• il y a 9 mois
Avec Bastien Lachaud, Député LFI de Seine Saint-Denis, membre de la Commission de la défense nationale et des forces armées et le Général Jean-Marc Marill, Général de brigade en retraite, historien, ex-attaché de défense au Tchad et ancien du renseignement

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2024-03-25##

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00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:03 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de devis gratuits.
00:06 Vérissure présente...
00:08 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
00:13 Alors, c'est un sondage CSA qui fait parler 65% des Français sont favorables au rétablissement du service militaire obligatoire.
00:21 Nous allons l'évoquer avec nos deux invités.
00:25 Bastien Lachaud qui est député LFI de Seine-Saint-Denis, bonjour.
00:28 Bonjour.
00:29 Et un membre de la commission de la défense nationale et des forces armées.
00:31 Et le général Jean-Marc Maril qui est général de brigade en retraite et historien.
00:36 Bonjour.
00:37 Bonjour.
00:37 Merci d'être avec nous tous les deux.
00:39 Alors, cette idée...
00:41 Alors, il faut bien...
00:42 Il faudrait pouvoir distinguer, moi je n'ai pas le détail exact du sondage, mais d'après ce que j'ai lu,
00:48 65% sont surtout les plus de 40 ans qui sont favorables à un retour du service militaire.
00:55 Peut-être... ou les plus de 50 ans, peut-être parce qu'ils ont de bons souvenirs de leur service militaire,
01:01 ou de moins bons, mais du moins ils ont des souvenirs de leur service militaire,
01:05 qui a été supprimé, rappelons-le, à conscription en 1997.
01:10 Vous êtes favorable à un retour du service militaire, vous Bastien Lachaud ?
01:14 Alors, déjà le service militaire n'a pas été supprimé, il a été suspendu.
01:17 C'est-à-dire qu'il peut être remis...
01:19 C'est vrai.
01:20 Donc c'est une précision importante.
01:22 Et sous Jacques Chirac.
01:23 Exactement.
01:24 Alors, je pense que le service militaire tel qu'il existait lorsqu'il a été suspendu,
01:30 n'a plus de sens aujourd'hui, ne fait plus sens aujourd'hui.
01:35 Déjà à l'époque, s'il a été suspendu sans qu'il y ait de levée de bouclier majeure,
01:42 c'est qu'il ne répondait pas vraiment, je pense, aux besoins des armées, à l'époque.
01:48 Aujourd'hui, je pense qu'il faut revoir la copie.
01:54 À la France Insoumise, nous nous sommes favorables à une conscription obligatoire,
01:59 qui serait mixte.
02:00 Combien de temps ?
02:01 9 mois payés au SMIC.
02:03 Avec, au début, quelques mois de formation militaire,
02:08 avec évidemment une clause de conscience, un droit de conscience
02:12 pour ceux qui ne souhaitent pas porter les armes, comme ça a toujours été le cas.
02:16 Et ensuite, que les gens puissent ou continuer dans les armées,
02:20 ou faire du travail de sécurité civile,
02:23 ou travailler avec des associations sur les questions écologiques,
02:26 ou d'autres aspects du bien commun et de l'intérêt public.
02:31 - Mais ce n'est pas un vrai service militaire.
02:34 - Ah ben, je suis désolé.
02:35 - Ce serait un service militaire, non, non, mais comprenez ce que je veux dire.
02:38 - Oui, je comprends.
02:39 - Est-ce que ce serait un service militaire, des personnels mobilisables
02:44 en cas de conflit, en cas de guerre ?
02:46 - Alors, évidemment, 3 mois de formation militaire aux armes,
02:52 au maniement et au fonctionnement des armées.
02:55 Ceux qui souhaitent continuer dans les armées continueraient 6 mois de plus.
02:58 - Mais en cas de guerre ?
03:00 - Alors, c'est pas terminé.
03:01 Toutes les études montrent que, en gros, ça voudrait dire un tiers d'une classe d'âge.
03:07 Une classe d'âge, c'est de 600 à 800 000 jeunes,
03:09 parce que pour nous, la conscription, elle est mixte.
03:11 Donc ça fait 200 000 personnes qui pourraient continuer sous les drapeaux.
03:16 Et donc, en cas de guerre, évidemment que pendant qu'ils sont sous cette...
03:21 - Sous cette conscription.
03:25 - Sous cette conscription, on les enverrait pas dans des OPEX ou autre,
03:28 mais en cas de conflit ultérieurement, oui, ils pourraient être mobilisés,
03:32 mais on n'est pas dans cette logique-là, et vous le savez très bien,
03:36 parce qu'aujourd'hui...
03:37 - C'est un service militaire sans être militaire, quoi.
03:39 - Si, en étant militaire...
03:40 - Une conscription non militaire, civile.
03:42 - Non, alors, les deux, c'est ce que je vous ai dit,
03:45 ou militaire ou civil au choix, sans casernement,
03:47 parce que de toute manière, aujourd'hui, nous n'avons plus les moyens de caserner les gens,
03:50 parce que nous avons vendu, ébranlé toutes les casernes.
03:53 - C'est compliqué, à faire, non ?
03:54 - Oui, tout à fait. Les gens resteraient chez eux et viendraient la journée.
03:57 Et la vraie solution...
04:00 - Toute une classe d'âge.
04:01 - Qu'ils le souhaitent, vu que j'ai dit que ceux qui le souhaitent...
04:04 - Ah oui, ils le souhaitent, oui.
04:05 - Ceux qui ne souhaitent pas faire leur service au sein des armées
04:08 le feraient dans d'autres services.
04:09 Il s'agit d'apporter sa contribution, d'apporter ses compétences,
04:13 et à la fin, de pouvoir nourrir une grande réserve
04:16 qui pourrait nous permettre...
04:17 Parce que vous savez, le plus important aujourd'hui,
04:20 les plus grandes menaces au quotidien pour nos concitoyens,
04:25 ce sont les crises climatiques.
04:27 Quand nous avons des crises climatiques, aujourd'hui, nous saisissons l'armée,
04:29 et nous disons à l'armée, "Allez, là, il y a des inondations, vous allez évacuer les gens.
04:33 Là, il y a des feux, vous allez aider à éteindre les feux."
04:35 Nous n'avons pas assez de militaires pour répondre à ça.
04:36 - Il y a une sécurité civile.
04:37 - Exactement. Et bien, avoir une réserve capable de résoudre
04:40 ces crises de sécurité civile, c'est fondamental.
04:42 - Général, quelle est votre opinion là-dessus ?
04:46 - Ma mon opinion, elle est assez proche, monsieur le député.
04:49 Si ce n'est que moi, je militariserai plus longtemps
04:52 parce que la guerre est à ses exigences.
04:55 - Évidemment, c'est pas en trois mois...
04:57 Vous voulez dire que c'est pas en trois mois qu'on apprend à faire la guerre ?
05:01 - Je dis qu'en trois mois, on donne une base,
05:03 mais que cette base, elle doit s'inscrire dans une logique opérationnelle
05:06 au sein d'unités, et cette unité ne deviendra opérationnelle
05:10 que si les personnels qui y participent ont une certaine cohésion,
05:14 une certaine habitude de leur chef, de leur commandement,
05:17 et d'être ainsi le plus efficace possible.
05:20 La problématique du casernement est absolument réelle.
05:24 Il y a des solutions.
05:25 Moi, quand j'étais au Tchad, par exemple,
05:27 j'avais des sociétés françaises qui établissaient des campements
05:31 gonflables, climés, et qui permettaient de stocker à la fois du matériel,
05:36 d'avoir des salles de réunion, et surtout des conditions très confortables pour les soldats.
05:40 - Il est bien que les conscrits, les jeunes conscrits, vivent entre eux.
05:46 - Absolument.
05:47 - Déjeunent, dînent, prennent leur repas, dorment.
05:52 Dorment dans les mêmes lieux.
05:55 Dans des gens de casernement.
05:58 Vous savez, à Sparte, c'était excessif, vous allez me le dire,
06:01 mais les gens vivaient, mangeaient, dormaient et combattaient dans l'ordre de la phalange,
06:07 y compris du réfectoire au dortoir.
06:11 Donc la cohésion, c'est fondamental aux armées.
06:13 Et on le voit bien avec la guerre en Ukraine,
06:15 la cohésion est un des éléments les plus indispensables pour qu'une unité soit fédérationnelle.
06:22 - Ce n'est pas ce que vous proposez.
06:24 - Peut-être plus le modèle athénien que le modèle spartien.
06:27 - Mais je reconnais bien l'historien.
06:30 - Non, ce n'est pas ce que nous disons.
06:34 Il faut tenir compte de deux choses.
06:36 Un, déjà, les questions budgétaires.
06:38 Et deux, l'acceptabilité sociale.
06:41 Nous ne souhaitons pas...
06:43 Si nous voulons que l'idée de la conscription fonctionne, il faut que cela soit acceptable.
06:48 Pas uniquement par les plus de 40 ans.
06:50 Il faut que ce soit acceptable par la jeunesse.
06:52 Il faut donc que la jeunesse y trouve son intérêt.
06:54 Aujourd'hui, on a des jeunes qui, à la fin de leurs études,
06:58 subissent des périodes de stages, des périodes de CDD, sans fin.
07:02 Là, nous leur proposons 9 mois.
07:06 Certes en CDD, mais rémunérés.
07:10 Et qui leur donnent une expérience qui vaudra tous les stages du monde.
07:14 Donc plutôt que de subir des stages, voilà ce que nous leur proposons.
07:17 Et surtout, vous dites "en 3 mois".
07:20 En 3 mois, c'est aujourd'hui la durée de formation initiale de tout militaire qui s'engage.
07:26 Et ensuite, ceux qui souhaitent continuer dans les armées,
07:29 ils peuvent continuer 6 mois de plus.
07:31 Donc en 9 mois, on a une formation initiale qui est carrée
07:35 et qui permet d'entrer dans une réserve,
07:37 quitte après à refaire des jours dans sa réserve, sur la base du volontariat.
07:41 C'est la base des réserves aujourd'hui.
07:43 Mais je pense que c'est ce qui nous permet aujourd'hui de faire face aux enjeux.
07:47 Aux enjeux militaires, mais surtout aux enjeux écologiques,
07:50 aux enjeux de sécurité civile.
07:52 Et surtout, il faut quand même avoir en tête,
07:54 nous ne le répéterons jamais assez,
07:56 la France est une puissance nucléaire.
07:59 Donc l'idée que nous aurions besoin de mobiliser en masse
08:05 pour défendre nos frontières, ça n'existe pas.
08:09 Ça n'existe pas parce que le pays qui viendrait nous envahir
08:13 encourerait le feu nucléaire, c'est ce qu'on appelle la dissuasion.
08:16 - Général, je vous sens grimassant là.
08:20 - Disons que j'ai une position plus nuancée.
08:23 Si vous voulez, on avait une première armée française
08:26 du temps où nous avions des appelés,
08:28 dont la vocation était de tester la volonté réelle de l'adversaire,
08:32 qui était à l'époque l'Union soviétique,
08:34 de vraiment vouloir agresser la France et menacer sa survie.
08:37 Et donc, la première armée française montait au créneau,
08:40 elle avait 7 jours de combat dans ses soutes,
08:43 et quand elle avait été broyée, on se disait
08:46 on va passer à l'armement pré-stratégique,
08:49 c'était les Plutons, puis après les Hadès,
08:51 et puis si ça continue, c'est l'armement stratégique avec la destruction.
08:56 Vous voyez que les Russes, même quand ils ont eu des difficultés,
08:59 n'ont pas osé utiliser l'armement tactique en Ukraine.
09:03 Vous avez un président Giscard d'Estaing qui avait dit que jamais
09:06 en cas de guerre, il aurait finalement utilisé la dissuasion,
09:09 ce qui déjà était très grave.
09:11 - Qu'il se taise. - Oui.
09:13 - Parce que la dissuasion, c'est l'ambiguïté.
09:15 - Exactement. Donc, on a besoin d'avoir des unités
09:19 qui sont capables de montrer au moins que la France est en volonté.
09:24 - Donc vous êtes favorable au maintien d'une armée de métiers ?
09:27 - Une armée de métiers, si on prend le cas des Anglais,
09:30 par exemple pendant la première guerre mondiale,
09:33 ils ont amené des troupes les plus professionnelles
09:36 qu'il était possible d'avoir à l'époque,
09:38 ils ont subi une grosse défaite face à une armée d'appelé
09:42 de l'armée allemande, à la bataille de Mons,
09:45 et ils ont tout de suite changé de portage
09:48 parce qu'une guerre de haute intensité exige des effectifs.
09:51 Et des effectifs exigent la conscription.
09:53 - Regardons ce qui se passe entre la Russie et l'Ukraine.
09:56 Regardons la mobilisation.
09:59 Alors, beaucoup sont contre le retour d'une conscription,
10:04 on va en parler. 9h43, je vais faire état
10:07 de certaines remarques,
10:09 notamment de mon confrère Jean-Dominique Merchet,
10:11 qui est journaliste à l'Opinion,
10:13 qui est spécialiste des questions militaires,
10:15 qui est contre tout retour du service militaire.
10:18 D'autres y sont favorables.
10:20 D'autres pays ont rétabli leur service militaire obligatoire,
10:25 comme la Suède.
10:26 Nous parlons de tout cela dans un instant.
10:28 - Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
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10:35 Vérissure présente.
10:37 - Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin.
10:40 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
10:42 - Bien, messieurs, nous avons un auditeur
10:44 qui voulait intervenir dans notre débat.
10:46 Il s'appelle Richard, il habite à Toulouse, il est ingénieur.
10:48 Bonjour Richard.
10:50 - Bonjour à vous.
10:51 - Bonjour.
10:52 Alors, vous dites "j'ai du mal à croire
10:55 que la nouvelle génération soit compatible
10:57 avec le service militaire".
10:59 - Ouais, tout à fait.
11:01 Moi, j'en rends compte, en fait, dans mon métier.
11:04 Je suis un homme qui rentre sur des postes
11:06 soit qualifiés, soit plus opérationnels.
11:09 Et je pense sincèrement qu'on ne pourra pas
11:11 faire un saut comme ça.
11:13 Et ma proposition, moi, ce serait plutôt
11:15 de rétablir un service civique qui permettrait
11:18 d'attaquer la guerre économique.
11:21 Parce qu'avec 150 milliards de déficit
11:23 sur la balance commerciale,
11:25 c'est une guerre économique qu'on doit mener.
11:27 Je ne pense pas que...
11:29 Je crois qu'on se trompe de cible.
11:31 Aujourd'hui, la difficulté va être là.
11:33 Si on faisait ça, pendant un an,
11:35 on a des jeunes qu'on envoie sur les métiers
11:37 en tension, gérés par l'armée.
11:39 Parce qu'ils peuvent être logés par l'armée.
11:41 Ça évitera d'avoir le financement
11:43 sur la partie, on va dire, militaire.
11:45 - Mais vous les envoyez où, les jeunes, Richard ?
11:47 - Vous les envoyez où, les jeunes ?
11:49 - Dans les métiers en tension.
11:50 - Comment ?
11:51 - Dans les entreprises, dans les services
11:52 où on a des métiers, où on a du mal à recruter.
11:54 Des métiers un peu difficiles,
11:56 avec des horaires décalés, des métiers
11:58 qui sont un peu pénibles.
12:00 Et ces jeunes, on leur permet d'avoir,
12:02 on va dire, une compensation financière.
12:04 Et en plus d'être logés et nourris,
12:06 pour qu'ils apprennent à vivre ensemble.
12:08 Et déjà, ça sera énorme.
12:10 Déjà, on aura fait un pas...
12:12 - C'est une sorte d'un an de service civique, quoi.
12:14 - Ouais.
12:16 - Payé, payé, au SMIC.
12:18 C'est pas très loin de ce que vous proposez,
12:20 quand même, non, monsieur Allachaud ?
12:22 - C'est un peu dire le passé avant le passé.
12:24 Là, les jeunes ne choisissent rien.
12:28 Et surtout, ils prennent des métiers.
12:30 Donc, à partir de ce moment-là,
12:32 ils créent un dumping économique.
12:34 - Ouais.
12:36 - Et surtout, on a un vrai souci.
12:38 C'est que ces métiers, en tension,
12:40 la plupart du temps,
12:42 c'est aussi des métiers qui nécessitent
12:44 des savoir-faire, des compétences.
12:46 Des jeunes, qu'on prend comme ça,
12:48 et qu'on balance ça,
12:50 il faut du savoir-faire
12:52 et des compétences, quand même.
12:54 - Non, on a certains métiers,
12:56 on peut, les gens, on peut se former.
12:58 Je pense qu'aujourd'hui,
13:00 vous êtes commis en cuisine.
13:02 Je connais des gens qui prennent ces métiers.
13:04 Ils n'ont pas fait ça.
13:06 Ça se fait très vite.
13:08 Il y a beaucoup de métiers, moi, dans l'Arak.
13:10 - Si vous proposez à un jeune...
13:12 - Ils sont formés à 9 mois.
13:14 - À quel âge, Richard ?
13:16 - Et là, on laisse une fourchette
13:18 par rapport aux études.
13:20 Pour ne pas disrupter des études
13:22 sur des gens qui ont des études,
13:24 on va dire, un peu plus lourdes.
13:26 Vous pouvez faire une école de commerce
13:28 et travailler avec quelqu'un,
13:30 passer une période de 6 mois.
13:32 Je pense que c'est tout à fait compatible.
13:34 15 jours, 1 mois de formation.
13:36 Il y a beaucoup de métiers en tension
13:38 où on peut venir apporter de l'aide.
13:40 Et le ping, il faudra admettre
13:42 que nos pays, nos confrères
13:44 et concurrents de l'Europe,
13:46 il faudrait qu'ils admettent que nous,
13:48 on a besoin de ça en France,
13:50 plutôt que de l'immigration,
13:52 pour ne pas essayer de balancer ses métiers.
13:54 Je pense que c'est un formidable outil
13:56 de cohésion,
13:58 pour qu'on revive un peu ensemble.
14:00 - Richard, merci.
14:02 Je ne suis pas certain que
14:04 l'étudiant dans une école
14:06 de commerce ait envie d'aller
14:08 faire le plongeur dans un restaurant
14:10 pendant 6 mois.
14:12 - C'est surtout économiquement
14:14 pas efficient et pas efficace.
14:16 Là,
14:18 la société
14:20 et les militaires n'ont pas vocation
14:22 à encadrer les jeunes et les forcer
14:24 à faire des choses.
14:26 Notre projet de conscription, c'est tout l'inverse.
14:28 C'est de permettre aux jeunes
14:30 d'acquérir de l'expérience
14:32 et d'apporter leurs compétences
14:34 au service de l'intérêt général.
14:36 L'intérêt général, pas l'économie.
14:38 Parce que c'est le seul
14:40 moyen, l'intérêt général,
14:42 c'est le seul objectif pour lequel on peut
14:44 contraindre des gens à faire quelque chose.
14:46 Sinon, c'est inacceptable.
14:48 Ou pour ces jeunes qui voudront faire
14:50 des questions militaires, ou ces jeunes qui voudront aider
14:52 à lutter contre le réchauffement climatique,
14:54 ou ces jeunes qui voudront aider
14:56 dans des domaines d'intérêt général.
14:58 Si l'État
15:00 n'a pas vocation à se substituer
15:02 aux entreprises
15:04 si elles n'arrivent pas à recruter.
15:06 Si elles n'arrivent pas à recruter, elles n'ont qu'à augmenter les salaires.
15:08 - Alors, Jean-Dominique Merché,
15:10 contre l'idée d'un retour
15:12 du service militaire, voilà ce qu'il dit.
15:14 C'est un de mes confrères
15:16 qui travaille beaucoup sur les questions militaires
15:18 depuis toujours.
15:20 Le retour du service militaire obligatoire est un fantasme
15:22 qui relève presque de la mythologie française.
15:24 Nous ne sommes pas l'Ukraine
15:26 qui, elle, est envahie par la Russie.
15:28 Nous ne nous trouvons pas non plus dans la même situation géopolitique
15:30 que Kiev.
15:32 Et surtout, nous sommes membres de l'OTAN,
15:34 une alliance solide, ce qui n'est pas le cas de l'Ukraine.
15:36 À date, nous avons besoin d'une industrie, surtout,
15:38 qui produise
15:40 beaucoup plus. Industrie militaire,
15:42 qui produise beaucoup plus.
15:44 Vous êtes d'accord ou pas, Général ?
15:46 Je vais être un peu plus nuancé.
15:48 Nous avons un vrai problème de profondeur stratégique
15:50 des effectifs.
15:52 Si nous regardons le ratio de combattants
15:54 de l'armée française, notamment de l'armée de terre,
15:56 on se rend compte
15:58 que nous avons conçu une armée...
16:00 Combien d'hommes, l'armée de terre ? 250 000 hommes, à peu près ?
16:02 Non, non, c'est 130 000 hommes.
16:04 117 000 militaires, à peu près.
16:06 Oui.
16:08 30 000 utilisables...
16:10 En premier échelon, combattants.
16:12 Parce qu'en fait, dans un régime en même temps de combat,
16:14 vous avez à peu près
16:16 50% des personnels qui ne participent pas
16:18 directement au combat.
16:20 Donc, vous avez le soutien, vous avez l'administratif, etc.
16:22 Donc, l'armée française,
16:24 et l'armée de terre en particulier,
16:26 qui tiendrait tout à fait
16:28 au large dans le stade de France,
16:30 a besoin d'effectifs. Parce qu'elle a été
16:32 conçue pour une armée expéditionnaire,
16:34 pour résoudre des crises
16:36 asymétriques, comme
16:38 Barkhane, par exemple, mais pas du tout
16:40 pour participer à un conflit.
16:42 Elle a besoin de soldats.
16:44 C'est ça.
16:46 Et pour trouver des soldats, il n'y a pas 36 solutions.
16:48 Pardon, mais...
16:50 Donc, il faut une conscription.
16:52 Vous êtes favorable à la conscription.
16:54 Absolument.
16:56 Vous voyez, c'est différent, quand même.
16:58 Vous me disiez que vous n'aviez pas beaucoup de différences, mais...
17:00 Mais oui, mais il y a des nuances.
17:02 Il y a des nuances, parce que...
17:04 Conscription, combien de temps ?
17:06 Ben, disons un an.
17:08 Un an.
17:10 Ce qui est intéressant à Jean-Dominique Merchet, c'est que nous ne sommes pas du tout
17:12 dans la même situation géopolitique
17:14 que l'Ukraine. Un, je le répète,
17:16 nous avons l'arme nucléaire, et deux, nous n'avons
17:18 pas d'ennemis à nos frontières.
17:20 À moins que de dire que les Allemands,
17:22 les Espagnols, les Italiens vont nous envahir.
17:24 On n'en est pas là. Peut-être un jour,
17:26 mais ce n'est pas la situation actuelle.
17:28 Donc, nous ne sommes pas dans la situation de devoir
17:30 défendre notre territoire
17:32 national, baïonnette au canon.
17:34 Aujourd'hui.
17:36 Tout à fait.
17:38 Et tant que la dissuasion existe,
17:40 ça ne sera pas le cas.
17:42 Donc, c'est pour ça que notre conscription
17:44 ne vise pas à renvoyer les jeunes
17:46 combattre.
17:48 Cela les amène
17:50 à acquérir des compétences
17:52 et à les apporter à nos armées.
17:54 Typiquement, une conscription
17:56 sans l'intention
17:58 de peut-être
18:00 se battre un jour, ça ne sert pas à grand chose.
18:02 Bien sûr que si. Nos armées ont besoin de plombiers.
18:04 Nos armées ont besoin d'électriciens.
18:06 Mais ce que disait le général,
18:08 nos armées ont autant besoin de soldats.
18:10 Non ! Oui, mais si
18:12 vous avez des gens qui sont...
18:14 C'est bien beau de former des plombiers, des électriciens et tout.
18:16 Mais si nous n'avons pas de plombiers et d'électriciens,
18:18 nos soldats ne pourront pas les combattre.
18:20 Le problème, c'est qu'aujourd'hui,
18:22 nos armées ont du mal à recruter
18:24 ces spécialités. Elles ont énormément
18:26 de mal. Et ça leur prend
18:28 beaucoup de temps, beaucoup d'énergie.
18:30 Si nous avons des jeunes conscrits, qui ont des formations
18:32 de plombiers et d'électriciens, et qui savent le faire,
18:34 et qui viennent le mettre
18:36 à disposition de nos armées, cela aide les armées.
18:38 Non, mais cela ne l'envoie pas des jeunes au combat.
18:40 Soit on est con parce qu'on pense que...
18:42 Soit on est pour une conscription,
18:44 pendant un an, un vrai service militaire
18:46 où on apprend à se battre, où on apprend à combattre.
18:48 Oui, bien sûr. Si on fait un service militaire,
18:50 c'est bien pour apprendre à se battre.
18:52 Oui, c'est ce que je vous ai dit.
18:54 C'est ce que je vous ai dit. Le jour où
18:56 la patrie est en danger.
18:58 Sauf qu'aujourd'hui...
19:00 Oui, mais il faut toujours prévenir le riz.
19:02 Nous sommes pour la conscription. Mais aujourd'hui,
19:04 la patrie n'est pas en danger.
19:06 La patrie n'est pas en danger. Donc,
19:08 que l'on remette la conscription, oui.
19:10 Que l'on forme des jeunes au maniement des armes,
19:12 oui. Et ce n'est pas uniquement pour défendre
19:14 la patrie. C'est aussi parce qu'il y a
19:16 un impératif démocratique à ce que le peuple
19:18 contrôle les armées.
19:20 Moi, je vous le rappelle, les armées
19:22 françaises, la conscription, c'est
19:24 née avec la République, avec le soldat citoyen
19:26 à Valmy. Et le général historien
19:28 ne le contredira pas. Mais ce sont
19:30 aussi les conscrits
19:32 qui ont refusé de sauter
19:34 sur la métropole pendant
19:36 la guerre d'Algérie, au moment du putsch.
19:38 C'est parce qu'il y avait des conscrits
19:40 que nous avons évité un coup d'Etat dans ce pays.
19:42 Donc, il y a un enjeu
19:44 démocratique à ce que le peuple se ressaisisse
19:46 et reprenne le contrôle des armées.
19:48 - Alors, vous, vous êtes
19:50 plus pour la conscription. Vous le dites,
19:52 je vous repose
19:54 les questions. Que répondez-vous
19:56 à Bastien Lachaud avec sa proposition
19:58 de former des
20:00 plombiers ? - Non, c'est pas
20:02 ce que j'ai dit. Vous déformez ce que j'ai dit.
20:04 - Non, non, non. En partie. - Non, j'ai dit...
20:06 - Non, ce que j'ai dit...
20:08 - Et qu'on forme des soldats pendant
20:10 trois mois, et puis après...
20:12 - Et après,
20:14 ils continuent à être des soldats, mais ils apportent
20:16 quelque chose. Aujourd'hui,
20:18 vous avez vu les effectifs de l'armée de terre ?
20:20 On leur donne 300 000 personnes, ils sont
20:22 incapables d'en faire quoi que ce soit. Donc, ce qu'il
20:24 faut aujourd'hui, c'est que ces jeunes apportent
20:26 quelque chose aux armées.
20:28 - Ce n'est pas aux armées d'apporter quelque chose
20:30 aux jeunes. - Bien. Dis, 20 secondes.
20:32 Général. - Moi,
20:34 je suis pour le service militaire.
20:36 - Voilà. Le vrai service militaire à l'ancienne.
20:38 - Le vrai service militaire à l'ancienne, et puis pour que
20:40 les gens soient bien brassés, et qu'ils aient
20:42 aussi des nouveaux chefs
20:44 qu'ils apprennent à connaître,
20:46 pour avoir une cohésion nationale.
20:48 - Bon. Eh ben, comme ça, c'est clair.
20:50 Il est 9h57. Quand pensez-vous ?
20:52 Ben, vous nous direz.
20:54 Nous reviendrons sur le sujet, évidemment.
20:56 Dans un instant, Sud Radio Média,
20:58 Christine Bouillot et Gilles Gansman reçoivent
21:00 Mathias Goechtler, qui est directeur
21:02 de la rédaction de Gala.
21:04 Sud Radio, parlons vrai
21:06 chez Bourdin. 9h10,
21:08 Jean-Jacques Bourdin.
21:10 - Avec Vérissure, le numéro 1
21:12 des alarmes en France. Rendez-vous sur
21:14 verissure.fr pour votre demande de

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