Dans ses interviews, Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic, se met dans la peau des patrons...
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00:00 Sophie Lacoste, bonjour. Je suis ravie de vous accueillir dans Patron en question.
00:04 Vous avez une gamme qui permet d'être habillée en ville en Fusalpe.
00:07 Complètement.
00:08 On démarre tout de suite parce que je pensais quand même que c'était axé très montagne.
00:13 On fait du ski, évidemment, c'est notre ADN, c'est notre colonne vertébrale.
00:17 Mais notre objectif, c'est ça, c'est vraiment d'offrir des vêtements techniques
00:22 pour toutes les occasions de la vie.
00:24 C'est une rencontre entre la technicité et le style qu'on défend.
00:28 Et aujourd'hui, notre chiffre d'affaires, il y a 40% de nos vêtements,
00:31 de notre chiffre d'affaires qui sont faits sur des vêtements avec lesquels
00:34 vous ne pouvez absolument pas skier.
00:36 Donc, nos best-sellers, c'est des manteaux de ville.
00:38 Notre grand best-seller, c'est un manteau d'homme de ville.
00:41 Et on a envie de défendre ça, justement, puisqu'il y a un effet de...
00:45 une possibilité de développement quand même plus importante.
00:48 Le nom est quand même très porteur d'image, Fusalpe.
00:50 Oui, Fuso des Alpes.
00:50 Donc, Fuso des Alpes, ça veut dire qu'il faut faire beaucoup de communication
00:55 pour faire passer que c'est une gamme citadine aussi.
00:58 Tout à fait. Et c'est tout l'enjeu entre rester dans nos racines,
01:02 ne pas perdre en fait ce qu'on est.
01:05 Exactement. Alors, c'est un travail d'équipe.
01:06 Moi, je suis coprésidente de Fusalpe avec mon frère.
01:09 Donc, on travaille ensemble.
01:10 Il y a ma belle sœur qui est directrice artistique,
01:14 qui travaille avec nous.
01:15 - Qui dessine, donc. - Qui dessine, exactement.
01:17 Et qui fait toute la direction artistique de Fusalpe.
01:19 Quand on a repris, on avait aussi notre partenaire Alexandre Fauvé,
01:22 qui était directeur général avec nous.
01:23 Donc, c'est vraiment une histoire d'équipe.
01:25 Nous, on vient de famille de sportifs.
01:27 Donc, ce qui est important pour nous, c'est l'équipe.
01:29 - La cosse. - La cosse, c'est...
01:30 - Mon grand-père était un grand sportif. - C'est mythique pour moi.
01:33 Ma grand-mère aussi était une grande sportive.
01:35 Et donc, voilà, c'est vraiment le travail d'équipe.
01:38 Et puis, ce qu'on a vu quand on a eu envie de racheter Fusalpe,
01:41 c'est tout ce potentiel incroyable de cette marque
01:43 qui fait partie du patrimoine français,
01:45 qui a accompagné les plus grands skieurs dans les années 70,
01:48 qui a tout gagné tous les Jeux olympiques
01:51 et qui, en même temps, avait un ADN très moderne,
01:54 très mode, très désirable.
01:56 Donc, on a trouvé que c'était très contemporain,
01:59 en fait, comme projet. - Très.
02:00 - Voilà. Aujourd'hui, on a besoin d'être confortable,
02:02 de pouvoir bouger et en même temps d'être élégant
02:05 et de pouvoir assumer ce qu'on a envie de faire.
02:07 - Et c'est d'ailleurs... C'est assez fort
02:08 parce que la cosse, c'est une marque en soi incroyable.
02:11 Enfin, le tennis, le crocodile, c'est mythique.
02:14 Et donc, recréer une marque pratiquement aussi forte à côté,
02:18 comment ça s'est fait ? Pourquoi vous êtes passés de...
02:20 La Costa Fusalp ?
02:22 - On nous cherchait un projet avec mon frère qui nous parle.
02:25 On cherchait une marque puisque c'est ça qu'on savait faire,
02:27 développer des marques.
02:28 Et puis, Fusalp nous a paru évident.
02:30 On a moitié Savoyard,
02:31 donc il y avait quand même une appétence au ski très forte.
02:35 - Et c'est majoritairement fabriqué en France ?
02:37 - Non, c'est fabriqué en Europe et en Asie.
02:40 Tout ce qui est très, très technique est fabriqué en Asie.
02:43 On a des matières japonaises, coréennes.
02:46 Et c'est absolument là qu'on trouve la technicité.
02:50 - Et vous contrôlez évidemment ce qui est fabriqué en Asie ?
02:53 - Bien sûr.
02:54 - Complètement.
02:55 Et c'est très intéressant, ça,
02:57 parce qu'on est tellement en train de nous bassiner en disant
02:59 qu'il faut du "made in France" à tout prix,
03:01 qu'il faut refermer les frontières.
03:04 Or, la Chine, on y allait en Asie parce que c'était moins cher.
03:07 Et maintenant, on y va parce que c'est techniquement très bien, non ?
03:10 - Exactement. Et puis, qu'on n'a pas d'alternative, finalement.
03:12 - Pas d'alternative.
03:13 - Alors, en revanche, on a nos ateliers de R&D à Annecy.
03:16 On fait jusqu'à 8000 tests pour vraiment tester des nouvelles matières,
03:20 tester des nouvelles technologies.
03:21 On a un atelier de modélisme à Paris, juste à côté du bureau des stylistes.
03:25 Donc, vraiment, on façonne nos produits.
03:27 On n'en voit pas un petit dessin en récupérant une robe six mois plus tard.
03:30 C'est vraiment, on y va, on va sur place.
03:32 C'est des produits qui sont très complexes et très riches.
03:35 - Vous êtes sponsor de quelque chose, non ?
03:37 - Alors, nous, on équipe l'équipe de Grande-Bretagne,
03:41 qui est habillée tout en fusal.
03:43 Puis, il y a des très, très grands champions qui ont gagné.
03:46 Il y en a un qui a gagné Kids Bull il y a deux ans.
03:47 Enfin, c'est vraiment des très beaux athlètes.
03:49 Et puis, une relève extrêmement dynamique.
03:52 Donc, on travaille avec des spécialistes pour élaborer la bonne combinaison de ski.
03:56 Alors, nous, on a une légitimité qui est très forte
03:58 parce que Fusalp a inventé la première combinaison de ski de compétition,
04:02 celle qui est près du corps.
04:03 - Le fuseau, ce n'est pas vous, c'est Alar ?
04:05 - C'est Alar, le fuseau qui est dans la chaussure.
04:07 Et nous, on a fait le fuseau par-dessus la chaussure fusal.
04:10 - Ah oui, absolument.
04:11 - Et Fusalp a inventé la combinaison entière.
04:14 Elle a équipé l'Essoir Gwachel, Léo Lacroix.
04:18 - Et Léo Lacroix raconte une histoire très drôle.
04:19 C'est que la première fois qu'ils l'ont mise, alors forcément,
04:21 les hommes n'étaient pas hyper enthousiastes à l'idée de la combinaison
04:24 complètement moulante.
04:25 Voilà, mais ils l'ont fait.
04:26 Ils sont sortis, sont arrivés.
04:27 On aurait dit qu'ils sortaient de Star Trek, vraiment très futuriste.
04:31 Et puis, arrivés en haut pour faire sa descente,
04:33 ils voient son adversaire mythique,
04:36 qui était un Allemand, avec une combinaison qui ressemblait beaucoup au noir.
04:39 Donc, ils se disent "Zut, j'ai perdu mon avantage concurrentiel, compétitif.
04:43 Ça ne va pas du tout."
04:43 Et là, l'Allemand se met à faire des squats pour s'échauffer.
04:46 Et la combinaison se déchire complètement dans le dos.
04:48 - Quel bonheur !
04:49 - Et donc, Léo Lacroix est descendu tout seul,
04:51 extrêmement performant dans sa combinaison, qui ne s'est pas déchiré.
04:54 Et on était très fiers.
04:55 - C'est extraordinaire.
04:56 Je pense que ça devient mythique dans l'histoire de l'entreprise.
04:59 - Totalement, oui.
04:59 - Eh bien, écoutez, on va vous suivre avec beaucoup d'attention.
05:02 Merci infiniment d'être venu.
05:03 - Merci beaucoup.
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