• il y a 7 mois
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 Merci à vous Jean-Marc. Effectivement on va suivre la visite surprise d'Emmanuel Macron
00:00:04 qui confirme cette opération Place Net XXL sur plusieurs semaines.
00:00:09 Le président de la République a affirmé qu'il fallait détruire les trafiquants.
00:00:13 Beaucoup d'échanges avec les habitants, parfois des échanges assez directs,
00:00:16 voire des revendications fortes. On va les écouter avec nos invités
00:00:20 analyser ce déplacement et ses conséquences et tout de suite direction la Cité fosséenne.
00:00:25 [Brouhaha]
00:00:27 [Brouhaha]
00:00:30 [Brouhaha]
00:00:33 [Brouhaha]
00:00:35 Ils ont le téléphone de la maison ?
00:00:37 Vous avez le téléphone de vos parents ?
00:00:39 Ils nous les donnent à la maternelle,
00:00:41 ils prennent leur téléphone,
00:00:43 et quand ils reviennent ils nous donnent le téléphone
00:00:45 et ils sont là.
00:00:47 C'est fou...
00:00:49 Ce qui est très dur c'est que
00:00:51 on fait de régulier à la maison.
00:00:53 Parce qu'on peut pas réinterdire ce téléphone.
00:00:55 Les téléphones réservés...
00:00:57 Les téléphones réservés...
00:00:59 (bruits de la foule)
00:01:07 Oui ?
00:01:09 Échange avec les habitants.
00:01:11 Narcoville, corruption, hyper-violence institutionnalisée.
00:01:14 Marseille comme d'autres villes du Sud gangrénées par les trafics.
00:01:17 Alors vous le voyez, le gouvernement et l'exécutif
00:01:20 qui a lancé une opération qualifiée d'opération Place Net XXL.
00:01:23 Mais pour quels résultats ?
00:01:25 Il y a encore quelques semaines, des magistrats ont alerté
00:01:27 sur le devenir de Marseille.
00:01:29 Mais pas seulement le Sud de la France
00:01:31 qui est gangréné, miné par les trafics.
00:01:33 On va en parler avec nos invités.
00:01:35 Je salue Gabriel Cluzel.
00:01:37 Merci d'être là. Bonjour à vous.
00:01:39 Céline Pinard, Naïma M. Fadel, Philippe David, bonjour.
00:01:41 Et on commence avec vous.
00:01:43 Bonjour Elodie Huchard, journaliste politique.
00:01:45 Avec une première question qui s'impose.
00:01:47 Quelle est la raison d'un tel déplacement ?
00:01:49 Communication ou alors volonté, effectivement,
00:01:53 de bousculer ce qui est en train de s'installer
00:01:55 à Marseille dans d'autres villes françaises ?
00:01:57 Un peu des deux.
00:01:59 D'abord, il faut rappeler que le président de la République
00:02:01 a un lien particulier avec la ville de Marseille.
00:02:03 Il y a ce plan Marseille en grand.
00:02:05 Il en parle souvent. Il a fait des déplacements
00:02:07 de trois jours entiers.
00:02:09 Et l'un de ses proches me disait, il y a quelques jours,
00:02:11 c'est faux, il ne veut pas être maire de Marseille.
00:02:13 Mais il est vrai qu'il aime cette ville
00:02:15 de manière totalement irrationnelle.
00:02:17 Et puis il y a aussi la volonté d'incarner
00:02:19 cette opération Place Net.
00:02:21 Il l'avait annoncé lui-même en conférence de presse
00:02:23 et il est aussi un peu la vedette à son ministre de l'Intérieur.
00:02:25 Parce que, pour que nos téléspectateurs comprennent,
00:02:27 à l'origine, il y avait un déplacement à Marseille
00:02:29 de Gérald Darmanin, du garde des Sceaux
00:02:31 et de la ministre de la Ville.
00:02:33 Il y avait un certain nombre de séquences
00:02:35 qui étaient déjà calées et prévues.
00:02:37 Et finalement, Emmanuel Macron arrive,
00:02:39 tout le déplacement prévu par Gérald Darmanin saute
00:02:41 et on voit bien que celui qui incarne cette opération,
00:02:43 pour l'instant, c'est le chef de l'État
00:02:45 et plus son ministre de l'Intérieur.
00:02:47 Est-ce que c'est une opération de communication,
00:02:49 selon vous, Gabrielle Cluzel ?
00:02:51 Parce que le gouvernement veut tout faire
00:02:53 pour lutter contre ces trafics.
00:02:55 Mais là, ces trafics, ces hyper-violences institutionnalisées,
00:02:57 ces corruptions, ce sont des villes qui sont qualifiées
00:02:59 par des magistrats,
00:03:01 par certains magistrats de narco-villes.
00:03:03 Oui, de fait, c'était difficile
00:03:05 de rester indifférent à l'intervention des magistrats.
00:03:07 Moi, j'ai été très impressionnée par cette intervention.
00:03:09 Là, il ne s'agissait pas de politiques
00:03:11 qui parlaient entre eux,
00:03:13 qui, peut-être, surjouaient une délinquance.
00:03:15 Non, là, on pouvait leur prêter
00:03:17 vraiment une véritable bonne foi
00:03:19 et donc, leurs propos étaient
00:03:21 d'autant plus effrayants.
00:03:23 Beaucoup disent que Marseille
00:03:25 est le laboratoire
00:03:27 de ce qui pourra arriver
00:03:29 dans d'autres villes de France,
00:03:31 qui arrive déjà dans d'autres villes de France.
00:03:33 Donc, évidemment, le gouvernement
00:03:35 doit absolument agir.
00:03:37 Moi, je reste néanmoins assez circonspect.
00:03:39 Alors, ces noms XXL,
00:03:41 on peut accumuler
00:03:43 les superlatifs.
00:03:45 Le problème, c'est que,
00:03:47 Marseille,
00:03:49 vous tapez coup de filet sur Internet,
00:03:51 vous savez, là, on parle d'un coup de filet fantastique,
00:03:53 vous avez je ne sais combien
00:03:55 d'occurrences qui sortent et néanmoins,
00:03:57 c'est le tonneau des Danaïdes,
00:03:59 on n'a pas réussi à régler le problème.
00:04:01 Donc, oui, c'est une opération
00:04:03 de com'. Maintenant,
00:04:05 réjouissons-nous
00:04:07 si on peut aboutir à quelques coups de filet,
00:04:09 mais n'oublions pas, néanmoins,
00:04:11 que les élections européennes sont proches.
00:04:13 Et je voudrais rappeler,
00:04:15 ce matin, ce midi,
00:04:17 ce qui s'est passé. Évidemment, tout le monde
00:04:19 est en tête avec ce qui s'est passé avec la petite Sokhaina.
00:04:21 C'est cette jeune fille étudiante
00:04:23 qui a été tuée par une balle perdue,
00:04:25 mais surtout par une balle
00:04:27 d'un trafiquant
00:04:29 de trafic de drogue ou de règlement de comptes
00:04:31 et qui l'a touchée en pleine tête dans sa chambre.
00:04:33 Et la mère de cette jeune femme
00:04:35 a dit "mais on n'est pas en France".
00:04:37 Par rapport à ça, que répond
00:04:39 Emmanuel Macron ? Regardez cette séquence
00:04:41 avec les habitants où il parle, finalement,
00:04:43 de ce long défi, de ce défi de longue haleine
00:04:45 pour lutter contre le trafic et puis vous réagissez
00:04:47 juste après.
00:04:49 On a cité la Castellane, vous...
00:04:51 Oui, mais c'est pour ça qu'on est là.
00:04:53 Vous l'avez citée, mais vous en pensez quoi ?
00:04:55 Ce qu'on est en train de faire, c'est une opération
00:04:57 de lutte contre le trafic
00:04:59 en drogue et tous les trafics.
00:05:01 Là, il y a eu des très grosses opérations
00:05:03 hier qui vont durer plusieurs semaines
00:05:05 partout sur Marseille.
00:05:07 On peut pas avoir des nouvelles maisons, plutôt ?
00:05:09 C'est un ensemble
00:05:11 de politiques qu'on mène. Vous habitez où ?
00:05:13 C'est quoi le but ?
00:05:15 C'est de tout détruire, en fait ? C'est ça, de détruire la cité
00:05:17 complètement ? Moi qui grandis ici, quand même,
00:05:19 ça reste quand même un quartier qui nous reste pas cœur.
00:05:21 Vous voyez ce que je veux dire ? Malgré tout ce qui se passe.
00:05:23 Non, le but, c'est de détruire
00:05:25 les réseaux et les trafiquants.
00:05:27 Et que les quelques-uns qui vous rendent la vie impossible
00:05:29 s'en aillent.
00:05:31 L'envers de le quartier,
00:05:33 peut-être, pour les associations.
00:05:35 Bien sûr, c'est pas une opération politique de la ville.
00:05:37 On mène des grosses opérations de politique de la ville,
00:05:39 dans le banc urbain. Marseille est une des villes qui en a le plus.
00:05:41 Mais,
00:05:43 là-dessus, c'est annoncé, c'est concerté
00:05:45 avec les habitants. Ici,
00:05:47 ce qu'on fait, c'est qu'on intensifie la bataille contre
00:05:49 justement tous les réseaux de trafiquants.
00:05:51 Et ils ont saisi beaucoup de
00:05:53 volume et surtout arrêté beaucoup de gens.
00:05:55 Et je trouve cette séquence édifiante.
00:05:59 Écoutez bien ce qu'a dit le président de la République.
00:06:01 Il dit qu'il s'en aille.
00:06:03 Mais en fait, c'est ça ce qu'on est en train de faire.
00:06:05 Alors, évidemment, vous tapez un coup de pied dans la fourmilière,
00:06:07 vous déplacez la fourmilière.
00:06:09 Je ne dis pas qu'il ne faut pas le faire.
00:06:11 Mais enfin, quand est-ce que ça va se terminer si à chaque fois,
00:06:13 on déplace le problème ?
00:06:15 C'est surtout qu'on a déjà entendu ça.
00:06:17 Moi, je me rappelle, et Dieu sait qu'il y a
00:06:19 quelques temps déjà, d'un certain Nicolas Sarkozy,
00:06:21 qui est sur la dalle à Argenteuil
00:06:23 et qui vous explique qu'il va
00:06:25 carchériser le quartier.
00:06:27 Et puis, des années après,
00:06:29 il ne s'est absolument rien passé.
00:06:31 Et Marseille, c'est à peu près la même chose.
00:06:33 Mais je pense qu'on va avoir
00:06:35 de plus en plus d'images de ce genre.
00:06:37 Pourquoi ? Tout simplement parce que
00:06:39 Emmanuel Macron n'a plus que ça à faire
00:06:41 pour les trois ans qu'il reste.
00:06:43 On est en 2024.
00:06:45 Il n'a pas de majorité.
00:06:47 Il ne peut pas porter de grandes réformes.
00:06:49 Il ne peut pas faire
00:06:51 de grandes réformes législatives.
00:06:53 Il ne lui reste plus que la communication
00:06:55 et d'aller un petit peu sur le terrain.
00:06:57 C'est pas mal d'aller sur le terrain, ça permet.
00:06:59 Mais là, on est dans de la grande
00:07:01 mise en scène et je crains
00:07:03 que ça ne se multiplie de plus en plus.
00:07:05 Non pour l'action,
00:07:07 mais justement parce qu'on a un président
00:07:09 désœuvré qui n'a plus de réel pouvoir
00:07:11 et qui n'a plus que des fonctions
00:07:13 de représentation à assurer,
00:07:15 ce qu'il fait fort bien au demeurant.
00:07:17 On a rappelé tout à l'heure,
00:07:19 cette audition des magistrats
00:07:21 marseillais et je voudrais insister sur ce point
00:07:23 parce qu'imaginer dans un climat
00:07:25 qui n'est pas évident de s'exprimer,
00:07:27 de dénoncer et pas seulement
00:07:29 de dénoncer les trafics qui tombent sous le sang,
00:07:31 mais de dénoncer une corruption
00:07:33 institutionnalisée qui s'enquiste
00:07:35 et qui touche parfois des fonctionnaires.
00:07:37 Il faut bien le dire. Donc ces magistrats
00:07:39 ont tiré une sonnette d'alarme comme jamais
00:07:41 ça n'a été fait par rapport à la cité.
00:07:43 J'aimerais savoir sur cela que peut répondre
00:07:45 Emmanuel Macron ? Parce que dire "on va détruire
00:07:47 les trafics",
00:07:49 bien, dont acte.
00:07:51 Ça rappelle la dalle d'Argenteuil
00:07:53 comme le disait Céline, ça rappelle également
00:07:55 la Courneuve où un jeune avait été tué
00:07:57 par une balle perdue et où Sarkozy était allé.
00:07:59 Là c'est la sarkozisation
00:08:01 de la politique.
00:08:03 Excusez-moi, mais les roulements
00:08:05 de mécanique, que ce soit à Marseille
00:08:07 ou à la Courneuve, ça n'a jamais
00:08:09 jamais changé quoi que ce soit
00:08:11 puisque les circonstances
00:08:13 et les conséquences du trafic de drogue
00:08:15 sont de pire en pire. L'an passé,
00:08:17 50 morts par balle.
00:08:19 50 morts par balle. Ça en fait pratiquement
00:08:21 un par semaine dans la ville de Marseille.
00:08:23 Excusez-moi, je ne connais pas
00:08:25 les statistiques. À Medellín, en
00:08:27 Zambie ou à Ciudad Juarez,
00:08:29 qui est la ville la plus
00:08:31 tenue par les narco-trafiquants au Mexique,
00:08:33 mais 50 morts, ça fait quand même
00:08:35 beaucoup. Et je pense que dans ces villes-là,
00:08:37 on est peut-être à deux ou trois fois ça.
00:08:39 Mais c'est dans des narco-états ou dans des narco-zones.
00:08:41 Mais "narco-ville", le terme a quand même
00:08:43 été utilisé. "Narco-ville", ça veut
00:08:45 tout dire. Des narco-états,
00:08:47 je peux vous en citer. C'est des états qui vivent
00:08:49 en partie de la drogue. Mais écoutez, une narco-ville,
00:08:51 c'est une ville qui vit malheureusement en partie du trafic
00:08:53 de produits stupéfiants. - On va voir aussi si le président de la République
00:08:55 va parler des consommateurs. On va voir s'il met
00:08:57 les chiffres aussi. Parce que c'est une économie incroyable.
00:08:59 Et s'il va parler de la responsabilité
00:09:01 des parents. S'il va parler
00:09:03 aussi de ce que gagne.
00:09:05 Et là, je parle entre guillemets des "petites mains".
00:09:07 Beaucoup sur ce plateau. Et vous-même,
00:09:09 vous nous rappelez, Naïma M. Fadel,
00:09:11 c'est-à-dire qu'un "jeune"
00:09:13 qui fait le chouffe,
00:09:15 etc., vous dit "voilà ce que je gagne".
00:09:17 Et moi, je ne veux pas
00:09:19 faire autre chose pour être
00:09:21 au SMIC ou à un autre
00:09:23 niveau de rémunération.
00:09:25 Comment vous parlez à ces gens-là ?
00:09:27 - Sauf si on ne le laisse pas être enrôlé
00:09:29 dans le chouffe, dans le ravitaillement,
00:09:31 dans le guet, dans l'alerte.
00:09:33 Des gamins de 7-8 ans qui alertent
00:09:35 quand la police va rentrer dans un quartier.
00:09:37 Et là, justement, c'est la place et le rôle
00:09:39 des parents. On a un pays
00:09:41 où on a des droits, mais on a aussi des devoirs.
00:09:43 Et le problème, c'est que ça fait plus de 40 ans
00:09:45 que ça a commencé.
00:09:47 Quand il y a plus de 40 ans, ça a commencé,
00:09:49 cette politique de la ville. Elle a répondu.
00:09:51 Parfois, Sonia, c'était pour répondre
00:09:53 aux problèmes d'insécurité,
00:09:55 le trafic qui a commencé,
00:09:57 de dégradation multiple, etc.
00:09:59 On a répondu par la rénovation urbaine.
00:10:01 Après, on a dit "c'est le désœuvrement,
00:10:03 et donc, il faut mettre en place des actions sociales".
00:10:05 C'est plus de 150 milliards
00:10:07 qui ont été investis dans les quartiers.
00:10:09 Après, il faut s'interroger si
00:10:11 les élus les ont bien utilisés.
00:10:13 - Dans quel poche c'est parti ?
00:10:15 - Parfois, cet argent a été mis
00:10:17 dans le pot commun.
00:10:19 Et parfois, malheureusement,
00:10:21 les préfectures n'ont pas été jusqu'au bout
00:10:23 de contrôler.
00:10:25 Je voudrais aussi parler de la carciérisation.
00:10:27 Je voudrais aussi souligner une chose
00:10:29 qui est très importante, c'est que la lecture
00:10:31 face aux trafiquants,
00:10:33 elle concerne tous les Français.
00:10:35 Il ne faut pas mettre en place du séparatisme.
00:10:37 Est-ce que vous savez que l'insécurité,
00:10:39 le sentiment d'insécurité aujourd'hui dans les quartiers,
00:10:41 est pratiquement trois fois plus important
00:10:43 - ça, c'est l'INSEE -
00:10:45 dans les quartiers ?
00:10:47 Le renoncement à sortir seul
00:10:49 est trois fois plus important sur les quartiers
00:10:51 qu'en dehors.
00:10:53 Il faut déjà avoir une lecture en se disant
00:10:55 qu'aujourd'hui, la sécurité et la tranquillité,
00:10:57 tous les habitants y ont droit.
00:10:59 - Est-ce qu'on peut dire aussi tranquillement
00:11:01 que si un sujet n'est pas abordé,
00:11:03 et le faire le plus tranquillement possible,
00:11:05 il n'est pas...
00:11:07 - Réglé, il n'y a pas de réponse.
00:11:09 - On ne peut pas avoir une réponse globale
00:11:11 si on ne parle pas aussi de l'immigration
00:11:13 et des circonstances, mais par rapport
00:11:15 à la situation, est-ce que le président
00:11:17 abordera ce sujet ? Moi, je ne le crois pas.
00:11:19 - Non, mais évidemment...
00:11:21 - Mais il a fait un procès d'intention, on verra.
00:11:23 - C'est le sujet tabou, et puis,
00:11:25 vous avez raison de le dire, il y a toujours
00:11:27 la même appréhension, c'est-à-dire que
00:11:29 s'il se passe ce qui se passe dans ces quartiers,
00:11:31 c'est parce qu'ils sont pauvres, c'est la misère,
00:11:33 donc on va mettre de l'argent pour rénover,
00:11:35 ça ne change rien, mais ce n'est pas grave,
00:11:37 on continue dans ce narratif.
00:11:39 Je vous fais remarquer que le président
00:11:41 Emmanuel Macron lui-même, au moment des émeutes,
00:11:43 il ne pouvait pas
00:11:45 aller au bord de la mer.
00:11:47 On est toujours
00:11:49 dans ce registre-là.
00:11:51 - Ne pas pouvoir aller au bord de la mer à Marseille,
00:11:53 c'est quand même compliqué. - Oui, donc Marseille,
00:11:55 c'est compliqué, mais en l'occurrence,
00:11:57 c'était néanmoins l'argument
00:11:59 avancé au moment des émeutes.
00:12:01 Donc c'est vrai qu'on ne pourra rien résoudre, parce que
00:12:03 cette question-là est absolument taboue. Vous parliez
00:12:05 de la maire de Socaïna qui dit "ici, c'est plus la France",
00:12:07 il y a mille façons
00:12:09 d'interpréter cette phrase, mais elle a
00:12:11 le droit de le dire. Mais aujourd'hui,
00:12:13 nombre de Français, quand ils le disent,
00:12:15 on leur explique qu'ils sont racistes,
00:12:17 que c'est faux, que c'est une vue
00:12:19 de l'esprit, etc.
00:12:21 On voit bien que c'est le tabou des tabous.
00:12:23 D'ailleurs, moi, je pense qu'Emmanuel Macron va se fracasser
00:12:25 sur ce tabou, parce que
00:12:27 au bout d'un moment,
00:12:29 la réalité s'impose
00:12:31 et donc il ne pourra pas
00:12:33 aller plus loin. D'ailleurs,
00:12:35 il y a une population d'origine
00:12:37 immigrée dans ces quartiers qui dit
00:12:39 même que l'immigration est trop importante.
00:12:41 J'en parlais à un journaliste
00:12:43 qui me...
00:12:45 plutôt teinté à gauche,
00:12:47 disons, dans un média d'opinion de gauche,
00:12:49 qui me disait "ah oui, un peu de façon méprisante,
00:12:51 c'est le syndrome du dernier arrivé qui ferme la porte",
00:12:53 comme c'est intéressant.
00:12:55 Donc, on voit bien que c'est
00:12:57 encore une fois
00:12:59 l'omerta sur ces sujets-là.
00:13:01 Tant que l'omerta n'aura pas
00:13:03 été levée sur ce sujet,
00:13:05 en réalité, Emmanuel Macron ne pourra pas
00:13:07 re-entamer
00:13:09 sa remontée. - Alors, on va évoquer ce sujet.
00:13:11 Ce qui est
00:13:13 à souligner, c'est que le président,
00:13:15 Elodie Hucher, est interpellé sur d'autres sujets.
00:13:17 Dans quelques instants, on verra la séquence sur l'Ukraine
00:13:19 avec la crainte de la guerre.
00:13:21 C'est d'ailleurs la première interpellation
00:13:23 quand ils ont vu le président
00:13:25 sur place. Et puis, il y a aussi ce qui se passe
00:13:27 au Proche-Orient. Écoutez ce qu'a
00:13:29 dit à ce sujet Emmanuel Macron.
00:13:31 On est toujours du côté du droit international.
00:13:33 La position que j'ai exprimée
00:13:35 dès après cet octobre
00:13:37 a été claire. Une condamnation sans faille
00:13:39 contre le terrorisme du Hamas
00:13:41 qui a mené l'attaque
00:13:43 antisémite et contre le peuple
00:13:45 et les habitants totalement innocents, la plus lourde
00:13:47 qu'on connaisse
00:13:49 pour ce siècle. La deuxième chose,
00:13:51 c'est un appel au respect du droit humanitaire,
00:13:53 du droit international, le droit de la guerre.
00:13:55 Et donc, une demande, justement, de respecter les populations
00:13:57 civiles. C'est pour ça que la France... - Aujourd'hui, elle n'est pas respectée.
00:13:59 - Non, mais c'est pour ça que la France, de la même manière que...
00:14:01 - Vous avez tous les moyens possibles de pouvoir
00:14:03 faire exiger que ces droits humanitaires
00:14:05 soient appliqués. - De la même manière qu'en Ukraine,
00:14:07 la Russie continue de mener la guerre et je le regrette.
00:14:09 Vous me demandez la position de la France.
00:14:11 La position de la France a été, dès octobre dernier,
00:14:13 d'appeler à une trêve conduisant
00:14:15 à un cessez-le-feu et, dès les semaines qui ont suivi,
00:14:17 d'être le premier pays
00:14:19 non régional à demander, avec
00:14:21 la Jordanie et les Émirats arabes unis au Conseil
00:14:23 de sécurité des Nations unies, un cessez-le-feu.
00:14:25 Nous sommes le seul pays
00:14:27 qui a organisé une conférence humanitaire
00:14:29 pour Gaza et ses habitants.
00:14:31 - Bien. On entend aussi que le président se justifie
00:14:33 sur cette position et plus
00:14:35 largement, Elodie Huchard,
00:14:37 nous sommes quand même quasiment en campagne
00:14:39 des élections européennes. Comment
00:14:41 aujourd'hui les têtes de liste,
00:14:43 les adversaires, les opposants vont
00:14:45 juger une telle séquence ?
00:14:47 - Ce qu'on voit en tout cas, c'est que du côté de l'opposition,
00:14:49 ça agace beaucoup que le président de la République
00:14:51 ces derniers temps ait
00:14:53 beaucoup parlé de l'Ukraine parce que tous
00:14:55 nous disent qu'il nous refait finalement
00:14:57 l'élection présidentielle. A l'époque, on était évidemment
00:14:59 au tout début de la guerre. Mais ceux qui ont vécu
00:15:01 pour le coup la présidentielle nous disent
00:15:03 c'est la même chose. On a de nouveau un président de la République
00:15:05 qui parle beaucoup de ce thème. Alors autant, il y a deux ans,
00:15:07 on pouvait quelque part quand même l'en excuser.
00:15:09 C'était le début du conflit. Là, deux ans après,
00:15:11 pourquoi maintenant se dire il faut envoyer des troupes
00:15:13 aujourd'hui ? Pourquoi pas il y a un mois ou dans un mois
00:15:15 ou dans deux mois, pourquoi ces déclarations ?
00:15:17 Et puis, évidemment, c'est le côté, voilà,
00:15:19 ils se disent que peut-être quand on est sur
00:15:21 un conflit, quand on fait monter cette idée de conflit,
00:15:23 eh bien le président de la République peut être la personne
00:15:25 qui rassure. Or, quand on voit notamment le sondage
00:15:27 du JDD récemment, on voit qu'en fait
00:15:29 les déclarations du président de la République, quand il parle
00:15:31 de l'Ukraine, au contraire, il n'agrège pas la population,
00:15:33 il l'effraie et donc il perd des points.
00:15:35 Donc attention parce que dans ces moments-là, oui,
00:15:37 la population peut se raccrocher au président en disant
00:15:39 il faut lui faire confiance ou ce qui se passe en ce moment,
00:15:41 ils disent on n'est quand même pas dupes et en plus
00:15:43 il nous fait peur avec ces déclarations.
00:15:45 Alors il y a quelque chose qui m'interpelle et je vais vous laisser
00:15:47 alors fort heureusement, c'est un accueil
00:15:49 comme il se doit, c'est-à-dire tout à fait républicain
00:15:51 mais on verra au fur et à mesure de la
00:15:53 déambulation du président, j'imagine
00:15:55 qu'il va y avoir quand même des habitants
00:15:57 qui sont ulcérés par ce qui se passe
00:15:59 et qui vont mettre en avant le droit à la sécurité.
00:16:01 Donc l'importance de l'accueil
00:16:03 et peut-être aussi du périmètre
00:16:05 de sécurité qui entoure le président
00:16:07 est important à interroger. Nous sommes sur place
00:16:09 avec Célia Barotte.
00:16:11 Célia, alors j'imagine que le dispositif
00:16:13 d'autant que la visite a été
00:16:15 on a appris cette visite
00:16:17 en fin de matinée, doit être extrêmement
00:16:19 important autour du président.
00:16:21 Sur ce point-là, qu'en savez-vous ?
00:16:23 Plus largement sur l'ambiance et l'accueil
00:16:25 d'Emmanuel Macron sur place.
00:16:27 Eh bien Sonia, difficile
00:16:31 pour l'ensemble des journalistes
00:16:33 d'approcher le président de la République.
00:16:35 Il y a une cellule média qui l'entoure
00:16:37 mais pour tous les autres journalistes
00:16:39 comme moi et Stéphanie Rouquier qui m'accompagne
00:16:41 difficile d'approcher le président
00:16:43 de la République. Nous sommes
00:16:45 éloignés du président.
00:16:47 Nous sommes vraiment à l'entrée
00:16:49 de la cité de la Castellane.
00:16:51 Désormais, nous sommes à midi.
00:16:53 Les enfants, les collégiens
00:16:55 puisqu'il y a un collège juste
00:16:57 à proximité de la cité, rentrent
00:16:59 pour déjeuner. Il est difficile
00:17:01 pour eux-mêmes d'approcher le président
00:17:03 mais il y a aussi un contraste
00:17:05 entre ceux qui disent que c'est un coup de com'
00:17:07 et d'autres qui sont satisfaits
00:17:09 de cette venue du président de la République.
00:17:11 Ils ont beaucoup d'espoir. Ils espèrent que des moyens
00:17:13 seront engagés. Nous avons pu nous entretenir
00:17:15 avec un habitant de Marseille
00:17:17 qui nous a dit "oui mais pourquoi avoir
00:17:19 fait les commissariats de proximité
00:17:21 depuis 50 ans la situation se dégrade".
00:17:23 Nous avons pu aussi nous entretenir
00:17:25 avec des jeunes de 14 ans qui expliquent
00:17:27 que des guetteurs,
00:17:29 des chouffes ont essayé de les recruter.
00:17:31 L'ambiance est difficile
00:17:33 de grandir ici. C'est un peu
00:17:35 particulier puisqu'on tente
00:17:37 de les recruter, d'avoir des moyens de pression
00:17:39 pour qu'ils quittent l'école
00:17:41 et rentrent dans le trafic
00:17:43 de drogue. - Merci Célia.
00:17:45 C'est intéressant ce que nous dit Célia sur
00:17:47 les journalistes qui sont tenus à l'écart.
00:17:49 Il y a un dispositif de sécurité qui est très important.
00:17:51 Une cellule médiatique qui entoure le président.
00:17:53 Quand vous regardez ces images,
00:17:55 vous avez l'impression que c'est
00:17:57 un début de mandat. En réalité,
00:17:59 un début de mandat où un président,
00:18:01 après avoir été élu, vient dire "voilà ce que je vais faire
00:18:03 désormais". - Oui, en fait
00:18:05 ce qu'a dit
00:18:07 Elodie est très juste.
00:18:09 Effectivement, le président est en train de refaire
00:18:11 la campagne des présidentielles.
00:18:13 Mais il a raison
00:18:15 dans sa tête. C'est ce qui, à chaque fois,
00:18:17 a marché. Donc, quand vous avez
00:18:19 une recette qui fonctionne, vous avez tendance
00:18:21 à la ressortir. Ça, c'est la première chose.
00:18:23 Et la deuxième chose, il a aussi
00:18:25 besoin, j'allais dire, de se renarciser.
00:18:27 Il enchaîne
00:18:29 les échecs, à part sa réélection.
00:18:31 Mais c'est une réélection qui ne lui donne aucun pouvoir,
00:18:33 puisqu'il n'a pas de majorité.
00:18:35 Il doit donc prouver
00:18:37 à ce peuple qu'il n'est pas inutile,
00:18:39 qu'il ne sert pas à rien. Il doit
00:18:41 se le prouver à lui-même. Et comment
00:18:43 faire mieux qu'en se mettant en lien
00:18:45 avec l'histoire ? Et l'histoire,
00:18:47 pour un politique, c'est la guerre.
00:18:49 Parce que c'est ça qui va vous élever au niveau
00:18:51 de votre destin. Donc, il essaie de créer
00:18:53 sa guerre à lui. Sauf qu'en fait, elle ne se passe
00:18:55 pas chez lui. Ce n'est pas lui qui en a les clés.
00:18:57 On va écouter cette séquence.
00:18:59 ...
00:19:01 ...
00:19:03 ...
00:19:05 ...
00:19:07 ...
00:19:09 ...
00:19:11 et de nous faire le maximum. Alors, on n'est pas sur place,
00:19:13 et ce n'est pas nous qui avons la maîtrise.
00:19:15 Mais on a appelé à un cessez-le-feu, à arrêter.
00:19:18 -Vous avez quand même la possibilité de dire non.
00:19:20 -Alors, c'est ce qu'on fait.
00:19:22 Mais aujourd'hui, ce qu'on fait aussi,
00:19:25 c'est qu'on fait des opérations humanitaires
00:19:26 pour essayer d'en soigner le maximum.
00:19:28 -C'est vrai de soigner, mais après, on rebombarde.
00:19:31 Ils rebombardent. Ils rebombardent 75 ans que ça dure.
00:19:37 -Non, mais là, la nature des opérations qui sont menées
00:19:41 sont des inaccessibles.
00:19:42 -C'est vraiment... C'est touchant.
00:19:45 Parce que voir nos enfants... Moi, je suis grand-mère.
00:19:47 J'ai 9 petits-enfants.
00:19:50 Quand je vois ça, je me dis "C'est pas possible".
00:19:53 Est-ce qu'un être humain peut faire des choses pareilles ?
00:19:55 C'est pas possible. C'est impossible.
00:19:58 Il faut être humain dans la vie.
00:20:00 Il faut être humain, voilà.
00:20:02 -Non, la situation qu'il y a eu,
00:20:04 ça a été lancé par cette attaque du Hamas,
00:20:07 qui a eu une responsabilité colossale,
00:20:09 qui a été tuée, vous voyez.
00:20:10 -On se dit... Mais Hamas, il y a combien de morts ?
00:20:16 -Mais bien sûr. C'est ce que j'ai dit dès le début.
00:20:18 Il n'y a rien qui justifie le droit de se défendre,
00:20:20 ne justifie pas de ne pas respecter le droit humanitaire.
00:20:24 C'est pour ça qu'on appelle le ccp,
00:20:26 et qu'après, on retourne autour de la table des négociations.
00:20:30 -Il va y avoir la haine contre la haine.
00:20:32 Et la haine engendre la haine, et c'est pas bon.
00:20:35 C'est pas bon, soit pour nous, soit pour tout le monde.
00:20:38 Il faut la paix pour tout le monde.
00:20:41 Quand on souhaite à tout le monde que ça soit la paix.
00:20:44 -Ecoute la question de la petite, vas-y.
00:20:47 -Comment vous avez fait pour être président ?
00:20:49 -Eh bien... -C'est nous qu'on a mis le président.
00:20:52 -Exactement. -Oui, c'est nous.
00:20:54 -J'ai proposé des choses. -Oui, c'est nous.
00:20:56 -Et puis j'ai été... Je me suis proposé aux Français des idées.
00:21:00 Et puis après, c'est les gens qui ont voté.
00:21:02 -Est-ce que vous aimez votre métier ? Et pourquoi ?
00:21:05 -J'adore ce que je fais.
00:21:07 C'est pas vraiment un métier, mais j'y suis très heureux.
00:21:11 Parce que tu peux essayer de changer les choses.
00:21:13 -Je vous ai vu à la télévision, je suis venue vite.
00:21:15 Je me suis dit que je voulais le voir.
00:21:16 -C'est gentil.
00:21:18 -C'est ma chérie.
00:21:20 -On veut juste la tranquillité, quoi.
00:21:22 -La tranquillité, mais sur ce qui se passe là-bas,
00:21:26 je suis pas prêt.
00:21:27 Je me détresse, et j'ai entendu.
00:21:29 -Je vous assure.
00:21:30 -Je suis porteur de Chelsea, en plus.
00:21:34 -Non, moi, je suis porteur de Chelsea.
00:21:36 -Regarde-le.
00:21:37 -Ah non !
00:21:38 -Qu'est-ce que c'est ?
00:21:40 -Vas-y, attends.
00:21:41 -Ca va ?
00:21:42 -Voilà, pour cet échange avec cette habitante,
00:21:44 vous avez compris le contexte.
00:21:46 C'est ce qui se passe à Gaza avec les larmes de cette habitante.
00:21:49 Alors, on avait l'impression d'une forme de dialogue de sourds
00:21:52 où cette dame ne cessait de parler de la souffrance réelle
00:21:56 des Gazahuis et des populations civiles,
00:21:58 et le président qui insistait sur un cessez-le-feu.
00:22:01 Alors, je vais vous dire, après, vous allez réagir.
00:22:04 Ce qui serait bien, c'est qu'Emmanuel Macron,
00:22:06 adepte du "en même temps", dise la vérité
00:22:08 sur la souffrance de ces populations, et c'est vrai,
00:22:10 et aussi réaffirme, partout en France, y compris ici,
00:22:13 il n'y a pas de raison, qu'il y a aussi aujourd'hui
00:22:16 un antisémitisme qui pose un véritable problème,
00:22:18 une explosion des actes, et qu'il faut tenir les deux bouts ainsi.
00:22:22 Peut-il le dire aussi partout en France
00:22:25 et avec autant de liberté ?
00:22:26 Moi, c'est la question que je pose.
00:22:27 -Probablement pas.
00:22:29 Mais je voudrais revenir sur ce qu'a dit Céline Pinet,
00:22:31 si vous permettez.
00:22:32 L'affaire de la présidentielle où il n'y a pas eu de campagne,
00:22:34 il était le chef de guerre.
00:22:36 Là, c'est les élections européennes,
00:22:38 qui n'ont rien à voir avec une élection présidentielle.
00:22:42 Dans un cas, c'est... -Allez-y, allez-y.
00:22:43 -Dans un cas, c'est un homme, dans l'autre cas, c'est une liste.
00:22:46 Et donc, ça n'a rien à voir.
00:22:47 -Sur ça, c'est quand même important,
00:22:49 la manière dont il est interpellé par des moments,
00:22:51 de vous ramener à ce qu'on vient de voir
00:22:53 et avoir votre avis, quand même, sur ça.
00:22:55 -Je trouve ça assez surréaliste,
00:22:56 dans une ville où il y a eu 50 morts par balle l'année dernière,
00:22:59 de poser comme question au président de la République
00:23:02 qui vient pour lutter contre les trafics en drogue,
00:23:04 de la guerre à Gaza,
00:23:05 aussi parler de la guerre en Ukraine...
00:23:07 -La question a été posée aussi.
00:23:08 Il peut aussi...
00:23:10 -Mais trop de "comme tu l'as comme".
00:23:14 C'est pas la place d'un président de la République d'être là.
00:23:16 -Là, il est interpellé.
00:23:18 -Le problème, c'est qu'il a pas à être là.
00:23:20 C'est le ministre de l'Intérieur.
00:23:21 -Bon. -Allez-y.
00:23:22 -On n'a pas discuté ça, mais il est là.
00:23:24 Moi, je regrette le président de la République,
00:23:27 depuis ceux qui disaient qu'il a été cohérent dès le début
00:23:29 concernant ce qui s'est passé, ce qui se passe en Israël,
00:23:32 notamment sur le pogrom qu'il a condamné,
00:23:35 avec ferveur, le pogrom.
00:23:37 Et ensuite, il a appelé à un cessez-le-feu, à une médiation.
00:23:40 Il s'est tout de suite rendu dans la région
00:23:42 où il a rencontré le président égyptien,
00:23:44 le roi de Jordanie.
00:23:46 Il a rencontré l'autorité palestinienne.
00:23:48 Il a essayé, dès le début, de mettre en place une médiation.
00:23:52 Aujourd'hui, il ne peut pas faire comme si de rien n'était.
00:23:56 Il pouvait, tout simplement, répondre à cette dame-là,
00:23:59 dire l'opposition de la France, comme il l'a dit,
00:24:02 et dire, effectivement, rappeler le pogrom qu'il y a eu,
00:24:04 l'attaque terroriste qui a quand même massacré des femmes,
00:24:07 des enfants, des vieillards,
00:24:09 où il y a eu des viols qui ont été commis par du terrorisme,
00:24:13 le rappeler et, en même temps, dire, effectivement,
00:24:16 aujourd'hui, c'est une tragédie qui se passe à Gaza,
00:24:19 où même le journal Arez parle d'entre 25 000 et 30 000 morts,
00:24:23 et c'est tout simplement le président de la République.
00:24:26 Le président de la République peut dire ça.
00:24:28 Il ne peut pas, en fonction de la population...
00:24:30 -Vous avez raison, Naïma.
00:24:32 -Changer son discours.
00:24:33 -C'est ça qu'on pourrait lui... Je ne le fais pas à tous les côtés,
00:24:36 mais lui reprocher.
00:24:37 C'est-à-dire, très bien,
00:24:38 essentiel de parler de la souffrance de ces populations civiles palestiniennes
00:24:42 et rappeler aussi un contexte en France, puisque nous sommes...
00:24:45 -Il parle plus volontiers d'antisémitisme
00:24:47 à la tribune du CRIF que...
00:24:50 -Il faut qu'il en parle. -Pardon, mais que là.
00:24:53 -Plus de 1 000 antisémites aujourd'hui.
00:24:55 -Je rappelle qu'à la tribune du CRIF,
00:24:57 il a rappelé la généalogie.
00:24:59 -L'antisémitisme qui n'était pas... Voilà.
00:25:01 -En fait, le président n'a pas de "en même temps".
00:25:05 Son "en même temps", c'est en fonction de qui j'ai en face.
00:25:08 Donc il ne change pas de discours selon le temps,
00:25:11 il change de discours selon l'interlocuteur.
00:25:13 -A ce point, là, c'est un caméléon.
00:25:16 -Oui, mais d'ailleurs,
00:25:17 pourquoi les Français ne le suivent plus ?
00:25:19 C'est pas parce qu'il est dépourvu de talent ni d'intelligence.
00:25:22 Il est intelligent, il a du talent,
00:25:24 mais c'est justement parce qu'il ne sert à son interlocuteur
00:25:27 ni à l'interlocuteur d'entendre, ce qui fait qu'aujourd'hui,
00:25:30 personne ne peut comprendre si cet homme-là a une ligne
00:25:33 ou une colonne vertébrale.
00:25:34 -Ca met à mal la cohésion nationale.
00:25:36 Je suis dans les quartiers, je parle avec les gens,
00:25:38 les gens s'entendent.
00:25:40 Ils condamnent le programme
00:25:42 et en même temps, ils soutiennent les populations gazouilles.
00:25:46 Comment se fait-il que le président de la République
00:25:48 ne peut pas être dans... Juste dire la réalité des choses.
00:25:52 Il ne s'agit pas d'adapter encore une fois,
00:25:54 parce qu'adapter, encore une fois, ça fait mal à la République.
00:25:57 -Michel, journaliste politique, il suit le président, etc.
00:26:00 Est-ce que vous trouvez qu'aujourd'hui, qu'il adapte,
00:26:03 comme il le fait parfois, pour ne pas colorier la remarque,
00:26:07 son propos au public qu'il rencontre
00:26:10 ou est-ce qu'il tient toujours cette même ligne ?
00:26:13 -Il adapte totalement son discours.
00:26:14 Il y a une ligne qu'on pourrait appeler globale
00:26:17 et en fonction des déplacements qu'il va faire,
00:26:19 il sert tel ou tel argument.
00:26:21 Je suis plutôt d'accord avec ce que disait Céline.
00:26:24 Dans la globalité, il y a une ligne cohérente.
00:26:27 Selon les déplacements, là, par exemple,
00:26:29 il rappelle le droit international, la position de la France,
00:26:32 la diplomatie, quelque chose de très officiel
00:26:34 avec un peu de recul et de hauteur.
00:26:36 On verra si, par exemple, il est interrogé sur l'antisémitisme.
00:26:39 Quand on le voit, le déplacement se passe plutôt bien,
00:26:42 mais sur ce type de sujet, il n'est pas les pieds dans le plat.
00:26:46 Ce public n'a pas envie d'entendre ce que le président de la République
00:26:49 dira, mais est-ce que ce n'est pas le rôle du président de la République
00:26:53 de maintenir l'unité de la nation et de dire au public
00:26:56 qu'il n'a pas envie d'entendre ?
00:26:58 -C'est intéressant. Vous avez dit "ce public".
00:27:01 C'est ça qui fait mal à la République et qui me met en colère.
00:27:04 Et que les habitants des quartiers dénoncent aussi.
00:27:07 Ils ne veulent pas être à part.
00:27:09 Ils veulent faire partie de compagnie, mais ils n'adaptent pas.
00:27:12 Regardez la marche qu'il y a eu contre l'antisémitisme.
00:27:15 Il y aurait gagné à y aller.
00:27:18 Parce que, justement...
00:27:19 -Je précise, quand on dit "ce public",
00:27:22 c'est dire qu'on n'est pas, par exemple, dans la capitale,
00:27:25 dans certains arrondissements,
00:27:27 on est dans des arrondissements où il y a de la pauvreté.
00:27:30 -On peut pas diminuer de compréhension.
00:27:32 -On a quand même le droit de dire qu'on est dans les banlieues
00:27:36 et que, de fait, on peut faire la remarque
00:27:40 qu'alors qu'il est question d'un déplacement sur le trafic de drogue,
00:27:45 ces questions-là ressortent de façon prégnante.
00:27:48 On a le droit de le dire.
00:27:50 Et de noter aussi que le président de la République
00:27:53 va pas feutrer à un... -Oui, mais je suis d'accord.
00:27:56 Mais, Gabrielle, c'est ce que je dénonce.
00:27:58 C'est pas parce qu'on est dans un quartier,
00:28:01 c'est pas parce qu'on est dans une banlieue
00:28:03 qu'on doit adapter un discours.
00:28:05 -En l'occurrence, il a eu ça d'appelé.
00:28:07 -Oui, mais c'est ça. Je vous rejoins, chère Gabrielle.
00:28:11 Vous avez raison.
00:28:12 Ce qui fait mal à la République, ce qui fait mal à notre France,
00:28:15 c'est souvent le séparatisme qui vient d'en haut.
00:28:18 On a un séparatisme qui se crée, mais aussi qui vient d'en haut.
00:28:22 Quand on adapte les discours, ça veut dire "vous n'êtes pas pareils".
00:28:26 C'est ça qui fait mal.
00:28:27 On doit donner un discours,
00:28:29 parce que tout le monde peut l'entendre.
00:28:31 -C'est pas seulement "vous n'êtes pas pareils".
00:28:34 Si ce qui s'est passé avec l'attaque du commissariat à la Courneuve,
00:28:38 on a adapté aussi, à mon avis, la réponse policière.
00:28:41 Pourquoi ? Parce qu'on a peur des émeutes.
00:28:44 On a adapté le discours...
00:28:46 -Oui, mais la réalité est là, pour le coup.
00:28:51 Oui, on s'adapte à un public tout simple.
00:28:53 Pourquoi ? Parce que ce public-là est peu socialisé.
00:28:57 Dans les quartiers, suivant ce que vous dites,
00:29:00 vous allez avoir des émeutes.
00:29:02 Il se passe certaines choses dans le centre-ville.
00:29:06 Les gens sont arrêtés, etc.
00:29:08 -Attendez, s'il vous plaît.
00:29:10 -Est-ce qu'il y a eu des émeutes ?
00:29:12 -Je vais préciser que quand il y a eu des émeutes,
00:29:15 il y a eu la mort de Donald.
00:29:17 Je ne dis pas que c'était un prétexte.
00:29:20 Ce que je veux dire, c'est qu'en fonction du contexte,
00:29:24 par exemple, vous avez un jeune qui se tue dans un incident.
00:29:28 Selon l'endroit où ça se passe,
00:29:30 la préfecture ne va pas réagir de la même manière.
00:29:33 Si c'est quelqu'un issu des quartiers,
00:29:36 on appelle le maire, le commissariat,
00:29:38 parce qu'on sait que, quelle que soit l'histoire,
00:29:41 ça peut partir en vrille.
00:29:43 Dans d'autres endroits, ça ne partira pas en vrille.
00:29:47 -La seule chose que je veux dire, c'est simplement
00:29:50 qu'il faut aussi qu'on arrête de se crever les yeux,
00:29:53 parce que c'est plus facile.
00:29:55 Ce n'est pas stigmatisant de dire qu'il y a un public particulier.
00:29:59 C'est une réalité sociologique, économique,
00:30:02 et en termes de délinquance.
00:30:04 Si nous-mêmes, on n'ose pas le dire,
00:30:06 et si on ne le dit pas, sans y mettre de condamnation
00:30:09 ou de violence, qui le dira et qui va regarder ces choses-là ?
00:30:14 On est tranquille à vivre, parce qu'on n'est pas attaqués
00:30:17 quand on donne ce discours-là.
00:30:19 Mais la réalité, c'est que la réponse réagit différemment.
00:30:23 -Je suis désolée, Céline, parce que les gens sont les mêmes,
00:30:27 mais c'est les politiques qui changent en fonction du public.
00:30:30 Si vous mettez de l'autorité dans les quartiers,
00:30:34 dès le début, où il y a eu des problèmes,
00:30:36 où il n'y a pas eu cette socialisation
00:30:39 ou ce regard à part, peut-être qu'on n'en serait pas là.
00:30:43 -Il n'est pas surreel, il n'est pas lié aux origines.
00:30:46 C'est un peu embêtant, quand même.
00:30:49 Il ne peut pas venir que d'en haut, le spératisme.
00:30:52 Sinon, ça veut dire que l'Etat n'oserait lui-même
00:30:55 sa propre tombe. -Je vous parle de la réponse.
00:30:58 La réponse qu'on a mise en place depuis une quarantaine d'années,
00:31:02 c'était une réponse avec un regard un peu misérable.
00:31:06 -Pardonnez-moi, nous sommes en direct obligés de voir
00:31:09 ce qui se passe, et vous aurez l'occasion de répondre à ça.
00:31:13 -On peut tout dire.
00:31:14 Quand j'ai voulu dire, ce public...
00:31:17 Il y a un public, et en particulier dans ces cités-là,
00:31:20 où il y a une pauvreté importante, où il y a des trafics qui explosent,
00:31:24 où il y a la corruption, tout est concentré dans certains quartiers.
00:31:29 -On a fait en sorte que les habitats sociaux soient concentrés.
00:31:32 C'est pour ça que la politique s'est mise en place.
00:31:36 -On va écouter une habitante qui interpelle le président
00:31:39 de la République sur le rôle de la police.
00:31:42 -C'est pas de la protection, ça, M. le président.
00:31:45 Envoyer des bombes à 4h30 quand les enfants sortent de l'école primaire
00:31:49 et qu'il y a des enfants dans tout le quartier.
00:31:52 Dans tout le quartier, parce qu'il y a 2 écoles.
00:31:55 Donc à un moment donné, tous les enfants sont au milieu du quartier.
00:31:59 Les CRS interviennent.
00:32:00 Ils veulent faire du lavage, du nettoyage.
00:32:03 -C'était quand ? -C'est souvent.
00:32:05 Ils envoient des bombes lacrymogènes.
00:32:08 Qui est ? Des enfants...
00:32:10 -Vous avez raison. -Des personnes âgées.
00:32:12 -Et lui, il ne sort pas de l'école à 4h30.
00:32:15 -Je ne parle pas de lui, mais des témoins.
00:32:17 -On ne va pas se tirer l'écarte entre nous non plus.
00:32:21 -On a tous la même situation.
00:32:23 C'est inadmissible.
00:32:24 -Juste, on va faire des choses dans l'ordre.
00:32:27 1, les policiers, les gendarmes, ils sont là pour rétablir l'ordre.
00:32:31 Si tout allait bien dans un monde formidable,
00:32:34 il n'y aurait pas de policiers et de gendarmes,
00:32:37 ils seraient tous très heureux et pourraient se reposer.
00:32:40 Ils ne seraient pas blessés par les gens qui les attaquent.
00:32:44 -Les 6 000 habitants sont des pratiquants.
00:32:47 -Non, pas du tout.
00:32:48 -Il y a d'autres façons de faire.
00:32:50 -C'est mon 1er point.
00:32:52 2e point, ce que vous dites, dont je n'ai pas connaissance,
00:32:56 le préfet de police va prendre vos coordonnées tout de suite
00:32:59 pour que ça ne marche pas.
00:33:01 C'est inadmissible.
00:33:03 Vous avez raison.
00:33:04 Mais ça n'enlève pas la réaction.
00:33:07 Vous allez me dire ce que vous voulez faire.
00:33:09 -Quelle est votre réaction ?
00:33:11 Très franchement, être interpellé sur le travail des policiers
00:33:15 alors qu'il y a un gangrène des trafics de drogue,
00:33:19 quelle est la hiérarchie des priorités ?
00:33:22 -Je vais vous dire une chose.
00:33:24 Je ne peux pas finir tout à l'heure.
00:33:26 Ce n'est pas la place d'un président de la République.
00:33:30 Imaginez-vous le général de Gaulle, Georges Pompidou,
00:33:33 Valéry Giscard d'Estaing ou François Mitterrand
00:33:36 qui vont dire stop au trafic de drogue.
00:33:39 Mais depuis une trentaine d'années,
00:33:41 tout se résume dans la politique à de la com, de la com, de la com.
00:33:46 On allait annoncer le Karcher et les Rackaille.
00:33:49 Ce n'est plus que ça.
00:33:51 Et c'est ce qu'il y a de terrible.
00:33:53 Plus les politiques sont impuissants, plus ils font de communication.
00:33:57 La preuve par aujourd'hui.
00:33:59 Un président de la République n'a rien à faire là.
00:34:03 Si ça ne désacralise pas encore un peu plus la fonction...
00:34:06 Selon nos institutions, le président de la République
00:34:10 est au-dessus, c'est un arbitre.
00:34:12 Il ne va pas faire la police dans les cités.
00:34:15 -Cette séquence est très importante.
00:34:18 Il y a quelques heures, c'était dimanche soir,
00:34:21 un commissariat attaqué,
00:34:23 coup de mortier, un policier blessé,
00:34:26 des interpellations.
00:34:28 Les policiers payent souvent un lourd tribut.
00:34:31 Et il y a une habitante,
00:34:33 et c'est son droit d'interpeller le président,
00:34:36 qui se soucie d'abord de l'intervention de la police
00:34:39 que des trafics qui gangrènent.
00:34:42 Je ne dis pas qu'elle ne s'en soucie pas,
00:34:45 mais je trouve que cette séquence interpelle.
00:34:48 -Je trouve la tonalité des questions étonnante.
00:34:51 C'est vrai que la question de la police,
00:34:54 mais pas pour en demander plus,
00:34:56 pour s'interroger sur ce qu'elle fait,
00:34:59 on est venu pour un problème en France,
00:35:02 celui de la drogue.
00:35:03 J'avoue que ces scènes sont un peu surréalistes.
00:35:07 Par ailleurs, je voulais quand même vous répondre.
00:35:10 Vous avez raison, la réponse du gouvernement
00:35:13 devrait être la même partout.
00:35:15 Mais quand il y a un mort à Crépole,
00:35:18 il n'y a pas d'émeute ensuite.
00:35:20 Je veux bien croire que le point de départ
00:35:23 de ces divers événements
00:35:25 soit la mort d'un jeune.
00:35:28 -C'est très bien et c'est triste.
00:35:30 Mais néanmoins, je remarque que dans certains quartiers,
00:35:34 dans certains coins de France,
00:35:36 quand un jeune se fait tuer,
00:35:38 l'entourage ne se croit pas autorisé
00:35:41 de mettre l'environnement à feu.
00:35:43 -Qui vous dit le contraire ?
00:35:45 -Vous aviez l'air de dire que c'est les mêmes populations,
00:35:49 les mêmes réactions.
00:35:51 -Justement, une autorité de République,
00:35:54 elle gouverne avec autorité perpetée par...
00:35:57 -Et que si il y a des émeutes,
00:35:59 elle doit répondre à la hauteur de ces émeutes.
00:36:03 Je suis la première à condamner toutes les émeutes qui ont eu lieu.
00:36:07 Vous ne pouvez pas me faire ce procès.
00:36:10 Les jugements qui ont eu lieu au mois de juin
00:36:13 sont loin d'être satisfaits.
00:36:15 Dès qu'ils ont arrêté la majorité des mineurs,
00:36:19 il fallait des peines qui dissuadent.
00:36:21 Je suis la première à dire qu'aujourd'hui,
00:36:25 il faut suivre la responsabilité des faits commis par leurs enfants.
00:36:29 Il faut suivre le Danemark pour les allocations familiales,
00:36:33 pour toucher aux allocations familiales,
00:36:36 qu'on y ait des enfants délinquants, d'expulser des quartiers.
00:36:40 -Personne ne fait le procès.
00:36:43 Que renvoient ces images aujourd'hui ?
00:36:45 -Il y a quelque chose d'intéressant.
00:36:48 Quand on discute de l'imprégnation d'une population
00:36:52 sur laquelle est réalisé un travail politique,
00:36:55 les gens vous le contestent en disant qu'ils ne maîtrisent pas
00:37:00 la moitié de leur discours.
00:37:02 Mais la personne sur laquelle vous faites un travail
00:37:05 ne maîtrise pas le discours.
00:37:08 C'est les représentations que vous lui mettez en tête.
00:37:11 Là, vous avez une forme de caricature,
00:37:14 d'un mélange de vision entre LFI islamisé,
00:37:18 dans lequel les éléments les plus essentiels,
00:37:21 comme la présence policière,
00:37:23 c'est importer un conflit extérieur comme Gaza,
00:37:27 c'est nier les problèmes de sécurité.
00:37:29 On a cette dame qui dit que les policiers
00:37:32 tavent sur nos enfants, alors qu'il y a eu 50 morts
00:37:36 dans ces quartiers liés au trafic de drogue.
00:37:39 Mais le gros problème, c'est d'avoir de temps en temps
00:37:43 des bombes lacrymogènes, parce qu'il y a des vrais soucis
00:37:47 de violence dans ces quartiers.
00:37:50 C'est ce qui nous montre une population
00:37:52 qui est travaillée politiquement par des thèmes
00:37:56 qui ne sont pas les thèmes.
00:37:58 - La mère de Sokhaina...
00:38:00 - Pardonnez-moi, mais si elle interpellait le président...
00:38:04 - La mère de Sokhaina a tous les droits.
00:38:07 Sa fille était en train de travailler dans sa chambre,
00:38:11 il y a eu une balle perdue, l'enfant a pris une balle dans la tête.
00:38:15 Comment voulez-vous que la mère puisse réagir par rapport à ça ?
00:38:19 - On entend peu.
00:38:21 Et tous ces gens qui posent des questions,
00:38:24 qui ont l'air d'avoir le cerveau à moitié bouffé
00:38:28 par des idéologies pas toujours constructives,
00:38:31 et qui, en revanche, se portent en avant,
00:38:34 vont vers le président, parce que quand on a des objectifs,
00:38:38 on va vers les gens.
00:38:40 Je ne suis pas sûre qu'ils sont en train de la rencontrer.
00:38:44 - Il est un peu plus de 12h30 que nous sommes en direct
00:38:48 sur la scène de la surprise d'Emmanuel Macron à Marseille
00:38:52 pour cette grande opération, comme elle est appelée
00:38:56 pour reprendre les mots de l'exécutif,
00:38:59 cette opération PlaceNet, qui va se dérouler
00:39:03 sur plusieurs semaines à Marseille,
00:39:06 et qui servira de modèle à d'autres villes.
00:39:10 Les images parlent d'elles-mêmes.
00:39:12 Ce qui me frappe, Elodie Huchard, et peut-être nous tous ici,
00:39:17 c'est que la dernière fois que nous avons suivi Emmanuel Macron,
00:39:21 c'était au salon de l'agriculteur, avec une colère importante
00:39:26 de nos agriculteurs, avec un président qui ne pouvait pas
00:39:30 se déplacer dans les travers du salon.
00:39:33 Est-ce que c'est la réalité de ce qu'on voit véritablement
00:39:37 et de l'ambiance qui habite cette ville ?
00:39:41 - Chaque fois qu'Emmanuel Macron est allé à Marseille,
00:39:45 on n'a jamais eu des scènes avec des habitants
00:39:49 qui s'en prennent de manière virulente au chef de l'Etat.
00:39:53 Il faut aussi reconnaître que Emmanuel Macron,
00:39:57 quand il va au contact du public, ça se passe plutôt pas trop mal.
00:40:01 Célia Barotte le disait tout à l'heure,
00:40:04 un certain nombre de journalistes sont tenus à l'écart.
00:40:08 C'est le cas pour chaque déplacement du président.
00:40:13 Il y a des gens qui se prêtaient au jeu,
00:40:16 qui répondent toujours aux gens qui l'agressent verbalement.
00:40:20 Ces images font du bien, puisqu'on a de cesse de dire
00:40:24 qu'il y a une atmosphère de fin de règne.
00:40:28 - Il y a des autographes dans cette ville où on vient
00:40:32 annoncer une opération place nette contre le trafic de drogue.
00:40:37 - On est sur un déplacement de campagne.
00:40:41 On voit plus les agents mobilisés que réglés.
00:40:45 - Comment peuvent-ils dire que Jordan Bardalla
00:40:49 ou peu importe tout autre est le candidat des selfies ?
00:40:53 C'est bien, je suppose que tout le monde en fasse.
00:40:58 - C'est de la com !
00:41:02 - Derrière, il y a des messages qui sont envoyés.
00:41:06 Philippe, une narcoville, les magistrats le disent !
00:41:10 - La guerre est perdue !
00:41:14 - Comment les policiers réagissent ?
00:41:19 - Quand vous voyez ça, vous comprenez qu'il ne va pas agir
00:41:23 sur ce qu'on dit.
00:41:27 - On va rester 3 ans avec des mises en scène et de la communication.
00:41:31 - La situation est extrêmement grave.
00:41:35 Elle est en train de gangréner d'autres villes.
00:41:40 - Vous avez vu ce qui s'est passé à Rennes, à Dijon.
00:41:44 Vous avez parlé des balles perdues.
00:41:48 Un habitant des quartiers a été tué dans son lit.
00:41:52 La situation est catastrophique.
00:41:56 On paye ce qu'on n'a pas fait depuis plus de 40 ans.
00:42:01 Il est temps de réagir.
00:42:05 - Je ne vais pas aborder trop la question du décrocheur scolaire.
00:42:10 On a 100 000 décrocheurs scolaires chaque année.
00:42:14 On a de la schizophrénie dans les quartiers.
00:42:18 On leur fait fumer à 10, 11, 12 ans pour qu'ils soient dépendants.
00:42:23 - C'est important de décrire cette situation.
00:42:27 Le président de la République propose des solutions
00:42:31 pour éviter les griffes et le pieuvre des trafics.
00:42:35 - On éradique la drogue et le narcotrafic.
00:42:39 Il y a des consommateurs.
00:42:44 Il y a des gens qui nourrissent des réseaux de trafic.
00:42:48 Tous les jeunes qui se font attirer dans ces réseaux
00:42:52 se font avant tout exploiter.
00:42:56 Ils sont les victimes de gens qui se font vraiment de l'argent.
00:43:01 Ils sont des gens qui sont en train de se faire abattre.
00:43:05 Ils sont des gens qui sont en train de se faire abattre.
00:43:09 Ils sont des gens qui sont en train de se faire abattre.
00:43:13 Ils sont des gens qui sont en train de se faire abattre.
00:43:17 Ils sont des gens qui sont en train de se faire abattre.
00:43:21 Ils sont des gens qui sont en train de se faire abattre.
00:43:26 Ils sont des gens qui sont en train de se faire abattre.
00:43:30 Ils sont des gens qui sont en train de se faire abattre.
00:43:34 Ils sont des gens qui sont en train de se faire abattre.
00:43:38 Ils sont des gens qui sont en train de se faire abattre.
00:43:42 Ils sont des gens qui sont en train de se faire abattre.
00:43:47 - Il est normal que le président soit interpellé sur l'emploi
00:43:51 et sur les trafiquants.
00:43:55 Il y a quelque chose que je voudrais y revenir.
00:43:59 - Il y a des règlements de compte qui ont fumé.
00:44:03 Les chiffres sont froids dans le dos.
00:44:08 Les interpellations ne sont pas beaucoup sur ce sujet.
00:44:12 Je trouve que c'est particulièrement édifiant.
00:44:16 On a choisi le public.
00:44:20 - Peut-être que ce public n'y croit pas.
00:44:24 - Il y a une forme de sécession.
00:44:29 On n'a plus les mêmes préoccupations.
00:44:33 On ne peut pas dire qu'il y a une économie qui nourrit
00:44:37 un certain nombre de familles.
00:44:41 Je n'y crois pas aux parents qui ne voient pas
00:44:45 que leur enfant gagne de l'argent avec la drogue.
00:44:50 Il faut pas nous prendre pour des lapins de 6 semaines.
00:44:54 Il y a des familles qui vivent de ces trafics.
00:44:58 - Si ça désorganise l'économie locale,
00:45:02 il y a des gens qui s'en accommodent très bien.
00:45:06 - Il y a des familles, il y a un écosystème qui s'est créé.
00:45:11 - Est-ce qu'il en parle de retirer les allocations familiales ?
00:45:15 - Pas du tout. C'est sur ces familles-là qu'il faut tomber.
00:45:19 La majorité veut vivre dans la sécurité et la tranquillité.
00:45:23 - J'entends rien de l'ordre.
00:45:28 - Je cite souvent le Danemark parce que c'est un pays sociodémocrate.
00:45:32 Mais depuis plus de 40 ans, cette gauche a fait beaucoup de mal
00:45:36 aux habitants des quartiers. Elle les a misérabilisés.
00:45:40 - On va écouter cet échange sur la guerre en Ukraine.
00:45:44 - Il faut que les Européens aient conscience
00:45:48 que ce qui se passe en Ukraine nous touche.
00:45:53 Et s'ils devaient gagner massivement en Ukraine,
00:45:57 ce qu'ils souhaitent, c'est qu'ils arrêtent et qu'ils repartent chez eux.
00:46:01 - M. Poutine veut vivre en paix ? - Bien sûr.
00:46:05 - Mais là, c'est pour son...
00:46:09 - Si on décide tous de capituler, il le sera.
00:46:14 Après, je suis pour qu'il y ait le respect de la souveraineté
00:46:18 des peuples partout, dans tous les pays du monde.
00:46:22 - Quand vous étiez allé en Israël, ils ne vous ont pas bien connu.
00:46:26 - 1, j'ai condamné l'attaque terroriste du Hamas.
00:46:30 Rien ne justifie une attaque terroriste qui a frappé Israël.
00:46:35 2, Israël a le droit de se défendre, elle doit respecter le droit humanitaire.
00:46:39 Mais aujourd'hui, il y a plein d'innocents qui sont tués.
00:46:43 C'est pour ça qu'on appelle nos cessez-le-feu.
00:46:47 On a aidé beaucoup de jeunes et de moins jeunes.
00:46:51 Et 3, la position de la France, c'est de défendre nos solutions politiques.
00:46:56 - Vous avez raison, le droit international en Ukraine, comme vous le dites.
00:47:00 - Vous êtes des vôtres, vous, hein !
00:47:04 - Vous êtes des vôtres, vous, hein !
00:47:08 - Elle n'a pas de maison, elle est dehors.
00:47:12 - Je suis là, mais...
00:47:17 - Elle est à la cagnotte.
00:47:21 - Emmanuel Macron qui réagit à la guerre en Israël,
00:47:25 qui réagit à la guerre en Ukraine.
00:47:29 On va vérifier ce qui a été dit sur Vladimir Poutine.
00:47:33 On n'a pas entendu la même phrase.
00:47:38 On va être sûr qu'il ait dit une phrase en particulier.
00:47:42 Il est interpellé, il répond.
00:47:46 On peut comprendre que la préoccupation d'une guerre qui pourrait s'élargir,
00:47:50 elle concerne tout le monde.
00:47:55 - C'est une grande conférence de presse XXL, et pas une opération de classe nette.
00:47:59 - Je me faisais une réaction, là. Vous voyez, il y a tous les gens qui sont contents.
00:48:03 C'est un peu le pays de Candie, alors que Marseille, pour moi, c'est plutôt Bac Nord,
00:48:07 quand on parle de trafic de drogue.
00:48:11 Et je pense qu'on est à un niveau tellement surréaliste,
00:48:15 entre le pays de Candie, ou des bisounours, comme vous préférez, et Bac Nord.
00:48:20 C'est le village Potemkin pour la visite d'Emmanuel Macron.
00:48:24 C'est totalement surréaliste.
00:48:28 - Je pense que c'est le président, comme vous l'avez souvent décrit, Candida,
00:48:32 qui, une fois qu'il plonge dans ses bains de foules plus ou moins spontanés,
00:48:36 retrouve ce qu'il aime depuis toujours, Elodie.
00:48:41 On voit bien, là.
00:48:45 - Avec la visite d'Emmanuel Macron, en lui et place de son ministre de l'Intérieur,
00:48:49 ça change totalement le déplacement. Si vous aviez la même déambulation avec Gérald Darmanin,
00:48:53 vous n'auriez pas de questions sur l'Ukraine ou sur l'emploi.
00:48:57 Parce que c'est le ministre de l'Intérieur et tout ça ne dépend pas de lui.
00:49:02 Forcément, si le président de la République décide d'aller sur place,
00:49:06 ce déplacement prend beaucoup plus de hauteur.
00:49:10 On nous le dit comme ça, il vient pour place nette XXL.
00:49:14 Mais forcément, les gens ont face à lui un président de la République
00:49:18 qui peut répondre à tout et peut-être se dire qu'il peut avoir des solutions
00:49:23 mais qui ne sont pas les mêmes.
00:49:27 On oublie l'objet premier du déplacement.
00:49:31 - Il y a peut-être un problème chez ce président de capacité
00:49:35 à regarder autour de lui plutôt que son ombrile.
00:49:39 La réalité, c'est comment être convaincant quand vous allez parler de guerre en Ukraine
00:49:44 et que vous avez posé sur la table la possibilité d'envoyer des troupes
00:49:48 quand vous n'êtes même pas foutu d'assurer la sécurité dans 4 quartiers à Marseille.
00:49:52 C'est-à-dire qu'au-delà de l'effet communication,
00:49:56 il y a un effet non voulu mais qui est provoqué immédiatement
00:50:00 par la confrontation des images qui fait qu'on est en train de se dire
00:50:05 "tu voudrais t'imposer en tant que chef de guerre,
00:50:09 "t'essaies de nous vendre le nouveau Churchill,
00:50:13 "t'es même pas fichu d'être un ministre de l'Intérieur à peu près correct".
00:50:17 Donc il y a un vrai souci, c'est-à-dire que ça ne peut,
00:50:22 c'est-à-dire que si on veut la récupérer pour les européennes,
00:50:26 on est en train de créer le mouvement exactement inverse.
00:50:30 Et pourquoi il a besoin de la récupérer pour les européennes, cette population ?
00:50:34 C'est que si aujourd'hui on a un LREM qui redescend à 15 par exemple,
00:50:38 parce que la dynamique des sondages n'est pas bonne du tout,
00:50:42 et pendant ce temps, le nouveau monde a tué l'ancien monde,
00:50:47 et là on voit le retour de l'ancien PS,
00:50:51 le retour de l'ancien monde dans les européennes,
00:50:55 en train de tuer le nouveau monde alors que le président est encore en place.
00:50:59 Il ne peut pas s'offrir cet échec politique-là, il est obligé d'aller se bagarrer.
00:51:03 - La phrase exacte concernant Vladimir Poutine,
00:51:08 prononcée par Emmanuel Macron est la suivante.
00:51:12 "Mon souhait, c'est qu'il arrête et qu'il reparte chez lui".
00:51:16 - Céline Pina a infiniment raison, c'est difficile de parler
00:51:20 et c'est assez mal devenu, parce que de placenet XXL, c'est plutôt une placenet XXS.
00:51:24 En tout cas pour les résultats.
00:51:29 Je trouve ça vraiment dangereux, je peux comprendre qu'il ait envie de faire un bain de foule,
00:51:33 avec des selfies, se sentir aimé, ce qui n'est pas forcément une preuve d'être aimé,
00:51:37 mais en moins quand on est célèbre, en général, on a des demandes de selfies,
00:51:41 mais c'est prodigieusement dangereux.
00:51:45 La diplomatie, c'est quelque chose d'extrêmement délicat,
00:51:50 des nouvelles qui se tissent, donc là, répondre à l'emporte-pièce,
00:51:54 à des questions plus ou moins...
00:51:58 Comment dire ?
00:52:00 Qui n'ont pas été prédéfinies à l'avance, sur lesquelles on n'a pas réfléchi,
00:52:04 je trouve ça vraiment... C'est de la nitroglycérine,
00:52:09 comme conférence de presse, si c'était...
00:52:13 - Elodie Hichard, pouvez-vous nous rappeler le contexte ?
00:52:17 Il y a des questions de justice qui doivent se rendre sur place,
00:52:21 c'était annoncé déjà depuis plusieurs jours.
00:52:25 Le président qui s'y rend, que va-t-il se passer après ces images-là ?
00:52:30 Est-ce qu'il y aura de concret ?
00:52:34 - En théorie, il devrait déjà être parti de Marseille.
00:52:38 On voit que les choses ont beaucoup changé.
00:52:42 Il devait simplement arriver, faire un point de situation
00:52:47 et se rendre sur place.
00:52:51 Il y a eu trois ministres sur place, Gérald Darmanin, Eric Dupond-Moretti
00:52:55 et Sabrina Gressy-Roubach, ministre de la Ville et originaire de Marseille.
00:52:59 Ces trois ministres avaient des séquences sur place nette,
00:53:03 avec les magistrats, et ensuite, il y avait une communication à la presse.
00:53:07 Tout ça a volé en éclat, parce que le président a choisi d'aller sur place.
00:53:12 Il y a beaucoup de monde autour de lui qui veut lui poser des questions.
00:53:16 Eric Dupond-Moretti avait prévu des communications.
00:53:20 Les ministres se retrouvent à suivre le président de la République
00:53:24 et d'être des observateurs au lieu d'exécutants.
00:53:28 - Célia Barrotte, qui a avancé un peu plus dans la cité de la Castellane
00:53:33 pour se rapprocher du président de la République, peut nous dire davantage.
00:53:37 Célia, de notre côté, puisque nous avons la caméra braquée sur le président,
00:53:41 c'est selfie, serrage de main et réponse à différentes questions.
00:53:45 Un panel très large de questions.
00:53:48 Quel retour avez-vous de votre côté de cette visite ?
00:53:52 - Tout d'abord, pour rebondir sur les propos
00:53:56 que Célia tenait en plateau, le président de la République
00:54:00 devait repartir en fin de matinée.
00:54:04 On a vu les équipes des forces de l'ordre commencer à se regrouper,
00:54:08 à quitter la cité de la Castellane.
00:54:11 C'est pour ça qu'on s'est rapprochés, qu'on a pu accéder au coeur de la cité.
00:54:15 - Le président de la République est interpellé par les habitants de la cité.
00:54:19 Certains apprécient ces échanges et d'autres apprécient également...
00:54:23 Par exemple, monsieur, vous...
00:54:26 On est avec un monsieur, vous...
00:54:28 Non ?
00:54:29 Plusieurs riverains tentent d'interpeller le président
00:54:33 sur les situations et les questions de profession,
00:54:36 aussi sur l'emploi, sur la sécurité.
00:54:40 Des riverains regrettent qu'il n'y ait plus de commissariat de proximité
00:54:44 dans la cité et d'autres, non.
00:54:47 - Les hommes, les riverains, ils veulent qu'il y ait un commissariat à côté.
00:54:49 - L'accueil des journalistes ici dans la cité est assez compliqué.
00:54:52 C'est pour ça aussi qu'il y avait une présence policière très importante,
00:54:56 comme aussi des agents du RAID et beaucoup de CRS sur place
00:55:00 pour maintenir la sécurité du président de la République.
00:55:02 Des ministres qui sont rentrés aussi dans les commerces,
00:55:06 les quelques commerces qui restent dans la cité,
00:55:09 mais aussi pour assurer la sécurité des habitants et des journalistes comme nous.
00:55:13 - Tout à fait. Je vous remercie, Célia Barod, de nous traduire ce qui se passe sur place.
00:55:18 Je veux quand même rappeler, Marseille, cité de la Castellane, les Bouches-du-Rhône,
00:55:22 on est face à une pieuvre criminelle qui génère des profits colossaux.
00:55:26 Voilà la situation sur place.
00:55:28 On est face à une guerre, une véritable guerre, avec ces codes,
00:55:32 ces codes culturels, avec une hyper-violence, avec une corruption institutionalisée
00:55:36 qui touche plusieurs ports, celui de Marseille et d'autres ports en France.
00:55:40 Donc la réalité de la situation est vraiment noire, on n'essaye pas de la noircir.
00:55:44 Donc voilà où on est aujourd'hui.
00:55:46 - Voilà où on est aujourd'hui.
00:55:49 Mais ce matin, en me levant, je regarde, je vois Gérald Darmanin,
00:55:52 Éric Dupont-Moretti à Marseille.
00:55:54 Ils ont totalement disparu des écrans radars avec l'arrivée d'Emmanuel Macron.
00:55:57 Je pense qu'il pourrait bientôt écrire un livre
00:55:59 "Comment torpiller une visite gouvernementale pour les nuls".
00:56:02 Et comme j'aime beaucoup Élodie Bouchard et ses analystes toujours fines,
00:56:06 est-ce qu'il n'y aurait pas quelque part, mais je vais être très médisant,
00:56:10 une volonté de torpiller la visite de Gérald Darmanin,
00:56:12 qui est un peu... Ah, vous voyez, je ne suis peut-être pas si médisant que ça !
00:56:16 Qui est un peu le père fouetard du gouvernement en termes de délinquance et d'insécurité,
00:56:20 tandis qu'Éric Dupont-Moretti, c'est Papi Babyfoot qui remet une pièce pour jouer avec...
00:56:25 - Mais Philippe, vous avez raison, et puis j'ajoute quand même.
00:56:27 Moi, je trouve que ces images, et tant mieux si le président est reçu ainsi,
00:56:30 attention, ce n'est pas du tout un jugement de valeur,
00:56:32 mais c'est quand même hallucinant.
00:56:34 C'est-à-dire qu'on voit des habitants qui se précipitent pour faire un selfie,
00:56:38 et on dirait que tous les Mohammed X de la société, et en particulier de ses villes, ont disparu.
00:56:43 - C'est le pays de Candie.
00:56:45 - Philippe, toi qui adores l'histoire de France, qu'est-ce que faisaient régulièrement les rois ?
00:56:52 On oublie, mais une partie de leur travail, c'était de partir sur les routes,
00:56:57 avec leur canasson et tout leur barda, et d'aller à la rencontre de leur population,
00:57:01 tout simplement parce qu'il y avait parfois besoin de relégitimation.
00:57:07 - Comment vous expliquez que le président est interpellé sur tout, sauf sur les trafics de drogue ?
00:57:12 - Parce que les trafics de drogue font tenir.
00:57:14 A partir du moment où vous êtes dans un système dans lequel votre économie
00:57:19 et une partie de votre vie est possible grâce aux trafics de drogue,
00:57:23 vous n'allez pas mordre la main qui vous nourrit.
00:57:25 Et dans un certain nombre, on sait que dans les quartiers nord de Marseille,
00:57:29 l'économie de la drogue, c'est une vraie économie qui fait tenir des familles entières,
00:57:34 et qui donne du pouvoir à d'autres familles.
00:57:36 Donc la réalité de ce que vivent ces familles, qu'elles soient dans le trafic
00:57:40 ou qu'elles en soient victimes, attention, est complètement liée à l'existence de ce microcosme.
00:57:47 C'est leur environnement naturel, quand vous baignez là-dedans, à un moment donné...
00:57:51 - En partie, parce que je ne veux pas qu'on essentialise, évidemment...
00:57:54 - Non, mais ce que je suis en train de dire, c'est qu'elles le subissent ou qu'elles en vivent.
00:57:58 C'est votre environnement, au bout d'un moment, vous ne le regardez plus.
00:58:01 Et comme vous pensez que de toute façon, il ne va rien changer,
00:58:03 que lui, il reste une journée, ce soir, il sera parti, mais pas les trafiquants en bas de votre immeuble,
00:58:08 vous n'allez pas lui poser des questions qui risquent de vous faire repérer
00:58:11 et d'avoir après des ennuis dans le quartier, au moment où plus personne ne viendra vous défendre ?
00:58:15 - C'est important d'emmener à la Castellane. - Les gens, ils sont en mode survie dans ces quartiers-là.
00:58:18 - Pour ceux qui connaissent, la Castellane, il y a... Je ne sais pas, il y a 30 ans,
00:58:23 c'était vraiment... C'est un changement incroyable, d'une génération à peine.
00:58:29 Quand on dit "gangréné", le mot est faible.
00:58:31 Et là, c'est vraiment des policiers et des magistrats.
00:58:33 Et tous ceux qui ont été écrits sur ce sujet, les journalistes, les grands reporteurs,
00:58:36 disent qu'ils n'ont jamais vu une telle imprégnation des trafics dans les mentalités, les esprits.
00:58:42 C'est pour ça que je parle de corruption. Attention, je ne parle pas de petite corruption.
00:58:45 - Oui, mais maintenant, ça devient une masse. - C'est pour ça.
00:58:48 Quand vous parlez des "élites", il peut y avoir une corruption de fonctionnaires aussi,
00:58:52 qui pose un énorme problème. - De policiers aussi, d'agents pénitentiaires.
00:58:55 Mais moi, ce que j'aurais pensé naïvement, et sincèrement,
00:59:00 c'est quand le Premier ministre avait annoncé qu'il allait à Marseille,
00:59:04 que ça aurait été un déplacement avec gravité.
00:59:08 Et que, justement, ils auraient dit tout ce qu'ils allaient faire, effectivement, dans cette ville.
00:59:17 Et notamment sur cette CRS 8, qui ne viendrait pas faire un tour et qui partirait,
00:59:25 qui serait peut-être localisée pendant un temps sur Marseille.
00:59:30 La deuxième chose, moi, j'aurais pensé que, enfin, on ait, sans tabou,
00:59:35 la volonté de mettre en place un couvre-feu, justement, par rapport à tous ces mineurs.
00:59:42 Et puis, j'aurais pensé aussi qu'enfin, on allait sortir de cette hypocrisie,
00:59:46 en décidant de donner des informations et de la sensibilisation aux drogues,
00:59:51 notamment dans les collèges et les lycées.
00:59:53 Et j'irais même plus, jusqu'à dépister aujourd'hui.
00:59:56 Parce que si on veut s'attaquer vraiment à cette consommation de la drogue,
01:00:00 on sait que nos jeunes, aujourd'hui, je crois que c'est 39% des moins de 17 ans qui fument du cannabis.
01:00:06 – Nous sommes, il est presque 13h, je salue sur ce plateau l'arrivée de Sophie Audugé.
01:00:11 Bonjour à vous Sophie, et merci de nous rejoindre.
01:00:13 Vous êtes déléguée générale de SOS Éducation, beaucoup de sujets à vous soumettre,
01:00:17 mais là, l'actualité qui prime, c'est cette visite, beaucoup d'interrogations de notre part.
01:00:22 – Et puis, quelque chose, mais peut-être, moi je trouve que ça tombe sous le sens,
01:00:25 est-ce que quand on lance une opération d'envergure contre les trafiquants de drogue,
01:00:28 on le lance avec tambour et trompette ?
01:00:32 Je sais pas, alors, j'imagine que les renseignements avec les policiers
01:00:35 travaillent évidemment depuis très longtemps, mais quand même, c'est une vraie interrogation.
01:00:39 – Moi je ne sais pas, je me demande ce que pensent les forces de l'ordre marseillaise
01:00:43 de ce déplacement, qui a dû les mobiliser, parce que, pardon, mais pour faire ce genre de…
01:00:48 – Il y a les raids, etc.
01:00:49 – Pour faire ce genre de petites sorties, c'est la mobilisation,
01:00:52 et comme ils n'ont pas le don d'ubiquité, ça veut dire qu'ils ne sont pas ailleurs
01:00:56 pour lutter contre la délinquance ailleurs, pour in fine, obtenir ce qui pourrait être
01:01:02 un déplacement de stars du showbiz, alors c'est bien sympathique,
01:01:06 il y a des gens qui vont être très contents avec leurs photos,
01:01:08 mais à part quelques déclarations un peu compliquées, diplomatiques,
01:01:13 qui peuvent avoir potentiellement quelques conséquences,
01:01:16 je ne vois pas bien, pour le moment, ce qui va en ressortir en matière de sécurité.
01:01:21 – Le président de la République a déclaré "on aura le dessus"
01:01:24 en parlant des trafiquants de drogue, quand il y a quelques jours,
01:01:27 quelques semaines à peine, des magistrats ont dit que la guerre,
01:01:29 des magistrats, c'est-à-dire président du tribunal de Marseille, vice-président, etc.,
01:01:32 ont dit que la guerre était perdue.
01:01:35 Je vais revenir à, Sophie Audugé, peut-être une réaction aussi
01:01:40 à ce qu'on commente depuis une heure, à cette visite surprise,
01:01:42 il y a question de beaucoup de choses, un trafic mais aussi d'éducation,
01:01:45 et de responsabilité des parents, ce qui est aussi votre domaine.
01:01:49 – Oui, je vous ai écouté avec attention,
01:01:51 c'est vrai que moi j'ai été particulièrement surprise
01:01:53 de l'intervention de cette maman qui se plaint de gaz lacrymogène à 16h30.
01:01:58 Je pense que le président de la République aurait été bien inspiré à ce moment-là
01:02:01 de lui dire que quand une enfant, et vous l'avez rappelé,
01:02:03 Madame Pina, est tuée en faisant ses devoirs de classe,
01:02:09 je dirais que si c'est dès 16h30 qu'il faut reprendre position du territoire,
01:02:15 je crois qu'il n'y a plus de limite si vous voulez.
01:02:17 Donc là c'est une action de communication,
01:02:22 enfin c'est de la campagne électorale.
01:02:24 – Ah, campagne déguisée donc, pas déguisée.
01:02:27 – Je me dirais en fin de doute, même au moment où effectivement
01:02:30 quelqu'un d'autre l'interpelle et qui lui dit
01:02:32 "Vous allez prendre votre numéro de téléphone,
01:02:33 on va prévenir le préfet, puis en gros il me dira après",
01:02:35 je vais dire non, le préfet il rencontre M. Darmanin, j'espère,
01:02:41 et puis clairement c'est la guerre, il est dans un territoire de guerre civile,
01:02:48 et il répond à des guerres ailleurs, je trouve ça quand même très embêtant
01:02:54 et je trouve effectivement que les symboles sont importants,
01:02:57 une enfant qui est tuée en train d'étudier et de faire ses devoirs,
01:03:02 je veux dire c'est même incroyable, incroyable qu'on n'ait pas appris exactement en France.
01:03:09 – Et tuée par les gamins à qui on a expliqué qu'on a détourné de l'école
01:03:13 des 8 ou 14 ans pour faire la chauffe et qui deviennent en fait
01:03:17 ces acteurs ultra-violents du trafic de drogue,
01:03:20 parce que ce que disent aussi les policiers,
01:03:23 c'est que l'extrême violence est aussi liée à une extrême jeunesse,
01:03:27 c'est-à-dire que ces gamins, ces 50 morts,
01:03:33 il faut regarder aussi leur moyenne d'âge, ils sont extrêmement jeunes,
01:03:39 et vous avez le sentiment finalement que derrière tout ça,
01:03:45 il ne se passera rien de plus que ce qui existe déjà.
01:03:48 Il n'y a pas de prison pour enfermer les gens,
01:03:52 les forces de police sont épuisées et exsangues,
01:03:56 on a été tellement incohérents dans la réponse pénale,
01:04:00 dans la réponse judiciaire, qu'aujourd'hui tout le monde pense
01:04:03 que ça vaut le coup de ramasser un maximum de blé,
01:04:06 parce que dans le fond les risques d'être interpellés sont extrêmement bas.
01:04:11 Bref, quand vous construisez ce type de société,
01:04:13 le jour où vous décidez stop,
01:04:15 ce n'est pas simplement le trafic de drogue que vous avez en ligne de mire,
01:04:20 vous reconstruisez votre société, vous remettez en place des logiques de sanctions,
01:04:24 mais aussi, j'allais dire, des logiques d'ascension sociale.
01:04:27 On a un président qui ne fait ni l'un ni l'autre.
01:04:31 Je vais ajouter un point, parce que quand même on passe,
01:04:34 si je puis dire, d'une séquence médiatique et politique à l'autre,
01:04:38 mais il y a encore quelques heures nous étions sur un risque,
01:04:41 une crainte d'embrasement,
01:04:43 après l'attaque quand même extrêmement violente d'un commissariat.
01:04:47 Et vous avez un préfet de police, Laurent Nunez, qui est venu dire
01:04:50 "non, pas de crainte d'embrasement, l'ordre républicain doit prime", dit-il.
01:04:56 Je pense que cette visite est liée à ça,
01:04:59 je pense qu'il y a eu une crainte aujourd'hui,
01:05:00 qu'Emmanuel Macron s'est dit "c'est le moment avec ce qui s'est passé,
01:05:04 je vous rappelle que le contexte c'est il y a quelques jours à Aubert-Villiers,
01:05:07 la mort d'un jeune à scooter lors d'un refus d'ententer,
01:05:10 en fait il y a eu une collision avec une voiture de police.
01:05:14 Est-ce que la crainte d'embrasement n'a pas entraîné la décision d'Emmanuel Macron ?
01:05:20 Regardons les choses sur ces jours-ci.
01:05:22 - C'est la bonne question, la vraie place du président de la République,
01:05:24 quitte à faire une sortie, ça aurait pas été au commissariat.
01:05:27 - J'essaie de comprendre, il y a encore quelques heures,
01:05:29 la question que l'on posait c'était celle-là.
01:05:31 Qui sait mieux que le gouvernement et du reste des anciens ministres de l'Intérieur,
01:05:36 l'on dit, qui sait mieux que nous dansons sur un volcan actuellement,
01:05:40 et que la situation est extrêmement fragile, c'est une ligne de crête,
01:05:45 et ils redoutent évidemment que ce qui s'est passé pendant le mois de juin se reproduise,
01:05:50 et qui est même, moi c'est ce que m'ont dit des forces de l'ordre,
01:05:52 une hybridation, et là ce serait vraiment un feu d'artifice,
01:05:55 entre les trafiquants de drogue et les émeutiers à la petite semaine,
01:06:01 ce qui n'est pas encore arrivé, parce qu'ils me disaient,
01:06:03 sinon ils auraient été armés de kalachnikovs,
01:06:05 les trafiquants leur auraient donné des armes lourdes.
01:06:08 Et c'est vrai qu'il y a des endroits dans notre pays,
01:06:13 et c'est ce voilé la face de ne pas le dire,
01:06:15 où il y a la somme de toutes les problématiques qui nous menacent,
01:06:21 l'islamisme, le trafic de drogue, la délinquance.
01:06:25 Donc évidemment, on comprend mieux pourquoi le gouvernement essaie de se déplacer,
01:06:31 de cacher la misère par des critiques.
01:06:33 – Vous avez emprunté le mot "feu d'artifice" pour le dénoncer,
01:06:35 je rappelle que Philippe Poutou, ancien candidat à la présidentielle,
01:06:39 a parlé lui de "feu d'artifice" pour l'encourager,
01:06:41 quand le commissariat à la Courneuve a été attaqué,
01:06:45 et c'est vrai, moi je pose la question naïvement,
01:06:48 je ne sais pas, Elodie, je me dis dans une séquence comme celle-là,
01:06:51 est-ce que le président n'a pas intérêt à aller dans certains quartiers,
01:06:54 dits prioritaires pour le dire avec un euphémisme,
01:06:57 et dire "regardez, je suis là, tout se passe bien" ?
01:07:00 Parce que les réactions à l'extrême gauche,
01:07:02 ça a été de dire "la police tue" après Aubert Veillé.
01:07:04 – Oui, le problème c'est que, comme on le disait un peu tout à l'heure,
01:07:07 finalement le président de la République, par sa présence, il communique,
01:07:09 mais en revanche, dans les mots, il n'y a pas franchement ce genre de message
01:07:12 quand même assez important, parce que là, concrètement,
01:07:16 on nous dit "voilà ce qu'il a pu dire aux forces de l'ordre", etc.
01:07:18 mais lui-même ne donne pas finalement de compte sur ce qui s'est passé,
01:07:21 lui-même ne rassure pas, quand même à cette mère par exemple,
01:07:24 il n'a pas forcément de propos pour dire "la police elle est là, c'est normal" etc.
01:07:28 On voit qu'en fait, il écoute beaucoup, mais dans les mots,
01:07:30 on sent qu'il a soit envie de faire attention à ce qu'il dit,
01:07:34 de ne pas peut-être braquer, et de finalement d'écouter, de prendre les informations,
01:07:38 mais on peut imaginer des propos un peu plus forts, un peu plus justement,
01:07:42 de briser aussi un certain nombre de tabous, après tout,
01:07:44 toutes ceux et celles qui se retrouvent face à lui,
01:07:46 ont pour une fois l'occasion, dans le président de la République,
01:07:47 c'est l'occasion d'en parler.
01:07:48 – Regardons et écoutons cette séquence et on réagit juste après.
01:07:51 – … en 15 ans, quand je découvre le sentier de transport,
01:07:54 que j'appelle justement pour voir un petit peu les forces de l'ordre,
01:07:58 si on a moyen de pouvoir les récupérer assez cher,
01:08:00 ils viennent pour travailler, ils viennent pour faire chaud,
01:08:02 donc ça c'est pas normal qu'au filtrage de l'accueil à embarquement,
01:08:04 déjà ils arrivent à passer, alors qu'il y a une accueil à embarquement,
01:08:07 j'allais parler à la direction des SMCF, je ne sais pas comment ils font,
01:08:10 mais ils sont tout le temps dans les trains, ils arrivent à Marseille,
01:08:12 ils pensent que l'argent est passé, le problème c'est que leur sécurité,
01:08:15 leur sécurité elle n'est pas engagée, au contraire,
01:08:18 ils créent un peu plus de l'insécurité, et pour eux, et pour leur famille,
01:08:21 parce qu'une fois qu'ils rentrent dans un certain grand âge, c'est terminé.
01:08:23 Ils peuvent mettre tous les moyens que vous voulez, c'est des spirales négatives.
01:08:25 – C'est aussi pour ça qu'on se sert de la drogue et qu'on sert.
01:08:28 Après, votre capacité, et à la fois tout ce que vous faites
01:08:31 d'un point de vue associatif et de votre engagement qui est remarquable,
01:08:34 sur lequel on va continuer, mais il faut qu'on vous aide à régler votre cas personnel.
01:08:37 – Vous savez, quand, je sais bien que vous avez une tonne de choses à faire,
01:08:42 et que vous êtes en obligation de déléguer certaines choses,
01:08:45 nous avons des milliards d'élus à Marseille qui ne nous répondent pas au téléphone,
01:08:48 qui ne nous répondent pas sur les réseaux sociaux,
01:08:50 et que quand je me présente à une mairie, qu'elle prend quoi que ce soit,
01:08:53 que cette personne, que ce soit le maire, une autre personne,
01:08:56 un autre élu de notre République de Marseille, sorte par l'issue de secours,
01:09:01 est-ce que vous trouvez ça que c'est normal ?
01:09:02 – Pour le moment, non.
01:09:04 – Est-ce que vous vous rendez compte que j'ai réussi à vous rencontrer trois fois,
01:09:08 et que le maire de Marseille, il est sorti par la porte de derrière ?
01:09:10 J'aimerais juste vous poser cette question, s'il vous plaît.
01:09:12 – Il est pas en l'air de Marseille, il est pas en l'air de voir.
01:09:14 – Est-ce que c'est normal que moi, je puisse rencontrer le président de la République
01:09:20 trois fois, et que le maire de la simple ville comme Marseille,
01:09:24 puisse s'échapper en douce par l'issue de secours ?
01:09:27 – Monsieur, je vais faire des bouteilles !
01:09:29 – Je trouve que c'est une aberration sans mort.
01:09:31 – Mais après, c'est pas les supermaîtres,
01:09:33 on vous accompagne avec des gens qui ont les compétences pour le faire ?
01:09:36 – Bien sûr, mais je veux dire, quand on demande un rendez-vous,
01:09:38 pour quelle que ce soit la raison,
01:09:40 il avait vanté que la mairie de Marseille était la maison de tout Marseille,
01:09:45 de tout France et encore.
01:09:47 Pour moi, c'est pas la maison, vu que j'ai été refusé à l'entrée.
01:09:52 J'arrive à rencontrer la personne la plus sécurisée au monde,
01:09:54 mais un maire, je n'arrive pas à le voir.
01:09:56 – Ce qui m'importe, c'est que ça évolue votre cas personnel.
01:09:58 – Bien sûr, ça fait des années que mon cas n'a pas évolué.
01:10:00 – Ce n'est pas des élus, si vous êtes prêts à ce qu'on vous mette quelqu'un qui conseille.
01:10:03 – Bien sûr, mais non pas que pour moi,
01:10:05 je ne suis pas là aussi pour parler que à mon nom.
01:10:09 Je suis là pour parler aussi au nom de toutes les personnes.
01:10:11 – Ma recommandation, c'est que vous avez cette générosité,
01:10:14 cet engagement, et je vous en félicite.
01:10:17 Mais le risque, c'est qu'on se retrouve dans deux ans,
01:10:20 si vous continuez à vous occuper de tout le monde,
01:10:22 et que vous ne réglez pas votre cas personnel,
01:10:23 vous me direz "on n'a pas avancé".
01:10:24 – Je suis entièrement d'accord avec vous.
01:10:26 – Donc il faut d'abord qu'on se concentre, et vous avec nous, sur vous,
01:10:28 pour trouver un job qui vous corresponde
01:10:30 et qui vous permette d'acquérir de nouvelles compétences et de vivre.
01:10:34 Et bâtir un projet qui soit salariat dans l'entrepreneuriat ou autre,
01:10:38 et qui vous permettra à côté de faire votre mission bénévole
01:10:41 que vous faites admirablement.
01:10:42 – Bien sûr, après moi j'ai pour objectif
01:10:43 de rentrer concrètement dans la politique.
01:10:45 C'est quelque chose qui m'anime, c'est quelque chose qui me plaît.
01:10:47 – Mais après, le vrai truc, la politique,
01:10:48 la recommandation c'est plutôt d'avoir un métier
01:10:50 pour pouvoir le faire de manière indépendante.
01:10:52 – Bien sûr, mais malheureusement je n'avais pas de métier,
01:10:54 donc j'ai quand même continué, la politique, juste 3 secondes,
01:10:56 j'ai quand même continué cette forme de politique,
01:10:58 et comme Daniel Balavoine ou comme Connuch,
01:11:01 je vais être l'acteur de mon destin et non pas le délégué à quelqu'un d'autre.
01:11:04 – C'est vrai, prenez l'exemple de deux artistes qui gagnaient leur vie à côté.
01:11:06 – Mais je suis entièrement d'accord avec vous.
01:11:08 – Ce que je vous laisse à dire…
01:11:09 – Je vais être l'acteur de mon destin et non pas le délégué à quelqu'un d'autre.
01:11:12 – Les derniers monsieurs de route, est-ce que vous avez des repos
01:11:14 aussi des sociétés qui comptent ça dans les quartiers nord ?
01:11:16 – Bien sûr, mais…
01:11:17 – Qui payent énormément d'impôts, entre 7 et 8 millions d'euros.
01:11:19 – Vous en avez ?
01:11:20 – Ah oui, oui, j'ai fait, j'ai vu.
01:11:21 – Ça s'est passé.
01:11:22 – J'en ai eu un.
01:11:23 – Moi, c'est ce que j'ai fait la dernière fois aussi.
01:11:25 – Avec le drapeau républicain, mais c'est pas vous.
01:11:26 – C'est pour ça qu'à chaque fois, la dernière fois,
01:11:27 on me demande si je peux faire un travail, je peux faire un travail.
01:11:39 – Vous avez dit que vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:11:40 – Oui, j'ai fait un travail.
01:11:42 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:11:43 – Oui, j'ai fait un travail.
01:11:44 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:11:45 – Oui, j'ai fait un travail.
01:11:46 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:11:48 – Oui, j'ai fait un travail.
01:11:49 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:11:50 – Oui, j'ai fait un travail.
01:11:51 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:11:52 – Oui, j'ai fait un travail.
01:11:54 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:11:55 – Oui, j'ai fait un travail.
01:11:56 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:11:57 – Oui, j'ai fait un travail.
01:11:58 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:12:00 – Oui, j'ai fait un travail.
01:12:01 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:12:02 – Oui, j'ai fait un travail.
01:12:03 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:12:04 – Oui, j'ai fait un travail.
01:12:06 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:12:07 – Oui, j'ai fait un travail.
01:12:08 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:12:09 – Oui, j'ai fait un travail.
01:12:10 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:12:12 – Oui, j'ai fait un travail.
01:12:13 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:12:14 – Oui, j'ai fait un travail.
01:12:15 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:12:26 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:12:28 – Oui, j'ai fait un travail.
01:12:29 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:12:30 – Oui, j'ai fait un travail.
01:12:31 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:12:32 – Oui, j'ai fait un travail.
01:12:34 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:12:35 – Oui, j'ai fait un travail.
01:12:36 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:12:37 – Oui, j'ai fait un travail.
01:12:38 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:12:40 – Oui, j'ai fait un travail.
01:12:41 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:12:42 – Oui, j'ai fait un travail.
01:12:43 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:12:45 – Oui, j'ai fait un travail.
01:12:46 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:12:47 – Oui, j'ai fait un travail.
01:12:48 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:12:49 – Oui, j'ai fait un travail.
01:12:50 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:12:52 – Oui, j'ai fait un travail.
01:12:53 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:12:54 – Oui, j'ai fait un travail.
01:12:55 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:12:56 – Oui, j'ai fait un travail.
01:12:58 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:12:59 – Oui, j'ai fait un travail.
01:13:00 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:01 – Oui, j'ai fait un travail.
01:13:02 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:04 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:15 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:16 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:17 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:18 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:20 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:21 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:22 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:23 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:24 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:26 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:27 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:28 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:29 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:31 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:32 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:33 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:34 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:35 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:36 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:38 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:39 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:40 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:41 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:42 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:44 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:45 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:46 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:13:47 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:01 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:03 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:04 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:05 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:06 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:07 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:09 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:10 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:11 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:12 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:13 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:15 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:16 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:17 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:18 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:19 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:21 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:22 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:23 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:24 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:25 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:27 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:28 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:29 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:30 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:31 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:33 – Vous avez fait un travail, vous avez fait un travail.
01:14:34 [Bruits de la foule]
01:14:52 – Alors, le président peut-être qui est en train de repartir, déjà, Elodie,
01:14:57 la visite aurait dû être beaucoup plus courte.
01:15:00 On voit aussi le dispositif de sécurité, comme vous l'avez précisé,
01:15:03 c'est l'IA sur place qui est très très important.
01:15:06 La question aussi, quand même, c'est qu'est-ce qu'on va retenir ?
01:15:09 Il y a eu des phrases comme "détruire les trafics", on aura le dessus également,
01:15:13 ce sont des promesses qui vont être rappelées au président
01:15:16 dans quelques mois, quelques années, et malheureusement, sans être devin,
01:15:19 même si on y croit, si Ziff et le Rocher prendent le dessus sur cette guerre-là,
01:15:24 beaucoup n'y croient pas.
01:15:26 – Ce sont des promesses qui ont en fait déjà été faites,
01:15:28 à la fois par le président et par le ministre de l'Intérieur au début,
01:15:30 et on le rappelle, ça n'était pas la visite initiale,
01:15:32 on devait avoir des choses très concrètes.
01:15:34 Là, on retient beaucoup de déclarations,
01:15:36 pas d'ailleurs forcément sur le sujet qui nous intéresse,
01:15:40 et même quand on voit qu'effectivement il est interpellé
01:15:42 sur des sujets qui concernent les forces de l'ordre,
01:15:44 on imagine Gérald Darmanin recevoir les mêmes critiques,
01:15:47 nul doute que Gérald Darmanin aurait beaucoup plus défendu les forces de l'ordre
01:15:50 parce qu'il le fait tout le temps, et c'est vrai qu'on le disait à l'instant,
01:15:52 il a éclipsé deux de ses ministres totalement, Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti,
01:15:55 qui du coup ont suivi la visite à bonne distance.
01:15:58 La seule qui s'en sort bien de cette visite,
01:16:00 c'est la ministre de la Ville et de la Citoyenneté, Sabrina Gressy-Roubach,
01:16:03 - qui sait se placer, - parce qu'elle sait se placer,
01:16:05 - elle est dans sa ville, ça tient ça. - elle est à Marseille,
01:16:07 - elle sait qu'elle peut, - elle est chez,
01:16:09 - en fait finalement elle capitalise sur son visite, - bien sûr.
01:16:11 alors que les deux autres sont totalement éclatés,
01:16:13 on ne sait même pas d'ailleurs si leur visite un jour aura lieu,
01:16:16 parce que vous avez quand même en théorie des choses à dire et à voir.
01:16:18 - Oui. On a vu un peu Darmanin, mais alors Dupond-Moretti...
01:16:21 - La campagne, pardonnez-moi, la question pour les responsables politiques
01:16:26 va être importante sur une campagne déguisée ou pas pour les Européennes,
01:16:30 parce que nous allons bientôt entrer dans un temps qui va être très particulier,
01:16:33 et autant vous dire que tout le monde sait qu'il faut respecter
01:16:36 et être très bûcher-prêt à l'étant de parole,
01:16:38 et qu'un président en scène ainsi va poser des questions aux oppositions de tout bord,
01:16:45 Gabrielle Cluzel, et c'est légitime de poser des questions.
01:16:47 - Non mais en réalité, ça n'a pas l'air, mais ça a tout à voir avec la question européenne,
01:16:50 cette visite, parce que c'est l'angle mort, l'éléphant au milieu du salon
01:16:54 dont personne ne veut parler, mais s'il y a un trafic dans ce port qu'est Marseille,
01:16:59 c'est parce que ça a tout à voir avec l'ouverture de nos frontières,
01:17:03 et la circulation dans des biens que des personnes.
01:17:05 Moi, je remarque que les juges ont dit au moment de leur entretien à la commission d'enquête
01:17:14 qu'il y avait par exemple des jeunes migrants isolés qui étaient utilisés comme trafiquants de drogue,
01:17:20 et évidemment, quand vous arrivez dans un coin et que vous ne savez pas où aller,
01:17:24 eh bien vous êtes la proie facile de tous les trafiquants,
01:17:27 mais ces sujets migratoires sont tout à fait occultés,
01:17:31 et de la même façon, les trafics de drogue, on sait très bien que la drogue transite par l'Amérique latine,
01:17:39 enfin pour certains types de drogue, ce n'est pas le cas du crack, qui est encore fait différemment,
01:17:43 mais avec une plaque tournante au Maghreb, puis arrive en Europe,
01:17:48 ça a tout à voir là aussi avec l'ouverture de nos frontières.
01:17:51 Mais comme il y a un dogme, et ce dogme est européen, des sacro-saintes ouvertures de frontières,
01:17:57 on voit bien que vous avez raison, ce combat contre la drogue va rester à la fois le tonneau des dadaïdes
01:18:02 et le rocher de Sisyphe, faute de véritablement placer le problème.
01:18:06 Nous allons essayer d'avoir un policier avec nous en direct,
01:18:09 parce que j'aimerais avoir leur réaction par rapport à ça, il y a deux manières de voir les choses,
01:18:13 un président sur le terrain qui tente de répondre à des questions, à des problématiques très diverses,
01:18:18 et deuxième chose, c'est une sorte d'hubris quand même, un peu surdimensionné,
01:18:21 de quelqu'un qui fait beaucoup de selfies, alors qu'on a reproché la même chose à une partie de la classe politique.
01:18:27 On est à l'approche d'une campagne des européennes,
01:18:30 et c'est vrai que le soutien, en tous les cas, à nos policiers a été assez timoré, on va dire.
01:18:38 L'est-il parce que nous sommes dans ce contexte à Marseille,
01:18:41 ou parce que le président estime que ce n'est pas le déplacement,
01:18:44 alors qu'on parle de trafic de drogue, c'est une interrogation.
01:18:47 Il faut que VDCRS se calme, et quand on dit que c'est scandaleux,
01:18:51 et qu'ils tirent des grenades lacrymogènes quand en face on tire à la Kalachnikov,
01:18:54 c'est sûr que ce n'est peut-être pas le meilleur endroit pour dire qu'on a un soutien total aux policiers,
01:18:58 y compris ceux du commissariat de la Courneuve qui a été attaqué, c'est clair.
01:19:02 Alors là, vous voyez avec la ministre Sabrina Gressy-Enbache, qui connaît très bien le terrain,
01:19:09 elle est de Marseille, d'ailleurs en grande partie, à chaque fois qu'elle prend la parole,
01:19:15 elle fait référence à la situation marseillaise.
01:19:18 On voit également... C'est Martine Massal ?
01:19:20 - Martine Massal. - Exactement.
01:19:22 Le maire, M. Payan, était là tout à l'heure,
01:19:25 et c'est vrai que c'est assez particulier, on le dit depuis tout à l'heure, on verra ce qu'il en sort.
01:19:30 C'est-à-dire une opération place nette avec un contexte extrêmement difficile,
01:19:34 paroxystique de lutte contre les trafics et d'hyperviolence,
01:19:37 et un président sous le soleil marseillais,
01:19:39 et là, ça répond, si je puis dire, presque à une forme de carte postale,
01:19:45 qui n'a pas lieu d'être normalement, des difficultés.
01:19:47 Vous voyez aussi des bars, des cités, juste à côté,
01:19:51 puisqu'il y a un grand problème de pauvreté aussi, d'emploi,
01:19:55 il ne faut pas nier ces considérations-là,
01:19:57 et quand même un service de sécurité qui est immense.
01:20:01 C'est ce qu'on nous dit sur place, Elodie Huchat,
01:20:04 on voyait encore de nouveau des prises selfie.
01:20:09 On verra comment les différents opposants politiques vont réagir.
01:20:14 Peut-on parler, et c'est à chaque fois le même débat,
01:20:16 finalement, d'une campagne déguisée ?
01:20:17 À chaque fois qu'on approche d'une élection
01:20:19 et qu'il y a des déplacements de présidents,
01:20:21 vous avez connu ça mille fois,
01:20:22 eh bien, il va y avoir cette dénonciation.
01:20:24 -Oui, alors en fait, qui peut avoir un côté véridique.
01:20:28 On sait qu'Emmanuel Macron le dit lui-même,
01:20:30 que pour les élections européennes, il ne s'interdit rien,
01:20:32 notamment de participer à certains meetings.
01:20:34 Alors attention quand même, parce que ce déplacement,
01:20:36 sans les Européennes, il aurait pu y avoir lieu aussi.
01:20:38 C'est-à-dire que l'équilibre pour trouver
01:20:40 est-ce que c'est une campagne déguisée,
01:20:42 en fait, personne ne peut le savoir vraiment,
01:20:44 l'équilibre est entre les deux.
01:20:45 Et c'est vrai, pour revenir sur le dispositif de sécurité,
01:20:47 forcément très important, il y a le président,
01:20:49 le ministre de l'Intérieur, le ministre de la Justice,
01:20:51 qui sont évidemment les ministres les plus protégés,
01:20:53 et en plus, évidemment, dans un quartier
01:20:55 où il y a déjà aussi des forces de police.
01:20:56 Donc tout ça crée évidemment une bulle
01:20:59 autour du président de la République,
01:21:00 comme on le voit d'ailleurs assez régulièrement.
01:21:02 Forcément, plus vous avez de ministres,
01:21:04 plus c'est compliqué et lourd en termes de sécurité.
01:21:06 -J'irais. Une élection, le but, c'est de conquérir le pouvoir.
01:21:10 Si vous voulez conquérir le pouvoir,
01:21:11 il faut savoir jouer avec les limites.
01:21:14 Et quand, à chaque fois qu'on est en élection,
01:21:16 par exemple, la figure particulière d'un maire ou d'un président
01:21:20 peut être utilisée de manière à récupérer de l'espace,
01:21:25 du temps d'antenne, de l'existence,
01:21:27 et envoyer des messages sous-jacents,
01:21:29 sans avoir à les payer, autrement dit,
01:21:31 ça n'est pas décompté,
01:21:33 personne ne sait exactement où vous classifiez.
01:21:36 Si on vous accuse d'être partisans, vous dites "Ah non,
01:21:38 moi, je suis président, je parle à tous les Français",
01:21:41 et ainsi de suite.
01:21:42 Et donc, vous pouvez passer votre temps à changer de registre,
01:21:44 à changer de terrain, sans jamais être capturé.
01:21:47 Et c'est très gênant quand vous lancez dans le même temps
01:21:50 une opération RSF, où vous finissez par ficher les gens
01:21:53 pendant que vous, vous jouez avec les limites
01:21:55 pour ne pas répondre à vos obligations.
01:21:57 C'est malsain.
01:21:58 -Le président de la République peut dire "Regardez, moi, je peux aller",
01:22:02 alors c'est vrai, à renfort d'un dispositif sécuritaire,
01:22:04 mais c'est tout à fait quand même normal
01:22:06 pour un président de la République,
01:22:07 mais à la cité de la Castellane, à Marseille, sans siffler,
01:22:10 sans huer.
01:22:11 -M. le président...
01:22:13 -Il faut le saluer, tant mieux, qu'il y ait un accueil comme ça.
01:22:15 Sans problème, et cuide des autres responsables politiques.
01:22:18 -Et si quelqu'un lui répond "C'est normal, finalement",
01:22:21 parce que comme vous dites aux gens ce qu'ils ont envie d'entendre,
01:22:24 et que finalement, vous semblez ne pas défendre vos policiers,
01:22:29 ne pas défendre la France, ne pas défendre grand-chose,
01:22:31 effectivement, les gens peuvent être contents,
01:22:33 mais ceux qui vous applaudissent, c'est qui ?
01:22:35 Ce sont les malheureux ou ce sont les trafiquants ?
01:22:38 Ce sont ceux qui bénéficient de la mise sous coupe réglée
01:22:41 de ces quartiers ou ceux qui en souffrent ?
01:22:42 Qui vous applaudit, M. le président ?
01:22:44 -Il doit y avoir les deux, à mon avis, autour du président de Sophie,
01:22:46 ou du G.
01:22:47 C'est vrai que, et tout à l'heure Naïma M. Fadel en a parlé,
01:22:50 l'angle mort aussi, si je puis dire,
01:22:52 c'est la responsabilité des parents.
01:22:53 C'est-à-dire que le président pourrait, entre guillemets,
01:22:56 profiter de l'occasion pour avoir un discours à la fois humain,
01:23:00 juste, mais ferme, presque martial, en disant
01:23:02 "Les enfants ne peuvent pas être dans la rue",
01:23:05 des choses extrêmement de bon sens, finalement.
01:23:08 -Oui, mais il y a tellement de choses qui ont dû être faites
01:23:10 depuis déjà des dizaines et des dizaines d'années.
01:23:13 Et moi, je trouve que là, dans cette séquence,
01:23:16 on ne peut pas revendiquer le fait qu'il n'est pas en campagne électorale,
01:23:19 puisqu'il n'aborde que des sujets qui sont ceux qu'il défend
01:23:21 au sein de l'Union européenne.
01:23:23 Il aborde évidemment l'international, il aborde la guerre en Ukraine,
01:23:27 enfin, tout ce qui est sur la table actuellement
01:23:30 dans les discussions pour l'Europe et pour défendre sa vision de l'Europe.
01:23:35 Après, par rapport aux échanges qu'on a eus,
01:23:37 il n'a pas fait de discours, il aurait pu.
01:23:40 Il n'a pas rendu compte également de ses précédentes venues.
01:23:43 Je me rappelle qu'il y a pas si longtemps,
01:23:44 nous étions d'ailleurs ensemble sur un de ses plateaux,
01:23:46 où il annonçait des mesures pour l'école.
01:23:48 Alors, on allait faire un collège où les enfants arriveraient à 8h,
01:23:51 ils finiraient à 18h.
01:23:52 On les enlèverait même de leurs parents
01:23:54 pour s'assurer qu'ils soient instruits 10h par jour,
01:23:56 pris en charge 10h par jour par le système.
01:23:59 Aucun retour sur ces mesures-là.
01:24:01 On sait très bien, de toute façon,
01:24:02 qu'il y a une déscolarisation massive dans ces secteurs-là.
01:24:07 Est-ce qu'on a les chiffres ?
01:24:08 Évidemment non, c'est pas compliqué.
01:24:09 -On ne les a pas.
01:24:11 -C'est pas compliqué d'avoir les chiffres.
01:24:12 Évidemment que la structure, qui est la DEP,
01:24:15 qui étudie et documente toutes les données
01:24:18 sur l'éducation nationale, les a.
01:24:21 Ils ont la disposition de ces éléments-là.
01:24:24 Ils ont évidemment les évaluations annuelles de CP, de CE1,
01:24:28 de 6e, de 4e maintenant.
01:24:31 On sait qu'une majorité de ces enfants-là
01:24:33 sortent du système, à la limite de la primaire,
01:24:36 totalement illettrés.
01:24:37 Tout ça, on le sait.
01:24:39 On sait qu'ils vont pas faire les activités qu'ils doivent faire.
01:24:41 On sait qu'il y a de la contestation d'enseignement.
01:24:43 On le sait, tout ça.
01:24:44 Effectivement, les mesures,
01:24:46 on a été plusieurs à les proposer depuis bien longtemps,
01:24:48 de contraindre les aides sociales
01:24:52 à l'assiduité des enfants à l'école.
01:24:54 C'est des mesures comme ça qui...
01:24:56 Mais ça ne ramènera pas la sécurité ?
01:24:59 -Vous avez raison sur une chose aussi très importante, Sophie.
01:25:03 C'est qu'on a toutes les données,
01:25:04 mais en fait, le rectorat refuse de les donner.
01:25:07 Et même, il refuse de les donner aux sous-préfets.
01:25:09 C'est-à-dire que dans le cadre du contrat de ville,
01:25:11 de la politique de la ville, qui est un contrat de ville,
01:25:13 où l'ensemble des partenaires, les villes, les collectivités, l'Etat,
01:25:16 se mettent autour de ça pour faire un diagnostic
01:25:19 et pour trouver les réponses aux problématiques,
01:25:22 ils refusent de les donner, ce qui est un scandale.
01:25:24 Parce qu'aujourd'hui, on ne peut pas, effectivement,
01:25:26 mettre en place les réponses adéquates
01:25:29 et surtout voir l'urgence et l'alerte qu'il faut.
01:25:32 -Par rapport à ce que vous avez dit.
01:25:34 Ensuite, il y a eu les émeutes de juin 2023.
01:25:37 On sait que la majorité sont des mineurs.
01:25:40 Alors après, on va vous prendre ceux qui ont été "attrapés".
01:25:43 On vous dit que c'est un tiers.
01:25:45 Sauf qu'on sait que c'est la majorité des mineurs.
01:25:47 À la lumière de ce constat,
01:25:50 Dupond-Berettier a parlé de la place et du rôle des parents.
01:25:53 Et il a dit qu'on va engager la responsabilité des parents.
01:25:56 Les parents payeront. -Il a parlé.
01:25:58 -Mais oui, il a parlé.
01:25:59 Donc vous pouvez s'attendre aujourd'hui
01:26:01 qu'il y ait une réponse.
01:26:02 Parce que cette réponse, par rapport à cette situation
01:26:06 de la délinquance des mineurs, des incivilités,
01:26:09 du chaos qui est semé,
01:26:10 la France a peur de ces jeunes.
01:26:13 -On va continuer à en parler.
01:26:14 -On aurait pu répondre à ça.
01:26:15 Ils sauvaient des gamins.
01:26:17 -D'abord, sauvons les policiers
01:26:21 quand ils sont sous la menace des tirs de mortier.
01:26:23 Non, c'est pour lancer une séquence que je dis cela.
01:26:26 Le président qui a été interpellé à ce sujet, écoutons-le.
01:26:30 ...
01:26:33 -Vous faites quoi dans la vie ?
01:26:34 -Rien, je suis chroma.
01:26:36 -Et vous voulez faire quoi ?
01:26:37 -Je sais pas. Je suis toujours pas en train.
01:26:40 -Vous avez quel âge ? -18.
01:26:42 -Vous avez eu le bac ou pas ? -Non.
01:26:45 -Vous êtes sur CEP. -CAP.
01:26:47 -Terminale.
01:26:48 -Vous êtes sans avant le bac ?
01:26:50 -Si, un CAP.
01:26:51 -D'accord. Vous avez un CAP de quoi ?
01:26:53 -Mécanique bateau.
01:26:54 -Vous voulez pas faire de mécanique bateau ?
01:26:55 -Je pense que c'est un con.
01:26:56 Personne nous aide à nous.
01:26:58 -Mais on est là pour quoi ?
01:27:00 -Plein de fois, on essaie de se tuer, de dégainer nos ailes.
01:27:03 -Il faut aller à Castellane tous les jours.
01:27:05 Ne faites pas semblant de nous.
01:27:07 -Vous n'y allez pas.
01:27:08 ...
01:27:09 -J'arrive, madame.
01:27:11 -Calmez vos petits CRS. -Venez, venez.
01:27:13 Vous allez me le dire,
01:27:14 mais d'abord, on parle de lui et de son avenir professionnel.
01:27:16 -Calmez aussi vos petits civils, vos petits CRS,
01:27:18 qui envoient des grenades tous les jours.
01:27:20 -Non, non.
01:27:21 -Vous parlez pas comme ça des CRS, les policiers.
01:27:22 -Ils envoient des grenades pour rien.
01:27:23 -Ils sont là pour quoi ? Pour vous protéger ?
01:27:25 -Protéger de quoi ? Ils nous protègent avec des gazeuses ?
01:27:28 -Et s'ils nous protègent avec des gazeuses tous les jours ?
01:27:29 -C'est à rien de nous les envoyer.
01:27:32 Normalement, ils nous protègent, non ?
01:27:34 -Ils nous protègent.
01:27:35 -C'est pas de la protection, ça, monsieur.
01:27:37 -Voilà, vous venez d'entendre cette phrase.
01:27:38 "Calmez vos petits CRS, ils ne nous protègent pas,
01:27:41 ils envoient des grenades."
01:27:42 On va faire réagir le syndicaliste et policier Erudimana,
01:27:46 qui est avec nous en direct, et je l'en remercie.
01:27:49 Erudimana, peut-être que vous avez vous-même entendu
01:27:51 cette phrase en direct.
01:27:53 Alors, l'analyse qui est faite sur ce plateau,
01:27:56 c'est qu'Emmanuel Macron aurait pu réagir, on va dire,
01:27:58 plus vigoureusement, plus fermement, surtout en ce moment,
01:28:02 pour affirmer son soutien aux forces de l'ordre.
01:28:05 Alors, vous êtes les premiers concernés.
01:28:06 Qu'en avez-vous pensé ?
01:28:08 -Oui, bien sûr, j'ai entendu cette séquence.
01:28:11 Bien évidemment, on ne le fait pas plaisir.
01:28:12 Après, vous savez, il faut le prendre d'où ça vient.
01:28:15 L'individu est venu, il était là pour critiquer l'action de la police,
01:28:19 il était là pour critiquer les CRS.
01:28:20 Écoutez, il a fait son petit buzz.
01:28:22 Bon, tant mieux pour lui.
01:28:23 En tout cas, chez nous, ça ne marche plus, ce genre de choses.
01:28:26 Effectivement, le président lui a répondu très clairement
01:28:28 qu'il faut laisser faire les CRS, il faut leur travailler correctement.
01:28:31 Bien sûr qu'on aurait pu entendre des mots un petit peu plus virulents
01:28:34 en disant "mais écoutez, moi, je n'ai pas vous écouté
01:28:36 puisque vous vous exprimez comme ça".
01:28:38 Nous, ce qui compte aujourd'hui,
01:28:39 c'est qu'il y a des moyens supplémentaires qui doivent être mis
01:28:41 pour mener à bien ces opérations.
01:28:44 Et puis, il faut surtout réfléchir à l'après, Sonia,
01:28:46 parce que là, on fait des grosses opérations,
01:28:48 on est en train d'interpeller beaucoup d'individus,
01:28:50 on saisit du stupéfiant,
01:28:52 on sort les véhicules volés de la cité,
01:28:56 on est en train de faire une opération "place nette"
01:28:59 comme il est stipulé, en XXL même.
01:29:02 Mais que va-t-il en advenir derrière quand tout le monde va partir
01:29:05 et qu'on va se retrouver, nous, policiers marseillais,
01:29:07 avec une patrouille qui va rentrer dans la cité
01:29:09 et avec des gens peut-être qui vont être déçus
01:29:11 des résultats de cette opération ?
01:29:13 C'est ça qui nous inquiète un petit peu plus.
01:29:14 Maintenant, vous savez, tant qu'on interpelle des individus,
01:29:17 on interpelle des délinquants, on les met à disposition de la justice,
01:29:19 nous, en tant que flics, on est toujours satisfaits,
01:29:21 peu importe qu'il y ait des gens qui nous critiquent,
01:29:23 ça, ce n'est pas notre problème.
01:29:24 - Mais alors, ça m'intéresse, dites-nous, Rudy Mana,
01:29:27 ce qui va se passer après,
01:29:28 parce que vous nous dites que ça vous inquiète.
01:29:29 Donc, tout le dispositif part,
01:29:33 on annonce avec une formule ronflante "place nette",
01:29:36 et qu'est-ce qui va se passer quand vous,
01:29:38 vous retrouverez, vous et d'autres, vos collègues,
01:29:40 seuls sur le terrain ?
01:29:41 - C'est la question que je me pose, Sonia, effectivement,
01:29:45 c'est la question que tous les policiers se posent aujourd'hui.
01:29:47 On a affaire aujourd'hui à des opérations qui n'ont, c'est vrai,
01:29:51 jamais eu lieu, on avait vu des opérations un peu dans ce style,
01:29:53 avec les opérations Brenus en 2009,
01:29:55 mais on n'avait jamais vu des opérations d'une telle ampleur
01:29:58 et d'une telle durée,
01:30:00 puisqu'apparemment, on annonce trois semaines d'opérations.
01:30:02 Mais le souci, c'est que derrière,
01:30:04 quand tous ces policiers qui sont venus en renfort,
01:30:07 quand toutes ces opérations qui ont été menées au quotidien
01:30:10 ne seront plus possibles,
01:30:11 parce que malheureusement, on a autre chose aussi à faire à Marseille,
01:30:14 et Dieu sait qu'à Marseille, il y a beaucoup de boulot,
01:30:16 il n'y a pas que deux ou trois ou cinq ou six cités
01:30:18 où on doit apporter la sécurité,
01:30:20 c'est la question que je me pose,
01:30:21 et quelle réponse on va apporter à ces habitants ?
01:30:24 Parce qu'aujourd'hui, on leur apporte en quelque sorte un petit peu d'espoir,
01:30:27 et franchement, je trouve ça extrêmement intéressant,
01:30:30 parce que ces gens-là, ils n'en peuvent plus.
01:30:31 J'ai aussi entendu une dame de 303 ans qui a dit
01:30:34 "écoutez, moi, je veux partir de cette cité, je n'en peux plus de voir ça,
01:30:37 je n'en peux plus de voir les enfants mourir
01:30:39 sous les coups des pratiquants de stup'
01:30:40 et c'est le coup de Kalashnikov".
01:30:42 Donc nous, ce qu'on dit, c'est qu'après, une fois que tu seras parti,
01:30:44 on va être encore tout seul, les policiers dans l'arène,
01:30:47 tous ces policiers marseillais qui se bataillent au quotidien,
01:30:49 qui ont beaucoup de courage au quotidien pour rentrer dans ces cités,
01:30:52 et s'ils se retrouvent de nouveau seuls,
01:30:53 il va y avoir une déception de la part de tous ces gens qui sont dans ces quartiers,
01:30:57 et c'est encore nous qui vont la subir, qui vont l'entendre au quotidien.
01:31:01 - Et quelle est la situation de votre point de vue plus largement, Rudi Mana ?
01:31:04 Nous avons parlé évidemment et dénoncé ce qui s'était passé
01:31:07 autour du commissariat de la Courneuve.
01:31:09 Le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, a affirmé et a voulu rassurer,
01:31:14 affirmant qu'il n'y a pas de crainte d'embrasement.
01:31:16 Si vous deviez, en fonction de ce qui s'est passé,
01:31:19 la mort, il faut le déplorer, de ce jeune homme à scooter,
01:31:22 Robert Villiers, lors d'un refus d'obtempérer,
01:31:24 quelle est la situation sur place ?
01:31:25 Est-ce que vous craignez aujourd'hui que ça se propage, ou alors pas du tout ?
01:31:30 Et puis, il n'y a peut-être pas de lien entre cette situation
01:31:32 et la visite du président aujourd'hui à Marseille.
01:31:35 - Vous savez, on a toujours la crainte, depuis les émeutes qu'on a vues
01:31:39 un juillet dernier en France, que ça se propage rapidement.
01:31:42 En l'occurrence, ce qui s'est passé à la Courneuve avant le tiers soir,
01:31:46 je trouve ça fou, parce que là, la justice, elle le passe,
01:31:50 il y a des caméras de vidéoprotection,
01:31:52 il faut juste laisser le temps à la justice de faire son travail,
01:31:56 et la vérité sortira.
01:31:58 Je ne vois pas l'intérêt de ces gamins de s'en prendre à un commissariat de police
01:32:02 en jetant des dizaines, voire des centaines de mortiers d'artifices
01:32:05 en direction d'un commissariat, parce que certains poussent à l'embrasement.
01:32:10 Mais en fait, il faut juste prendre la situation avec beaucoup de calme et de pondération.
01:32:15 Et en fait, ça ne sert qu'une certaine partie de personne, l'embrasement,
01:32:18 et j'espère qu'on ne le vivra pas, parce que quand on a vécu,
01:32:22 comme nous, on a pu vivre les événements de l'été dernier,
01:32:25 pour l'affaire, malheureusement, Nahel,
01:32:27 je peux vous dire que quand vous êtes dans une situation comme ça,
01:32:29 c'est déjà suffisamment dramatique.
01:32:31 - Je reviens quand même à la première question,
01:32:33 parce qu'elle a beaucoup interpellé, et bien sûr,
01:32:35 que même s'il y a de la provocation, quelqu'un qui dit "Calmez vos petits CRS"
01:32:39 avec tout ce qui s'est passé, c'est choquant.
01:32:43 Alors le président a réagi, mais a continué à parler.
01:32:47 Est-ce que dans les prochains jours, est-ce que vous-même,
01:32:51 vous attendez d'ailleurs, peut-être aussi du ministre de l'Intérieur,
01:32:54 quelque chose de plus fort dans un tel contexte ?
01:32:56 Ou est-ce que vous dites aujourd'hui,
01:32:58 la situation est tellement dramatique dans certaines villes,
01:33:00 que la priorité, c'est vraiment la lutte contre les trafics ?
01:33:04 - Bien sûr que la priorité, c'est la lutte contre les trafics,
01:33:08 il ne faut pas se voiler la face.
01:33:09 Aujourd'hui, le trafic de stupéfiants, c'est des dizaines de millions d'euros,
01:33:12 voire des milliards d'euros, je crois que c'est plus de 3 milliards d'euros.
01:33:15 Donc c'est une vraie difficulté, parce que les jeunes sont attirés
01:33:18 par l'argent que génère ce trafic, parce qu'il ne faut jamais oublier
01:33:21 que le nerf de la guerre, c'est l'argent.
01:33:23 Et si vous arrivez à leur saisir des grosses quantités d'argent,
01:33:27 à leur saisir leurs biens, vous allez mettre des circuits de tour à ce trafic,
01:33:30 parce que certains jeunes ne rentrent que pour l'argent.
01:33:32 Donc ça, c'est une vraie priorité.
01:33:34 Après, est-ce qu'on attend d'autres choses ?
01:33:36 Bien sûr qu'on attend, par exemple, qu'une loi sorte,
01:33:40 pour que chaque fois qu'on s'en prenne à un policier, à un gendarme,
01:33:43 à une autorité de l'État, il y ait des peines minimums,
01:33:45 des peines planchées pour ces individus qui s'en prennent aux policiers,
01:33:49 parce que c'est plus envisageable aujourd'hui de voir des individus
01:33:51 qui attaquent des commissariats et qui vont peut-être être interpellés,
01:33:55 et avec tout ça, peut-être qu'ils n'auront pas de peine de prison.
01:33:57 Je pense que les peines minimums doivent être mises en place.
01:34:00 Alors si ce n'est pas constitutionnel, on réunit pour que ce soit constitutionnel,
01:34:05 on réunit le Parlement pour que ce soit constitutionnel,
01:34:07 et on arrête de s'en prendre aux policiers, aux gendarmes, à toutes les forces de l'ordre,
01:34:10 et même j'inclurais là-dedans les infirmières, les professeurs,
01:34:13 parce que ce n'est plus possible en France d'avoir ce manque d'autorité
01:34:16 pour les gens qui essaient de faire vivre ce pays
01:34:19 et qui sont les dernières dirigues républicaines de cette République.
01:34:22 – Merci, Rodi Mana, porte-parole Allianz Police Nationale,
01:34:25 vous avez entièrement raison évidemment sur cela et sur ce que vous venez de dire.
01:34:30 À la fin de cette visite, est-ce que c'est le président de la République,
01:34:37 évidemment, mais compte tenu du niveau parfois de détail
01:34:40 qui a été demandé pour des situations personnelles,
01:34:41 on peut comprendre, vous avez le président de la République devant vous,
01:34:44 vous pouvez vous l'interpeller sur votre situation,
01:34:46 mais est-ce que c'était le maire de Marseille qui était là ?
01:34:48 Est-ce que c'est le préfet ? Vraiment ça interroge quand même sur…
01:34:52 Et on écoutait Emmanuel Macron d'abord.
01:34:54 – Je suis là d'abord avec le ministre de l'Intérieur des Outre-mer
01:34:58 et le garde des Sceaux, l'ensemble de nos services,
01:35:01 et je remercie les élus d'être à nos côtés ce matin,
01:35:04 quand en effet la ville, la métropole, le département et la région
01:35:07 sont aussi mobilisés dans cette action aux côtés de l'Etat,
01:35:10 nous sommes à la bataille.
01:35:13 Et on n'a pas attendu d'ailleurs ces derniers mois,
01:35:15 et c'est pour ça que je ne saurais pour ma part
01:35:17 céder à aucun discours de défaite.
01:35:19 La situation elle est très difficile, elle est très difficile à Marseille,
01:35:22 comme dans beaucoup de villes, malheureusement,
01:35:24 et de plus en plus de villes, y compris de villes moyennes,
01:35:27 comme elle est d'ailleurs difficile dans beaucoup de villes d'Europe et du monde.
01:35:31 La drogue est un fléau mondial,
01:35:33 le narcotrafic est un fléau qui est croissant,
01:35:36 on le voit aux Etats-Unis d'Amérique,
01:35:37 on voit par exemple la crise que nous vivons à Haïti aujourd'hui,
01:35:41 qui est le fait de narcotrafiquants,
01:35:42 on voit aussi ce que plusieurs autres pays européens
01:35:45 ont eu à subir de mafias, de criminalités liées à la drogue,
01:35:50 qui ont menacé jusqu'aux plus hautes autorités.
01:35:53 Et donc oui, la drogue est notre ennemi,
01:35:55 nous l'avons dit dès le début avec beaucoup de fermeté,
01:35:58 et nous ferons tout pour lutter contre avec efficacité.
01:36:00 Dès 2018, nous avons créé l'OFAS,
01:36:02 c'est-à-dire une nouvelle organisation de l'Etat
01:36:05 pour lutter contre ces trafics,
01:36:07 et nous avons accru les moyens partout sur les territoires
01:36:11 pour, justement, nous organiser.
01:36:13 Alors à Marseille, ça s'est traduit par une action
01:36:15 que nous avons lancée ces dernières années et intensifiée,
01:36:17 très claire, et la ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur
01:36:20 a eu l'occasion d'y revenir récemment
01:36:22 et de dire avec beaucoup de force l'importance de cette action.
01:36:26 D'abord, nous avons réinvesti ces plus de 600 postes
01:36:30 des forces de sécurité intérieure qui se sont mobilisées
01:36:31 ces dernières années et qui ont été rajoutées aux effectifs.
01:36:34 On a créé plus d'une cinquantaine de postes de magistrats,
01:36:36 plus de 70 postes de greffiers,
01:36:38 et donc il y a eu un investissement historique de la nation
01:36:41 aux côtés des Marseillaises et des Marseillais,
01:36:44 et de tout le ressort des Bouches-du-Rhône
01:36:45 pour, comme partout d'ailleurs sur le territoire,
01:36:47 mais encore plus ici,
01:36:49 réussir à avoir une action plus forte et résolue.
01:36:52 On a eu des résultats.
01:36:53 C'est toute la stratégie des dernières années
01:36:55 qui a consisté à pilonner les points de deal,
01:36:58 à réussir à reconquérir du terrain,
01:37:00 et dans plusieurs quartiers,
01:37:01 on a aujourd'hui des points de deal qui ont fondu,
01:37:04 qui se sont beaucoup réduits.
01:37:05 On a aussi lancé des actions à l'international.
01:37:07 C'est tout le rôle de l'OFAST.
01:37:09 Et vous l'avez vu ces derniers jours,
01:37:11 on a démantelé des réseaux
01:37:14 qui étaient le coeur de la délinquance,
01:37:16 de la criminalité marseillaise liée à la drogue,
01:37:19 avec l'année dernière l'aide de l'Algérie,
01:37:22 avec l'aide ces dernières semaines de l'Espagne,
01:37:25 et ces derniers jours avec l'aide du Maroc
01:37:27 qui nous a permis de mettre la main sur une des têtes de réseau.
01:37:30 Donc nous agissons.
01:37:31 Ce qu'on a voulu faire,
01:37:32 c'est ce que j'annonçais le 16 janvier dernier,
01:37:34 c'est maintenant systématiser des opérations place net
01:37:37 où on concentre beaucoup de moyens
01:37:39 pour avoir des résultats supplémentaires
01:37:41 où aller au bout de ce travail.
01:37:43 Et donc en s'appuyant sur tout ce qu'on a fait,
01:37:44 on a lancé plusieurs opérations place net à Marseille,
01:37:47 et là, c'est la première d'une série
01:37:48 d'une dizaine d'opérations place net appelées XXL,
01:37:52 qui ont été préparées par le ministre
01:37:54 et qui ont permis, justement, de lancer dès hier
01:37:57 ce travail inédit.
01:37:59 Et il consiste en quoi ?
01:38:01 D'abord, on a préjudiciarisé beaucoup de dossiers,
01:38:03 c'est-à-dire en s'appuyant sur le travail de fond
01:38:06 qui est mené depuis des années.
01:38:08 On a identifié les cas qui étaient connus,
01:38:11 les gens dont on connaît,
01:38:13 dont on sait qui rendent la vie impossible,
01:38:16 justement, à un quartier,
01:38:17 des têtes de réseau à leurs relais les plus locaux.
01:38:22 Donc préjudiciarisation pendant des semaines,
01:38:23 qui est un très gros travail,
01:38:25 entre, justement, les services du garde des Sceaux
01:38:27 et du ministère de l'Intérieur.
01:38:30 Une fois identifiés, nous avons mobilisé les forces.
01:38:32 Vous avez près de 900 forces de police, de gendarmerie
01:38:34 et de douaniers qui sont déployées depuis hier sur Marseille
01:38:38 et qui, pendant des semaines, vont, justement,
01:38:41 pilonner le territoire pour lutter contre ces dealers,
01:38:45 ces trafiquants, ces réseaux de criminalité,
01:38:48 ces tueurs, ces trafiquants de voitures,
01:38:51 parce que ce sont tous ces trafics qui sont liés
01:38:53 et qui sont au coeur des affaires qui ont été identifiées.
01:38:56 Donc pendant plusieurs semaines,
01:38:59 nous irons ainsi au travail et au contact.
01:39:02 Depuis hier, il y a déjà plus de 82 interpellations,
01:39:06 une soixantaine de garde à vue,
01:39:08 avec, justement, des personnes qui étaient visées,
01:39:10 qui sont, on le sait, des criminels très dangereux
01:39:13 et des gens qui nourrissaient la délinquance marseillaise.
01:39:17 Et donc c'est ce travail qu'on va poursuivre.
01:39:19 On va le poursuivre pendant plusieurs semaines à Marseille.
01:39:21 On va aussi ensuite le lancer dans une dizaine de villes,
01:39:25 métropoles ou villes intermédiaires,
01:39:27 et il va venir s'appuyer sur tout le travail
01:39:29 qu'on a systématisé à travers le territoire.
01:39:31 L'objectif, c'est rendre la vie des trafiquants, des dealers,
01:39:35 de toute la criminalité qui les accompagne, impossible,
01:39:38 parce que, justement, il n'y a pas de discours de défaite,
01:39:39 parce qu'on n'a pas le droit d'avoir un discours de défaite.
01:39:41 La nation a investi de manière inédite
01:39:44 des moyens, des postes, une organisation.
01:39:47 Il y a un travail remarquable qui a été fait par toutes les équipes,
01:39:50 et je veux vraiment saluer ici nos policiers, nos gendarmes,
01:39:54 l'ensemble des composantes de la police qui sont impliquées,
01:39:56 nos douaniers, remercier aussi nos magistrats, nos greffiers,
01:39:59 l'ensemble des services judiciaires qui ont été tous impliqués,
01:40:03 ont travaillé main dans la main pendant des semaines,
01:40:05 et qui vont pendant des semaines
01:40:07 déployer cette action sur le territoire.
01:40:09 Tout ça va se suivre d'une série d'actions très fortes
01:40:12 dans d'autres villes.
01:40:13 Ca sera relayé ensuite par le travail permanent
01:40:16 qu'on a sur Marseille et dans les Bouches-du-Rhône.
01:40:18 Et puis on va prendre de nouveaux dispositifs
01:40:20 pour aller jusqu'au bout,
01:40:21 rendre la vie impossible aux consommateurs,
01:40:25 rendre la vie impossible aux familles des plus jeunes
01:40:29 qui servent de guetteurs ou autres
01:40:31 et qui sont aussi des victimes de ces trafics.
01:40:34 Et je le dis ici dans une ville qui, l'année dernière,
01:40:37 a connu 49 crimes liés au trafic de drogue,
01:40:42 avec plusieurs cas qui sont des femmes et des hommes
01:40:46 qui n'avaient rien à voir avec le trafic de drogue
01:40:49 et qui ont été des victimes avec des familles entières
01:40:52 qui ont été ravagées.
01:40:53 Je pense à la jeune Sokhaina,
01:40:54 mais je pourrais penser à beaucoup d'autres familles
01:40:56 à cause de la drogue.
01:40:57 Et c'est un fléau terrible, donc on n'y cèdera rien.
01:41:00 -Quand vous évoquez rendre la vie impossible
01:41:02 aux familles de guetteurs,
01:41:03 est-ce que ça peut aller jusqu'à suspension
01:41:05 de certaines aides sociales ?
01:41:06 -Ca veut dire qu'on est en train de travailler, justement,
01:41:08 pour d'abord intervenir beaucoup plus rapidement
01:41:10 et, en effet, maintenant,
01:41:12 mettre les familles devant leurs responsabilités.
01:41:15 Et donc il y a tout un processus
01:41:17 qu'on est en train de mettre en place.
01:41:19 Il y a des cas où vous avez des familles,
01:41:20 souvent, d'ailleurs, des mamans seules
01:41:21 qui sont totalement débordées.
01:41:23 Là, il faut les aider, les accompagner,
01:41:25 mais il faut que les jeunes qui sont dans ces situations,
01:41:26 parfois, on les sorte aussi du territoire,
01:41:29 qu'on puisse les mettre dans des systèmes éducatifs adaptés,
01:41:33 peut-être les mettre en internat pendant 6 ans,
01:41:36 pendant une année scolaire,
01:41:37 mais qu'on aide de manière rigoureuse ces familles.
01:41:39 Après, il y a des familles qui connaissent le cas,
01:41:42 qui ferment les yeux,
01:41:44 qui, en quelque sorte, s'en contentent.
01:41:46 A ce moment-là, il faut être plus dur.
01:41:48 Accompagner, responsabiliser,
01:41:50 dans certains cas, sanctionner.
01:41:52 Mais on ne peut pas continuer à avoir la situation
01:41:54 qui est celle que nous connaissons sur le territoire
01:41:56 parce que ça rend la vie de quartier impossible,
01:41:58 parce que vous avez ici 98% des femmes et des hommes
01:42:01 de leur famille qui sont des victimes de ce trafic.
01:42:03 Et les jeunes qui sont embarqués
01:42:05 dans le rôle de guetteurs ou les tâches les plus ingrates,
01:42:08 souvent les plus risquées,
01:42:10 sont eux-mêmes des victimes des trafiquants.
01:42:11 C'est aussi pour ça qu'il faut les en sortir.
01:42:13 Ce que font nos services de police
01:42:15 quand ils arrivent à les identifier
01:42:16 et qu'ils font vraiment un travail,
01:42:18 je dirais, quasiment de réinsertion sociale, bien souvent,
01:42:21 mais il faut qu'on ait une approche beaucoup plus systématique.
01:42:23 -Quand vous êtes venu à Parsons, en juin dernier,
01:42:26 vous avez rencontré sur le mael,
01:42:27 vous avez été vu par un tir d'un policier à temps neuf,
01:42:32 vous avez évoqué des débordements à la suite.
01:42:35 Mercredi, à Aubervilliers,
01:42:38 il y a un jeune qui s'est fait percuter
01:42:40 par un véhicule de police qui est mort.
01:42:42 Des débordements aussi sont suivis,
01:42:43 des dégradations et tirs de mortier
01:42:45 sur le commissariat de la Courneuve.
01:42:47 Est-ce que vous liez ces 2 événements ?
01:42:49 Est-ce que vous craignez une escalade ?
01:42:51 -Je ne l'explique pas. Vous savez, j'ai une approche
01:42:52 qui est extrêmement simple en la matière.
01:42:55 D'abord, nos forces de sécurité intérieure
01:42:57 font un travail remarquable.
01:42:59 Elles sont au service de la loi de la République.
01:43:02 Et je le dis aussi parce que j'entends souvent
01:43:04 une espèce de récit qui consisterait
01:43:06 à renvoyer faction contre faction, camp contre camp.
01:43:09 Non. Il n'y a qu'un camp, celui de la République.
01:43:12 Enfin, un seul qui est légitime.
01:43:13 Après, il y a des gens qui sont des trafiquants,
01:43:15 il y a des gens qui sont des délinquants.
01:43:17 Mais nos forces de sécurité, ce sont des femmes et des hommes
01:43:19 qui s'engagent au service de la République.
01:43:21 Ils font ce travail exemplaire jour et nuit
01:43:23 pour justement lutter contre la drogue et les trafics
01:43:25 et nous protéger.
01:43:27 Quand il y a des actions qui ne répondent pas à la déontologie,
01:43:31 mais je vous le dis, à chaque fois,
01:43:34 la réponse, elle est implacable.
01:43:35 Et mon soutien s'accompagne aussi,
01:43:38 comme l'a mis en place le ministre,
01:43:40 d'une très grande rigueur sur le respect des règles de déontologie.
01:43:44 On a réformé les inspections,
01:43:46 on y a mis des personnalités issues justement de la magistrature,
01:43:49 on a créé un système de transparence des rapports,
01:43:51 et ensuite, justement, les forces de sécurité
01:43:55 qui peuvent être incriminées dans ces affaires
01:43:58 sont déférées à la justice.
01:43:59 Il faut que la justice puisse faire son travail aussi
01:44:01 de manière la plus apaisée possible.
01:44:03 Donc il n'y a pas de complaisance,
01:44:04 il y a de la transparence, de la rigueur,
01:44:06 et de la rigueur absolue sur les règles de déontologie.
01:44:08 Après, il n'y a rien qui justifie de brûler un commissariat,
01:44:11 de brûler une mairie, de brûler une bibliothèque,
01:44:13 de brûler un terrain de sport qui vient d'être construit,
01:44:16 tout ça, c'est absurde, et c'est en quelque sorte
01:44:19 beaucoup de gens aussi qui, derrière, attisent la colère.
01:44:21 Donc là aussi, on sera intraitable sur ce point-là.
01:44:23 Voilà le seul ordre républicain auquel je crois.
01:44:26 -M. le Président, à la suite de vos propos sur l'Ukraine,
01:44:28 apparemment, plusieurs jeunes vous ont demandé
01:44:30 si on pouvait avoir la guerre en France.
01:44:33 Ils s'inquiètent de cette perspective.
01:44:34 La peur, quand même, s'est beaucoup répandue
01:44:37 au sein de l'opinion en France. Qu'est-ce que vous leur répondez ?
01:44:39 -D'abord, je pense que c'est normal,
01:44:41 et je pense que c'est souhaitable qu'il y ait ces questions,
01:44:44 et qu'il y ait une prise de conscience,
01:44:45 en particulier dans notre jeunesse.
01:44:48 Et je pense que c'est important que notre jeunesse, d'abord,
01:44:50 mesure ce qu'est le conflit en Ukraine.
01:44:53 Une guerre d'agression lancée par la Russie contre un pays
01:44:55 qui a pris une partie de son territoire,
01:44:57 qui est à 1 500 km de nos frontières.
01:44:59 C'est très peu.
01:45:01 Et je pense que cette prise de conscience,
01:45:02 elle était nécessaire parce que si l'Ukraine venait à tomber,
01:45:06 et si ils ont décidé de l'abandonner,
01:45:07 ce qui n'est pas le cas de la France,
01:45:09 des Européens et de ses alliés,
01:45:10 les conséquences seraient directes pour nous,
01:45:11 parce que où s'arrêterait un pouvoir ainsi impérialiste
01:45:15 s'il pouvait avancer si proche de nous ?
01:45:17 La 2e chose, je pense que c'est très important,
01:45:20 et j'ai essayé de leur dire,
01:45:22 c'est que nos démocraties sont toujours à défendre.
01:45:26 Nos valeurs sont toujours à défendre.
01:45:30 Et que nous vivons dans un pays où, certes,
01:45:32 il y a des difficultés,
01:45:33 il y a des cas individuels qui sont très durs,
01:45:35 mais nous n'oublions jamais,
01:45:36 nous vivons dans un pays de liberté, de démocratie,
01:45:39 où la justice est indépendante, où on est protégé,
01:45:42 où l'école est gratuite en tant qu'obligatoire,
01:45:46 où l'accès à l'université est quasi gratuit,
01:45:48 où la santé est gratuite.
01:45:50 C'est un trésor qu'est notre République, un trésor.
01:45:53 Alors on peut toujours lui reprocher tout rien,
01:45:55 il suffit de regarder à côté comment ça se passe.
01:45:57 Simplement, la menace est là.
01:46:01 Et donc il faut aussi être prêt à le défendre
01:46:04 et à stopper des pouvoirs
01:46:06 qui revendiquent leur caractère autoritaire,
01:46:09 qui ont un ennemi qui est aujourd'hui l'Ukraine,
01:46:12 mais un adversaire,
01:46:13 qui est cette Europe de démocratie libérale.
01:46:16 -Pour finir, à Marseille, les habitants de la Castellane...
01:46:18 -Il y a 3 ans.
01:46:19 -Vous avez pu encore échanger aujourd'hui avec les habitants.
01:46:21 Est-ce que les discours ont évolué ?
01:46:23 Qu'avez-vous entendu ?
01:46:24 Est-ce que vous avez entendu des choses différentes
01:46:26 ou bien les mêmes choses ?
01:46:28 -Alors d'abord, je retournerai aussi à Bassens,
01:46:29 et ce n'est pas des discours au cas par cas
01:46:32 qui me permettraient d'avoir un avis tranché.
01:46:33 Il y a des gens qui m'ont remercié
01:46:34 de l'engagement et des visites régulières.
01:46:36 Il y a d'autres gens qui m'ont dit
01:46:38 "Moi, ma vie n'a pas changé suffisamment."
01:46:40 Donc je regarde avec beaucoup de lucidité ce qu'on fait.
01:46:44 Je sais que l'engagement de l'Etat à Marseille est inédit.
01:46:47 Ce qu'on fait avec Marseille en grand,
01:46:49 c'est un projet inédit d'abord en montant.
01:46:53 Je prends un exemple, c'est la ville
01:46:55 où il y a le plus d'opérations de rénovation urbaine
01:46:57 et où l'enrue est le plus mobilisée,
01:46:58 plus de 600 millions d'euros,
01:46:59 et il faut l'assumer parce que Marseille en a besoin,
01:47:02 mais inédit aussi en méthode
01:47:03 parce que le choix qu'on a fait avec les élus,
01:47:05 c'est, par exemple, sur les écoles,
01:47:08 d'accompagner avec une société de projet
01:47:10 la reconstruction d'écoles
01:47:12 parce que la situation était telle
01:47:13 que la ville ne pouvait pas le porter
01:47:14 et il fallait l'entendre.
01:47:16 Donc moi, j'assume totalement cette méthode à part,
01:47:18 ce qu'on fait aussi sur les transports,
01:47:19 avec la métropole et les moyens qu'on a mis supplémentaires,
01:47:23 ce qu'on veut faire sur la sécurité,
01:47:25 et c'est l'illustration même de ce que nous portons aujourd'hui,
01:47:27 ce qu'on est en train de faire sur le port.
01:47:29 Donc j'assume cette méthode.
01:47:30 Je sais que des choses changent.
01:47:32 Il change, par exemple, sur l'entreprenariat,
01:47:33 l'embauche avec les carrefours qu'on a aussi bâtis.
01:47:36 C'est toujours trop lent pour des gens
01:47:37 qui vivent dans le dénuement, dans la grande difficulté.
01:47:41 Et donc mon rôle, c'est d'être là pour remercier
01:47:44 et féliciter quand les choses avancent,
01:47:45 ce que je veux faire aujourd'hui à l'égard de l'ensemble
01:47:48 de nos forces, de nos magistrats,
01:47:50 sur cette opération Placenet XXL,
01:47:53 et en même temps, nous mettre la pression à tous
01:47:55 pour que les choses avancent plus vite
01:47:57 et que les vies changent.
01:47:59 -Monsieur le Président, beaucoup d'habitants
01:48:00 vous ont fait part de leur inquiétude
01:48:02 sur la situation humanitaire à Gaza.
01:48:04 Ils vous demandent d'agir. Qu'est-ce que vous leur répondez ?
01:48:07 -J'ai dit la position de la France,
01:48:10 et elle est claire depuis le 1er jour,
01:48:13 qui est la condamnation implacable
01:48:18 de l'attaque terroriste du Hamas contre Israël
01:48:20 du 7 octobre dernier,
01:48:22 la reconnaissance du droit d'Israël à se défendre,
01:48:25 la nécessité de respecter le droit international,
01:48:29 le droit humanitaire et le droit de la guerre.
01:48:31 C'est pourquoi la France est l'un des 1ers pays
01:48:33 à avoir demandé avec les pays de la région
01:48:35 une trêve humanitaire conduisant au cessez-le-feu,
01:48:37 puis un cessez-le-feu.
01:48:39 Et c'est pourquoi aussi nous avons soigné et sauvé
01:48:41 des milliers de vies avec nos déploiements militaires,
01:48:44 et que nous continuons aussi les largages de médicaments
01:48:45 et de nourriture à Gaza.
01:48:47 Et troisièmement, la solution politique
01:48:49 avec une solution à 2 Etats.
01:48:51 Je crois que cette position est équilibrée.
01:48:53 Elle est la seule qui permet de construire dans la durée
01:48:56 la paix et la sécurité pour tous.
01:48:58 Après, j'ai bien vu ici aussi beaucoup d'indignation,
01:49:02 d'angoisse, de détresse, quand on voit les images
01:49:04 et la situation humanitaire.
01:49:06 Et je comprends cela.
01:49:07 Et c'est pourquoi nous appelons à le cessez-le-feu.
01:49:09 Et je pense que ça ne doit nourrir
01:49:12 aucune haine au sein de la République.
01:49:15 Je le dis aussi avec la plus grande clarté.
01:49:17 -Vous êtes pour convaincre le 2e Netanyahou
01:49:19 de ne pas lancer cette offensive ?
01:49:21 -E. Macron : D'abord, en continuant à aller au contact
01:49:22 et à parler, en expliquant les risques qu'il court,
01:49:24 y compris en termes de perception internationale
01:49:27 et de capacité à construire la solution politique.
01:49:28 Et moi, je crois, je lui ai dit,
01:49:30 que si on peut tout à fait, si on partage sa volonté
01:49:32 d'éradiquer un groupe terroriste,
01:49:36 ça ne serait justifié, quand on est une démocratie,
01:49:39 de telles conséquences humanitaires.
01:49:42 Et je pense que, ce faisant,
01:49:44 ce sont les conditions même de la paix de demain
01:49:47 qui sont mises à risque.
01:49:49 Et donc, moi, je vais continuer de l'appeler,
01:49:51 de faire la pression diplomatique avec d'autres Européens et autres,
01:49:54 avec aussi plusieurs pays de la région
01:49:56 avec lesquels nous sommes engagés.
01:49:57 Et nous avons un travail très étroit
01:49:58 avec la Jordanie, l'Egypte, le Qatar
01:50:00 et les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite
01:50:03 pour mener cette pression
01:50:04 et aussi bâtir la solution politique de demain
01:50:06 et les coopérations sécuritaires qui permettent
01:50:08 de donner des perspectives à Israël, de lutter différents.
01:50:12 Après, c'est ce que j'ai dit sur la solution politique.
01:50:15 Mais après, il y a beaucoup d'idéologie aussi derrière,
01:50:17 de tous les côtés.
01:50:18 Et mon souhait,
01:50:19 c'est d'avoir cette position diplomatique,
01:50:21 qui, je crois, est celle qui correspond à l'histoire
01:50:23 de notre pays et à l'intérêt général de la région et d'une autre,
01:50:26 et de n'importer en rien ce conflit chez nous.
01:50:29 Voilà. En tout cas, je veux remercier vraiment
01:50:31 nos forces de sécurité. Félicitations.
01:50:33 -Merci.
01:50:35 -Voilà donc.
01:50:37 Pour la prise de parole d'Emmanuel Macron
01:50:40 à l'issue de sa visite,
01:50:42 qu'il poursuit d'ailleurs à Marseille,
01:50:44 dans les Bouches-du-Rhône,
01:50:46 nous sommes à la bataille, a-t-il dit,
01:50:48 rendre la vie des trafiquants, des dealers impossibles.
01:50:52 Cette opération Place Net qui va s'étendre
01:50:55 sur plusieurs semaines et qui sera utilisée
01:50:58 dans plusieurs villes, sans savoir quelle ville.
01:51:01 Le président qui a évoqué également
01:51:03 un certain nombre d'interpellations de garde à vue,
01:51:06 qui a évoqué aussi la question de la responsabilité parentale
01:51:11 sur l'éventuel ou pas retrait des allocations
01:51:15 avec ce triptyque accompagné...
01:51:18 Je vais avoir le deuxième et puis peut-être punir.
01:51:23 -Sanctionner.
01:51:25 -Pardonnez-moi, effectivement.
01:51:26 Et puis qui a réagi sur l'Ukraine et sur Gaza.
01:51:29 Elodie Huchard, comme beaucoup de choses ont été dites,
01:51:31 qu'est-ce qu'on peut retenir de cette prise de parole ?
01:51:34 -Ce qui est assez compliqué,
01:51:35 c'est que sur l'objet même du déplacement sur la drogue,
01:51:38 en fait, pas grand-chose.
01:51:40 Oui, alors il dit effectivement que les opérations Place Net XXL
01:51:43 auront lieu dans une dizaine de villes,
01:51:46 lesquelles on ne sait pas.
01:51:47 Combien de forces de l'ordre engagées, on ne sait pas.
01:51:50 Il redit les choses.
01:51:51 Il faut féliciter les forces de l'ordre qui sont à la manœuvre.
01:51:54 Il faut rendre la vie des trafiquants impossible.
01:51:56 Cette phrase, on l'a entendue un certain nombre de fois.
01:51:59 Il évoque effectivement la responsabilité des parents.
01:52:02 Alors comment on met les familles face à leur responsabilité ?
01:52:04 Eh bien ça, pareil, on ne le sait pas.
01:52:06 Il évoque rapidement cette idée de dire que les jeunes
01:52:08 pourraient être mis en internat 6 ans ou une année scolaire.
01:52:11 Alors là, c'est pareil, c'est peut-être...
01:52:13 Est-ce qu'il vaut dire 6 mois ?
01:52:14 En tout cas, on ne comprend pas sur le fond.
01:52:16 Et puis surtout, une fois de plus, beaucoup de déclarations
01:52:19 sur l'Ukraine, sur le conflit entre Israël et Gaza.
01:52:22 Et c'est vrai que c'est aussi ce qu'on disait depuis le début,
01:52:24 c'est-à-dire qu'à l'origine, on nous promettait cette visite
01:52:26 comme le lancement de ces opérations place nette,
01:52:28 qu'on allait comprendre comment ça fonctionne,
01:52:30 où est-ce que ça allait avoir lieu.
01:52:32 Pour l'instant, on n'en sait pas plus.
01:52:33 Peut-être qu'on le saura en fin de journée,
01:52:34 parce que pour l'instant, les trois ministres qui l'accompagnent,
01:52:36 qui avaient un déplacement, ne savent pas encore ce qu'ils font
01:52:38 du reste de leur journée.
01:52:39 Il est possible que ces trois ministres reprennent la suite.
01:52:42 En tout cas, leur cabinet me dit en ce moment même
01:52:45 que pour l'instant, ils naviguent à vue.
01:52:46 Donc peut-être qu'il y aura une autre séquence un peu plus claire
01:52:48 ou peut-être pas, parce que pour l'instant, honnêtement,
01:52:50 Emmanuel Macron est arrivé, fait son déplacement.
01:52:52 Tout le reste ne semble pas compter.
01:52:54 - Et je remercie nos équipes pour ces images,
01:52:55 parce que regardez aussi, si je peux dire, l'envers du décor,
01:52:59 tout ce qu'il y a autour du président pour permettre une telle visite.
01:53:03 Imaginez aussi la situation sur place,
01:53:05 quand ils ont appris que la visite a été confirmée, évidemment,
01:53:10 en le bas de combat.
01:53:11 En fait, il y a quand même quelque chose sur la campagne des Européennes.
01:53:15 J'insiste là-dessus.
01:53:16 Évidemment, en Marseille, on va y revenir,
01:53:17 mais le président a dit que l'engagement était inédit à chaque fois.
01:53:20 Et lui l'a dit, d'autres l'ont dit, mais véritablement là,
01:53:24 en évoquant l'Ukraine, en évoquant beaucoup de choses,
01:53:26 l'Aïenne, ça percute une campagne.
01:53:29 Et on peut penser, quel que soit le bord politique,
01:53:31 à tous les opposants qui se disent qu'ils s'immisent dans cette campagne.
01:53:36 - J'allais dire, c'est d'autant plus scandaleux
01:53:38 quand, dans le même temps, on lance une espèce de chasse aux sorcières
01:53:42 visant à ficher les gens et à leur attribuer finalement une idéologie
01:53:48 pour pouvoir juger, restreindre et comptabiliser leur temps de parole
01:53:52 et de soi-même se sortir de ce cadre-là,
01:53:57 utiliser toutes les ambiguïtés de la loi
01:54:00 pour finalement ne pas respecter la justice.
01:54:03 C'est mal, tout simplement.
01:54:06 - Et certains vous diront, c'est de la politique, ça a déjà été fait,
01:54:09 mais on note que là, vraiment, la frontière devient ténue.
01:54:11 - Ça a déjà été fait, mais rarement en parallèle des leçons de morale
01:54:16 qui sont infligées à tout le monde.
01:54:18 On ne peut pas à la fois juger tout le monde de haut
01:54:21 et s'extraire soi-même de ses propres devoirs.
01:54:23 C'est là que le bas blesse.
01:54:25 Je ne lui reproche pas de jouer avec les limites.
01:54:27 Tous les présidents l'ont fait.
01:54:29 Je lui reproche de le faire tout en expliquant
01:54:32 que les autres, eux, n'ont aucune morale.
01:54:34 Ça, c'est insupportable.
01:54:36 - Bien. Il nous reste quelques minutes.
01:54:37 Je vais faire un tour de table, véritablement,
01:54:39 parce que beaucoup de choses ont été dites
01:54:41 et on a vécu des séquences assez intéressantes, en tous les cas,
01:54:45 à analyser ce que vous avez retenu, chacun, chacune d'entre vous,
01:54:50 et quel message aussi on pourra retenir.
01:54:53 On commence par vous, Gabrielle Cluzel.
01:54:56 - Moi, surtout, je n'ai pas retenu grand-chose de nouveau.
01:54:59 Je renote que sur les familles, on est reparti sur la rhétorique
01:55:02 de la maman isolée et dépassée, de la maman solo.
01:55:06 Alors là, on utilise "maman".
01:55:08 Il n'y a plus de féminisme.
01:55:09 C'est beaucoup de...
01:55:11 Comme si les femmes étaient des êtres faibles,
01:55:13 incapables de se débrouiller.
01:55:14 Moi, je connais des femmes seules qui élèvent très bien leurs enfants.
01:55:17 Et je vous rappelle qu'après la guerre de 14,
01:55:19 la France a été peuplée de femmes seules
01:55:21 qui ont élevé leurs enfants et n'en ont pas fait des délinquants.
01:55:23 Donc, cette rhétorique de l'excuse,
01:55:25 on voit bien qu'elle n'imprime pas un changement.
01:55:27 Par ailleurs, sur ce qui est arrivé à la Courneuve,
01:55:29 j'ai trouvé la réaction assez légère,
01:55:31 parce qu'il faut quand même se rendre compte
01:55:34 qu'on a eu des policiers qui ont dû être protégés
01:55:36 par d'autres policiers.
01:55:38 Alors aussi des policiers qui protègent des policiers
01:55:40 qui protègent des policiers.
01:55:41 Si vous voulez, c'est compliqué d'avoir ce genre de scène.
01:55:44 Les policiers ont témoigné de véritables scènes de guerre.
01:55:46 Et en même temps de dire "la guerre est à nos frontières,
01:55:48 à 1 500 km".
01:55:49 Non, non, elle n'est pas à 1 500 km.
01:55:51 Elle est là, la guerre.
01:55:53 Donc, cette double rhétorique,
01:55:55 à la fois très martiale sur l'Ukraine
01:55:57 et très euphémisée sur ce qui se passe en réalité,
01:56:01 ce qui s'est passé à la Courneuve,
01:56:02 mais ce qui se passe partout en France, il faut être clair,
01:56:05 eh bien, m'a heurtée, je dois dire.
01:56:08 - Même question, Sophie Audugé.
01:56:10 - Oui, rien de nouveau.
01:56:12 Il y a encore des annonces qui ne seront pas tenues,
01:56:14 des internats, ce qu'on appelait avant les maisons de redressement,
01:56:18 soyons clairs, qui n'existent plus.
01:56:20 Ça fait des années qu'ils essayent de les remettre en place,
01:56:22 ils n'y arrivent pas parce que, de toute façon,
01:56:23 ils n'ont pas de profs, ils n'ont pas d'éducateurs
01:56:25 qui ont capacité à apprendre ces enfants-là.
01:56:27 Là, c'est un bain de foule.
01:56:29 Enfin, je veux dire, on voit Emmanuel Macron,
01:56:31 un bain de foule, point, et vendre sa vision de l'Europe.
01:56:35 Ce qui est assez dramatique, c'est que le vrai sujet
01:56:37 du point de vue de l'école, en tous les cas,
01:56:39 c'est que dans ces quartiers-là, qui sont des quartiers hors France,
01:56:43 il faut être clair quand même,
01:56:44 qui ne sont plus des quartiers de la République,
01:56:45 eh bien, les enfants, on ne respecte pas leur droit d'instruction,
01:56:50 qui est un droit fondamental des enfants,
01:56:51 et l'État ne remplit pas son devoir d'instruire chaque enfant de France
01:56:55 dans l'école publique, dont il a souhaité nous rappeler
01:56:58 qu'elle était gratuite.
01:57:00 Sans commentaire.
01:57:01 - Philippe David.
01:57:03 - J'ai trouvé cette visite surréaliste de A à Z.
01:57:06 Déjà, il a torpillé totalement la visite
01:57:08 de deux de ses principaux ministres du gouvernement,
01:57:11 Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti.
01:57:14 Élodie l'a rappelé, il y a quelques instants,
01:57:16 ils ne savent même pas quand ils vont parler.
01:57:17 Donc, on ne va pas parler du plan Place Net,
01:57:19 mais on peut dire qu'il a fait Place Net de ses ministres.
01:57:21 Ça, au moins, c'est la première chose.
01:57:23 C'était surréaliste du début à la fin.
01:57:26 Une conférence de presse improvisée dans la rue,
01:57:27 où on parle de l'Ukraine, de Gaza, etc.
01:57:30 Et alors, quand même, cette phrase qui restera dans les annales,
01:57:33 parce que je n'avais jamais entendu un président de la République dire ça,
01:57:35 "Attendez, madame, je m'occupe de la situation professionnelle de monsieur,
01:57:38 je pense qu'Emmanuel Macron pourra faire les tutos
01:57:40 des conseillers Pôle emploi à court terme."
01:57:43 - J'ajoute, et je vous pose la même question,
01:57:45 madame Fadel, que c'est l'autre aspect politique.
01:57:48 C'est-à-dire, véritablement, il fallait regarder le ministre de l'Intérieur
01:57:50 pour bien le connaître, Gérald Darmanin,
01:57:52 et se dire tout ce qui passe par sa tête en ce moment,
01:57:55 alors que c'est quand même son dossier,
01:57:56 que c'était son déplacement qui est...
01:57:58 Bon, voilà. Mais ça, c'est l'étape d'après, si je puis dire.
01:58:02 - Même question, Maïma.
01:58:03 - Pour ma part, moi, je ne m'attendais pas
01:58:04 à ce que le président de la République déambule comme ça
01:58:07 en faisant des selfies, parce que pour moi,
01:58:09 la situation est extrêmement grave,
01:58:11 et aussi, je pense, pour l'ensemble des Français,
01:58:14 la situation est extrêmement, extrêmement grave.
01:58:16 Et puis, quand on a pris le temps d'écouter l'audition des magistrats
01:58:20 concernant Marseille, l'état des lieux est dramatique, dramatique.
01:58:26 Ils disent clairement, "La guerre est perdue."
01:58:28 Ils parlent de gamins de moins de 13 ans
01:58:30 qui sont aujourd'hui enrôlés dans les trafics de drogue.
01:58:33 Ils parlent aussi de tous ces fonctionnaires,
01:58:36 ces policiers, ces agents pénitentiaires
01:58:39 qui sont sous-doyés.
01:58:41 On a affaire aujourd'hui à une mafia à Marseille.
01:58:45 Et quand on sait tout ce qui se passe aujourd'hui
01:58:46 dans d'autres villes, pour Cité-Reine, Dijon, Grenoble,
01:58:51 mais aussi des petits villages, pour moi, je suis extrêmement...
01:58:56 Je veux vous dire, je suis peinée pour notre pays,
01:59:00 parce que la situation est extrêmement grave.
01:59:02 Et encore une fois, on n'a pas parlé assez aussi
01:59:04 de la place et du rôle des parents,
01:59:06 bien qu'il ait un peu abordé, de la justice des mineurs.
01:59:10 -Evidemment. On aura l'occasion d'y revenir.
01:59:13 -Et au suivant, excusez-moi, mais au suivant,
01:59:15 il y aura d'autres commissariats aujourd'hui qui vont être attaqués.
01:59:19 Il y aura d'autres émeutes, je vous le prédis.
01:59:21 Je n'espère pas non plus pour le pays,
01:59:23 mais je trouve que... Voilà.
01:59:27 Je n'ai pas eu le sentiment qu'il avait vraiment conscience
01:59:30 de la gravité de la situation.
01:59:31 -Une question pour conclure notre émission.
01:59:34 C'est Nelly qui va suivre pour 180 minutes, évidemment,
01:59:37 la suite du déplacement d'Emmanuel Macron.
01:59:40 Il est encore sur place.
01:59:41 Question des moyens.
01:59:42 Bruno Le Maire cherche des économies partout.
01:59:44 Il nous faut changer de modèle. La gratuité, c'est fini.
01:59:47 Mais en même temps, on va pouvoir quand même
01:59:49 déployer de très gros dispositifs dans plusieurs villes.
01:59:53 Donc, cuide de l'argent.
01:59:54 -Il y a une question d'abord de moyens qui n'est absolument pas précisée,
01:59:57 ni le type de ville.
01:59:59 Est-ce qu'on peut imaginer des forces de l'ordre, par exemple,
02:00:02 qui se déplaceraient, ça, pour l'instant, on ne sait pas.
02:00:05 Il y a aussi un problème de volonté.
02:00:06 Il a quand même évoqué Marseille en grand.
02:00:09 On rappelle que c'est 5 milliards de l'Etat, 15 milliards de collectivités.
02:00:12 Est-ce que Marseille va beaucoup mieux aujourd'hui
02:00:15 qu'au moment où le plan Marseille en grand a été lancé ?
02:00:18 -Je vous remercie pour vos analyses respectives.
02:00:21 Ca fait 2 heures non-stop que nous commentons ce déplacement
02:00:24 et on va justement continuer avec ses invités pour 180 minutes.
02:00:29 -Bien sûr, nous serons à Marseille une bonne partie de l'après-midi.
02:00:32 Vous le voyez, Emmanuel Macron.
02:00:34 Bon.

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