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A l’occasion des 31e rencontres de l’Amrae (association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise), Camille George s’entretient avec Gilles Bénéplanc, directeur général du groupe Adelaïde.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:13 Bonjour à toutes et à tous, toujours sur le plateau l'opinion de la GFI au cœur des 31e rencontres de l'AMRAE à Deauville.
00:21 Je suis en compagnie de Gilles Bénéplan, directeur général de Verlingue et Adelaide,
00:26 groupe de courtage en assurance spécialisé dans la couverture des risques des entreprises.
00:32 Gilles, bonjour. Merci d'être avec nous.
00:34 C'est un plaisir.
00:35 Alors, pour commencer, que retenez-vous de l'année 2023 en termes de comportement de marché ?
00:41 Écoutez, d'abord, au plan économique, au plan de l'environnement,
00:44 c'était une année de tensions avec des tensions géopolitiques que tout le monde connaît,
00:48 des tensions économiques, la croissance a ralenti et puis des tensions sociales.
00:53 On en a vécu certaines. Donc, c'est une année de tensions qui rend les choses compliquées.
00:59 Si on est plus près de nous ou plus près du marché de l'assurance, du courtage, de la gestion des risques,
01:06 ces marchés ont tous continué leur restructuration à un rythme vraiment très soutenu.
01:12 En ce qui concerne le groupe Adelaide et plus précisément Verlingue, 2023 aura été une bonne année pour nous.
01:18 On a bien avancé sur le chemin de notre plan stratégique Impact 2024.
01:25 On a réussi à faire l'ouverture d'un nouveau pays, ce qui est très important dans notre stratégie européenne,
01:30 un nouveau pays avec l'Italie, un pays important.
01:34 On a rencontré à peu près tous nos objectifs financiers.
01:38 Tout est à peu près d'équerre là-dessus.
01:41 Donc, on est en place, on est en marche et 2023, dans un contexte difficile, restera une bonne année.
01:49 Bon, bonne nouvelle alors. Malgré le contexte.
01:51 Comment se sont passés les renouvellements ?
01:55 Alors, les renouvellements, c'est toujours une période intense.
01:58 C'est vraiment le money time.
02:00 Et il faut d'abord remercier nos équipes, les équipes du groupe qui sont énormément mobilisées, qui ont beaucoup travaillé.
02:09 Et puis aussi, il faut remercier les équipes des clients qui ont été disponibles et bien sûr, nos partenaires assureurs.
02:16 Au total, les renouvellements se sont bien passés.
02:19 Il a fallu trouver des solutions nouvelles.
02:21 Il a fallu trouver des solutions pour faire face au marché haussier, à des retraites, certains assureurs.
02:30 Mais on y a travaillé. On a, je crois, fait preuve de créativité et de tenacité, puisque c'est un des ADN du métier.
02:38 Et puis, au total, on fait une bonne campagne de renouvellement sur 2023.
02:44 Bon, tout va bien alors.
02:45 Écoutez, il ne faut pas se plaindre.
02:48 Comment l'univers des risques évolue ? Comment vous le voyez évoluer ?
02:51 Nous, on a l'impression de notre fenêtre que ça explose.
02:54 Alors, c'est tout à fait juste.
02:56 Je crois qu'il y a d'abord ce que je citais, qui est le monde en tension.
03:02 Il est évident que les tensions économiques, les tensions géopolitiques et les tensions sociales, ça déforme l'univers des risques.
03:11 Alors, quelques exemples.
03:12 On a eu les émeutes.
03:16 On a eu la sécurité qui est très, très difficile au sortir du canal de Suez.
03:22 Le transport maritime souffre beaucoup.
03:25 Ça crée des surcoûts.
03:26 Ça crée des tensions sur la chaîne d'approvisionnement.
03:29 On a vraiment cette déformation de l'univers des risques.
03:33 À côté de ça, il faut bien avoir en tête que nos sociétés occidentales, surtout en Europe,
03:39 on doit faire face à trois transitions, et trois transitions majeures,
03:45 qui elles aussi vont impacter le domaine des risques.
03:47 Ces trois transitions, c'est la transition digitale avec l'impact sur le cyber,
03:54 la transition démographique avec l'impact sur tout ce qui est assurance de personnes, retraite,
03:59 et puis la transition climatique, qui est vraiment au menu de tous les assureurs, les courtiers, les grands clients.
04:08 C'est un vrai, vrai sujet.
04:10 Ce sujet de déformation de l'univers des risques, de ces trois tensions, il est complexe
04:17 parce qu'aujourd'hui, il n'est pas totalement évident qu'on ait les moyens de financer les trois transitions.
04:23 Et du coup, est-ce que ça amène au développement de solutions alternatives ?
04:28 Alors oui. C'est clair qu'on a vu le développement de solutions alternatives s'accélérer
04:36 avec des facteurs facilitants, qui ont été la réglementation, qui a ouvert la possibilité des captives à France 1,
04:44 le marché haussier, et puis la sophistication croissante des clients,
04:50 de leurs conseils, de nous, et des assureurs.
04:53 Vous voyez, on a un marché qui est plus innovant et qui est plus agile sur ces nouvelles solutions,
05:02 qui sont rendues nécessaires par les circonstances.
05:05 Nous, on a vraiment investi sur ce domaine.
05:07 On a un département qui est dirigé par Mathieu Pelletier, qui a beaucoup travaillé sur ces questions.
05:13 Et on est, comme tout le monde, vraiment très impliqués dans ces solutions nouvelles qui sont nécessaires,
05:18 qui ne doivent pas faire oublier aux assureurs qu'il faut assurer, il faut toujours assurer,
05:24 mais c'est quelque chose d'important.
05:27 Mais ça, c'est bien compris par les assureurs en complément ?
05:30 Oui, je pense que la plupart des grands assureurs ont compris que leur mission était l'assurance,
05:37 donc la mutualisation des risques.
05:39 Mais il faut comprendre que les solutions captives sont des solutions qui étayent cette mutualisation,
05:45 qui la rendent plus performante et pas quelque chose qui peut remplacer la mutualisation des risques.
05:51 Pour les très grands risques, il faut toujours de la mutualisation.
05:53 C'est ça l'assurance, c'est la mutualisation des risques.
05:56 Donc en fait, ça devient une couche complémentaire, supplémentaire qui fait partie du modèle.
06:02 Avec des techniques qui permettent de mutualiser des exercices dans le temps,
06:07 de compenser les mauvaises années par les bonnes, au sein d'une entreprise, au sein du véhicule captif.
06:12 Et ça, ça donne des possibilités nouvelles.
06:15 On a vraiment, je le disais, une sophistication des clients,
06:19 des gens qui sont de plus en plus agiles, qui sont de plus en plus orientés vers la data.
06:24 Le quantitatif est très important et donc on peut bâtir des solutions.
06:29 Et c'est vrai au niveau de l'assurance, c'est vrai au niveau de la réassurance,
06:34 avec le paramétrique, avec les quatre bondes, etc.
06:37 On parle de quel type d'entreprise ? Pas uniquement les grands comptes ?
06:42 Alors c'est exactement la bonne question parce que l'utilisation des captifs par les très grands comptes,
06:49 les multinationales, ça date d'il y a 50 ans, donc 40 ans.
06:54 Là, on a de plus en plus de TI, d'associations d'entreprises qui vont vers des solutions captives.
07:01 Et donc on a de plus en plus de demandes là-dessus.
07:08 Et les associations d'entreprises au sein d'une captive, ça fonctionne ?
07:12 Ça me paraît complexe.
07:13 Il y a encore des tentatives qui sont peut-être en train d'aboutir autour de profession.
07:18 Une profession qui est particulièrement maltraitée, pas très aimée des assureurs,
07:23 elle peut avoir tendance à se dire, si on mutualisait,
07:27 si on faisait une ligne de mutualisation sous-jacente entre nous, ça peut être une solution.
07:30 On fait corps.
07:32 Est-ce que vous diriez qu'aujourd'hui les entreprises, d'une manière générale,
07:36 sont à la hauteur des risques auxquels elles doivent faire face ?
07:40 C'est vraiment une question intéressante.
07:44 Je pense à deux choses.
07:47 Dans la très grande majorité, les décideurs ont une aversion au risque qui est croissante.
07:54 Si on fait un micro-trottoir ici avec des CEOs,
08:00 et en leur demandant, est-ce que vous vivez dans un monde plus risqué ou moins risqué ?
08:05 On dit, on vit dans un monde plus risqué.
08:07 Dans ce contexte, la prise de conscience de la gestion des risques,
08:11 en plus le Covid a été un marqueur très fort,
08:14 les problèmes de supply chain sont un marqueur très fort.
08:17 Je pense que la très grande majorité des entreprises sont totalement conscientes des enjeux.
08:24 Si vous regardez une manifestation comme la Brae, comme les rencontres de Deauville,
08:28 c'est évidemment illustratif de ce phénomène.
08:32 Après, les entreprises, elles vivent dans un contexte économique qui est ce qu'il est.
08:36 Avec une croissance qui cette année a été inférieure à 1.
08:42 Il faut, et c'est notre rôle, qu'on accompagne, qu'on conseille et qu'on donne aussi le temps.
08:49 Il faut que les agendas de mise en place des programmes de prévention,
08:53 des nouveaux programmes soient tenables pour les entreprises.
08:56 On ne peut pas demander du jour au lendemain aux entreprises de switcher tout.
09:01 À la fois, je pense qu'au niveau de la prise de conscience, on y est parfaitement.
09:06 À côté de ça, il y a quelque chose qui est très important,
09:09 c'est de s'engager dans un partenariat gagnant-gagnant
09:13 où on donne le temps au temps de faire son œuvre pour les améliorations.
09:18 Peut-être pour conclure, un conseil aux entreprises et aux risk managers ?
09:23 Je n'ai pas de conseil à donner.
09:24 Ils sont bons, ils sont forts.
09:28 Simplement, il faut qu'ils continuent l'effort de quantifier les choses, de modéliser les choses.
09:35 On est dans un monde où on a la chance d'avoir beaucoup de data,
09:40 donc il faut travailler les data.
09:42 Nous-mêmes, on s'est organisés au sein du groupe pour mieux accéder à la data,
09:48 à la frontière interne et externe,
09:50 pour être une force de conseil plus performante vis-à-vis des entreprises.
09:54 Et arriver à une couverture plus ajustée, par exemple.
09:58 Qui dit data, dit intelligence artificielle et c'est probablement le combat de demain.
10:02 Très bien. Merci beaucoup Gilles pour avoir été avec nous.
10:04 [Musique]

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