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A l’occasion des 31e rencontres de L’AMRAE (association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise), Cécile Desjardins s’entretient avec Brigitte Bouquot, présidente de la Fédération française des captives d’entreprise et administratrice de l’AMRAE (FFCE)

L’AMRAE réunit près de 3 500 spécialistes du risque en entreprise lors de ses 31e rencontres qui se déroulent les 7, 8 et 9 février à Deauville. Géopolitique, cyber, intelligence artificielle...

Autant de thématiques qui sont abordées durant ces trois jours. Brigitte Bouquot, présidente de la Fédération française des captives d’entreprise nous en dit plus sur ces fameuses captives d’entreprise et sur leur place dans l’univers du risk management.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:14 Bonjour à tous, en direct des 31e rencontres de l'AMRAE.
00:18 Je suis très heureuse de recevoir Brigitte Boucault.
00:20 Bonjour Brigitte.
00:21 Bonjour Cécile.
00:22 Brigitte, vous êtes présidente de la Fédération française des captifs d'entreprise
00:27 et bien sûr administratrice de l'AMRAE.
00:29 Alors, un mot sur les captifs d'entreprise, c'est quoi, ça sert à quoi ?
00:33 Effectivement, le mot captive est un petit peu barbare, on va dire.
00:38 Une captive, c'est une filiale d'assurance ou de réassurance d'une entreprise ou d'un groupe
00:44 qui permet de mutualiser entre les risques de l'entreprise, les risques propres à l'entreprise
00:51 et pour faire une mutualisation dans le temps.
00:54 Et cette mutualisation est très complémentaire avec le transfert des risques
01:00 que va faire l'entreprise au reste du marché.
01:03 Ça vient s'ajouter à la couverture d'assurance avec un petit peu une assurance en interne.
01:08 Voilà, c'est exactement ça.
01:11 Courant 2023, le statut des captives françaises a été amélioré.
01:18 Concrètement, qu'est-ce qui a changé ?
01:21 Alors, les captives ne sont pas nouvelles, il y en a partout dans le monde,
01:24 au Bermude, au Luxembourg, en Irlande.
01:28 En France, elles étaient plutôt vues comme une priorité secondaire par l'État français,
01:34 priorité qui a changé suite à la prise de conscience avec le Covid des risques systémiques,
01:40 du réchauffement climatique et de la nécessité pour les entreprises
01:44 de mieux renforcer leur résilience dans une philosophie de souveraineté.
01:48 Et donc, en fait, on a autorisé les captives domiciliaires en France,
01:53 les captives de réassurance, à se doter d'une provision
01:57 qui leur permet de stocker jusqu'à 90% de leurs résultats en réserve,
02:04 en franchise d'impôts, et qui permettra ainsi de faire face à des chocs
02:09 face aux risques qui sont assurés par cette captive.
02:14 Et donc, cette provision, elle a surtout le mérite, son mérite principal
02:20 est d'accélérer l'allocation de fonds propres au sujet du risque,
02:26 conformément à Solv2, elle n'a pas pour objectif principal de différer l'impôt.
02:32 Elle a pour objectif de permettre d'accumuler des fonds propres Solv2
02:36 et de ce fait-là de prendre de plus en plus de risques et de faire grossir la captive.
02:41 Grâce à ce changement de statut, est-ce que de nouvelles captives françaises ont pu être créées ?
02:46 Oui, Cécile, c'est ça qui est formidable, c'est qu'on est parti d'une situation
02:50 où on avait environ 9 captives, souvent issues de sociétés dans lesquelles
02:55 l'État était actionnaire ou en contrat avec l'État, pour des raisons un peu politiques
03:01 de domiciliation, à une situation où à fin janvier, on en compte déjà 16,
03:07 de grandes entreprises, de moyennes entreprises et on peut considérer qu'il y a
03:12 beaucoup de dossiers qui sont en cours de préparation, c'est-à-dire qui demandent
03:16 un agrément à la CPR.
03:17 On a un chiffre, c'est un peu confidentiel ?
03:19 Oui, c'est un peu confidentiel, mais je pense qu'il y a une vingtaine de dossiers
03:25 qui sont vivants et qu'on pourrait atteindre, passer de 16 à 20, 25 très prochainement.
03:31 Très rapidement.
03:33 Si on fait le bilan aujourd'hui, est-ce que vous êtes content de ce statut ?
03:37 Est-ce qu'il y a encore des petites choses à améliorer ?
03:39 Alors on est très fiers et très contents de ce statut parce que la France,
03:44 qui est quand même la cinquième économie de l'OCDE, s'est dotée d'un système
03:48 de captive post la mise en œuvre de Solvabilité 2, donc ça veut dire avec une logique
03:54 totalement professionnelle, de gouvernance renforcée, de responsabilité des entreprises
04:00 et donc c'est le plus grand pays européen qui l'a fait.
04:04 Ce n'est pas rien.
04:08 C'est solide.
04:09 C'est solide, merci.
04:11 C'est un très bon point de départ pour démocratiser la captive de réassurance
04:18 auprès de toutes les entreprises qui doivent renforcer leur résilience et qui n'ont
04:22 certainement pas le moyen d'oeuvrer à l'international.
04:25 On peut aussi imaginer qu'au regard des résultats, on puisse améliorer le statut
04:33 dans la durée de la provision, dans son plafond et surtout réfléchir à la façon
04:39 d'y mettre des nouveaux risques, des risques émergents sur lesquels on ne sait pas très
04:43 bien ce qu'il faut faire aujourd'hui, qui sont liés au réchauffement climatique,
04:46 qui sont liés aussi au cyber et qui permettront d'apporter des solutions innovantes.
04:52 On peut aussi réfléchir aux questions de la captive, sont-elles à même de prendre
04:58 en charge des budgets de prévention.
05:00 Je le rappelle, la captive n'est pas qu'un instrument d'assurance, c'est aussi un
05:05 instrument qui permet de piloter globalement la gestion des risques dans son aspect carto,
05:11 gestion de la prévention et puis transfert au marché de l'assurance.
05:15 Il faut que ça vive en même temps que les risques et le métier de risque manager.
05:18 Exactement.
05:19 Merci beaucoup Brigitte Boucaud.
05:21 Merci Cécile.
05:22 Merci à vous.
05:23 Merci à vous.
05:25 Merci à vous.
05:26 Merci.
05:28 Merci.
05:30 Merci.
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05:35 Merci.
05:36 Merci.

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