• il y a 9 mois
A l’occasion des 31e rencontres de l’Amrae (association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise), Camille George s’entretient avec Philippe Cotelle, administrateur de l’AMRAE et président de la commission cyber

L’AMRAE réunit près de 3 500 spécialistes du risque en entreprise lors de ses 31e rencontres qui se déroulent les 7, 8 et 9 février à Deauville. Géopolitique, cyber, intelligence artificielle...

Autant de thématiques qui sont abordées durant ces trois jours. Philippe Baptiste, directeur du Centre national d’études spatiales (CNES) explique pourquoi les travaux du CNES sont des atouts majeurs pour évaluer les risques, notamment climatiques, en comprenant mieux les grandes évolutions de la Terre.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:14 Bonjour à toutes et à tous, nous voilà de retour au 31e rencontre de l'AMREI à Deauville.
00:20 Je suis en compagnie de Philippe Baptiste, président du CNES, le Centre National des Études Spatiales.
00:26 Philippe, bonjour. Merci d'être avec nous.
00:29 Alors, que fait le CNES au rencontre de l'AMREI et de la gestion du risque ?
00:33 Alors évidemment, ça peut paraître un petit peu surprenant parce qu'on n'est pas assureur, on est une agence spatiale.
00:38 Donc nous ce qu'on fait, c'est qu'on fait des lanceurs, des pas de tir, des satellites, on fait travailler tout l'ensemble de l'écosystème.
00:44 Et puis on travaille pour la communauté scientifique d'une part et puis la défense d'autre part.
00:50 Qu'est-ce qu'on fait ici ?
00:51 En fait, la raison, elle est assez simple, c'est qu'on est profondément convaincus qu'aujourd'hui,
00:56 avec l'observation de la Terre, avec les données qui sont collectées par les satellites qui observent la Terre aujourd'hui,
01:03 pour comprendre quelles sont les grandes évolutions de la Terre sur le climat, sur les pollutions, sur le suivi de la biodiversité, etc.
01:11 Eh bien, on amène une information qui, je le crois, est capitale pour les assureurs aujourd'hui, pour estimer vos risques.
01:20 Estimer les risques, je ne sais pas, sur les évolutions du trait de côte, estimer les risques pour des feux de forêt,
01:27 estimer les risques sur le bâti, estimer les risques sur la météo, les grandes évolutions météo.
01:33 Et donc, toutes ces données, qui sont des données qui viennent du spatial, elles sont, je crois, cruciales pour les assureurs aujourd'hui.
01:39 Pour la modélisation ?
01:40 Exactement, c'est-à-dire que c'est modéliser, c'est comprendre à la fin le risque.
01:43 Alors évidemment, nous, on n'a pas du tout la prétention de faire tout le chemin, puisque nous, on amène les données spatiales.
01:48 Mais il y a tout un ensemble d'entreprises qui se sont créées ces dernières années, extrêmement dynamiques,
01:54 ce qu'on appelle dans notre jargon des entreprises du "new space", qui, quelque part,
01:58 alors soit elles développent elles-mêmes des satellites qui leur sont propres, ou le plus souvent,
02:02 elles utilisent des données qui sont déjà existantes pour faire des services clés en main,
02:07 qui sont proposés aujourd'hui à des professionnels, par exemple de l'assurance,
02:11 et qui vont être capables de vous aider directement à estimer le risque.
02:14 Je prenais l'exemple tout à l'heure de l'évolution du trait de côte.
02:16 Eh bien, vous avez des instruments qui sont opérationnels aujourd'hui, qui sont capables de faire ça.
02:20 L'estimation de l'hygrométrie dans des forêts, et donc derrière du risque pour des incendies.
02:26 Pareil, vous avez des outils qui intègrent des observations spatiales, et qui sont directement à votre disposition.
02:32 Donc moi, je suis là, un peu comme VRP de toutes ces entreprises qui sont autour du spatial.
02:36 Et je veux être sûr que la communauté de l'assurance parle bien à la communauté du spatial à travers ces entreprises.
02:41 D'accord, c'est très clair.
02:43 Et alors, je crois que vous êtes allé même jusqu'à créer Connect by CNES. Qu'est-ce que c'est ?
02:48 Alors, Connect by CNES, il a exactement cette mission-là.
02:51 Plus large, parce que ce n'est pas qu'avec le monde de l'assurance.
02:54 C'est bien de connecter le monde du spatial, donc les grandes entreprises et les petites entreprises du spatial,
02:59 qui font du hardware, qui font des lanceurs, des satellites, etc.,
03:02 avec d'autres secteurs économie ou des décideurs publics, pour leur montrer tout ce que le spatial peut leur amener.
03:09 Donc, c'est une plateforme ?
03:10 C'est une plateforme de mise en relation.
03:13 C'est un endroit où aussi on a des ingénieurs qui sont mobilisés, des ingénieurs du CNES,
03:16 voire des ingénieurs d'autres établissements ou d'autres entreprises qui sont là.
03:20 Et on a aussi des bacs à sable où on est capable de jouer avec des gens qui viennent nous voir
03:24 et qui vont nous dire en gros qu'est-ce que vous pouvez m'amener.
03:27 Et bien justement, on est capable, alors on ne va pas construire le service directement,
03:30 mais on va illustrer ce que pourrait amener le spatial demain, et puis après, on va connecter des gens.
03:34 Donc moi, mon boulot, c'est ça.
03:36 De faire émerger cette écosystème.
03:38 C'est de faire connecter des gens pour que des entreprises du spatial se connectent avec des entreprises
03:42 ou des décideurs publics pour développer le business autour du spatial.
03:46 Parce qu'en fait, je suis profondément convaincu qu'il y a tout un univers d'applications
03:51 qui est encore très méconnu du grand public et des décideurs du spatial.
03:55 Et donc, il faut l'amener.
03:57 Il faut le vendre, il faut le développer, il faut le proposer.
04:00 Et on est très aidé aussi par l'État pour faire ça.
04:03 Il y a beaucoup d'argent sur France 2030 qui est là.
04:06 Et donc, quelque part, on a aussi la capacité, en plus de jouer les bons samaritains
04:10 pour mettre tout le monde autour de la table, en plus de ça,
04:12 on a la capacité à financer un certain nombre de projets pour que les liens se créent et se développent.
04:16 C'est ça. Et faire connaître aussi l'intérêt de l'investissement dans telle ou telle activité
04:21 pour les assureurs qui sont parfois, enfin souvent, en recherche d'investissement.
04:25 Alors ça, c'est aussi absolument, c'est aussi une deuxième, c'est presque un deuxième volet.
04:29 C'est que, alors quand on fait du spatial,
04:32 l'inconvénient du spatial, même si ça coûte moins cher qu'avant, ça continue quand même à coûter très, très cher.
04:36 Et c'est des projets qui sont des projets de long terme, souvent.
04:40 Et donc, on est aussi très intéressé.
04:42 On sait qu'évidemment, il y a des capitaux qui sont importants, qui sont gérés par les assureurs.
04:48 Et nous, on est aussi très favorable à l'idée d'accueillir de nouveaux investisseurs dans le monde du spatial.
04:54 Et donc, on a des clubs d'investissement.
04:56 On a un club d'investissement qui s'appelle Space.ly, où justement, on essaye de mettre en contact de nouveau,
04:59 un peu sur le même schéma, l'idée des gens qui sont à la recherche de capitaux
05:03 et puis des gens qui veulent, qui veulent, qui veulent quelque part investir.
05:06 Eh bien, on essaye de les mettre en contact pour justement amener de l'argent
05:09 pour ces entreprises du spatial qui sont en train de, qui sont en train de se développer.
05:13 C'est des investissements de long terme, parce que c'est souvent des durées qui sont, qui sont un petit peu longues.
05:17 Mais c'est aussi des investissements qui sont, ont des business models qui sont assez récurrents.
05:21 Donc, ça peut être aussi des, ça peut être aussi des vraies opportunités pour les acteurs, les acteurs de l'assurance.
05:26 Bien sûr. Alors, je reviens deux minutes sur l'apport en fait de ces données pour les assureurs.
05:31 Donc, on a parlé de l'apport dans la modélisation.
05:33 C'est aussi un apport pour développer, par exemple, l'assurance paramétrique ?
05:37 Oui, alors, c'est typique, typique, enfin typiquement, effectivement,
05:40 les données du spatial peuvent être intégrées pour développer, pour développer de l'assurance paramétrique.
05:46 Mais ça, ça, c'est vraiment le métier des assureurs.
05:48 Et ce n'est pas, et ce n'est pas nous qui pouvons, nous pouvons évidemment nous substituer à ça.
05:53 Mais par contre, je pense qu'on peut l'illustrer, on peut le démontrer sur des exemples.
05:57 Et donc, on commence à travailler, on travaille avec Aspiren,
05:59 on travaille avec des gens qu'on connaît un peu dans le monde du secteur-là
06:03 pour justement développer des prototypes et montrer et illustrer ce qu'on peut faire.
06:07 Très bien. Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter pour ces rencontres AMRAE ?
06:10 Alors, pour AMRAE, c'est, j'ai envie de dire, diffuser ce message, c'est connecter, c'est connecter,
06:16 c'est connecter les deux mondes. C'est ça notre enjeu et c'est ça notre, c'est ça notre, c'est ça notre volonté d'avancer.
06:22 Eh bien, je vous souhaite d'avoir de l'écho. Merci, Philippe Baptiste.
06:25 Merci beaucoup.
06:26 [Musique]

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