Midi News (Émission du 20/03/2024)

  • il y a 6 mois
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à vous pour Midi News.
00:00:05 Voici le programme du jour.
00:00:06 Tout ça pour ça, beaucoup de bruit pour rien après la visite d'Emmanuel Macron à Marseille.
00:00:11 Les dealers sont de retour sans surprise.
00:00:14 L'opération Place Net, est-ce que ce n'est pas le retour dans la place des trafiquants ?
00:00:18 Nous allons en parler.
00:00:20 La soeur de Samuel Paty veut faire reconnaître la responsabilité de l'État,
00:00:24 car de nombreuses défaillances ont conduit à la mort, à l'attaque terroriste à l'égard et contre son frère.
00:00:29 Alors l'État peut-il être un jour condamné pour inaction sécuritaire ?
00:00:34 Début SkyLC à Sevran, un machiniste roué de coups.
00:00:37 Et que se passe-t-il dans ce cas-là ?
00:00:39 Eh bien les horaires sont adaptés au détriment d'une grande partie des habitants.
00:00:42 La gangrène de la violence prend le dessus.
00:00:45 On s'y habitue.
00:00:46 On vient de parler de Marseille.
00:00:47 Nous parlerons d'Avignon et tant d'autres villes.
00:00:49 Quel sursaut est-il encore possible ?
00:00:52 Et puis une photo qui fait beaucoup parler, si je peux dire, sur les réseaux sociaux.
00:00:55 La voici, Emmanuel Macron en train de boxer et Sandrine Rousseau qui dénonce des codes virilistes.
00:01:01 Quelle défaite du progressisme, ça fait déjà sourire.
00:01:04 Élisabeth Lévis est bien partie.
00:01:07 Mais tout d'abord, place au journal bien sûr.
00:01:09 Bonjour à vous, cher Michael.
00:01:10 Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:12 Plus de 15 milliards d'euros ont été récupérés par le fisc en 2023,
00:01:16 un record historique à saluer.
00:01:18 Et Gabriel Attal lors d'une conférence de presse à Bercy,
00:01:22 conférence durant laquelle le Premier ministre a présenté le bilan de la lutte contre la fraude fiscale.
00:01:27 Écoutez.
00:01:28 Contre la fraude fiscale, je m'étais engagé à renforcer les moyens humains d'ici à 2027.
00:01:34 281 agents ont été recrutés déjà l'an dernier et 350 supplémentaires le seront en 2024.
00:01:41 Contre la fraude sociale, les engagements sont aussi tenus puisqu'en 2027,
00:01:46 nous aurons recruté 1000 agents sur la fraude sociale,
00:01:49 formé 450 cyber enquêteurs et investi plus d'un milliard d'euros
00:01:53 pour moderniser nos outils numériques de détection et de lutte contre les fraudes.
00:01:57 On a par ailleurs publié ce matin le décret qui crée l'Office national anti-fraude aux finances publiques.
00:02:04 Pour lutter contre toutes les fraudes aux finances publiques,
00:02:06 il sera pleinement opérationnel dès le 1er juillet.
00:02:10 Dans le reste de l'actualité, un député modem de l'Ain veut autoriser l'affichage dans les commerces
00:02:16 des clients voleurs filmés par vidéosurveillance, une pratique pour le moment interdite.
00:02:22 Les commerçants qui le font déjà risquent jusqu'à un an de prison et 45 000 euros d'amende.
00:02:27 Écoutez, ce commerçant, président du collectif RALEVOL, il était l'invité de CNews ce matin.
00:02:34 Enfin, enfin écoutez, ça fait plus d'un an qu'on se bat avec des milliers de commerçants à nos côtés
00:02:41 parce qu'effectivement, vous venez de le dire et vous avez raison, 14,77% d'augmentation des vols,
00:02:46 près de 15%, c'est les chiffres du ministère de l'Intérieur.
00:02:48 Pour tous les commerçants français qui vous regardent ce matin,
00:02:51 c'est tous les jours qu'ils sont embêtés, c'est tous les jours qu'il y a des gens qui entrent,
00:02:55 qui tentent de voler et j'allais dire d'ailleurs, voler est devenu un métier plutôt tranquille
00:03:00 et bien rémunéré en France et nous, on veut que ça cesse.
00:03:03 Les crimes et délits racistes, xénophobes ou anti-religieux ont augmenté de 32%,
00:03:09 une hausse inquiétante avec près de 15 000 infractions enregistrées en 2023,
00:03:13 des actes en nette accélération depuis les attaques terroristes du Hamas en Israël le 7 octobre dernier.
00:03:21 Et puis les agriculteurs à Matignon, hier la FNSEA et les jeunes agriculteurs ont été reçus
00:03:27 par le Premier ministre et ils leur ont présenté leurs priorités pour tenter de sortir de la crise agricole.
00:03:32 Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, a donné une conférence de presse ce matin, on l'écoute.
00:03:37 L'ADN de la FNSEA, c'est toujours de trouver des consensus.
00:03:41 D'ailleurs, je le dis parce que tous ceux qui nous parlent encore de co-gestion
00:03:44 voient qu'on est sur un niveau d'exigence aujourd'hui qui n'est pas exactement de la co-gestion.
00:03:48 Ce qui ne veut pas dire que par ailleurs on n'est pas d'accord pour trouver des solutions
00:03:52 parce que ce qu'on veut c'est que les agriculteurs règlent leurs problèmes, c'est pour ça qu'ils nous mandatent.
00:03:56 Mais faisons constat que sur ce sujet, qui encore une fois personne ne découvre, on n'est pas au bon rythme.
00:04:02 Est-ce qu'à un moment on est capable de dire que les agriculteurs et les agricultrices de ce pays
00:04:06 au 1er janvier 2026 verront une réforme de justice sociale qui se mettra en place
00:04:11 pour leur garantir des revenus dont je dis qu'à la fin, ils seront des revenus minimum de 1000 euros ?
00:04:15 Donc on n'est pas non plus dans des demandes qu'on considérait comme étant totalement inconsidérées.
00:04:19 Voilà, pour les agriculteurs qui seront reçus à nouveau à Matignon par Gabriel Attal le 25 mars prochain.
00:04:26 C'est la fin de ce journal, la place au débat, présent avec vous Sonia Mabrouk et vos invités.
00:04:31 Place nette au débat, j'ai bien compris le sous-entendu. Merci à vous Mickaël et à nos invités.
00:04:36 Philippe Bilger, merci de nous accompagner. Bonjour à vous Olivier Dartigal, Elisabeth Lévy, Kevin Bossuet
00:04:42 et notre journaliste politique Elodie Huchard. On va revenir sur l'opération XXL place nette.
00:04:49 Alors opération XXL communication dénonce les opposants de Marine Le Pen, Adrien Quatennens ce matin sur nos antennes.
00:04:56 Mais tout d'abord, certains se demandent tout ça pour ça, beaucoup de bruit pour rien.
00:05:00 Après la visite d'Emmanuel Macron, les dealers sont de retour sans surprise.
00:05:04 L'opération place nette a-t-elle laissé place justement au retour des trafiquants ?
00:05:09 On regarde ce sujet de nos équipes, on en parle juste après.
00:05:12 Sur les toits, au pied des tours, les forces de l'ordre ont pris d'assaut la cité de la Castellane à Marseille.
00:05:20 Si cette présence policière laisse indifférent ce jeune du quartier...
00:05:24 Je ne sais pas, il marchait dans la cité, je ne sais pas, il faisait quoi ?
00:05:26 D'autres la voient d'un bon oeil. Ce mineur vit sous la menace des dealers.
00:05:30 Difficile pour lui de refuser leur demande de livraison.
00:05:34 Si un guetteur me dit de passer à quelqu'un quelque chose, des fois j'ai peur qu'il me fasse quelque chose si je refuse.
00:05:41 Ma mère m'a dit que c'est dangereux, du coup j'essaie vraiment d'éviter au maximum. Elle a peur.
00:05:48 Un autre adolescent du groupe s'inquiète lui pour son cousin, un collégien devenu guetteur.
00:05:54 Comme moi, des fois ça attirait tout, du coup je m'inquiète pour mon petit cousin.
00:05:57 À tout moment, il y a un autre collègue qui est guette, mal perdu, il meurt alors qu'il est très jeune.
00:06:03 Une jeunesse bien différente de celle de cet habitant.
00:06:06 Selon lui, le départ de la police de proximité présente à son époque a facilité l'installation des points de deal.
00:06:13 Aujourd'hui, on a enlevé ces commissariats-là et puis on y retrouve à la place des réseaux de revente de stupéfiants ou d'autres choses, peu importe.
00:06:20 Avoir serré la ceinture au niveau des budgets quant à la sécurité,
00:06:26 aujourd'hui quand on plante des pommes de terre, on ne peut récolter que des pommes de terre, on ne peut pas récolter de carottes.
00:06:33 Selon la préfecture de police, l'opération Place Net XXL a permis l'interpellation de 98 individus dans le département des Bouches-du-Rhône.
00:06:42 On va aller sur le fond, sur la forme. Tous les opposants sont quasiment d'accord de Marine Le Pen à Adrien Quatennens.
00:06:49 Marine Le Pen, chez nos confrères de France Inter, dénonce communication manipulation.
00:06:53 Ecoutez Adrien Quatennens lors de la grande interview ce matin.
00:06:56 J'ai l'impression qu'on a plus assisté, nous tous, à un tournage d'un grand film de cinéma qu'à une véritable opération de justice et de police.
00:07:05 On avait l'impression de voir un mauvais numéro d'une émission chez une chaîne concurrente, enquête d'action.
00:07:12 Je pense, Solème Abrouc, que les Français en ont assez des opérations de communication d'Emmanuel Macron.
00:07:18 Ils aimeraient peut-être le voir moins, mais que leur vie change plus.
00:07:21 Aujourd'hui, ce que l'on voit, et notamment ce qu'on a vu hier à Marseille, une grande opération Place Net XXL,
00:07:27 et à la fin on arrive sur quoi ? Je crois que c'est 8 kilos de cannabis qui ont été saisis et 300 grammes de cocaïne.
00:07:32 Plus de 80 interpellations. C'est absolument ridicule.
00:07:35 Ridicule, dit-il Philippe Bilger. Le risque aussi, c'est qu'une fois que vous partez, la nature ayant horreur du vide, les trafiquants, les dealers, tout le monde reprend sa place.
00:07:44 Alors, je suis étonné. Je ne suis pas du tout d'accord avec les critiques qui sont faites.
00:07:50 Il faut être clair que lorsqu'un président de la République se rend à Marseille, c'est la 18e fois, je crois, 17e fois, une forme de communication, c'est de l'action.
00:08:03 Et d'autre part, ce qui s'est passé hier, ça n'est pas des risoirs, c'est l'affirmation pendant quelques heures de l'autorité de l'État.
00:08:12 Pendant quelques heures, donc c'est une parenthèse le temps que le président est là avec un cordon sécuritaire.
00:08:17 J'avais cru comprendre en écoutant hier Gabriel Attal que la différence avec les opérations précédentes serait que les forces régaliennes demeureraient sur place pendant quelque temps.
00:08:30 Apparemment, j'apprends par vous, Sonia, que ça n'est pas le cas.
00:08:34 À moins de les multiplier comme des petits pains, je ne sais pas comment on peut faire ça sur plusieurs villes sur plusieurs semaines.
00:08:40 Oui, c'est sûr, mais si en effet, il n'y a personne à Marseille dans cet endroit pour continuer une action, évidemment, je comprends qu'on soit un peu pessimiste.
00:08:51 Peut-être, Elodie, sur ce sujet, parce que c'est ce qu'a dit Emmanuel Macron.
00:08:54 Plusieurs villes, un modèle apparemment de pérennité des forces de l'ordre, mais pour combien de temps ? Quelle ville ? Est-ce qu'on le sait ?
00:09:01 Non, pour l'instant, c'est encore très peu concret.
00:09:05 Il a dit effectivement une dizaine de villes où, quand, comment, on ne sait pas.
00:09:08 Et effectivement, sur le fait que les forces restent quelques temps.
00:09:10 Oui, mais une fois de plus, combien de temps si on part déjà sur un principe qu'il va falloir couvrir au moins une dizaine de villes ?
00:09:15 Ce sont sans doute les mêmes forces qui vont devoir bouger.
00:09:17 Et même si elles restent une semaine, dix jours, quinze jours, ça ne changera pas forcément la donne.
00:09:21 Et d'ailleurs, on voit que l'Élysée, pour l'instant, ne donne pas plus de détails, comme si l'idée avait été lancée.
00:09:25 Maintenant, il faut la mettre en œuvre et on verra ce que ça donne.
00:09:28 Le problème, c'est qu'Emmanuel Macron... J'entends les arguments de Philippe Bidjerre.
00:09:32 Il est normal que le chef de l'État puisse s'emparer de sujet et les porter politiquement.
00:09:38 Mais il s'est beaucoup exprimé sur Marseille.
00:09:41 En septembre 2021, il y a deux ans et demi déjà, c'était Marseille en grand.
00:09:45 Souvenez-vous la scénographie, le palais du pharaon illuminé, le vieux port en arrière-plan avec des engagements.
00:09:54 Je ne sais pas si vous avez vu les observations de la Cour régionale des comptes qui dit
00:09:59 "le compte n'y est pas", les habitants dans le quartier qui disent "mais nous, ça ne suit pas, regardez sur les écoles, le retard est effroyable".
00:10:06 Donc ça, c'est une première...
00:10:08 Il n'y a pas eu beaucoup d'interpellations de ce genre hier, mais il est vrai que je ne peux pas...
00:10:11 Oui, et deuxième...
00:10:13 Il y a été beaucoup de questions d'autres sujets que d'hier.
00:10:15 Oui, mais oui, deuxième question.
00:10:18 Alain Boueur, vous l'avez dit sur votre plateau, quand l'État se retire, la violence s'installe.
00:10:24 Est-ce que nous allons avoir des commissariats de quartier ?
00:10:27 Est-ce que les effectifs seront au rendez-vous ?
00:10:30 Est-ce qu'on aura uniquement la CRS 8 qui vient faire son coup d'éclat et ils font du travail remarquable
00:10:36 pour repartir après vers d'autres territoires ?
00:10:38 Il y a quelque chose qui ne va pas entre le verbe et l'action qui suit, ou plutôt qui ne suit pas ?
00:10:43 Alors, ça c'est tout à fait vrai, mais quand on aura des commissariats de quartier partout
00:10:47 et donc que les impôts ont été probablement multipliés par deux ou trois, vous serez certainement très satisfaits.
00:10:53 Mais je ne pense pas... Non mais je vous plaisante un peu...
00:10:55 C'est un choix politique, oui.
00:10:57 Non mais on ne peut pas avoir un choix politique extensif à l'infini, si vous voulez,
00:11:00 de mettre des commissariats de quartier partout, des policiers partout, des juges partout, des profs partout.
00:11:05 Si vous voulez, on n'y arrivera pas. Donc ce n'est pas la peine de se raconter non plus n'importe quoi.
00:11:10 Moi, je suis plutôt "team Bilger", comme disent les jeunes, parce que j'en ai marre de cette critique,
00:11:16 si vous voulez, c'est un peu psychatasyste. Dès que le président se déplace, ou un autre ministre d'ailleurs,
00:11:21 on nous explique que c'est de la con. Ben oui, par définition, et évidemment qu'il doit y avoir la communication politique,
00:11:28 ça fait partie de l'action.
00:11:29 Mais au moment n'est pas anodin, pardonnez-moi Elisabeth Lévy, à l'approche de la campagne des européennes,
00:11:33 je trouve que ce que disent les oppositions...
00:11:34 Ça vous étonne, ça va ?
00:11:35 Non, ça ne m'étonne pas, mais enfin on est là pour souligner quand les choses...
00:11:37 Je ne suis pas indignée de ça, je le vois à chaque fois, pour tous les politiques, de tous les bords.
00:11:42 Si vous voulez, je trouve cette indignation mécanique un peu fatigante, mais si vous voulez, ce n'est pas que c'est complètement faux,
00:11:48 c'est que ça ne dit rien, parce que s'il n'y allait pas, ça n'arrangerait pas plus les choses.
00:11:52 Alors, la question, juste sur le fond, avant de... parce que je sais qu'il faut que ça tourne,
00:11:57 mais la question me semble-t-il aujourd'hui, effectivement, ça n'est pas en mettant des policiers pendant même 3 semaines,
00:12:04 vous allez fermer un point de deal pendant 3 semaines, il va ouvrir après, que vous allez changer la donne.
00:12:08 Donc, il faut vraiment réfléchir à une question, qu'il faudrait peut-être demander, qui est, est-ce que...
00:12:14 parce que pour l'instant, on dit, finalement, on cherche les gros trafiquants, etc.
00:12:18 Est-ce qu'il ne faut pas mettre des grosses peines, pas 30 ans, comme le demandent certains, mais des grosses peines aux petits, aux petits rouages ?
00:12:25 Est-ce que ce n'est pas ça qui serait dissuasif ?
00:12:27 Si vous dites à ces gamins qu'on a vus là, on ne les a pas vus en fait, on ne les a pas entendus,
00:12:33 donc ils ont l'air de travailler dans le secteur...
00:12:35 – Alors, attention, ceux qu'on a entendus, moi je ne sais pas, vous voulez dire ceux qui sont mêlés au trafic ?
00:12:40 – Ils avaient l'air de le lire en tous les cas, puisque...
00:12:42 – Non, non, mais ceux qu'on a vus, c'est-à-dire...
00:12:44 – Ceux qu'on n'a pas vus ? – Bien sûr, voilà, c'est plutôt ça.
00:12:46 – Et si vous leur dites que vous allez prendre 15 ans ?
00:12:49 – L'effet dissuasif de la peine.
00:12:51 – Le président de la République, lors de son déplacement à Marseille, a été beaucoup interpellé sur d'autres sujets,
00:12:55 notamment Gaza et la position de la France.
00:12:57 Regardez cette séquence, puis nous allons réagir.
00:12:59 – Il faut faire quelque chose pour les Palestiniens.
00:13:03 Au nom de Dieu, au nom de Dieu, ne laissez pas ces enfants mourir.
00:13:08 – Non, je sais.
00:13:09 – Il y a des enfants, moi, vous savez, il y a presque 7 mois, 7 mois, je ne peux que pleurer, je ne dors plus.
00:13:16 C'est des liens privés, ils n'ont plus de parents, ils n'ont plus d'enfants,
00:13:21 les enfants ils sont morts, il faut arrêter ça, c'est un carnage, même dans la guerre.
00:13:28 – C'est ce que j'expliquais à monsieur tout à l'heure, on essaie de faire le maximum,
00:13:31 alors on n'est pas sur place et ce n'est pas nous qui avons la maîtrise,
00:13:33 mais on a appelé à un cessez-le-feu, arrêtez...
00:13:36 – On a même la possibilité de dire non, il faut le dire parce que vraiment...
00:13:42 – Aujourd'hui, ce qu'on fait aussi, c'est qu'on fait des opérations humanitaires
00:13:45 pour essayer d'en soigner le maximum.
00:13:47 – Ecoutez, c'est ce qui peut faire déborder aujourd'hui les cités,
00:13:50 monsieur le Président, malheureusement, vous ne faites rien à ce sujet.
00:13:53 – Vous êtes à quel âge ? Je ne peux pas vous laisser dire que vous ne faites rien ?
00:13:55 – Ah si, monsieur le Président, ah si.
00:13:57 – Alors après, ce qui fait déborder les cités, vous savez,
00:14:00 c'est tous les gens qui viennent nous sortir les enfants de l'école pour les amener vers les fanatiques.
00:14:05 – Ça c'est une chose.
00:14:06 – C'est tous les gens qui empêchent les écoles et les familles de vivre parce que c'est de la drogue.
00:14:09 – Cet élément-là, le fait de ne pas pénaliser Israël au niveau économique,
00:14:14 veut faire déborder les choses.
00:14:16 – Alors c'est ça, cette phrase, que je trouve d'ailleurs édifiante et qui nous interpelle,
00:14:21 c'est de dire, c'est ce qui pourrait faire basculer, déborder les cités, les banlieues, autrement dit,
00:14:25 une non-réaction de la France, ou continuer à avoir cette réaction vis-à-vis de Gaza.
00:14:30 Je précise qu'évidemment, avoir de l'émotion, de la compassion,
00:14:33 ce n'est pas notre débat vis-à-vis des populations palestiniennes,
00:14:36 mais c'est de dire que ça a un impact qui pourrait provoquer des émeutes.
00:14:39 Comment vous réagissez ?
00:14:40 – Ah non, mais moi je le vois depuis le 7 octobre, en tant qu'enseignant en banlieue,
00:14:45 où c'est une question qui devient identitaire,
00:14:48 c'est-à-dire qu'on s'identifie aux civils qui meurent en Palestine,
00:14:53 et il y a une volonté finalement d'accuser Israël, et parfois, pas toujours,
00:14:59 mais parfois en effet d'accuser les Juifs comme étant responsables du massacre.
00:15:04 Moi, je trouve ça quand même, ça m'interroge,
00:15:06 parce qu'on se retrouve avec des populations qui ne sont pas, par exemple, réceptives
00:15:13 quand on rend hommage à Dominique Bernard, quand on rend hommage à Samuel Paty,
00:15:20 et là, en effet, ils en font un combat quasiment existentiel.
00:15:25 Ça pose la question de l'intégration à la nation, et autre chose aussi,
00:15:29 je crois qu'il faut être juste sur ce débat.
00:15:32 Moi, je vois les images des civils palestiniens, ça me fend le cœur, évidemment,
00:15:37 mais il faut quand même rappeler le 7 octobre, la nécessité d'Israël de se défendre,
00:15:43 mais je suis d'accord sur un point, là, ça commence peut-être à aller un peu trop loin,
00:15:47 et si on ne fait pas attention à cela, Israël va perdre le crédit qui lui reste.
00:15:52 D'accord, le crédit Israël, c'est au Proche-Orient, c'est à quelques milliers de kilomètres,
00:15:56 et en France, quand même que quelqu'un dise que ça va provoquer, que ça peut faire déborder les cités,
00:16:01 ce n'est pas n'importe quel avertissement, vous allez réagir dans quelques instants après vos titres, cher Michael.
00:16:06 Plus de 15 milliards d'euros récupérés par le fisc en 2023,
00:16:10 un record historique à saluer le Premier ministre Gabriel Attal lors d'une conférence de presse à Percy
00:16:15 pour présenter le bilan de la lutte contre la fraude fiscale aux côtés du ministre délégué au compte public.
00:16:21 Un député modem de l'un veut autoriser l'affichage dans les commerces des clients voleurs
00:16:25 filmés par vidéosurveillance, une pratique pour le moment interdite,
00:16:28 et si certains commerçants excédent le fonds déjà, ils risquent jusqu'à un an de prison et 45 000 euros d'amende.
00:16:34 Et puis Anthony Blinken au Moyen-Orient, le secrétaire d'état américain est attendu aujourd'hui en Arabie Saoudite
00:16:39 avant de se rendre au Caire demain, objectif, obtenir une trêve dans la bande de Gaza et la libération des otages.
00:16:46 Emmanuel Macron longuement interpellé, en tous les cas, diverses reprises sur la situation à Gaza,
00:16:50 évidemment l'émotion, la compassion est réelle et puis elle est partagée notamment sur ce plateau,
00:16:55 mais la question c'est l'avertissement, c'est-à-dire "Monsieur le Président, si votre position ne change pas,
00:17:00 eh bien vous allez voir ce que vous allez voir". C'est comme ça que je l'ai interprétée.
00:17:03 J'ai beaucoup aimé le reportage qu'on vient de voir parce qu'il met en parallèle deux interventions radicalement différentes.
00:17:12 Cette femme qui est sincèrement émue par ce qui se passe à Gaza et à laquelle on n'a pas à demander une sorte d'équilibre politique
00:17:24 qui revient au chroniqueur qui se trouve sur ce plateau par exemple. Je trouve que sa réaction est parfaitement légitime et normale.
00:17:32 Et de l'autre côté, vous l'avez dit Sonia, on a un jeune homme ou un homme qui est porteur d'une idéologie incendiaire
00:17:42 et qui rêve de voir déborder des cités.
00:17:45 Ou alors qui est lucide.
00:17:47 Non, parce qu'il me semble, Sonia...
00:17:51 On peut ne pas être d'accord, mais qui est lucide sur l'avertissement qu'il lance.
00:17:54 Ah bon, vous pensez que la situation n'a rien à voir avec ce qu'il vient de dire ?
00:17:57 Lorsqu'on annonce un désastre, dans ces circonstances, c'est qu'on le souhaite.
00:18:03 Je ne dis pas à l'inverse, la lucidité n'empêche pas que oui.
00:18:07 Pardon, d'abord la première chose c'est qu'il est assez triste de voir qu'aujourd'hui chacun choisit ses victimes.
00:18:14 Qu'il n'y a pas, si vous voulez, une empathie absolument débordante en Israël.
00:18:19 Ça existe, il y a quand même des Israéliens, il y a de la presse, mais malgré tout on ne peut pas dire que ce soit débordant.
00:18:27 Et il n'y a pas chez nos populations d'origine arabe, beaucoup d'empathie pour les victimes du 7 octobre.
00:18:36 Et même certains, disons, se sont carrément réjouis de ce qui s'est passé le 7 octobre.
00:18:41 Donc ça déjà c'est une première chose assez triste.
00:18:44 La deuxième chose, si vous voulez, c'est que je ne crois… Excusez-moi, ça fait depuis le 7 octobre,
00:18:48 depuis le 8, quand les Israéliens ont commencé, qu'on nous annonce que la rue arabe va exploser, que ceci…
00:18:55 En Syrie, il y a eu des 13 ou 14 000, je crois, combattants qui sont allés.
00:18:59 Des Français, des Belges, des gens généralement arabes ou musulmans, en tous les cas de partout, qui sont allés se battre.
00:19:07 Vous avez vu, une seule personne partir à Gaza pour se battre.
00:19:11 Donc si vous voulez, c'est très fantasmatique ce rapport à la cause palestinienne.
00:19:15 Ils ne connaissent pas la Palestine, ils ne connaissent pas son histoire.
00:19:18 Non mais je ne dis pas qu'il n'existe pas.
00:19:20 Et de la même façon que je ne crois pas qu'il y ait eu des émeutes pour Nahel,
00:19:25 je ne crois pas que c'était l'enjeu des émeutes, pardonnez-moi, je ne crois pas qu'il y aura…
00:19:30 Il y a une façon de… Je ne crois pas en tous les cas que ça va arriver.
00:19:35 Les deux réactions sont intéressantes, comme l'a dit Philippe, sur cette dame dont on ne peut pas remettre en cause la sincérité.
00:19:40 Et ce jeune qui est très certainement plus politisé.
00:19:43 Et il y a en effet aujourd'hui des forces politiques à l'extrême gauche qui jouent le communautarisme
00:19:49 dans la séquence électorale qui vient, c'est un fait.
00:19:52 Mais Elisabeth, je pense vraiment aujourd'hui que l'opinion publique internationale,
00:19:57 je ne sais pas si cela existe ou pas, a totalement basculé sur l'idée que ça doit s'arrêter.
00:20:02 Je trouve que la question de la solution à deux États…
00:20:04 Ah oui, ce n'est pas seulement les populations, pardonnez-moi, d'origine migraire.
00:20:07 C'est ce qu'on appelle le sud global. C'est tout ça.
00:20:10 Je pense que j'aimerais bien que ça s'arrête.
00:20:13 … a basculé sur l'idée que ça doit s'arrêter.
00:20:16 Je trouve que la question d'une solution politique à deux États a fait un retour tonitruant dans le débat public alors que c'était arrêté.
00:20:24 C'est facile de dire.
00:20:25 Non, je dis simplement qu'il faut…
00:20:26 C'est un vœu pieux malheureusement aujourd'hui.
00:20:27 Oui, mais je préfère cette solution à d'autres solutions pour ne pas réveiller un débat qui a eu le dernier moment…
00:20:31 Alors, écoutez…
00:20:32 … par une candidate sur la liste de la France insoumise.
00:20:34 Alors, écoutez, à ce sujet, Adrien Quatennens, justement, de la France insoumise.
00:20:38 Qu'attend Emmanuel Macron pour poser un acte fort ? La reconnaissance de l'État de Palestine.
00:20:43 Qu'attend Emmanuel Macron pour imposer des sanctions à Israël ?
00:20:46 Par exemple, vous savez, je l'avoue, que la plupart des armes qui se retournent contre les civils à Gaza sont y compris des armes françaises.
00:20:53 Il faut un embargo sur les armes.
00:20:55 Et plus largement, je voudrais vous faire réagir à cela, Emmanuel Macron, quand il a été pris à partie,
00:21:00 et je parle sous votre contrôle, Elodie Huchard, en fait, beaucoup d'habitants lui ont comparé sa fermeté,
00:21:06 je veux dire, oui, relative au supposé, à l'égard de Vladimir Poutine sur l'Ukraine,
00:21:11 et une non-fermeté, en tout cas c'est comme ça que perçoivent ses habitants, vis-à-vis de Netanyahou en réalité.
00:21:18 Cette comparaison-là est faite.
00:21:20 Oui, et elle a été faite à plusieurs reprises.
00:21:21 Et ce qui est assez intéressant, c'est que chaque fois qu'il a été interrogé,
00:21:23 surtout au début de sa déambulation sur la situation internationale au sens large,
00:21:28 eh bien en fait, il y a eu la comparaison.
00:21:29 D'ailleurs, le président de la République n'avait de cesse de rappeler qu'il fallait quand même,
00:21:32 évidemment, différencier les deux conflits, que la position de la France, évidemment,
00:21:36 évoluait et s'adaptait en fonction des conflits,
00:21:38 mais on voit que dans la tête de ces jeunes qui étaient face à lui,
00:21:40 en fait, on peut totalement plaquer les deux situations l'une sur l'autre,
00:21:43 qui seraient de toute façon équivalentes,
00:21:44 et donc qu'ils ne comprennent pas ce qu'ils appellent sans doute de la complaisance d'un côté,
00:21:48 et trop de dureté de l'autre, même si le président a essayé d'expliquer,
00:21:50 on voyait que dans la tête de ces jeunes, ça ne faisait pas forcément office de vérité.
00:21:55 - Exactement, deux poids, deux mesures, à géométrie variable.
00:21:58 Alors, que pensez-vous de cette comparaison, Philippe Béliver ?
00:22:00 - Parce que les jeunes en question, et encore, je ne parle pas de la femme qui m'a ému,
00:22:07 je parle de cet homme politisé.
00:22:10 Ils n'ont pas à faire le partage que nous faisons,
00:22:15 mais je rejoins le président de la République,
00:22:18 lui, il est parfait dans son rôle lorsqu'il rappelle la complexité d'une situation
00:22:24 et sa volonté de tenir les deux bouts de la chaîne.
00:22:27 Moi, dans cette configuration, je ne le trouve pas médiocre, je le trouve équilibré.
00:22:34 - Non mais ce n'est pas la même situation, surtout, Israël n'a pas envahi un État souverain, pardon.
00:22:39 Excusez-moi, c'est une situation qui n'est pas comparable,
00:22:41 d'abord la France et Israël sont alliés, ce qui ne veut pas dire que la France approuve…
00:22:45 - Non mais dans l'esprit, et ce que je dis, en fait, c'est qu'il y a des colonies.
00:22:49 - Il y a la situation en Cisjordanie.
00:22:50 - C'est ça qui est reproché, ce qui compare, c'est une occupation du terrain écrénien et en Cisjordanie.
00:22:55 - D'accord, mais on ne peut pas dire que la situation est très complète,
00:22:59 je ne dis pas que les colonies, d'ailleurs, sont condamnées,
00:23:01 il se trouve que la France et Israël sont alliés,
00:23:05 notamment dans la lutte contre le djihad et contre l'islamisme mondialisé.
00:23:10 Je vous rappelle que quand on a combattu Daesh, on n'a pas non plus…
00:23:15 je veux dire, malheureusement, c'est très compliqué d'épargner les vies civiles,
00:23:20 mais je sais que Kevin a fait une remarque, je trouve intéressante, je le laisse,
00:23:24 parce que vous dites qu'il est politisé, donc…
00:23:26 - Non, il n'est pas politisé.
00:23:28 - Vous voulez dire l'habitant qui est interminable, il n'est pas politisé.
00:23:31 - Moi, je vais essayer d'être objectif par rapport à ce que je constate au quotidien,
00:23:37 notamment en banlieue.
00:23:39 Il y a un réflexe identitaire, mais aussi communautaire.
00:23:42 - Mais je vous disais, attention, pas en seulement… vous vous trompez, pas qu'en banlieue.
00:23:46 - Ah, pas qu'en banlieue, évidemment.
00:23:47 - Non, parce que là, vous croyez que c'est territorial,
00:23:49 moi je crois que c'est culturel et identitaire, maintenant.
00:23:51 - Après, je suis d'accord avec vous, mais moi, c'est mon champ d'observation.
00:23:54 - Bien sûr.
00:23:55 - Donc, il y a un réflexe communautaire et identitaire.
00:23:59 S'en prendre un Palestinien, c'est s'en prendre un membre de l'UMA,
00:24:03 de la communauté musulmane, et il y a forcément une envie de soutenir ces personnes-là,
00:24:08 surtout quand on voit, en effet, ces images qui nous fendent, en effet, tous le cœur.
00:24:14 Moi, j'ai vu apparaître depuis le 7 octobre des dessins de drapeaux palestiniens,
00:24:19 d'élèves qui en parlaient de plus en plus.
00:24:21 Il y a véritablement une revendication qui est forte,
00:24:24 et derrière ça, une volonté d'affirmer, notamment, sa religion.
00:24:30 Voilà, moi, ce que je constate.
00:24:31 Après, sur Adrien Quatennens, on peut être pro-palestinien,
00:24:35 moi je comprends tout à fait, il n'y a pas de problème.
00:24:37 Mais je trouve qu'il joue trop là-dessus, sur ces fractures-là.
00:24:42 Quand vous mettez en 7e position, sur la liste, El-Effi, Rima Hassan,
00:24:47 qui parle d'Israël comme d'une entité coloniale fasciste,
00:24:51 qui nous raconte que le Hamas mène une guerre légitime,
00:24:55 et qui reprend le slogan de la rivière à la mer.
00:24:58 Là, vous jouez, en effet, sur les bas instants.
00:25:00 Je dois avouer, pour être objective, parce que je l'ai écoutée chez mon frère de France Inter,
00:25:03 qu'elle a dit qu'elle était pour les deux États, qu'elle n'était pas...
00:25:06 - Par la suite. - Bon.
00:25:08 - Mais alors, de la rivière à la mer, ça veut dire quoi ?
00:25:10 - Mais c'est la négation d'Israël, en fait.
00:25:12 - C'est quand même très compliqué.
00:25:13 - On va continuer à parler. - Et on va dire le jeu qu'ils essayent de faire en banlieue.
00:25:15 - On va marquer... Je vous dis ces dernières positions.
00:25:18 On va marquer la pause.
00:25:19 On va évoquer ce que demande la sœur de Samuel Paty,
00:25:22 et je trouve que ça peut faire jurisprudence.
00:25:24 C'est très, très important ce qui est dit.
00:25:26 Nous reviendrons sur l'hommage à un grand Français, l'amiral Philippe de Gaulle.
00:25:31 On interrogera le parcours de ce grand Français,
00:25:33 mais aussi la commémoration aiguë, comment on peut dire ?
00:25:36 - Aiguë ? L'hommagite. - La commémorite.
00:25:38 - Ah oui. - Oui, oui.
00:25:39 - L'hommagite. - L'hommagite aux commémorites.
00:25:41 - Au sophie poignard. - Voilà, exactement.
00:25:43 Alors pourquoi... Mais Emmanuel Macron...
00:25:44 - Il adore ça. - Il fait presque chaque semaine une commémoration.
00:25:47 - Le cours des invalides. - Alors pourquoi on interrogera
00:25:49 cette passion qui est la sienne ?
00:25:51 Eh bien, juste après la pause, tout de suite.
00:25:53 Merci d'être avec nous, le Direct Midi News.
00:25:59 On parlera dans quelques instants de l'hommage à la nation,
00:26:03 rendu par la nation à l'amiral Philippe de Gaulle.
00:26:06 Et puis on s'interrogera sur la multiplication de ses hommages.
00:26:09 Emmanuel Macron est autant de clin d'œil au passé,
00:26:11 et lui qui a théorisé la Start-up Nation,
00:26:13 qui est quand même l'idéologie de la table rase.
00:26:15 On en parlera tout à l'heure.
00:26:16 Mais tout d'abord, la sœur de Samuel Paty,
00:26:18 je trouve que c'est important.
00:26:20 Ça peut faire, je risque prudence si je puis dire,
00:26:22 qu'il veut faire reconnaître la responsabilité de l'État.
00:26:25 Car elle estime, et d'ailleurs des livres l'ont,
00:26:29 non pas révélé, mais l'ont acté,
00:26:31 que de nombreuses défaillances ont conduit à la mort
00:26:34 et à l'attaque terroriste visant son frère.
00:26:36 Regardez ce sujet de Tony Pitaro,
00:26:38 et vous me direz si vous pensez que l'État peut être un jour condamné
00:26:41 pour inaction sécuritaire.
00:26:44 C'est pour elle une démarche symbolique,
00:26:47 mais nécessaire pour rendre justice
00:26:49 à la mémoire de son frère Samuel Paty,
00:26:51 égorgé en 2020 par un terroriste islamiste.
00:26:54 Michael Paty veut faire reconnaître la responsabilité de l'État
00:26:58 dans l'assassinat de son frère.
00:27:00 L'État doit faire amende honorable
00:27:02 et effectuer un travail d'introspection
00:27:04 sur la façon dont il a traité les offensives
00:27:07 de déstabilisation de l'institution scolaire
00:27:09 et du modèle républicain.
00:27:11 L'avocate de Michael Paty pointe une multitude de fautes
00:27:14 de l'administration qui ont rendu possible
00:27:16 l'assassinat terroriste de Samuel Paty.
00:27:18 L'administration a été le témoin impuissant
00:27:21 car inactif d'un langrenage fatal.
00:27:23 Nourrie de menaces de mort contre Samuel Paty
00:27:26 et d'appels à venger le prophète
00:27:28 relayés sur les réseaux sociaux.
00:27:30 Elle dénonce également des défaillances
00:27:32 du côté des services de renseignement.
00:27:34 À ces défaillances se sont ajoutées
00:27:36 celles des services de renseignement et de la préfecture
00:27:38 qui, parfaitement alertés du niveau de gravité
00:27:40 des menaces et de l'implication de la mouvance islamiste radicale,
00:27:43 n'ont ni mis Samuel Paty sous protection,
00:27:45 ni protégé le collège,
00:27:47 ni demandé à Samuel Paty de s'éloigner
00:27:49 de l'établissement scolaire et de son domicile
00:27:51 le temps que la situation s'apaise.
00:27:53 Michael Paty demanda à l'Etat
00:27:55 la somme symbolique de 21 000 euros
00:27:57 qu'elle reversera à des associations laïques.
00:28:00 Je vous rappelle que des enquêtes,
00:28:02 des livres ont tacté de cette chaîne de défaillance
00:28:04 et je dirais même de l'acheter dans certains cas.
00:28:06 Est-ce que vous imaginez, le magistrat,
00:28:08 Philippe Biger, qu'un jour on puisse se retourner
00:28:11 pour ces actions terroristes
00:28:13 quand on a perdu des proches contre l'Etat ?
00:28:15 Moi j'en rêverais.
00:28:17 Non seulement de voir le droit
00:28:20 comment dirais-je, perçu comme une arme décisive,
00:28:24 mais pas seulement dans ce domaine-là,
00:28:26 mais dans beaucoup d'autres.
00:28:28 J'ai déjà évoqué avec vous Sonia
00:28:30 lors d'une précédente émission
00:28:32 les recours souvent gagnants
00:28:34 de personnes qui venaient dénoncer
00:28:37 les conditions inhumaines dans les prisons.
00:28:40 Et ils ont gagné contre l'Etat.
00:28:42 À partir du moment où nous avons un Etat,
00:28:45 je ne dirais pas forcément impuissant,
00:28:47 mais très imparfait,
00:28:49 si on peut trouver le moyen de le stimuler,
00:28:52 de le mettre en face de ces incuries,
00:28:55 je trouve que c'est une très bonne idée
00:28:57 et je rêverais qu'on multiplie à la chose.
00:29:00 Mais qu'est-ce que le politique qui est responsable ?
00:29:02 Moi je ne suis pas du tout, du tout,
00:29:04 Tim Bilger sur ce coup-là.
00:29:05 Moi je suis horrifiée par cette multiplication
00:29:09 des actions en justice,
00:29:10 par exemple il y a l'inaction climatique.
00:29:12 Pourquoi ?
00:29:13 Eh bien parce que pour moi ça relève
00:29:15 de la responsabilité politique.
00:29:17 Ce n'est pas au juge de dire à l'Etat,
00:29:19 au gouvernement en l'occurrence,
00:29:21 à ceux qui le dirigent en ce moment,
00:29:23 ce n'est pas au juge de leur dire
00:29:25 ce qu'ils doivent faire.
00:29:26 Les élections peuvent le sanctionner.
00:29:28 S'il y a des fautes individuelles,
00:29:30 ça existe,
00:29:31 elles peuvent être parfaitement sanctionnées
00:29:33 parce que ça, ça empêchera peut-être
00:29:35 les gens d'ouvrir des parapluies en permanence.
00:29:37 Et des sanctions, je ne demande pas
00:29:39 qu'on les cloue au pilori.
00:29:40 Je dis les fautes individuelles,
00:29:42 elles peuvent effectivement être pointées.
00:29:44 Mais cette idée de remplacer l'électeur
00:29:46 par le juge, en quelque sorte,
00:29:48 de donner au juge, au conseil d'Etat,
00:29:50 parce que c'est toujours le conseil d'Etat
00:29:52 à l'arrivée, qui dit,
00:29:53 on a eu la même chose pour l'affaire du siècle,
00:29:55 les associations qui disent,
00:29:57 ah ben non, l'Etat doit faire ci ou ça.
00:29:59 Ben non.
00:30:00 L'un n'empêche pas l'autre.
00:30:02 On peut viser, et oui, ça va être mon...
00:30:04 Et en même temps, on peut viser
00:30:06 à la fois la responsabilité politique
00:30:08 et pointer une défaillance d'Etat.
00:30:10 Parce que quand Samuel Paty évoque
00:30:13 son sujet, son problème,
00:30:15 le ministère envoie un référent laïcité.
00:30:18 Et ce référent laïcité,
00:30:20 pour donc accompagner le professeur
00:30:22 dans son exercice pédagogique.
00:30:24 C'est bien gentil, mais ça n'était pas
00:30:26 le sujet pour lui.
00:30:28 Donc il y a quelque chose,
00:30:29 Sonia l'a dit, ça a été documenté,
00:30:31 tout ce qui amène, ce continuum
00:30:34 qui amène au drame, alors qu'il n'y a pas
00:30:36 que des signaux faibles, mais des signaux
00:30:39 très sérieux sur la dernière ligne droite
00:30:41 avant l'horreur.
00:30:43 Donc je pense que la question se pose.
00:30:45 Inaction du rectorat, Kevin Bossuet,
00:30:47 lâcheté aussi de beaucoup de ses collègues,
00:30:50 je dirais, pour ne pas dire la totalité.
00:30:52 Oui, c'est ça qui est important.
00:30:53 Je veux dire qu'il faut comprendre
00:30:55 pourquoi Samuel Paty n'a pas été
00:30:57 assez protégé.
00:30:59 Je ne suis pas là pour incriminer
00:31:01 l'institution ou l'Etat.
00:31:02 Pour moi, l'important, c'est que ça
00:31:04 ne se reproduise plus.
00:31:05 Et vous avez raison, Sonia,
00:31:07 l'important, c'est quoi ?
00:31:08 C'est le changement de mentalité
00:31:10 autour de cela.
00:31:12 Parce que qu'est-ce qui s'est passé
00:31:13 avec Samuel Paty ?
00:31:14 Il y a quand même certains de ses collègues
00:31:16 qui l'ont traité d'islamophobe.
00:31:17 Il y a quand même certains de ses collègues
00:31:19 qui ne l'ont pas soutenu.
00:31:20 À partir du moment où on défend la laïcité,
00:31:23 il y a certains professeurs,
00:31:25 une minorité heureusement,
00:31:26 et il y a certains acteurs dans la vie publique
00:31:28 qui considèrent que c'est contre
00:31:30 la religion musulmane.
00:31:31 C'est cela qu'il faut changer.
00:31:33 Et moi, je vais essayer d'être un peu honnête
00:31:34 en tant que professeur.
00:31:35 Je vois qu'il y a eu quand même
00:31:36 un changement de mentalité au sein
00:31:37 des rectorats, au sein de l'éducation nationale,
00:31:40 où ils prennent ces questions
00:31:41 beaucoup plus à cœur
00:31:43 et de manière beaucoup plus sérieuse.
00:31:44 Certes, il y a encore beaucoup de chemin à faire,
00:31:46 mais l'important, c'est quoi ?
00:31:48 C'est de faire avancer le concept de laïcité
00:31:51 qui est de plus en plus remise en question
00:31:53 et d'en finir avec ces syndicats d'extrême-gauche,
00:31:55 par exemple, au moment où...
00:31:57 Mais si, parce qu'au moment où
00:31:59 Gabriel Attal a interdit la baïa,
00:32:01 il y a quand même des gens
00:32:02 qui ont fait grève contre cette interdiction.
00:32:05 Moi, je n'ai jamais fait.
00:32:06 Extrêmement minoritaire.
00:32:07 Les syndicats n'étaient pas d'accord
00:32:08 avec l'interdiction de la baïa.
00:32:09 Vous brandissez le bouclet de la laïcité
00:32:11 comme si c'était la panacée.
00:32:12 Oui, je voudrais dire un mot.
00:32:13 Parce que parfois, c'est un panier un peu percé.
00:32:15 Je veux dire, si la laïcité protégée de toute...
00:32:17 Ah, mais bien sûr.
00:32:18 Je sais que vous avez raison
00:32:19 sur la bataille culturelle.
00:32:20 Pardonnez-moi juste un instant, Elodie,
00:32:21 parce que c'est important de fixer le contexte.
00:32:23 C'est vrai qu'après cela,
00:32:25 enfin, après cela, depuis cela,
00:32:26 Dominique Bernard et d'autres choses,
00:32:28 mais j'allais dire, là,
00:32:30 ils ont perdu leur vie pour ça.
00:32:32 Il y a eu des menaces,
00:32:33 il y a eu d'autres choses.
00:32:34 On a entendu le Premier ministre
00:32:35 qui dit que la laïcité n'a jamais autant menacé.
00:32:38 La ministre de l'Éducation nationale
00:32:39 qui tente de rassurer.
00:32:41 Alors, prise de conscience, selon vous,
00:32:44 comment vous analysez cela ?
00:32:45 Des prises de conscience, malheureusement,
00:32:46 il y en a eu un certain nombre.
00:32:48 Et on le voit malheureusement
00:32:49 après chaque attentat,
00:32:50 après chaque atteinte à la laïcité.
00:32:51 Il y a eu un certain nombre de travaux
00:32:54 qui ont été faits.
00:32:55 Alors, on voit quand même un changement de cap
00:32:56 déjà entre Papandiaï, par exemple,
00:32:57 et Gabriel Attal,
00:32:58 parce que Papandiaï avait mis en place
00:32:59 notamment de comptabiliser les atteintes à la laïcité.
00:33:04 Il n'avait de cesse de dire
00:33:05 après chaque bilan
00:33:06 qu'en fait, il ne pouvait pas tirer de conclusion
00:33:08 qu'il fallait plus de statistiques.
00:33:10 Finalement, on voit quand même
00:33:11 qu'avec Gabriel Attal,
00:33:12 il y a une volonté d'agir.
00:33:13 Le problème, c'est que la volonté d'agir, certes,
00:33:15 mais avec quels moyens ?
00:33:16 On voit bien qu'en fait,
00:33:17 on tente de mettre des instruments
00:33:18 sans avoir vraiment de grand plan global,
00:33:21 les référents laïcité, etc.,
00:33:22 dont ils font beaucoup la publicité.
00:33:24 Le seul problème,
00:33:25 c'est qu'on a pris aussi beaucoup de retard
00:33:26 et qu'on a maintenant un gouvernement
00:33:27 qui récupère des choses
00:33:28 qui ont été faites, y compris par sa propre majorité,
00:33:30 mais qui ont trop traîné en réalité.
00:33:32 - Vous savez, un grand plan, c'est quoi ?
00:33:34 Le roman d'amour de la France.
00:33:36 Pardonnez-moi, je sais peut-être un peu plus.
00:33:38 Mais comment vous pouvez faire aimer
00:33:42 à des populations qui arrivent votre pays
00:33:44 quand vous-même,
00:33:45 vous êtes dans un renoncement de soi ?
00:33:47 - Déjà, quand vous-même, vous l'aimez, c'est difficile.
00:33:49 - Pourquoi ?
00:33:51 - Non, mais c'est comme ça.
00:33:52 - Quand vous avez des grands fissures historiques.
00:33:54 - Non, mais vous avez raison,
00:33:55 c'est d'abord une bataille culturelle.
00:33:57 C'est une bataille, disons,
00:33:58 qui ne peut pas être menée que par le gouvernement.
00:34:00 C'est une bataille idéologique et culturelle.
00:34:02 Mais moi, je voudrais répondre sur un mot à Kévin.
00:34:06 J'en ai un peu assez, comme vous Sonia,
00:34:07 d'entendre la laïcité
00:34:08 comme une espèce de tarte à la crème de panacée.
00:34:10 D'abord parce qu'il y a des gens pour qui laïcité,
00:34:12 ça veut dire le respect de toutes les religions.
00:34:15 Moi, ce que je crois qu'il faut défendre,
00:34:17 qu'il faut avoir le courage de défendre,
00:34:18 c'est le droit à l'irrespect.
00:34:20 Alors, vous voyez le mot blasphème qui est…
00:34:22 Ben oui, je ne veux pas…
00:34:23 Je sais que Philippe n'est pas d'accord.
00:34:25 On a cette discussion depuis longtemps.
00:34:27 La France est un pays où les gens doivent s'attendre
00:34:30 à ce que leur dieu soit moqué.
00:34:32 Et il faut le leur dire.
00:34:33 Il faut le leur apprendre.
00:34:35 D'accord, mais ça c'est normal.
00:34:36 Oui, mais ce que je veux dire,
00:34:37 ce n'est pas la laïcité, c'est le blasphème, ça.
00:34:40 Parce que la laïcité…
00:34:41 Ça n'existe pas, le blasphème.
00:34:42 Non, mais la laïcité, si vous voulez,
00:34:44 c'est une notion gentillette.
00:34:45 On dit c'est le respect des religions.
00:34:47 On essaye de la…
00:34:49 Ce n'est pas gentil au départ.
00:34:50 On la transforme en quelque chose de très œcuménique,
00:34:54 tout va bien.
00:34:55 Non, il faut leur apprendre la vérité.
00:34:56 La laïcité à la française, c'est un peu difficile,
00:34:59 parce que ça suppose d'être choqué dans ses croyances,
00:35:02 d'être choqué dans ses convictions.
00:35:04 C'est une critique des religions, évidemment.
00:35:06 Et de voir des caricatures.
00:35:07 Enfin, tout ça a commencé par des caricatures.
00:35:09 Et de voir des caricatures en disant,
00:35:11 ben oui, il y a d'autres gens que moi.
00:35:13 C'est ça, la démocratie à la française, c'est ça.
00:35:16 Dans l'espace public, je peux être hyper blessée
00:35:19 par les opinions, les croyances des autres.
00:35:21 Voilà.
00:35:22 Pourquoi vous ne le connaissez pas ?
00:35:23 Le droit au blasphème, ça me paraît, au contraire,
00:35:27 le signe d'une société qui ne s'est plus consacrée à l'essentiel.
00:35:32 C'est tellement plus difficile de demander aux citoyens
00:35:36 de respecter toutes les expressions religieuses honorables.
00:35:40 Le blasphème n'existe pas en France, je ne comprends pas le débat.
00:35:43 Non plus.
00:35:44 Si, parce que le droit au blasphème, ça me gêne,
00:35:47 dans la mesure où c'est quelque chose
00:35:49 qu'on n'aimerait pas dans les autres activités intellectuelles.
00:35:52 C'est cracher sur des choses auxquelles les gens ont le droit d'adhérer.
00:35:58 Le droit au blasphème, est-ce qu'on songerait à ériger
00:36:02 comme un précepte démocratique l'insulte, l'outrage ou l'outrance ailleurs jamais ?
00:36:08 Ce n'est pas parce que c'est à l'égard d'une religion que c'est valable.
00:36:12 Oui, une réponse d'un mot.
00:36:14 Je trouve que c'est un peu compliqué.
00:36:16 Pardonnez-moi Philippe, là je donne un avis qui est un peu personnel quand même.
00:36:20 Les professeurs sont morts pour avoir simplement des dessinateurs.
00:36:24 Des journalistes.
00:36:25 C'est quand même compliqué.
00:36:26 Les blasphèmes ne doivent pas exister, ils n'existent pas dans notre pays.
00:36:30 C'est pour ça que c'est un terme religieux.
00:36:32 Mais ça n'empêche pas leur respect de l'autre.
00:36:34 Mais attendez.
00:36:35 Non mais ce n'est pas la même chose.
00:36:36 Mais on a le droit, je suis désolé,
00:36:38 j'ai le droit de ne pas respecter le communisme comme idéologie,
00:36:41 ça ne veut pas dire que je déteste les communistes.
00:36:43 Ça n'a rien à voir.
00:36:44 J'ai le droit de ne pas respecter l'islam ou le judaïsme comme religion,
00:36:47 ça ne veut pas dire que j'ai quelque chose contre les juifs ou les musulmans.
00:36:50 Et ce droit qui est d'abord, la France est un pays unique pour cela.
00:36:54 C'est le seul pays au monde où vous pouvez vous payer la tête de Dieu.
00:36:58 Et bien je veux que ça continue.
00:36:59 J'ai compris ce que dit Philippe.
00:37:00 Je pense qu'il dit qu'il ne faut pas en faire un étendard,
00:37:03 une sorte de confrontation perpétuelle.
00:37:06 Et la croyance n'a rien à voir avec l'idée, ma chère Elisabeth.
00:37:09 C'est fondamentalement différent.
00:37:11 Le communisme exige une répudiation politique.
00:37:14 Là où votre discussion est très intéressante,
00:37:17 c'est qu'on est passé d'un rappel que moi je partage "il n'y a pas de blasphème"
00:37:21 à une évolution où on parle du droit au blasphème.
00:37:25 Moi je pense qu'il faut tenir ferme sur "il n'y a pas de blasphème".
00:37:28 Oui parce qu'on n'est pas religieux.
00:37:30 Tout simplement parce que si on commence à faire un pas
00:37:32 qui revient sur cette affirmation, je pense qu'on peut prendre le toboggan.
00:37:36 Vous savez quand…
00:37:37 Non mais je veux dire le droit à la critique et même à la moquerie
00:37:40 et même à l'insulte non pas des religieux mais des religieux.
00:37:44 Je dis blasphème parce que tout le monde comprend le mot.
00:37:47 Mais évidemment blasphème est une notion religieuse
00:37:49 qui n'a pas cours dans notre monde laïc.
00:37:51 Pardonnez-moi, je me souviens, c'était sur Europe 1,
00:37:54 c'était il y a quelques années, j'interrogeais Nicole Belloubet,
00:37:57 alors garde des Sceaux, nous étions juste après l'affaire Mila
00:38:00 et je lui avais posé une question qui me paraissait pas anodine.
00:38:04 Le sujet était très important mais j'étais sûre qu'elle allait condamner
00:38:08 les menaces envers la jeune qui a grandi depuis Mila.
00:38:12 Et en fait ce qu'elle a fait c'est qu'elle a inventé en direct le délit de blasphème.
00:38:15 Je me rappelle cet entretien, on sort de là et je sens qu'elle a senti…
00:38:19 Moi quand elle dit ça on est dans les dernières secondes,
00:38:21 je vois bien qu'il s'est passé quelque chose.
00:38:23 Elle sort, elle sort en compte après, tribune dans le monde pour dire
00:38:27 qu'elle n'a pas dit ce qu'elle a voulu dire etc.
00:38:29 Moi je ne sais pas si l'inconscient parlait, elle a corrigé donc il faut être objectif.
00:38:32 Mais ça m'avait saisi, c'est-à-dire qu'elle avait dit qu'on ne pouvait pas…
00:38:36 Alors les mots de Mila…
00:38:38 Elle avait envisagé de la poursuivre.
00:38:40 Très cru, très cru.
00:38:41 Et ça on peut dire que là…
00:38:43 C'est mieux de critiquer les religions plus calmement mais la caricature…
00:38:48 C'est d'être respectueux de manière générale mais…
00:38:50 La caricature, écoutez, 1905, il faut le rappeler aux musulmans,
00:38:53 il faut rappeler aux musulmans que les catholiques endurent dans ce pays
00:38:56 des caricatures, des moqueries, des insultes depuis fort longtemps et bon…
00:39:01 Alors à l'inverse, à l'inverse, est-ce qu'il ne faudrait pas qu'on soit plus choqués
00:39:07 qu'une croix soit gommée d'une affiche officielle des Jeux Olympiques du Dôme des Invalides
00:39:11 parce qu'elle existe ?
00:39:12 Et là ce n'est pas la laïcité, là c'est du laïcisme.
00:39:15 Ce n'est même pas ça, c'est de l'appassement, c'est de la réécriture de l'histoire.
00:39:18 Vous voulez qu'on soit plus choqués mais moi je suis déjà très choqué,
00:39:20 si je le suis plus ça va aller très mal.
00:39:22 Non mais…
00:39:23 On est d'accord.
00:39:24 Il y a Philippe de Villiers qui a une phrase qui est très juste, il dit
00:39:27 "là où les laïcars ont fait le vide, les islamistes le remplissent".
00:39:32 Il a totalement raison, c'est pour ça que je dis que le renoncement à ce qu'on est
00:39:38 offre une place vide, une forme de…
00:39:41 C'est pour ça que vous deviez être laïc et pas laïcar.
00:39:43 Justement, lorsque je défendais, je critiquais le droit de la reine,
00:39:49 je voulais dire aussi qu'on n'a pas critiqué ceux qui ne croient pas, c'est fondamental.
00:39:56 Il y a cinq ans, il y a une élève qui m'a dit "Monsieur, comment voulez-vous
00:40:02 que nous on aime la France quand les français crachent tous les jours sur la France ?"
00:40:06 Et moi ça m'avait fait beaucoup résoudre.
00:40:09 Les titres avec vous, Mickaël.
00:40:10 Des bus dégradés et des policiers attaqués par des mortiers d'artifice.
00:40:15 Des tensions ont éclaté cette nuit en Seine-Saint-Denis.
00:40:18 Une vingtaine d'individus cagoulés s'en sont pris aux forces de l'ordre
00:40:21 à Sevran tout comme à Olnay-sous-Bois.
00:40:23 Une bonne nouvelle pour les automobilistes concernés.
00:40:25 Les véhicules classés Crit'Air 3 vont pouvoir continuer à circuler
00:40:28 à Marseille, Strasbourg et Rouen après janvier 2025.
00:40:32 Une décision qui fait suite au recul des émissions de gaz à effet de serre
00:40:35 enregistrées en 2023.
00:40:37 Et puis la Finlande est toujours le pays le plus heureux au monde
00:40:40 et pour la septième année consécutive, c'est le résultat d'un rapport
00:40:44 parrainé par l'Organisation des Nations Unies.
00:40:46 La France arrive en 27e position.
00:40:49 Il n'est pas du tout que le fils de l'amiral Philippe de Gaulle,
00:40:54 homme exceptionnel, écrivain aussi, relisez les mémoires
00:40:58 sur son père exceptionnel qui se sont écoulées me semble-t-il
00:41:01 à près de 500 000 exemplaires.
00:41:03 La Nation lui a rendu hommage tout à l'heure à un autre moment
00:41:07 de liturgie républicaine.
00:41:09 Certains diront qu'Emmanuel Macron multiplie trop les hommages.
00:41:12 On va en parler avec vous, Élodie Huchard.
00:41:14 Mais c'est quand même un grand Français qui vient de disparaître
00:41:16 mais qui sera tout jamais inscrit dans la grande fresque
00:41:18 de notre histoire.
00:41:19 Écoutons ce qu'en a dit le président.
00:41:21 L'amiral de Gaulle aura traversé le siècle passé
00:41:25 à l'ombre d'un grand homme.
00:41:28 Il y aura tracé son propre sillon.
00:41:32 Avec cette rectitude, cette force de l'amour donné et reçu,
00:41:36 cet amour qui n'ose se dire et qui pourtant irrigue,
00:41:40 amour pudique de ses parents, tendresse pour ses soeurs
00:41:44 qui a chopé sur les mots, plus tard pour sa femme Henriette,
00:41:48 leurs quatre fils, leurs enfants après eux.
00:41:52 Amour charnel de la France.
00:41:56 Dans son enfance à Colombay, le monument aux morts affichait
00:41:59 des dizaines de noms, les gueules cassées et les blessés de guerre
00:42:03 peuplaient le village et les promenades avec son père
00:42:06 se changeaient parfois en cours de tactique militaire.
00:42:10 Alors se grava en Philippe de Gaulle une certitude.
00:42:16 Lui aussi servirait la nation, sur mer,
00:42:22 comme son père l'avait fait sur terre.
00:42:26 Toute société a évidemment besoin de ces moments-là, de rites,
00:42:30 mais comment expliquer cette passion des hommages ?
00:42:34 Il n'y a pas une semaine, ou presque.
00:42:36 C'est vrai, malheureusement, la disparition
00:42:39 de ces hommes, qui ont une signification dans notre histoire,
00:42:44 nourrissent cette passion de la commémoration.
00:42:47 Pourquoi Emmanuel Macron l'utilise-t-il tant ?
00:42:50 Il y a quelque chose d'assez paradoxal.
00:42:52 Oui, il y a beaucoup de commémorations.
00:42:54 On se rappelle de l'itinérance mémorielle il y a quelques années.
00:42:57 Il va y avoir aussi toute une itinérance avec les commémorations
00:43:00 notamment du débarquement.
00:43:02 Paradoxalement, Emmanuel Macron, pour les victimes du terrorisme,
00:43:05 avait dit qu'il fallait instaurer une journée
00:43:07 où il préférait faire tous les hommages sur une journée
00:43:09 parce qu'on ne pouvait pas commémorer en permanence.
00:43:11 A chaque fois, ce que nous dit l'Elysée,
00:43:13 les éléments de langage, comme on les appelle,
00:43:15 c'est que ce sont des moments, selon le président de la République,
00:43:17 qui permettent de faire nation, de mettre tout le monde d'accord,
00:43:19 d'avoir une certaine concorde de la nation.
00:43:21 Lorsqu'on commémore, par exemple, de grands événements historiques,
00:43:24 on commémore des grandes figures de nos pays.
00:43:26 Ça, c'est ce que pense l'Elysée.
00:43:28 Est-ce que vraiment, dans les faits, ces commémorations,
00:43:31 vraiment dans l'esprit des Français,
00:43:33 créent une concorde et un moment de concorde nationale ?
00:43:36 Ce n'est pas forcément le cas, évidemment.
00:43:38 - Je trouve qu'il y a quand même quelque chose d'assez savoureux
00:43:40 à convoquer le passé sur commande
00:43:42 quand on a contribué, pour l'histoire,
00:43:44 à fabriquer une forme d'amnésie collective à l'école.
00:43:48 C'est comme mon avis.
00:43:50 - D'abord, comme je le disais tout à l'heure,
00:43:52 Sophie Coignard bâtit ça l'homagite aiguë.
00:43:57 Je vous rejoins, ça n'est pas un très beau terme.
00:44:01 Mais d'une part, rapidement,
00:44:03 certaines personnalités méritent des hommages.
00:44:06 Je ne le discute pas.
00:44:08 Deuxième point, il me semble que,
00:44:10 sans porter atteinte à l'émotion du président de la République,
00:44:14 pour lui, c'est l'occasion de faire des magnifiques
00:44:18 ou parfois pompeux exercices de style.
00:44:21 Et le dernier élément, il est plus important,
00:44:24 mais ça rejoint, me semble-t-il, ce que vient de dire Elodie Huchard,
00:44:28 c'est que pour le président,
00:44:30 cette manière de surabonder dans les hommages,
00:44:35 c'est probablement une manière de se consoler
00:44:40 d'un présent insaisissable
00:44:42 qui incite à l'impuissance et à l'amertume
00:44:46 grâce à un passé qui, parce qu'il est mort, devient maîtrisable.
00:44:51 Je crois qu'il y a quelque chose de ce type,
00:44:54 sans que ce soit le seul ressort, bien sûr.
00:44:57 - Allez-y, Olivier Dardieu.
00:44:59 - Oui, il y a un Janus à deux visages,
00:45:01 parce que c'est le même président qui, en 2017,
00:45:04 est le président du Nouveau Monde,
00:45:06 d'un basculement de la Start-up Nation.
00:45:09 Donc il fallait avoir un imaginaire différent
00:45:12 sans qu'il soit bien identifié en 2017.
00:45:15 Et c'est le même qui n'a cessé, au cours des deux mandats,
00:45:18 d'aller puiser dans de l'épaisseur nationale et de la mémoire nationale.
00:45:21 - On va marquer une pause. - Il aime aussi ça, les deux.
00:45:24 - On va marquer une pause. Beaucoup de sujets.
00:45:26 Restez avec nous, parce que ce vrai, vous allez voir,
00:45:28 ce n'est pas un détail, ce n'est pas anecdotique,
00:45:30 ce n'est pas une parenthèse.
00:45:31 Des bus caillassés, un machiniste qui est agressé,
00:45:33 et qui sait qui doit s'adapter ?
00:45:35 La collectivité, les horaires adaptés, etc.
00:45:37 Beaucoup de sujets, mais il faudrait remercier,
00:45:40 et plus que ça, Mika El-Pati,
00:45:42 la sœur de Samuel El-Pati, qui m'écrit à l'instant.
00:45:46 Elle avait lu sur Europe 1 une lettre,
00:45:50 c'était très important,
00:45:52 qui était une forme d'appel, de prise de conscience.
00:45:57 J'espère que je pourrai la recevoir en interview.
00:46:00 Je sais que son avocate va venir s'expliquer
00:46:03 sur cette interpellation de l'État.
00:46:07 J'explique que nous avons eu des avis partagés,
00:46:10 le vôtre notamment, que vous maintenez.
00:46:12 Mais je veux vous rappeler quand même que la douleur qui est la sienne,
00:46:17 l'émotion que ça a été dans le pays...
00:46:19 - Je ne lui reproche pas de le faire.
00:46:21 - Une pause et on se retrouve.
00:46:24 - Nous allons parler de ce qui s'est passé en 48 heures à Sevran,
00:46:34 avec deux bus caillassés à machinistes roués de coups.
00:46:37 Au-delà de la condamnation, de la dénonciation de ces actes,
00:46:41 vous allez voir des horaires adaptés à chaque fois.
00:46:44 En grande partie, une population qui subit,
00:46:46 c'est la double peine,
00:46:48 qui doit s'adapter à des horaires qui sont décalés.
00:46:51 Vous écouterez ce qu'a dit Adrien Quatennens,
00:46:53 député de la France Insoumise,
00:46:55 sur le commissariat de la Courneuve.
00:46:57 "Quelques pétards", a-t-il dit.
00:46:59 Et puis, cette photo d'Emmanuel Macron.
00:47:01 Chacun va se faire son avis.
00:47:03 Mais regardez cette photo, Emmanuel Macron,
00:47:07 on va l'avoir arrivé, boxe tout simplement.
00:47:09 Et Sandrine Rousseau qui voit des codes virilistes.
00:47:13 Je crois que je vais lui envoyer ma photo quand je fais de la boxe.
00:47:16 Oui, mais vous, vous ne m'en direz pas, Sonia.
00:47:18 Non, mais d'autres vont se moquer, mais pas pour les mêmes raisons.
00:47:22 Mais tout d'abord, le journal.
00:47:24 Bien entendu, c'est à vous, cher Michael, rebonjour.
00:47:26 Rebonjour, Sonia, bonjour à tous.
00:47:28 La France a rendu hommage à l'amiral Philippe de Gaulle,
00:47:31 le fils du général de Gaulle mort la semaine dernière à l'âge de 102 ans.
00:47:34 Emmanuel Macron a présidé une cérémonie aux Invalides
00:47:37 pour honorer un parcours exemplaire militaire et politique.
00:47:40 Écoutez.
00:47:42 Tout le monde sait que tu as été le premier compagnon.
00:47:47 Car oui, il fut le premier compagnon et le dernier.
00:47:56 Debout, même au seuil de la mort,
00:48:01 à un an sur les genoux de son père,
00:48:04 à 20 ans au chevet de la nation,
00:48:07 à 60 ans au sommet de la marine,
00:48:10 à 70 ans dans les travées du Sénat,
00:48:13 à 102 ans dans la cour des Invalides.
00:48:18 Il a attendu d'avoir tout écrit, tout transmis,
00:48:22 mis un point final à ses derniers souvenirs,
00:48:25 rédigé ses dernières volontés avec une rigueur d'ordre d'opération,
00:48:30 demandé les derniers sacrements,
00:48:33 et puis il a fermé les yeux,
00:48:37 dans la nuit, qu'il ne connaît pas l'histoire.
00:48:40 Plus de 15 milliards d'euros récupérés par le fisc en 2023.
00:48:44 Un record historique à saluer Gabriel Attal
00:48:47 lors d'une conférence de presse à Bercy.
00:48:50 Conférence durant laquelle le Premier ministre a présenté
00:48:53 le bilan de la lutte contre la fraude fiscale.
00:48:56 Il a également annoncé le relèvement des objectifs
00:48:59 de redressement des URSAF.
00:49:02 L'an dernier, j'avais fixé un objectif de 5 milliards d'euros
00:49:05 un an après, je vous l'annonce, nous dépassons cet objectif.
00:49:08 Les résultats sont tellement importants que j'ai donc décidé
00:49:11 de rehausser les objectifs sur le quinquennat
00:49:14 et de fixer aux URSAF une cible de 5 milliards 500 millions d'euros
00:49:17 de redressement.
00:49:19 Dans le reste de l'actualité, les sportifs russes et bélarusses
00:49:22 ne paraderont pas lors de la cérémonie d'ouverture
00:49:25 des Jeux olympiques le 26 juillet prochain.
00:49:28 Le comité international olympique a tranché.
00:49:31 Ils seront cependant admis sous bannière neutre
00:49:33 individuelle. La décision n'est en revanche pas encore prise
00:49:36 pour la cérémonie de clôture où le protocole
00:49:39 est généralement moins strict.
00:49:41 Et puis la Finlande est toujours le pays le plus heureux au monde
00:49:45 et pour la 7e année consécutive, c'est le résultat d'un rapport
00:49:48 parrainé par l'ONU, rapport dans lequel la France arrive
00:49:51 en 27e position.
00:49:54 Voilà, Sonia, ce qu'il fallait donc retenir de l'actualité
00:49:57 cette après-midi sur ce sujet.
00:49:59 - Qu'est-ce qui vous fait sourire ? - Je pensais qu'on arrivait
00:50:01 à la fin du table-frise, on est en 27e.
00:50:04 - Après l'Afghanistan, je crois dans les classements...
00:50:07 - On va remonter. - On ne peut que projeter.
00:50:10 - Vous allez voir, le remontada va être spectaculaire.
00:50:13 - On ne va pas parler des sujets dont on va parler tout de suite.
00:50:16 On salue Reda Belhage, merci d'être avec nous et bonjour.
00:50:19 C'est un plaisir de vous recevoir dans le Midi-News.
00:50:21 Vous êtes le porte-parole IDF-Unité-SGP-Police
00:50:24 et nous sommes avec Elisabeth Lévy, Kevin Bossuet,
00:50:27 vous les avez entendus bruyamment, Olivier Dardigold
00:50:29 et Philippe Bilger. En 48 heures, deux bus ont été caillassés,
00:50:34 un machiniste a été roué de coups à Sauvran.
00:50:37 Que se passe-t-il dans ce cas ? On s'adapte.
00:50:40 Les horaires sont adaptés au détriment d'une grande partie
00:50:43 des habitants, la gangrène de la violence.
00:50:46 Regardez ce reportage de Fabrice Elsner et de Thibaut Marcheteau.
00:50:49 Il est aux alentours de 21h30 quand ce chauffeur de bus
00:50:55 filme un autre véhicule pris à partie quelques minutes plus tôt.
00:50:59 Très vite, plusieurs individus se dirigent dans sa direction.
00:51:03 Il est lui aussi la cible de projectiles avec des voyageurs
00:51:07 à l'intérieur de son autobus.
00:51:09 Baissez-vous tout le monde ! Attention à vous !
00:51:12 Ces agressions ont eu lieu dans le quartier des Beaudotte à Sauvran.
00:51:16 Au total, deux bus dégradés comme celui-ci, un machiniste
00:51:20 et un agent de sécurité violentés par plusieurs individus.
00:51:23 Ici, ces agressions ne sont pas un phénomène nouveau.
00:51:26 Les habitants sont résignés face à l'insécurité constante dans le quartier.
00:51:30 Ce n'est pas nouveau, c'est tout le temps.
00:51:32 Je suis épuisée, c'est fatigant parce qu'on ne sait jamais
00:51:34 si on va pouvoir rentrer chez soi, comment on va rentrer chez soi.
00:51:36 Je ne supporte pas la violence dans le coin.
00:51:38 Au bout d'un moment, on n'aura plus de bus.
00:51:40 Les chauffeurs vont en avoir marre.
00:51:42 Il y a déjà une pénurie de chauffeurs sur différentes lignes.
00:51:46 Hier soir, Ile-de-France Mobilité a décidé de dévier ses services
00:51:50 dans certains quartiers de Seine-Saint-Denis,
00:51:52 de 19h jusqu'à la fin de service.
00:51:54 - Réda Bellache, comment vous réagissez quand vous entendez ces habitants
00:51:58 qui sont résignés, qui ont intégré les conséquences de cette violence ?
00:52:04 - Oui, c'est ça le problème.
00:52:06 Je pense que beaucoup de gens ont intégré ces conséquences de violence.
00:52:09 On a l'impression qu'ils ont abandonné.
00:52:13 Notre but, c'est de les protéger et de protéger tout le monde,
00:52:17 même si la Seine-Saint-Denis reste le département le plus criminogène de France.
00:52:22 Bien sûr, on est plus exposé.
00:52:25 Vous faites du travail de terrain, de policiers.
00:52:28 Les chauffeurs de bus sont beaucoup plus exposés,
00:52:30 alors qu'ils font juste leur travail, une mission de service public.
00:52:33 Les policiers, on l'a vu ce week-end à la Courneuve,
00:52:36 et ces deux derniers jours, sont très exposés aussi,
00:52:39 parce qu'ils essaient de faire leur travail.
00:52:41 Hier, il faut savoir qu'on a interpellé 14 personnes
00:52:44 sur l'ensemble de la Seine-Saint-Denis,
00:52:46 puis sur le secteur dont on a parlé, 8 individus.
00:52:49 Pour rapprocher deux actualités, dans le même département,
00:52:52 il peut y avoir le point de deal en bas de l'immeuble
00:52:55 et le bus qui ne passe plus.
00:52:57 Et le commissariat agressif, à la Courneuve ?
00:52:59 La pire des attitudes, vous l'avez dit, c'est la révignation.
00:53:03 Je me demande si même les forces d'autorité
00:53:06 n'ont encore un peu la fraîcheur de l'indignation.
00:53:10 Au fond, elles semblent elles-mêmes intégrer le fait
00:53:14 qu'elles sont totalement apparemment impuissantes,
00:53:17 alors qu'il y aurait des choses à faire.
00:53:20 Et vous tentez de le faire.
00:53:22 - C'est le même état d'esprit lors des émeutes,
00:53:25 quand vous attaquez une école, un centre de jeu,
00:53:29 et vos petits frères, soeurs, gymnases, etc.,
00:53:32 ils jouent, ils étudient, ils grandissent, s'y épanouissent.
00:53:36 Mais quelle est la logique, si ce n'est véritablement ?
00:53:39 Je trouve que la décivilisation, qui est souvent un grand mot,
00:53:42 là, il prend tout son sens.
00:53:44 Parce que finalement, vous tirez une balle contre vous-même.
00:53:47 - La logique fait détruire.
00:53:49 - Vous avez tout à fait raison, Sonia.
00:53:51 On est dans une forme de décivilisation,
00:53:54 d'individualisme forcené, où l'individu casse pour lui-même
00:53:58 et ne fait pas attention qu'en faisant ça,
00:54:01 finalement, il handicape ses frères, ses soeurs, sa famille,
00:54:05 tout un quartier, et ça, c'est affreux.
00:54:07 Et moi, j'aimerais être le porte-voix des citoyens de Seine-Saint-Denis
00:54:11 qui prennent ces bus, parce que même quand il n'y a pas d'incivilité,
00:54:14 même quand il n'y a pas de violence,
00:54:16 les bus en Seine-Saint-Denis, c'est juste une horreur.
00:54:19 Moi, qui les prends quotidiennement,
00:54:21 il arrive parfois que j'arrive en retard sur mon lieu de travail
00:54:24 parce qu'il y a des bus qui ne passent pas pendant 30, 40 minutes
00:54:27 et les gens sont dans une résignation totale.
00:54:29 Et quand il y a des événements, notamment dans certaines cités
00:54:32 où les chauffeurs sont pris de la partie,
00:54:34 où ils ont peur, tout simplement, de prendre certains passagers
00:54:38 et qui ne veulent plus aller là-bas,
00:54:40 ça crée un climat totalement anxiogène
00:54:42 avec des chauffeurs de bus qui ne disent plus bonjour,
00:54:45 avec une insécurité qui est dans le bus en tant que tel,
00:54:48 où les gens se regardent en chemin d'avion.
00:54:50 Mais c'est une honte, ce qui se passe en Seine-Saint-Denis.
00:54:53 Franchement, parce que moi, j'en ai ras le bol
00:54:55 de prendre ces bus qui ne fonctionnent pas.
00:54:57 Et quand vous allez à Paris, tout fonctionne.
00:54:59 Il y a quand même une distorsion territoriale
00:55:02 et c'est profondément injuste pour ses habitants.
00:55:04 - Mais vous avez raison, c'est une inégalité.
00:55:06 Cela dit, je veux ajouter une chose,
00:55:08 c'est dans un bus parisien que je viens de le voir.
00:55:10 Il y a des bus qui ont des tronçons qui sortent de Paris.
00:55:13 Et qu'est-ce qu'il y a écrit ?
00:55:15 Il y a écrit que vous pouvez demander au chauffeur
00:55:18 de vous arrêter entre deux arrêts après 20h, je crois,
00:55:21 ou après 21h. Pourquoi ?
00:55:23 Parce que ça peut être dangereux d'aller de l'arrêt à chez vous.
00:55:27 Donc comme vous le dites, en fait,
00:55:29 on a réellement intégré la dimension de l'insécurité
00:55:33 et vous dites, oui, ils ne voient pas que c'est eux qui pénalisent.
00:55:36 Moi, je crois qu'il y a quand même une faiblesse culturelle
00:55:39 qui est l'incapacité à penser au-delà de l'immédiat.
00:55:42 - Reda Bellah, ce que vous dites...
00:55:44 - À penser aux conséquences.
00:55:46 - Je pense que, en plus, la police est seule un peu.
00:55:49 J'ai été lundi à la Courneuve et je n'ai pas vu d'élus, en fait.
00:55:54 J'ai vu des tweets, j'ai vu des élus sur les médias
00:55:58 qui prenaient beaucoup parti pour les délinquants.
00:56:01 D'autres qui étaient en compassion avec la famille, moi le premier.
00:56:06 Mais par contre, j'ai vu... J'ai été limite pris à partie.
00:56:10 Il y avait plein de petits groupes de jeunes,
00:56:12 vingt, une trentaine de groupes.
00:56:14 Et je n'ai vu aucun élu, aucun maire, aucun député.
00:56:17 - J'aimerais vous répondre là-dessus.
00:56:19 - N'importe ce que vous dites.
00:56:21 - Je ne mets pas en cause votre expérience
00:56:23 et le récit que vous faites de cette expérience.
00:56:25 C'est regrettable que vous n'ayez pas vu d'élus.
00:56:27 Mais sachez par ailleurs que les élus locaux,
00:56:29 dans les locations, dans les quartiers les plus difficiles,
00:56:32 sont souvent frontalement confrontés à des problématiques terribles.
00:56:37 Et c'est parfois le dernier rideau,
00:56:39 le dernier filet de réponse pour les populations.
00:56:42 Je vous le dis parce que moi je connais des personnes
00:56:44 qui sont élues et qui disent, aujourd'hui y compris,
00:56:47 on n'y retournera pas parce que la somme de difficultés
00:56:50 qu'on a à gérer avec aussi un État défaillant,
00:56:54 ça commence à être redoutablement difficile.
00:56:56 - En Seine-Saint-Denis, vous y retournez
00:56:58 et tous les élus LFI se sont fait élire
00:57:00 avec des scores de participation vraiment très faibles.
00:57:04 - Oui, comme partout.
00:57:05 - Attendez, je me rappelle juste une chose, vous dites.
00:57:07 Moi je me rappelle l'épisode à Sevran dont l'élu,
00:57:10 la députée Clémentine Nottin, quelqu'un avait expliqué,
00:57:14 je ne sais plus, je crois dans un reportage,
00:57:16 il avait été dit, ce n'était pas chez nous,
00:57:18 qu'il y avait des cafés à Sevran où les femmes ne pouvaient pas aller.
00:57:21 - C'était France 2, il y a eu une enquête.
00:57:23 - Je me souviens, elle avait répondu.
00:57:25 - Ce que je veux dire c'est qu'il y a aussi une tendance
00:57:27 parfois à nier l'existence des problèmes.
00:57:29 - Alors, écoutez, et ça rejoint ce que vous dites M. Belhach,
00:57:33 parce que ce que vous avez dit est très important,
00:57:35 notamment concernant la Courneuve.
00:57:36 Bien sûr que quand il y a mort d'homme,
00:57:38 jeune à scooter, dans le cadre d'un refus d'obtempérer,
00:57:41 il faut plus que s'en indigner, c'est une mort et c'est tragique.
00:57:44 Ce qui s'est passé ensuite, c'est cette attaque,
00:57:48 il n'y a pas d'autre mot du commissaire à la Courneuve,
00:57:50 mais comment Adrien Quintenance l'a qualifié ce matin,
00:57:52 sur notre antenne, écoutons-le.
00:57:54 Est-ce que vous condamnez l'attaque
00:57:56 et est-ce que vous êtes d'accord pour dire qu'il y a du racisme ?
00:57:58 - Nous ne pouvons jamais être d'accord pour que l'on s'attaque
00:58:00 à des biens ou des personnes, Sainte-Mabrouk, ça va de soi.
00:58:02 En revanche, permettez-moi de dire que le fait que
00:58:05 quelques pétards sur un commissariat, si grave que ce soit...
00:58:08 - Pétards, M. Quintenance ?
00:58:09 - Mais attendez, Sainte-Mabrouk, un jeune homme est mort.
00:58:11 Indignez-vous, indignez-vous !
00:58:13 - Mais indignez-vous aussi que des policiers soient mis en danger
00:58:17 et que leur vie soit mise en danger ?
00:58:19 - Je ne suis pas d'accord avec le fait que quiconque,
00:58:20 et y compris spécialement des policiers...
00:58:21 - Vous êtes d'accord sur la mort du jeune homme ?
00:58:22 - Oui, il y a une enquête. Par contre, il y a 9 mois, c'était...
00:58:24 - Je sais que vous respectez la présomption d'innocence.
00:58:26 - Oui, bien sûr, mais il y a 9 mois, c'était Naël, Sainte-Mabrouk.
00:58:29 Et puis surtout, regardez encore une fois les politiques publiques
00:58:32 menées en termes de relations entre la police et les citoyennes, les citoyens.
00:58:36 - Bon, alors factuellement, puisque vous, vous étiez sur place,
00:58:39 voilà, quelques pétards, M. Quintenance n'y était pas.
00:58:41 - Non, non, enfin, on a eu M. Poutou dimanche soir
00:58:44 qui nous a dit que c'était un très beau feu d'artifice.
00:58:47 On a eu, on a ce monsieur maintenant,
00:58:49 je pense qu'en fait les délinquants ont un peu leur porte-voix, en fait.
00:58:55 Les gens qui vont peut-être, qui prennent leur défense,
00:58:57 qui vont, quoi qu'il arrive, préfèrent attaquer la police,
00:59:00 alors que moi, j'ai eu la chance de discuter des fois
00:59:04 avec quelques députés, et les filles, ils sont très rares,
00:59:07 mais qui étaient comme moi pour la police de proximité,
00:59:10 et recréer ce lien.
00:59:12 Mais le problème, vous ne pouvez pas avoir un double discours.
00:59:14 Vous ne pouvez pas dire d'un côté, on recrée ce lien avec la police,
00:59:17 ou d'un autre côté, dans l'hémicycle, tenir des propos,
00:59:20 ou sur votre plateau, tenir de tels propos,
00:59:22 en disant que ce n'est rien, quoi.
00:59:25 380 coups, 80 km/h.
00:59:28 On peut faire des tests, il peut venir chez nous,
00:59:32 ce député dans la police, il signe une décharge,
00:59:35 et puis on fait un test avec lui.
00:59:37 On le met à 80 mètres, et on tire un 380 petit pétard à 80 km/h.
00:59:43 On va voir comment il ressort à la fin.
00:59:45 C'est hallucinant de voir comment au sein de lfi,
00:59:48 il n'y en a pas un qui sauve l'honneur.
00:59:50 Au sujet de la police, j'entends, on a les déclarations
00:59:54 que je qualifiais d'ordurières du député Boyard,
00:59:57 on a la question posée hier par un député LFI
01:00:01 sur un ton inadmissible, et même quelqu'un,
01:00:05 je ne parle pas de la gifle,
01:00:07 quelqu'un de relativement équilibré,
01:00:10 Katniss, parle de quelques pétards tout de même.
01:00:14 Cette manière de minimiser le réel, voire de l'occulter,
01:00:18 relève d'une forme de pathologie politique.
01:00:21 - Je vais tenter de le faire réagir à ce qu'avait dit Thomas Porte,
01:00:23 qu'il parle d'un racisme systémique de la police.
01:00:25 Il commence par dire, et comme partout, il y a du racisme,
01:00:29 et quand il y a du racisme, il faut le condamner,
01:00:31 systémique, ça veut dire que c'est institutionnalisé,
01:00:33 que c'est un système, et là, c'est là où le bas blesse.
01:00:36 Et en réalité, c'est ça ce qui est terrible,
01:00:39 c'est que quand ils ont besoin d'être protégés,
01:00:41 ils le sont par qui, ces élus ?
01:00:43 Moi, la question que je me pose, c'est quand il vous dit ça,
01:00:46 est-ce qu'il a en tête qu'il s'adresse à un électorat
01:00:49 qui le va flatter, ou est-ce qu'il sort ça comme ça
01:00:52 pour faire le malin parce que ça a l'air tellement subversif
01:00:55 de dire que c'est juste quelques pétards,
01:00:57 parce que nous, on est indignés ?
01:00:58 - Mais je pense qu'il flatte un électorat,
01:01:00 il insulte cet électorat en pensant qu'il pense plus...
01:01:02 - En pensant le flatter, d'ailleurs, oui.
01:01:04 - Voilà, de la même manière, alors que je pense
01:01:06 que beaucoup de cet électorat veut être protégé.
01:01:08 - Mais évidemment.
01:01:09 - Ce qui est insupportable, Sonia, c'est la victimisation.
01:01:12 Ces élus d'extrême-gauche partent du principe
01:01:15 que si certains délinquants attaquent les policiers,
01:01:18 c'est parce que ces délinquants sont eux-mêmes des victimes.
01:01:21 Et ce qui est insupportable, c'est quand ces élus
01:01:23 d'extrême-gauche disent que tous les habitants
01:01:25 de la Seine-Saint-Denis sont des victimes.
01:01:27 Ça, ce n'est pas acceptable.
01:01:28 Moi, j'enseigne en Seine-Saint-Denis,
01:01:30 je vois des gens qui sont formidables,
01:01:31 des gens qui veulent s'en sortir, des gens qui veulent de l'ordre,
01:01:34 des gens qui respectent les valeurs de la République.
01:01:36 Et quand ils se laissent embobiner par ce genre d'élus,
01:01:39 je vous assure, ils en sont...
01:01:41 Ils ne sont pas que des victimes.
01:01:43 Ils ont le droit au même service,
01:01:45 ils ont le droit au même mois qu'en dehors,
01:01:47 qu'à l'extérieur de la Seine-Saint-Denis.
01:01:48 C'est insupportable.
01:01:49 On est d'accord avec ça.
01:01:50 Ce qui est intéressant de voir, c'est la population
01:01:54 des quartiers populaires veut dans son arc,
01:01:57 dans son quasi total, la sécurité.
01:02:00 Parce que c'est dans ces territoires-là,
01:02:02 où la sécurité...
01:02:04 Non, mais là où je me dis, c'est que peut-être
01:02:06 que les Insoumis font un mauvais calcul électoral, au final.
01:02:10 Ça sera à vérifier.
01:02:11 On va montrer les sondages en tous les cas.
01:02:13 C'est intéressant de voir.
01:02:14 Votre analyse est très intéressante.
01:02:16 Sur le terrain, les policiers, vous imaginez ?
01:02:18 Il y a un policier blessé, on parle de quelques pétards.
01:02:21 Je ne crois pas.
01:02:23 Après, il y a l'article 40.
01:02:25 Il faut avoir la foi en sa mission.
01:02:27 Il faut avoir la foi en sa mission quand même.
01:02:29 Vous avez une partie de votre avis.
01:02:31 Je pense, travailler en Seine-Saint-Denis,
01:02:33 comme je vous ai dit tout à l'heure,
01:02:35 c'est le département le plus criminogène,
01:02:36 c'est difficile.
01:02:37 Comme vous avez dit, certains élus n'arrangent pas les choses.
01:02:41 Je pense qu'on devrait tous se mettre autour d'une table,
01:02:44 essayer de trouver une solution et d'avancer ensemble.
01:02:46 Mais après, il y a des enjeux politiques.
01:02:48 Ça vient de se faire à Vénissieux.
01:02:50 Un policier qui travaille en Seine-Saint-Denis,
01:02:52 il a le même salaire qu'un policier qui travaille dans le Val-de-Marne
01:02:57 ou un policier qui travaille dans le 92.
01:03:00 Et malgré ça, il reste dans cet département-là.
01:03:02 On le fidélise un peu avec une prime pas non plus très conséquente.
01:03:06 Mais voilà, c'est ça, comme pour l'éducation.
01:03:09 Parce que sinon, il n'y aurait plus de policiers.
01:03:10 Et puis je crois qu'il n'y aurait plus de profs non plus.
01:03:12 Mais franchement, il faut tirer.
01:03:15 Vraiment, je tire mon chapeau à ses collègues.
01:03:17 Parce que moi, j'y étais en mort connue.
01:03:20 Je vous ai dit, j'ai cru que ça a failli déraper, même les journalistes.
01:03:23 – Mais qu'est-ce qu'ils vous disent, monsieur Ballage ?
01:03:26 – De loin, je vais éviter les noms d'oiseaux.
01:03:29 Après, de près, c'est un peu plus…
01:03:31 Ils ne savent pas trop quoi dire.
01:03:33 Parce que quand vous vous retrouvez devant quelqu'un qui est aussi issu de la diversité,
01:03:36 trouver des prétextes ou se victimiser, c'est beaucoup plus compliqué.
01:03:40 Après, voilà, je ne dis pas que…
01:03:43 Pour moi, oui, mais bon, après, peut-être qu'on n'a pas choisi le bon métier.
01:03:46 Je ne sais pas.
01:03:47 Je pense qu'il y a d'autres métiers qui sont très, très bons.
01:03:50 Mais en tout cas, familialement parlant,
01:03:54 en tout cas, on nous a appris à avancer dans notre vie
01:03:56 par rapport à nos parents, nous, qui étions immigrés.
01:03:59 Moi, personnellement, on les a forcés à venir en France.
01:04:01 Parce que sinon, ils perdaient leur travail.
01:04:03 Du coup, déjà, quand vous pensez à ça, et vous dites que,
01:04:05 même si vous êtes né en France, c'est une chance d'être en France.
01:04:08 Parce que quand on connaît la vie au Maghreb, c'est un peu plus compliqué.
01:04:11 – Nous sommes d'accord.
01:04:13 – À la Courneuve, les jeunes qui me prenaient un peu, entre guillemets, à partie,
01:04:16 il était 15h, ils n'étaient pas en train de bosser.
01:04:19 Vous voyez ce que je veux dire ?
01:04:20 Il y a certains pays au Maghreb, si vous bossez pas à 15h,
01:04:24 vous n'avez pas de quoi manger.
01:04:25 En France, apparemment, c'est possible.
01:04:27 Mais, Sonia…
01:04:29 – Vous allez réagir juste après les titres de Mickaël.
01:04:32 Justement, ça s'appelle un teasing en bon français.
01:04:36 On attend ce que vous allez dire.
01:04:37 À vous, cher Mickaël.
01:04:38 – Les émissions de gaz à effet de serre poursuivent leur recul en France.
01:04:42 Elles enregistrent une baisse de 4,8%.
01:04:45 En 2023, une année record, a déclaré Christophe Béchut,
01:04:48 le ministre de la Transition écologique, qui s'est félicité de ces résultats.
01:04:52 Une bonne nouvelle pour les résidents des Ehpad,
01:04:54 ils pourront bientôt garder leurs animaux de compagnie en fonction de leur taille,
01:04:58 à condition qu'ils soient en capacité de s'en occuper.
01:05:00 Une mesure contenue dans la loi Bien vieillir,
01:05:03 adoptée hier par l'Assemblée nationale.
01:05:05 Et puis, la rumeur enfle chez les fans de l'agent 007.
01:05:08 L'acteur britannique Aaron Taylor-Johnson
01:05:11 serait pressenti pour incarner James Bond au cinéma.
01:05:13 Il succèderait à celui qui a endossé le rôle
01:05:15 dans les cinq derniers films de la saga "Un Certain Daniel Craig".
01:05:19 – Ça me parle beaucoup.
01:05:21 – Là, il y a beaucoup de soutien par rapport à ce que vous dites,
01:05:23 mais ce qui est rassurant, vraiment le plus important,
01:05:25 la boussole, je pense, la lumière, c'est la grande majorité de Français,
01:05:29 si ce n'est l'écrasante majorité de Français
01:05:31 qui salue le travail quotidien des policiers.
01:05:34 – Oui, oui, je pense qu'on a utilisé beaucoup de missions,
01:05:39 on a vu aussi que maintenant, politiquement parlant,
01:05:42 on est devenu une police de l'actualité,
01:05:43 on a besoin de nous pour combler des trous
01:05:46 et puis donner des réponses aux citoyens français.
01:05:49 Maintenant, il faut bien faire le distinguo entre l'affaire Nael,
01:05:55 où vous avez un collègue qui estime, à l'instant T,
01:05:58 être en légitime défense et faire usage de son arme de service,
01:06:01 et cette affaire-là.
01:06:02 Je pense que ça va être un tournant, parce que vous avez une vidéo,
01:06:06 vous avez un avis, un document de presse du parquet
01:06:15 qui vous dit que, il semblerait que ce soit un accident.
01:06:19 Malgré ça, vous avez trois jours où c'est très calme,
01:06:21 parce qu'en général c'est le soir même quand ça passe,
01:06:23 et vous avez 3, 4, 5 tweets,
01:06:25 vous avez l'avocat des parties civiles qui sort,
01:06:28 vous avez des élus qui sortent, et hop, comme par hasard,
01:06:30 dimanche soir, parce qu'en général c'est le vendredi, le samedi soir,
01:06:33 dimanche soir, ça attaque un commissariat.
01:06:34 Je pense qu'il faut se poser les bonnes questions
01:06:36 et dire qu'aujourd'hui, quoi qu'on fasse, action de police,
01:06:40 si jamais il y a un décès, qu'il soit délinquant,
01:06:42 qu'il vienne de sortir de prison, qu'il y ait des pochons autour du scooter,
01:06:46 quoi qu'on fasse, ce sera toujours de la faute de la police,
01:06:50 et on dira "oui, la police est raciste", même s'il avait un casque,
01:06:52 on a des yeux bioniques, on arrive à voir que la personne est de couleur.
01:06:56 Ça c'était la petite parenthèse quand même.
01:06:58 - Sonia, vous avez anticipé brillamment ce que je voulais dire,
01:07:03 c'est-à-dire que d'abord, c'est un très beau métier,
01:07:07 le métier de policier, et il n'y a pas de plus belle expression
01:07:10 que "gardien de la paix".
01:07:13 Deuxième élément, vous l'avez dit, une très forte majorité de Français
01:07:17 vous soutiennent, c'est fondamental.
01:07:20 Et la troisième idée, qui était tellement importante
01:07:26 que je viens de l'oublier...
01:07:28 - C'est souvent comme ça.
01:07:30 - Mais les deux premières étaient excellentes.
01:07:33 - Bravo pour les deux premières.
01:07:35 - Justement, le problème qu'on a avec, comme vous le dites,
01:07:38 dès qu'un jeune meurt, quelles que soient les circonstances,
01:07:41 là il y a en plus la parole de l'avocat qui a quand même accusé la police
01:07:44 de l'avoir fait exprès, c'est-à-dire d'être des assassins.
01:07:47 On veut bien qu'un avocat défende ses clients,
01:07:49 mais là, c'est quand même assez irresponsable de dire ça.
01:07:52 Mais ce qu'on voit aussi, c'est qu'il y a une espèce de chantage
01:07:55 implicite à l'émeute maintenant.
01:07:57 Et rappelez-vous, là c'était les gendarmes, c'était pas la police,
01:08:00 l'affaire, le nom m'échappe, de Adama Traoré.
01:08:04 Pendant que le dossier a duré des années et des années,
01:08:07 alors qu'il n'y avait franchement rien contre les gendarmes dedans,
01:08:10 j'avais bien suivi cette affaire.
01:08:12 Pourquoi ? Parce qu'ils avaient peur que quand on fermerait le dossier
01:08:15 avec un non-lieu, ce qui a été le cas, ça déclenche des émeutes.
01:08:19 - Oui, mais ça remonte à loin dans notre pays,
01:08:22 c'est le syndrome Malik-Oussékin et au-delà, et on voit bien.
01:08:25 D'ailleurs à Marseille, c'est la même chose.
01:08:27 À Marseille, on se dit, écoutez, moi je pense qu'au pouvoir,
01:08:30 on peut comprendre aussi, on peut comprendre qu'il y ait une crainte
01:08:35 qu'on soit inhibé. - Sur Malik-Oussékin, il y avait le sujet.
01:08:38 - Je dis pas qu'il faut le faire. - Sur Malik-Oussékin, il y avait une...
01:08:40 - Vous avez intéressé comme un... - Oui, bien sûr.
01:08:42 - Est-ce que la police s'est inhibée dans ce genre de circonstances
01:08:44 par cette peur de l'émeute ? Ou est-ce que les chefs sont inhibés ?
01:08:48 - Non, on sait qu'automatiquement, voilà, si en général il y a un refus d'obtempérer,
01:08:55 très généralement si ça tourne mal, ou une perquisition qui tourne mal aussi,
01:08:59 une interpellation qui tourne mal aussi, il risque d'y avoir en général
01:09:04 une attaque sur le commissariat. Moi ça m'est arrivé il y a quelques années
01:09:07 à Champigny, on avait eu les images aussi en 2021.
01:09:10 Mais voilà, de manière systématique, c'est leur manière à eux de montrer
01:09:13 qu'on est chez eux en fait. - Et le problème, c'est la présentation
01:09:17 de culpabilité aujourd'hui qui est à votre endroit.
01:09:19 - Oui, et puis surtout le gros problème, c'est les mots qu'on a entendus hier
01:09:22 dans un hémicycle quand vous parlez de peine de mort.
01:09:25 - Alors que, c'est ce que je vous dis, je ne sais pas s'ils regardent avec un oeil,
01:09:29 mais je crois beaucoup à l'idée, c'est l'un des métiers les plus contrôlés,
01:09:34 je crois beaucoup à l'idée, vous allez me dire que je suis utopique,
01:09:37 à l'échelle d'un territoire, remettre tout le monde autour de la table,
01:09:41 éducation, éducateurs sociaux, policiers, forces de l'ordre.
01:09:45 Par exemple à Vénissieux, ils sont en train de le faire avec un travail
01:09:49 de proximité, de discussion, ils obtiennent des résultats.
01:09:52 - Je voudrais vous dire quelque chose, parce que M. Ballach,
01:09:55 je ne fais pas la promotion d'aucun régime, et encore moins
01:09:58 ceux qui ne sont pas démocratiques, mais comment vous expliquez
01:10:01 que ces mêmes populations, je ne sais pas, mais une partie quand même,
01:10:04 quand elles reviennent de l'autre côté de la Méditerranée,
01:10:07 peut-être pour des vacances ou quand elles peuvent se permettre,
01:10:10 ne bougent pas et ne rentrent pas ?
01:10:12 - Je vais vous dire pourquoi, parce qu'ils se feraient...
01:10:15 - Non, non, attention au mot.
01:10:17 - Non, mais parce qu'ils risquent que là, excusez-moi,
01:10:20 il y a des bataux, il y a des jeunes qui braillent,
01:10:23 qui enquiquinent tout le monde, etc.
01:10:25 À l'arrivée, il y a la police qui les cueille et qui les démonte,
01:10:28 si on peut dire.
01:10:30 - Non, mais attendez, c'est exactement ce que je ne voulais pas
01:10:33 comme propos, je ne dis pas que je prends exemple.
01:10:36 - C'est loupé.
01:10:38 - Je n'ai pas dit qu'il fallait le faire.
01:10:41 - C'est loupé.
01:10:43 - Excusez-moi, vous posez une question.
01:10:46 - On va marquer la pause.
01:10:48 - On va parler de cette photo, parce qu'elle fait beaucoup réagir
01:10:51 sur les réseaux sociaux.
01:10:53 Je précise que ce sont des photos officielles du président
01:10:56 Macron, qui a été enregistrée.
01:10:58 - C'est une photo de la France.
01:11:00 - C'est une photo de la France.
01:11:02 - C'est une photo de la France.
01:11:04 - C'est une photo de la France.
01:11:06 - C'est une photo de la France.
01:11:08 - C'est une photo de la France.
01:11:10 - C'est une photo de la France.
01:11:12 - C'est une photo de la France.
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01:11:20 - C'est une photo de la France.
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01:11:24 - C'est une photo de la France.
01:11:26 - C'est une photo de la France.
01:11:28 - C'est une photo de la France.
01:11:30 - C'est une photo de la France.
01:11:32 - C'est une photo de la France.
01:11:34 - C'est une photo de la France.
01:11:36 - C'est une photo de la France.
01:11:38 - C'est une photo de la France.
01:11:40 - C'est une photo de la France.
01:11:42 - C'est une photo de la France.
01:11:44 - Les prises de 15 milliards d'euros ont été récupérées par le Fisc en 2023.
01:11:48 Un record historique à saluer le Premier ministre Gabriel Attal
01:11:51 lors d'une conférence de presse à Bercy pour présenter le bilan
01:11:54 de la lutte contre la fraude aux côtés du ministre délégué au compte public.
01:11:58 Un député, Modem de Lins, veut autoriser l'affichage dans les commerces
01:12:02 des clients voleurs filmés par vidéosurveillance.
01:12:05 Une pratique pour le moment interdite.
01:12:07 Et si certains commerçants excédés le font déjà,
01:12:10 ils risquent jusqu'à un an de prison et 45 000 euros d'amende.
01:12:13 Et puis, Anthony Blinken au Moyen-Orient,
01:12:15 le secrétaire d'Etat américain est attendu en Arabie Saoudite
01:12:18 avant de se rendre au Caire demain.
01:12:20 Objectif, obtenir une trêve dans la bande de Gaza
01:12:23 et la libération des otages.
01:12:26 - Vous venez d'en parler, Michael, et je voudrais avoir l'avis
01:12:29 de nos invités. C'est un député Modem, le député de Lins, Romain Daubier,
01:12:34 qui a déposé une proposition de loi visant à autoriser les commerçants
01:12:37 à afficher les visages des auteurs de vol dans les magasins.
01:12:40 Je rappelle que c'est une pratique qui est interdite,
01:12:43 mais qui parfois est un peu utilisée par des commerçants
01:12:46 qui en ont ras-le-bol, qui sont exaspérés par la répétition des vols.
01:12:51 Regardez ce sujet de Maxime Legay, on en parle juste après.
01:12:54 - Diffuser le visage de son voleur sur les réseaux sociaux,
01:12:57 pour le dissuader de commettre son méfait,
01:13:00 c'est le recours utilisé par Jérôme Jean,
01:13:03 propriétaire d'une boutique de prêt-à-porter à Amiens,
01:13:05 et excédé par les vols à répétition.
01:13:08 - Ce ne sont pas des petits voleurs comme on les connaissait autrefois,
01:13:11 ce sont des vrais bandes très organisées,
01:13:14 qui utilisent des moyens technologiques puissants, importants,
01:13:17 dont le métier est de voler.
01:13:20 Cela va permettre aux commerçants qui sont à côté de savoir
01:13:23 que dans leur rue, dans leur ville, dans leur village,
01:13:26 il y a un groupe de voleurs qui circulent et qui se comportent comme ça.
01:13:30 - En l'état actuel du droit, cette pratique est punie
01:13:33 d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende.
01:13:36 Les députés pourraient donc envisager une dérogation à ce principe,
01:13:39 pour autoriser les professionnels à afficher les visages
01:13:42 des auteurs de l'Arsen devant l'enseigne de leur magasin.
01:13:45 - Que les gens qui dirigent notre pays prennent aussi les bonnes décisions.
01:13:48 N'abandonnez pas les commerçants français, s'il vous plaît.
01:13:51 Ils sont très nombreux à être aujourd'hui totalement découragés,
01:13:55 dépourvus de solutions.
01:13:57 Ça en est une, c'est l'occasion de marquer le coup
01:14:00 et de prendre une bonne décision.
01:14:02 - Selon le ministère de l'Intérieur, les vols à l'étalage
01:14:05 sont de près de 15% entre 2021 et 2022,
01:14:08 soit quelques 42 000 délits observés,
01:14:11 principalement dans les petits commerces.
01:14:14 - Je ne sais pas si c'est dissuasif, qu'en pensez-vous, Reda Bellah ?
01:14:18 - Toute mesure qui pourrait nous aider, en tout cas nous, policiers,
01:14:22 à pouvoir remonter ou identifier des individus plus rapidement,
01:14:26 on sera toujours favorable.
01:14:28 - Mais ça peut quand même...
01:14:30 - Oui, mais en tout cas personnellement, je le dis...
01:14:32 - Ça risque pas d'encourager les gens à se faire justice eux-mêmes ?
01:14:34 - Ah non, ça par contre, surtout pas.
01:14:36 On l'a vu il y a quelques jours avec la multiplication des home-checking,
01:14:39 il y a 4 semaines à peu près, il y a un individu qui a pensé
01:14:42 qu'un individu était un cambréoleur, il lui a mis un coup de couteau.
01:14:44 Il a fait iris, alors que c'était pas un cambréoleur,
01:14:46 c'était juste un livreur.
01:14:47 Donc oui, il faut bien réglementer le truc et bien dire que voilà.
01:14:51 C'est ça l'important, pardon.
01:14:53 - Je rejoins totalement ce que vient de dire notre ami.
01:14:56 Je veux dire, les processus délétères qui sont mis en œuvre
01:15:01 de toute manière à l'heure actuelle, parce que l'État
01:15:04 et les forces régaliennes deviennent de plus en plus impuissantes,
01:15:08 eh bien il faut les autoriser pour éviter le pire.
01:15:12 - Ouh là là !
01:15:13 - Je vous rejoins absolument.
01:15:15 - Alors je suis absolument...
01:15:16 - C'est en autorisant cela qu'on évitera l'ampleur d'une vengeance privée
01:15:22 qui à l'heure actuelle ne cesse de s'amplifier.
01:15:25 - Et je suis absolument en désaccord avec ce que vous venez de dire, cher Philippe.
01:15:29 Pourquoi ? Parce que moi je comprends l'exaspération des commerçants.
01:15:32 Cela doit être intenable.
01:15:33 Mais le fait de basculer vers ce type de réponse serait hâter le fait
01:15:38 que les réponses de l'État sont définitivement en échec.
01:15:42 Donc je préfère que les bandes vidéo soient données aux enquêteurs,
01:15:46 que les enquêtes soient menées contre des bandes organisées
01:15:50 et que des résultats soient obtenus.
01:15:52 - Mais ce que vous dites, c'est d'honorer l'homme.
01:15:54 - Vous ne pouvez pas rétablir les gens.
01:15:56 - Ce n'est pas moi qui le souhaite, c'est un député.
01:15:58 - Non mais quand je dis vous, on ne peut pas être sûr.
01:16:01 Evidemment, d'abord, même si c'est de la délation privée,
01:16:05 et effectivement si vous avez des informations,
01:16:07 c'est quand même mieux d'aller voir les services de police.
01:16:09 Effectivement, il y a des caméras.
01:16:11 C'est quand même un rétablissement du pilori à la place de la justice.
01:16:15 - Pourquoi Philippe ?
01:16:16 - C'est une forme de western civilisé.
01:16:18 - On affiche les... - Point Z.
01:16:20 - Moi je pense que profondément, derrière le formalisme de remettre ça à la police,
01:16:26 compte tenu de la surcharge de travail qu'elle a,
01:16:30 et d'autre part des relatives d'impuissance dont elle pâtit également,
01:16:35 il faut permettre à des processus délétères, légalisés, d'exister.
01:16:42 - Non mais Philippe, moi je n'ai pas envie d'entrer dans un commerce
01:16:45 avec des visages affichés en me disant que ces personnes volent.
01:16:48 Moi je trouve le procédé... - Moi ça ne me gêne pas.
01:16:50 - Je trouve le procédé très dangereux, et on peut accuser en fait n'importe qui.
01:16:54 À partir du moment où on a un soupçon, il suffira aux commerçants d'afficher le visage de cette personne,
01:17:00 et imaginer les représailles ensuite, il y en a d'autres.
01:17:02 - Attendez, Céline, vous voyez quelqu'un voler, ce n'est pas équivoque ?
01:17:06 - Et moi personnellement, ça me choque assez.
01:17:08 - Mais quand vous voyez quelqu'un voler dans un magasin, ce n'est pas équivoque du tout ?
01:17:12 - Oui, moi je suis choqué que l'État n'intervienne pas assez,
01:17:15 que la justice soit trop laxiste, etc.
01:17:17 Nous sommes d'accord là-dessus, mais nous ne pouvons pas se substituer à l'État de droit...
01:17:21 - C'est ça, on ne sait pas, Céline, il est bien là, laissez-nous faire cette position.
01:17:24 - La seule arme de dissuasion, soit le seul à défendre sur ce plateau...
01:17:28 - Mais pour moi, le droit, ce n'est pas l'impuissance, précisément.
01:17:32 Et malheureusement, notre État de droit actuel est une catastrophe.
01:17:36 - La seule arme de dissuasion reste quand même une véritable peine rapide et proportionnée.
01:17:41 Mais j'entends ce que vous dites.
01:17:43 - Qu'est-ce qui est proportionné ?
01:17:45 - Une peine, normalement, voilà, c'est ça la véritable arme de dissuasion, enfin quand ça existe.
01:17:49 - Mais et quand elle est réellement proportionnée ?
01:17:52 - Nous sommes d'accord.
01:17:53 - Quand on ne... Enfin bref, quand on ne donne pas une sucette pour une infraction grave.
01:17:57 - Nous sommes d'accord.
01:17:58 Avant la boxe, puisque vous l'attendez, je vais faire un détour par la musique.
01:18:02 Alors, c'est vraiment Ayanna Kamoura.
01:18:05 Non mais, comme je sais que vous avez des avis extrêmement partagés,
01:18:08 Kévin, qui est un fan d'Ayanna Kamoura, vous l'avez soutenue...
01:18:13 - Parce que, pour ses insultes racistes.
01:18:17 - Voilà. Alors Marine Le Pen a réagi ce matin.
01:18:20 Marine Le Pen, c'est nos confrères de France Inter, écoutons-la.
01:18:23 - C'est une provocation supplémentaire d'Emmanuel Macron,
01:18:26 qui doit tous les matins se lever en se demandant "comment est-ce que je vais réussir à humilier le peuple français ?
01:18:31 Comment je vais réussir à les indigner ce matin ?"
01:18:33 - Pourquoi ça humilierait ?
01:18:34 - Aujourd'hui, il est prolixe, il arrive à en trouver une par jour.
01:18:37 Je vais vous parler de sa tenue, de sa vulgarité, du fait qu'elle ne chante pas français,
01:18:43 elle ne chante d'ailleurs pas étranger non plus, elle chante on ne sait pas quoi.
01:18:46 - C'est du métissage.
01:18:47 - Non, ce n'est pas du métissage, c'est du n'importe quoi.
01:18:51 Regardez, lisez les paroles de ses chansons.
01:18:54 La question est quelle est l'image que l'on veut donner de notre pays ?
01:18:59 Bon, elle n'est pas quand même la seule artiste à vendre énormément dans le monde.
01:19:04 - Vous aimeriez entendre qui ?
01:19:06 - Mais ce n'est pas le sujet, si vous voulez.
01:19:09 Le sujet, c'est quelque chose qui doit rassembler, qui doit unir les Français.
01:19:13 Alors, c'est difficile d'unir 100%, mais là on voit bien que la volonté d'Emmanuel Macron,
01:19:18 ça a été une fois de plus de diviser, c'est ce qu'il sait faire de mieux.
01:19:23 - Elle va chanter Piaf, il faut se décontracter un peu.
01:19:28 Et Piaf, à son époque, était critiqué.
01:19:30 - Vous êtes à deux d'eux de nous dire que ça va bien se passer.
01:19:32 - Non, j'ai horreur de ça.
01:19:34 - On est bien comme ça.
01:19:35 - Et Piaf, à son époque, était critiqué.
01:19:37 - Oui, j'ai jamais été au temps d'être homme avec un pied, c'est incroyable.
01:19:39 - La grande différence, c'est que Piaf avait du talent, il faut arrêter.
01:19:43 - Non, c'est sublime.
01:19:45 - Piaf, c'est notre panthéon.
01:19:47 - Bien sûr, mais je mettrais même quelqu'un dont on se moque,
01:19:51 Mireille Macthieu savait chanter.
01:19:53 Mais si je peux aller au bout, moi ce que je reproche,
01:19:57 et Marine Le Pen, là, n'a pas totalement tort,
01:20:00 Emmanuel Macron fait une sorte de métissage politique.
01:20:04 C'est-à-dire qu'à chaque fois qu'il y a un grand événement,
01:20:08 et qu'il faut le célébrer, on peut être à peu près sûr
01:20:11 qu'il va choisir la solution la plus incongrue.
01:20:15 - Comme avec Bujardin et la baguette de pain.
01:20:18 - Moi, il y a une chose qui me gêne là-dedans,
01:20:22 je n'aime pas les chansons de cette chanteuse, je trouve ça nul.
01:20:25 - Merci pour votre soutien.
01:20:28 - Non, mais je trouve ça...
01:20:30 - On est d'accord.
01:20:31 - J'ai l'impression qu'il y a une culture légitime,
01:20:35 et une sous-culture sur laquelle il faudrait taper.
01:20:38 Moi, il y a plein de jeunes en banlieue
01:20:40 qui sont fans de cette chanteuse.
01:20:42 Je n'ai aucun jugement à apporter là-dessus.
01:20:45 Je suis contre la police du bon goût.
01:20:47 Et en plus, quand on ajoute du racisme derrière cela,
01:20:50 moi, en effet, ça m'effraie.
01:20:52 Vive la liberté Philippe, et elle a le droit
01:20:54 de faire des chansons nulles, moi je les trouve nulles,
01:20:56 mais qu'elles continuent, très bien, moi je m'en fiche.
01:20:58 - Vous êtes en progrès constant, poursuivez vos efforts.
01:21:00 - Mais Kevin, rien ne vous interdit de l'écouter chez vous.
01:21:04 - Est-ce qu'on est obligé de l'imposer au fond ?
01:21:06 - Elle ne va pas chanter "Piaf".
01:21:08 - Mais j'ai bien compris.
01:21:09 - Alors qu'est-ce qui reste comme critère pour dire "Néli"?
01:21:12 - Elle ne peut pas.
01:21:13 - Elle va, non.
01:21:14 - Vous trouvez vraiment...
01:21:16 Je veux dire, vraiment, je ne suis pas absolument bouleversée
01:21:19 par son choix, je trouve que cette polémique
01:21:21 commence à prendre une ampleur qui est quand même assez curieuse.
01:21:26 - C'est quand même les Jeux...
01:21:28 D'abord, je le rappelle, ce n'est pas encore officiel,
01:21:30 c'est la cérémonie des Jeux Olympiques,
01:21:32 ça prend toujours un caractère qui est...
01:21:35 Comment dire ? Il y a de la représentation,
01:21:37 ça nous...
01:21:38 - Bien sûr.
01:21:39 - Ça oblige par rapport à la France, donc c'est la question qu'on pose.
01:21:42 - Moi, ce qui m'importe, c'est qu'elle chante en français,
01:21:44 effectivement, elle va chanter "Piaf".
01:21:45 - Mais ce qui sera le cas...
01:21:46 - Elle va chanter "Piaf" parce que les paroles de ses chansons,
01:21:48 quand on les lit...
01:21:49 Moi, je n'ai pas tout compris, alors...
01:21:51 - Ça ne m'a pas échappé que vous n'avez pas compris.
01:21:54 Bon, on écoute ou on passe à la boxe ?
01:21:57 - On écoute.
01:21:58 - Alors, les photos officielles d'Emmanuel Macron...
01:22:02 Je dis officielle parce que c'est la photographe officielle de l'Élysée,
01:22:06 donc il publie ses photos.
01:22:08 Je vois que sur les réseaux, on parle beaucoup d'un petit air de Belmondo.
01:22:11 On va aller voir, parce que c'est plus facile pour commenter, je vous remercie.
01:22:14 Et Sandrine Rousseau...
01:22:16 Alors, on voit Emmanuel Macron en pleine action.
01:22:18 Ses codes virilistes utilisés jusqu'à l'ouvert d'eau.
01:22:21 Quelle misère du politique, et c'est ça ce qui m'intéresse.
01:22:24 Quel défait du progressisme.
01:22:26 Je ne vois pas pourquoi le débat sur le progressisme, que fait-il ici ?
01:22:30 Et quelle indigence... Ah bon ?
01:22:32 - Elle a raison sur un plan, c'est-à-dire que c'est une défaite du progressisme
01:22:36 parce qu'ils n'ont pas réussi à faire passer aux gens le goût d'une chose
01:22:39 qui s'appelle la virilité.
01:22:41 Et moi, je trouve ça très bien.
01:22:43 Oui, la virilité, je trouve ça très bien.
01:22:45 Je n'en ai absolument pas...
01:22:47 Oui, oui, la virilité, ça ne s'est pas...
01:22:49 Pardon Philippe, si je peux...
01:22:51 - Ah bah, l'annette de votre anti-féministe, alors !
01:22:53 Non mais, je ne vois pas en quoi "viril" ce serait devenu une insulte.
01:22:57 - Non, non, non, elle ne dit pas "viril", elle dit "viriliste".
01:22:59 - Oui, parce qu'elle n'aime pas la virilité.
01:23:01 - Le masculinisme.
01:23:02 - Oui, elle n'aime pas la virilité, elle n'aime pas les codes,
01:23:05 elle n'aime pas de jouer avec les codes sexuels, c'est sonion, moi.
01:23:09 Moi, j'aime ça.
01:23:11 - Pour une fois, moi, Sonia, je vais la défendre absolument.
01:23:14 Tout ce qu'elle dit est exact.
01:23:16 C'est-à-dire, d'abord, il y a le narcissisme du président,
01:23:20 deuxième élément, cette photo, elle est ridicule, c'est du viril,
01:23:25 mais parce qu'en effet, sa présente de la présidence de la République,
01:23:31 une image en effet viriliste, alors que par ailleurs,
01:23:35 dans sa pratique présidentielle et pour lutter contre les dangers,
01:23:41 il est impuissant.
01:23:43 Il ne cesse de dire "nous ne céderons pas",
01:23:46 "nous résisterons", "nous ne plierons pas".
01:23:49 - Vous voyez tout ça dans la photo ?
01:23:51 - Mais non, justement, cette photo est en contraste absolu
01:23:55 avec ce qu'il prétend.
01:23:57 - Un bon soeur qui se...
01:23:59 - Restez avec nous, parce que vous aurez dans quelques instants
01:24:02 la suite de l'analyse extrêmement pointue de Philippe Giat
01:24:05 et surtout celle d'Olivier D'Artigone.
01:24:07 - Cette photo a été retouchée ou pas, non ?
01:24:09 - C'est la vraie question.
01:24:11 Est-ce qu'on a un Kate Middleton-Gate ?
01:24:13 Mais tout d'abord, les titres avec vous, Charles Michel.
01:24:15 - Des bus dégradés et des policiers attaqués par des mortiers d'artifice.
01:24:19 Des tensions ont éclaté cette nuit en Seine-Saint-Denis.
01:24:22 Une vingtaine d'individus cagoulés s'en sont pris aux forces de l'ordre,
01:24:25 assevrant tout comme à Olnay-sous-Bois.
01:24:27 Une bonne nouvelle pour les automobilistes concernés.
01:24:29 Les véhicules classés Crit'Air 3 vont pouvoir continuer à circuler
01:24:32 à Marseille, Strasbourg et Rouen après janvier 2025.
01:24:36 Une décision qui fait suite au recul des émissions de gaz à effet de serre
01:24:39 enregistrées l'année dernière.
01:24:41 Et puis la rumeur enfle chez les fans de l'agent 007,
01:24:44 l'acteur britannique Aaron Taylor-Johnson serait pressenti
01:24:47 pour incarner James Bond au cinéma.
01:24:49 Il succèderait à celui qui a endossé le rôle dans les cinq derniers films
01:24:52 de la saga "Un Certain Daniel Craig".
01:24:55 - C'est même pas une femme, James Bond !
01:24:58 - C'est même pas une femme !
01:25:00 - Vous avez pas suivi ?
01:25:02 - Ça va pas du tout.
01:25:03 - Je vous raconterai pourquoi dans le dernier James Bond, à un moment...
01:25:05 Vous connaissez le...
01:25:06 - Oui, oui, je connais l'histoire.
01:25:08 Je m'étonne qu'on revienne au virilisme de James Bond.
01:25:11 - Alors, regardons de nouveau la photo.
01:25:13 Beaucoup de réactions.
01:25:15 Alors là, en fait, les réactions dénoncent aussi une communication politique,
01:25:18 beaucoup de théâtre, ce qui rejoint ce qui a été fait
01:25:21 dans un tout autre domaine à Marseille.
01:25:23 Beaucoup affirment que n'est pas Belmondo qui veut.
01:25:26 On entend votre analyse, cher Olivier Pétain.
01:25:29 - Alors là, j'ai essayé de...
01:25:31 J'étais encore à la conclusion de Philippe Bilger, je suis lent.
01:25:34 Je suis laborieux.
01:25:35 - Bon, bah écoutez, merci.
01:25:36 - Mais, mais, je crois vraiment que le président
01:25:40 sature l'espace de communication politique d'une journée à l'autre.
01:25:45 Il va sermonner la haute fonction publique,
01:25:47 ce qu'il a fait à Marseille en s'invitant.
01:25:49 Là, aujourd'hui, ça redémarre.
01:25:51 Et que, d'une certaine manière, tout s'additionne et tout s'annule.
01:25:54 C'est-à-dire que je ne vois pas au final ce qu'il en reste.
01:25:57 - Je vous propose quelque chose.
01:25:58 Nous avons abordé des sujets très sérieux.
01:26:00 Je remercie Reda Belha, je remercie.
01:26:02 Je ne vais pas vous faire réagir à cela.
01:26:04 Vous avez évoqué des sujets qui engagent notre sécurité.
01:26:06 Très important aussi, vous venez en parler.
01:26:08 Je vous remercie pour aussi la nuance dans vos propos.
01:26:11 Et je voudrais qu'on termine, puisque certains y voient,
01:26:14 mais pour moquer une gémilité avec Belle-Mandeau,
01:26:17 on va finir avec, et puisqu'on a commencé par l'amiral Philippe de Gaulle
01:26:22 dans la Cour des Invalides, il y a eu ce moment pour Belle-Mandeau.
01:26:24 - La sortie sur la musique.
01:26:25 - Avec la bande originale du professionnel, le vrai, l'unique Bébel.
01:26:28 - La sortie.
01:26:29 - On va lui faire plaisir.
01:26:30 - Oui, j'adore.
01:26:31 (Musique)
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