L'édito de Céline Pina, chaque vendredi à 8h10
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00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Rocher.
00:04 Il est 8h13, les hommes de pouvoir politique, artistique ou médiatique, rien ne va plus.
00:10 Cette semaine, c'est Gérard Miller qui fait face à des accusations de viol ou d'agression sexuelle.
00:16 Et vous y revenez, bonjour Céline Pina ce matin.
00:19 Bonjour, et oui, après Gérard Depardieu, c'est le célèbre psychanalyste qui en est fait accusé
00:25 par plusieurs femmes de comportements pour le moins inappropriés lors de séances d'hypnose.
00:30 L'affaire est sortie dans la presse et les réseaux sociaux, toujours friands de ce type de carburant,
00:35 s'en sont emparés sur l'air de l'arroseur arrosé.
00:39 En effet, un extrait d'une intervention d'un Gérard Miller survolté,
00:44 s'indignant du fait que le ministre de l'Intérieur était resté ministre malgré des accusations de viol, a ressurgi.
00:51 Le passage n'est pas flatteur tant le psychanalyste surjoue l'indignation.
00:55 Mais cette mise en scène de l'émotion au service de l'accusation d'autrui,
00:59 tempère sans doute la compassion que l'on devrait éprouver face à la tempête médiatique qu'il subit.
01:05 Il y a une certaine ironie dans son sort.
01:07 Cet homme, rarement avare de leçons à donner et de jugements péremptoires en tant que chroniqueur télé,
01:13 se retrouve dans la position de nombre de ceux qui la naguèrent critiquement.
01:17 Et alors comment réagit Gérard Miller ?
01:19 Eh bien la défense de l'intéressé est inhabituelle dans ses termes et peut laisser le public interloqué.
01:25 S'il évoque des relations consenties, il reconnaît toutefois un rapport inégalitaire,
01:30 ce sont ses propres mots, qu'il justifie ainsi.
01:33 Psychanalyste, universitaire, auteur, chroniqueur télé et radio,
01:37 n'en jetez plus Gérard, la coupe est pleine,
01:40 j'étais de fait un homme de pouvoir.
01:43 Il y avait donc dès lors une dissymétrie objective dont on peut se dire qu'elle était purement et simplement rédhibitoire.
01:49 Si vous n'avez rien compris, en gros cela signifie que les relations hommes-femmes sont de fait dissymétriques
01:55 et donc un acte de séduction est un acte d'emprise qui peut être qualifié de viol assez facilement.
02:02 Disons qu'en tant que psychanalyste, l'homme maîtrise bien la distanciation
02:06 mais que cet alignement de mots ressemble fort à la version jargonneuse de l'explication entortillée.
02:12 Alors toujours est-il Céline Pinard que ces affaires qui passent au tribunal de l'opinion,
02:16 au tribunal médiatique, aboutissent rarement en justice ?
02:20 C'est exact. Mais il faut aussi reconnaître qu'en la matière c'est souvent parole contre parole.
02:25 Ces affaires ne peuvent donc que rarement aboutir.
02:28 Il n'en reste pas moins que le tribunal de l'opinion n'offre malgré tout aucune garantie à l'accusé
02:33 et ne se soucie pas souvent de vérité plutôt de voir ses représentations satisfaites.
02:38 C'est là que l'on en revient au verbiage politique qu'est la justification avancée par Gérard Miller.
02:43 Dans un autre passage de son texte, il écrit
02:45 "Dans notre société les rapports sont organisés sur la base d'une incontestable domination masculine.
02:51 Faut-il comprendre ainsi que toute relation hétérosexuelle est entachée de domination
02:55 et qu'aimer c'est perpétuer un système patriarcal qui fait de tous les hommes des prédateurs ?
03:00 Comment avec un tel climat de suspicion ne pas impacter les relations entre les sexes ? "
03:05 Et c'est justement l'objet du livre de Noémie Allioua, "La terreur jusque sous nos draps".
03:11 Et oui, celle-ci défend avec humour et intelligence la cause de l'amour face à toutes les staliniennes en jupon
03:19 qui veulent en faire un outil de rééducation politique
03:21 et ont tendance à réduire tous les hommes à des porcs que l'on balance.
03:25 Tandis que les nouveaux dragons de la guerre des sexes appliquent le slogan "l'intime est politique",
03:31 Noémie Allioua défend justement le contraire.
03:33 L'intime est privé et doit le rester car c'est un espace de liberté.
03:37 Les rapports hommes-femmes, contrairement à ce qu'en disent les néo-féministes ou Gérard Miller,
03:42 ne se résument pas à des rapports de domination, même s'il y en a aussi.
03:46 Il y a aussi des liens de désir, d'abnégation, de solidarité, d'amour, de haine, d'intérêt, d'indifférence, etc.
03:52 L'intime est le lieu où nous vivons nos libertés, nos limites et nos grandeurs, nos envols et nos chutes.
03:58 Hannah Arendt ne disait pas moins, qui faisait de la capacité des démocraties
04:03 à tracer une frontière entre le public et le privé,
04:07 la source finalement des libertés individuelles et collectives.
04:10 Le public est l'espace où on en rabat sur ses particularismes pour le partager avec les autres,
04:16 le privé est l'espace que l'on possède en propre pour nous exprimer.
04:20 Du respect de cette frontière, de la possibilité d'échapper au jugement d'autrui,
04:24 de ne pas toujours rendre compte, naissent nos libertés.
04:27 Voilà pourquoi il ne faut pas laisser les inquisiteurs et leurs fidèles servantes, la terreur,
04:32 aller jusque sous vos draps.
04:34 Merci Céline Pina.
04:36 (Musique)
04:38 - Bon, Guillaume Bigot, dites-le franchement,
04:43 c'est bien que des affaires sortent tout de même,
04:47 parce qu'il y a eu probablement aussi une omerta pendant des années,
04:52 alors après évidemment c'est le fameux tribunal de l'opinion, non ?
04:55 - Oui, mais il y a à côté quand même arroseurs arrosés.
05:00 - Ah bah dans cette histoire, oui totalement.
05:03 - C'est ça, c'est les donneurs de leçons qui se retrouvent victimes des leçons qu'ils donnaient la veille.
05:07 Mais surtout, cette histoire de terreur sous les draps, il y a une tendance comme ça,
05:12 c'est indiscutable, quand madame Sandrine Rousseau dit qu'il faut mettre des amandes aux marées qui ne font pas la vaisselle,
05:18 bon, elle est là en train de dire qu'il faut légiférer dans les cuisines, alors pourquoi pas sous les draps.
05:23 Mais quand même, c'est une image intelligente, la terreur sous les draps,
05:28 mais ce n'est qu'une image, parce que la terreur, c'était le sang qui coulait, c'était la guillotine,
05:32 et vous savez, c'est Marx qui disait "l'histoire se répète toujours une deuxième fois sous forme comique".
05:36 Là, on a eu le vrai totalitarisme nazi et bolchevique, avec le néo-féminisme, etc.
05:42 C'est la version comique, donc "Dieu merci, personne n'est mort", et c'est une tentation, ils ne le font pas.
05:48 Ensuite, je pense que tout amour, l'amour c'est forcément une subjugation, c'est forcément une suggestion.
05:53 - Oui, mais là vous parlez d'amour, mais il n'y a pas toujours l'amour dans des affaires, c'est autre chose.
06:01 - Non, mais même le sexe, les relations sexuelles, les relations amoureuses,
06:04 ce sont des relations dans lesquelles il y en a toujours un qui s'ennuie.
06:08 - Il peut y avoir des abus de "pouvoir", il y en a toujours un qui espère et l'autre qui s'ennuie.
06:13 - Bien sûr qu'il y en a, mais ce sont des relations qui, dans l'absolu, sont souvent dissymétriques,
06:19 après ça peut tourner entre les deux personnes, c'est-à-dire que la question que vont se poser des gens en relation,
06:26 c'est "qui aime le plus", c'est souvent ça, et c'est vrai que dans l'amour ou dans le désir, il y a du pouvoir, bien sûr,
06:33 - C'est inévitable. - Mais il y en a dans toutes les relations humaines, mais il n'y a pas que ça.
06:37 Et en plus, ce pouvoir peut s'inverser en fonction du moment de la vie.
06:41 Donc le problème, c'est d'accepter le trouble et le gris.
06:44 Or, tout ce qui est sexuel, tout ce qui est amoureux, on est dans le trouble,
06:49 parce qu'on aimerait être dans la pureté absolue qui n'existe pas, nous ne sommes que des hommes.
06:53 - Et des femmes. - Voilà.
06:55 Et ce trouble-là, parfois, on ne l'assume pas.
06:58 Et donc on se raconte une fiction dans laquelle, finalement, personne ne trouve sa place.
07:02 Oui, c'est ça. Mais le rapport inégalitaire qu'il souligne, en fonction de son positionnement,
07:09 - Jérôme Miller, ça existe, ça, non ? - Je pense que le film de Ridley Scott sur Bonaparte était raté,
07:15 parce que ce qui me paraît une des histoires les plus fascinantes de lien entre l'intime et l'histoire,
07:19 c'est Marie Valesca, elle n'a pas 18 ans, le gars est juste empereur du monde.
07:24 C'est juste la personne la plus puissante de son époque et peut-être même de l'histoire, Napoléon Bonaparte.
07:30 Et il y a une gamine qui n'a pas 18 ans et il en est absolument le jouet.
07:34 Donc regardez comment ce n'est pas les hommes et les femmes,
07:37 il n'y a pas même quelqu'un qui est puissant politiquement et socialement,
07:40 et pourtant il est le jouet de son amour et elle va d'une certaine façon le manipuler.
07:45 Et les nobles polonais disent "il faut faire un effort, tu ne l'aimes pas".
07:49 Parce que voilà, quand la jeune fille dit "mais moi je ne t'aime pas",
07:52 les nobles polonais disent "mais il faut quand même faire un effort,
07:53 parce qu'après il va restaurer la Pologne", ce qui va finir par se faire.
07:56 Mais voyez à quel point de toute façon l'amour est forcément inégalitaire dans un sens comme dans l'autre.
08:01 - Non mais il faut dire aussi les choses, il y a eu quand même beaucoup d'abus de pouvoir.
08:06 - Et il y en aura encore demain. - Et il y en aura encore demain.
08:08 - C'est la nature humaine. - Ce n'est pas une raison pour ne pas les dénoncer.
08:12 - Tout à fait, mais après j'allais dire peut-être que...
08:16 - Je ne sais pas s'il y a un "mais" en fait.
08:17 - Il y a un vrai problème qui est de dire pourquoi est-ce que ces abus ont eu lieu,
08:24 et ils ont eu lieu parce qu'il y a une forme d'omerta dans les milieux dans lesquels cela se passait.
08:28 Aujourd'hui si vous voulez... - Pas que, ça peut être dans un garage,
08:33 le patron du garage ou le chef d'atelier avec une secrétaire ou autre.
08:37 Enfin je caricature, mais ça peut...
08:40 Pas que dans le cinéma ou dans la culture ou dans le monde politique.
08:44 - Oui, après j'allais dire dans ce cas-là, la situation d'inégalité elle est objective,
08:48 c'est que vous avez un patron et un employé.
08:51 Donc il n'y a pas d'égalité possible.
08:53 Que la personne se serve de cette relation pour obtenir des faveurs sexuelles,
08:58 c'est scandaleux.
08:59 Le seul problème c'est que c'est compliqué à prouver si vous n'avez pas quelqu'un des témoins
09:04 qui se mettent à vos côtés et qui prennent le risque de partager la sanction avec vous.
09:09 - Vaste débat, vieux comme le début du monde j'allais dire.
09:12 Il est 8h22, on poursuit dans un instant.
09:14 Et Mario Maréchal qui sera l'invité de Jean-Jacques Bourdin tout à l'heure à 8h30.
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