• il y a 9 mois
A l’occasion des 31e rencontres de l’Amrae (association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise), Cécile Desjardins s’entretient avec François Beaume, administrateur de l’AMRAE en charge

L’AMRAE réunit près de 3 500 spécialistes du risque en entreprise lors de ses 31e rencontres qui se déroulent les 7, 8 et 9 février à Deauville. Géopolitique, cyber, intelligence artificielle...

Autant de thématiques qui sont abordées durant ces trois jours. François Beaume, administrateur de l’AMRAE en charge du scientifique, revient notamment sur l’impact des dynamiques géopolitiques sur le quotidien du risk management.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:14 Bonjour à tous, nous nous retrouvons en direct des 31e rencontres de l'AMRAE
00:17 et je suis très heureuse de recevoir ce matin François Baum.
00:20 Bonjour François.
00:21 Bonjour Cécile.
00:22 François, vous êtes administrateur de l'AMRAE en charge du scientifique.
00:25 Alors, qu'est-ce qui vous a marqué dans cette année 2023 qu'on vient de terminer ?
00:30 Ce qui m'a marqué dans l'année 2023, c'est les soubresauts de la géopolitique mondiale
00:35 qui ont impacté de plus en plus finalement les entreprises,
00:38 nous en tant que risk manager, mais au-delà de nous, nos entreprises,
00:42 sur des problématiques de supply chain, sur des problématiques sécuritaires,
00:45 sur des problématiques d'événements périphériques à des soubresauts sociaux
00:50 ou politiques locaux dans différentes géographies,
00:53 l'Amérique du Sud, l'Asie et même l'Europe finalement.
00:57 Et donc, cette dynamique géopolitique est de plus en plus prégnante
01:02 et impacte notre quotidien en tant que risk manager de manière de plus en plus forte.
01:06 C'est un sujet qu'on risque de retrouver en 2024 aussi ?
01:08 C'est un sujet qui va encore à mon avis prospérer en 2024 pour plusieurs raisons.
01:13 C'est des tendances de fonds et des tendances de fonds qui sont aussi renforcées
01:17 par la dynamique locale.
01:19 En 2024, il va y avoir de nombreuses élections dans différents pays.
01:23 On parle des États-Unis, de l'Inde, de la Belgique.
01:26 La liste est très longue. Il y a à peu près la moitié de la population
01:29 qui habite dans des démocraties dans le monde qui va voter cette année
01:32 pour les diverses élections. Et les résultats de ces élections, on le voit bien,
01:35 peuvent influer sur le cours des choses localement, modifier les équilibres régionaux,
01:40 voire même des équilibres plus globaux avec, on pense, aux tensions sino-américaines,
01:46 l'évolution des relations avec la Russie, post-élection également, potentiellement aux États-Unis.
01:54 Et tout ça, finalement, modifie le terrain des risques et influe sur la trajectoire des entreprises,
01:59 qu'elles soient ou pas présentes dans ces géographies, qu'elles exportent ou pas dans ces géographies.
02:03 Ça peut avoir des conséquences. Et nous, en tant que risk manager,
02:06 on doit plus que jamais se saisir du sujet, s'en imprégner, identifier les risques inhérents,
02:12 enfin contribuer à l'identification des risques inhérents à ces mouvements-là,
02:16 proposer des mécanismes de réduction de ces risques et également des mécanismes de financement.
02:22 Vous évoquez les mécanismes de réduction des risques et de financement.
02:25 Concrètement, est-ce que ces risques peuvent être assurés, sont correctement assurés ?
02:30 Est-ce qu'ils peuvent même être assurables ?
02:31 Ils sont assurables pour la plupart. Qu'ils soient assurables ne veut pas dire qu'ils sont forcément assurés.
02:36 Il y a des questions d'assurabilité, d'efficacité économique et de qualité des garanties qu'on va trouver.
02:43 Mais oui, il y a un marché pour les risques liés à la géopolitique.
02:47 On parle du marché de violences politiques et terrorisme,
02:49 qui est un marché plutôt structuré sur la place de Londres.
02:54 Il y a aussi un marché continental, continental de source européenne,
02:58 mais le gros de la dynamique de marché est plutôt à Londres.
03:01 Il faut aussi s'intéresser à ce marché-là, investiguer les solutions.
03:07 Il y a des solutions, elles sont onéreuses, elles ont des exclusions.
03:12 Il faut apprendre, si on n'est pas déjà familier avec ce marché, à le découvrir
03:17 pour adapter la couverture qu'on va trouver à son propre portefeuille de risque et à son évolution.
03:23 En guise de conclusion, est-ce que vous avez un message pour les risk managers qui participent à ces rencontres ?
03:28 J'ai été frappé, on est à peu près à la moitié du congrès,
03:33 par le renouvellement générationnel. Il y a beaucoup de participants jeunes,
03:38 il y a énormément d'étudiants, et ce sont des étudiants qui sont actifs.
03:41 Ils sont pour la plupart, quasiment tous, en apprentissage dans nos entreprises,
03:46 côté risk management, côté courtage, côté assureurs, côté réassureurs, côté cabinets de conseil.
03:52 Ils sont au sein de l'écosystème, tous ces jeunes.
03:55 Et ces jeunes qui sont jeunes aujourd'hui, demain, ils seront aux risk managers à ma place,
03:59 et c'est eux qui répondront à vos questions.
04:01 Et je pense que c'est génial d'avoir cette jeunesse parmi nous aujourd'hui,
04:06 qui fait signe vers une dynamique de cet écosystème,
04:11 et de la profession de risk manager qui est au centre de l'écosystème,
04:14 et qui plus que jamais est d'actualité, d'intérêt, à la fois pour les entreprises,
04:19 mais aussi pour un panel de personnes qui, demain, seront, peut-être pour une période de temps donnée,
04:25 mais seront actifs en tant que risk manager ou assimilés,
04:28 sur des thématiques hyper riches, en transformation,
04:32 et qui sont les thématiques de risque et des thématiques d'intérêt pour les entreprises,
04:35 aujourd'hui, mais encore plus demain.
04:37 Donc ça, je trouve ça vraiment intéressant et porteur d'espoir pour le métier,
04:42 la profession de risk manager, et puis aussi pour les rencontres,
04:45 de manière un peu plus peut-être égoïste, en tant qu'administrateur de Gamma Ray,
04:48 c'est un événement magnifique et qui se pérennise, finalement, il y a de plus en plus de monde,
04:52 cette année, il y a de plus en plus de monde, mais il y a aussi de plus en plus de jeunes,
04:56 donc ça veut dire que ce renouvellement générationnel, il est en cours,
04:59 et c'est des gens qui ont des profils différents,
05:01 qui vont venir enrichir les perspectives qu'on peut poser sur les risques,
05:04 et de cette diversité, finalement, on fait un avantage,
05:08 c'est un facteur d'efficacité de la profession, d'avoir des perspectives différentes,
05:13 des backgrounds différents, des expériences différentes,
05:16 pour porter un regard sur un même objet.
05:19 Merci beaucoup François Ponce, et bonne rencontre.
05:21 Merci, également.
05:23 [Musique]

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