-là ?
00:39:26Et on l'a vu souvent dans Crime aussi.
00:39:28C'est-à-dire, je prends une information, comment je me la proprie et comment je la véhicule
00:39:31dans la vie.
00:39:32Aujourd'hui, d'utiliser trop de jeux vidéo, qu'est-ce que ça engendre dans le cerveau ?
00:39:35C'est de ça dont il est question.
00:39:37Ça engendre une mauvaise connexion au niveau du lobe frontal.
00:39:40C'est-à-dire qu'on va engendrer des symptômes qui vont se rapprocher de la schizophrénie,
00:39:43de la bipolarité, avec des passages à l'acte de plus en plus nombreux,
00:39:47car le cerveau va enregistrer le jeu vidéo comme étant en fait un humain,
00:39:50comme un scanner, à force de passer plus de temps,
00:39:53et l'être humain comme étant un objet.
00:39:54Et donc, à partir de là, la limite entre le mal que je peux faire et l'empathie
00:39:58qu'on doit ressentir envers un être humain, elle disparaît.
00:40:01On ajoute à ça, dans Fortnite, c'est pas le jeu le plus violent en plus,
00:40:04c'est un jeu qui est à la base assez ludique.
00:40:07Dans Fortnite, on a le phénomène de groupe.
00:40:09C'est-à-dire que c'est un jeu qui se joue à plusieurs.
00:40:11Et donc, dans tout phénomène de groupe, et on le voit sur plein d'affaires,
00:40:14la personne se sent plus forte, se sent plus à même de pouvoir commettre un crime
00:40:19parce qu'elle se sent épaulée.
00:40:20Et finalement, la différenciation dans le cerveau entre le réel et le virtuel
00:40:24peut être très très complexe, ou en tout cas, le devenir.
00:40:27Laura, je suis désolé, je vais vous le dire comme je le pense,
00:40:30et très respectueusement par rapport à tout le travail que vous faites,
00:40:33mais est-ce qu'en fait, les psychanalystes ne sont pas toujours en train de chercher des excuses ?
00:40:37C'est-à-dire qu'à une époque, on nous expliquait
00:40:39« Ah oui, mais c'est les films qui sont violents, donc les jeunes sont violents ».
00:40:42Après, on nous a expliqué « Ah oui, mais c'est la télé qui est violente,
00:40:45donc les jeunes sont violents ».
00:40:46Maintenant, on nous dit « Ah bah oui, mais c'est les jeux vidéo qui sont violents,
00:40:48donc les jeunes sont violents ».
00:40:49J'ai le sentiment qu'on cherche des excuses en permanence.
00:40:52Alors, c'est tout sauf une excuse.
00:40:54C'est pas parce qu'un jeu vidéo est potentiellement dangereux
00:40:57qu'il faut y jouer autant.
00:41:00C'est-à-dire qu'au contraire, ce que je suis en train de dire,
00:41:02c'est comme quand on dit « la cocaïne est dangereuse », on n'en prend pas.
00:41:04C'est la même chose, il n'y a pas d'excuse à la surconsommation.
00:41:07Par contre, le phénomène qu'on voit très souvent, Jean-Marc,
00:41:10et vraiment là-dessus, il faut alerter,
00:41:12c'est que les parents n'ont plus de poids.
00:41:13On parle d'enfants tyranniques, c'est extrêmement compliqué.
00:41:16On a des parents qui n'ont plus d'impact sur les enfants
00:41:20et qu'il faut impérativement se saisir de ça
00:41:22pour qu'on puisse agir réellement sur ce risque d'addiction,
00:41:26sur ce risque d'agressivité qui est réel.
00:41:28C'est certainement pas une excuse,
00:41:30c'est plutôt une réalité à prendre très au sérieux
00:41:33et dont il faut impérativement se saisir pour le monde de demain.
00:41:36– Dernière question, Laura.
00:41:38Dans le cas qui nous intéresse, le cas d'Owen,
00:41:41même si vous ne l'avez pas bien évidemment étudié,
00:41:44puisque cette personne a été placée,
00:41:48va être sans doute mise en examen,
00:41:50mais est-ce que ça vous paraît crédible,
00:41:52l'histoire telle qu'elle est racontée,
00:41:54c'est-à-dire quelqu'un qui est passionné de jeux vidéo,
00:41:56qui passe son temps dans les jeux vidéo,
00:41:57qui tout à coup perd lors d'une partie,
00:41:59qui est très en colère, qui ressort et qui va tuer quelqu'un.
00:42:02Est-ce que de façon générale, encore une fois,
00:42:04parce qu'on ne peut pas parler d'un cas précis,
00:42:06mais est-ce que de façon générale,
00:42:07c'est une hypothèse qui peut vous paraître crédible ?
00:42:09– Alors, seule, non.
00:42:11Moi, vraiment ce que je pense,
00:42:13au vu des éléments, encore une fois,
00:42:14je n'ai pas rencontré ce jeune homme.
00:42:16On est vraiment dans ce qu'on appelle
00:42:17la dysrégulation émotionnelle d'enfant tyrannique,
00:42:19c'est-à-dire la reproductivité, l'agressivité à la maison,
00:42:22quelque chose qui va être du domaine de
00:42:24ce n'est pas visible à l'extérieur mais uniquement à l'intérieur,
00:42:26vraiment une tyrannie qui fait que les parents ne peuvent pas parler.
00:42:28Et c'est cette échelle,
00:42:30et c'est cet empilement de couches, finalement Jean-Marc,
00:42:32qui va créer ce passage à l'acte.
00:42:34Quand vous avez une loi qui ne peut pas être respectée,
00:42:37les parents n'arrivent pas à faire respecter leur loi à la maison,
00:42:39et bien à un moment donné, il y a dérapage.
00:42:41Donc c'est ça, plus ça, plus ça, plus ça.
00:42:43Et effectivement, aujourd'hui,
00:42:45et une mauvaise prise en charge,
00:42:47et là où je vous rejoins, et merci de l'avoir stipulé,
00:42:49c'est d'arrêter de trouver une excuse
00:42:51et d'être plutôt dans la solution des problématiques.
00:42:54– Merci beaucoup Laura Lebar, c'était vraiment passionnant.
00:42:56Laura Lebar, psychanalyste,
00:42:58merci pour cette analyse qui rejoint…
00:43:00Non mais moi, vous savez, moi j'ai un avis, je ne suis pas Dieu.
00:43:03– Ce n'est pas du tout une excuse, vous me connaissez.
00:43:05– Oui, non, j'ai un avis,
00:43:07moi ça me fatigue toujours de nous dire
00:43:09ah ben c'est les séries, c'est la télé.
00:43:11– Mais en fait, il y a une différence entre
00:43:13regarder passivement quelque chose et y participer.
00:43:16Et ce que je constate dans le jeu vidéo,
00:43:18que je ne connais très peu, puisque moi personnellement,
00:43:20je ne joue pas et mes enfants n'y jouent pas,
00:43:23ce que je veux dire par là, dans ces jeux vidéo
00:43:25que je trouve très agressifs,
00:43:27effectivement, ça, plus le cumul d'un tas d'autres facteurs,
00:43:30et ce ne sont sûrement pas des excuses,
00:43:31mais ça crée des individus qui sont dans l'ultra-violence
00:43:34parce qu'ils vivent cette violence dans le jeu.
00:43:37– Juste, Rachida Cout, vous avez murmuré quelque chose
00:43:40que j'ai entendu, vous avez dit mon fils y joue,
00:43:42à ce jeu en particulier, mais là quand vous voyez ça
00:43:45et on va revoir les images du jeu, est-ce que ça vous inquiète ?
00:43:47– Ça m'inquiète oui, mais d'où la responsabilité des parents.
00:43:49Encore une fois, je vais le redire,
00:43:51je l'ai dit à maintes et maintes reprises,
00:43:53sur le jeu vidéo, ça se contrôle,
00:43:55c'est comme quand vous avez des enfants, ça s'éduque.
00:43:57– Ça se contrôle quand on peut contrôler.
00:43:59– Mon fils a essayé de jouer à Fortnite.
00:44:01– Il a quel âge votre fils ?
00:44:03– Justement, j'y viens, parce que sur le jeu vidéo,
00:44:05il y a écrit à partir de 18 ans.
00:44:07– Je crois que c'est ça celui-là.
00:44:09– Vous avez l'âge inscrit.
00:44:11Sauf qu'à la maison, je me retrouve avec le jeu vidéo en question,
00:44:14donc j'en avais déjà entendu parler,
00:44:16parce qu'effectivement, ça peut provoquer un dysfonctionnement
00:44:20chez les ados en phase de devenir adultes.
00:44:24Et du coup, j'arrive et je lui dis,
00:44:26écoute, tu vas me donner ton jeu et tout, c'est interdit,
00:44:28tu n'as que 15 ans.
00:44:29Il me regarde et me dit, mais tous mes amis jouent avec,
00:44:31tous mes amis sont connectés, pourquoi tu veux me marginaliser ?
00:44:33Et là, je peux vous dire qu'on l'a mis,
00:44:35on a regardé et j'étais choquée, exactement, Laurence,
00:44:38c'est que je trouvais qu'il y avait beaucoup de violence par rapport à son âge.
00:44:41– Honnêtement, il n'est pas très réaliste en même temps.
00:44:43– Non, non, par rapport à son âge.
00:44:45– Enfin, 15 ans aujourd'hui, excusez-moi, les gens veulent…
00:44:49Regardez, on n'est pas dans la réalité.
00:44:51Moi, j'ai vu d'autres jeux vidéo,
00:44:53où on a vraiment l'impression qu'on est quasiment dans un film.
00:44:55– Ça, c'est un tableau, ça. – Non, mais c'est Fortnite.
00:44:57– Oui, mais vous avez d'autres tableaux, j'avais pas vu spécialement ça,
00:45:00j'avais vu autre chose, en fait, il y a plusieurs tableaux dans Fortnite.
00:45:02– Moi, je trouve qu'on n'est pas vraiment à fond dans la réalité.
00:45:04– Après, on en revient à l'essentiel, l'éducation.
00:45:06– La psychanalyse, c'est incroyable.
00:45:08– C'est pas en pixels d'éduquer nos enfants.
00:45:10– Oui, oui, oui, je suis la caoutchouc.
00:45:13– Non, mais c'est pas en pixels des écrans d'éduquer nos enfants.
00:45:15– D'accord, d'accord, d'accord.
00:45:17Maître Honegger.
00:45:18– Non, mais il faut peut-être aussi s'intéresser aux liens de causalité.
00:45:20Ce que je veux dire par là, c'est qu'aujourd'hui,
00:45:22l'immense majorité des jeunes et des ados,
00:45:25ils jouent à des jeux vidéo,
00:45:27ils jouent à ce type de jeux vidéo
00:45:29où on simule le fait de se battre avec des armes.
00:45:32Et heureusement, fort heureusement,
00:45:34c'est pas l'immense majorité des ados qui commettent ce genre de fait.
00:45:37Donc, il faut aussi s'interroger sur des profils particuliers
00:45:41qui ont peut-être notamment des tendances…
00:45:43– C'est ce que disait Laura Lebard, c'est plus leur couche.
00:45:45– Ils vont avoir des tendances addictives,
00:45:47ils vont avoir des tendances au passage à l'acte
00:45:49et parce que, ou pas, ils jouent aux jeux vidéo,
00:45:51ça va révéler des choses.
00:45:53Mais le lien qui dirait le jeu vidéo va créer des psychopathes,
00:45:56je n'y crois pas du tout.
00:45:58– Personne n'y croit.
00:45:59– D'ailleurs, je dirais que la réalité nous prouve le contraire.
00:46:01L'immense majorité des ados, ils y jouent,
00:46:03et heureusement, ils passent bien.
00:46:04– La psychanalyste qu'on a écoutée tout à l'heure,
00:46:06elle employe un mot que je trouve très important.
00:46:08Malheureusement, c'est passé vite.
00:46:09Elle a parlé de reproductivité,
00:46:11c'est-à-dire que quelque part,
00:46:13la personne qui est dans une ambiance perturbée
00:46:15et qui est elle-même perturbée,
00:46:17a une tendance, par le fait de l'imitation,
00:46:19à la reproduction.
00:46:21Et c'est ça qu'on a du mal à contrôler.
00:46:23– J'ai une question.
00:46:25Pourquoi au Japon et en Corée, justement,
00:46:27vous savez, ils jouent beaucoup plus aux jeux vidéo
00:46:29et on n'a pas ce phénomène ?
00:46:31– Il n'y a pas ce phénomène.
00:46:33– Parce qu'il y a une éducation très stricte.
00:46:35– C'est l'éducation.
00:46:37– Il y a des phénomènes équivalents dans ces pays-là.
00:46:41Si on veut prendre un exemple qui est intéressant
00:46:43de ce point de vue-là, si on veut voir
00:46:45quels sont les liens de causalité,
00:46:47ça peut aussi être les États-Unis,
00:46:49dans lesquels on a des crimes de masse commis par des ados
00:46:51qui sont quasi quotidiens aux États-Unis
00:46:53et qui, en réalité, justement, quand on fait le lien,
00:46:55notamment aux États-Unis, s'interrogent,
00:46:57ce n'est pas lié aux jeux vidéo,
00:46:59c'est lié à la présence et à la possibilité
00:47:01d'accéder à des armes de guerre.
00:47:03Donc là, on voit, par exemple, dans cette affaire,
00:47:05qu'on a beaucoup plus d'affaires avec des couteaux
00:47:07parce qu'on a beaucoup moins accès.
00:47:09Donc, en fait, l'accès aux armes,
00:47:11ou l'accès, on allait dire, à la possibilité
00:47:13de violences massives pour les ados,
00:47:15c'est aussi ça qui va créer la possibilité du massacre.
00:47:17– On poursuit cette édition spéciale
00:47:19concernant les aveux de Owen,
00:47:21suspect du meurtre de Louise, 11 ans.
00:47:25Owen qui est passé aux aveux ce matin.
00:47:27Le jeune homme aurait infligé une dizaine de coups
00:47:31à l'aide d'un objet tranchant
00:47:33dans le bois des Templiers
00:47:35à cette petite Louise.
00:47:37Et ce qui est très clair, quand même,
00:47:39je vous le disais tout à l'heure d'ailleurs,
00:47:41c'est que cette affaire marque les Français,
00:47:43bouleverse les Français.
00:47:45Je vous propose d'écouter Naïma Mfadel,
00:47:47qu'on connaît bien sur CNews, qui était essayiste
00:47:49et qui, hier, était émue aux larmes
00:47:51en parlant de cette affaire avec l'impact
00:47:53que ça peut avoir sur elle, sur la peur des parents
00:47:55aujourd'hui de laisser leurs enfants dans la rue.
00:47:57Écoutez-la, c'est bouleversant son témoignage.
00:47:59– Je ne l'ai jamais fait.
00:48:01Je ne l'ai jamais fait attracer mes enfants.
00:48:03J'ai quatre enfants.
00:48:05J'ai ma gamine de 25 ans, je la trace maintenant.
00:48:07T'imagines ? T'imagines ?
00:48:09Donc venir dire comme ça,
00:48:11d'une manière tout à fait détachée,
00:48:13on ne peut pas être détaché.
00:48:15Parce qu'aujourd'hui, dans notre pays,
00:48:17on est en insécurité.
00:48:19On a peur pour nos enfants.
00:48:21Moi, la petite Louise, ça aurait pu être mon enfant.
00:48:23Il y a quelques années, quand je l'ai laissée
00:48:25rentrer de l'école, en primaire déjà,
00:48:27ils allaient à l'école, ils rentraient de l'école.
00:48:29Là, j'ai une gamine de 25 ans
00:48:31que je géolocalise.
00:48:33Et elle le sait.
00:48:35Voyez ? Et je lui dis, tu prends un Uber.
00:48:37Le soir, quand tu es fini à 11h,
00:48:39tu prends un Uber.
00:48:41Et quand tu rentres, tu me le dis.
00:48:43Et quand je m'endors, je me réveille pour regarder
00:48:45si ma gamine est bien rentrée à la maison.
00:48:47Voilà la situation dans laquelle
00:48:49on est aujourd'hui.
00:48:51Donc il faut savoir entendre cette douleur aussi.
00:48:53Et notre peur.
00:48:55Et nos politiques doivent se saisir de tout cela.
00:48:57Et moi, le docteur Maurice Berger,
00:48:59je travaille avec lui, je le connais bien.
00:49:01Quand il me dit qu'il y a des gamins
00:49:03qui, aujourd'hui, tuent à 13 ans, 14 ans,
00:49:05et qu'on laisse faire,
00:49:07et qu'ils s'attaquent.
00:49:09Les gamins qui ont tué le petit Elias.
00:49:11Les gamins qui ont tué le petit Elias.
00:49:13Ils avaient déjà fait des agressions
00:49:15avec violence, extrême violence.
00:49:17Et là, on leur dit, c'est pas grave,
00:49:19tu reviendras. Mais comment ?
00:49:21Il faut protéger nos enfants,
00:49:23les innocents. C'est eux qu'il faut protéger en premier.
00:49:25Voilà, Naïma Amfadel,
00:49:27qui est bouleversante, c'était hier soir,
00:49:29avec Gautier Lorette. Et on voit bien que
00:49:31ce drame, ce drame
00:49:33du meurtre de Louise est également
00:49:35en train d'aller sur un terrain politique.
00:49:37Et c'est intéressant.
00:49:39Ça aussi, Thomas Bonnet, bonjour, journaliste politique
00:49:41à AC News. On sent qu'on n'est plus
00:49:43en fait sur un simple
00:49:45fait divers, si je puis dire.
00:49:47Et le mot simple, j'enlève, parce qu'il est dramatique.
00:49:49Donc on n'est plus sur un fait divers dramatique.
00:49:51On est quasiment sur une question
00:49:53politique, une question de société.
00:49:55Oui, parce que
00:49:57l'émotion partagée par
00:49:59Naïma Amfadel hier soir sur l'antenne
00:50:01de CNews, je pense qu'elle est celle de
00:50:03millions de Français aujourd'hui.
00:50:05Il y a une inquiétude, de la colère,
00:50:07de la tristesse, bien sûr. Et le rôle
00:50:09des responsables politiques, c'est aussi
00:50:11de répondre à cette émotion,
00:50:13de se mettre à hauteur
00:50:15de Français et de partager
00:50:17cette compassion. C'est pour cette raison
00:50:19que je trouve maladroit le fait que le président
00:50:21de la République ou même son premier ministre
00:50:23n'ait pas réagi à cette affaire.
00:50:25Ils auraient pu avoir un message,
00:50:27même simplement poster sur les réseaux sociaux,
00:50:29pour montrer qu'ils étaient dans le partage
00:50:31de cette émotion collective.
00:50:33Dans le même temps, on peut comprendre
00:50:35une forme de prudence des responsables politiques
00:50:37sur une affaire dont l'enquête n'est pas arrivée
00:50:39encore à son terme. Il est difficile de
00:50:41tirer des conclusions de cette affaire.
00:50:43Malgré tout, il y a donc à la fois
00:50:45cette émotion. Et puis, je voudrais aussi
00:50:47revenir sur le terme de récupération
00:50:49qui est parfois utilisé,
00:50:51et qui m'agace un peu, pour tout vous dire.
00:50:53Ce que certains appellent récupération,
00:50:55c'est simplement l'analyse politique
00:50:57de faits, parfois des défaillances
00:50:59qui ont conduit à un drame.
00:51:01C'est tout à fait normal, naturel et même
00:51:03logique que les responsables politiques se penchent
00:51:05sur ce qui peut être modifié,
00:51:07corrigé, pour ne pas voir
00:51:09ce genre d'affaires se reproduire.
00:51:11Effectivement, on sent quand même globalement
00:51:13une certaine prudence. On a quand même
00:51:15un ministre de l'Intérieur qui, encore ce matin,
00:51:17parle de l'ensauvagement de la société,
00:51:19parce que là aussi, cette affaire témoigne
00:51:21de cet ensauvagement. Comment expliquer
00:51:23l'inexplicable ? Comment
00:51:25un garçon de 23 ans peut
00:51:27en arriver à de tels méfaits ?
00:51:29C'est là aussi le rôle du responsable politique
00:51:31de parvenir à mettre des mots là-dessus.
00:51:33Et puis, l'autre objet de débat
00:51:35qui va sans doute arriver dans les heures et les jours
00:51:37à venir, c'est la question de la réponse pénale.
00:51:39On entend du côté du Rassemblement national
00:51:41le retour de la proposition des peines
00:51:43planchers, parce que la question va se poser
00:51:45si, d'aventure, le suspect
00:51:47était reconnu coupable,
00:51:49la peine qu'il pourrait purger serait
00:51:51effectivement d'une certaine durée
00:51:53et se poserait alors la question de sa possibilité
00:51:55de ressortir de prison à un âge
00:51:57où il ne serait pas totalement
00:51:59exclu qu'il puisse récidiver.
00:52:01Voilà les questions qui vont se poser d'un point de vue politique.
00:52:03Et puis, évidemment, il y a aussi
00:52:05l'émotion à laquelle doit répondre, à mon sens,
00:52:07le Président de la République, et pourquoi pas le Premier ministre.
00:52:09– Merci beaucoup Thomas Abonnet, journaliste politique
00:52:11à CNews, Rachida Kaout, conseillère municipale
00:52:13Renaissance, je le rappelle. Comment vous expliquez
00:52:15le silence du Président ?
00:52:17– Comme l'a dit votre journaliste,
00:52:19l'enquête n'est pas terminée encore, vous savez.
00:52:21– Sur Naël, elle n'était pas terminée
00:52:23quand il a pris la parole.
00:52:25– Ce que je peux vous dire, c'est que
00:52:27la classe politique, et notamment celle
00:52:29de la majorité présidentielle, s'est exprimée
00:52:31sur cette affaire. – Non, je vous parle du Président.
00:52:33– Qui ne peut pas s'exprimer sur cette affaire ?
00:52:35– Rachida Kaout, je vous parle du Président.
00:52:37– Le Président, oui.
00:52:39– Pourquoi est-ce qu'il n'a pas fait un petit mot ?
00:52:41– Parce qu'il n'a pas terminé.
00:52:43– Mais sur Naël, ce n'était pas terminé non plus,
00:52:45il accusait le policier, excusez-moi.
00:52:47– Vous ne pouvez pas arrêter quand une enquête,
00:52:49on commente un phénomène dramatique qui s'est passé dans le pays.
00:52:51– Il y a une réalité, c'est que la petite fille a été tuée.
00:52:53– Il n'y a pas à commenter aujourd'hui.
00:52:55– Mettez un point, il a raison.
00:52:57– Essayez d'écouter.
00:52:59– Il y a une réalité,
00:53:01une enfant a été tuée.
00:53:03Voilà, on n'a pas besoin d'enquête
00:53:05pour savoir qu'une enfant a été tuée.
00:53:07Donc il aurait pu parler sur la mort de l'enfant.
00:53:09Voilà, un mot.
00:53:11Il répond à un mec sur TikTok,
00:53:13il peut avoir un mot.
00:53:15– L'enquête.
00:53:17– Ce n'est pas la question de l'enquête,
00:53:19on sait qu'elle est morte,
00:53:21on n'a pas besoin de l'enquête pour savoir qu'elle est morte.
00:53:23Un mot de compassion.
00:53:25Je ne comprends pas que vous puissiez défendre cette position.
00:53:27– Vous pouvez répéter en boucle.
00:53:29– Laurent Saillet.
00:53:31– Arrêtez de répéter en boucle,
00:53:33l'enquête n'est pas terminée,
00:53:35ce n'est pas le sujet.
00:53:37– Laurent Saillet, attendez, laissez-la parler.
00:53:39– On ne demande pas de commenter l'enquête,
00:53:41on ne demande pas de commenter
00:53:43le résultat de l'enquête,
00:53:45donc il n'y a pas la peine de répéter en boucle
00:53:47quand l'enquête n'est pas terminée.
00:53:49On demande de partager une émotion
00:53:51qui est en train de traverser le pays.
00:53:53Parce que les parents,
00:53:55tout le monde en France là,
00:53:57est transfixé par ce qui vient de se passer.
00:53:59Et on ne peut pas, quand on est responsable politique,
00:54:01ne pas partager cette émotion
00:54:03qui est en train de…
00:54:05– Vous parliez de Naël,
00:54:07pardon mais arrêtez de répéter en boucle.
00:54:09– Parlez du Président, ne changez pas de sujet.
00:54:11– Effectivement, sur Naël,
00:54:13on a eu tout,
00:54:15les stars, Petit Ange Parti Trop Tôt,
00:54:17etc.
00:54:19Une émotion, et là,
00:54:21cette petite fille, parce que ce n'est même pas une jeune fille,
00:54:23c'est une enfant, à 11 ans,
00:54:25on n'est même pas à l'eau, on est enfant.
00:54:27Ça nous touche tous,
00:54:29et on a envie d'entendre
00:54:31du cœur, de la compassion,
00:54:33du sentiment, de la compréhension,
00:54:35de l'accompagnement des Français.
00:54:37Voilà ce qu'on demande. On ne demande pas
00:54:39de commenter une enquête.
00:54:41– Alors, ce qui est notable dans cette affaire…
00:54:43– Moi, je pense que le monde, si vous voulez,
00:54:45dans l'émotion dans cette affaire…
00:54:47– Non, mais vous ne répondez pas aux questions, de toute façon.
00:54:49– Non, mais je viens de répondre.
00:54:51– Non, vous ne répondez pas, je vous dis pourquoi
00:54:53le Président n'a pas fait part de sa compassion.
00:54:55– Nous sommes tous dans l'émotion,
00:54:57et on essaie de trouver encore une fois des boucs émissaires,
00:54:59et c'est ça le problème.
00:55:01– Le Président ne fait pas part de sa compassion.
00:55:03Ma question, elle est simple, vous répondez à côté.
00:55:05Vous me dites la classe politique, vous me dites l'enquête n'est pas terminée,
00:55:07excusez-moi. – Pourquoi on cherche toujours,
00:55:09si vous voulez, à trouver à chaque fois des boucs émissaires ?
00:55:11– Mais je vous pose une question, ce n'est pas un bouc émissaire,
00:55:13il est responsable de rien. – Aujourd'hui, on est en train de pleurer
00:55:15une pauvre gamine qui vient de se faire tuer.
00:55:17– On n'y arrive pas, on n'y arrive pas.
00:55:19– Je vous le dis, mais je ne suis pas là pour convaincre
00:55:21quelqu'un d'autre.
00:55:23– S'il vous plaît, ce qui est clair en tout cas
00:55:25dans cette affaire, c'est que la police a été
00:55:27très efficace. – C'est le moins qu'on puisse dire.
00:55:29Avec Axel Ronde, porte-parole du syndicat
00:55:31CFTC Police, bonjour, merci d'être
00:55:33en direct avec nous. C'est vrai qu'il y a
00:55:35une vraie efficacité des enquêteurs
00:55:37qui ont été mobilisés
00:55:39dès le début, qui ont été sur le terrain
00:55:41et qui ont montré leur
00:55:43efficacité en 3 jours.
00:55:45– Oui, en 3 jours,
00:55:47on a eu
00:55:49le coupable, l'assassin
00:55:51du terrible meurtre
00:55:53de cette petite Louise, qui a
00:55:55ému la France entière, mais qui a ému
00:55:57aussi les enquêteurs.
00:55:59Vous savez,
00:56:01policier, intervenir sur une scène
00:56:03de crime, c'est difficile, mais quand c'est
00:56:05une enfant, je peux vous dire que ça vous touche
00:56:07particulièrement et vous avez
00:56:09vraiment, vraiment envie
00:56:11d'arrêter cet individu
00:56:13pour qu'il ne recommence
00:56:15plus, surtout, et qu'il soit
00:56:17présenté à la justice. Donc oui, on a fait un travail
00:56:19magnifique.
00:56:21Les 120 enquêteurs de la
00:56:23police judiciaire et ceux de
00:56:25Versailles ont été
00:56:27exceptionnels, brillants.
00:56:29On voit bien que, finalement, la
00:56:31technologie nous aide aussi, c'est grâce à
00:56:33une vidéosurveillance.
00:56:35En fait, c'est un lecteur de plaques automatisées,
00:56:37le fameux LAPI, qui est censé
00:56:39lire les plaques d'immatriculation pour savoir si elles sont
00:56:41volées ou pas. On voit bien que
00:56:43ça a servi
00:56:45à identifier
00:56:47un suspect et puis
00:56:49on a récupéré des traces ADN
00:56:51sur la petite Louise
00:56:53qui nous a permis de confondre
00:56:55cet individu. L'ADN
00:56:57a matché et on a pu
00:56:59savoir que c'était cet individu-là.
00:57:01Mais au-delà de ces
00:57:03technologies qu'on décrit souvent,
00:57:05parce qu'actuellement, on a des caméras
00:57:07augmentées avec de l'intelligence artificielle
00:57:09qui sont en test jusqu'au 31
00:57:11mars de cette année et on ne sait pas
00:57:13si ça va être pérennisé parce que
00:57:15certaines personnes
00:57:17parlent que ça va
00:57:19faire des problèmes
00:57:21avec tout ce qui est
00:57:23de la liberté publique
00:57:25alors même qu'on voit bien que ces caméras
00:57:27proactives pourront nous aider dans l'avenir.
00:57:29On devra avoir ces
00:57:31caméras en permanence dans nos villes.
00:57:33Quand il y aura des situations suspectes,
00:57:35ça permettra d'alerter l'opérateur
00:57:37et de tout de suite dépêcher des patrouilles.
00:57:39C'est ça l'avenir de la police.
00:57:41Malheureusement, certains bien-pensants
00:57:43ne veulent pas en entendre parler.
00:57:45Certains bien-pensants, on voit surtout
00:57:47en général, ils sont très à gauche ou très vert.
00:57:49Petite question
00:57:51à Axelle Ronde quand même.
00:57:53C'est une question
00:57:55un peu à côté si vous voulez, mais est-ce que
00:57:57la pression médiatique fait que les policiers
00:57:59sont plus mobilisés sur une affaire comme celle-là ?
00:58:01Je parle de la pression médiatique, mais j'aurais pu dire
00:58:03aussi l'émotion qui traverse le pays.
00:58:05Est-ce que l'approche est différente ?
00:58:07Non,
00:58:09on est professionnels, l'approche est toujours
00:58:11la même, mais c'est vrai que
00:58:13quand c'est le meurtre d'un enfant,
00:58:15on est vraiment touché par cela.
00:58:17Et ça, c'est la chose
00:58:19la plus terrible, je vous dis,
00:58:21en étant policier, ça va marquer
00:58:23aussi les enquêteurs,
00:58:25ceux qui ont fait les constatations.
00:58:27Il faut penser à eux aussi, à leur état
00:58:29psychologique, cette pression,
00:58:31ces images
00:58:33qu'ils ont vues
00:58:35de leurs propres yeux, ça c'est
00:58:37terrible pour eux. Et je sais
00:58:39que le ministère de l'Intérieur a mis en place
00:58:41des cellules d'écoute
00:58:43pour pouvoir que ces enquêteurs puissent
00:58:45parler, parce qu'il ne faut pas qu'ils gardent
00:58:47ça pour eux, mais en tous les cas,
00:58:49le but c'est vraiment
00:58:51de neutraliser
00:58:53ces individus qui commettent ces
00:58:55crimes, de pouvoir les remettre à la justice.
00:58:57Et oui, ça passe
00:58:59par un travail
00:59:01minutieux, et non,
00:59:03je vous dis, c'est pas parce que
00:59:05c'est médiatisé ou pas, tout le monde a le même
00:59:07traitement, bien évidemment,
00:59:09surtout quand il s'agit d'un crime de sang.
00:59:11Merci beaucoup Axel Ronde, porte-parole du syndicat
00:59:13CFTC Police, merci d'avoir été en direct avec nous.
00:59:15On poursuit cette édition spéciale dans un instant,
00:59:17on fait une courte pause de pub, on fait le CNews Info
00:59:19avec le reste de l'actu, et on revient,
00:59:21on va faire un nouveau point sur l'enquête
00:59:23avec les choses qui évoluent, bien
00:59:25évidemment, puisque les auditions se poursuivent
00:59:27concernant Owen
00:59:29et la mort de la petite Louise.
00:59:31Pause rapide, à tout de suite.
00:59:35Le Kremlin rejette l'idée d'un
00:59:37échange de territoire occupé avec
00:59:39l'Ukraine. Hier, Volodymyr Zelensky
00:59:41avait émis cette idée dans une interview.
00:59:43Le président ukrainien s'est exprimé
00:59:45dans le cadre d'éventuelles négociations
00:59:47de paix menées par les Etats-Unis,
00:59:49car selon lui, l'Europe seule ne
00:59:51pourrait pas garantir la sécurité
00:59:53de son pays. L'Assemblée nationale
00:59:55a adopté un texte pour renforcer
00:59:57la sécurité dans les transports.
00:59:59Les députés l'ont validé en première lecture.
01:00:01Il autorise notamment les forces de sécurité
01:00:03de la SNCF et de la RATP
01:00:05à procéder à des palpations
01:00:07ou le port de caméras piétons
01:00:09par les contrôleurs. Le ministre des Transports,
01:00:11Philippe Tabarro, s'est félicité de son adoption.
01:00:13Et puis, Bruno Retailleau
01:00:15a pris la lourde responsabilité
01:00:17d'ouvrir une guerre des chefs à droite.
01:00:19L'entourage de Laurent Wauquiez
01:00:21a réagi à l'annonce de la candidature
01:00:23du ministre de l'Intérieur à la tête des Républicains.
01:00:25Il poursuit, il serait préférable
01:00:27qu'il puisse se consacrer à Beauvau
01:00:29et laisser Laurent Wauquiez mener à bien
01:00:31la mission de reconstruction du parti.
01:00:3311h39 sur CNews.
01:00:35Merci d'être avec nous.
01:00:37On est en édition spéciale
01:00:39depuis 10h30, bien évidemment,
01:00:41après les aveux d'ON
01:00:43concernant le meurtre
01:00:45de Louise, 11 ans, ON,
01:00:47qui est donc passée aux aveux ce matin.
01:00:49Ça s'est passé aux alentours de 9h45.
01:00:51En tout cas, c'est à cette heure-là
01:00:53que le parquet a communiqué sur ses aveux.
01:00:55On est avec Célia Barotte
01:00:57pour faire un nouveau point sur cette enquête
01:00:59qui avance et sur les auditions qui se poursuivent.
01:01:01Oui, j'en marque des auditions
01:01:03qui se poursuivent.
01:01:05Même si ON est passée aux aveux,
01:01:07les enquêteurs peuvent encore continuer
01:01:09à lui poser des questions,
01:01:11notamment sur les circonstances exactes
01:01:13de sa prise de contact avec Louis,
01:01:15sur son déroulé,
01:01:17le déroulé des faits,
01:01:19son trajet pour aller jusqu'au bois,
01:01:21comment le meurtre s'est déroulé
01:01:23et l'arme qu'il a utilisée.
01:01:25Concernant ses proches
01:01:27qui sont toujours en garde à vue,
01:01:29je vous le rappelle,
01:01:31sa mère, son père et sa petite amie,
01:01:33il semblerait, selon nos confrères du Parisien,
01:01:35que sa petite amie soit,
01:01:37elle aussi, passée aux aveux.
01:01:39Elle était placée en garde à vue
01:01:41pour non-dénonciation de crime.
01:01:43C'est vrai que cette prolongation
01:01:45de garde à vue permet aux enquêteurs
01:01:47de faire pression sur
01:01:49les personnes interpellées,
01:01:51tenter aussi, parce que le temps est compté
01:01:53dans une garde à vue, maximum 48h.
01:01:55Pour les enquêteurs,
01:01:57il faut poser un maximum de questions
01:01:59pour avoir un maximum de réponses
01:02:01avant que les individus ne soient
01:02:03présentés au juge d'instruction
01:02:05en vue de leur mise en examen ou non.
01:02:07C'est ce qui va attendre Owen.
01:02:09Sa garde à vue
01:02:11doit se terminer maximum ce soir,
01:02:1320h.
01:02:15On peut supposer que cette garde à vue
01:02:17va être levée bien avant
01:02:19la conférence de presse du procureur
01:02:21de la République,
01:02:23le procureur d'Évry,
01:02:25qui fera une conférence de presse
01:02:27à 18h pour nous donner davantage
01:02:29d'informations sur le déroulement de l'enquête,
01:02:31les moyens qui ont été engagés,
01:02:33mais également sur les déclarations
01:02:35des gardes à vue
01:02:37durant ces dernières 48h.
01:02:39On va souligner également le travail
01:02:41des forces de l'ordre, les forces d'investigation
01:02:43qui se sont activement
01:02:45mobilisées. On voit aussi que l'utilisation
01:02:47des nouvelles technologies, comme les caméras
01:02:49de vidéosurveillance, permettent aux enquêteurs
01:02:51d'établir
01:02:53des pistes, de reconnaître
01:02:55aussi des individus, le bornage des téléphones
01:02:57portables. Il y a eu aussi
01:02:59beaucoup des dizaines
01:03:01d'auditions de témoins,
01:03:03les riverains, qui ont été coopératifs
01:03:05avec les enquêteurs. On a recueilli
01:03:07plusieurs témoignages, notamment sur ces
01:03:09news de parents, de voisins qui s'inquiètent
01:03:11et qui se sont étonnés aussi de cette mise
01:03:13en garde à vue de cette famille qui,
01:03:15aux apparences, est calme,
01:03:17sans histoire. Alors pour le
01:03:19moment, difficile d'avoir des informations
01:03:21sur les antécédents judiciaires ou encore
01:03:23de savoir si Owen était
01:03:25véritablement connu des services de police,
01:03:27mais selon nos confrères du Parisien, toujours,
01:03:29il y aurait eu des signalements
01:03:31d'actes de violence
01:03:33d'Owen à l'encontre de sa petite soeur,
01:03:35petite soeur qui, je vous le rappelle,
01:03:37a confirmé que son
01:03:39frère avait une doudoune et une casquette
01:03:41similaires à celles
01:03:43que l'on voit sur le cliché d'un individu
01:03:45qui s'est
01:03:47rendu sur le lieu des fées
01:03:49au moment du meurtre de Louise
01:03:51et donc c'est vrai que ça a été un faisceau
01:03:53d'indices qui viennent de se confirmer
01:03:55avec ces aveux
01:03:57qui ont été officialisés
01:03:59ce matin aux alentours de 9h45.
01:04:01– Merci beaucoup, c'est Yabarot, journaliste
01:04:03police-justice de Siennouz qui suit ce dossier.
01:04:05Juste sur le plan pratique,
01:04:07Maître Onegar, expliquez-nous comment ça se passe,
01:04:09c'est-à-dire que maintenant, il y a eu les aveux,
01:04:11donc est-ce que ça veut dire que la garde à vue va se terminer ?
01:04:13Quelle est la procédure sur le plan judiciaire maintenant ?
01:04:15– Déjà, ce qu'il faut dire sur les aveux,
01:04:17c'est qu'on ne construit pas des dossiers sur des aveux.
01:04:19Donc ce qui va être extrêmement important,
01:04:21à partir du moment où on a des aveux,
01:04:23c'est que justement on ait des investigations complémentaires
01:04:25qui viennent confirmer, qui viennent corroborer ces éléments
01:04:27et qu'à la limite, à la fin, on puisse quasiment
01:04:29se passer de ces aveux pour réussir
01:04:31à avoir la démonstration éventuelle d'une culpabilité.
01:04:33Ensuite, d'un point de vue procédural,
01:04:35dans un premier temps, vous êtes placé en garde à vue
01:04:37dans le cas d'un meurtre, même sur mineur,
01:04:39c'est vrai que c'est 48 heures maximum,
01:04:41et à l'issue, parce qu'il s'agit d'un crime,
01:04:43quoi qu'il arrive, vous allez être présenté à ce qu'on appelle
01:04:45le juge d'instruction, qui contrairement à son nom,
01:04:47le but ce n'est pas de juger, mais c'est de mener
01:04:49des investigations complémentaires
01:04:51et donc en fait, à ce moment-là, c'est ce qu'on appelle
01:04:53la mise en examen, c'est-à-dire simplement
01:04:55le fait d'être présenté officiellement au juge d'instruction
01:04:57qui vous dit voilà les faits sur lesquels on va
01:04:59enquêter, je vous mets donc en examen
01:05:01pour ça, et ensuite, il y a
01:05:03un certain nombre d'investigations qui seront faites
01:05:05et il y aura un débat dans la journée
01:05:07après être passé devant le juge d'instruction
01:05:09sur l'éventualité d'un placement
01:05:11en détention provisoire, cette fois
01:05:13on passe devant un autre juge qui s'appelle le juge des libertés
01:05:15de la détention, pour savoir si on met
01:05:17cette personne en détention le temps des investigations
01:05:19parce qu'il y a des risques qui devaient
01:05:21sortir, soit qui gênent l'enquête,
01:05:23soit qui prennent la fuite, soit,
01:05:25comme c'est souvent le cas, qu'on craigne
01:05:27un risque de réitération. – On est en direct
01:05:29avec Jacques Dallès qui est procureur général honoraire,
01:05:31consultant judiciaire, bonjour, merci beaucoup
01:05:33d'être en direct avec tout,
01:05:35les faits tels qu'on les a à ce jour
01:05:37et les explications qui sont données par
01:05:39Owen, qu'est-ce que ça évoque pour vous avec votre expérience ?
01:05:43– Ça évoque malheureusement
01:05:45la capacité de passage à l'acte
01:05:47criminel qu'ont certaines personnes,
01:05:49vous savez que
01:05:51malheureusement on peut croiser la route,
01:05:53c'est peut-être ce qui s'est passé en l'espèce, la petite Louise
01:05:55a peut-être croisé la route d'un individu
01:05:57dont on ne sait pas
01:05:59les raisons pour lesquelles il l'agressait,
01:06:01est-ce que c'est une rage, une colère
01:06:03contre la société, est-ce qu'elle était là
01:06:05comme l'exutoire de sa violence,
01:06:07difficile à dire, j'ai eu à connaître
01:06:09malheureusement des affaires un peu similaires,
01:06:11mais évidemment on est là dans l'irrationnel
01:06:13et c'est ce qui inquiète
01:06:15évidemment toujours.
01:06:17– On est là dans l'irrationnel, vous dites, ça veut dire qu'il n'y a pas forcément
01:06:19une motivation ?
01:06:21– C'est tout le travail que devra faire
01:06:23le juge d'instruction, c'est-à-dire de connaître
01:06:25à la fois le déroulement exact des faits,
01:06:27c'est-à-dire le comment de ce crime
01:06:29malheureusement, mais aussi le pourquoi,
01:06:31la raison pour laquelle
01:06:33il est passé à l'acte, est-ce que c'est des raisons
01:06:35tout à fait utilitaires
01:06:37on va dire, ou est-ce que c'est une poussée
01:06:39de violence, une pulsion criminelle
01:06:41et là, évidemment
01:06:43les psychologues, psychiatres devront se pencher
01:06:45sur lui comme ils le font systématiquement
01:06:47dans les affaires de crime.
01:06:49– On a appris tout au long de la matinée
01:06:51plusieurs informations, en particulier par exemple
01:06:53que la doudoune que portait
01:06:55Owen au moment de ce meurtre
01:06:57est toujours introuvable, que l'arme du crime
01:06:59est toujours introuvable,
01:07:01visiblement sa petite amie
01:07:03a reconnu certaines choses
01:07:05en tout cas qu'elle savait tout au moins
01:07:07ce qui s'était passé
01:07:09donc ça montre quand même qu'il y a une certaine
01:07:11prise de conscience de la part de Owen
01:07:13de ce qui s'est passé, parce que quand on fait la démarche
01:07:15d'aller cacher une doudoune, quand on fait la démarche
01:07:17de faire disparaître l'arme du crime, quand on fait la démarche
01:07:19d'en parler à sa petite amie
01:07:21ça veut dire qu'il y a quand même une certaine conscience.
01:07:23– Oui, bien sûr,
01:07:25il faudra déterminer
01:07:27quelle est sa responsabilité pénale
01:07:29vous savez que la loi dit que
01:07:31lorsqu'on agit sous l'effet d'un trouble
01:07:33ayant aboli le discernement
01:07:35on ne peut pas être jugé, on n'en est pas là
01:07:37ce sera tout le travail des experts psychiatres
01:07:39peut-être qu'il a vu la pression
01:07:41qui s'exerçait sur les membres de sa famille
01:07:43qui sont en garde à vue
01:07:45ça l'a peut-être décidé à avouer, il l'est fait
01:07:47il a compris que le filet s'était resserré
01:07:49sur lui, moi je note que
01:07:51le fait qu'on ne retrouve pas la doudoune
01:07:53était un élément quand même assez problématique
01:07:55puisqu'on peut penser que cette doudoune
01:07:57était émaculée de sang, c'est pour ça qu'il l'a
01:07:59sans doute fait disparaître, il faudra
01:08:01essayer de continuer à trouver d'autres
01:08:03indications, d'autres indices dans cette affaire
01:08:05mais on a sans doute une espèce de climat
01:08:07psychologique qui l'a amené
01:08:09vraisemblablement à avouer les faits
01:08:11Dernière question, est-ce que le fait qu'on ait eu des
01:08:13aveux ce matin, est-ce que cela
01:08:15veut dire que l'enquête est terminée ?
01:08:17Non, pas du tout
01:08:19la garde à vue se poursuit
01:08:21l'intéressé devrait être présenté
01:08:23déféré devant le procureur de la République
01:08:25une information va être ouverte
01:08:27un juge d'instruction va être désigné
01:08:29le juge, et je l'ai été pendant longtemps
01:08:31demandera à l'intéressé
01:08:33s'il veut bien s'expliquer
01:08:35ce qui s'est passé, est-ce qu'il va réitérer
01:08:37ses aveux, de l'importance cette fois
01:08:39devant un juge d'instruction, une nouvelle fois
01:08:41et par la suite
01:08:43il devrait être mis en détention par le
01:08:45juge des libertés de la détention et par la suite
01:08:47il sera certainement réinterrogé de façon
01:08:49précise par le
01:08:51magistrat instructeur, une reconstitution
01:08:53sera peut-être faite pour préciser
01:08:55exactement les faits et savoir
01:08:57si on peut le juger pour ce crime
01:08:59Merci beaucoup Jacques Daes, merci procureur
01:09:01général honoraire, et je voudrais montrer votre livre
01:09:03également qui s'appelle Cold Case
01:09:05un magistrat enquête, un livre qui est
01:09:07paru aux éditions
01:09:09Mareuil, Maître Gilbert Collard
01:09:11quand on voit ce qui s'est passé
01:09:13quand on voit ce drame aujourd'hui
01:09:15qui bouleverse les français
01:09:17est-ce que vous avez le sentiment que ça sert
01:09:19de leçon également
01:09:21parfois, c'est-à-dire que ça peut faire
01:09:23peur à certains qui à un moment
01:09:25donné vont réfléchir avant de
01:09:27passer à l'acte ? Alors écoutez moi
01:09:29je me rappelle l'affaire
01:09:31du petit Nicolas Bourga
01:09:33ça ne vous dit peut-être rien
01:09:35c'était dans les années 1995
01:09:371996, il avait été
01:09:39tué d'un coup de couteau dans la rue
01:09:41parce qu'un individu
01:09:43décité
01:09:45lui avait fait tomber sa casquette
01:09:47il avait réagi, il avait pris un coup de couteau
01:09:49devant le tribunal pour enfants
01:09:51devant le tribunal pour enfants, il a été condamné à
01:09:537 ans de prison, il en a fait 4
01:09:55le président du tribunal pour enfants lui a dit
01:09:57je vous jure que c'est vrai
01:09:59surtout mon petit
01:10:01ne recommencez pas avec le couteau
01:10:03les gardiens
01:10:05qui l'ont raccompagné
01:10:07que j'ai vu après m'ont dit
01:10:09on n'en peut plus
01:10:11il se marrait
01:10:13il disait
01:10:15il m'a dit ne recommencez plus
01:10:17il y a aussi si vous voulez
01:10:19toute une idéologie
01:10:21de la justice
01:10:23de ce qu'on appelle les mineurs
01:10:25qui est à revoir
01:10:27qu'est-ce qui fait
01:10:29que ça sert de leçon
01:10:31on est au début
01:10:33donc on peut dire des bêtises parce qu'on n'a pas tous les éléments
01:10:35bien évidemment mais on a quand même
01:10:37des signes criminologiques
01:10:39d'un individu qui passe
01:10:41facilement à l'acte violent
01:10:43sur une petite fille
01:10:45sa soeur
01:10:47et qui va tuer une petite fille
01:10:49si on avait pris au sérieux
01:10:51là je vous rejoins
01:10:53si on avait pris au sérieux les violences sur la petite soeur
01:10:55peut-être qu'on aurait pu mettre en place
01:10:57un encadrement répressif
01:10:59ou éducatif, sérieux
01:11:01qui aurait canalisé
01:11:03parce que des gens violents on en voit plein
01:11:05et c'est vrai qu'on nous explique
01:11:07il passait ses journées au bar
01:11:09il n'avait aucun suivi
01:11:11il était en roue libre
01:11:13or on a un signal criminologique
01:11:15vous savez ce qui est effroyable
01:11:17c'est que des signaux on en a plein
01:11:19des individus violents il y en a plein
01:11:21je voudrais qu'on termine
01:11:23cette édition spéciale avec le visage
01:11:25de Louise
01:11:27Louise, 11 ans, qui a donc été
01:11:29tuée a priori par Ouen
01:11:31même s'il est toujours présumé innocent, il faut au moins le dire une fois
01:11:33parce que c'est la loi
01:11:35merci de nous avoir suivis
01:11:37pour cette édition spéciale
01:11:39c'était important d'essayer de voir tous les aspects de cette affaire
01:11:41dans un instant on se retrouve demain
01:11:43en direct à partir de 10h35
01:11:45et d'ici là soyez prudents