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MusiqueTranscription
00:00 - Bonjour Jean-Jacques Milteau. - Bonjour.
00:02 - Vous êtes harmoniciste, amoureux et passionné des mélodies sans aucune fausse note.
00:06 Il y en a eu quelques-unes sans doute, mais très peu.
00:08 C'est en écoutant Bob Dylan et les Rolling Stones que vous avez découvert cet instrument devenu votre,
00:13 et même j'ai envie de dire un peu le compagnon de route idéal.
00:18 Un voyage aux Etats-Unis scellera cette fusion totale.
00:20 D'abord en tant qu'instrumentiste accompagnateur, pour les plus grands,
00:24 je pense à Yves Montand, je pense à Johnny Hallyday,
00:26 je pense à Eddie Mitchell, à Maxime Le Forestier, à Renaud, à Charles Aznavour.
00:31 Avant de vous lancer d'ailleurs dans une carrière personnelle et de devenir un enfoiré,
00:34 au sein des Restos du Coeur, évidemment, pour soutenir l'inacceptable,
00:38 qui avait été fondé effectivement par Coluche pour lutter contre la faim et la précarité.
00:43 Aujourd'hui vous revenez avec un nouvel album, K to the Highway.
00:47 Il représente quoi cet instrument pour vous, Jean-Jacques Milteau ?
00:50 - Je ne peux pas dire un rêve puisque c'est ce qui m'est arrivé.
00:55 Mais je n'aurais jamais pensé que quand j'ai acheté un harmonica qui valait l'équivalent d'un euro,
01:00 ça déciderait de ma vie.
01:02 En même temps, c'est une sorte de...
01:05 Une sorte de... On ne va pas dire d'exemple, mais de particularité.
01:09 Que des choses minimes, minuscules, comme ça,
01:11 transforment une vie et ça laisse beaucoup d'espoir pour l'avenir.
01:15 - Quand on regarde bien, la majorité des garçons font surtout de la guitare.
01:19 Ce n'est pas si courant que ça de trouver des harmonicistes ?
01:21 - Ils font de la guitare pour pouvoir sourire aux filles.
01:24 Et quand vous jouez de l'harmonica, vous ne pouvez pas sourire en même temps.
01:28 - Donc vous êtes coupé du monde ?
01:30 - Imaginez si Elvis Presley avait joué de l'harmonica.
01:32 - Ça n'aurait pas fait pareil. Ça dépend du déhanchement.
01:34 - Ça permet de se cacher derrière un peu.
01:36 Ça évite de dire des bêtises aussi.
01:38 - Il représente quoi cet album pour vous ?
01:41 - Un grand plaisir.
01:42 Un grand plaisir parce que les voix qui figurent dessus sont des voix que je connais depuis un certain nombre d'années.
01:48 À l'exception peut-être de Mike Anderson, que je n'ai rencontré pas la première fois il y a quelques mois.
01:53 Mais ce sont des gens avec qui j'ai tourné et avec qui j'ai partagé beaucoup de scènes.
01:58 Et je suis très content de les avoir réunis.
02:00 En même temps, ça crée une espèce de continuité dans la musique tout en étant différent.
02:06 En fait, quand je l'écoute, je ne m'ennuie pas.
02:09 - Je voudrais qu'on parle des collaborations.
02:11 Effectivement, il y a Mike Anderson, il y a Harrison Kennedy, il y a Carlton Moody, il y a Michael Robinson.
02:19 Que des grands... - Des grandes voix.
02:21 - Des grandes voix qui viennent justement créer une espèce de rencontre,
02:26 comme une conversation entre l'instrument et les voix.
02:29 - C'est exactement ça.
02:31 Ce qui m'a plu dans le blues, c'est que l'harmonica était l'interlocuteur du chanteur.
02:35 C'est une sorte de coach, il renvoie la balle.
02:38 Il faut trouver sa place.
02:39 C'est le petit truc qu'il faut...
02:42 Ça ne marche pas à tous les coups.
02:43 - Je me demandais à quel âge vous aviez compris que l'harmonica et que la musique allaient faire partie de votre vie ?
02:49 - Je me demande encore.
02:53 Disons quand j'ai eu 35 ans, que j'ai eu un fils, je me suis dit qu'est-ce que tu sais faire maintenant ?
03:00 Tu as l'air malin avec ton harmonica.
03:02 Il vaut mieux que tu ailles un peu plus loin.
03:04 J'ai commencé à réfléchir.
03:05 - Le 21 mai prochain, vous serez à Paris, au New Morning, en concert.
03:10 Ça représente quoi de monter sur scène avec cet harmonica et puis avec cette musique ?
03:15 - Surtout, je l'espère, du plaisir pour moi, les musiciens et le public.
03:19 Le New Morning, c'est une salle mythique.
03:23 Je me rappelle avoir joué au New Morning à Lausanne, je crois, ou à Genève, avant que le New Morning Paris existe.
03:29 À l'époque, il y avait Johnny Winter.
03:32 Il y avait pas mal de gens qui jouaient à cet endroit ce soir-là.
03:36 Et de me retrouver au New Morning, presque 40 ans après, ça fait plaisir.
03:41 - Merci beaucoup, Jean-Jacques Milteau, d'être passé dans le monde d'Elodie sur France Info.
03:44 Ça s'appelle Key to the Highway.
03:47 New Morning, le 21 mai 2024 à Paris.
03:50 Les rendez-vous sont pris. Merci beaucoup.
03:52 - Merci.