A l’occasion des 31e rencontres de l’AMRAE (association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise), Camille George s’entretient avec Pierre Bessé, président directeur général de Bessé
L’AMRAE réunit près de 3 500 spécialistes du risque en entreprise lors de ses 31e rencontres qui se déroulent les 7, 8 et 9 février à Deauville. Géopolitique, cyber, intelligence artificielle...
Autant de thématiques qui sont abordées durant ces trois jours. Pierre Bessé, président directeur général de Bessé, fait le point sur les secteurs de l’assurance et du courtage dans un monde en crise.
L’AMRAE réunit près de 3 500 spécialistes du risque en entreprise lors de ses 31e rencontres qui se déroulent les 7, 8 et 9 février à Deauville. Géopolitique, cyber, intelligence artificielle...
Autant de thématiques qui sont abordées durant ces trois jours. Pierre Bessé, président directeur général de Bessé, fait le point sur les secteurs de l’assurance et du courtage dans un monde en crise.
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00:00 [Musique]
00:14 Bonjour à toutes et à tous, je suis ravie de vous retrouver pour cette nouvelle journée sur le plateau L'Opinion, la GFI,
00:19 au cœur des 31e rencontres de l'AMRAE à Deauville.
00:23 Je suis en compagnie de Pierre Bessé, président directeur général de Bessé.
00:28 Pierre, bonjour. Merci d'être avec nous.
00:30 Alors, de votre fenêtre, comment se porte le secteur du courtage et de l'assurance ?
00:36 Et quelle est la situation au début d'année 2024 ?
00:42 Comment ils se portent ? Moi, je vais dire bien, même si d'aucuns ont ses mots ou leurs enjeux propres,
00:49 ils se portent bien par rapport à beaucoup de secteurs.
00:51 Est-ce qu'ils se portent bien par rapport à lui-même ? Si je commence par le courtage,
00:55 honnêtement, ils se portent bien, c'est un métier résilient qui traverse les crises,
00:58 dans lequel on a des enjeux en face de nous qui sont des enjeux, comme tout à chacun,
01:02 peuvent avoir la data, les investissements IT, l'IA demain, etc.
01:08 Des enjeux RH majeurs et encore plus pointus depuis le Covid, je trouve.
01:12 Mais c'est un métier qui se porte bien.
01:14 L'assurance en tant que telle est face à de nouveaux enjeux ou plutôt des enjeux accélérés.
01:20 On le voit, les événements naturels, cyber, numériques, les risques géopolitiques,
01:24 c'est la vie, c'est le monde qui est comme ça.
01:26 Mais c'est une économie qui, je trouve, est dynamique, plutôt performante, créative.
01:33 Donc, oui, je suis positif.
01:36 Oui, très très positif même.
01:38 Et alors, si je vous demande l'effet marquant de 2023, qu'est-ce qui a retenu votre attention ?
01:43 Concernant le BC ?
01:44 Oui.
01:45 2023, on est au milieu d'un plan qu'on a déployé en 2022, qui s'appelle BC 2025.
01:50 Ce n'est pas un plan stratégique, parce qu'un plan stratégique, pour moi, ça ne dure pas trois ans.
01:54 Ça dure quasiment une vie et ça évolue.
01:57 C'est un plan de transformation de l'entreprise.
02:00 On a passé la barre des 510 collaborateurs en 510 collaborateurs, donc dans une boîte de service.
02:06 C'est beau.
02:06 C'est important.
02:07 Et donc, on ne peut pas s'organiser, on ne peut pas bosser, on ne peut pas exécuter
02:12 de la même manière que nous le pratiquions lorsque nous étions, disons, moitié-moins.
02:16 Donc, on a beaucoup travaillé là-dessus depuis 2022.
02:19 On y est arrivé, on a beaucoup recruté, on a beaucoup staffé, on a beaucoup managé.
02:25 On a créé une école de transmission des méthodes et du savoir.
02:30 On en est rendu à la phase 2 de l'école en 2024.
02:34 Donc, pour moi, le fait marquant, c'est celui-là.
02:36 C'est de préparer l'entreprise à la prochaine étape, non pas à la transmission,
02:42 mais à la prochaine étape, à l'arrivée des générations nouvelles,
02:45 pour toujours favoriser cette agilité, cette créativité et cette stratégie qui est,
02:50 pour le coup, bien posée.
02:52 Et alors justement, vous êtes au plus proche des entreprises,
02:55 vous les accompagnez dans leur gestion des risques.
02:57 Comment vous voyez évoluer l'analyse de la gestion des risques
03:00 de la part des entreprises au sein même des lignes de projet ?
03:02 Je la vois positivement évoluer, non pas que je sois résolument positif aujourd'hui.
03:08 J'ai l'impression quand même.
03:10 Je la vois positivement évoluer, je m'explique.
03:12 Le Covid, pour moi, a été un point de bascule.
03:15 Même s'il n'a duré que deux mois, en réalité, il n'a duré plus que deux mois et il dure encore.
03:19 Il a été un point de bascule parce que les entreprises ont découvert à cette occasion
03:22 qu'il pouvait arriver n'importe quoi.
03:24 Voilà, la palissade.
03:26 Ça n'empêche que ça s'est passé comme ça.
03:28 Et donc, je pense, je trouve, on observe que les enjeux de pilotage de risque et d'assurance
03:33 dans le monde de l'entreprise sont considérés aujourd'hui avec plus de,
03:38 non pas de sérieux, mais d'importance et de considération.
03:42 Nous, on le considère comme ça.
03:43 Tant mieux pour les risquiers managers qui voient leur job,
03:46 je crois, encore mieux valorisé que c'était le cas par le passé.
03:49 Et tant mieux aussi pour les entreprises qui n'en ont pas.
03:51 Donc, je trouve que le sujet est vraiment monté d'un cran et tant mieux
03:56 parce que les risques, eux, sont montés plus que d'un cran, à mon avis.
03:59 Il y a eu un effet déclic.
04:00 Je pense, oui.
04:01 Je pense qu'il y a eu un effet déclic.
04:03 2001, avec le retrait de Sainte-Heure le 11 septembre, a été un effet déclic à d'autres égards.
04:09 Je pense que le Covid a été aussi un effet déclic.
04:11 Il s'est passé un truc que personne n'a imaginé.
04:14 Les entreprises ont toutes été à l'arrêt.
04:16 Et au bout du compte, qu'est-ce qui se passe si ?
04:17 Le cyber sera un autre effet déclic, j'en suis sûr.
04:21 J'en suis absolument convaincu.
04:22 Il ne s'est à peu près rien passé aujourd'hui.
04:24 Et le jour où ça va arriver, ça va être un autre effet déclic
04:27 pour favoriser les transformations.
04:29 Et alors, de quelle façon vous accompagnez justement les entreprises
04:32 dans leur gestion des risques ?
04:34 On les accompagne toujours de la même manière,
04:36 toujours avec plus d'investissement et baisser.
04:39 On y réfléchit souvent, c'est quoi notre métier ?
04:43 Conseiller d'assurance, courtier d'assurance,
04:45 tout ça est assez plat au bout du compte.
04:47 Moi, j'aime bien définir ça.
04:49 Notre métier pour moi, c'est de repousser les limites de l'assurance
04:52 pour permettre à nos clients, dans les écosystèmes que l'on adresse,
04:56 de développer leur business de manière safe, en protégeant leur bilan.
05:00 C'est ça notre métier.
05:02 Donc c'est de construire des solutions ad hoc avec eux, en co-construction,
05:06 pour les aider à.
05:08 Donc, qu'est-ce qu'on déploie pour ça ?
05:10 On déploie des ingénieurs, on déploie de la data.
05:13 On a beaucoup investi en 2023 là-dessus.
05:17 Beaucoup investi, on l'intègre dans tous nos process de pilotage,
05:20 de gestion, d'accompagnement, d'analyse centrale.
05:23 La data, pour ne rien en faire, ça ne sert à rien.
05:25 Pour l'exploiter, c'est mieux, évidemment.
05:29 On recrute des talents, on monte une école de formation.
05:31 Donc, c'est toute cette espèce de...
05:33 Ce n'est pas une triptyque, c'est toute cette espèce de puzzle
05:37 qu'on déploie de manière méthodique, comme on l'a toujours fait,
05:39 sauf qu'aujourd'hui on est beaucoup plus nombreux,
05:41 pour précisément suivre l'accompagnement de l'émergence de ces nouveaux risques.
05:47 Si on parle du nucléaire, qui était nucléaire, Bachine, il y a 10 ans,
05:50 qui ne l'est plus du tout aujourd'hui,
05:51 ça fait 10 ans qu'on investit sur cette économie.
05:54 On était donc totalement à contre-courant.
05:56 On a des experts en la matière qui nous ont rejoints durant ces années, etc.
06:01 Et donc aujourd'hui, je pense qu'on a un véritable savoir-faire
06:03 pour annoncer ce plan de relancement et de renouveau
06:05 qui a été décidé par le gouvernement.
06:07 Voilà, il fallait prendre ce temps d'avance,
06:08 on aurait pu ne pas réussir,
06:10 on pourrait toujours, dans le nucléaire Bachine,
06:11 favoriser un autre modèle d'énergie, mais je ne pense pas qu'on pourra.
06:15 Donc c'est ça la façon de baisser, de j'espère,
06:19 garder en matière de proactivité ce temps d'avance.
06:23 Mais on y arrive, on n'a peut-être pas beaucoup de mérite,
06:26 parce que la stratégie c'est d'adresser les grandes filières.
06:29 Ce n'est pas d'adresser de la matière assurable.
06:32 Je vois beaucoup de mes confrères qui fonctionnent très bien,
06:35 où les structures sont organisées autour de la matière assurable.
06:38 Nous, on n'est pas organisé autour de la matière assurable,
06:40 on est organisé autour des filières,
06:42 le marine, l'énergie, l'agroalimentaire, la mobilité, etc.
06:46 Et dans ces filières, je retrouve tous les talents
06:47 que je trouve dans d'autres pôles.
06:49 Donc quand vous avez 70, 80 personnes
06:51 qui ne bossent que sur l'agroalimentaire,
06:53 comme je dis souvent, du champ à l'assiette,
06:55 ça favorise l'expertise.
06:57 Et dans l'énergie, le marine et autres, tout pareil.
06:59 Donc c'est ça la stratégie, c'est celle-là.
07:02 Et donc c'est ensuite une débauche de moyens
07:04 pour atteindre cet objectif.
07:05 Je ne fais pas que de le dire.
07:06 C'est très clair.
07:08 Est-ce que vous voyez les solutions d'assurance alternative monter,
07:13 grandir, prendre de l'importance ?
07:15 Est-ce que la diversification dans la couverture, c'est important ?
07:20 Oui, bien sûr qu'on les voit monter.
07:21 D'abord parce que les risques sont émergents,
07:24 parce que certains deviennent difficilement assurables
07:26 ou sont peut-être à la limite de l'assurabilité.
07:31 Si les événements naturels continuent à monter comme ça,
07:33 comment on peut avoir des problèmes ?
07:34 Si le numérique et le cyber continuent à monter comme ça,
07:36 il faudra peut-être l'aborder de manière différente ou alternative.
07:38 Donc oui, on le voit monter.
07:39 On travaille beaucoup sur le paramétrique,
07:41 qui est une solution alternative au mécanisme assurantiel traditionnel,
07:45 depuis un moment.
07:46 Et puis on bosse, comme tout le monde, sur les captives,
07:50 parce que c'est un outil de pilotage du risque génial.
07:53 Et encore plus génial depuis qu'on peut le mettre en France,
07:55 parce que c'est plus simple et ça reste en France.
07:57 Donc les entreprises, pour le coup, le d'adoptent.
07:59 On a beaucoup d'études sur le sujet.
08:01 Donc ce n'est pas faire de la provision à la fiscalité,
08:04 mais un peu quand même.
08:05 C'est surtout instruire la captive dans son outil de pilotage de risque,
08:09 quitte à y transférer des risques qui deviennent inassurables.
08:12 Donc c'est tous ces outils-là que l'on développe,
08:18 que ce soit en termes de garantie, en termes de créativité,
08:20 en termes d'outils que je viens de l'exposer.
08:23 C'est comme ça que je peux répondre à votre question.
08:24 Merci beaucoup Pierre Bessé d'avoir été avec nous.
08:26 Merci.
08:27 [Musique]