• il y a 9 mois
Dans Destins de femmes, Judith Beller reçoit Carolle Zahi, athlète et championne de France du 100m et du 200m.

"Destins de Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Emission tirée du livre de Valérie Perez-Ennouchi, "Destins de Femmes", sorti chez Ramsay, prix Edgard Faure 2021.

Une émission de Judith Beller.

Merci au Groupe Connect Travail Temporaire !

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##DESTINS_DE_FEMMES-2024-02-10##

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Transcription
00:00 Le groupe Connect, expert en recrutement intérimaire.
00:04 Rejoignez les 35 agences du groupe Connect pour des opportunités de carrière partout
00:08 en France.
00:09 Le groupe Connect présente...
00:11 Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Beller.
00:14 Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans Destin de Femmes sur Sud Radio, votre rendez-vous
00:18 du samedi à 14h avec les femmes françaises hors du commun, celles qui tissent le lien
00:22 républicain.
00:23 C'est une émission tirée du livre au même titre de Valérie Pérez-Enouchi.
00:27 Dans Destin de Femmes aujourd'hui, vous allez découvrir le destin de la sprinteuse Carole
00:31 Zahy, championne de France du 100 mètres et du 200 mètres dont le parcours est une
00:35 véritable aventure de persévérance et d'humilité.
00:37 Après avoir affronté le défi unique de la maternité, elle a bravement repris l'entraînement
00:42 en vue des Jeux Olympiques.
00:43 Alors comment est-ce que vous faites tout ça Carole Zahy ? Vous allez nous raconter
00:46 tout cela évidemment.
00:47 Vous êtes à votre place dans Destin de Femmes sur Sud Radio, bienvenue.
00:50 Merci beaucoup Judith et bonjour à toutes les auditrices de Sud Radio.
00:54 Et aux auditeurs aussi.
00:55 Les pauvres ! Ok Destin de Femmes mais...
01:01 Pour commencer Carole Zahy, les 4 questions que je pose à toutes les invitées de Destin
01:05 de Femmes.
01:06 On commence par la première.
01:07 Quel destin de quelle femme vous inspire le plus ?
01:09 Je dirais que le destin de femme qui m'inspire le plus c'est Serena Williams, une sportive
01:15 hors pair qui fait vraiment preuve de ténacité et qui fait d'elle aujourd'hui l'une des
01:20 meilleures sportives de tous les temps.
01:21 Une froire mentale d'acier et surtout une mentale de gagnante.
01:25 D'accord, donc c'est la mentale plus que le mental d'ailleurs, plus que ce qu'elle
01:30 représente aussi qui vous interpelle aussi parce que c'est une femme noire et que du
01:33 coup forcément vous identifiez.
01:34 Il y a un peu de ça aussi.
01:35 Elle vous a donné envie ?
01:36 Oui, en fait c'est paradoxal parce qu'on ne pratique pas du tout le même sport mais
01:44 c'est vraiment l'aspect mental qui a fait que...
01:46 Parce qu'elle est comme vous, elle est maman aussi.
01:48 Elle est maman aussi éventuellement, effectivement plutôt et ça ne l'a pas empêché de continuer.
01:53 Elle est au plus haut niveau.
01:54 Exactement.
01:55 Ce que vous avez fait d'ailleurs aussi, on va y revenir tout de suite.
01:58 Quel a été votre plus grand succès, Carole Zahy ?
02:02 Mon plus grand succès pour moi, c'est lorsque j'ai battu mon record sur le 100 mètres
02:06 lors des championnats des France.
02:07 Votre propre record.
02:08 Oui, mon propre record lors des championnats des France Elite en 2018.
02:13 Pourtant, ce n'était pas forcément prévu que je puisse gagner ce jour-là mais encore
02:17 une fois, le mental a parlé et en plus de ça, ça me classe parmi les quatre meilleures
02:22 sprinteuses françaises de tous les temps.
02:24 Bravo.
02:25 Quand vous dites que le mental va parler, on a envie de savoir un peu plus, qu'est-ce
02:27 qui fait qu'à un moment donné, il y a quelque chose qui se déclenche dans votre cerveau
02:30 qui fait que vous allez dépasser les autres ?
02:31 Alors, ce qui fait que ça se déclenche, c'est que...
02:35 Vous pouvez le décrire, la sensation ?
02:36 Alors, moi, je pars du principe où on a un pouvoir extraordinaire dans notre état
02:42 de pensée.
02:43 C'est de se dire tout simplement que la course de la veille ne définit pas la course de
02:47 demain.
02:48 D'accord.
02:49 Donc, pour moi, la course, ça s'est gagnée au mental parce qu'en fait, dans ma tête,
02:52 je n'ai pas du tout renoncé au fait que j'allais dépasser les autres.
02:55 Si à un moment donné, j'avais renoncé, à ce moment-là, je sais pertinemment que
03:00 j'aurais perdu.
03:01 Donc, quand vous vous dites "je vais y arriver", vous y arrivez quoi ?
03:03 Oui.
03:04 En fait, c'est ça.
03:05 Et c'est surtout le corps aussi qui l'exprime à un moment donné.
03:07 Donc, votre corps, il ne réagit pas pareil quand votre cerveau n'est pas en connexion
03:09 alors que pourtant, physiquement, vous êtes identique.
03:13 Mais il y a des jours où quand votre cerveau n'est pas connecté de la même manière,
03:15 vous ne réagissez pas pareil, si ça vous dit.
03:16 Pas du tout.
03:17 Parce qu'en fait, le flux nerveux va faire que...
03:20 Je ne saurais pas l'expliquer factuellement, mais en tout cas, pour moi, à partir du moment
03:25 où on se met dans la tête qu'on va remporter une course, toutes les prédispositions qui
03:31 vont avec vont se mettre en marche.
03:33 Ce jour-là, ça a été la journée la plus longue de ma vie parce que la course a eu
03:38 lieu à 18h.
03:39 Entre 6h du matin, on se réveille jusqu'à l'heure de la course et on se dit...
03:44 Et vous vous entraînez juste avant une course ?
03:46 Vous faites quoi ? Vous étirez ? Comment ça se passe ?
03:48 Je m'étire.
03:49 Oui, en fait, avant la course, il y a un échauffement complet qui dure une heure.
03:54 Il y a un footing qui va durer 10-15 minutes.
03:57 Ensuite, on va s'étirer et puis on va répéter les gammes musculaires et puis quelques échanges
04:04 avec le coach et ça suffit.
04:06 Alors, les gammes musculaires, c'est intéressant parce que quand on vous écoute parler, on
04:09 pense aux gammes du piano.
04:10 Finalement, un pianiste qui travaille ses gammes, un sportif, il fait pareil.
04:14 Oui, il fait pareil, sauf que là, c'est un autre type d'échauffement qui permet
04:19 au corps de se prédisposer avant de passer par la phase d'accélération.
04:24 Sans ça, on n'arrive pas à mieux accélérer comme il faut.
04:27 Il y a ça et puis surtout, dans la gestuelle aussi, c'est très important de pouvoir répéter
04:32 les gammes correctement.
04:33 D'accord.
04:34 Donc, quand on court, quand on est sprinteuse à votre niveau, on a une gestuelle qu'il
04:37 faut garder d'une course à l'autre.
04:39 Exactement.
04:40 Parce qu'en fait, c'est impossible, en tout cas, d'accélérer sur 100 mètres à 100%.
04:46 Il y a un moment où on sera dans notre phase finale d'accélération et c'est les 20 derniers
04:53 mètres qui vont faire la différence et c'est la gestuelle qui va permettre ça.
04:56 D'accord.
04:57 Et c'est ça qui permet l'accélération et le résultat, la victoire.
05:01 Exactement.
05:02 Quelle a été votre plus grande déception, Carole Zahy ?
05:04 Alors, ma plus grande déception, c'est quand lorsque je suis passée très clairement à
05:09 côté d'une médaille européenne et pourtant, sur les deux sessions qui ont eu lieu avant,
05:15 je pouvais faire partie, je faisais partie des prétendantes à la médaille.
05:20 C'était en 2021, donc ça s'est passé en Pologne et c'est la première fois que j'évoque
05:27 un échec parce que la plupart du temps, je me reprends sur ma mère.
05:30 Les grandes parties, elles n'aiment pas trop en parler.
05:32 Non, on n'aime pas trop en parler parce que ça éveille certaines émotions qu'on n'a
05:36 pas forcément envie d'exposer.
05:37 Mais c'est important de passer par l'échec pour pouvoir gagner aussi.
05:39 Oui.
05:40 On a senti le oui, mais non, on n'aime pas trop ça.
05:45 Mais pourtant, effectivement, c'est une phase d'apprentissage qui est déterminante pour
05:49 la suite.
05:50 Et justement, je vois les choses différemment puisque maintenant, je travaille avec un préparateur
05:54 mental pour ça.
05:55 Parce qu'avant ça, l'échec, je l'ai perçu jusqu'à maintenant comme une fatalité.
05:59 Pour moi, dès que je perdais, je remettais tout en question et ça a été le cas.
06:03 Mais une fois que j'ai pris la peine, enfin du moins une fois que j'ai pris la décision
06:08 de travailler avec un préparateur mental, ça a tout changé.
06:11 Du moins, ça a changé ma perception des choses.
06:14 Et ça fait qu'à présent, je perce un échec comme une phase d'apprentissage et je prends
06:18 la décision de me relever.
06:19 Parce qu'en fait, quand on se relève, ça part d'une décision préalable.
06:22 Et ça, je ne le percevais pas comme ça auparavant.
06:25 Tout se passe dans la tête, chers auditeurs.
06:27 C'est très important et c'est vrai qu'on le note des femmes déterminées qu'on reçoit
06:30 dans Destin de Femmes.
06:32 Quelle est votre plus grande joie, Carole Zahy ?
06:34 Ma plus grande joie, je pense qu'on la connaît, c'est la naissance de mon fils.
06:38 Il est tout petit encore en plus.
06:40 Il est tout petit encore, il va avoir deux ans cette année.
06:43 Comment il s'appelle ?
06:44 Myron.
06:45 Bienvenue Myron.
06:46 C'est quelque chose qui a complètement changé ma vie.
06:50 Votre vision ?
06:51 Ma vision et puis surtout, j'ai grandi.
06:54 Je pense que je grandis de jour en jour en tant que maman.
06:57 J'apprends beaucoup de choses, surtout sur la notion de responsabilité parce que je
07:01 l'élève toute seule aussi.
07:02 Donc en fait, comme je gère pratiquement beaucoup de choses, ça fait que la plupart
07:08 du temps, il faut que je sois mentalement aussi moins surmenée que d'habitude.
07:13 Il y a le travail d'organisation qui se met en place petit à petit.
07:17 C'est ce qui fait que je suis fière de moi par rapport à ça.
07:20 Bravo, vous allez nous raconter ça un peu plus en détail tout à l'heure.
07:23 Alors Carole Zahy, je rappelle que notamment, vous êtes championne de France du 100 et
07:27 du 200 m en athlétisme.
07:28 Alors évidemment, vous préparez les Jeux Olympiques de Paris 2024 et vous visez la
07:32 médaille d'or, bien entendu.
07:33 Oui, il ne faut pas se fixer des limites.
07:37 Après, c'est vrai que pour moi, c'est important de garder les pieds sur terre tout de même.
07:42 Pas en dessous, en dessus c'est mieux.
07:45 C'est important de garder les pieds sur terre.
07:48 Pourquoi garder les pieds sur terre, elle n'est pas possible la médaille d'or ?
07:51 Si, elle est possible.
07:52 Elle est possible.
07:53 Après, je prends en compte aussi tous les paramètres qu'il y a autour, les concurrentes
07:57 et tout ce qui s'en suit.
07:59 Mais je ne me fixe pas de limites pour autant.
08:01 D'accord, mais qu'est-ce que vous fixez comme objectif clair ? C'est ça, c'est la médaille d'or ?
08:05 L'objectif clair, c'est la médaille d'or, oui.
08:07 Bon, on va vous suivre de près.
08:08 Comment est-ce qu'on se prépare au JO ?
08:10 On va dire que, globalement, on va parler d'un autre type de préparation, mais il
08:17 n'y a pas grand-chose qui change.
08:18 C'est juste qu'effectivement, l'échéance fait qu'on arrive à changer deux, trois choses.
08:26 Mais en soi, ça ne change pas grand-chose.
08:28 Il faut juste rester focalisé là-dessus, mentalement, du début à la fin, être constante
08:36 dans la motivation parce qu'il peut arriver des moments où l'envie peut ne pas être là.
08:41 Parce que l'envie en soi, c'est éphémère et c'est surtout la constance qu'il faut
08:46 garder du début à la fin.
08:48 Et la pression et les attentes propres au plus haut niveau, comment vous gérez ça, justement ?
08:55 Moi, de mon côté, j'ai la chance d'être entourée par ma famille qui, justement, m'aide
09:00 à garder les pieds sur terre parce que les autres ne sont pas là quand on s'entraîne
09:06 parce qu'ils ont tendance à avoir la face extérieure, la finalité, les résultats.
09:11 Mais ce qui se passe en interne, la plupart du temps, c'est notre famille qui a ce rôle-là de nous...
09:20 C'est qui ? C'est votre maman en particulier ?
09:22 Ma maman, mon entraîneur, mes amis.
09:24 Votre entraîneur, c'est votre famille ?
09:26 Oui, voilà. C'est ma famille parce qu'il me connaît depuis que j'ai 18 ans.
09:29 Et il m'a vu grandir, il a vu les phases où je n'avais pas du tout envie parce que
09:33 quand je n'étais pas sérieuse, c'est lui qui m'a expliqué que si je veux réussir,
09:39 il fallait que je travaille et que la facilité, ce n'est pas la meilleure option.
09:44 Et j'ai mis quatre ans pour le comprendre.
09:46 Donc, je peux dire qu'il y est pour beaucoup dans la personne que je suis aujourd'hui.
09:51 Il y a eu un long chemin avant de comprendre vos possibilités aussi, Carole Zahé, on imagine.
09:55 Parce qu'on a souvent, chez nous, les femmes, un petit sentiment d'imposture.
09:57 Est-ce que ça vous est quelque chose de familier, ça ?
10:00 Non, pas vraiment.
10:01 C'était juste de la flemme ?
10:02 C'était juste de la flemme, concrètement.
10:04 Et c'est vrai que cette optique-là, non, ce n'est pas quelque chose que j'ai réellement rencontré dans mon parcours.
10:12 Malgré que... Enfin, non, pas malgré que, mais dans mon groupe, il y a quand même pas mal de garçons.
10:16 Et justement, on a plus tendance à se titiller en se disant que Carole Zahé ne doit pas me dépasser sur un petit parcours.
10:24 Et alors, vous l'est dépassé ?
10:25 Ça arrive très souvent, oui.
10:26 Ah, merci.
10:27 J'apprécie beaucoup.
10:28 Merci.
10:29 Et le fait que vous soyez une femme, est-ce que ça vous pose des soucis ?
10:32 Ou finalement, dans le groupe, justement, en question ?
10:34 Non, pas du tout.
10:35 Au contraire, on s'encourage beaucoup.
10:37 C'est peut-être dans les médias que j'ai une perception différente, dans le sens où très souvent, j'ai vu deux, trois choses qui...
10:46 Par exemple ?
10:48 Surtout sur le physique.
10:50 En étant une femme, ça peut être difficile parce qu'on se dit que c'est pas parce qu'on a un physique atypique aux yeux des gens
10:57 qu'on n'a pas le côté féminine et surtout, c'est pas pour ça qu'on n'est pas des femmes, en soi.
11:04 Donc, je ne reçois pas de critiques en tant que telles, mais je suis déjà tombée sur des commentaires, par exemple, sur mon physique,
11:12 en me disant "est-ce que c'est vraiment une femme ?"
11:17 Ça vous touche, ça ?
11:18 Au départ, oui. Je ne vais pas vous mentir.
11:21 Au départ, c'est quelque chose qui m'a touchée et c'est la première fois que j'en parle aussi.
11:24 Mais avec le temps, je me suis rendu compte qu'il y a beaucoup de femmes, malheureusement, qui reçoivent ce genre de commentaires,
11:32 plus précisément les sportives.
11:34 Mais pour moi, c'est une fierté parce qu'on aime ce qu'on fait, avant tout.
11:39 Et puis surtout, on se dépasse, on se surpasse même.
11:43 Et quand on voit les résultats, on ne prend plus en compte les commentaires.
11:47 Vous avez bien raison. Bravo, bravo pour votre résilience.
11:50 Restez avec nous, vous êtes sur Sud Radio pour Destin de Femmes avec la Sprinteuse Championne française du 100 mètres et du 200 mètres.
11:56 Attention, Carole Zayon reste là et vous aussi, évidemment.
11:58 A tout de suite.
12:00 Le groupe Connect, expert en recrutement intérimaire.
12:03 Rejoignez les 35 agences du groupe Connect pour des opportunités de carrière partout en France.
12:08 Le groupe Connect présente Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Beller.
12:13 Destin de Femmes sur Sud Radio, c'est l'émission consacrée aux femmes qui tissent le serail de notre République française.
12:18 Avec aujourd'hui pour vous, attention, Carole Zayon, vous le savez quoi, chers auditeurs,
12:22 Carole Zayon, elle fait partie des quatre meilleures sprinteuses du monde.
12:27 Et oui, c'est du haut niveau sur Sud Radio.
12:29 Alors, Carole Zayon, on vous l'a dit et on l'a dit plutôt.
12:32 Vous vous préparez au JO en 2024, tout cela après avoir donné naissance à votre petit garçon.
12:38 Alors sur le point physique, ce n'est pas été simple.
12:40 On imagine le post-grossesse.
12:41 Comment est ce que vous faites en si peu de temps finalement ?
12:43 Parce que vous avez repris l'entraînement depuis quoi ?
12:45 A peu près un an, un an et demi.
12:47 J'ai repris plus précisément six mois après.
12:49 Voilà donc un an et demi, ça fait un an et demi.
12:52 On imagine que pour revenir à un niveau qui vous emmène aux Jeux olympiques au bout d'un an et demi,
12:57 c'est une préparation de malade.
13:00 Complètement. C'est ce que j'avais pensé au départ en revenant parce que j'ai perdu plus de 10 kilos
13:05 après ma grossesse et qui dit perte de poids, dit perte de gras et perte de muscles aussi.
13:11 C'est vrai que le retour a été très, très difficile.
13:14 Mais là, encore une fois, j'ai dû dire merci à mon entraîneur parce qu'il a été très...
13:17 Comment il s'appelle votre entraîneur ?
13:18 Menal Alex. Alex Menal, il a été très conciliant dès le départ.
13:21 Il m'a tout de suite expliqué que ton physique a changé.
13:24 Il faut que tu l'acceptes et on va travailler avec ce nouveau corps.
13:27 On ne va pas tenter de faire quelque chose qui va...
13:31 On ne va pas le contredire.
13:32 On ne va pas le contredire. On va y aller à son rythme et on verra ce que ça va donner.
13:36 Donc ça déjà, ça m'a rassuré.
13:38 C'est ce qui m'a permis de reprendre les entraînements dans les meilleures conditions.
13:41 Et après, le fait de passer la barrière de la fatigue et tout en revient sur le mental, c'est ça ?
13:47 Oui, il y a ça et c'est surtout physiquement aussi.
13:49 Et le régime aussi, on imagine ?
13:51 Le régime, un petit peu moins.
13:54 Parce que c'est vrai que globalement, j'ai un régime plutôt correct, on va dire, globalement.
14:00 C'est surtout physiquement que ça a été très compliqué,
14:03 puisque j'allaitais aussi mon fils pendant plus de dix mois.
14:06 Donc je ne dormais pas beaucoup.
14:09 J'arrivais à l'entraînement, j'étais très, très fatigué.
14:12 Et en fait, c'est une fois que j'ai arrêté l'allaitement,
14:15 que j'ai pu avoir un sommeil complet, enfin,
14:18 et que j'ai pu m'entraîner dans des meilleures prédispositions.
14:21 Revenir sur la piste de votre corps après une grossesse,
14:24 c'est une preuve de votre engagement aussi pour la compétition en général.
14:27 Vous êtes une compétiteuse, quoi ?
14:28 Oui, je suis une compétitrice et puis surtout en tant que compétitrice.
14:32 Oui, vous avez raison, c'est vous.
14:35 Ce que je veux dire, c'est que le fait d'être maman, ça ne doit pas nous mettre au placard.
14:40 J'ai tendance à dire que quand on est maman, on est des superwoman,
14:44 on est des superhéroïnes pour nos enfants.
14:46 Et pour moi, revenir sur la piste, c'est simplement pour montrer que
14:50 j'en ai encore sous les pieds et que j'ai envie de...
14:54 Ce n'est pas pour ça que je perds la détermination, au contraire.
14:57 J'ai envie de revenir...
14:58 Ça la renforce, quoi ?
14:59 Ça la renforce complètement.
15:01 Là où les gens voient une faiblesse, moi je vois de la force derrière.
15:05 Alors, vous l'avez dit avant moi, vous êtes un peu superwoman, Carol Zahy.
15:09 Après des explications sur votre dépassement physique de vous-même,
15:13 on a envie de savoir un peu comment vous conciliez justement votre rôle de maman,
15:16 maman dans l'organisation, et votre rôle de sportive de haut niveau,
15:18 parce que c'est quand même un engagement complet des deux côtés.
15:23 Et il n'y a que 24 heures dans une journée, quoi.
15:25 Complètement.
15:25 Et ce sont des journées qui sont très, très chargées.
15:28 Après, pour ma part, j'ai pu trouver une nounou,
15:31 qui est juste superbe en fait, qui le garde toute la journée.
15:35 Donc ça, c'est vrai que ça faisait partie de ce qui a généré des complications
15:40 dans mon organisation au départ.
15:41 Mais en ayant déménagé à Montreux,
15:44 donc c'est à 20 minutes de mon lieu d'entraînement à Fontainebleau,
15:47 j'ai pu trouver une nounou qui garde mon fils toute la journée.
15:50 Donc ça fait que ça me laisse du temps pour moi-même déjà.
15:53 Et ça me laisse aussi du temps pour pouvoir m'entraîner.
15:55 J'arrive très bien à concilier les deux dans cette optique-là.
15:58 D'accord.
15:59 Et le fait qu'il n'y ait pas d'arrêt entre une journée et une autre,
16:01 est-ce que psychologiquement, c'est pas compliqué parfois quand même ?
16:05 Non, parce que le fait que je puisse me reposer entre temps,
16:11 ça me permet justement de me régénérer psychologiquement.
16:15 Donc le repos, c'est vachement important, quoi.
16:16 Très. C'est même indispensable dans la vie d'une sportive d'haut niveau.
16:20 Près de ma moi surtout.
16:21 C'est quoi vos techniques si vous en avez pour rester motivé, passionné,
16:25 et souvent face à des défis qui sont quand même très difficiles à relever ?
16:29 Vous avez des techniques particulières ?
16:31 De technique, non.
16:32 Mais j'essaie surtout de me rappeler de pourquoi j'ai commencé au départ.
16:35 Parce que c'est ce qui m'a donné la motivation.
16:38 Alors pourquoi vous avez commencé ?
16:40 J'ai commencé parce qu'au départ, c'était surtout une notion de plaisir.
16:45 Et très souvent, on a tendance à ne pas mettre en avant le plaisir
16:48 quand on fait face à des défis.
16:50 C'est très important justement de garder la notion de plaisir
16:53 parce que la carrière d'un athlète, elle n'est jamais linéaire.
16:57 On passe par toutes les phases émotionnelles.
16:59 Et c'est important d'apprécier chaque moment.
17:01 Vous avez grandi en Côte d'Ivoire, Carole Zahé.
17:03 Vous êtes arrivée ici à l'adolescence, c'est ça en France ?
17:06 Je suis arrivée en France à l'âge de 9 ans.
17:08 De 9 ans, donc vous êtes arrivée assez tardivement.
17:10 Le fait d'avoir eu...
17:10 Déjà, est-ce que vous aviez déjà envie d'être sprinteuse en arrivant ?
17:13 Pas du tout.
17:14 Ça vous est venu après, en découvrant le sport lui-même ?
17:18 Comment ça s'est passé ?
17:19 Alors moi, j'ai découvert le sport effectivement à l'école.
17:22 Et en fait, chaque...
17:25 Enfin, chaque... Comment dire ?
17:26 Chaque fois que je passais en classe supérieure,
17:29 CE2, CM1, CM2, j'avais tout le temps un prof de sport qui me disait
17:33 "On voit des qualités de vitesse, pourquoi est-ce que tu t'y mets pas ?"
17:36 Et en fait, ça ne m'intéressait pas du tout, du tout.
17:39 Enfin, je n'avais même pas envisagé une carrière là-dedans.
17:41 D'accord. Et c'est quoi le déclencheur alors ?
17:43 Je dirais que c'est les premiers résultats
17:46 lors des championnats de France UNSS,
17:49 donc c'est plus tout ce qui est école et lycée.
17:52 Quand j'ai vu que je pouvais me mesurer à des sprinteuses
17:55 qui s'entraînent depuis plusieurs années,
17:57 et que j'ai réussi à les battre lors des championnats de France cadettes,
18:01 ça m'a donné des petites idées derrière.
18:03 Je me suis dit "Ah, c'est un moyen de faire quelque chose."
18:05 Il y a un peu d'ego aussi là-dedans, on peut le dire ou pas ?
18:07 Oui, bien sûr.
18:08 Bien sûr, le sport de... Enfin surtout l'athlétisme, c'est un sport d'ego.
18:12 Alors, votre participation aux Jeux Olympiques de Paris 2024,
18:14 c'est une source d'inspiration pour beaucoup de gens,
18:17 et surtout pour de nombreuses jeunes femmes
18:18 qui ont envie de faire la même chose que vous, Carole Zahy.
18:22 Il faut des représentations positives.
18:24 Vous vous êtes consciente que vous en faites partie ?
18:28 Pas toujours, parce que c'est vrai que
18:31 je suis tellement focalisée sur les entraînements,
18:35 que quand je reçois des messages, effectivement,
18:38 je ne m'en rends pas compte,
18:39 mais ça me fait super plaisir de lire des messages
18:42 qui parlent d'inspiration,
18:44 qui parlent du fait que je suis un exemple pour certaines d'entre elles.
18:47 Et puis vous êtes aussi... Vous montrez la route du possible.
18:51 Oui, complètement.
18:51 C'est vrai que ce n'est pas quelque chose que j'avais tendance à montrer
18:55 sur les réseaux sociaux,
18:56 parce que je montre beaucoup du sport, du sport, du sport.
18:59 Mais le fait de mettre en avant aussi mon rôle de maire,
19:03 tout en conciliant aussi avec le sport de haut niveau,
19:05 ça ouvre la voie.
19:07 Et alors le fait de représenter le pays qui vous a accueilli,
19:09 votre pays de cœur, votre pays d'âme,
19:11 on peut dire la France au JO, c'est important ça aussi.
19:13 C'est une fierté pour vous.
19:14 Oui, c'est une fierté pour moi,
19:16 surtout que c'est mon père, Péason âme,
19:18 qui m'a encouragée à représenter l'équipe de France.
19:20 D'accord.
19:20 C'est pour lui aussi.
19:22 Donc il y a un message très fort à papa dans tout ça.
19:24 Bon, c'est beau.
19:25 Et alors, vos sources d'inspiration premières,
19:27 si vous en aviez une ou deux à nous citer,
19:29 quelle serait-elle, Carole Zahy ?
19:31 Je dirais ma maman,
19:33 parce que c'est elle que j'ai appris la résilience,
19:36 surtout le courage,
19:39 le fait de se relever même après être tombée,
19:41 de ne pas rester par terre.
19:43 Ça, c'est très important de se relever.
19:44 Vous l'avez dit plusieurs fois.
19:46 On tombe aussi quand on court.
19:48 Oui, on tombe aussi.
19:49 Et le plus important, c'est de prendre la décision de se relever
19:51 pour poursuivre la route.
19:54 D'accord.
19:55 Et alors, si vous aviez un souhait aujourd'hui,
19:57 un petit génie comme ça qui sortirait d'une lampe,
19:58 ça serait quoi, Carole Zahy ?
20:00 Ça serait de gagner.
20:04 Ouais, toujours ?
20:05 Toujours.
20:06 Mais qu'est-ce qui fait si peur dans le fait de perdre ?
20:10 C'est que quand on est compétitrice,
20:11 du coup, c'est même pas une option.
20:14 C'est l'investissement qui fait que...
20:16 C'est tout le travail qu'il y a derrière.
20:18 Et qui fait que le résultat doit absolument être positif.
20:21 Mais effectivement, il faut aussi apprendre à encaisser l'échec,
20:24 parce que c'est ce qui fait partie du processus pour justement gagner.
20:28 Combien de temps vous entraînez par jour ?
20:30 Je m'entraîne en tout 21 heures par semaine.
20:32 Donc c'est deux sessions par jour.
20:34 Les mardis, mercredis, jeudis.
20:38 Même les dimanches aussi.
20:40 D'accord. Et vous dormez beaucoup ?
20:42 Les week-ends surtout.
20:44 En semaine, j'ai un peu plus de mal,
20:46 étant donné que je gère aussi mon fils entre temps.
20:49 Mais bon, j'ai la chance sur ce côté-là,
20:50 dans le sens où il a un sommeil plutôt complet.
20:52 Donc ça fait que là-dessus, j'ai pas trop de problèmes.
20:55 Et alors le fait d'être une compétitrice mère célibataire aussi,
20:59 est-ce que vous vous rendez compte que c'est un symbole, ça, pour beaucoup de femmes ?
21:03 Ça veut dire que c'est possible pour les femmes qui travaillent beaucoup
21:06 et qui veulent des enfants et qui n'osent pas, par exemple.
21:09 Vous leur donnerez la route du possible.
21:11 Oui, pour moi, j'ouvre la voie du possible dans le sens où...
21:16 Déjà pour moi, le fait de porter un enfant pendant neuf mois, c'est déjà une force.
21:20 C'est déjà une force extraordinaire
21:21 et il ne faut pas laisser qui que ce soit dire le contraire.
21:24 Donc si on a envie de se lancer dans un projet en étant maman,
21:29 c'est tout à fait possible aussi.
21:30 Bravo, écoutez, continuez comme ça.
21:32 Si vous aviez un petit mot de la fin à donner à nos auditeurs,
21:34 Carole Zahy, qu'est-ce que ça serait ?
21:37 De me souhaiter beaucoup de courage, beaucoup de force pour cette phase de préparation.
21:41 Et bien on le fait et puis on espère surtout que vous allez nous ramener une belle médaille d'or.
21:44 Oui.
21:45 On va prier, je serai devant mon écran en tout cas.
21:47 Et on espère bien que les auditrices et les auditeurs de Sud Radio aussi.
21:51 Alors merci, Carole Zahy.
21:52 Donc on vous retrouve sur les pistes du 100 mètres, du 200 mètres
21:54 pour les JO de Paris 2024 aux couleurs de la France.
21:57 On est tout cœur avec vous évidemment.
21:58 Nous, chers auditeurs, on a rendez-vous samedi prochain 13h30 pour un nouveau Destin de Femme.
22:02 Demain c'est à 19h, c'est excellent évidemment.
22:05 Merci à mon cher Thibault qui réalise pour vous.
22:07 Puis les équipes de Sud Radio, votre radio préférée.
22:09 Vous pouvez nous retrouver sur sudradio.fr, la chaîne YouTube de Sud Radio.
22:12 Sans oublier les réseaux sociaux, Deezer et tout le Tout Team.
22:15 Bise à tous et bise à toutes évidemment.
22:19 Sud Radio, Destin de Femme, Judith Beller.
22:23 Avec le groupe Connect, expert en recrutement intérimaire.
22:26 Rejoignez les 35 agences du groupe Connect
22:28 pour des opportunités de carrière partout en France.
22:31 *Bruit de pet*

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